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15 septembre 2014 1 15 /09 /septembre /2014 09:00

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Ce matin je me suis levé de bonne heure car longtemps je me suis levé de bonne heure… je sais, la phrase la plus célèbre de toute la littérature française, la première phrase de la Recherche, la première phrase de Du côté de chez Swann, c’est « Longtemps, je me suis couché de bonne heure » mais face aux ignares et au ramasseur de miettes de Norbert j’ai décidé de me payer leur fiole. C’est l’âge je sais mais pourquoi se priver d’un menu plaisir.


Donc levé tôt j’ai lu.


1-      J’ai commencé par la lettre de Paul Quilès car « Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde »


Chaque jour, dans un paysage politique assez désolant, de nouveaux propos viennent nous désoler un peu plus. Je me contenterai de prendre quelques exemples dans l’actualité récente.  


   - Un ancien conseiller du Président se dit victime d’une « logique d’épuration ethnique » après avoir été chassé de l’Elysée, en raison de liens avec l'industrie pharmaceutique laissant entrevoir un possible conflit d'intérêts. C'est, dit-il « les Hutus contre les Tutsis » !


       - Une ancienne compagne du Président remercie « pour le moment » et, en guise de remerciement (indépendamment de son gain sur les ventes de 1,2 à 1,4 millions d’euros), déverse avec indécence un flot d’horreurs sur celui qui lui a accordé ce moment.


      - Un député, devenu ministre pendant quelques jours et révoqué pour malhonnêteté financière, tente d’excuser ses fautes en plaidant la « phobie administrative »


      - Un ancien socialiste compare le trader compulsif Kerviel au capitaine Dreyfus, en invoquant Jean Jaurès et en oubliant que Dreyfus, condamné à tort, a été la victime d’un complot antisémite, tandis que Kerviel a fauté!


« Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde », disait Albert Camus. Comme il avait raison !

 

 

2 -          Puis je suis passé à Michel Onfray : Valérie Trierweiler, jalouse et méchante


Comme tout philosophe qui se respecte, Michel Onfray a un avis sur tout et ne manque pas de le partager. Sur l'expression des sans-dents, qui aurait été utilisée par François Hollande pour qualifier les pauvres, il a ainsi déclaré : « On n’a pas l’impression que le discours vienne de quelqu’un en particulier, mais que c’est une vérité. Or, cela vient de quelqu’un qui se venge, qui est jaloux, qui est méchant. »


Pour l'intellectuel, cette expression ne serait qu'une « plaisanterie sortie de son contexte » et « une plaisanterie sortie de son contexte peut devenir une méchanceté ».


-          Enfin je suis allé sur le blog de Luc Charlier


« De toute façon, je refuse de pulvériser quoique ce soit si près de la vendange. Les « vrais » professionnels, qui ont des comptes à rendre à leurs actionnaires, me traiteront d'imbécile. Moi, quand je vois le nombre de cancers des voies digestives (pancréas et estomac surtout), et le nombre de maladies d'Alzheimer ou de Parkinson qui affligent mes collègues, je me dis que je n'ai pas le droit d'infliger cela à mon collaborateur sur son tracteur ou à mes clients. Chacun son éthique. »

 

La suite ICI link


-          Pour mémoire Biodynamie viticole : quel bon vin vous amène ?link 

 

2 Infos


-          Tirer les vers de terre L'émission "Continent Science" reçoit l'agronome et chercheur Marcel Bouché pour son ouvrage Des vers de terre et des hommes. Découvrir nos écosystèmes fonctionnant à l'énergie solaire (Actes Sud). France Culture, 14h. et lire link


- Le vin s’offre une exposition à la galerie Glénat link

  

 

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15 septembre 2014 1 15 /09 /septembre /2014 00:09

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Tout juste de retour de Corse, le verdict est tombé, pas de très haut, vu la hauteur de vue du qui a pleuré le jour où le Monsignore du quai des Chartrons s’est élevé dans les cieux du bas de Saint-Emilion, si humide que la brume peina à se lever au-dessus des cloches, le docu qui va passer à la Télé ce soir est un docu qui ne vaut pas la peine d’être vu. Pour ce faire, notre peine à jouir du clavier a annexé 3 brillants bloggeurs, dont la surface médiatique, certes moindre que la sienne qui, chacun le sait, à un côté désert de Gobi, fait frémir le cercle de leurs amis, afin de jeter un opprobre définitif sur ce film que le susdit, jamais en reste d’élégance, avait qualifié de merde. Pour faire bon poids, le petit sous-traitant, le magistral jeteur d’appât, a annexé le Jacques Dupont. J’adore ce recours ultime a quelqu’un qui le tient en très haute estime, moi, si j’étais le Jacques, je ferais comme Pierre Mendès-France avec les voix du PC stalinien : à la poubelle !


