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4 novembre 2021 4 04 /11 /novembre /2021 06:00

 

La recette originale du sénateur Aristide Couteaux parue dans le journal « Le Temps » en 1898 : Le lièvre est confit « à la périgourdine » pendant des heures jusqu’à obtention d’une sorte de capilotade qui a donné lieu ensuite aux recettes de Paul Bocuse et Joël Robuchon. Le style aussi est sympathique : Aristide cale pour vous les horaires de préparation. On commence à midi et on termine sa sauce vers 18H00.

 

« Je pense qu’on devrait mieux se pencher sur la cuisson du gibier dans l’esprit du Sénateur Couteaux : rester sur cette technique d’une très longue cuisson à température très basse où le gibier est totalement confit, puis à la 48ème heure, pousser les bocaux en température pour obtenir une bonne conservation dans le temps. On obtiendra ainsi une capilotade douce en bocal. » Arnaud Donckele

Que du beau monde, le lièvre à la royale est toujours tendance, il s’affiche à la carte des chefs de la nouvelle génération : à TABLE, de Bruno Verjus.

 

Peut être une image de dessertPeut être une image de aliment

 

10 mars 2018

Le lièvre à la royale de Jean-Marie Amat chef du Saint James à Bioulac vu par Jean-Paul Kauffmann, celle du sénateur Couteaux vue par Jean-Claude Ribaut. ICI 

 

 

« Je me souviens un soir de novembre dans les Landes. Il nous avait préparé un lièvre à la royale. Cette façon qu’il avait eue de chambouler cette recette, gloire écrasante de la gastronomie française! Un retournement magistral, un de ces bonds acrobatiques à la Amat (l’emblématique chef du Saint-James, Jean-Marie Amat, décédé lundi à l’âge de 72 ans). Pourtant tout y était : le foie gras, le sang, les abats, la sauce dun noir denfer. Tout y était, mais réévalué, transmuté, extrapolé par lui. Un lièvre délesté des impedimenta de la tradition, subtil, presque aérien. Furieusement royal pourtant : fastueux même, opulent, sauvage. »

Jean-Paul Kauffmann

 

Bascou

- Lièvre à royale, selon Carême ou « Jacquillou »? ICI

 

La guerre picrocholine entre partisans du lièvre à la royale façon Antonin Carême et tenants de la recette du Sénateur Couteaux laisse le chef de Lasserre impavide.

 

Pour les 70 ans du restaurant Lasserre, son chef, Christophe Moret et Claire Heitzler, chef pâtissière, ont créé un menu anniversaire, proposé depuis le 13 novembre, dont le plat emblématique est un lièvre de Picardie, le filet juste pané poivre/genièvre, la panoufle à la Périgourdine. Soit une variation sur la recette du lièvre à la royale dite d’Antonin Carême (1784 – 1833), encore qu’une telle façon  figure en 1775, dans Les soupers de cour du cuisinier Menon.

François Simon

 

Le lièvre à la royale de Jean-Marie Amat chef du Saint James à Bioulac vu par Jean-Paul Kauffmann, celle du sénateur Couteaux vue par Jean-Claude Ribaut.

- Le lièvre à la royale du sénateur Couteaux

 

 Un lièvre, du courage et beaucoup d'humour ...

 

Mode d'emploi :

 

Se procurer un lièvre mâle, à poils roux, de fine race française (caractérisée par la légèreté et la nerveuse élégance de la tête et des membres), tué autant que possible en pays de montagne ou de brandes, pesant de cinq à six livres, c'est à dire ayant passé l'âge du levraut, mais cependant encore adolescent. Caractère particulier pour le choix : tué assez proprement pour n'avoir pas perdu une goutte de sang.

Jean-Claude Ribaut

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3 novembre 2021 3 03 /11 /novembre /2021 06:00

Le saviez-vous ? : Rita Hayworth, emblème de la "bombe atomique"

“ I have always felt that one of the secrets of real beauty is simplicity.

 

« J'ai toujours pensé que l'un des secrets de la vraie beauté est la simplicité. »

 

In article écrit en tant que chroniqueur invité pour Arlene Dahl, intitulé "Rita Hayworth Sees Simplicity As Part Of Beauty" dans The Toledo Blade (11 mars 1964)

Aujourd’hui c’est « Gilda  » (1946)

 

https://www.telerama.fr/sites/tr_master/files/3f68d6d5-56cd-4001-891c-9cfc3554fcf8_2.jpg

 

Pourquoi ce film ?

 

Tel le Petit Poucet, Ciné papy sème, parmi ses fiches quelques chefs d’œuvres.

 

C’est de l’un de ceux-ci qu’il est question ici. Il peut être considéré comme La Référence dans la catégorie des films noirs

 

Affiches, posters et images de Gilda (1946) - SensCritique

Quelle est l’histoire ?

 

 

Réalisation

 

Charles Vidor est le metteur en scène. Né en Hongrie il fait partie de tous ces juifs qui ont émigré aux États Unis  tenter fortune ou pour fuir le nazisme. « Gilda » est son morceau de bravoure. Les curieux trouveront sur Wikipédia sa filmographie indiquant quelques titres célèbres tel «  L’Adieu aux armes »  1957 d’après Hemingway. Il y avait déjà eu une première version en 1932 de Frank Borzage, avec Gary Cooper et Helen Hayes.

 

 

Qui fait quoi ?

 

Gilda (1946) – The Movie Screen Scene

 

Rita Hayworth :        Gilda Mundson Farrel - Femme fatale s’il en est. Elle entretient une                                  liaison orageuse avec Johnny Farrell dont à qui elle a été fiancée.

 

« Elle est l'un des grands sex-symbols féminins des années 1940. Surnommée « la déesse de l’amour », elle devient une actrice mythique du cinéma américain avec son rôle principal dans le film noir Gilda » Ainsi commence l’article que Wikipédia consacre à cette actrice prodigieuse.

 

Elle est l'un des grands sex-symbols féminins des années 1940. Surnommée « la déesse de l’amour », elle devient une actrice mythique du cinéma américain avec son rôle principal dans le film noir Gilda.

 

Lucide, elle conclue elle-même : « J'ai toujours été utilisée et manipulée par les hommes », 

 

« Le premier qui m'ait exploitée était mon père ! Il savait que de m'exhiber à ses côtés ne pouvait que plaire au public. Il savait que cela lui rapporterait un peu plus d'argent. Et nous en avions besoin ! »

 

Au sujet de l'image érotique qui lui collera à la peau toute sa vie : elle confie, amère : « Les hommes s’endorment avec Gilda et se réveillent avec moi. »

 

Sa vie fut un roman. Elle se maria cinq fois dont une fois avec Ali Khan qui voulait surtout l’exposer comme ses propriétés, ses voitures ou comme ornement de son énorme train de vie. Tout le contraire de Rita, chaque chose égale par ailleurs rêvait d’une vie simple.

 

Elle épousa aussi l’immense Orson Welles qui ne se contenta pas de ce trophée. Il commença par lui couper les cheveux et en fit une blonde en sacrifiant sa splendide chevelure rousse.

 

Welles conscient cependant de l’aura de Rita, même après leur divorce dira : « Peut-être vivrai-je si longtemps que je finirai par l’oublier. »Avec Rita, Welles tourna cet autre film mythique tout à la gloire de cette artiste hors norme : « La dame de Shanghai » 1947.

 

Idole de GI’S son nom fut inscrit sur une bombe atomique lors d’essais à Bikini, après avoir été la « Pin-Up » de référence.

 

Toujours manipulée, mal conseillée par ses proches qui ne l’utilisaient que pour leur gloire personnelle elle passa à côté de grand rôle.

 

Sa fin de vie fut tragique. Atteinte de la maladie d’Alzheimer, mal connue à l’époque. On mit ses difficultés professionnelles sur le compte de l’alcool. À cette période Robert Mitchum lui est venu un peu en aide. Plus tard, c’est la fille qu’elle a eue avec Ali Khan, devenue une riche princesse, qui l’a prise en charge.

 

Voilà l’histoire d’une jeune, ravissante et talentueuse danseuse de flamenco qui atteint les sommets de la renommée pour terminer, déchue, abimée par la maladie.

 

GILDA – Charles Vidor (1946)

 

Glenn Ford :              Johnny Farrell – Héros de l’histoire on ne peut être que de son côté tout en étant jaloux de sa femme Gilda dont il est jaloux puisqu’elle a épousé Ballin.

 

Glenn Ford est un géant du cinéma américain. Il n’a cessé de tourner de 1939 à 1989. Il a endossé tous les rôles possibles, cowboy dans de nombreux western, soldat ou officier dans des films de guerre. Il est aussi bon dans l’armée de terre, dans la marine ou l’US air Force. On le trouve souvent comme inspecteur dans des films policiers ou victime dans des films noirs. On le rencontre aussi dans des comédies ou il tient sa place plus qu’honorablement. Son jeu s’adapte plus facilement au sujet du film que cet autre géant mais parfois monolithique John Wayne.

 

Une mention particulière pour «Règlement de comptes » 1953 archétype du film noir sur lequel Ciné papy se réserve le droit de revenir.

 

GILDA – Charles Vidor (1946)

 

George Macready:   Ballin Mundson - C’est  le méchant de l’histoire. Propriétaire du Casino il va vite associer Farrel, joueur professionnel. C’est lui qui va faire entrer Gilda dans l’histoire puisque, l’ayant épousé il la ramène à Buenos Aires, la présente à Farrel qui reconnaît son ex maitresse.

 

 

Il s’agit d’un acteur prolifique qu’on reconnaît quand on le voit, souvent, à l’écran. Sa dernière apparition au cinéma fut dans  « Tora ! Tora ! Tora »  1970 de Richard Fleischer après quelques trente-six films tournés avec, entre autre Fred Zinnemann, William Wyler, Henry Hathaway Joseph Mankiewicz ou encore Stanley Kubrick dans  « Les Sentiers de la gloire » 1957 et Vincente Minnelli. Que du beau monde n’est-ce pas ? Ciné papy espère que chacun de ces noms dit quelque chose au lecteur en, par exemple se souvenant de tel ou tel film dont il fut le réalisateur. C’est cette accumulation d’information à propos d’un film que doit permettre à chacun de se créer sa propre cinémathèque.

 

Steven Geray :          Oncle Pio – Employé philosophe du Casino. Il se prend pour le   protecteur de Gilda. A la fin il tue Ballin qui menaçait Farrel         permettant à Gilda et Farrel de partir pour New York.       

 

Acteur de seconds rôles il figure ici car important dans l’issue du film. Second rôle peut-être mais apprécié de grands metteurs en scène comme Hitchcock, Joseph von Sternberg, Fred Zinnemann, Nicholas Ray, Joseph Mankiewicz par exemple.                    

 

Temps forts   

 

Gilda en scène, chantant : « Put de Blame en mame » * tout en dansant et en enlevant ses grands gants noirs façon striptease. Un régal !

