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23 septembre 2014 2 23 /09 /septembre /2014 00:09

Non, non, non je n’ai pas fumé la moquette, ni copié une raffarinade pour vanner Jean-Vincent Placé qui n’apprécie qu’à moitié  celle de Nicolas Cantelouplink bien au contraire je suis ce matin d’un sérieux inhabituel en abordant l’histoire de très anciens locataires de nos terres, les vers de terre, communément dénommés en Vendée : les achées (selon Marcel Lachiver appâts pour pêcheur à la ligne).


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Mon intérêt pour les achées est ancien : voir ma chronique du vendredi 20 février 2009 « Allez les vers ou la saga des « gueules noires » de nos beaux terroirs viticoles » * link


L’ami des lombriciens est l’autodidacte Marcel Bouché. « J’aime bien son histoire à cet homme qui déclare : « pour ce qui est de la culture générale je n’ai pas dépassé le certificat d’études primaires… » Tout d’abord diplômé comme jardinier de la Ville de Paris, il entrera à l’INRA comme aide de laboratoire « l’équivalent du travail d’une femme de ménage » précise-t-il. Découvrant le monde scientifique il intégrera la Fac des Sciences en prenant des cours par correspondance pour revenir à l’INRA où on lui confiera « l’étude des vers de terre dont personne ne voulait. » En 1963, il commencera à faire l’inventaire des vers de terre : « j’ai fait une sorte de tour de France des vers de terre en parcourant le pays avec la carte Michelin et tous les 30km je faisais des prélèvements. À l’époque, nous en avions recensé 170. Aujourd’hui, on doit être à 300 espèces répertoriées en France et plusieurs milliers dans le monde… »


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Actes Sud vient de publier un superbe livre de Marcel B. Bouché « Des vers de terre et des hommes » Découvrir nos écosystèmes fonctionnant à l’énergie solaire.


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Dans sa préface, Patrick Lavelle, Pr à l’Université Pierre-et-Marie Curie (Paris-VI) pose la question essentielle : « Quelle est la vraie nature du ver de terre ? »


-         « Est-il ce héros, encensé par Aristote, Gilbert White et Darwin, qui a permis le développement de nos civilisations en construisant les sols fertiles sur lesquels elles s’appuient ?


-         Ou ce misérable animal auquel la Bible compare parfois l’homme lorsqu’il se vautre un peu trop dans ses turpitudes, et que les poètes décrivent amoureux benêt d’une étoile ?


-         Est-il cet acteur insignifiant de la vie de nos sols que les scientifiques modernes, qui ont pourtant entendu parler de Darwin, peuvent sans remords persister à ignorer dans leurs modèles de sol de « dernière génération » ? »


En quelques 300 pages « reprenant le fil admiratif des observations des glorieux anciens, Marcel Bouché s’est fait l’ami du ver de terre et nous raconte avec simplicité, précision et admiration les mille et une prouesses et inventions de cet animal, pas si misérable que cela. »


Sauve qui peut !


« Beaucoup d’autres anecdotes montrent une aptitude sophistiquée des lombriciens à échapper à des conditions climatiques critiques. Telle celle des vers de terre du Marais poitevin qui, pour se soustraire à l’ennoiement des sols lors des crues recouvrant ce marais, montent sur des arbres (des saules têtards) avec une multitude d’autres animaux, y compris leurs prédateurs (carabes, musaraignes et lézards). Telle celle des lombriciens de la vallée de l’Orénoque au Venezuela, qui se perchent également dans les arbres durant la crue du fleuve, puis se laissent tomber des arbres comme une pluie pour réincorporer le sol après l’inondation » (observation de Pierre  Aupetit et de Patrick Lavelle).


On comprend mieux l’expression en vogue à Matignon et chez Ségolène après le retrait de Cécile Duflot du gouvernement « Il pleut des Verts ! »

 

Je plaisante c’est dans ma nature mais je ne ponds pas des titres à la con* pour le seul plaisir de vous appâter. Marcel Bouché note en effet que « Les lombriciens, en creusant des galeries, évacuent une partie de leurs déjections sur le sol. À la manière des mineurs exploitants le charbon, leurs galeries nécessitent un exutoire : un terril »


Enfin, le ver de terre est aussi, à sa manière un gourmet « Les lombriciens ont, autant  que l’on sache, une perception du monde qui les entoure et une intelligence très sophistiquée de celui-ci. Darwin avait déjà noté que, avant d’enfouir leur nourriture, ces animaux choisissaient lors de la manducation (prise avec la bouche) les débris végétaux potentiellement ingérables (exclusions des débris trop gros pour être ingérés) et apparemment selon leur goût. Depuis, des essais de laboratoire ont confirmé ce choix gustatif. »

 

Un livre indispensable auquel je me réfèrerai au fur et à mesure de ma lecture...

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22 septembre 2014 1 22 /09 /septembre /2014 00:09

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Mon titre se justifie par les efforts que j’ai dû déployer pour me procurer le roman de mon cher confrère vétérinaire le breton, nul n’est parfait, Loïc Gouello.

 

Après avoir écumé les librairies d’Ajaccio, où l’on m’expliquait gentiment ce que signifiaient les pozzines en langue corse  « Les pozzines sont des pelouses épaisses, qui ressemblent à s’y méprendre à de la mousse. Leur nom vient de « pozzi » qui signifie « puit » en Corse. Elles sont en fait traversées par des ruisseaux qui les gorgent d’eau, au point que des trous d’eau finissent par se former. Au final, on a l’illusion de voir des morceaux de pelouse flotter sur une étendue d’eau. Magnifique. Elles sont bien sûr protégées par le Parc Naturel de Corse. »link


Mon antériorité corse, Loïc est un jeunot, fait que les pozzines j’en ai vu du ciel en hélicoptère et du sol « Bastelica et ses pozzines, plateau d’Ese »link


Bref, bredouille j’ai tenté la FNAC par Internet : 20 jours pour la livraison. Alors, la mort dans l’âme j’ai réactivité mon compte Amazon et j’ai été livré le lendemain de ma commande.