Mais, à toute chose malheur est bon, ce qui me réjouit profondément dans tout ce tintouin, je ne fais pas ici référence au bas-bruit des 3 blogueurs émérites, c’est le tas de pognon dépensé par le tonton pour que France 3 ne diffuse pas ce « docu à la con ». Vous savez ce genre d’exercice ce n’est pas donné, ça douille sec. Que de salive dépensée en pure perte, sauf pour ceux qui l’ont dispensée. Moi je serais vraiment vénère, d’abord de m’être fait rouler dans la farine par une « gourgandine », puis de me retrouver passer à la télé dans un état de ridicule achevé. C’est dur à avaler lorsqu’on a pris la bonne habitude de tout contrôler sans l’air d’y toucher. Je trouve qu’il est très mal entouré cet homme, il devrait se préoccuper de l’efficacité de ses porte-serviettes qui ne sont pas à la hauteur de leur seigneur, surtout le petit qui fait des moulinets.


Les blogueurs sont comme la pile Wonder, ils ne s’usent que si l’on s’en sert en des mains viles. 


Pour les éminents blogueurs et commentateurs d’un article des INROCKS link sur le fameux documentaire que l’expression « et des poussières » ne signifie pas que les vins de Norbert contiennent des poussières mais « Indique qu’une quantité, une valeur, un montant est arrondi à la baisse. » pas la peine d’en faire des tonnes pour disqualifier l’auteur. Parfois je me dis que Michel Onfray a raison sur les ignares mais bon ça a au moins le mérite de se faire une idée de la qualité des auteurs.


C’est à peine à un kilomètre et des poussières d’ici.


Le trajet prend généralement deux heures et des poussières.


Je me suis couché vers minuit et des poussières.


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14 septembre 2014 7 14 /09 /septembre /2014 07:00
Pour un étranger tel que moi, doté d'un CV sulfureux, monter au village rendre visite à un résident, surtout un résident de fraîche date, de plus résident épisodique, le continent ça dilue la corsitude, constitue un exercice qui peut se révéler périlleux. Le FNLC a certes déposé officiellement les armes mais les vieilles histoires de famille, de clan ou de corne-cul peuvent causer des dégâts collatéraux difficilement maîtrisables. Comme je ne suis pas né de la dernière pluie j'avais pris toutes les précautions nécessaires pour que ma venue passe le plus inaperçue possible : mon ami Antoine, haute figure de Patrimonio, avait accepté au débotté de m'y conduire. Dans les temps anciens ma discrétion, lorsque je souhaitais voir un éleveur, passait par les hélicoptères de la Protection Civile qui font partie du paysage de l'île. Aujourd'hui, adoubé par la plaque minéralogique pur sucre d'une figure emblématique du terroir, je devenais intouchable et je ne risquais pas de causer des désagréments à la personne à qui je rendais visite. Pour ne rien vous cacher j'étais dans mes petits souliers, allait-il me prendre pour un fêlé ou un vieux grigou lubrique en mal de jeunesse ? Comme à l'ordinaire je n'avais réfléchi à ce que j'allais dire et à la manière de le dire, j'improviserais !

Le soleil se pointait. Je nageais seul dans la piscine de l'hôtel, Erbaluga  hâvre de paix, pépite nichée au flanc droit du doigt de la Corse, et si j'achetais la belle bâtisse face à la mer ? « L’omniprésence familiale renforce le sentiment de propriété qu’on éprouve, sur les plages de Lavasina et d’Erbalunga, exploitées par presque personne et fréquentées par une poignée de familles locales, ou sur les rives délaissées du golfe de Saint-Florent : le village homonyme se résume à vingt maisons de pêcheurs, une citadelle en ruine et un littoral semé d’algues offert au premier venu, avec ses tours génoises que mes frères et moi partons explorer à mains nues. Les côtes paraissent encore appartenir à tous les Corses, comme l’immense territoire âpre et sauvage que délimite le maquis, à l’intérieur de l’île. » Sous les palmiers, nos amis les guêpes tourbillonnaient au-dessus des sucres du petit déjeuner. La journée s'annonçait belle, ça allait cogner dur sur la Castagniccia, il nous fallait profiter de la fraîcher matinale pour monter au village en espérant pouvoir déjeuner chez notre hôte qui devait, à juste raison, se demander pourquoi je venais le visiter en urgence.

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En montant au village avec Antoine nous évoquions le portrait de  Paul Marcaggi dans le Monde ciselé par Antoine Albertini. Comme lui nous nous inquiétions « d'une démocratisation de la violence que certains ici feignent encore d'ignorer » et nous ne pouvions qu'acquiescer à son esquisse du profil glaçant du tueur des années 2010 dans l'île : « Un jeune adulte avec un travail bidon ou qui pointe au RSA, son polo Ralph Lauren, sa grosse moto achetée à crédit, un peu de deal. Le genre qui tue juste pour exister dans un monde microscopique où personne n'assume plus ses responsabilités. »

Nous qui en avions tant vu mourir dans les années de folie « le tropisme corse n'est pas une vue de l'esprit. Quel praticien, dans une ville de 50 000 habitants, a déjà réalisé quatre autopsies d'affilée en moins de vingt-quatre heures, dans quatre affaires criminelles différentes ? Quel autre médecin légiste s'est retrouvé penché sur le corps d'une connaissance invitée à dîner le soir même ? Robert Feliciaggi, élu de l'Assemblée de Corse, tué en 2006 ; François Santoni, ex-leader indépendantiste, abattu en 2001 ; le capitaine René Canto, policier du RAID, victime d'une fusillade en 1996 : quel légiste aura eu à autopsier, sous une pression judiciaire et médiatique intense, le Who's Who corse de la politique, des affaires, des flics et des voyous ?»