 

 

* La chanson évoque une femme fatale, Mame, à laquelle reviendrait la faute de tous les maux du monde, le grand incendie de Chicago en 1871, le grand blizzard de 1888 qui a dévasté New York aussi bien que le tremblement de terre de San Francisco en 1906, et même la mythique fusillade de Dan Mac Grew (en) qui aurait eu lieu en 1905 durant la ruée vers l'or du Klondike. Le refrain dénonce à chaque fois les explications qui ont été données de la catastrophe en précisant que la véritable responsable, ce serait « Mame » Nous dit Wikipédia

 

Pax


Prochainement « Le train sifflera trois fois »

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2 novembre 2021 2 02 /11 /novembre /2021 06:00

Peut être un dessin animé de texte qui dit ’EST QUAND MÊME PLUS BEAU QU'UNE ÉOLIENNE! CHAPPATTE’

En France, le nucléaire civil, est une ligne de partage très ancienne qui divise, l’opposition au nucléaire fut le socle des premiers écolos, elle perdure, la prise en compte de l’empreinte carbone relance le débat entre les pour et les contre, le lobby du nucléaire est puissant, bien implanté dans une forme de complexe politico-industriel mais l’opinion publique est de plus en plus sensible  aux arguments des Verts. Mélenchon a viré sa cuti, Le PC et la CGT sont farouchement contre la fermeture des centrales nucléaires, voir Fessenheim, la droite et la gauche, dites de gouvernement pataugent dans un flou peu artistique.

 

À titre personnel je ne me suis jamais engagé dans les rangs des contre, surtout que beaucoup fondait leur opposition sur la peur, Tchernobyl n’a rien arrangé, mais j’ai milité pour le renforcement d’une autorité indépendante en charge de la Sécurité Nucléaire, elle s’est notoirement crédibilisée, et pour la destinée des déchets.

 

Je verse quelques pièces au dossier  en commençant par un point de vue intéressant de nos voisins suisses :

 

Dans la Meuse, l’envers du grand retour du nucléaire

NUCLÉAIRE 

 

Le 23 octobre, l’enquête d’utilité publique sur le projet controversé d’enfouissement des déchets nucléaires à Bure (Meuse) s’est achevée sur un constat: sur fond de lutte contre le réchauffement climatique, l’heure est bel et bien au retour en force de l’atome

Richard Werly  

Publié dimanche 24 octobre 2021

 

Des galeries souterraines creusées dans l’argile, à plus de 500 mètres de profondeur. Un gruyère atomique foré dans le sous-sol de la Lorraine et supposé résister durant des milliers d’années aux forces de la nature. La commune de Bure, dans la Meuse, est sans doute aujourd’hui la plus informée de France sur les conséquences à long terme de l’énergie nucléaire, que beaucoup en France rêvent de relancer pour lutter contre le réchauffement climatique et permettre au pays d’atteindre son objectif de 33% d’énergies renouvelables en 2030. Bure, ou l’envers de l’atome contre lequel des centaines d’opposants ont encore manifesté samedi, dernier jour de l’enquête d’utilité publique sur le futur site d’enfouissement des déchets radioactifs, conduite, entre le 15 septembre et le 23 octobre, par une mission indépendante de cinq membres placée sous l’autorité du Tribunal de Nancy.

 

Une commune symbolique

 

Pour l’heure, rien n’est acquis et les antinucléaires vont continuer de mener le combat dans cette région d’agriculture de l’est de la France où la paysannerie s’éteint, où l’emploi privé est rare, avec un taux de chômage d’environ 7% (contre une moyenne nationale de 8%). Bure est une commune symbolique à plus d’un titre. Si la première étape du projet est approuvée – sous forme d’une déclaration d’utilité publique –, l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) augmentera considérablement les moyens dévolus au Cigéo (Centre industriel de stockage géologique), dont le territoire couvre déjà près de 600 hectares, libérés de toute présence agricole à force de rachats. La commune lorraine deviendra alors le second point focal, en France, pour le traitement des déchets radioactifs après l’usine de retraitement de La Hague, dans la très nucléaire presqu’île du Contentin, où se trouve aussi la centrale de Flamanville, dotée d’un troisième réacteur de nouvelle génération supposé entrer en fonction en 2023. 85 000 m³ des déchets les plus toxiques du parc nucléaire français (18 centrales, 53 réacteurs, 77% de la production énergétique nationale) y seraient à terme enfouis à partir de 2035.

Bas du formulaire

Le plan «France 2030»

 

La coïncidence du calendrier en dit long sur le retour en force, en France, de l’énergie nucléaire sur fond de lutte contre le réchauffement climatique. Lors de la présentation de son plan «France 2030» le 12 octobre, Emmanuel Macron a ainsi ouvert la voie à une nouvelle étape de l’effort atomique français, initié après la crise pétrolière de 1973-1974, et devenu une priorité nationale dans les années 1980, sous les deux septennats de François Mitterrand: la création de micro-centrales – Small Modular Reactor – de puissance plus faible que des réacteurs conventionnels, pouvant être produits en série puis transportés sur leurs lieux d’exploitation.

Objectif: éviter que l’augmentation de la part d’énergie renouvelable dans le mix énergétique national (supposée passer dans les dix années prochaines de 20% à 33%) ne débouche sur une mise en danger de l’approvisionnement énergétique. Avec une conséquence déjà dénoncée par les écologistes: le risque accru de prolifération, et la dissémination des réacteurs sur l’ensemble du territoire, entraînant une mainmise encore plus grande du lobby de l’atome sur le pays.

 

Un réseau politico-industriel sans égal

 

«L’atome français, c’est un réseau politico-industriel sans égal, enraciné au cœur de l’appareil d’Etat et soutenu par l’ensemble de la classe politique depuis plus d’un demi-siècle», dénonçait déjà, au lendemain de la catastrophe de Fukushima en 2011, l’ancienne ministre de l’Environnement et avocate Corinne Lepage. Et de fait, tout concorde pour penser qu’Electricité de France (EDF) – avec laquelle plusieurs fournisseurs d’électricité suisses ont des contrats d’approvisionnement à long terme – n’est pas encore prête pour la révolution verte, d’autant que la multiplication des parcs éoliens suscite une levée croissante de boucliers dans les campagnes.

 

Officiellement, la part du nucléaire en France est supposée passer de 75% à 50% à l’horizon 2035, au lieu de 2025 comme le prévoyait pourtant la loi «transition énergétique» votée en 2015. Un premier pas a aussi été franchi en 2020, avec la fermeture définitive de la centrale nucléaire alsacienne de Fessenheim, frontalière de la Suisse, où 300 millions d’euros ont été alloués pour la transformation du site en laboratoire d’expertise du démantèlement des réacteurs. Reste la réalité: le fait que l’atome soit une énergie décarbonée relance le débat à l’avantage de ses partisans. Impossible, dès lors, d’entrevoir en France un abandon du nucléaire à la mode allemande ou helvétique.

Centrale nucléaire de Civeaux à Vienne, mise en service en 1997. (Crédits : Daniel Jolivet/CC/flickr).

Le nucléaire en France : un débat entre ceux qui le défendent et ceux qui veulent en sortir ICI 

 

Par

 Lisa Domergue

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20/01/2021

 La centrale nucléaire de Cruas-Meysse au bord du Rhône en Ardèche, le 7 avril 2011.

La centrale nucléaire de Cruas-Meysse au bord du Rhône en Ardèche, le 7 avril 2011. © AFP / Philippe Desmazes

Nouvelles centrales nucléaires, éolien : le rapport de RTE dessine nos "futurs énergétiques" ICI 

 

par Victor Vasseur publié le 25 octobre 2021 

 

Yucca Mountain ICI

John d’Agata

Zones sensibles, Bruxelles, 2012, 160 pages, 16 euros.

 

https://www.monde-diplomatique.fr/local/cache-vignettes/L90xH151/images-12-4-995d9.jpg?1633694328

Accompagnant sa mère qui emménage à Las Vegas pour sa retraite, John d’Agata découvre, à une centaine de kilomètres, le site de Yucca Mountain. C’est là que le Comité américain de l’énergie atomique a obtenu, en 1980, de construire le plus grand site d’enfouissement de déchets nucléaires au monde. Dans dix mille ans, alors que la langue qui succédera à l’anglais sera à son tour devenue une langue morte, alors qu’une nouvelle île aura fait surface à côté de Hawaï, alors que l’humanité aura parcouru deux fois son histoire depuis la naissance de l’écriture, ces déchets n’auront perdu que la moitié de leur radioactivité. Folie ? Le nombre de convois nécessaires pour acheminer ces matériaux fissiles donne le vertige. « La probabilité d’un accident nucléaire à Las Vegas serait plus élevée que celle d’y gagner au casino. » Servie par la plume d’un grand écrivain, l’enquête oscille entre l’analyse éberluée d’une impossible quête de stabilité et la description du quotidien de Las Vegas, la plus folle, la plus précaire et la plus suicidaire des villes américaines (lire « Las Vegas, stade suprême des Etats-Unis »). Seul manque un post-scriptum pour indiquer qu’en avril 2011, l’administration Obama a mis un terme à ce projet, relançant la recherche d’un site d’enfouissement « sûr ».

Philippe Rivière

 

Débat public à Bure, la marge de manœuvre s'annonce réduite pour les  citoyens

Le conditionnement des déchets nucléaire pour l’enfouissement questionné ?  ICI

Posté le 3 février 2020 par Joël Spaes dans Énergie

 

Une récente étude, parue dans la revue scientifique Nature Materials sur le conditionnement des déchets nucléaires outre-Atlantique pour enfouissement en site profond de Yucca Mountain, apporte de l’eau au moulin des opposants au projets Cigéo de stockage profond français. Eclairage sur l’étude américaine et sur sa comparabilité avec le projet français.

 

Une étude pilotée par l’université américaine de l’Ohio, et publiée dans la revue Nature Materials, sur le comportement des verres utilisés pour confiner les déchets nucléaires à vie longue (des milliers d’années) montre que la corrosion est « accélérée de façon significative » dans certaines conditions. Xiaolei Guo, principal auteur de l’étude, signale dans un communiqué que « cela indique que les modèles actuels ne sont peut-être pas suffisants pour garantir la sûreté du stockage de ces déchets. »

 

Plus précisément, il y aurait interaction entre l’acier des fûts et le verre ou la céramique, sous l’influence de l’eau d’infiltration (l’eau finit en effet toujours par atteindre, un jour, les stockages), accélérant le processus de dégradation des fûts et risquant de libérer des éléments radioactifs (d’abord dans le sol, puis, potentiellement remontant à la surface).