Comme je suis mauvaise langue, j’adore chambrer mes collègues fonctionnaires en leur disant que s’ils sont bons pour la production mais que la vente n’est pas gravée dans leur ADN, ainsi le Georges Morin qui produit un excellent Cognac et qui dort dessus.


Loïc Gouello je l’aime bien car, tout vétérinaire qu’il est déborde du moule et avec lui il est agréable d’aborder des questions qui dépassent l’habituel ronron de l’institution.


La pincée de sel et la pommade étant passées venons-en au roman !


Ça part chaud bouillant à Campo del Oro (je suis rétro) le héros est attendu par « une superbe blonde, lunettes noires, talons hauts, un petit sac à  main rouge de chez Dior… » qui l’embarque  dans une Aston-Martin décapotable « crissement de pneus, vrombissement du huit cylindres… » suivie par une Audi A4 noire avec 2 affiliés à la MSA (note personnelle) bien rembourrés, ça plairait beaucoup à Norbert le Forestier grand adorateur de 0007.


Moi lorsque j’arrivais sur le tarmac de l’aéroport d’Ajaccio c’était les gars du GIGN qui m’attendaient et nous allions jusqu’à la Préfecture dans une bagnole pourrie des RG…


Ça comme brûlant et ça finit, disons juste avant le dénouement, très hot dans le refuge des pozzines de Bastelica « … et descendis doucement la main vers sa culotte échancrée. Mes doigts s’aventurèrent sous la soie, vers ce territoire magique. Elisa vibrait de tout son corps et gémissait de félicité. Quand mon majeur caressa son clitoris et ses grandes lèvres ruisselantes, elle hurla, se cabra, et m’embrassa avec encore plus de vigueur. »


Même si ça n’entre pas dans le plan-type des rapports du CGAER y’a pas photo, des missions en Corse comme celle-là je parie sans risque de perdre ma mise qu’il y aurait un paquet de candidats de tous les corps du Ministère pour se la faire. Ça se bousculerait à la porte du refuge des pozzines de Bastelica. Je trouve que ça manque à mon expérience corse mais on ne peut pas tout avoir.


Mais revenons à la trame  du roman de notre ami Gouëllo, fort de ses 8 années passées sur l’île de Beauté. C’est bien ficelé, y’a même chez Yann l’un des héros du Gouëllo que ne désavouerait pas Berthomeau. « Notre action peut-être au début française, mais pour être efficace doit ensuite contaminer l’Europe et le Monde. Premier exemple pour lancer le débat : est-il normal que les légumes en conserve, petit pois, haricots, cornichons traversent la planète sous forme congelée, soient l’objet de spéculations dans des bourses mondiales et vous soient servies sous des marques française à votre insu ? Exigeons la provenance des matières premières et ensuite chacun se déterminera. »


Comme vous le savez je  ne consomme que des cornichons bas-bourguignons 100% bio linkce discours me va droit au cœur.


Mais je m’égare. La Corse, celle pour laquelle les pinsuttu n’entravent que dalle ! Bien sûr y’a « Pasquale (qui) dû ralentir pour laisser trottiner une laie, toute de noire vêtue. J’aperçus ses marcassins dans les phares de notre Toyota… »


Note du taulier : en Corse 3 types de voitures les grosses allemandes dont la Porsche Cayenne en vedette, la guimbarde pourrie rafistolée qui roule à donf en vous collant au cul dans les virages et le pick-up Toyota pour chasseurs et autres activités nocturnes qui dotent la Corse des seuls panneaux de signalisation en braille existant  de par le vaste monde.


« Quelques « milliers » de virages plus loin, un bovin errant fantomatique surgit du maquis à droite de ma portière, obligeant Pasquale à faire une brusque embardée pour l’éviter en frôlant le vide. »


Portait-elle la boucle d’oreille règlementaire pour toucher la prime ? Je ne sais…


Ce que je sais c’est que notre Loïc a bien traduit la société de paradoxes qu’est la Corse « qui assume ses contrastes, ses contradictions, avec ses codes sociaux particuliers, fondés sur le respect de la tradition, des anciens, l’honneur du clan. Les individus s’effacent s’ils ne sont pas chefs. En effet, à l’instar des sociétés préhistoriques c’est le rapport de force qui régit les relations. Dans la vie de tous les jours, on utilise l’intimidation, la menace, voire l’usage de la force physique. »


« Cette « raison du plus fort » a des conséquences sur toute la société corse. (…) Elle entraîne une dynamique de « non-développement », de rejet du progrès économique ou social. Elle produit de l’immobilisme en interdisant toute méritocratie. Je m’explique : les clans se sont répartis les territoires économiques, tels les BTP, routes, commerces, paillottes… Dans une région géographique le clan maîtrise l’activité et interdit  toute concurrence. Pas d’innovation, pas d’apports extérieurs, pas de volonté de s’agrandir, de rivaliser avec le voisin. Pas d’emploi dans le secteur hors du clan. Le marché local captif insulaire essentiellement touristique ainsi  que les emplois publics sont suffisants pour faire tourner toute l’économie locale, à condition de ne pas accroître le nombre de bénéficiaires sur la gâteau. Pas question de voir évoluer la Corse comme la Sardaigne ! »


Quand j’y pense la Corse possède 4 clubs de foot pro pour 306 000 habitants, deux à Ajaccio l’ACA et le GFCA et deux à Bastia le SCB et le CAB.


Lorsqu’Elisa, qui est d’origine bretonne, se désole « je ne réussis pas à faire passer deux qualités indispensables pour moi, que mes parents m’ont laissées en héritage : la curiosité et le sens de la fête. » elle parle d’or.


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Je n’en dirai pas plus et surtout je ne parlerai pas « ni du mille feuilles au brocciu et légumes confits au basilic, ni de la selle d’agneau aux parfums du maquis et sa blanquette de févettes à la pancetta, ni de la fiadone au cédrat, ni du sorbet clémentine » servis à  la Villa Corse du boulevard de Grenelle et encore moins du « Saparale blanc servi en entrée et du comte de Peraldi rouge, cuvée du cardinal pour finir. » car ce sont là des vins de la Corse du Sud alors que mon cœur est au Nord du côté de Patrimonio chez mon ami Antoine Arena et de Murielle Giudicelli entre autres.