Et Ange Mancini, l'ancien patron de la PJ en Coorse et préfet de police jusqu'en 2002, de rappelr « sa connaissance très fine de tous les milieux fait justement sa force ». Les deux hommes se sont rencontrés à la fin des années 1990. « Parce qu'il est corse jusqu'au bout des ongles, se souvient le flic à la retraite, Paul a su désamorcer des situations explosives où tout pouvait dégénérer. » Comme l'épisode traumatisant qui a vu Marcel Lorenzoni – figure historique du nationalisme corse – et son fils s'entre-tuer à coups de couteau au cours d'une randonnée en montagne, en juin 2000.

Rappelle-toi le débat sur France3 entre Marcel Lorenzoni et Lucien Tirroloni, ils en étaient venus aux mains... Morts tous les deux.

Témoin à un mariage, Paul Marcaggi s'envole devant les invités médusés à bord d'un hélicoptère qui le dépose à Bastelica, le village des Lorenzoni, où les corps du père et du fils ont été transportés dans la maison familiale. Ange Mancini :

« C'était très tendu, les proches affluaient, ils refusaient que les dépouilles soient transférées à la morgue d'Ajaccio. Paul a calmé les esprits, est parvenu à un compromis : les autopsier sur place. Sans lui ce jour-là, on avait droit à un drame de plus. »

Le drame, toujours le drame, cette île se complaît dans une dramaturgie sanglante, indescriptible car elle puise ses racines dans un terreau identitaire où se mêlent une histoire ressassée, fantasmée, enjolivée, un clanisme encore puissant, un nationalisme dévoyé, une incapacité à regarder en face la réalité. Le FLNC venait de déposer les armes dans une totale indifférence mais les meurtres égrenaient toujours leur sanglante litanie sur la base d'un scénario quasi-immuable : les tueurs opéraient à moto. Corse-Matin titrait Le Sartenais entraîné dans la spirale meurtrière, l'ordinaire. Antoine et moi parlions des enfants, je me disais dans mon fors intérieur que j'étais un vieux père indigne. 
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14 septembre 2014 7 14 /09 /septembre /2014 00:09
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Non il ne s'agit pas d'une variante de la partie carrée avec un porteur de chandelle en sus mais d'un jeu de cartes italien qui se joue avec des cartes italiennes dont les couleurs sont : denier, coupe, épée, bâton. link qui sont les cartes de l'aluette chère aux vendéens.link
 
La bricola à cinq est aussi un succulent roman policier de Marco Malvadi que je suis en train de lire sur mon île d'exil.

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La scène est la suivante, l'un des joueurs, Aldo, qui est restaurateur au Boccaccio, parle des jeunes qui aiment frimer, montrer qu'ils ont du fric, il s'adresse à Massimo le narrateur, taulier du BarLume, un bar où se joue la partie de briscola à 5 et bien d'autres choses...

«La mode aujourd'hui consiste à faire semblant d'être connaisseur en vins. Si tu voyais tous ces morveux qui se pointent après le dîner, empoignent la liste des vins et te lancent «Je boirais bien un... » en confondant par exemple le nom du vignoble et celui du cépage, ou en réclamant un chianti de 1987 alors qu'il suffit de s'y connaître un peu pour savoir qu'un chianti de 1987 peut servir tout au plus de carburant... Et comme si ça ne suffisait pas, ils mangent le fromage avec du miel. J'en pisserais de rire.

- Tu devrais leur dire qu'ils piges que dalle et leur expliquer deux ou tois trucs pour qu'ils apprennet tout doucement, intervint Pilade avec son élégance habituelle.

- Pour qu'ils apprennent doucement à déguerpir, ouais ! Ces gosses ne veulent ni bien boire ni bien manger : juste montrer qu'ils s'y connaissent et qu'ils sont des petits malins. Ils n'ont qu'à faire ce qui leur plaît. Moi je vends de la nourriture pas des discours.»

(...)
Aldo alluma une cigarette et reprit :

«Personnellement, je déteste les restaurants où, quand vous commandez du vin qui détonne un peu avec les plats, ou que vous sortez un peu des règles de la gastronomie avec un grand G, on vous triate de plouc et on s'esclame : « Mais noooon ! ça gâcherait la selle de lapin désossée, servie avec le flan de haricots verts et de noix d cajou! Faites-moi confiance...», ou pire encore. Dans certains établissements, il n'y a pas de demi-mesures. Soit vous êtes un connaisseur, et dans ce cas le patron vous adore et vous déroule le tapis rouge comme à Hollywood, soit vous êtes un bouseux qui n'y connaît fichtrement rien, et alors on vous fait comprendre sans prendre de gants qu'un type de votre espèce ferait mieux de rester chez lui, au lieu de venir casser les pieds alors que d'autres attendent. Votre argent est le bienvenu, pas vous.»