 

Le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), dont l’un des représentants a participé à l’étude, rappelle que celle-ci « s’inscrit dans le cadre du projet américain de stockage géologique à Yucca Mountain ». Un projet arrêté, puis récemment repris (mais toujours pas abouti), qui vise à stocker en profondeur, comme dans Cigéo en France, des déchets radioactifs de haute activité. Néanmoins, signale Frédéric Plas, directeur R&D de l’Agence nationale des déchets radioactifs (Andra), interrogé par Techniques de l’Ingénieur, Yucca Mountain, dans le Nevada, « est un site particulier, puisqu’il est situé dans la roche volcanique, et il s’agit d’un milieu non saturé avec des poches d’eau ». En général, les trois grandes roches envisagées pour de tels stockages sont l’argile, le granit, voire le sel. D’où les études américaines sur le sujet.

 

En outre, aux Etats-Unis, insiste le responsable de l’Andra, « comme les combustibles usés ne sont pas retraités comme en France, la majeure partie des déchets à stocker sont constitués de combustibles usés, qui sont aujourd’hui entreposés près des centrales américaines. »

 

Des conditions très différentes en France

 

Par ailleurs, indique le CEA, « les conditions expérimentales des travaux correspondent aux conditions d’environnement attendues à Yucca Mountain : expériences conduites sous air et donc en présence d’oxygène, avec une concentration élevée d’ions chlorures favorisant la corrosion par piqûre des aciers inoxydables ». Or, insiste le CEA, « les conditions étudiées dans cet article ne sont pas représentatives de celles de Cigéo. En effet, dans Cigéo, l’oxygène apporté par la ventilation du stockage sera consommé très rapidement par réaction avec les minéraux, une fois le stockage fermé. L’eau qui arrivera au contact du colis primaire en inox ne contiendra pas d’oxygène. De plus, les concentrations en ions chlorures des eaux présentes dans la couche argileuse du Callovo-Oxfordien de Cigéo sont très largement inférieures à la concentration prise en compte dans l’étude de Nature Materials. Dans ces conditions, le mécanisme de corrosion par piqûre est très peu probable et serait limité à la surface du colis vitrifié, si ce phénomène devait se produire. »

 

Le CEA rappelle qu’en lien étroit avec l’Andra, il « mène depuis de nombreuses années des travaux sur la dissolution du verre dans les conditions du stockage profond Cigéo et sur les mécanismes de corrosion spécifiques des aciers. Ces phénomènes sont pris en compte dans les calculs de performances de l’Andra pour Cigéo. »

 

En outre, le procédé de vitrification permet d’intégrer les éléments radioactifs dans un verre, qui présente de bonnes propriétés de confinement. « En France, les déchets vitrifiés de haute activité sont issus du traitement des combustibles usés, mis en œuvre à La Hague. Une fois les matières valorisables extraites, les déchets sont mélangés à très haute température dans un verre en fusion. La formulation du verre est adaptée selon la composition chimique des solutions à vitrifier : elle dépend donc de la nature des combustibles traités. »

 

Ensuite, « le verre est placé dans un conteneur en inox, ce qui constitue le colis primaire » pour le stockage futur dans Cigéo, indique Frédéric Plas. « Ce colis primaire est introduit dans un conteneur de stockage en acier bas carbone d’une épaisseur de 55 à 60 mm », qui constitue une barrière supplémentaire grâce à sa résistance à la corrosion, et à sa grande ductilité. Et le directeur R&D de l’Andra de préciser que l’analyse de sûreté ne prend pas en compte l’acier du colis primaire pour réaliser l’étanchéité du stockage final.

 

Puis ces conteneurs sont placés dans des alvéoles creusées dans la couche argileuse du Callovo-Oxfordien, de la région de Bure, saturée en eau et en milieu réducteur, qui joue ainsi un rôle de barrière également sur 130 à 140 m en moyenne. « Les alvéoles elles-mêmes sont d’ailleurs chemisées d’acier, et d’un coulis cimentaire au PH bas », ajoute Frédéric Plas. Le tout assure ainsi une étanchéité pour des centaines d’années.

 

A noter qu’en Finlande, où est implanté le site de stockage pour déchets à vie longue d’Onkalo, ou en Suède, la couche externe est granitique et laisse passer l’eau. Les Finlandais et les Suédois placent leurs déchets (là encore beaucoup de combustibles usés, puisqu’ils ne font pas de retraitement) dans des fûts en cuivre (d’environ 70 mm d’épaisseur), lesquels sont insérés dans des mini-puits couronnés de bentonite.

Bure : le point sur le projet de centre Cigéo d'enfouissement des déchets  nucléaires

Nucléaire. Bure face aux déchets du temps | L'Humanité

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1 novembre 2021 1 01 /11 /novembre /2021 06:00

Nous avons à cœur d’être autonomes. Notre projet est de cultiver un côté "hybride": un domaine viticole en surface avec les fondements d’une ferme comme racines.

ARMAND HEITZ

Les labels bios, c’est un grand pas pour les industriels, mais un tout petit pas pour la planète.

 

Par

Armand Heitz ICI 

Vigneron et agriculteur

20/10/2021

 

AGRICULTURE - La question est récurrente: est-ce que vous êtes bio? C’est légitime, je travaille avec la nature, mettant beaucoup en avant cette relation.

 

Les labels monopolisent l’attention et le débat autour de la production agricole dans le respect de l’environnement. Ce sont des chartes qui ont le mérite de rassurer le consommateur, mais peut-on réellement affirmer qu’elles garantissent une production vertueuse et durable?

 

Les labels, garanties de production vertueuse et durable?

 

Je me suis installé à Chassagne-Montrachet en 2013, reprenant le domaine familial non exploité depuis deux générations. Je sortais de mes études d’œnologie à Changins, et j’ai mis en place les principes de la biodynamie. Au bout de quelques années, j’avais de la peine à me sentir heureux avec ces pratiques. Agronomiquement, économiquement, et philosophiquement. La charge de travail administratif est démente, les coûts de production sont très élevés. Des contraintes très lourdes pour des résultats pas à la hauteur de mes espérances. Le bonheur de l’exploitant n’est pris en compte par aucun label... Cela n’a pas d’importance? Faut-il rappeler le taux de suicide chez les agriculteurs?

 

C’est surtout au niveau agronomique que mon constat s’est avéré le plus alarmant. Les sols étaient fatigués et ça n’allait pas en s’améliorant. Les produits autorisés dans la viticulture biologique sont des intrants qui viennent perturber l’écosystème. Par exemple, le produit bio pour lutter contre la flavescence dorée est destructeur pour les autres insectes. La solution naturelle pour lutter contre ce ravageur est de repérer les pieds malades, les arracher et ainsi contrôler sa propagation. L’anticipation et le préventif sont essentiels. Dans 1 gramme de sol, il y a 1 milliard de bactéries. Dès que l’homme a voulu modifier l’ordre naturel des choses pour le tourner à son avantage, les ennuis ont commencé avec l’apparition de maladies. La question n’est pas d’arrêter d’utiliser des produits chimiques au profit du cuivre et du soufre. La question est d’arrêter complètement les traitements. Arrêter de labourer aussi. Les labels ne remettent pas en question ces pratiques dont nous devons parvenir à nous passer pour cultiver et produire durablement. C’est un impératif pour notre profession. Il devient urgent de revoir les systèmes de conduite de nos vignes qui deviennent obsolètes avec le changement climatique.

 

Permaculture et agroécologie

 

En 2017, nous nous sommes intéressés avec ma femme à la permaculture et l’agroécologie. Nous nous inspirons des travaux de Konrad Schreiber par exemple. La règle d’or est d’avoir des sols toujours couverts et jamais travaillés pour pouvoir initier un cercle vertueux de matière organique grâce au travail des vers de terre et de la vie bactériologique du sol.

 

Plutôt que de regarder les catalogues de produits chimiques et de tracteurs, nous regardons les catalogues du vivant et des techniques de cultures. Luzerne, vesce, pois, lentille, tritical, blé, orge, colza, sainfoin, chanvre, lin, sorgho, millet, trèfle, silphie…

 

Les résultats n’ont pas mis 3 ans: les parcelles recouvertes résistent mieux à la sécheresse et les sols sont vivants. Je préfère passer du temps à sélectionner des plantes en harmonie avec mes pieds de vignes plutôt qu’à remplir des papiers et formulaires pour obtenir une certification.

 

Nous avons à cœur d’être autonomes. Notre projet est de cultiver un côté “hybride”: un domaine viticole en surface avec les fondements d’une ferme comme racines.

 

Nous avons fait le constat avec Loaris, notre jardin en permaculture, qu’il est possible de produire nous-mêmes nos légumes, sans aucun intrant. Je n’ai pas besoin d’un label pour me rappeler le fondement de mon métier. L’objectif est de ne plus dépendre de la filière chimico-industrielle qui a déconnecté les paysans de la nature.

 

Les rayons des supermarchés verdissent, contrairement à nos paysages. Tous les produits bio que l’on y retrouve sont produits industriellement et en monoculture. L’industrialisation et l’uniformisation vont à l’encontre de la biodiversité et de l’évolution naturelle des espèces. Les labels répondent très certainement à une tendance où les enjeux capitalistes et l’hypocrisie d’une bonne conscience environnementale prennent le dessus sur le respect des évolutions de la nature. Lorsque le bio devient un argument de vente et une segmentation de niche marketing, nous tombons dans un tourbillon qui n’est en rien vertueux pour notre santé ou la planète. Les labels bios, c’est un grand pas pour les industriels, mais un tout petit pas pour la planète.

 

Les labels bio, un grand pas pour les industriels, mais un tout petit pas pour la planète

 

Le bilan carbone est lui aussi absent des différents cahiers des charges. Nous pouvons ainsi trouver un vin bio dans une bouteille de verre dite “lourde” pour paraître plus qualitative et être expédiée par avion. Un non-sens ! Tout comme une tomate bio en plein mois de novembre. Je suis favorable à l’affichage obligatoire du bilan carbone sur chaque étiquette. On pourrait ainsi se rendre compte des résultats parfois dramatiques de la production d’une bouteille de vin ou d’une carotte. J’estime que le minimum syndical pour un exploitant agricole est de parvenir à une neutralité carbone.

 

Dans son livre manifeste La révolution d’un seul brin de paille: Une introduction à l’agriculture sauvage, (Ed. Guy Trédaniel) Masanobu Fukuoka écrit: “Quelque chose qui est né de l’orgueil humain et de la quête du plaisir ne peut pas être considéré comme vraie culture. La vraie culture naît dans la nature, elle est simple, humble et pure. Si elle manque de vraie culture, l’humanité périra.”

 

Observons la nature plutôt que d’avoir une confiance aveugle en ces labels complexes et indigestes. Chaque terroir a ses spécificités que nous devons prendre en compte. Je ne suis pas certifié bio. Je travaille avec la nature.

 

 

NDLR : et dans le chai que faites-vous Armand Heitz ?

 

Mystère et boules de gomme, j’aimerais savoir !

 

ICI Domaine Heitz-Lochardet - Armand Heitz Combes Au Sud, Saint-Aubin Premier  Cru | prices, stores, tasting notes & market dataSarl Armand Heitz (Bourgogne) | Les Grappes

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31 octobre 2021 7 31 /10 /octobre /2021 06:00

Macron, avec la complicité couarde de Hollande, a fait exploser une gauche qui tenait que par des bouts de ficelle. Les sympathisants se sont égaillés chez Macron, chez Mélenchon, et rien ne pourra les ramener au bercail car il n’y a plus d’union possible, ou celles qui  se révèleraient possible ne font pas le compte.

