« Vous l'avez sans doute remarqué si vous ne rentrez pas à l'instant d'un séjour prolongé dans un pays qui a fait main basse sur l'anticyclone des Açores, l'été est pourri. Cela est bien sûr consternant et affecte le moral de ceux qui sont obligés de se fader les vagues successives de nuages poussés par une dépression qui campe à notre porte.
Comme le disait Kinky Friedman dans l'un de ses premiers bouquins, « le mauvais temps, c'est comme la connerie, tout le monde s'en plaint mais personne n'y peut rien » écrit Pierre Sérisier sur son blog du Monde.
Nous étions prévenus : « Si le mois de juillet vous a déçu, le mois d’août va vous énerver. En effet, la tendance pour les neuf prochains jours ne va pas changer et va rester sur la lignée de ce que nous a proposé juillet. Soit des averses et peu de soleil… »
Dépression, dépression quand tu nous tiens, y’a de la déflation dans l’air, récession, récession qu’ils disaient, y-a-t-il quelque chose de pourri dans le royaume de France ?
Loin de se laisser gagner par ce flot de morosité votre Taulier se dresse, s’oppose, s’impose, fait don de son corps à la collectivité nationale, affiche un optimisme en acier inoxydable, prend tout le monde à contrepied pour crier vent debout sous la pluie : à la soupe !
Quoi de meilleur pour vous réchauffer le corps et le cœur en ces temps difficiles qu’une bonne soupe fumante ?
Nos voisins espagnols, qui adorent se restaurer à pas d’heure, nous ont exportés pour la chaleur de l’été leur soupe glacée : le gaspacho !
Leur soupe elle est rouge vif comme le jabot de notre râleur national qui nous a fait un brin de dépression : j’ai nommé Mélanchon !

Moi je suis vert !
Oui, pour mon âge, je suis très vert, pas écolo tendance Duflot mais dans la filiation de feu René Dumont.
Bref, je vais cesser de faire l’andouille pour vous proposer une soupe radicale, sans allusion aucune à feu les radicaux de gauche comme de droite, qui allie la nature à l’état pur et la quintessence de ce qui pue dans notre beau terroir national :
- L’oseille.
- L’andouille.
« Malgré son apparence, des feuilles couleur vert franc à la forme ovale à oblongue formant une touffe, l'oseille n'est pas un cousin de l'épinard ; elle appartient à la famille des polygonacées et au genre rumex. Mais, contrairement à Rumex obtusifolius ou Rumex crispus, l'oseille commune (Rumex acetosa) n'est pas considérée comme une mauvaise herbe ; bien au contraire : elle est cultivée comme plante potagère. En effet, ses feuilles au goût légèrement acidulé sont utilisées pour aromatiser de nombreux plats.
Il en existe plusieurs variétés dont l'oseille « Belleville », la plus cultivée pour ses feuilles larges, ou bien encore l'oseille « Verte de Nonay », très rustique.
L’andouille s’inscrit dans une longue histoire.
« Déjà en 1393, l’auteur du Ménagier de Paris révèle sa recette d’andouille.
On trouve également, dès le Moyen Age, trace de la présence d’andouille à Jargeau (Loiret).
Une spécialité tout particulièrement appréciée par le tourangeau Rabelais.
En effet, dans Pantagruel, Rabelais la présente comme l’un des mets préférés de ses contemporains et la met en scène dans « La guerre des Andoyles et de Quaresmeprenant ».
Selon l’histoire, les Andouilles et Quaresmeprenant (Carême prenant) étaient en guerre depuis déjà de longues années, lorsque Pantagruel décida qu’il serait bon de mettre fin à cette querelle. Avertie de l’approche de Pantagruel et de sa troupe, la Reine des Andouilles le prit pour un allié de Quaresmeprenant. Elle lança immédiatement l'offensive, menée par 42 000 Andouilles à la fière allure, armées de piques bien pointues et acérées.
Convaincu qu'il s'agissait d'une « bataille culinaire », Pantagruel rallia ses 161 cuisiniers. Cachés dans une truie géante - engin équipé de canons - ils approchèrent avec succès les Andouilles. Le combat débuta. Rapidement le champ de bataille fut recouvert d'Andouilles mortes ou navrées ». Soudain, apparut dans les airs un gros pourceau aux ailes immenses, qui jetait de la moutarde du ciel. Il s'agissait, en réalité, du premier fondateur de toute la race Andouillisque. En l'apercevant, les Andouilles abandonnèrent les armes et s'agenouillèrent en levant leurs mains jointes. Le combat cessa, la Reine des Andouilles comprenant qu'elle s'était mépris sur l'identité de Pantagruel. Afin de s'excuser, elle lui promit qu'elle et ses « successitres » lui obéiraient toujours en tout, ainsi qu'à ses successeurs et que chaque année, 78 000 Andouilles royales, destinées à être servies en entrée, lui seraient remises.
Dès le lendemain, six navires chargés d'Andouilles étaient envoyés à Gargantua, le père de Pantagruel. Hélas, durant le transport et faute de moutarde, remède à toutes les Andouilles mortes ou mourantes, elles périrent presque toutes en chemin. Elles furent enterrées dans un endroit que l'on baptisa, en leur hommage, Pavée d'Andouilles*. »
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Donc chaud devant je vous propose une Soupe d’oseille à l’andouille croustillante.

C’est simple et rapide pour 4 : 10 mn de préparation et 25 mn de cuisson.
- Un saladier de feuilles d’oseille
- Une petite patate
- ¼ de litre d’eau
- ¼ de litre de lait
- 1 échalote ou 1 petit oignon frais
- 25 g de beurre
- 10cl de crème fleurette
- Une douzaine de tranches de l’andouille de votre choix
- Sel, poivre.
Préparation :
- Epluchez votre petite patate et coupez-la en dés puis votre échalote ou votre petit oignon que vous émincez.
- Dans une casserole à fond épais faites fondre le beurre puis faire blondir votre échalote ou votre oignon, ajoutez les dés de patate, l’oseille soit en l’état, soit tranchée, l’eau et le lait, salez.
- Laissez cuire doucement 20 mn
- Dans une poêle de Buyer faire rissoler vos tranches d’andouille pour qu’elles soient croustillantes.
- Mixez dans un Blender la soupe.
- Servez votre soupe dans de belles assiettes.