Le silence accueillit ses propos.»
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13 septembre 2014 6 13 /09 /septembre /2014 08:00

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1-    Soit des raisins de sciacarellu qui est un « cépage noir spécifique de Corse-du-Sud qui signifie « craquant ». Il représente 38,5% du vignoble avec 4,57 ha. Adapté aux vins rouges comme aux vins rosés, il présente une originalité et une typicité marquées. Son profil aromatique puissant est parfois exubérant, avec ses arômes de poivre, d’épices et de maquis. Moyennement coloré, bien charpenté, ayant de la finesse et une saveur particulière, le Sciaccarellu est un grand cépage, qui a fait la renommée des vins du Sartenais. Ses grosses grappes aux baies croquantes apportent au vin finesse et favorisent l’épanouissement d’un bouquet poivré. »link


2-   Soit Pierre Bianchi corse de Balagne installé au Sud possédant quelques ceps de sciacarellu qui se dit : pourquoi je ne ferais pas du vin à la main ?


3-   Il se documente, lis et passe à l’action en achetant des raisins (plusieurs cépages) dans le vignoble d’Ajaccio. En 2012 il fait goûter sa production nature au Taulier qui l’encourage vivement à continuer car c’est du bon.


4-   Pour le millésime 2013, le choix est monocépage : sciacarellu, 50kg de ses vignes et 200kg achetés.


5-   Égrappage.


6-   Foulage manuel avec un pilon.


7-   Pressurage manuel avec une presse à levier bricolée, vin de goutte et vin de presse : 105 litres de moût.


8-   Fermentation alcoolique et macération en container pendant 10 jours avec pigeage.


9-   Mise en bonbonnes obturées par un bouchon de caoutchouc muni d’un dispositif pour surveiller l’évolution du vin.


10-         Mise en bouteilles au printemps avec numérotage de la provenance du vin : n° de la bonbonne sans ajout. Degré alcoolique entre 14 et 15.


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11- Dégustation par le Taulier de 2 bouteilles : n°2 et n°3 en plusieurs phases et consommation au cours du repas.


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Couleur : beau rubis pour le n°3, plus clairet pour le n°2.

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Nez : franc pour les 2 sans grande expression aromatique avec un soupçon  de volatile.


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Bouche : très agréable à l’attaque pour le n°3, fraîche et charnue, finale mettant en valeur des notes poivrées. Le n°2 gazouille à l’attaque, acidulé, avec une finale astringente.  


Choix du Taulier le n°3 sans hésitation. C’est un gentil vin nature, agréable, sans prétention, et ne venez pas me demander le pourquoi du comment des différences entre la bonbonne 2 et la bonbonne 3, ce n’est pas écrit œnologue sur l’enseigne du Taulier, plus nul que lui : tu meurs ! 

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13 septembre 2014 6 13 /09 /septembre /2014 00:09

« Vous l'avez sans doute remarqué si vous ne rentrez pas à l'instant d'un séjour prolongé dans un pays qui a fait main basse sur l'anticyclone des Açores, l'été est pourri. Cela est bien sûr consternant et affecte le moral de ceux qui sont obligés de se fader les vagues successives de nuages poussés par une dépression qui campe à notre porte.


Comme le disait Kinky Friedman dans l'un de ses premiers bouquins, « le mauvais temps, c'est comme la connerie, tout le monde s'en plaint mais personne n'y peut rien » écrit Pierre Sérisier sur son blog du Monde.


Nous étions prévenus : « Si le mois de juillet vous a déçu, le mois d’août va vous énerver. En effet, la tendance pour les neuf prochains jours ne va pas changer et va rester sur la lignée de ce que nous a proposé juillet. Soit des averses et peu de soleil… »


Dépression, dépression quand tu nous tiens, y’a de la déflation dans l’air, récession, récession qu’ils disaient, y-a-t-il quelque chose de pourri dans le royaume de France ?


Loin de se laisser gagner par ce flot de morosité votre Taulier se dresse, s’oppose, s’impose, fait don de son corps à la collectivité nationale, affiche un optimisme en acier inoxydable, prend tout le monde à contrepied pour crier vent debout sous la pluie : à la soupe !


Quoi de meilleur pour vous réchauffer le corps et le cœur en ces temps difficiles qu’une bonne soupe fumante ?


Nos voisins espagnols, qui adorent se restaurer à pas d’heure, nous ont exportés pour la chaleur de l’été leur soupe glacée : le gaspacho !


Leur soupe elle est rouge vif comme le jabot de notre râleur national qui nous a fait un brin de dépression : j’ai nommé Mélanchon !


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Moi je suis vert !


Oui, pour mon âge, je suis très vert, pas écolo tendance Duflot mais dans la filiation de feu René Dumont.


Bref, je vais cesser de faire l’andouille pour vous proposer une soupe radicale, sans allusion aucune à feu les radicaux de gauche comme de droite, qui allie la nature à l’état pur et la quintessence de ce qui pue dans notre beau terroir national :


-         L’oseille.

-         L’andouille.


« Malgré son apparence, des feuilles couleur vert franc à la forme ovale à oblongue formant une touffe, l'oseille n'est pas un cousin de l'épinard ; elle appartient à la famille des polygonacées et au genre rumex. Mais, contrairement à Rumex obtusifolius ou Rumex crispus, l'oseille commune (Rumex acetosa) n'est pas considérée comme une mauvaise herbe ; bien au contraire : elle est cultivée comme plante potagère. En effet, ses feuilles au goût légèrement acidulé sont utilisées pour aromatiser de nombreux plats.