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Lu et apprécié, ça se lit d’un trait, la fin est un peu elliptique mais compréhensible, les femmes toujours les femmes… Notre ami Loïc aime manifestement « Les jambes des femmes qui sont des compas qui arpentent le globe terrestre en tous sens, lui donnant son équilibre et son harmonie » et pour moi c’est un gage supplémentaire de l’estime et de la  sympathie que je lui porte.

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21 septembre 2014 7 21 /09 /septembre /2014 07:00

Sous le soleil du matin, fin, pas encore implacable, le village semblait tout droit sorti d’un dépliant touristique, fier, minéral, nimbé de lourds secrets. Quelques chiens errants, le lot habituel des voitures chères à cette île : quelques grosses allemandes, noires, vitres teintées, des poubelles rafistolées et bien sûr des pick-up pour chasseurs adhérents à la MSA. Pas âme qui vive, du silence, des volets clos, aucun commerce, la vie de l’été, lorsqu’elle se serait retirée, ne laisserait que quelques vieux dans ces grandes bâtisses. Je n’en menais pas large, Antoine souriait. Il était ma caution, ça l’amusait beaucoup. Comme nous étions attendus nul besoin de présentations, nous nous saluâmes puis nous nous installâmes autour d’une grande table. Le café était excellent. L’entame fut directe, Antoine et le père d’Émilie, comme s’ils se connaissaient depuis toujours, devisèrent entre eux sans se soucier de moi et je dois avouer que ça m’arrangeait bien. Pour ne rien vous cacher je pensais à elle, si elle savait. J’avais demandé à sa mère de ne rien lui dire à propos de ma visite. Le temps s’égrenait, silencieux, attentif à tout sauf à ce pourquoi j’étais venu ici, je me voyais finir dans ce village mes jours, loin de tout, reclus. Je n’y serais qu’un pinsuttu exilé mais me parcheminant avec les derniers survivants d’un monde en voie d’enfouissement. « Tu t’appesantis sur toi-même mon coco, tu te la joues avec des trémolos, faut assumer tes errements, tu cours après quoi au juste ? Ta jeunesse perdue ? Pas vraiment, tu as passé ton temps à faire des nœuds pour les dénouer. Trop tard camarade, tourne la page, laisse tomber tes rêves… » C’est alors que je me suis entendu dire ce que j’étais venu entendre.Descendant de mon nuage je suis resté muet, ce qui somme toute, arrangeait tout le monde. À l’heure du déjeuner nous sommes redescendus à Bastia tous les trois.


Au restaurant j’ai fait des efforts pour me glisser dans la conversation sans toutefois aller au-delà d’une ligne que mes rêves m’empêchaient de franchir. La langouste aux linguines était exquise mais j’avais envie d’être auprès d’Émilie, de la serrer tout contre moi, de sentir sous mes doigts le grain de sa peau, de l’entendre respirer, palpiter, s’abandonner. Ses lèvres fraîches…


-         Vous dites…


Je devais avoir murmuré. Je balbutiai.


-          La langouste il faut la trancher vive et la saisir par le feu…


Antoine me congratulait : «  Tu veux te faire décerner un brevet de Corse, mon grand, alors que tu l’as déjà vu tes antécédents sur cette île… » La conversation reprenait son fil et moi je n’avais qu’une hâte, gagner Poretta pour retrouver au plus vite la Mouzaïa.  À l’aéroport j’achetais un vieux livre d’Ariane Chemin, «Fleurs et couronnes» chez Stock qui trainait en fond de rayon. Six enterrements, de Georges Marchais, le 20 novembre 1997, à Rafaël Kuderski, un SDF débarqué de Pologne à Paris, inhumé le 15 janvier 2008, en passant par Gérard Brach, Maurice Kriegel-Valrimont, Alain Robbe-Grillet et Robert Feliciaggi enterré le 13 mars 2006.


Ça m’allait bien. Je me plongeais immédiatement dans celui de Robert Feliciaggi ça m’évitait de penser au compte-rendu de mon périple que j’allais faire à Émilie.


« On s’embrasse devant l’église Saint-Pancrace. On se salue dans l’air piquant de Pila-Canale, en attendant le convoi qui monte d’Ajaccio. Au pied des micocouliers, on ressuscite le mort, le temps d’un baiser. « Robert lui aussi embrassait toujours tout le monde.


[...] Robert n’était pas un voyou comme certains sur son île, pas non plus un parrain comme le furent un ou deux de ses amis. C’était un « homme à services » - un omu a manu -, comme on dit. Faire un geste pour un « petit parent » en quête de subventions, payer de sa poche un ancien footballeur professionnel pour devenir le président du Gazélec d’Ajaccio et même donner un coup de pouce pour que la Bible soit traduite en Corse...


[...] Dans quelques minutes, l’évêque d’Ajaccio va bien résumer les choses : «  Ici, ce n’est pas un rassemblement de gens parfaits. Mais que Dieu nous pardonne nos péchés. » Et chacun avait profité de cette absolution collective pour se signer avec empressement.


[...] Pour « Robert », on est « monté » au village bien avant l’heure des obsèques, sachant que les places seraient rares. Les voitures se serrent les unes contre les autres le long de la route, garées dans le sens du départ : précaution de montagnards ou de monte-en-l’air, indispensable sur la route du Taravo.


[...] Tout ce que le département compte de notabilités s’est habillé pour l’occasion. Les commerces sont « fermés pour cause d’enterrement », et mêmes les agences bancaires observent le deuil. Les Ajacciennes ont sorti la fourrure et les belles pièces de chez Lily B., grande amie du disparu, dont la boutique, avenue du Premier-Consul, au-dessus de la place des Palmiers, est un must de la cité impériale. Devant le tabernacle de bois sculpté, elles affichent au village leurs cheveux brillants, leurs ongles vermillon et leurs parfums musqués.


