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1 octobre 2014 3 01 /10 /octobre /2014 00:09

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« Chuchoté ou crié, l’aveu est bouleversant : « Parce que c’était lui, parce que c’était moi. » Ainsi Montaigne traduit-il l’évidence et l’intensité de sa relation avec Étienne de La Boétie, son alter ego trop tôt disparu. L’amitié entre les deux hommes est l’une des plus belles histoires qu’offre la philosophie. Une « divine liaison » que l’auteur des Essais n’a cessé de célébrer pour son caractère unique et fusionnel, et dont il n’est jamais parvenu à faire le deuil… » link


L’amitié sur le réseau social Face de Bouc, hormis une poignée de vrais amis – je ne fais pas ici référence aux groupies ou aux fans – n’est pas vraiment à l’ordre du jour. À grosse maille, le stock des autres se répartit en deux masses inégales : les « amis » dormants, ceux qui vous ont sollicité pour accroître leur pelote, qui n’interviennent jamais, et les tapis dans l’ombre qui vous surveillent, lisent ce que vous écrivez soit pour dégainer des commentaires assassins ou se complaire dans la détestation qu’ils ont de vous-même ou de vos écrits.


Comme je suis un vieux blogueur, compulsif selon cette dernière engeance, je suis une cible idéale pour ce profil très particulier qui passe beaucoup de temps devant son écran faute d’avoir d’autres centres d’intérêt.


Quelques remarques préalables :


-        Sur Face de Bouc 99% de mes amis sont des gens qui m’ont sollicités. Au tout début je répondais oui à tous jusqu’au jour où j’ai refusé la catégorie « belles photos de jeunes femmes à usage multiple. »


-        Produire 1 ou 2 feuillets par jour ne demande pas un travail important, il suffit de se poser devant son écran, avoir des idées, écrire. C’est simple. Mes chroniques sont écrites en général pour la semaine, sauf actualité pressante, ce qui me permet ensuite de vaquer à mes occupations.


-        Nul n’est dans l’obligation de lire mes écrits donc d’en prendre ombrage, je ne pratique pas l’attaque personnelle, je me contente simplement de river leur clou à quelques soi-disant seigneurs, type Norbert le Forestier et à leur valetaille cireurs de pompe patentés.


-        Je n’ai jamais pris le temps de procéder à un grand nettoyage de printemps dans ma liste d’amis pour en virer certains qui épandent, hors mon mur, des propos nauséabonds. Le seul que j’ai lourdé sans préavis c’est le bedeau d’Hubert.


Si ce matin j’aborde ce sujet en mettant en exergue une citation un peu galvaudée, à l’origine mal déterminée, c’est que le dernier emballement sur Face de Bouc, à propos du documentaire d’Isabelle Saporta, a mis en lumière un comportement très Facedebookien : le « tu comprends, je t’ai un peu éreintée pour plaire à certains mais, tu sais, je n’en pensais pas moins, je t’aime. »


Lisez-moi bien, je ne suis pas en train d’écrire et de justifier un comportement où il ne serait pas possible, entre vrais amis, de tout se dire, de faire état de désaccords. Bien au contraire, le débat, même vif, entre amis entretient le lien, lui évite de sombrer dans la complaisance.


En revanche, à trop vouloir ménager la chèvre et le chou, être bien avec tout le monde, un coup à gauche, fort, une  caresse à droite, quémandeuse, on verse dans un comportement complaisant qui vise essentiellement à préserver, pour beaucoup de blogueurs, leur possibilité de se voir inviter à des pinces-fesses bon chic bon genre ou à des collaborations monnayées par ceux qui disposent du blé.


Il faut bien vivre, et mon propos n’est pas ici de donner des leçons chacun doit assumer ses contradictions. J’assume les miennes. Bien plus qu’une illusoire transparence ce qui importe dans l’exercice libre du blog c’est d’éviter de jouer selon ses calculs au roi Salomon ou au Ponce Pilate, en omettant les conflits d’intérêts savamment cachés sous de blanches tuniques. La réalité fracasse toujours, un jour ou l’autre, ces comportements qui se veulent bien balancés.


Tout au long de ma vie professionnelle je me suis fait de solides et vindicatifs ennemis. De fortes inimitiés. Ça m’a renforcé, m’a donné le goût de convaincre, de comprendre aussi, de ne pas camper sur des positions acquises. En revanche, je me suis toujours défiés de ceux qui vous embrassent sur la bouche, vous donnent de suite des signes ostensibles d’amitié et qui, au premier obstacle venu, se dérobent, ou pire vous trahissent. La vengeance sournoise est la marque des faibles, des « mal dans leur peau ».


Cette adresse vise, sans aucune ambiguïté, celles et ceux qui s’affichent amis sur mon mur Face de Bouc et qui manifestement se font du mal, les pauvres, en s’infligeant de mauvaises lectures.


Qu’ils se rassurent je ne les classe pas dans mes ennemis car leur capacité de nuisance à mon égard est si infime, je ne les déteste pas non plus, ils me sont indifférents. Tout bêtement je les plains… même si l’on ne sort de l’ambigüité qu’à son détriment.  