Il en existe plusieurs variétés dont l'oseille « Belleville », la plus cultivée pour ses feuilles larges, ou bien encore l'oseille « Verte de Nonay », très rustique.


L’andouille s’inscrit dans une longue histoire.


« Déjà en 1393, l’auteur du Ménagier de Paris révèle sa recette d’andouille.


On trouve également, dès le Moyen Age, trace de la présence d’andouille à Jargeau (Loiret).


Une spécialité tout particulièrement appréciée par le tourangeau Rabelais.


En effet, dans Pantagruel, Rabelais la présente comme l’un des mets préférés de ses contemporains et la met en scène dans « La guerre des Andoyles et de Quaresmeprenant ».


Selon l’histoire, les Andouilles et Quaresmeprenant (Carême prenant) étaient en guerre depuis déjà de longues années, lorsque Pantagruel décida qu’il serait bon de mettre fin à cette querelle. Avertie de l’approche de Pantagruel et de sa troupe, la Reine des Andouilles le prit pour un allié de Quaresmeprenant. Elle lança immédiatement l'offensive, menée par 42 000 Andouilles à la fière allure, armées de piques bien pointues et acérées.


Convaincu qu'il s'agissait d'une « bataille culinaire », Pantagruel rallia ses 161 cuisiniers. Cachés dans une truie géante - engin équipé de canons - ils approchèrent avec succès les Andouilles. Le combat débuta. Rapidement le champ de bataille fut recouvert d'Andouilles mortes ou navrées ». Soudain, apparut dans les airs un gros pourceau aux ailes immenses, qui jetait de la moutarde du ciel. Il s'agissait, en réalité, du premier fondateur de toute la race Andouillisque. En l'apercevant, les Andouilles abandonnèrent les armes et s'agenouillèrent en levant leurs mains jointes. Le combat cessa, la Reine des Andouilles comprenant qu'elle s'était mépris sur l'identité de Pantagruel. Afin de s'excuser, elle lui promit qu'elle et ses « successitres » lui obéiraient toujours en tout, ainsi qu'à ses successeurs et que chaque année, 78 000 Andouilles royales, destinées à être servies en entrée, lui seraient remises.


Dès le lendemain, six navires chargés d'Andouilles étaient envoyés à Gargantua, le père de Pantagruel. Hélas, durant le transport et faute de moutarde, remède à toutes les Andouilles mortes ou mourantes, elles périrent presque toutes en chemin. Elles furent enterrées dans un endroit que l'on baptisa, en leur hommage, Pavée d'Andouilles*. »


Lire la suite ICI link


Donc chaud devant je vous propose une Soupe d’oseille à l’andouille croustillante.


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C’est simple et rapide pour 4 : 10 mn de préparation et 25 mn de cuisson.


-         Un saladier de feuilles d’oseille

-         Une petite patate

-         ¼ de litre d’eau

-         ¼ de litre de lait

-         1 échalote ou 1 petit oignon frais

-         25 g de beurre

-         10cl de crème fleurette

-         Une douzaine de tranches de l’andouille de votre choix

-         Sel, poivre.

 

Préparation :


-         Epluchez votre petite patate et coupez-la en dés puis votre échalote ou votre petit oignon que vous émincez.


-         Dans une casserole à fond épais faites fondre le beurre puis faire blondir votre échalote ou votre oignon, ajoutez les dés de patate, l’oseille soit en l’état, soit tranchée, l’eau et le lait, salez.


-         Laissez cuire doucement 20 mn


-         Dans une poêle de Buyer faire rissoler vos  tranches d’andouille pour qu’elles soient croustillantes.


-         Mixez dans un Blender la soupe.


-         Servez votre soupe dans de belles assiettes.

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12 septembre 2014 5 12 /09 /septembre /2014 08:00

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Ça suffit, la coupe est pleine après la folie domestique du couple Thévenoud link voilà t’y pas que le répudié, comme une vulgaire Trierweiler, Aquilino Morelle, s’épanche sur le divan de madame Cabana du Point.  Reliant son départ et celui de son ami Arnaud Montebourg, il affirme (« en privé », écrit Le Point): « la logique qui est en œuvre est une logique de purification ethnique. C'est les Hutus et les Tutsis. Tout cela est limpide. Cela a commencé par moi et maintenant Arnaud. Là ils ont signé leur crime. C'est d'une pureté ! ».


On rêve, on se frotte les yeux, pas de honte ce petit mec là !


L’amnésique devrait demander à ses obligés des laboratoires pharmaceutiques de lui prescrire pour services rendus un médoc susceptible de lui rafraîchir sa mémoire défaillante.


Notre bel Arnaud, tombeur de ces dames, couvaient dans son beau sein de beaux spécimens de petits prédateurs pressés, par bonheur piégés par leur inconséquence pour le Thévenoud et son incommensurable arrogance pour le Morelle.


De grâce politiques de tout poil débarrassez-vous de cette engeance vous n’en avez nul besoin.