 

Il a aussi fait péter la droite avec le débauchage de Philippe, Le Maire et Cie, mais de ça je m’en fout ce n’est pas ma famille.

Les cinq candidats déclarés à gauche pour l'élection présidentielle de 2022 : Fabien Roussel (PCF), Jean-Luc Mélenchon (LFI), Anne Hidalgo (PS), Arnaud Montebourg et Yannick Jadot (EELV). (AFP)

Les cinq candidats déclarés à gauche pour l'élection présidentielle de 2022 : Fabien Roussel (PCF), Jean-Luc Mélenchon (LFI), Anne Hidalgo (PS), Arnaud Montebourg et Yannick Jadot (EELV). (AFP)

Election présidentielle 2022 : fragmentées, les gauches sont reléguées au second plan

Les résultats de l’enquête Ipsos-Sopra Steria pour le Cevipof, la Fondation Jean-Jaurès et « Le Monde » confirment la fragmentation des gauches à un niveau historique et une somme d’intentions de vote aussi faible.

Par Martial Foucault (Directeur du Cevipof)

 

 

A la question qui lui était posée sur France Inter, l’ancien président socialiste François Hollande répondait, le 20 octobre, qu’à son sens, la gauche « faisait comme si » elle avait déjà perdu l’élection présidentielle à venir. Prophétie ou constat cinglant d’une pré-campagne qui voit les candidats de gauche à la peine ?

 

Les résultats de l’enquête Ipsos pour le Cevipof, la Fondation Jean-Jaurès et Le Monde confirment la fragmentation des gauches à un niveau historique. Jamais, à six mois d’un scrutin présidentiel, la somme des intentions de vote pour les candidatures de ce côté de l’échiquier n’a atteint un si faible score : 28 % pour l’ensemble des gauches. Malgré la percée des Verts aux élections européennes et municipales et la résistance du Parti socialiste lors des élections régionales et départementales, seul un quart de l’électorat français juge aujourd’hui souhaitable que le pays soit dirigé par un leader de gauche. Les causes sont à la fois sociologiques et conjoncturelles.

 

Commençons par l’évolution de la sociologie du vote de gauche. Dans Clivages politiques et inégalités sociales (Seuil, 624 p., 25 euros), Thomas Piketty et ses coauteurs avancent l’argument d’une gauche de gouvernement qui a trahi son électorat naturel, celui qui est attentif à des programmes prônant davantage de justice et moins d’inégalités. Ils font le constat d’une gauche qui s’est embourgeoisée au gré de politiques faiblement distributives et de coalitions d’intérêts avec le capitalisme. Ce diagnostic n’est pas sans rappeler la note publiée en 2011 par le think tank Terra Nova suggérant une stratégie de conquête des classes moyennes supérieures comme clé de voûte de l’accès au pouvoir pour la gauche.

 

L’alignement du Parti socialiste sur cette stratégie a provoqué son affaissement et accéléré la transformation du vote de classe. La candidate Anne Hidalgo, créditée de 5 % d’intentions de vote, réalise ses meilleurs scores dans deux catégories socioprofessionnelles : les cadres supérieurs (7,6 %) et les professions intermédiaires (7,9 %). Les ouvriers (2,9 %) et les employés (4,4 %) lui préférant l’abstention ou l’extrême droite. La situation est semblable pour Yannick Jadot (9 % d’intentions de vote), qui séduit davantage les catégories supérieures (13,3 %) que les catégories défavorisées (7,7 %). Curieusement, il en va de même pour le candidat communiste Fabien Roussel, qui ne parvient pas à rallier le vote des ouvriers et des inactifs. Sur ce terrain, Jean-Luc Mélenchon entretient l’espoir d’un vote de classe qui semble de moins en moins objectivable par la seule condition sociale, mais davantage par la place des affects. La gauche semble avoir abandonné le vote des catégories sociales les plus malheureuses et insatisfaites, offrant à l’extrême droite un réservoir de suffrages.

 

Défaite sur le terrain des idées

 

D’autres causes sont conjoncturelles. L’impossibilité, à gauche, de s’entendre sur une seule candidature témoigne – au-delà des ambitions personnelles et partisanes – d’une défaite sur le terrain des idées et des priorités d’action publique. L’exemple le plus manifeste est celui du clivage entre les partisans de l’Etat-providence et ceux de l’économie de marché. Longtemps, cela a structuré l’opposition entre la droite et la gauche. La gestion de la crise sanitaire par le président de la République au nom du « quoi qu’il en coûte » a coupé l’herbe sous le pied de la gauche. Les filets de protection économique déployés durant la crise auraient pu être la colonne vertébrale d’un programme porté par ses candidats si l’exécutif n’avait pas réhabilité le rôle de l’Etat, certes le temps d’une crise. Le débat ne peut donc se construire entre une opposition au marché ou un soutien inconditionnel à l’Etat.

 

Sans boussole économique, l’électorat de gauche se déclare de plus en plus méfiant sur la capacité de l’Etat à les sortir, eux ou leur entourage, d’une condition figée. A cet égard, 60 % des électeurs socialistes (contre 53 % des électeurs écologistes et 45 % de La France insoumise) soutiennent une plus grande ouverture de la France sur le plan économique. La difficulté des candidats de gauche à prendre position sur les enjeux liés aux inégalités et aux diverses formes d’injustices réelles ou perçues (ciment de la défiance) accélère le désalignement entre deux électorats : l’un structurellement à gauche car épris d’égalité et de progrès social, et l’autre potentiellement de gauche qui dispose de capital social et économique plus tenté par une offre du centre ou de la droite pour préserver ses acquis (soit environ 25 % de l’électorat se positionnant à gauche).

 

Si, pour certains, les gauches sont irréconciliables, la présence d’un grand nombre de candidatures, réelles ou pressenties, pour ce scrutin offre un argument de maïeutique électorale susceptible de les réconcilier : le seuil de qualification au second tour diminue à mesure que l’offre s’enrichit.

L'interminable rupture de la gauche

L’interminable rupture de la gauche

Présidentielle 2022 : 64% des sympathisants de gauche ne croient pas à l'union de la gauche même s'ils sont une majorité à la souhaiter, selon notre sondage

Selon un sondage Ipsos-Sopra Steria pour franceinfo et "Le Parisien-Aujourd'hui en France" publié vendredi, les deux tiers des sympathisants de gauche souhaitent tout de même une union de leur camp pour le premier tour de l'élection présidentielle.

 

Plus de sept Français sur dix (72%) pensent que les différentes sensibilités de la gauche n'arriveront pas à se réunir derrière un candidat commun pour le premier tour de l'élection présidentielle de 2022, révèle un sondage* Ipsos-Sopra Steria pour franceinfo et Le Parisien-Aujourd'hui en France, publié vendredi 22 octobre. Cette proportion est à peine moins importante chez les sympathisants de gauche, puisqu'ils sont 64% à estimer qu'un tel scénario ne peut pas se produire.

 

"Les électeurs de gauche sont réalistes et assez lucides sur la situation", analyse Matthieu Gallard, directeur de recherche chez Ipsos. "Ils voient bien qu'il y a un espace réduit de la gauche aujourd'hui dans les intentions de vote, à hauteur d'environ 30% et que, dans le même temps, il y a sept candidats étiquetés à gauche." Parmi ces sept candidats, Anne Hidalgo peine à s'imposerElle est jugée expérimentée mais trop parisienne, courageuse mais pas assez crédible, selon notre sondage.

Les Français divisés sur la nécessité d'une union

 

Si l'on considère l'ensemble des Français, une très courte majorité (51%) jugent toutefois "bon" que les différents partis de gauche soient chacun représentés par un candidat différent, afin que les électeurs puissent choisir quelqu'un qui corresponde bien à leurs idées. A l'inverse, 49% pensent qu'il vaut mieux que les différents partis de gauche soient rassemblés derrière un candidat commun, afin que ce camp de l'échiquier politique ait plus de chance de se qualifier pour le second tour. À gauche, les sympathisants sont 66% à souhaiter une telle union.

Jean-Luc Mélenchon, candidat favori

 

Dans l'hypothèse où il y aurait une candidature commune,  26% des sympathisants n'affichent pas de préférence pour un candidat ou une candidate, "pourvu qu'ils s'unissent". Parmi ceux qui font un choix, 25% souhaitent que l'insoumis Jean-Luc Mélenchon porte la bannière de l'union, 15% soutiennent la socialiste Anne Hidalgo et 14% poussent pour une candidature commune incarnée par l'écologiste Yannick Jadot.

 

 

 

 

Jean-Luc Mélenchon apparaît toutefois comme le candidat le moins capable de nouer des alliances avec ses concurrents. Ainsi, une majorité de Français juge qu'il a "des différences incompatibles" avec Anne Hidalgo (62%), Arnaud Montebourg (58%) et Yannick Jadot (57%). En revanche, 70% de Français pensent qu'Anne Hidalgo et Yannick Jadot ont "des différences, mais ne sont pas incompatibles" ou n'ont "pas tant de différences que cela".

 

 

 

 

"Le problème, bien compris par les électeurs de gauche, c'est que l'union est difficile à la fois pour des questions programmatiques mais aussi pour des questions de personnalités", ajoute Matthieu Gallard. Les personnes sondées "savent bien qu'un rapprochement est aujourd'hui difficile, même pour des partis considérés comme proches, tels que le parti socialiste et Europe Ecologie - Les Verts. De plus, on imagine mal que Jean-Luc Mélenchon se range derrière Anne Hidalgo ou inversement, compte-tenu de propositions incompatibles."


*Sondage Ipsos-Sopra Steria pour franceinfo et Le Parisien/Aujourd'hui en France, réalisé sur Internet les 21 et 22 octobre 2021, sur un échantillon de 993 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.

 

 

 

 

 

 

 

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30 octobre 2021 6 30 /10 /octobre /2021 07:00

Et si le premier des populistes était breton ?Le « suicide d'opérette » du général Boulanger | RetroNews - Le site de  presse de la BnF

Georges Boulanger - LAROUSSE

Puisqu’il nous faudra choisir un nouveau Président en 2022, alors que la liste des prétendants s’allonge comme une queue au beau jour du paradis des Soviets, que ce qui compte c’est pour ces bourrins c’est d’être qualifiés pour le second tour, au premier tous les contre vont s’en donner à cœur joie, au second faudra-t-il selon eux choisir entre la peste et le choléra ou s’abstenir ?

Pour ma part, je choisirai sans l’ombre d’une hésitation.

Avant cette heure décisive les sondages pleuvent comme les feuilles que l’on ramasse à la pelle.

L’extrême-droite, se situe, avec deux prétendants, à un étiage jamais atteint.