 

* « Mon Dieu, gardez-moi de mes amis ! Quant à mes ennemis, je m'en charge ! »Dans l'Encyclopédie des citations de Dupré (1959), est indiquée comme faisant partie de l'Anthologie Palatine d'Eustathe (12e siècle), avec cette note en bas de page : « On attribue souvent ce mot à Voltaire. Il est bien plus ancien. Selon Stobée, il aurait été prononcé par un roi de Macédoine, Antigone II, mort en 221 av. J.-C. »


Mais certains auteurs indiquent que la traduction utilisée dans le Dupré est mauvaise. C'est en fait : « Que les dieux s'occupent des amis (philoi), je me charge des ennemis. »

 

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30 septembre 2014 2 30 /09 /septembre /2014 00:09

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Mon amie Carole Colin du restaurant Les Climats rue de Lille m’a annoncé la nouvelle : l’excellent chef Julien Bocus vient d’inscrire la Grouse à la carte link


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GROUSE D’ÉCOSSE


Suprêmes rôtis aux raisins et jus tourbé. Légumes d'automne et pommes paille.


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Comme je n’ai pas encore eu le temps d’aller saucer je ne puis vous indiquer ce que je boirai avec cette grouse sur les bons conseils du souriant et compétent sommelier Franck-Emmanuel. En effet, la carte 100% bourguignonne est riche, c’est le paradis des vins de Bourgogne :

Et si c'était un morey les Faconnières 2010 de chez Lignier-Michelot...


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210 vignerons

1 200 références de 17€ à 7 636€

3 550 rouges et 3 350 blancs en caves de jour

12 800 bouteilles en cave de conservation

Les prix sont volontairement très raisonnables. link

 

Je profite de l’occasion pour vous entretenir de ma conception de la chasse


Même en  ce moment si on entend moins les organisations de chasseur dans beaucoup de catégories de la population, qu’elles soient rurales ou urbaines, la chasse, n’a pas bonne presse. Depuis qu’ils se sont invités à l’élection présidentielle ils sont perçus comme un lobby puissant et pas toujours transparent : 1,3 million de chasseurs.


78 rue de Varenne, j’ai géré, au nom de mon Ministre, les listes des chasseurs des chasses du domaine de Chambord, Rambouillet et d’Auberive. Je n’ai jamais tenu un fusil de ma vie et, bien sûr, jamais chassé. J’avoue que je ne vois pas d’intérêt personnel à aller battre la campagne pour tirer du gibier et le discours qui affirme que la « chasse aide à dominer sa peur de la nature sauvage, à se la réapproprier, à l’amadouer, à la sentir vibrer, pleine de sève et de fougue… » s’apparente pour moi à de l’autojustification pure et simple.


Pour autant je peux comprendre la chasse comme la perpétuation d’une forme de prédation, d’une ponction sur le faune sauvage, comme une confrontation loyale mais il ne faut pas trop en rajouter tout de même en assimilant le gibier à une «nourriture éthique» sous le prétexte d’une alimentation industrialisée dominante.


Ici je ne vais ni entrer dans les batailles frontales entre, pour faire simple, le clan Bougrain-Dubourd et le clan des chasseurs des chasses dites traditionnelles, ni rejoindre le parti de ceux qui rejettent la consommation de viande parce que, pour ce faire, il faut tuer un animal.


Mon propos préfère se situer justement au niveau de l’acte de tuer lui-même et, je dois l’avouer, la mort d’un animal sauvage par le fait du tir d’un chasseur me paraît plus belle, plus noble, avec une chance, certes parfois inégale, d’y échapper, que celle de l’animal domestique mené et tué dans un abattoir, car là la mort est programmée, inéluctable, et le caractère massif de cette mise à mort à quelque chose de difficilement supportable.


Bien évidemment, je ne fais pas entrer dans cette approche les malheureux animaux d’élevage lâchés quelques heures avant la chasse dans la nature pour se faire dézinguer par des chasseurs d’abattage et j’ai peu d’intérêt, et même une forme de mépris, pour ceux qui vont chasser des grands animaux en Afrique ou ailleurs.  De plus, je n’aime pas beaucoup ceux qui considèrent la chasse comme une forme de sport de compétition où la performance semble n’être que la seule motivation. La chasse à courre n’est pas non plus ma tasse de thé.


Mon image d’Épinal du vrai chasseur le représente en cueilleur, en préleveur précautionneux des équilibres, en marcheur heureux même lorsqu’il rendre bredouille.

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C’est un Jim Harrison pour qui pêche et chasse «constituent le summum en matière de nourriture» car depuis l’époque où, gamin il courrait dans les bois, il adore «manger les poissons et les oiseaux que j’ai réussi à capturer.» et aime aussi «ramasser des baies et des morilles.» Alors quand il écrit que «la bécasse et la grouse, au même titre que la truite et la perche, appartiennent tout naturellement à la vie qu’il mène» je ne le vois qu’en compagnon de son setter Rose avec qui il entretient «une magnifique relation basée sur un langage secret.» Ça me rappelle Justine ma chienne épagneul breton qui avait chassé dans sa prime jeunesse et qui retrouvait tous ses instincts dès que nous nous promenions en plaine. Harrison retrouve en chassant et en pêchant sa condition de « bipède pléistocène » car tout simplement il accommode ce qu’il a tué ou pêché. Alors quand il parle d’une tourte à la grouse, j’en sens presque le fumet qui s’échappera lorsqu’il en fera sauter le chapeau.