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Philippe Noiret link

 

Souvenir d’un Ministre qui voulait à tout prix recruter pour son cabinet un brillant élément de la Cour des Comptes, il l’eut, puis déchanta ; souvenir d’un autre me demandant d’arbitrer entre ses proches conseillers, dont l’un par la suite s’illustra comme un préfet chargé de recouvrer des contraventions et qui ne payait pas les siennes ; souvenir toujours de ce garçon qui portait beau, maire de la ville nouvelle L'Isle d'Abeau, exigeant d’être le premier nommé dans la liste du cabinet en tant que conseiller auprès du Ministre et qui finira, après un passage calamiteux à la Sopexa dans le style Aquilino Morelle, dans les bras de Longueurs&Pointes en virant sa cuti ; j’en ai vu défiler des membres de cabinet au 78 rue de Varenne, de droite comme de gauche, avec son contingent du premier cercle du Ministre à l’affut de la première circonscription venue ou d’un beau parachute. Des bons, des compétents, des sympathiques mais aussi des grandes ratiches rayant le parquet pas forcément les meilleurs. Rue de Solferino aussi, se côtoyaient, le meilleur et le pire.


La nouveauté du moment c’est que le petit peuple des cabinets ministériels, comme celui des soupentes des partis politiques est de plus en plus jeune, de plus en plus pressé, de plus en plus déconnecté de la réalité. Ils savent se rendre utiles, indispensables, auprès des nouvelles éminences qui découvrent avec horreur l’ampleur de leur tâche ministérielle, ils pallient aux manques, font écran, ne vivent que pour et par la politique.  Ce n’est pas nouveau mais comme face à eux c’est morne plaine, c’est la Cour du Ministre, plus personne pour allumer des contre-feux, dire on se calme, on redescend sur terre, vous n’êtes que des CDD, rien ne vous est dû, c’est vous qui, là où vous êtes, n’avez que des devoirs. Ça fait vieux con, je sais, mais lorsque je fus en charge de la direction du cabinet du Ministre aucun de mes collaborateurs, ni moi-même, n’avons fait l’objet d’une nomination à un poste de direction. C’est simple, c’est sain, facile à mettre en œuvre.

 

Aux actes !

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12 septembre 2014 5 12 /09 /septembre /2014 00:09

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Ma mémé Marie je vous en parle souvent

.

Si j’ai acheté Mémé le dernier livre de Philippe Torreton c’est pour son titre.


Bonne pioche, c’est un portrait tendre et sincère de sa mémé, j’ai beaucoup aimé comme si j’y étais.


En effet, sa Normandie, celle de Triqueville tout près de Beuzeville et de Pont-Audemer, dans l’Eure a joué dans ma vie un rôle important. Lorsque je présidais l’Interprofession des AOC de la pomme et de la poire j’ai habité à Selles, tout près d’Épaignes, une petite maison basse au milieu d’un pré tout près de chez les Macaire éleveurs laitiers qui livraient chez Nestlé. C’est un morceau de mon histoire liée à celle de Jean Pinchon.


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Mais bien avant l’Eure (j’adore l’homonymie) avait joué un rôle déterminant dans mon choix scolaire. Mon père gérait les fermes du docteur Louineau qui exerçait à Évreux bastion communiste et, deux fois par an, accompagné de sa gouvernante mademoiselle Charbonneau, grande résistante, et parfois de sa superbe fille Marina, il nous rendait visite pour faire les comptes et visiter ses métayers. J’accompagnais mon père et le docteur dans la visite des borderies et, dans ma petite tête de gamin de 7 ans, la Normandie c’était, à côté de ma Vendée crottée, un eldorado. Ainsi, sans préavis, j’annonçais à mes parents qu’aller au lycée au Sables d’Olonne c’était exclu pour moi, j’irais à l’École d’agriculture à 500 mètres de la maison pour ensuite m’installer comme « gentleman-farmer » (sic) en Normandie. Dernier détail d’importance, en dépit de mon jeune âge, j’en pinçais pour Marina.


Comme à mon habitude je raconte ma vie alors que c’est de la « lieuse » dont je voulais vous parler ce matin.


« Mémé gardait tout, car tout pouvait resservir un jour,…la ficelle à botteler le foin – on appelait ça de la « lieuse » – une grosse ficelle jaune qui se vendait en rouleaux et se retrouvait pendue à un clou dans l’étable lorsque l’Opinel avait tranché l’affaire. Avec cette ficelle nous construisions nos cabanes dans les têtards, nos échelles de corde, nos arcs, nos épées de chevalier, elle servait aussi de ceinture pour retenir les bleus de travail de notre père que l’on enfilait pour aller à la guerre dans les talus. Parfois lorsque la pluie l’emportait, on la tressait, elle devenait alors bracelet-qui-gratte. Cette lieuse sentait le végétal, imbibée d’huile, elle devenait mèche, elle nous servait à tout, cette ficelle nous rapprochait des Indiens d’Amazonie. »


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Oui ça me parle « la lieuse » de Torreton car chez mon entrepreneur de battages de père après les moissonneuses-lieuses McCormick du plan Marshall j’ai vu après arriver les premières botteleuses Rivière&Casalis pour mettre le foin et la paille en bottes au cul de la batteuse Société Française Vierzon et enfin celles des moissonneuses-batteuses Claas.


