En feuilletant le Point que j'ai acheté pour grapiller le spécial Vins du sieur Dupont je suis d'abord tombé sur l'édito de FOG : le chemin de Damas de M.Hollande et j'avoue que je m'y suis totalement reconnu.
Vin & Cie, en bonne compagnie et en toute liberté ...
Extension du domaine du vin ...
Chaque jour, avec votre petit déjeuner, sur cet espace de liberté, une plume libre s'essaie à la pertinence et à l'impertinence pour créer ou recréer des liens entre ceux qui pensent que c'est autour de la Table où l'on partage le pain, le vin et le reste pour " un peu de douceur, de convivialité, de plaisir partagé, dans ce monde de brutes ... "
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En feuilletant le Point que j'ai acheté pour grapiller le spécial Vins du sieur Dupont je suis d'abord tombé sur l'édito de FOG : le chemin de Damas de M.Hollande et j'avoue que je m'y suis totalement reconnu.
J’aime l’eau fraîche.
Au Bourg Pailler celle du vieux puits était potable mais très étroit et très profond, et il fallait puiser l’eau au seau. Certes ça peut paraître bucolique aux écolos mais c’était fort pénible car il fallait outre les besoins domestiques abreuver les animaux. Comme le service d’eau, c’est-à-dire l’adduction au service de distribution d’eau, ne viendra que bien plus tard mon père décida donc de creuser un nouveau puits dans le jardin. Il fit venir un sourcier avec sa baguette qui détermina le lieu où la source affleurait. Ensuite mon frère Alain et un puisatier se mirent à l’ouvrage à la pioche et la pelle pour creuser le puits d’une circonférence de 4 à 5 mètres (je n’ai pas le compas dans l’œil mais le puits existe toujours j’irai vérifier lors d’un prochain passage à la Mothe-Achard). Lorsque la roche se révélait coriace le puisatier, avec une barre à mines, posait des explosifs et j’adorais vivre les préparatifs car j’avais le sentiment que nous étions des bandits de grand chemin. L’eau apparut vers 4 ou 5 mètres et c’est dans de la boue jaunasse qu’il fallut continuer de creuser. À la vue de cette soupe argileuse je me disais : « mais comment va-t-elle devenir claire ? ». Bref, lorsque la bonne profondeur fut atteinte nos deux larrons posèrent deux rails sur lequel ont façonna un plancher au-dessus du niveau de l’eau afin d’y installer la pompe électrique qui nous alimenterait en eau.
L’eau fut analysée : pas terrible mais potable, elle n’avait pas la pureté de celle du vieux puits et pendant tout un moment nous ne bûmes que celle que les femmes allaient encore puiser à la main. Aujourd’hui le vieux puits est enfoui mais je garde le souvenir du petit édicule en pierres sèches, du treuil en bois, du bruit de la chaîne sur la poulie métallique et du seau en zinc remplie d’une belle eau fraîche qui serait conservé dans des pots en grès dans l’ombre du cellier. Chez moi l’infâme piquette du pépé Louis se buvait coupée d’eau. Pour tout dire l’eau n’avait pas mauvaise presse. Normal ce fut la première boisson de l’homme. Alors pourquoi ce discrédit, et pas seulement chez les buveurs de vin ou de boissons alcoolisées ? Boire, comme le souligne Didier Nourrisson dans son livre Crus et cuites Histoire du buveur « c’est d’abord consommer une boisson alcoolisée. Cependant, les dictionnaires du XIXe siècle ajoutent le « buveur d’eau » et le qualifient de « personne qui ne boit que de l’eau ou du vin fort trempé. »
« Sirop de grenouille », « château-la-pompe », « jus de parapluie », l’eau suscite défiance et, pire, moquerie. « L’eau est un liquide si dangereux, aurait dit Alfred Jarry, qu’une goutte versée dans un verre d’absinthe suffit à la troubler. » On plaint le buveur d’eau, on se moque de lui, suscite la méfiance « j’ai toujours remarqué que les gens faux sont sobres, et leur grande réserve à table annonce assez souvent des mœurs feintes et des âmes troubles » déclare l’amant de la Nouvelle Héloïse. « La promotion du vin encourage le discrédit de l’eau. Les deux boissons se font la guerre. Le réquisitoire le plus féroce est prononcé par Baudelaire dans son livre Du vin et du haschisch (1860) lire ICI link
Les défenseurs du vin, qui pèsent alors très lourd politiquement aussi bien à la production que le lobby des marchands de vins et des limonadiers (qui sont alors des vendeurs de piquette), jouent sur du velours car l’eau ne vaut rien « Nous buvons 90% de nos maladies » déclare Louis Pasteur et son « le vin est la plus saine des boissons » qui sera exploité, et l’est toujours, ne faisait que tirer les conséquences des conditions déplorables de l’alimentation en eau des populations.