Comme vous l’avez déjà compris je suis amateur de gibier à plumes je dois donc assumer qu’un prédateur humain le soustrait à son habitat naturel pour que je puisse le manger. Alors qui mieux que Gérard Oberlé peut  exprimer mon goût pour les oiseaux sauvages comme il le fait dans une lettre du 4 novembre 1999 à Jim Harrison :


« Il y a très longtemps que je ne touche plus à un fusil, mais je n’ai jamais renoncé à la saveur des oiseaux sauvages. Le gibier à poil n’est pas mon ragoût et s’il existe, comme dans les contes romantiques allemands, un tribunal des bêtes, ce n’est pas moi qu’on accusera d’avoir orpheliné Bambi. Je laisse à d’autres les puissantes venaisons, les lièvres à la royale, les hures de sanglier à la Saint-Hubert, les selles de chevreuil et les sauces Grand-Veneur. Mais dans mon livre de l’amitié, je dédie le premier chapitre aux potes chasseurs et cuisiniers qui m’ont régalé de perdreau, de gélinottes, de colverts, de bécasses et de cailles, d’ortolans, de faisans et de ramiers, de bartavelles et de becfigues. »


Je suis tout comme Oberlé qui lui est qualifié par Jim Harrison de «Michael Jordan de la cuisine française» dans le beau livre SAVEURS SAUVAGES 28 chefs cuisinent le gibier.


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29 septembre 2014 1 29 /09 /septembre /2014 00:09

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Mon peu de goût pour « l’incontournable » accord mets&vins est bien illustré ici dans l’une de mes très ancienne chronique  le 6 novembre 2006 baptisée : congruence.


Je n’ai pas varié d’un pouce puisque je qualifiais alors les accords mets&vins du chroniqueur de branchouille.


C’est un extrait de SORTIR le supplément chic et choc  de Télérama.


Ça vaut son pesant de mauvais parisianisme !


« On nous a vanté cette cave pour sa façon originale de classer ses vins en fonction, non pas des terroirs, mais de leur accord avec les mets (on parle de congruence).

Nous avons donc rendu visite aux cavistes associés, publicitaires fraîchement reconvertis.

« Voilà un fromage de chèvre. Que me proposez-vous de boire en accompagnement ? »

La parole est à Pierre-Benoît :

« Moi, tout de suite, je dis : sauvignon. S'il est un peu sec, chenin. S'il est plus onctueux, peut-être un vin plus suave, mais naturellement, je suis sûr du sauvignon. »

Qu'en pense Jérémy ?

« Moi, je partirais sur un vin plus suave car votre chèvre à l'air assez gras. Je vais sur un crozes-hermitage de chez Marc Sorrel. »

 

Un vin blanc est suggéré dans les deux cas.

 

Reste à savoir lequel, du sauvignon (clos-de-roche-blanche, Roussel-Barrouillet, Touraine 2004) ou de l'hermitage, va être le mieux adapté à notre cas précis.


Ce sera le sauvignon, qui épouse si merveilleusement ce fromage que l'on se demande si les chèvres des Deux-Sèvres n'ont pas joué à saute-moutons dans les vignes de Touraine ! »


Suite à ce morceau de bravoure je m’interrogeais gravement : Pourquoi diable ce matin vous livrer ce petit ticket chic et choc ?


Trois raisons au moins :


- la congruence tout d'abord : Vx ou littér pour le Robert : fait de convenir, d'être adapté... On se la pète avec un mot grave pour épater le bourgeois.


« La congruence, c’est montrer un alignement cohérent entre ce que nous ressentons et les actions que nous menons, les idées que nous avons et les paroles que nous formulons. Pour faire simple et connu, c’est dire ce que l’on fait et faire ce que l’on dit.


Seulement voilà, derrière les grands principes de cette vertu vantée ici et là par les puristes, il y a un élément à prendre en compte et qui est loin d’être un détail; notre condition d’être humain dans toute sa complexité et singularité.


Qui n’a jamais été confronté à sa propre contradiction? Qui n’a jamais avancé une « vérité » le lundi et soutenu l’exact contraire le mardi? Qui n’a jamais eu un comportement qu’il s’était juré ne jamais avoir? »link


- ensuite les nombres congrus deux entiers naturels sont dits congrus s'ils ont les mêmes restes quand ils sont divisés par un même entier.


Par exemple, 25 et 46 sont congrus modulo 7 car ils ont 4 comme reste lorsqu'ils sont divisés par 7.


La congruence s'applique notamment à des récréations d'horloge, de calendrier et à des tours de cartes.

© Charles-É. Jean


- enfin, parce ce texte contient une forme d’incongruité. Laquelle, chers lecteurs ?