La gauche, les gauches, avec le trop plein, sont reléguée au rang de figurants.

 

1- L’irruption de Zemmour, portée par un battage médiatique  à jet continu sur les chaînes, dites d’info en continue, sur la scène des futures présidentielles, me fait sourire, s’il va jusqu’au bout, s’il peut aller jusqu’au bout, les 500 signatures, ICI il va dépiauter le moineau, jeter la fille du borgne dans les oubliettes, ce minus porté sur le pavois, sauveur de la vraie France, nous sommes vraiment tombés bien bas, mais les Français aiment être sauvés : le Pétain de Zemmour n’a-t-il pas sauvé les Français de la gueuse en serrant la main d’Hitler à Montoire et les juifs en publiant un statut des juifs ignoble. Ils étaient nombreux sur le parvis de ND à Paris quelques mois avant la Libération à acclamer ce sauveur avant de se rallier au général autoproclamé félon, Charles de Gaulle.

 

Sera-t-il un nouveau général Boulanger ?

 

Contemporain de Boulanger, Gabriel Hanotaux définit en quelques lignes ce qui a fait le succès exceptionnel d’un général qui ne l’était pas :

 

 « La fortune inouïe de l’homme fut, en somme, la première manifestation dans la politique d’un nouveau mode d’action avec lequel il faudra compter désormais, la Réclame. Cette façon de déterminer certains mouvements et emballements de l’opinion, de susciter la faveur publique, d’entraîner des adhésions, des concours, d’obtenir des souscriptions, jusqu’à des sacrifices n’avait guère été employée auparavant que dans le commerce, les affaires ; on n’avait pas encore eu l’idée de recourir avec bruit et tintamarre pour jouer un rôle politique, aux ressources de la publicité moderne : presse à bon marché et à grand tirage visant et touchant le populaire, la photographie, les chansons, les refrains de café-concert. »

 

Boulanger, ou la fabrique de l'homme providentiel

Jean Garrigues dans Parlement[s], Revue d'histoire politique 2010 ICI 

Election présidentielle 2022 : un paysage politique plus morcelé que jamais

 

A six mois du premier tour de l’élection présidentielle de 2022, le paysage politique n’a jamais été aussi morcelé. C’est le principal enseignement de la deuxième vague de l’enquête électorale réalisée par Ipsos-Sopra Steria en partenariat avec le Centre d’études de la vie politique française de Sciences Po (Cevipof) et la Fondation Jean-Jaurès pour Le Monde. La force de ce panel est son amplitude puisque l’échantillon utilisé est de 16 228 personnes. Les intentions de vote sont calculées à partir des sondés « certains d’aller voter ayant exprimé une intention de vote » (entre 8 541 et 8 888, selon les différentes hypothèses étudiées). Résultat : les marges d’erreur sont très faibles, comprises en 0,2 et 0,9 points

 

Alors que la précédente vague, en avril, montrait un monde politique dominé par le duel attendu entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, six mois plus tard, tout a changé. Certes, le président sortant semble toujours aussi solidement arrimé, avec environ un quart des suffrages, quel que soit le scénario (selon le candidat de droite qui sera désigné en décembre et la candidature ou non d’Eric Zemmour).

 

Mais la dynamique autour de l’ancien journaliste du Figaro – qui n’est toujours pas officiellement déclaré dans la course à l’Elysée – rebat les cartes. D’abord à l’extrême droite puisque M. Zemmour fait jeu égal avec Marine Le Pen (tous deux autour de 16 % des intentions de vote) mais aussi pour l’ensemble des oppositions. En effet, la division du camp nationaliste autour de deux candidats a un effet mécanique : abaisser le niveau du « ticket d’entrée » au second tour. Alors qu’en avril, il se situait à environ 25 %, il est désormais aux alentours de 16 %. Le jeu est ouvert comme jamais et chacun des outsiders espère bien en profiter pour tirer son épingle du jeu, la droite au premier chef.

 

Qualification hors d’atteinte

 

Dans l’opposition depuis dix ans, le parti Les Républicains (LR) doit désigner, lors d’un congrès le 4 décembre, celui ou celle qui le représentera. L’enquête a testé les trois principaux prétendants à l’investiture, Xavier Bertrand, Valérie Pécresse et Michel Barnier. Entre ces trois personnalités, c’est le président des Hauts-de-France qui pourrait espérer obtenir une place qualificative : il recueillerait entre 12,3 % et 13,7 %, en tenant compte de la marge d’erreur. M. Bertrand distance ses concurrents puisque Valérie Pécresse obtiendrait entre 9,4 % et 10,6 % et Michel Barnier, entre 8,4 % et 9,6 %. A ce stade, la droite n’aurait donc pas de représentant au second tour.

 

Dans l’hypothèse – de plus en plus improbable – d’une non-candidature d’Eric Zemmour, les voix se portant sur l’un de ces trois candidats oscilleraient entre 11,3 % et 16,8 % des voix. Mais dans ces scénarios, la qualification resterait largement hors d’atteinte puisque Marine Le Pen obtiendrait entre 23,1 % et 25,9 % des suffrages, arrivant derrière Emmanuel Macron (entre 25,1 % et 29 %, selon quel candidat de droite est désigné).

 

M. Bertrand bénéficie de sondages favorables depuis plusieurs mois, appuyant même sa stratégie de désignation sur ces derniers. Il met en avant qu’il est celui autour de qui les espoirs d’une qualification au second tour sont les plus importants. Pas sûr que ce sera suffisant pour convaincre les militants LR, échaudés par son départ en 2017.

 

Seconds rôles

 

Autre enseignement de cette enquête : la droite française est dans une situation de grande faiblesse électorale. A titre de comparaison, le panel Ipsos de novembre 2016 – réalisé avant la désignation de François Fillon par une primaire ouverte – donnait des intentions de vote pour les candidats LR allant de 21 % à 36 %, selon les hypothèses. Finalement, M. Fillon finira en troisième position, avec 20,01 % des voix au soir du premier tour.

 

Mais la situation de la droite rendrait presque jalouse la gauche, qui ne parvient toujours pas à incarner une alternative crédible à Emmanuel Macron. Eparpillée en sept candidatures, rassemblant environ 28 % des suffrages, elle semble condamnée à jouer les seconds rôles. Si l’on met de côté les candidatures recueillant moins de 2 % des intentions de vote (Nathalie Arthaud pour Lutte ouvrière, Philippe Poutou pour le Nouveau Parti anticapitaliste, Fabien Roussel pour le Parti communiste et l’ancien socialiste Arnaud Montebourg), c’est Yannick Jadot qui fait la course en tête, recueillant entre 8,4 % et 10,1 %, selon les scénarios LR et avec M. Zemmour candidat.

 

C’est symboliquement important pour l’écologiste : désigné sur le fil face à Sandrine Rousseau lors d’une primaire en septembre, il dépasse aujourd’hui Jean-Luc Mélenchon (entre 7,4 % et 8,6 %). Un avantage pour M. Jadot, qui entend pousser pour un rassemblement de la gauche non mélenchoniste autour de sa candidature. Il peut être aidé en cela par les mauvais scores d’Anne Hidalgo qui ne parvient pas à trouver de dynamique, étant créditée de 4,5 % à 5,5 %.

 

Bloc d’extrême droite puissant

 

Au-delà de ces mauvais résultats, l’image des candidats de gauche est aussi désastreuse. A l’affirmation « a l’étoffe d’un président », M. Mélenchon recueille ainsi 19 % de « oui », M. Jadot et Mme Hidalgo, 16 %. Soit beaucoup moins que tous les autres candidats, Marine Le Pen et Eric Zemmour compris. En outre, ils sont 53 % des sondés à estimer que M. Mélenchon les inquiète, quand 25 % le pensent pour Yannick Jadot et 37 % pour Anne Hidalgo.

 

La gauche a, en revanche, une bonne raison de garder espoir : les deux principales préoccupations des Français rejoignent les grands axes des programmes de cette famille politique. Ainsi, le pouvoir d’achat arrive en tête (41 %, soit une augmentation de 11 points par rapport à avril) puis l’environnement (30 % contre 28 % il y a six mois). Ce sont là deux thèmes que veulent mettre en avant tous les candidats de gauche depuis plusieurs semaines, preuve que leurs propositions sont en adéquation avec les attentes d’une grande part des électeurs. Suivent des thématiques plus favorables à la droite et à l’extrême droite : l’immigration (29 %, plus 5 points) et la délinquance (27 %, stable).

 

 

Une chose est sûre : dans cette opposition fragmentée, le bloc d’extrême droite semble très puissant. Dans le cas d’une candidature Zemmour, le total extrême droite, avec Marine Le Pen et Nicolas Dupont-Aignan, varie de 32,1 % à 37,5 %, selon le candidat désigné par Les Républicains. Eric Zemmour siphonne ainsi une bonne partie de l’électorat de la leader frontiste. S’il n’est pas candidat, Marine Le Pen revient à un étiage autour de 25 % des intentions de vote. Ces chiffres sont une bonne nouvelle pour les candidats nationalistes : l’un et l’autre semblent en mesure de se qualifier pour le second tour de la présidentielle. Celui ou celle qui y parviendrait pourrait donc avoir une réserve de voix très importante, offrant une dynamique inédite pour ce camp politique entre les deux tours.

 

La méthodologie retenue pour scruter les évolutions de l’opinion

 

A l’approche des échéances politiques de 2022, Le Monde, Ipsos-Sopra Steria, le Cevipof et la Fondation Jean Jaurès travailleront à nouveau ensemble pour scruter les évolutions de l’opinion.Ipsos a donc sélectionné environ 16 228 Français représentatifs de la population, soit plus de dix fois la jauge minimale. C’est le même échantillon qui sera interrogé à toutes les vagues. Jusqu’aux élections législatives de juin 2022, douze enquêtes, intégrant des intentions de vote mais aussi des analyses, seront donc publiées.

 

Nous entendons utiliser les intentions de vote comme un outil d’analyse pertinent à un instant T, qui ne remplace pas l’indispensable travail de terrain des journalistes. C’est dans cet esprit que nous avons décidé de donner ces intentions de vote avec la marge d’erreur pour chaque candidat, comme le demande la loi organique votée le 29 mars 2021. Le but est de donner l’image la plus précise des dynamiques politiques en cours, en évitant l’écueil de la course de position. Dans le même but, Le Monde ne reprendra pas au quotidien les sondages publiés par les autres médias.

 

Suivant les recommandations de la commission des sondages, nous ne diffuserons également que des hypothèses cohérentes au moment de la conception du sondage et pas des conjectures.

 

Election présidentielle 2022 : les 12 enquêtes d’opinion du « Monde »

 

A l’approche de la présidentielle et jusqu’aux élections législatives de juin 2022, Le Monde, Ipsos-Sopra Steria, le Cevipof et la Fondation Jean Jaurès travaillent ensemble pour scruter les évolutions de l’opinion. Au total, douze enquêtes, intégrant des intentions de vote mais aussi des analyses, seront publiées. Retrouvez tous nos contenus :

 

La première vague (avril 2021)

 

 

La deuxième vague (octobre 2021)

 

Boulanger, le démagogue qui fait illusion | historia.fr

La suite demain : 

 

La gauche en miettes, les gauches inconciliables font fuir les soi-disant sympathisants.