Didier Nourrisson note « Deux évènements viennent pourtant au XIXe siècle tempérer ce rejet de l’eau de consommation. Ils sont tous deux provoqués par les nouveaux soucis hygiénistes de l’État : il s’agit d’abord de la mise en place d’un réseau d’eau potable ; ensuite du développement des eaux minérales. Ainsi la célèbre Compagnie Générale des Eaux à partir de laquelle JM Messier voulut bâtir son empire en exploitant son trésor de guerre, l’ancêtre de l’actuelle Véolia est fondée par décret impérial le 14 décembre 1853. L’eau minérale en bouteille va prendre son envol avec Adolphe Granier à Vergèze dans le Gard qui obtient la propriété de la source des Bouillons en 1863 et en 1898, un médecin de Nîmes Louis Perrier, devient propriétaire de la source et commence à commercialiser son eau. Même processus avec Augustin Badoit qui « avait flairé le filon. En 1837, il rachète la source Fonfort à Saint-Galmier et se met à embouteiller de l’eau. »
Des empires industriels vont se bâtir sur l’eau du robinet et l’eau en bouteille, la Générale des eaux déjà citée, la Lyonnaise des Eaux… Danone avec son portefeuille de grandes marques françaises Évian, 1er exportateur mondial d'eaux minérales, Volvic, Badoit, La Salvetat et Nestlé avec 67 marques dont Vittel, Perrier, San-Pellegrino, Contrex et Quézac… Ironie de l’Histoire, Pierre Castel le leader du vin de table ajoutera pendant un temps à son empire, des eaux minérales Le groupe Castel, via son entité « eaux » baptisée Neptune, commercialisait Saint-Yorre, Vichy Célestins, Cristaline, Thonon, Courmayeur et la célèbre Chateldon. Avec un investissement initial limité (environ 122 millions d'euros), Castel a été propulsé n°3 du marché de l'eau en bouteille. Depuis, il a conforté sa position pour détenir aujourd'hui près de 22 % de part de marché. En clair, vendre de l’eau est bien plus profitable que de vendre du vin. C’est la revanche des hydropathes, les addicts de l’eau, et des hydrophiles que de voir toutes ces filles se balader avec leur bouteille d’eau dans leur sac !
Pour la deuxième année de suite, les industriels des eaux minérales naturelles ont vu leur marché progresser de 2,8% en 2011 en France. Après plusieurs années de forte baisse, et un repli en volume de 6% en 2007 et 2008. Après +2% de 2010 le marché a cru de +6% en 2011 en France avec 5,5 milliards de litres dont 4,5 milliards de litres d’eau plate nature.
5,2 milliards de litres en bouteille ont été vendus en France en 2008, soit 1,6 milliard d'euros, selon des données du cabinet ACNielsen.
La France est aujourd’hui le troisième producteur européen derrière l’Allemagne et l’Italie : en 2004, en Europe, les Italiens devant les Américains avaient une consommation d'eau en bouteilles équivalente à 184 litres par an et par personne. Les Français, 145 litres.
Le Français sont donc des buveurs d'eau...