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28 septembre 2014 7 28 /09 /septembre /2014 07:00

Au terme de mon soudain périple le plus dur semblait fait, sa main m’était acquise, et pourtant je pressentais mon échec ou, plus exactement, il était inscrit, depuis la première seconde de notre rencontre, dans sa jeunesse resplendissante. L’amour ne se quémande pas, il est. Bien sûr, dans mon immense orgueil, je savais que moi seul pouvais faire d’elle une reine. Elle aussi d’ailleurs et cela suffisait à mon bonheur. Je ne vivais que par elle, pour elle, dans un état de légèreté extrême, une forme de gaze qui m’enivrait. Comme toujours, l’avion avait du retard. J’ouvrais ma boîte à rêves pour m’échapper. « Des voyageurs retour de Damas qui partaient pour l’Océanie regardaient avec émoi, symbole de la vie errante, des mouettes qui n’avaient jamais quitté Saint-Nazaire. »Par la magie de Google je retrouvais le paragraphe entier de « Suzanne et le Pacifique » de Jean Giraudoux. « C’était dimanche. Échangeant leurs dieux, équipages allaient entendre la messe dans les églises, et citadins aux paquebots. Je m’embarquais. Il y avait entre mon navire et le quai deux mètres d’océan incompressible et deux mètres de lumière entre l’extrême mer et l’horizon. Des voyageurs retour de Damas qui partaient pour l’Océanie regardaient avec émoi, symbole de la vie errante, des mouettes qui n’avaient jamais quitté Saint-Nazaire. Le soleil étincelait. Les flammèches et les pavillons doubles pour le jour saint battaient l’air, et de chaque élément, de chaque être aussi l’on sentait doublée l’épithète, la même épithète ; le navire était blanc, blanc ; la mer bleue, bleue. Seule, abandonnée dans le dock, parmi ses bagages, une jolie petite femme, au lieu d’être brune, brune, était brune, rose. Je lui proposai mon porteur, déchargé de ma grosse malle, et qui, de voir ces petits sacs, rapprochait déjà les bras comme un compas. »


Jamais nous ne partirions ensemble...


J’aime tout autant partir que revenir, éminemment casanier j’ai passé ma vie à errer, à dilapider mes souvenirs, sans jamais quitter mon petit jardin d’intérieur bien cadenassé où nul n’était jamais entré. Sur mon lisse tout glisse, je m’étais toujours protégé de l’amour avec un grand A de peur que celui qui m’avait investi tout entier, avec l’irruption de Marie dans ma vie, ne s’érode. Ne se réduise en sable. Mon indifférence affichée me plaçait à la bonne distance, je me plaisais, me complaisais en des embrasements passagers, corps à corps, jeu de la séduction sans engagement ni serment. Je me laissais aimer. Je me lassais. Partais. Me retirais comme le flux de la marée pour revenir. Toujours au  sec, bien à l’abri sans rechercher ce fameux bonheur que nul ne trouve jamais. Je me contentais de la chaleur de mes compagnes aimantes sans m’investir, agent dormant de l’amour, sdf dans son no man’s land, tranquille quoi. Et puis patatras, elle a surgi, venant  de nulle part, me bouleversant. J’aurais dû fuir de suite, la fuir, fuir cet amour dur, tranchant, trop belle pour moi ! Tout me plaisait en elle. J’étais fichu, prisonnier à perpétuité. Ça me plaisait. Je l’aimais avec une force tranquille, paisible.


Que faire ?


Écrire !


Lui dire simplement : « Émilie j’ai besoin de toi pour écrire… »


Ce fut mon premier sms depuis mon départ. Elle le consulterait sur son petit Nokia désuet...


Dans l’avion je tombais sur une fiction « Les 100 derniers jours de François Hollande », ça allait me nettoyer la tête, je me voulais pour mon retour être léger pour elle.


« Cinquante nuances d'aigrie »


Quand, au mois d'août, Arnaud Montebourg et Benoît Hamon s'étaient mis à ruer un peu trop fort dans les brancards, il leur avait simplement montré la porte. Et les deux chevaux fous avaient quitté l'écurie gouvernementale, suivis par la belle Aurélie. Sur quoi était venue la trahison de Valérie, cette « ambitieuse » qu'il avait portée au firmament et qui n'avait pas hésité à bafouer les règles pour assouvir son désir de vengeance. « Cinquante nuances d'aigrie », avait moqué Le Canard... Il éprouvait pour eux plus de compassion que de colère. La fuite et la transgression n'étaient pas la liberté. Philippulus, le chroniqueur mystère du Figaro, se trompait. Il ne s'en irait pas, dût-il jouer son pays contre son parti. Avec « Valls II », il savait qu'il s'aventurait sur des terres dangereuses. Il ignorait alors encore à quel point. À présent, il savait et il était prêt.

Il sortit dans le jardin en direction de la roseraie, foulant le sol détrempé d'un pas léger. Il ne s'était jamais senti ni aussi seul ni aussi fort. Sa décision était prise. Il s'autorisa à se repasser le film des semaines passées, sans craindre d'être saisi par la peur de perdre le contrôle, comme si souvent dans le passé.

 

Le redressement « judicière»


Les sondages calamiteux, la montée de Marine Le Pen. Tout cela n'était rien à côté de l'engrenage qui s'était enclenché à Marseille. En septembre, la Commission européenne avait demandé le remboursement de 200 millions d'euros d'aides... et celui de 220 autres était en suspens. Aucun gouvernement n'avait jamais eu le courage de se débarrasser de ce boulet. Il lui était retombé sur le pied. Il n'avait même plus le choix, entre la paix avec Bruxelles au prix de la guerre sociale, et la paix sociale au prix de la guerre avec Bruxelles. Emmanuel Macron avait imposé le redressement judiciaire. Il l'avait laissé faire. Après tout, on l'avait mis là pour ça. Un seul investisseur s'était présenté : Xinmao, le même groupe chinois qui avait tenté deux ans plus tôt de mettre la main sur le fabricant de fibres optiques Draka. Cela n'avait pas été du goût des syndicats. Sur le Vieux Port, novembre s'était terminé dans une atmosphère insurrectionnelle. Le personnel de la compagnie avait défilé aux côtés de milliers de jeunes révoltés par le pilonnage de Gaza par l'armée israélienne. « HOLLANDE M'A TUER », scandaient-ils d'une même voix. Deux policiers avaient fini noyés dans le port. Le Premier ministre lui avait présenté sa démission. Il l'avait refusée. » link