Pantalons à pinces et manteaux d’alpaga, jeans repassés et parkas mi-saison, les hommes se tiennent dehors, comme au temps des maquignonnages, sans jamais franchir la porte de l’église : en Corse, le passage des âmes appartient aux femmes, de la naissance à la mort.


[...] On a tout de suite « su », pour le « pauvre Robert ». Dans la nuit, les téléphones ont sonné. « Anu tombu Robert ! » « Ils ont tué Robert ! » Le lendemain matin, tous ont vérifié dans Corse-Matin, le quotidien de l’île, qu’ « u tintu Robert » était bien mort. Chacun a échafaudé une hypothèse, mais l’a gardée pour l’oreille de son voisin. La Corse affiche plus volontiers sa dignité qu’elle ne manifeste son indignation. L’île ne connaît pas les marches blanches : devant la mala morte – la mort soudaine et violente -, elle préfère cultiver le noir et la pudeur, le sentiment du sort et sa couleur.»

 

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21 septembre 2014 7 21 /09 /septembre /2014 00:09

Qui ça ?


Ne me le demandez pas je ne cracherai pas ma Valda !


Vous le savez je suis un drôle de paroissien qui a dépassé la date de péremption et n’a pas travaillé dans une usine à buvard… Je concède de discrètes poignées d’amour ce qui ne m’autorise pas à m’extasier sur ses roberts.

 

Comme je n’ai pas le talent de Lucchini mais que je ne manque pas d’air je peux me targuer de ne pas être du bois dont on fait les flûtes mais de charrier dans les bégonias sans me pignoler à 4 mains préférant avoir le cœur à la cuisine.


Bref, avec ma bite et mon couteau j’adore m’exclamer peau de balle et balai de crin  et que le diable la patafiole !


Enfin comme je n’ai pas été baptisé à l’eau de morue je puis, toute honte bue, trouver belle la saillie des Marseillais avoir un cul comme la porte d’Aix et de me souvenir d’une expression de ma jeunesse avoir un polichinelle dans le tiroir.


Je pourrais continuer mais toutes ces expressions je les ai puisées dans un petit livre vert « Expressions qui tuent » Dominique Foufelle au Chêne offert par une belle bien gaulée qui ne s’habille pas comme un arbre de Noël…


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J’adore !


Pour le Polichinelle qui « est une marionnette bavarde. Venue de Naples, elle y portait le nom de Pulcinella, du latin pullicenus, qui a donné poussin. D’où l’analogie avec un petit être en formation. Cependant,  l’expression avoir un polichinelle dans le tiroir (ou sous le tablier) insinue que la grossesse a devancé le passage devant M. le maire, autrement dit, que les amoureux ont fait Pâques avant les Rameaux (les rameaux se célébrant le dimanche avant Pâques).


Pour le bois dont on fait les flûtes « On disait au XVIIe siècle il est du bois dont on fait les vielles pour désigner un homme complaisant, par allusion au bois tendre choisi pour la fabrication des instruments de musique. La modification en  du bois dont on fait les flûtes apparut dans les colonnes du journal satirique Charivari en 1833, sous la Monarchie de Juillet. La formule visait un député chantant avec application les louanges du roi Louis-Philippe, un certain André Dubois. Le jeu de mots saute aux yeux. Mais pourquoi les flûtes plutôt que les vielles ? Peut-être parce que jouer ou s tirer des flûtes signifiait « s’enfuir », réaction qui ne dénote pas un grand courage.


Quand à charrier dans les bégonias, j’ai toujours eu un faible pour les bégonias « introduits en France au XVIIe siècle grâce à l’intendant de la Marine de Rochefort Michel Bégon, ils connurent un succès immédiat comme fleurs de massifs. Avant de pousser mémé dans les orties, on la poussait dans les bégonias – autre métaphore pour exagérer. »


Enfin, pour la fine bouche avoir le cœur à la cuisine « autrement dit être gourmand des plaisirs de la chair. Car le cœur représente traditionnellement le siège des émotions. »


Pour les bois sans soif :


-         Avoir travaillé dans une usine à buvard « buvard nom qui appartient à la famille du verbe « boire ». Le papier buvard présente en effet la particularité d’absorber le liquide… »


-         baptisé à l’eau de morue « décrit un individu affligé d’une soif permanente, comme s’il avait été  plongé dans de l’eau salée lors de son baptême. »


Pour les autres expressions faites-vous offrir le petit livre par une belle belle bien gaulée qui ne s’habille pas comme un arbre de Noël… C’est très agréable croyez-moi ! Que du bonheur !


* Être bien gaulée : en dépit de sa référence grivoise « l’expression évoque une silhouette harmonieuse »

 

* S’habiller comme un arbre de Noël : s’habiller « de façon clinquante, voyante et surtout en désaccord avec les circonstances. » donc tout le contraire de la belle ici mentionnée.

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20 septembre 2014 6 20 /09 /septembre /2014 00:09

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C’est quoi encore ce charabia ?


Le résultat d’une longue marche vers la vraie, l'aauthentique galantine.


Dans ma jeunesse la galantine du charcutier était la star des entrées des noces&banquets en Vendée.


Je trouvais la dénomination d’un ridicule achevé car, si j’identifiais facilement ce qu’était un galant et sa galante, je ne voyais pas le rapport avec ce gros truc noyé dans la gelée.


J’avoue que je ne me suis jamais préoccupé de savoir qu’elle était l’origine  du mot galantine car je détestais la galantine.


L’âge aidant, afin de mettre de la substance à ma détestation je viens de me décider à me plonger dans le Grand Robert qui sait tout sur tout.


« C’est un nom féminin, vers 1223 galentine, altération de galatine vers 1225, probablement emprunté au dalmate de Raguse (aujourd’hui Dubrovnik) galatina, le mot était attesté dans un texte en latin médiéval (la ville était renommée au moyen âge pour ses exportations de poissons en gelée). Le mot dérive du latin classique gelare : geler. »


Voilà pour les lettrés mais je me dois de compléter la définition pour ceux qui font profession de juges aux élégances gastronomiques. Très important, sinon je vais me prendre une avoinée sévère par le genre « enfileuse de boudins» ou par les gars qui n’aperçoivent plus leur ceinture de pantalon.