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29 octobre 2021 5 29 /10 /octobre /2021 06:00

Idées cadeaux fête des pères

Le journal Le Monde a humé que le vin ça rapportait beaucoup de blé, sans doute pour payer les traites du somptueux immeuble du groupe, il utilise la bonne vieille technique du fusil à tirer dans les coins qui permet d’atteindre toutes les cibles.

 

Ainsi, Stéphane Navet, le compère de Lhomme, chercheur de poux sur la tête des locataires de l’Elysée, fait une pige pour LE MONDE PASSE À TABLE VINS, ALCOOLS & AUTRES PLAISIRS LIQUIDES, faut bien qu’il justifie son salaire, pour dézinguer les médailles de concours qu’il qualifie de viticoles alors qu’ils sont viticoles. Manifestement, ça ne lui pas demandé beaucoup d’efforts vu que ses sources sont puisées chez les partisans des vins nu, ou presque.

 

Le pendant du Navet, est représenté par l’omniprésente, intermittente vigneronne, Laure Gasparotto, qui nous livre sa sélection du Challenge international du vin 45e édition du concours s’est tenue les 18 et 19 mai 2021 : 3 569 échantillons de 27 pays, 1 143 médailles, dont 250 médailles d’or pour la France. Parmi ces dernières, « M » en a sélectionné 28, dont beaucoup de la région bordelaise, très présente à ce concours d’une grande qualité.

 

J’ignorais jusqu’à l’existence de ce concours ICI le Challenge International du Vin

 

À noter, pour mettre en joie Navet et Antonin, elle a sélectionné le Domaine Tariquet, côtes-de-gascogne, 2020

 

Domaine Tariquet et son vin blanc moelleux : avec quoi le consommer ? -  Brasserie grain d'orge

 

Bref, je me gondole grave tout en m’étonnant de l’absence de miss Glou-glou, Ophélie Neiman, experte dans l’art de ménager la chèvre et le chou, sans doute parce qu' on ne mélange pas les choux et les navets..

https://static.hitek.fr/img/actualite/2015/11/05/20151031002749.jpg

« Ceux qui font des vins vraiment libres n’ont rien à faire de ces breloques » : aux concours viticoles, les absents n’ont pas toujours tort ICI

 

Certains viticulteurs, surtout dans le secteur des vins nature et bio, ne se reconnaissent pas dans la mentalité et les critères traditionnels des concours. Leurs parcours atypiques n’empêchent pas la réussite.

Par Stéphane Davet

 

 « Les médailles sont désuètes, et je me sers de la plupart des guides pour allumer ma cheminée. » Si certains vignerons courent après les honneurs et les récompenses, c’est peu dire que Bertrand Jousset les dédaigne. Installés à Montlouis-sur-Loire (Indre-et-Loire) depuis 2004, lui et son épouse, Lise Jousset, ont beau produire quelques-uns des plus émoustillants chenins de la Loire, ces militants des vins sans intrants revendiquent un parcours hors concours. A l’instar du milieu des vins « naturels » réticent au principe des décorations.

 

« Humainement, cet esprit de compétition ne nous ressemble pas », insiste l’ancien militaire, devenu ouvrier viticole, avant de créer son domaine avec sa compagne, ex-sommelière. « Ceux qui font des vins vraiment libres n’ont rien à faire de ces breloques. » Pour les Jousset comme pour beaucoup de vignerons nature, les concours véhiculent les stéréotypes d’une viticulture conventionnelle qu’ils rejettent autant qu’elle les a rejetés.

 

 « Nos vins correspondent rarement aux canons en vigueur dans les concours », constate Jacques Carroget, président du Syndicat de défense des vins nature’L. De même qu’il a délaissé les appellations d’origine auxquelles la production de son domaine La Paonnerie, à Vair-sur-Loire (Loire-Atlantique), pouvait prétendre, il a décidé de ne plus concourir pour des médailles. « Je le faisais avant, mais à partir du moment où je suis passé bio, je n’en ai plus gagné une seule. Autant arrêter…, assure-t-il, entre dépit et fierté. L’expression du raisin et la patte du vigneron m’intéressent davantage que les critères d’un jury. »

 

La crédibilité des dégustateurs mise en cause

 

Militante des vins naturels depuis la fin des années 1990, la journaliste Sylvie Augereau, créatrice, en 2000, du salon la Dive Bouteille, à Saumur, travaille aujourd’hui sur le septième millésime du domaine qu’elle a acquis, en appellation anjou. « L’exclusion subie par beaucoup de vignerons a été à la fois un découragement et un encouragement. Une façon de souligner leur volonté d’être différent », analyse-t-elle. La néo-vigneronne constate tout de même que « les clivages s’estompent ». En partie grâce à une plus grande ouverture d’esprit des prescripteurs traditionnels. Au point qu’elle se risque parfois à présenter ses vins à des jurys dégustant à l’aveugle : « C’est toujours gratifiant d’être reconnue par des professionnels. »

 

« Nos vins sont faits pour être bus en mangeant, plus que pour être goûtés et crachés parmi des centaines d’autres. » Eloi Dürrbach, vigneron

 

Pour Lise et Bertrand Jousset, l’adoubement par les pairs a lieu dans les salons de vin réservés aux professionnels (comme la Dive Bouteille) et non à travers les concours. Ils en ressentent d’autant moins le besoin qu’ils vendent tout ce que leurs 7,5 hectares de vignes leur donnent : « 50 % à l’export, 40 % chez les restaurateurs et cavistes, 10 % au caveau. » D’ailleurs, c’est souvent la taille d’une production et son niveau de réputation qui déterminent le rapport du vigneron aux médailles.

 

« Nous ne faisons jamais de concours, ni de salons », explique ainsi Eloi Dürrbach, propriétaire de Trévallon, domaine star de l’IGP alpilles. « Nos vins sont faits pour être bus en mangeant, plus que pour être goûtés et crachés parmi des centaines d’autres. »

 

Sa consœur provençale, Patricia Ortelli, pionnière bio des coteaux-varois au remarquable Château La Calisse, se méfie aussi de ces multitudes de concours dont les dégustateurs sont parfois peu qualifiés. « Nous avons jadis participé à ce type de compétition, se rappelle-t-elle. Certains de nos vins moyens obtenaient une médaille d’or, quand nos bouteilles de top niveau n’étaient pas sélectionnées. »

 

Des cuvés au-dessus de la mêlée

 

Comme à Trévallon ou à La Calisse, le prestigieux Domaine Weinbach, à Kaysersberg (Haut-Rhin), n’a que faire des médailles qui décorent nombre de bouteilles alsaciennes destinées à la grande distribution. « Même si nous collectionnions les prix, nos clients exportateurs, restaurateurs ou cavistes ne voudraient pas les voir figurer sur nos vins », explique Catherine Faller, qui, avec ses fils, Eddy et Théo, dirige ce petit paradis du riesling et du gewurztraminer. La plupart de leurs cuvées sont de toute façon vendues avant que ne s’organisent les concours. Comme à Trévallon, dont les bouteilles sont réservées en primeur et font l’objet d’allocations pour quelques cavistes et restaurants privilégiés.

 

Bien qu’un commentaire de Robert Parker – « une des plus grandes découvertes de ma vie » – ait établi la réputation du domaine il y a plusieurs décennies, Eloi Dürrbach affirme ne pas répondre aux guides, « même s’ils me mettent en référence ». Tout comme Bertrand Jousset et Jacques Carroget, qui font néanmoins une exception pour le Glou Guide (Cambourakis), dont la quatrième édition, tout juste publiée, sélectionne 120 vins naturels à moins de 20 euros. Sans note ni hiérarchie entre les cuvées.

Challenge International du Vin au Palais des Congrès ! | Vivre Bordeaux

Challenge international du vin : la sélection du Monde ICI

La 45e édition du concours s’est tenue les 18 et 19 mai 2021 : 3 569 échantillons de 27 pays, 1 143 médailles, dont 250 médailles d’or pour la France. Parmi ces dernières, « M » en a sélectionné 28, dont beaucoup de la région bordelaise, très présente à ce concours d’une grande qualité.

Par Laure Gasparotto

 

BLANCS

BORDEAUX

 

Château Thieuley, bordeaux, 2020

Voilà des parfums qui mettent spontanément en appétit ! Après une attaque douce et tendre en bouche, des notes de fleurs blanches se répandent dans une texture légèrement grasse. Il s’agit donc d’un ensemble moins vif que gourmand, idéal pour accompagner un plateau de fromage.

7,50 €. marieetsylviecourselle.com

 

Château de Beau-Site, graves, 2019

Elaboré avec des sauvignons blanc et gris, de la muscadelle et du sémillon, ce vin se fait remarquer par son élégance, son équilibre et sa délicatesse. Son élevage en barriques lui a été profitable : c’est juste ce qu’il faut pour le structurer sans lui laisser d’empreintes inutiles. C’est tout à fait le style de vin qu’il faut ouvrir avec une volaille. Les textures se mêleront parfaitement et s’achèveront sur une finesse commune.

13 €. domaines-rodrigues-lalande.fr

 

Château Bastor-Lamontagne, Confidence, bordeaux, 2020

Peut-être cette cuvée s’appelle-t-elle Confidence parce qu’elle est tout en subtilités et en tendresse ? C’est comme si de ses notes délicatement citronnées, de sa trame qui se déploie élégamment, elle venait évoquer quelques notes nuancées. Un monde savoureux s’ouvre peu à peu. L’idéal serait de laisser vieillir ce vin qui semble avoir beaucoup de choses à dire et que la jeunesse retient encore.

17 €. crusetdomainesdefrance.com

 

SUD-OUEST

 

Domaine Tariquet, côtes-de-gascogne, 2020

Ce célèbre domaine prouve avec ce pur sauvignon à quel point il sait se perfectionner. Son savoir-faire réside dans l’élaboration de vins précis à des prix justes. Ici, on se régale avec ses notes d’herbes de Provence, de poivre blanc et d’épices. On est même surpris de découvrir une telle complexité. Avec des beignets de légumes ou de gambas, ce vin entre même dans l’univers de la gastronomie !

8,90 €. tariquet.com

 

Domaine La Hitaire, côtes-de-gascogne, 2020

Ce 100 % chardonnay, plutôt inattendu en terres gasconnes, étonne par son harmonie : tout est en place, du début à la fin, dans une construction parfaite. Les notes beurrées sont exactement comme il faut, ni lourdes ni grossières, mais vives et salivantes. On préférerait l’attendre pour mieux en apprécier la rondeur à venir. Si vous savez ne pas aller trop vite avec ce vin, il vous le rendra bien.

8,90 €. Tél. : 05-62-09-87-82.