 

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28 septembre 2014 7 28 /09 /septembre /2014 00:09

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Tous les ans je monte au village, à Peri, aux portes nord d'Ajaccio, pour dîner chez Séraphin, un restaurant tenu par Monique Manzaggi et son époux Séraphin. C’est sa mère, Philippine, qui l’a initiée aux secrets de la table corse et depuis plus de vingt-cinq ans elle régale celles et ceux qui aiment l’authenticité d’une cuisine simple mais pleine des saveurs sauvages de cette île secrète.


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Autour des tables, sous la charmille, une grande majorité d’insulaires, en famille, des résidents ou des expatriés, ce restaurant est l’un des plus prisés de l’île et ce n’est pas un hasard.


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Le lieu est superbe, lorsque j’arrive à quelques kilomètres du village, alors que la lumière s’adoucit avec l’arrivée de la nuit, et que je le redécouvre accroché à la montagne, chaque année je suis ému par sa beauté minérale qui défie le temps.


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L’accueil de Monique Manzaggi est simple, souriant, elle vaque pour poser un bouquet de fleurs de son jardin sur chaque table. D’un regard elle rappelle qu’elle vous connaît depuis tant d’années, nul besoin d’en rajouter. En être est en Corse un viatique absolu et lorsqu’un ramenard tonitruant se pointe en affirmant haut et fort qu’il est venu chez elle sur la recommandation d’un corse célèbre : Pascal Olmetta, il n’a droit qu’à son silence.


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Chez Séraphin, à Péri, on se pose, on prend le temps… loin de l’agitation, comme si le temps s’était arrêté. Cependant, le village n’est pas momifié, muséifié, il vit en dehors de nous qui ne faisons que passer. Chaque année, à la mi-septembre, s’y déroule A Festa di u Ficu link organisée par les bénévoles de l'association U Fiurone qui œuvrent depuis des années pour faire revivre la culture de ce fruit précieux. 4 000 personnes, s’y pressent et le nombre de figuiers augmente chaque année sur le territoire insulaire.


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Le figuier, dont Gênes avait rendu la culture obligatoire dès 1647, retrouve petit à petit sa place grâce à la ténacité de Joseph Bisgambiglia, président de l'association U Fiurone qui mise sur les jeunes agriculteurs  « Ce sont eux qui font la filière. C'est en augmentant la production, la transformation et la commercialisation que l'on développera la filière figue en Corse», précise-t-il.  


Depuis 2009, avec le soutien de la chambre d'agriculture de Corse-du-Sud et la pépinière de Castelluccio (DDTM), qui en 2012 a obtenu la certification Bio, l'association produit et élève des plants de figuiers sélectionnés.


De Candolle nous apprend que l’histoire du  Ficus Carica « présente beaucoup d’analogie avec celle de l’olivier en ce qui concerne l’origine et les limites géographiques. Son habitation, comme espèce spontanée, a pu s’étendre par un effet de dispersion des graines à mesure que la culture s’étendait […] De nos jours, le figuier est spontané ou presque spontané dans une vaste région dont la Syrie est à peu près le milieu, savoir de la Perse orientale ou même de l’Afghanistan, au  travers de toute la région de la Méditerranée, jusqu’aux îles Canaries. »

 

« La figue est considérée à l'heure actuelle comme le plus ancien fruit domestiqué, après la découverte en 2006, dans la vallée du Jourdain en Palestine de neuf figues parthénocarpiques, c’est-à-dire ne produisant pas de graines et dont la culture nécessitait l'intervention de l'homme, en recourant à des boutures. Ces figues seraient vieilles de 9 400 à 9 200 avant JC et donc domestiquées à la même époque que celle du riz en Asie, mais 1000 ans plus tôt avant celle du blé, de l'orge et des légumineuses »


De Candolle note « On peut avoir du doute sur l’ancienneté des figuiers dans le midi de la France ; mais un fait bien curieux doit être mentionné. M. Planchon a trouvé dans les tufs quaternaires de Montpellier et le marquis de Saporta dans ceux des Aygalades, près de Marseille, et dans le terrain quaternaire de La Celle, près de Paris, des feuilles et même des fruits du Ficus Carica sauvage… »


« En France, Louis XIV était un grand amateur de figues. La Quintinie, son jardinier, planta donc plus de sept cents figuiers de diverses variétés dans le potager du roi au Château de Versailles pour satisfaire la passion du Roi Soleil.


En Italie, les grands-ducs de Toscane appréciaient également de nombreuses variétés comme en témoigne une peinture de Bartolomeo Bimbi.


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De façon plus triviale la figue fait l'objet de nombreux jeux de mots entre Français, Italiens et Corses : en effet, en italien, les mots fica et figa désignent vulgairement le sexe féminin, alors que le figuier et son fruit sont nommés fico, masculin pour l'arbre et pour le fruit. Le geste dit de la « figue », consistant à placer le pouce entre l’index et le majeur.