« Selon le Centre d'Information des Charcuteries-produits Traiteurs (CICT), ces charcuteries « sont fabriquées à partir d'une préparation maigre constituée de longs morceaux (appelés lèches) de volaille, de gibier, de veau, de porc ou de lapin et d'abats (foie gras, bloc de foie gras d'oie, de canard, foie,...). Ballottines et galantines se composent ainsi d'une fine farce dans laquelle se détachent des morceaux de maigre et/ou de foie (en quantité au moins égale à 35 % du produit). »


Oui j’avoue une grande exécration pour la gelée sous toutes ses formes et toutes ses utilisations, c’est jaune caladois et à l’œil ça a la gueule d’un joint en caoutchouc usagé. Je trouve ça d’un kitch achevé qui  doit plaire aussi bien aux bobos en recherche d’authenticité qu’aux ramenards que j’éviterais de nommer afin de ne pas me faire enguirlander. Quant au  reste de la préparation ça ne casse pas 3 pattes à un canard.


Je sais, je sais, la patrouille va me balancer Gilles Vérot dans les pattes mais peu me chaut.


Mais, il y a un mais de taille. En effet, dans mes recherches sur la galantine j’ai découvert la recette traditionnelle, celle qui est « préparée directement dans la carcasse d'une volaille ou d'un lapin que l'on remplit d'une farce composée de la viande et des abats coupés en dés, de lard haché, de jambon finement coupé, de champignons, oignons, ail, mie de pain, etc.


La carcasse pleine, roulée et bien serrée dans un torchon est cuite lentement dans un court-bouillon contenant des os et un pied de veau. »


Face à une telle révélation je suis tout disposé à réviser mon aversion pour la galantine enrobée de gelée. Mais qui va me préparer cette galantine traditionnelle ?


Je ne sais !


Alors, je lance un appel solennel à une belle faiseuse de bons plats charcutière de son état : « fais-moi passer sous tes fourches caudines, fais-moi une galantine »


Si je trouve chaussure à mon pied je promets pour faire pénitence d’écluser un magnum de Viré-Clessé de Valette…

 

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19 septembre 2014 5 19 /09 /septembre /2014 00:09

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Nos grands dégustateurs décernent pour certaines cuvées des coups de cœurs à tour larigot.


Ce matin je donne avec un grand et réel plaisir un grand coup de chapeau à Isabelle Perraud du domaine des Côtes de la Molière pour sa cuvée spéciale de beaujolais nouveau pour le jeune Téo.


Isabelle je la connais un peu et, sans jouer les petits arpenteurs, je puis vous assurer qu’elle a un très grand cœur. Ses emballements sont à la hauteur des causes qu’elle défend.


Celle d’aujourd’hui, Isabelle la conte bien mieux que moi ICI link


C’est simple comme un geste simple :


« Alors pour aider Téo et sa maman à mettre du beurre dans les épinards ou à réaliser un projet qui tient à cœur à Téo, on va faire une cuvée spéciale de beaujolais nouveau, limitée à 600 bouteilles.


C'est Téo qui est en train de confectionner l'étiquette.


Bruno a été mis à contribution pour nous faire une cuvée qui explose !


Cette cuvée sera issue d'une parcelle de Vauxrenard, aux Bourrons, à la Grand'Terre (nous la vendangerons autour du 23 septembre)


1 euro par bouteille sera reversé à Téo et Isabelle.


Cette cuvée sera en vente très bientôt sur le site.


Sur réservation.


Et j'espère sincèrement que mon projet sera un peu le vôtre.


A suivre de très près alors ! »


Merci à Bruno et à Isabelle de ce rayon de soleil glissé dans un monde de brutes.


Ça n’arrive pas qu’aux autres : ces enfants frappés dans leur chair restent des enfants, lisez donc ceci  ICI link


« C'est à l'étage, au neuvième. Par la porte bleue. Ils y entrent à leur rythme : le pas lent accroché au déambulatoire. Sur un fauteuil poussé par des mains familières et nerveuses. En sautillant. A reculons aussi. Ils ne viennent pas seuls. La perfusion est dans la chair, la nausée au bord des lèvres, la cicatrice gratte au thorax. Le regard de papa et maman fait peur à voir. La porte bleue est grande ouverte. C'est presque un détail. Ils n'ont pas perdu les clefs de la curiosité. »

 

Ce texte est beau, d'une beauté sans concession, loin de cette émotion frelatée qu'on nous sert trop souvent dans les étranges lucarnes devenues des miroirs où chacun se contemple à satiété ; parce que ces enfants, dans leur extrême malheur, n'ont pas perdu les clefs de la curiosité.

 

Et nous ?


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18 septembre 2014 4 18 /09 /septembre /2014 00:09

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Sur Face de Bouc et Twitter ce fut un grand raffut, juchés sur l’excellence de leur savoir, appuyés sur leur haute importance, les doctes docteurs ès-vins, ne pas confondre avec Evin, se sont déchaînés pour tailler une jupette à la pourfendeuse d’un brave gars du village endimanché qui posait devant sa caméra avec un sourire de lou-ravi, non pas droit dans ses bottes mais à côté de ses bottes afin de rappeler au bon peuple qu’en dépit de son look de pingouin c’était un vrai terrien, lui.link


C’est plus fort que moi, je ris !


Beaucoup de précieux ridicules post-modernes avec des œillères épaisses et suffisance incorporée du type de celle d’un mec dont j’ignorais l’existence « Ça a pas l’air net ce truc, se dit illico la ménagère de moins de 50 ans qui est abonnée à Télérama et prend son brunch dominical au bord du Canal Saint Martin (j’ai essayé et c’est plutôt sympa le brunch au bord du Canal Saint Martin. Télérama, moins). »


Toujours le même tropisme des gens du vin à se regarder le nombril et à se congratuler entre eux : ça leur fait du bien, ça ne mange pas de pain mais ça ne fait pas non plus vendre plus de vin.