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J’ai coutume d’écrire que j’ai vécu dans le fil à faufiler de ma couturière de mère mais il est aussi un sport périlleux que j’ai pratiqué sur les botteleuses de la moissonneuse-batteuse de mon père consistant à réenfiler dans le chat le fil de la lieuse lorsque celui-ci s’était rompu. Tout ça dans la poussière de la balle de blé, mon frère Alain a manqué un jour d’y laisser un doigt.


« Mémé » de Philippe Torreton L’Iconoclaste un livre qui m’a touché au cœur, à lire…


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Télécharger Mémé De Philippe Torreton Ebook Gratuit PDF EPUB MOBI link

 

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11 septembre 2014 4 11 /09 /septembre /2014 09:18

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Avec la rentrée, hormis les sempiternelles foires aux vins de la GD et de certains cavistes cousins-germains, la bataille fait rage entre les sous-traitants des « spécial vins » de la presse magazine généraliste : l’Express, Match, le JDD étant dans l’escarcelle de B&D et les autres comme le quotidien le Monde alimenté par la RVF. Et pendant ce temps-là le Dupont du Point se frise des moustaches qu’il n’a jamais eues en faisant la course en tête.


Donc ça twitte à qui mieux mieux pour donner de la lumière à des écrits qui, à la lecture, ont toute la gueule de beaux appeaux pour engranger de juteux contrats publicitaires.


Faut bien vivre coco, mettre du beurre dans des épinards de moins en moins verts.


La technique est simple : le portrait d’illustrissimes capitaines d’industrie de notre beau monde du vin. Ça permet de passer la brosse à reluire dans le sens du poil, de flatter leur ego, de les attendrir pour qu’ils ouvrent grande leur bourse.


Comme pour la pêche au gros il faut pour pratiquer ce sport du matériel mahous costaud, résistant au ridicule achevé, capable sous des dehors aimables de se vautrer dans un à-plat-ventrisme indécent, de ne reculer devant aucune courbette maquillée en compliment pour cette très chère amie qui me fait l’honneur d’une invitation à passer quelque temps au château, de cultiver un bon goût de pacotille pour encenser le maître des lieux contemplant la nacelle montant aux cieux.


C’est beau comme un foutage de gueule.


C’est au journalisme ce que Marc Lévy est à la littérature.


Chapeau l’artiste !


T’as bien mérité de tes baises-mains !


En contre-point de ce portrait à la pointe sèche d’un courtisan au petit pied je vous propose de lire le happy birthday, 30 ans, un peu vachard mais sympathique du Guide Hachette « où l'on entre déjà au marteau-pilon, plus qu'au chausse-pied » du père Dupont un poil jésuite. link

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11 septembre 2014 4 11 /09 /septembre /2014 00:09

Sur un forum, comme il en existait avant que Face de Bouc draine les chalands, un brave continental notait « Au cours d'un de mes séjours en Corse au début des années 60, j'ai vu, lors d'une excursion à Corte, une laiterie coopérative arborant le macaron caractéristique du Roquefort Société. Stupéfait qu'on puisse fabriquer du roquefort en Corse, j'ai interrogé notre guide local qui nous a affirmé que si, bien évidemment, on ne « fabriquait » pas de roquefort dans l'Île de Beauté, une partie des laits collectés pour la fabrication des fromages locaux était néanmoins utilisée pour préparer et ensemencer des « pains » de fromage qui étaient ensuite expédiés sur le continent pour affinage dans les caves appropriées afin de justifier de l'appellation de roquefort. »


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Oui il en fut ainsi, voir l’histoire plus loin. Mais aujourd’hui la Corse est dans une situation paradoxale.


« Elle a le lait de brebis le mieux payé des trois bassins traditionnels (entre 1200 et 1250 euros les mille litres). Pourtant, la production ne cesse de baisser, alors que le succès des fromages corses ne se dément pas. « Entre 2008 et 2012, nous avons perdu 1,6 million de litres », indique Antoine Ottavi, président de l’interprofession laitière ovine et caprine de Corse (ILOCC). La collecte s’élevait l’an dernier à 6,5 millions de litres. Cependant, 30 % de la production (quelque 3 millions de litres) sont transformés directement à la ferme. Pour satisfaire la demande des industriels, il manque de 1,5 à 2 millions de litres qui sont importés de Sardaigne et du bassin de Roquefort. « Nous craignons que la baisse de la collecte continue sur la même pente », dit Antoine Ottavi. En Corse, l’accès au foncier reste souvent précaire. Cela n’incite pas à réaliser des investissements productifs ni à l’amélioration de la productivité. L’accès aux financements est difficile. Le sous-équipement, notamment en bâtiments et équipements de traite, est important. Ce qui accroît la pénibilité du travail. De plus, la population des éleveurs est vieillissante : la moitié a plus de 50 ans. Plusieurs actions ont été lancées pour stopper cette hémorragie. Mais, la tâche est difficile.