Je plaisante à peine. Ce clivage violent qui a souvent au début du siècle transformé le buveur d’eau en militant anti-alcool comme le note Didier Nourrisson « Son choix se porte sur le rejet des spiritueux ou celui de tous les alcools ; il devient abstinent ou tempérant, un peu comme dans le monde de l’alimentaire coexiste les végétariens et les végétaliens. » Ils serviront de bases aux « sociétés de tempérance » venues des USA, œuvre des médecins et des quakers. Mais « le modèle américain s’exporte bien, excepté en France. Au pays du vin, les pourfendeurs de l’alcool n’ont pas bonne presse et agissent en ordre dispersé. »
C’est le traumatisme de la Commune en 1871 qui va tout déclencher « l’association antialcoolique est une entreprise de moralisation nés de la grande peur sociale. Les écrits qui dénoncent la férocité et la sauvagerie des Communards sont très nombreux. Ainsi le Dr Jolly, fondateur de la Société Française contre l’abus du tabac et membre de la Société Française de Tempérance écrivait dans le Bulletin de l’académie de Médecine le 25 juillet 1871 « sans la double ivresse alcoolique et nicotinique, sans l’exaltation toute fébrile, toute frénétique qui l’accompagne, aucun peuple du monde n’aurait pu commettre les cruels attentats, les horribles saturnales dont nous avons été témoins ; aussi pour les concevoir, il fallait tout le génie des enfers, il fallait pour les accomplir toutes les fureurs, toute la rage de l’ivresse. »
Le monde médical, sensibilisé à la question sociale, va monter en première ligne. La Société Française de tempérance (SFT) ouvre sa première AG le 12 mai 1872. « Les premiers membres de la SFT ont pour noms Louis Pasteur, Claude Bernard, le baron Haussmann, Emile Littré ou Sir Richard Wallace (mécène anglais qui a fait ériger à Paris la cinquantaine de fontaine qui portent son nom afin de lutter contre l’alcoolisme en permettant aux pauvres d’accéder à l’eau potable NDLR). Aucun n’est sans doute buveur d’eau, mais tous entendent bien faire rendre gorge à l’alcool. »
Cette chronique qui doit son origine et son contenu au livre de Didier Nourrisson a un double objectif : tout d’abord que ceux qui écrivent sur le vin en fasse leur livre de référence ce qui leur évitera d’écrire tout et n’importe quoi sur le sujet de la lutte contre l’alcoolisme ; ensuite pour que si nous, les gens du vin, souhaitons vraiment faire avancer notre juste cause face aux tenants d’un pur prohibitionnisme qui ne dit pas son nom, nous tenions compte de tous les aspects du dossier qui ne se résume pas au simple argument du vin partie intégrante de notre civilisation. Il l’est mais il n’est pas que cela puisqu’il est aussi une boisson alcoolisée de grande consommation et s’en tenir à jouer du violon avec les grands vins ou les vins d’auteur ne suffit pas à convaincre l’opinion publique très sensible aux arguments santé des blouses blanches…
A bientôt sur mes lignes pour poursuivre ce regard historique…
« Souvenirs, souvenirs… » chantait Johnny dans les années 60… Les miens remontent à 2003 avec les bouffons bios de Montreuil link C’est à Montreuil, au temps héroïques, bien avant que les petits loups et petites louves se passionnent pour les vins nus, alors que les maîtres de la vigne costume-cravate méprisaient disaient-ils ces traîne-savates, que j’ai rencontré pour la première fois Virginie Maignien, qui n’était pas encore la compagne de Patrice Lescarret, mais tenait avec son sourire, ses beaux yeux et sa disponibilité, la table du sémillant et déjà bedonnant Francis Boulard. Le blond Baudouin, lui, était déjà venu me faire la cour sitôt mon rapport avec sa bande de vignerons dans nos appellations. C’était le bon temps de l’union loin des egos. link . Le Monde citant le regretté René Renou qualifiait le Baudouin de José Bové du vin. Nous nous caillons grave les glaouis dans des lieux improbables mais c’était le bon temps que les jeunes ne peuvent pas connaître.
En ces travées en ce temps-là votre cher Taulier ne croisait ni ceux qui font des guides, ni ceux qui ont pris le train en marche quand celui-ci passa de l’omnibus à la version TGV. À tout pécheurs miséricorde et les ouvriers de la 25e heure s’ils accomplissent de la belle et bonne ouvrage sont les bienvenus sur mon espace de liberté.
Donc les temps changent. La dernière livraison du Guide Bettane&Desseauve des Vins de France sélection 2014 accordent, selon le système de notation de rien à 5 (voir ci-dessous) mes amis Virginie, Patrice et Patrick se hissent au niveau 3 soit « une production de haute qualité, pouvant servir de référence dans son secteur. »
En plus, dans l’équipe de B&D il y a un jeune homme : Yannick Burles que j’avais remarqué depuis fort longtemps au temps de monoprix. Il faisait partie de ma petite bande de dégustateurs qui suppléait mes insuffisances notoires. C’est un fou de vin, passionné mais méticuleux et exigeant. Il se forme en ce moment du côté de Beaune pour devenir vigneron dans sa Provence natale. Bonne chance Yannick et à bientôt du côté de tes vins...
Chez Causse Marines le Préambules de mes premières amours est devenu Raides Bulles et je suis d’accord avec la fiche B&D « les arômes de fruits rouges sont gourmands mais l’équilibre demi-sec n’a pas le caractère apéritif de la cuvée Préambulles. Il visera un public plus large. Moins de sucre constituerait sans doute une piste de réflexion. » Je ne suis pas très sucre Patrice.
Chez le père Baudouin de Chaudefonds-du-Layon, le Cornillard 2010 Anjou « c’est le 2010 du secteur qui a le plus d’à-propos », t’as pas besoin de tes lunettes Lindberg Patrick pour lire les compliments, tout arrive à qui sait attendre.