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Reste, bien sûr, un grand classique en Corse : la confiture de figues à consommer étendue sur de fines tranches de Tomme de brebis, par exemple une tomme de Figari : un délice en compagnie d’un Saparale blanc du Lieu du Vin link


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Bon appetitu et large soif ! 


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27 septembre 2014 6 27 /09 /septembre /2014 00:09

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Nous venons de vivre la quintessence d’un plan com. pour le retour de celui qui n’était jamais parti, « retiens-moi, sinon je fais un malheur ! » : message sur Face de Bouc, confidences au JDD puis « merci de m’avoir invité » sur France 2 avec un Delahousse tétanisée, enfin bon vieux meeting dans une banlieue huppée du nord de la France.


Vive la forme – pas le jogging du susdit – tout est dans l’enchaînement d’images formatées, d’éléments de langage accrocheurs, le fond des choses tout le monde semble s’en foutre ou presque.


Inquiétant mais bien dans la ligne de la marchandisation de l’offre politique : pour être bien vendu il faut exciter la demande, savoir renouveler sans cesse la présentation du produit pour réanimer le segment de marché. Le nouveau, le changement, la présentation : le packaging, le positionnement : rassemblement ici, sont des mots clés.


Comme l’écrit Houellebecq dans La carte et le territoire où il imagine son héros Jed Martin déambulant dans un supermarché avec lui-même Michel Houellebecq pour contempler les têtes de gondoles, les nouvelles mises en place, les ruses pour attirer le chaland « L’offre en pâtes fraîches italiennes s’était encore étoffée, rien décidément ne semblait pouvoir stopper la progression des pâtes fraîches italiennes. »


Dans notre joli monde du vin : même motif, même punition, tout ce qui est en possibilité (d’une île…), ou presque, de pondre un papier, activé par les agences de com et les attachés de presse, est sur le pont pour faire bouillir sa petite marmite.


C’est la soudaine profusion sur 1 évènement : tout le monde en parle en même temps, sur à peu près le même mode, le petit soufflé monte pour s’affaisser rapidement.


Au bénéfice de qui ce flux soudain ? Du client, le pauvre il ferait mieux de pisser dans un violon ce serait pour lui plus productif et jouissif.


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Bernard Maris, dans son petit livre ironique « Houellebecq économiste » chez Flammarion note, féroce,  « Dans le monde inversé du spectacle, le travail de tous les parasites (les gens de la com’, par exemple) se présente comme utile, alors qu’il est parfaitement parasitaire. »


Valérie, l’héroïne de Plateforme, brillante cadre sup’ de la com’, le sait « Je suis prise dans un système qui ne m’apporte plus grand-chose, et que je sais au demeurant inutile ; mais je ne vois pas comment y échapper. Il faudrait, mais je ne sais pas quand on pourra prendre le temps de réfléchir. »


Réfléchir, quel vilain gros mot et, en plus prendre le temps, quelle perte de temps !


Le plan com’, petit ou grand, c’est simple comme un petit appât lancé dans le marigot des journalistes ou, pour ce qui concerne le vin, la petite cohorte des blogueurs ou des critiques autoproclamés.


Invitation, voyage ou déjeuner de presse et c’est parti mon kiki, tous ensemble, tous ensemble, ou presque, on louange ce beau champagne chanté par un grand chef de cave d’une grande maison, cette cuvée d’exception décrite dans un beau dossier de presse sur papier glacé avec photos du maître de maison posant dans ses vignes sur fond de monts ensoleillés…


C’est beau !


J’adore !


Je jouis lorsque je vois débouler sur Twitter ce concert de louanges programmées je ris tellement la ficelle est grosse, vulgaire.


Imaginez 30 secondes l’un de ces invités pondant un papier où il estimerait que le mousseux était daubé ou que le nectar carillonné ressemblait à un sapin de Noël tellement il était chargé ?


Impossible !


Si dans ce cas on n’aime pas la seule issue est de se taire mais alors le risque est grand de voir se tarir le flux des invitations pour ceux qui ne jouent pas le jeu.


Alors c’est clair mieux vaut pour eux de prendre, gentiment souvent, leurs lecteurs pour des cons !


Attrape-nigauds moderne !


Pourquoi les en blâmer c’est la vie que nous vivons  dans une société déboussolée et comme le dit Houellebecq en 2 traits saisissants :


« Valérie : est-ce que tu crois que c’est ce qu’on appelle l’économie de l’offre ?

Michel : je n’en sais rien… […] Je n’ai jamais  rien compris à l’économie ; c’est comme un blocage. »

Plateforme

 

« Les cadres montent vers leur calvaire

Dans des ascenseurs en nickel »

Le sens du combat

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26 septembre 2014 5 26 /09 /septembre /2014 00:09

Une de mes amies du Lapin blanc, terrier naturiste des hauts de Ménilmontant, Nathalie Panda, folle non pas du chocolat Lanvin mais tout simplement du vin, du vin du Lieu du Vin link, lors de notre dernière grande : fête l’extension du domaine de la fête, me héla alors qu’on venait de lui servir un verre de côtes de Duras :


-        Duras what else ?