Comme je suis au taquet de toutes les tares de ce joli monde : parisien, élitiste, trop longtemps dans les cabinets, blogueur dit compulsif, aimant plus la compagnie des belles filles que celle des barbons sentant le bouchon, mon plaisir est immense à les voir s’épancher pour une poignée de fidèles sur Face de Bouc.


Oui j’avoue sans honte que je trouve ça jouissif.


Bien évidemment, libre à chacun d’aimer ou de ne pas aimer, même de détester le documentaire d’Isabelle Saporta, ce type de sport ça se nomme la critique et sans la liberté de blâmer il n’est pas d’éloge flatteur.


Ce qui, en revanche, me paraît être hors de saison, c’est l’argument stupide développé principalement par la vieille dame permanentée qui a placé le susnommé Norbert tout en haut, dans l’Olympe des grands hommes du vin, la patrie reconnaissante, : l'AUTO-FLAGELLATION


Enfin, phénomène bien français, alors que le secteur viticole de notre pays fonctionne plutôt bien, que les vins produits par nos vignerons représentent toujours le deuxième poste excédentaire dans notre balance commerciale, n’était-il pas possible de voir les choses d’une manière plus positive, de se féliciter des progrès réalisés, de mettre à l’honneur des centaines de vignerons petits et grands qui aiment leur métier et qui prennent soin de leur terroir au jour le jour, plutôt que de jeter une nouvelle fois l’opprobre sur une profession, certes encore loin d’être exempte de défauts, mais qui contribue largement au rayonnement de notre pays dans le monde. »


Le pompon de la grandiloquence étant toutefois décerné au sieur Pousson « Et vous, vous croyez qu'un jour on parlera de d'amour du vin à la télévision d'État française? Qu'enfin on mettra ce trésor national à la place qu'il mérite ? »


Là je dis chiche aux 2 procureurs : FAITES donc !


La vieille boutique à vins fins, avec son traditionnel quart d’heure de retard à l’allumage et ses salonnards qui mettent beaucoup de beurre dans ses épinards ; le second, depuis la bourgade de Barcelone, avec sa plume si leste, jamais en reste d’un « c’était si beau et si bon avant dans une France pleine de petits paysans en sabots, de petits commerçants en blouse à carreaux »


Faites donc comme Isabelle Saporta, trouvez vite un producteur, topez avec lui pour réaliser un documentaire où louanges, éloges, encens, génuflexion, critiques bien dosées, tout et tout et des poussières, moi je ne sais pas, toute la panoplie d’une bonne communication, pour donner comme du pain béni au bon peuple, dont tout le monde se fout ordinairement parce qu’il achète des pauvres vins en GD, une belle image du vin français.

 

Je semble railler, mais ne vous méprenez pas je suis sérieux comme un pape ce discours je l’ai entendu depuis que j’ai eu l’audace de m’intéresser au Saint des Saints du vin. Je l’entends toujours et, tel sœur Anne, je ne vois rien venir.


Pourquoi cette inertie, cette difficulté à l'allumage ?


Ce peu de goût pour la création ?


La réponse est donnée par Pousson qui a réponse à tout : les médias grand public l’œil rivé sur l’audience veulent du sensationnel, du sang et des larmes, des règlements de compte à OK Corral. Donc les gens sérieux ne peuvent faire œuvre utile, chanter les louanges du vin, rejetés qu’ils sont par des gens qui préfèrent faire l’amour dans le pré.


Je suis tout à fait prêt à admettre cet argument mais je me pose une question : est-il possible pour ceux qui vivent essentiellement de la publicité et des salons qu’ils organisent de se lancer dans une aventure où l’objectivité journalistique, bien documentée, serait au  rendez-vous ?


La réponse est absolument : NON !


Reste donc pour entrer dans ce processus de création que l’inaltérable, l’inoxydable, l’incorruptible Pousson qui peut faire aussi bien dans le cochon qui court que dans le litron aux petits oignons.


Ou bien alors une solution radicale : recréer notre belle radio-télévision nationale contrôlée par un Ministre de l’Information : l’ORTF. Là y’aurait plus photo la télévision d'État française donnerait enfin la place qu’il mérite à ce trésor national qu’est le vin.


Bien sûr il n’y’a plus le Léon, pas le nôtre, mais le Zitrone, pour commenter avec sa voix de stentor ce morceau de bravoure mais notre cher Pousson pourrait mobiliser l’homme qui s’enquille je ne sais pas combien de quilles sans être bourré (tiens je pense aussi à Jean-Claude Bourré) : le Gégé national !


« Ça commence à la maison, avec du cham­pagne ou du vin rouge, avant 10h00. Puis encore du champagne. Puis du pastis, peut-être une demi-bouteille. Puis le repas, accom­pa­gné de deux bouteilles de vin. Dans l'après-midi, champagne, bière, et encore du pastis vers 17h00, pour finir la bouteille. Plus tard, de la vodka et/ou du whisky. »

 

Dieu qu'elles étaient belles au REX de la Mothe-Achard les Actualités Pathé !


Allons, ne reculons devant aucun sacrifice comme le disait Georges Pompidou, le 20 juin 1969 « Qu’on le veuille ou non, la télévision est considérée comme la Voix de la France, et par les Français et à l’étranger. »


Comme les belles CVO notre chère redevance servirait enfin à la grandeur de la France !


Y’a plus qu’à faire !


Je connais même des petits producteurs qui savent faire de vrais documentaires link

 

Et ça marche très bien dans la France profondelink


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17 septembre 2014 3 17 /09 /septembre /2014 00:09

Cet été il fut des jours dans un Paris bien gris, sous un ciel qui changeait d’avis comme certains de chemises, il me prenait envie de remettre mes pas dans mes propres pas, revenir en des lieux où j’ai aimé flâner, prendre un café, bouquiner, faire quelques emplettes, repartir avec une petite chronique en tête, la coucher puis retourner à mes occupations.