 

EFFERVESCENTS

 

Château L’Arnaude, Fines bulles, brut, blanc de blancs

Quand on découvre le prix de ce vin, on est encore plus étonné d’y avoir trouvé autant de plaisir. Ses notes d’abricot mûr sont irrésistibles. Elaboré selon la méthode Charmat, commune aux proseccos, ce mousseux est composé avec les cépages ugni blanc (en majorité) et colombard, cultivés dans le Var, en Provence. Il résulte d’une technique bien maîtrisée. Certes simple, mais gourmand et frais, sans chichis, il est parfait à l’heure du goûter.

3,85 €. vins-breban.com

 

Champagne Météyer Père et Fils, Expression noir, extra-brut, blanc de noirs

Avec des arômes ouverts sur des notes briochées et florales, ce champagne est une belle surprise. Harmonieux, équilibré, il déroule longuement son univers gustatif sur une longueur ample. Un vin charnu et délicieux, donc, réalisé uniquement à base de pinot noir de 2015, même s’il n’est pas annoncé comme un vin millésimé. A découvrir aussi bien au moment de l’apéritif que tout au long d’un repas.

32 €. champagne-meteyer.com

 

Champagne Pierre Moncuit, grand cru, extra-brut, 2008

Dès l’ouverture, cette bouteille prouve sa grande classe. Elle embaume de notes complexes parmi lesquelles se distingue avec intensité une pointe de foin juste coupé. Avec un terroir tel que Le Mesnil-sur-Oger comme lieu de naissance, idéal pour ce pur chardonnay, comment rester insensible à ces bulles ? Elles sont d’une évidence rare. Elles se prolongent selon une ligne ancrée, longue et dynamique. Un très beau champagne dont le prix reste raisonnable.

41 €. pierre-moncuit.fr

 

ROSÉ

 

Château Perayne, bordeaux, 2020

Depuis quelques années, l’appellation bordeaux essaie de s’imposer progressivement dans l’univers des rosés, mais souvent de manière maladroite. Grâce à un équilibre remarquable, ce pur cabernet franc nous permet enfin de nous projeter dans un univers rosé original et cohérent. Légèrement épicées, ses notes sont rehaussées d’une pointe de poivre intense et rafraîchissante. Longueur juteuse.

9 €. chateau-perayne.com

 

ROUGES

BORDEAUX

 

Château Clou du Pin, Premium, bordeaux supérieur, 2020

On est un peu étonné quand on découvre son prix, parce que ce vin montre une certaine ambition. On sent bien l’intention boisée qui se veut chic, la structure soignée, presque trop. Il faut bien reconnaître que l’ensemble montre une cohérence classique.

5 €. domainesfontana.fr

 

Château Terre Blanque, blaye-côtes-de-bordeaux, 2020

 

De facture classique, cet assemblage de merlot et cabernet-sauvignon n’offre que la surprise de l’attendu. Et parfois, c’est exactement ce dont on a envie. Donc, si vous avez une idée d’un bordeaux mi-tannique, mi-souple, elle trouve ici sa concrétisation. D’autant que la construction rassurante de ce vin se base sur une matière saine, mûre et élégante.

6,50 €. terreblanque.com

 

Château Les Genêts, côtes-de-bourg, 2020

 

Oh, ce vin n’a aucune prétention, il reste dans une simplicité vraie, avec juste ce qu’il faut de fraîcheur vive. Mais il a un je-ne-sais-quoi de relevé, à peine une pointe poivrée, qui le rend unique et le propulse longuement en bouche. On se dit qu’il est d’un très bon rapport qualité-prix.

6,50 €. Tél. : 06-50-90-88-40

 

Château Le Chêne de Margot, blaye-côtes-de-bordeaux, 2020

Les appellations dites « satellites » de Bordeaux offrent des pépites, comme en témoigne celle-ci. Le genre de belle affaire qu’on est ravi d’avoir découvert. Rien qu’au nez, ce blaye se révèle captivant, avec sa pointe légèrement mentholée qui vient titiller les narines. Puis ses saveurs sont soutenues par un jus intense et séveux des plus appétissants. Et, si vous préparez un magret de canard, la longueur sanguine du vin n’en sera que plus délicieuse.

6,95 €. vignobles-dubois.com

 

Château des Places, Affranchi, graves, sans sulfites ajoutés, 2020

Il y a quelque chose de joyeux dans l’aromatique de ce vin. Fraise, framboise, cassis : des notes plutôt enfantines, avec une sucrosité certaine, mais bien équilibrée, plus axée sur la rondeur que sur la lourdeur. Une belle balance, donc, pour ce vin à la fois étonnant et délicieux, grâce à des partis pris qui fonctionnent bien. Une cohérence qui se prolonge agréablement en bouche.

8 €. vignobles-reynaud.fr

 

Château Brûlesécaille, bordeaux, sans soufre ajouté, 2019

En bouche, le vin se révèle spontanément amusant, parce qu’il ne s’exprime pas comme les autres. Il s’ouvre sur un monde à part, où, pour se concentrer uniquement sur son fruit, l’élevage en fût n’existe pas. Et quel est ce fruit ? Là aussi, il est différent, grâce à un assemblage original de merlot pour une moitié et de malbec pour l’autre moitié, ce dernier restant rare dans ce secteur. Le résultat : une séduction assurée.

8,90 €. brulesecaille.com

 

Léon-Jules de Guimberteau, lalande-de-pomerol, 2019

Ce vin correspond à l’idée qu’on s’en fait à la lecture de son appellation. Sans doute parce qu’il provient de vignes de plus de cinquante ans qui l’ancrent profondément dans une identité de terroir, il en a la rondeur, l’onctuosité et le fruité. Composé en majorité de merlot, rehaussé d’un peu de cabernet sauvignon, il possède déjà des nuances mentholées, malgré son jeune âge. L’attendre au moins cinq ans ne serait pas une mauvaise idée pour le laisser s’attendrir encore. Sinon n’hésitez pas à griller une belle côte de bœuf pour l’accompagner !

13,50 €. chateauguimberteau.fr

 

Château Saint-André Corbin, saint-georges-saint-émilion, 2019

La rive droite de Bordeaux regorge d’appellations à découvrir, et saint-georges-saint-émilion recèle ainsi des petits trésors. Comment se faire remarquer si ce n’est par le biais d’un concours ? Là encore, le Challenge international nous permet de mettre en avant ce vin d’une élégante simplicité, à un prix très correct. Longueur déjà souple.

14 €. vignobles-saby.com

 

Château de Carles, fronsac, 2018

Carles est l’une des plus belles propriétés de Fronsac, avec des vins qui sont toujours des valeurs sûres. Même si elle éprouve le besoin de se mesurer dans des challenges internationaux. Cette très belle bouteille en est légitimement récompensée. Elle contient un vin magnifiquement bâti, fondé sur un jus droit, précis et ancré, qui se prolonge longuement sur le palais.

17 €. hautcarles.com

 

Château Rozier, saint-émilion, grand cru, 2019

Avec son nez explosif de notes fruitées mûres, ce vin ne laisse pas indifférent. Réglisse et cacao, noisette et pain grillé, tout cela sent la gourmandise. Mais elle n’est pas dénuée de profondeur, et les notes d’épices qui le prolongent en témoignent. Une belle promesse pour l’avenir.

17 €. vignobles-saby.com

 

Château Tour de Pez, saint-estèphe, 2018

Là, on a clairement affaire à un vin de garde. Ses arômes sont fermés, timides, et ses saveurs sont fermes. Néanmoins, son potentiel apparaît peu à peu sous sa structure étudiée, maîtrisée, voire savante. Puis, enfin, des notes d’épices coquines illuminent l’ensemble, l’égaient et se prolongent. Alors on sait qu’il faudra être très patient avec ce joli saint-estèphe.

18,70 €. tourdepez.com

 

Château Pont Saint-Martin, pessac-léognan, 2018

 

Encore jeune, mais bien accompagné de côtelettes d’agneau rosées, par exemple, ce vin peut déjà révéler la force de sa franchise. Alors, il s’amplifie vers des nuances profondes de fruits mûrs, comme le cassis ou la mûre. Il s’achève lentement grâce à une belle longueur qui confirme son potentiel de garde.

22 €. domaines-rodrigues-lalande.fr

 

Château Les Ormes, saint-julien, 2018

Sans doute parce qu’il est né dans des argiles et des graves moelleuses, ce vin présente une structure souple malgré un élevage boisé qui le raffermit ponctuellement. N’oubliez donc pas de le passer en carafe si l’envie vous prenait de l’ouvrir avant 2023 ! Quelques notes torréfiées ne font pas pâlir son assemblage des quatre cépages de la région, cabernet sauvignon, merlot, cabernet franc et petit verdot. Un vin adapté à demain comme son vignoble durable !

35 €. teynac-corconnac.com

 

BOURGOGNE

 

Domaine du Château de Meursault, Les Maréchaudes, corton, grand cru, 2018

Avec ce vin historique, on atteint l’apothéose, et on se dit que le Wine Challenge a réussi à faire venir à lui assez de domaines pour se distinguer lui-même parmi toutes les médailles justement attribuées ! Ici, on retrouve donc le Château de Meursault, d’une part, bien repris en main depuis quelques années, et un corton grand cru de belle facture, d’autre part. L’ensemble se présente en majesté, subtilement boisé, dans une élégance sublime. Ce jus profond, long et savoureux est à goûter plus qu’à commenter. Un délice absolu et d’autant plus pour ceux qui aiment l’histoire. Car ce vin est purement de l’histoire liquide, tant il rallie tout du passé afin d’être si présent.

145 €. chateau-meursault.com

 

LANGUEDOC

 

Château Tour de Rissac, cabardès, 2020

Une découverte à faire absolument. Réglissé, bien construit, ce vin se fonde sur une certaine mâche qui donne de la fermeté à l’ensemble. Normal, c’est l’appellation qui veut ça, du moins la formation géologique de calcaire de Ventenac qui engendre ce genre de structure. Mais, si on le laisse vieillir au moins trois ou quatre ans ou si on l’accompagne d’un plat en sauce comme des joues de bœuf aux carottes pour l’attendrir, on saura comprendre toute l’intensité de ce beau vin. Bref, on n’hésite pas à faire l’expérience.

9 €. domainesbgwine.com

 

Cave de Roquebrun, La Grange des Combes, saint-chinian-roquebrun, 2019

Là encore, c’est ce que permet le Wine Challenge : mettre en exergue une appellation qui doit encore travailler sa notoriété. En sélectionnant ce vin, le concours met également en lumière une cave coopérative dont le travail est déjà reconnu depuis longtemps des professionnels et qui mérite d’élargir son public. La preuve par ce vin de caractère, bien bâti, qu’on a juste envie de boire avec un brie de Meaux à la truffe ou tout plat truffé, d’ailleurs.