-        C’est ça dis-je link


Avant d’ajouter pour faire l’intéressant :


-        Pour Duras je me dois de commencer par Marguerite – et ce n’est pas un dérapage berthomesque – puisque Marguerite Donnadieu écrivit, au château de Duras link  son premier roman « Les Impudents » link où elle exalte la beauté des paysages de son adolescence et elle devint célèbre sous le pseudonyme de Duras. Le bourg est plus modeste que celui de Bazas, 1200 habitants, mais il est le centre d’un « vignoble à portée de mains » celui des Côtes de Duras.


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Voilà c’était dit, le dernier mot revenant au grand Philippe caviste éthique mais pas vraiment étique, sur ce le petit clos des Vents 2011, Claire, un blanc link :


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« 100% sauvignon, 15 jours de macération, 1 an de cuve pour finir les fermentations, puis un an en fûts de plusieurs vins. Un nectar complexe, légèrement oxydatif, sur les agrumes. »


Mais, vous commencez à me connaître, pouvais-je en rester là avec une Nathalie Panda rassasiée par Claire ?


Bien sûr que non et, pour faire dans la culture pour plaire à Nathalie j’ai sorti mon Moderato Cantabile.


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Anne Desbaresdes femme d’un industriel mène une vie ennuyeuse qui noue une liaison amoureuse audacieuse et futile avec Chauvin employé dans l’usine de son mari.


« Anne Desbaresdes gémit. Une plainte presque silencieuse, douce, sortit de cette femme.

-        C’est curieux, je n’ai pas envie de rentrer, dit-elle.

Il prit brusquement son verre de vin, le termina d’un trait, ne répondit pas, la quitta des yeux.

-        J’ai dû trop boire, continua-t-elle, voyez-vous, c’est ça. »

 

 

« Elle ne cessa plus de regarder sa bouche seule désormais dans la lumière restante du jour.

-        De loin, enfermé comme il est, face à la mer, dans le plus beau quartier de la ville, on pourrait se tromper sur ce jardin. Au mois de juin de l’année dernière, il y aura un an dans quelques jours, vous vous teniez face à lui, sur le perron, prête à nous accueillir, nous, le personnel des Fonderies. Au-dessus de vos seins à moitié nus, il y avait une fleur blanche de magnolia. Je m’appelle Chauvin.

Elle reprit sa pose coutumière, face à lui, accoudée à la table. Son visage chavirait déjà sous l’effet du vin. »


 

« Aussitôt entrée, Anne Desbaresdes se cabra près de la porte. Chauvin se retourna vers elle, l’encouragea d’un sourire. Ils arrivèrent  à l’extrémité la moins en vue du long comptoir et elle but très vite son verre de vin comme les hommes. Le verre tremblait dans sa main.

-        Il y a maintenant sept jour, dit Chauvin.

-        Sept nuits, dit-elle comme par hasard. Comme c’est bon le vin.

-        Sept nuits, répéta Chauvin. »


« Anne Desbaresdes boit de nouveau un verre de vin tout entier les yeux mi-clos. Elle en est déjà à ne plus pouvoir faire autrement.

Elle découvre, à boire, une confirmation de ce qui fut jusque-là son désir obscur et une indigne consolation à cette découverte. »


 

« La patronne était bien à son poste, derrière sa caisse. Anne Desbaresdes parla bas.

-        La difficulté, c’est de trouver un prétexte, pour une femme, d’aller dans un café, mais je me suis dit que j’étais quand même capable d’en trouver un, par exemple un verre de vin, la soif… »


 

-       Je voudrais boire un peu  de vin, elle réclama plaintivement, comme déjà lésée. Je ne  savais pas que l’habitude  vous en venait si vite. Voilà que je l’ai presque, déjà.

Il commanda le vin. Ils le burent ensemble avec avidité, mais cette fois rien ne pressa Anne Desbaresdes de boire, que son penchant naissant pour l’ivresse de ce vin. Elle attendit un moment après avoir bu et, avec la voix douce et fautive de l’excuse, elle commença à questionner cet homme »

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25 septembre 2014 4 25 /09 /septembre /2014 11:15

L’effroi, égorgés ou décapités de sang-froid face au monde par des mains immondes des frères de sang, sans défense, paient, on  ne sait quel prix de leur vie.


Nous sommes touchés, horrifiés, mais au-delà des mots de compassion pour celles et ceux qui aimaient, connaissaient, appréciaient les innocentes victimes ou de révolte face à la barbarie de ces fronts bas imbéciles, seule l’intelligence du cœur constitue un rempart durable face aux obscurantistes.


Ne pas céder un pouce de terrain, ne pas dévier de notre trajectoire, marcher droit la tête dans les étoiles avec les poètes, faire front face aux faiseurs de sermons ineptes, ne rien lâcher sur le droit des femmes, sur la liberté de penser, ne rien concéder à la force brutale.


Résister !


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Le Djurdjura est d’une grande beauté, je le sais, j’ai vécu deux ans en Algérie, notre pacifique compatriote Hervé Gourdel y a été lâchement et sauvagement assassiné, les criminels ajoutant son nom à celui des journalistes américains enlevés en Syrie James Foley et Steven Sotloff et au travailleur humanitaire britannique David Haine.