 

Rappelez-vous, pour ceux qui ont la patience de me suivre chaque jour sur scs lignes, c’était un samedi du début de mars, j’écrivais : « le soleil persiste à occuper un ciel encore hivernal alors cap au Nord pour rallier Château Rouge. C’est direct ligne 4. J’arbore une superbe écharpe orange. Au débouché du métro c’est l’Afrique dans tous ses états : des couleurs, des odeurs, des marchands à la sauvette, du bruit, un entrelac de langues, les femmes occupent le haut du pavé. Je prends la rue Myrha en pensant qu’à la verticale de la rue Polonceau, la villa Poissonnière est une volute de mes souvenirs  bleu pétrole : Résidents de la République, une belle union Gaëtan Roussel&Alain Bashung, et l'amour un bouquet de violettes. » la suite est là link 


Je continuais « Et puis, tout en bas de la rue Myrha, surprise : un marchand de vins « la cave de Don Doudine » Bien sûr je pousse l’huis link. Pourquoi revenir chez ce caviste, même virtuellement, tout simplement pour apporter un peu d’eau au moulin de ma chronique récente De profundis pour la Cave de l’Insolite : comment vit un petit caviste à Paris ? link

 

En effet, ce qui m’avait frappé lorsque j’y étais allé c’était sa parfaite intégration dans son quartier. Il faisait parti du paysage et en ce lieu multiracial, multinational, où certains qui n’y ont jamais mis les pieds trouvent source à leurs phantasmes et à leurs peurs, son enracinement était patent. Le petit commerce de quartier, outre les produits qu’il vend, est aussi un lieu de passage, de conversation, d’échanges, de vie de quartier. Bien au-delà  de l’acte d’achat dit militant, que je respecte, cette imprégnation, cet enracinement permet au commerçant de s’assurer une réelle fidélité de la part de sa clientèle. Bien sûr ça ne suffit pas mais trop d’installations pour se faire plaisir, soutenue par une poignée de zélotes, sans se soucier que dans le quartier des collègues, sans doute moins en cours, correspondent mieux à la demande de la chalandise.


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Ainsi notre marchand de vin de la rue Myrha a concocté sa petite recette : la Salade de Don Doudine qui se déguste principalement à la chorale des 3 Tambours. Je vous l’offre ci-dessous. Bon appétit et, si vous voulez que le commerce de quartier ou de village vive c’est simple faite comme-moi allez-y régulièrement y dépenser un peu de votre bel argent.  

 

  « L’Atelier Musical des 3 Tambours, 15, rue Doudeauville, propose des activités autour de la musique (chorale, orchestre) et des cours individuels (guitare, trompette..), à partir de 6 ans :

• tous les soirs à partir de 16h30.

(tel : 01 46 07 04 03) »link


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16 septembre 2014 2 16 /09 /septembre /2014 09:30

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« Dominique Techer le vigneron-paysan de Pomerol cette année, les viticulteurs vont crever, mais les vendeurs de peur vont se faire des couilles en or… » link lorsque j’ai commis cette chronique le 20 février 2014, suite à la lecture de ce qui allait devenir le brûlot de l’été : VinoBusiness d’Isabelle Saporta, elle a fait un score de lectorat très modeste et j’étais vénère du peu d’intérêt de mon lectorat pour un homme droit, sincère qui, contrairement à beaucoup, ose aborder des sujets qui fâchent sur le plateau de Pomerol.


Hier au soir, au Lapin Blanc, nous avons visionné sur France3 le reportage d’Isabelle Saporta, puis le débat, qui prit au départ des allures du Droit de Réponse du regretté Michel Polac, puis nous avons bu et mangé  en nous disant mais pourquoi donc le Norbert avait-il autant harcelé la réalisatrice ?


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Mais l’objet de cette chronique n’est pas là. En effet, je suis rentré dans mon XIVe à vélo, je me suis couché et je me suis levé tard comme Marcel Proust. Après avoir petit-déjeuner j’ai ouvert mon écran comme chaque jour. En bon Taulier je suis allé jeter un œil embrumé sur les résultats de la veille.


Là j’ai cru tomber par terre le thermomètre du lectorat montait au ciel : 5503 visiteurs uniques !


Score jamais atteint.


Alors je me dis chez Overblog ils se sont pris dans le tapis et je vais voir le détail de ce chiffre.


Que vois-je alors ?


Qu’au millier de lecteurs habituels la chronique sur Dominique Tescher avait vue par 4515 lecteurs.


Incroyable mais vrai, sitôt le docu vu les internautes se sont précipités sur leur clavier et « Dominique Techer le vigneron-paysan de Pomerol cette année, les viticulteurs vont crever, mais les vendeurs de peur vont se faire des couilles en or… » s’est affiché.


Le score s’est réalisé entre 22 heures et minuit.


Viralité du Net, rien ne se perd, à tout moment une chronique qui avait fait un bide peut revivre.


Complémentarité entre deux médias qui devrait faire réfléchir les grands esprits des organisations professionnelles qui pompent des CVO (pas vrai Dominique !)


Je suis heureux pour Claire, Olivier et Dominique car je suis persuadé que leur visibilité en sera améliorée car leur vin il leur faut bien le vendre.

 

Belle journée à eux et à vous…


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16 septembre 2014 2 16 /09 /septembre /2014 00:09

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L’anticyclone des Açores a enfin pointé le bout de son nez et s’est installé pour nous protéger du vent, de la pluie, redonnant à notre été pourri une gueule de circonstance. Votre Taulier se prélasse, visite les petits poissons, n’en fout pas une rame, crame sous le soleil.

 

Pour vous abreuver, il ne lui reste plus qu’à aller puiser dans son cabinet des curiosités pour vous gratifier d’une chronique mise en ligne le 25 janvier 2007sous le titre « Le vin français c'est pourtant pas compliqué ! »


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Depuis cette date quelques châteaux bordelais se sont peut-être compactés, je laisse le soin aux grands experts d’apporter toutes les corrections nécessaires. Moi j’ai la flemme.


« Texte retrouvé dans mes archives signé Jérôme David. Reproduit tel quel, sous sa responsabilité, si des erreurs ou des approximations s'y sont glissées je laisse le soin aux spécialistes de les signaler et rectifier. Vous pouvez aussi contribuer à l'édification des foules ignares des subtilités de nos belles appellations en brodant sur ce texte...