10,90 €. cave-roquebrun.fr

 

Abbaye de Fontfroide, Deo Gratias, corbières, 2018

Un vin absolument magnifique né d’un terroir rude, mais propice à la vigne. Le résultat est là, dans une fulgurance inévitable. Les notes de garrigue, de thym, d’origan sont explosives, évidentes, prégnantes. Evidemment, la structure du vin ne se discute pas, elle s’impose d’elle-même, d’une force incroyable. Ce corbières est à découvrir, à décanter aujourd’hui et, surtout, à garder. Il ouvre grand la porte à une appellation encore bien trop méconnue.

19,20 €. vins-de-fontfroide.fr

 

RHONE-PROVENCE

 

Château La Canorgue, luberon, 2019

 

Dans le verre, l’intention de partage se retrouve. Comment l’expliquer ? C’est simple : les notes vives et fruitées, notamment de cerise mûre et charnue, sont explosives, profondes, longues. La qualité de la matière première transparaît tout au long de la dégustation. Le vin se révèle de mieux en mieux. Voilà plus qu’une découverte : une rencontre.

11,20 €. chateaulacanorgue.com

 

Château des Coccinelles, côtes du-rhône-villages-signargues, 2018

Ce vin bio a déjà bonne réputation. Pourquoi se retrouve-t-il dans ce concours du challenge international ? Sans doute pour le légitimer auprès des professionnels, au-delà de son succès commercial. Ce côtes-du-rhône ressemble à un écrivain qui vend bien, mais que les critiques littéraires renient. Eh bien ! assumons, et, en tant que critiques œnologiques, rendons hommage à ce vin qui ressemble à du vin, qui est du vin et qui en plus l’honore. C’est bio, c’est bon, et, avec une saucisse sèche ou un pâté en croûte, c’est encore meilleur !

13 €. chateau-coccinelles.com

 

Laure Gasparotto

 

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28 octobre 2021 4 28 /10 /octobre /2021 06:00

Petite histoire de la baguette de pain parisienne - Les Découvreurs

Ainsi s’exprimait un poème du XVIIe siècle, et c’est cette économie du blé et de la boulange que présente Jean-Pierre Blazy, dont le travail est parfaitement complémentaire des recherches de Steven Kaplan sur les boulangers de Paris au XVIIIe siècle. Blazy est à la recherche de la vie socio­économique qui a permis à la Franciade, le vrai « Pays de France », de fonctionner pour les marchés forains de Paris, alors que Kaplan s’est davantage consacré à la fabrique intra-muros du « meilleur pain du monde ».

Livre : Pain de Paris, pain de Gonesse écrit par Jean-Pierre Blazy -  Créaphis

Jean-Pierre Blazy, Pain de Paris, pain de Gonesse. Préface de Jean-Marc Moriceau. Créaphis, 376 p., 28 €

 

J’ai acheté ce gros livre avec l’idée de chroniquer mais je n’ai  pas pris  le temps de le lire. Comme mardi je vous ai tartiné une chronique sur la renaissance du bon pain il m’a semblé bon de vous en parler via les écrits des autres.

 

Pain de Paris, pain de Gonesse, de Jean-Pierre Blazy

Le marché au pain et le marché à la volaille, quai des Augustins (XXe siècle) © CC0 Paris Musées / Musée Carnavalet – Histoire de Paris

 

La fête de la boulange ICI 

par Maïté Bouyssy

13 octobre 2021

 

Jean-Pierre Blazy montre l’écosystème que portèrent ces plaines à blé du nord de Paris, dont le cœur va de Bonneuil à Goussainville, Villiers-le-Bel, Arnouville et alentours. Elles nourrirent une précoce densité de population, et s’y établit un système de fermage qui permit à une moyenne bourgeoisie rurale de combiner les métiers de laboureur et de boulanger tandis que la bluterie se faisait dans les moulins de la petite vallée du Croult. Des dynasties, tels les Destors, s’adonnaient aux différents métiers du blé et finirent en boulangers et marchands parisiens, d’autres en robins, voire, pour le dernier, en notable élu politique et bienfaiteur de l’hôpital de Gonesse.

La suite ICI

Le pain de Gonesse à la fin du XVIIe siècle 

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27 octobre 2021 3 27 /10 /octobre /2021 06:00

 

 

Moi, c’est la gueule de faux-derche de Walter Matthau, avec une moustache ballet de chiottes, dans Charade de Stanley Donen avec la belle Audrey Hepburn déboussolée et l’intriguant Cary Grant qui change de nom comme de chemises.

 

Walter Matthau and Audrey Hepburn in CHARADE 1963 | Charade 1963, Walter  matthau, Audrey
 

Cary Grant, qui, dans l’histoire, ne fait que lui mentir, la contemple longuement, très lon­guement sur le Bateau-Mouche où il l’a entraînée, prétendument pour lui dire la vérité.

 

« Qu’est-ce que j’ai ? », demande Audrey.

 

« C’est juste que vous êtes adorable », répond Cary.

 

Et, à cet instant, on est certain qu’il ne ment pas.

Aujourd’hui c’est «Jeux d'espions (Hopscotch)» (1980)

 

 

 

Pourquoi ce film ?

 

Pour changer d’air et se distraire un peu d’avec les imposantes fiches fleuves de ces derniers mercredis. Mais aussi pour faire plus ample connaissance avec Walter Matthau  célèbre acteur américain spécialisé dans les rôles de méchants ou de comiques. C’est dire l’étendue de son talent.

 

Quelle est l’histoire ?  (Selon Wikipédia)

 

Miles Kendig est un agent de la CIA en fin de carrière. Il est mis sur la touche au service des archives par son patron. À l’esprit affûté et indépendant, il va prendre sa revanche en prenant la fuite et en publiant ses mémoires dans lesquelles il dévoile des événements qui ne sont à l’honneur, ni de son chef, ni des services de la CIA qu’il ridiculise. Durant sa fuite qui l’entraîne dans de nombreux pays du monde occidental, c’est lui qui va constamment tenir les rênes et manipuler ses adversaires. Ironiquement dans cette affaire, l’espion russe va se trouver l’allié de la CIA et faire cause commune avec eux tout en restant ami avec Miles Kendig.

 

Réalisation

 

Derrière la caméra nous trouvons Ronald Neame. C’est un bon cinéaste du second rayon comme on peut le dire d’ouvrages littéraires qui n’atteignent pas la notoriété de certains sans démériter pour autant.

 

On retiendra parmi ses réalisations les plus marquantes des films comme : « L'Aventure du Poséidon » 1972 ou « Le Dossier ODESSA » 1974 d'après le roman de Frederick Forsyth, auteur évoqué par le Taulier dans sa chronique du 07/09/2020 (Comme le temps passe !)

 

Jeux d'espions (Hopscotch) (1980) de Ronald Neame - Shangols

Qui fait quoi ?

 

Walter Matthau : Miles Kendig

 

Il n'y a pas moins sérieux que Walter Matthau, adepte des loufoqueries les plus pendables.

 

Wikipédia précise : « Raffolant des farces, Walter Matthau a lancé des rumeurs que son nom était à l'origine Matuschanskayasky »

 

Cet aspect de son caractère se retrouve dans son jeu ce qui le rend éminemment sympathique même quand il interprète « le méchant » de l'histoire.

 

Il a participé à quelque 50 films dont certains sont mémorables alternants tours à tours des rôles comiques ou plus sérieux.

 

Il est connu pour avoir, avec Jack Lemmon tourné 9 films ensemble dont 3 sous la direction de Billy Wilder grand metteurs en scène de comédies irrésistibles telle le chef d’œuvre « Certains l'aiment chaud » 1959

 

Regarder Jeux d'espions en direct - Play TVOù regarder Hopscotch en streaming complet et légal ?

 

Glenda Jackson :          Isobel                

 

C’est la petite amie, complice et modératrice de Kendig dont l’humour, souvent potache, pourrait lui jouer des tours.

 

Nous vous avons déjà rencontré cette actrice à la forte et sympathique personnalité dans « Un dimanche comme les autres. » 1971. Pour vous éviter de plonger vos archives à la recherche de la fiche correspondante soigneusement rangée, vous trouverez ici ce que Ciné papy en disait.

 

« Encore une actrice hors du commun. Elle a joué pour de grands metteurs en scène avec des partenaires de sa trempe. Alan Bates bien sûr, Dirk Bogard, Vanessa Redgrave, Lauren Bacall. Dans « Une Anglaise romantique » (1975 - The Romantic Englishwoman en V.O de) Joseph Losey, elle a pour partenaire Michael Caine et Helmut Berger. Pour moi, son physique, très agréable, dénote sa forte personnalité. Elle reçue deux Oscars. Le premier dans « Love » (1969) d’après de roman de D.H.Lawrence et le second dans « Une maîtresse dans les bras, une femme sur le dos » (1973 -A Touch of class en V.O.) de Melvin Frank; film pour lequel elle remporte un deuxième Oscar. N’oublions pas non plus son rôle de l’épouse nymphomane de Tchaïkowski dans « La symphonie pathétique » (1971 – Music Lovers en V.O) Deuxième film de Ken Russel.

Personnalité atypique Glenda Jackson donne l'image d'une femme intelligente, libertaire et aristocratique, souvent ironique et pince-sans-rire, associant caractère affirmé, froideur et érotisme troublant nous dit Wikipédia.

 

Ce fut également une redoutable femme politique de 1092 à 2015 .Elle a siégé à la Chambre des communes pour le compte du Parti travailliste comme députée de Hampstead and »

 

Sam Waterston :  Cutter

 

Les amateurs de séries américaines, ici, « New York, police judiciaire » seront étonnés de reconnaître l'inusable procureur. Il ne faudrait pas oublier que cet acteur, selon la formule consacrée, a tourné avec les plus grands metteurs en scène. Sa carrière démarre vraiment à l'occasion de sa participation à « Gatsby le magnifique » 1974 aux côtés de Robert Redford. Il a également beaucoup tourné avec Woody Allen.

 

Temps forts

 

Quand Walter Matthau subtilise des archives avant de quitter l’immeuble de la CIA.

 

À vrai dire ce film est une succession de « temps forts » puisqu'avec ingéniosité, subtilité et humour Miles Kendig mène ses poursuivants par le bout du nez. Ce qui est fort réjouissant.

 

La dernière scène dans une librairie est carrément burlesque  et confirme, si besoin était que c’est bien un film anglais.

 

Pax

 

Prochainement « Gilda »

 

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26 octobre 2021 2 26 /10 /octobre /2021 08:00

Les malheurs de Sophie de la Comtesse de Ségur

Chers lecteurs,

 

Si vous souhaitez déguster la prose indigeste du tribunal judiciaire de Bordeaux je tiens à votre disposition les 24 pages.

 

Pour un compte-rendu succinct :

Hubert de Bouärd avec son avocat Me Antoine Vey. © Crédit photo : Guillaume bonnaud / SUD OUEST

Hubert de Boüard condamné à 60 000 € et Philippe Castéja blanchi pour "prises illégales d’intérêt" ICI 

 

Lundi 25 octobre 2021 par Alexandre Abellan

 

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