Alors, pour lui, pour eux, loin des armes malheureusement nécessaires, des « on vous l’avait bien dit », ces quelques vers de Muhammad al- Nawaâjî :


« Des faiseurs de sermons épargne-moi le blâme


Fais tourner dans la nuit les coupes du moût-d’âme,

 

L’existence ne vaut que quand la pleine lune


T’arrive en pleine nuit chargée de l’astre diurne.

 

Honore son salut par ton acceptation,


Et par un sourire à son sourire réponds.


Va, verse-le-moi pur ; à la sainte eau évite


Que ton bras ne la mêle aux choses illicites,


Oublie le campement et embrasse un printemps


Qui des primes nuées est la sève,


Car la vie n’est qu’un somme, et les plaisirs du temps


Passent comme passent les rêves »

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25 septembre 2014 4 25 /09 /septembre /2014 00:09

J’adore les surprises et les cadeaux  qui très souvent vont ensemble.


À mon retour de Corse un colis plat, indice d’un grand livre, occupait le fond de ma boîte aux lettres. Comme j’achète mes livres en librairie je me dis c’est soit un envoi d’auteur, soit une agence de communication qui m’envoie une ode chantant les beautés d’un de ses clients.


Je dépiaute le paquet et je tombe sur le titre : Le Château de Cayx.


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Dans l’ascenseur mon petit GPS mémoriel s’agitait avant de se bloquer sur : tu as écrit une chronique sur le Château de Cayx et plus précisément sur Henri de Laborde de Monpezat, époux de la reine du Danemark et vigneron à Cahors.


Moteur de recherche du blog et la voilà la chronique du samedi 19 octobre 2013 « Rumeurs : une vigne à l’Élysée à l’image de la reine d'Angleterre qui a planté plus de 16 000 ceps en 2011 dans le parc de Windsor » link


« Votre Taulier lui préfère s’intéresser au sort d’un prince-consort, Français de surcroît, Henri de Laborde de Monpezat, époux de la reine du Danemark et vigneron à Cahors.  C’est en 1974 que le prince-consort a acheté  un vieux château du 15e siècle ainsi que 20 hectares de vignes dans sa région natale, située dans le sud de la France, le Château de Cayx.


Henri de Laborde de Monpezat connaît bien la viticulture, car son père possédait aussi un vignoble à Cahors : le Château Cayrou-Monpezat et avait fondé la coopérative locale. «J'ai suivi la viticulture avec mon père toute mon enfance. J'ai les mains paysannes ! »


La boucle était bouclée et c’est avec un grand plaisir que je remercie ceux qui ont eu la belle idée de me faire parvenir ce beau livre.


La Préface de SAR le prince consort Henryk de Danemark et 2 photos.


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24 septembre 2014 3 24 /09 /septembre /2014 00:09

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Confidences sur l’assiette chez Guy Savoy avec un verre garni d’un séduisant Lynch Bages 1980 entre, si je puis m’exprimer ainsi, « une revue bourgeoise, repue et bien élevée sous tous les rapports… » dotée d’abonnés genres toubibs ou notaires, qui lisaient « des articles sur les restaurants étoilés, les grands crus et les belles voitures et un mec, « gastronome approximatif qui qualifie la Vendée, dont sa femme est originaire, de « contrée sous-développée sur le plan culinaire. Ce qui est la stricte vérité.


Traduit en chair et en os c’est Elisabeth de Meurville qui en 1984, alors qu’elle publiait, dans Cuisines et Vins de France, une série d’interviews de célébrités : Michel Polac, Jack Lang, Claude Brasseur, Bernard Pivot, grâce à l’entremise du dessinateur Claude Serre, organise un déjeuner en tête à tête avec Pierre Desproges.


« À l’heure du petit café, à peine notée la recette du « pâté de sardines à la desprogienne », la journaliste que j’étais, surnageant péniblement dans le machisme ambiant qui régnait alors sur la table et à la cave plus encore qu’ailleurs, ne pouvait laisser partir cet homme qui préférait les fourneaux à l’établi et parlait de sa gourmandise avec tant de plaisir et de simplicité. Je lui proposai donc d’écrire une chronique pour notre mensuel. »


-         Pas le temps, trop de boulot…


Déception ! Mais la nuit portant souvent conseil, la pugnace Elisabeth de Meurville revient le lendemain à la charge et mets un marché en mains au Desproges :


-         Si vous acceptez cette rubrique, je vous paye en liquide… rouge ou blanc !

 

« Éclat de rire : c’était gagné ! »


L’aventure à durée à peine 1 an ça donne « Encore des nouilles »


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À consommer sans modération avec les illustrations des gus d’Hara-Kiri ... Cabu, Catherine, Charb, Luz, Riss, Tignous et Wolinski.


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Pierre Desproges ne mettait jamais d’eau dans son vin


« Comme il aimait le proclamer, «pour être gugusse, on n’en est pas moins bon vivant.» Et du goût, notre homme en avait, contrairement à d’autres : «le goût fait généralement défaut chez les masses populaires où l’on n’hésite pas à se priver de caviar pour se goinfrer de topinambours.» Ah les cuistres (de grenouilles). 

«C’est très important de bien manger. Personnellement, je me suis toujours méfié des gens qui n’aimaient pas les plaisirs de la table, expliquait-il avant d’ajouter que le manque de curiosité gastronomique et de jovialité culinaire va très souvent de pair, et pas seulement de fesses, avec un caractère grincheux, pète-sec et hargneux. » link

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