Si Bordeaux et Bourgogne sont des appellations, Bordeaux est le nom d'une ville et Bourgogne est le nom d'une région. La Corse est une île qui produit aussi des vins d'appellations.


Le Premier Cru est le top de la hiérarchie bordelaise devant le Deuxième Cru. En Bourgogne c'est le Grand Cru qui tient le haut de l'échelle devant le Premier Cru. Il n'y a pas de Deuxième Cru bourguignon mais il y a des Troisièmes Crus à Bordeaux et à St Emilion les Premiers Grands Crus classés A et B, dominent un classement où le Grand Cru Classé n'arrive qu'en troisième position. Jusque-là c'est logique et donc facile à retenir, surtout si vous n'êtes pas français.

 

L'Hermitage est à la fois une appellation de la vallée du Rhône et une colline avec une petite chapelle alors que L'Hermitage est la marque d'un vin de St Emilion proche de L'Angélus. Le Clos de l'Eglise est un Côtes de Castillon mais le clos de l'Eglise est aussi un Pomerol, tout comme le Domaine de l'Eglise et le clos du Clocher. Heureusement Figeac, Yon-Figeac, petit Figeac, La Croix Figeac, Lamarzelle Figeac et La Tour Figeac sont des St Emilion. Si Latour est un Pauillac et Le Pin un Pomerol, La Tour du Pin Figeac des Giraud-Bélivier est un St Emilion. La Tour du Pin Figeac des Moueix aussi d'ailleurs alors que le clos de Latour n'est qu'un Bordeaux supérieur. Le Moulin Rouge et Lautrec avaient mauvaise réputation mais le Moulin Rouge est un Haut-Médoc tout à fait respectable.

 

Le Clos des Jacobins et le Couvent des Jacobins sont des St Emilion, tout comme Canon, La Gaffelière et Canon-La-Gaffelière. Si Canon de Brem et la Croix Canon sont des Canon Fronsac, par chance Corbin, Haut Corbin, Grand Corbin, Grand Corbin Manuel, Grand Corbin-Despagne, Corbin Michotte et Croque Michotte sont tous des St Emilion. On ne présente plus Petrus mais Lafleur, La Fleur Petrus, La Fleur de Gay, Lafleur-Gazin et Gazin sont aussi des Pomerol. La Fleur de Boüard n'est pas un Pomerol mais un Lalande-de-Pomerol et Pichon Comtesse de Lalande un Pauillac. Si Lagrange est à la fois un St Julien et un Pomerol, heureusement Léoville las Cases, Léoville Poyferré, Léoville Barton et Langoa Barton sont tous des St Julien et le Clos St Julien un vin de St Emilion. La Tour d'Argent est un restaurant parisien onéreux mais la Cour d'Argent est un Bordeaux tout à fait abordable.


Sans être un cas unique, Plaisance est néanmoins un cas particulier puisque c'est à la fois un Bordeaux supérieur, un Premières Côtes de Bordeaux, un St Emilion et le nom d'une villa sans la banlieue d'Arcachon.


L'Alsace est une région française qui produit le meilleur et le pire des Riesling et Moenchberg, Muenchberg, Pfingstberg, Pfersigberg, Hatschbourg, à vos souhaits, Zinnkooepflé et Wiebelsberg sont des Grands Crus alsaciens dont les noms sont imprononçables même par de nombreux français.


Chablis, Petit Chablis et Chablis Grand Cru sont trois appellations mais Blanchot, Bougros, Les Clos, Grenouilles, Preuses, Valmur et Vaudésir sont des "climats" classés en Appellation Chablis Grand Cru par l'INAO. La Moutonne est un "climat" qui n'a pas été classé dans l'appellation Chablis Grand Cru mais qui est reconnu comme un Grand Cru de Chablis par l'INAO.


Perrières est un premier cru de Meursault qui mériterait le statut de Grand Cru mais La Perrière est un Premier Cru de Gevrey-Chambertin qui ne mérite pas son classement. Par chance, le clos des Perrières est un premier cru de Meursault qui mérite bien son rang. Corton, Charlemagne et Corton-Charlemagne sont trois appellations bien distinctes mais Charlemagne et Corton-Charlemagne ne produisent que des blancs. Si un Charlemagne peut aussi revendiquer l'appellation Corton-Charlemagne, l'inverse n'est pas vrai. Heureusement le Corton n'est pas une appellation mais un "climat" au sein de l'appellation Corton, qui, elle, produit à la fois du blanc et du rouge.


 

En dépit des apparences, le Grand Echezeaux n'est pas supérieur à l'Echezeaux puisque les deux sont des Grands Crus d'Appellation d'Origine Contrôlée, tout comme la Romanée-Conti, Romanée-Saint-Vivant et la Romanée. Cependant, La Romanée, est aussi un Premier Cru d'Appellation Communale Gevrey-Chambertin. Par chance, Chapelle-Chambertin est un Grand Cru d'Appellation d'Origine Contrôlée et Petite-Chapelle est un Premier Cru d'Appellation Communale Gevrey-Chambertin.


 

N'oubliez pas que les Côtes de Bourg, Côtes de Francs, Côtes de Blaye et Côtes de Castillon sont des appellations bordelaises, que le Côte de Beaune et la Côte de Nuits sont les deux secteurs qui composent la Côte d'Or en Bourgogne, que Côte Rôtie est à la fois une appellation de la vallée du Rhône et le nom d'un Premier Cru Bourguignon de Morey-Saint-Denis, que la Côte de Boeuf est une appellation très commune pour un restaurant en Champagne, que Cailleret est un blanc d'appellation Chassagne-Montrachet, Le Cailleret un blanc d'appellation Puligny-Montrachet et Les Caillerets un Volnay rouge qui tire parfois sur le rosé.

 

Heureusement pour le consommateur, Cheval Blanc est un vin rouge, Rolland Maillet un St Emilion et Michel Rolland un œnologue à Pomerol.

 

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