Parmi la quinzaine d’entreprises, dont un seul groupe national (Société des Caves), neuf ont créé un GIE pour s’approvisionner à l’extérieur. « Ce sont des solutions à moyen terme, mais à long terme la situation est vraiment problématique, assure le président de l’ILOCC. Il est plus facile d’avoir une collecte propre que de s’approvisionner auprès des grands groupes ». Cette situation fragilise les petites laite- ries qui ne parviennent pas à atteindre une taille critique. Co-produit de la transformation fromagère, le brocciu (420 tonnes par an) est la seule AOP fromagère de l’île de Beauté. Le plateau des fromages corses est pourtant d’une grande richesse. L’un des enjeux de la filière est de parvenir à identifier ses produits avec des signes officiels de qualité. « Nous travaillons sur trois ou quatre projets d’AOP (sartinese, bastelicacciu, venachese, niolo), avec le lait produit en Corse, et sur un projet d’IGP sur les pâtes pressées pour du lait transformé en Corse mais avec la possibilité de s’approvisionner à l’extérieur, explique Antoine Ottavi. Il y a un consensus de la filière autour de ces projets ». La dégradation de la collecte est d’autant plus dommageable que le potentiel de marché des fromages corses est loin d’être exploité. Environ 70 % des fromages sont écoulés sur le marché local et le reste sur le continent (Rungis notamment) et à l’export. »


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égouttage du caillé, fromagerie de la socité des caves de Roquefort à l'Ile Rousse 1955

 

« La légende veut que l'origine de l'installation des industriels de Roquefort en Corse tienne à « la rencontre fortuite, aux eaux de Vichy, d'un négociant aveyronnais, d'un Corse et d'un fromage de Niolo, blanc et gras, qui ne pouvait échapper à son sort d'être mangé ». Plus que cette rencontre factuelle, l'intérêt que les industriels du roquefort vont porter à la Corse tient à deux facteurs : d'une part la nécessité d'étendre leur aire de collecte pour faire face à la demande croissante de fromage ­ une extension que facilite l'amélioration des transports maritimes ­, et d'autre part, le décalage des dates de lactation entre Corse et Rayon. En effet, en Corse les mises-bas ont lieu à l'automne pour les brebis, la traite a donc lieu de novembre à mai, alors que dans le Rayon elle est plus tardive, de février-mars à juillet.

 

Des grandes maisons de Roquefort, c'est Louis Rigal qui, le premier, a entrepris la fabrication de roqueforts blancs en Corse. Il était à la recherche de lait et ne pouvait plus surenchérir sur ses concurrents pour leur « voler » des producteurs dans le Rayon. Il se serait également aperçu à la lecture de sa correspondance commerciale que, de Paris et de la région du Nord, on lui demandait surtout des fromages frais « n'ayant pas acquis ce piquant, ce relevé qu'ils prennent d'habitude à l'affinage ». Or, le désir de cette clientèle n'était facile à satisfaire que durant les premiers mois de traite (de mars à août) ; c'est alors qu'il se serait avisé que « la Corse était un pays essentiellement adonné à la culture pastorale, que, grâce à l'influence du doux climat maritime, le pacage des bestiaux y était possible à un moment où les rigueurs hivernales obligent les fermiers de nos régions aveyronnaises à nourrir les troupeaux dans les bergeries ». La période de traite corse est d'autant plus intéressante qu'elle correspond au pic de consommation (septembre à mai). Non seulement elle permet d'offrir des roqueforts primeurs aux consommateurs, mais aussi de réduire les frais de stockage en chambre froide.

 

Dès 1894, Louis Rigal réalise des essais. Il éprouve un certain nombre de difficultés à discipliner les bergers, « toujours errants à travers le maquis ». Mais il finit, en 1899, par installer une fromagerie et par faire des bénéfices. En 1901, il est à la tête de six laiteries réparties en Balagne, Casinca et dans la plaine d'Aléria. Le succès aidant, il est imité par d'autres industriels : en 1901, la maison Maria Grimal et la Société des caves et des producteurs réunis de Roquefort créent également six laiteries. Ainsi dès 1905, près de 1 400 000 litres de lait sont collectés en Corse, soit environ 5 % de la production de pâtes de roquefort. Le nombre de laiteries progresse avec rapidité, surtout après la Première guerre mondiale, période pendant laquelle le lait tend à manquer sur le Rayon. »

 

« Il est clair que les industriels de Roquefort ne sont pas venus s'approprier des savoir-faire fromagers en Corse, mais chercher une matière première pour produire leur propre fromage et selon leur propre logique industrielle. D'ailleurs les laiteries de Roquefort sont dénommées « succursales » et le lait corse n'est collecté qu'en fonction des besoins de Roquefort : lorsque la campagne roquefortaine n'est pas commencée. Les maisons de négoce ne revendiquent pas non plus la provenance corse, même si les fromages blancs corses revêtent des qualités particulières et ont des destinations précises. »

 

La suite ICI link


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« À travers la chronique d'un siècle de relations entre les industriels aveyronnais du Roquefort et les producteurs corses, cet article se propose d'analyser les transmissions, les échanges ou les appropriations successives qui ont pu s'opérer entre les deux cultures laitières et fromagères. Cette chronique peut être analysée en trois temps. Celui de la rencontre à la fin du siècle dernier. Celui de l'hégémonie des industriels de Roquefort en Corse, période où la culture fromagère traditionnelle corse est bouleversée alors que celle de l'industrie du Roquefort est à son apogée. Celui, enfin, courant des années 1970 à nos jours, qui serait le temps du repli de la fabrication du roquefort et de la redécouverte du patrimoine régional corse, tant par les Corses que par les industriels de Roquefort. »

 

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