Pour le Savennières 2010 je trouve le commentaire de B&D très Baudouin guide du Pouss « Baroque en attaque, ce savennières prend de la verticalité en milieu de bouche et affirme sa race en finale. » Putain 16,5/20 Patrick, ça s’arrose !
La première rencontre entre Natacha Polony, elle était responsable des pages éducation à Marianne, et Périco Légasse au siège du magazine, se solda selon ce dernier par une prise de bec à propos du peuple basque et un jugement interrogatif qui se voulait sans appel « Mais c’est qui cette connasse… ? » Résultat, un mariage et 3 enfants.
Entre Ophélie Neiman, dites Miss Glou-Glou, et votre Taulier, en mai 2010, ce fut du même tonneau à propos de la volonté de celle-ci de « généraliser les crachoirs au restaurant »
« Alors je vous soumets la proposition, pas très politiquement correcte en temps de crise, j’en conviens: et si, plutôt que de vouloir freiner sa consommation de vin et faire de la patrie du vin un peuple de buveurs d’eau, on prenait l’habitude de cracher?
Nous serions tous gagnants dans l’histoire, vignerons, restaurateurs, sommeliers, usagers de la route… seul le guide du savoir-vivre de N. de Rothschild y trouverait à redire. Encore que, avec ma leçon du mois dernier pour cracher avec élégance, on est paré. »
Comme vous vous en doutez la moutarde me monta violemment au nez et j’apostrophai la néophyte qu’était Ophélie avec une méchanceté bien inutile, dans le genre vieux con qui donne la leçon. La chronique existe toujours mais je ne vous donnerai pas le lien car ce ne serait que du réchauffé. Depuis, Ophélie et moi ne nous sommes pas épousés, elle avait mieux à faire avec un charmant jeune homme, et bien évidemment nous n’avons pas eu, comme Natacha et Périco, des enfants. Nous sommes simplement devenus bons amis de la Toile.
Ophélie fait partie des rares blogueurs et blogueuses qui travaillent vraiment leur sujet, c’est une vraie chroniqueuse devenue, contrairement à moi, une excellente dégustatrice. Je ne vais pas la couvrir de fleurs car elle n’en a nul besoin. C’est une référence pour les petits louves et les petits loups qui veulent se mettre au vin car elle sait s’adresser à eux, avec leurs mots, leur sensibilité, sans tomber dans un lourd pédagogisme techniciste. C’est léger mais documenté. C’est ludique mais gentiment sérieux. C’est complet sans être bourratif. Tout ce que je ne sais pas faire car je suis un vieux ramier non révisé.
Ophélie a fait un warm up fin 2012 avec « Le vin pour ceux qui n’y connaissent rien ». link Elle affichait d’entrée son ambition : « Ce petit livre vous donnera les bases pour bavarder avec un vigneron ou un sommelier, les mots pour briller en société, l’assurance d’un roi pour choisir un vin sur une carte. En bref, il vous conférera la classe internationale devant un verre. » et moi je me disais « quand t’étais petit mon ami t’aurais bien aimé avoir le p’tit bouquin d’Ophélie en mains pour y connaître quelque chose sur le vin. » Ton premier vin fut la piquette du pépé Louis pleine de fleurettes que tu allais tirer à la barrique dans une cave sombre pleine de toiles d’araignée. Avec de l’eau fraîche ça avait son charme mais le premier vin commercial tu as acheté, une fois marié, c’était un VDQS Saint Georges d’Orques rue de Tolbiac. Bon, tu ne vas pas continuer de nous raconter ta vie ce serait chiant. Mieux vaut pour vous goûter au plaisir des notes de lecture du « NEIMAN » qui déverrouille les neurones gustatifs de nos ignares têtes blondes.
Aujourd’hui elle récidive rien que pour embêter Taubira et le beau Manuel en nous servant « Le Vin c’est pas sorcier » chez Marabout 19,90€. C’est un livre qui tient debout, jaquette cartonnée, d’un format agréable à manier. Un beau livre à offrir dans les sabots de vos loupiots. Mais, ce n’est pas qu’un beau livre que l’on pose sur une étagère pour faire joli c’est de l’Ophélie. Du sérieux, du solide, elle a dû suer sang et eau mais, cerise sur le gâteau, c’est aussi joyeusement illustré par son compère Yannis Varoutsikos. Excellent duo. Le mieux pour votre Taulier c’est de vous faire partager son enthousiasme par le choc de quelques photos.
Le choix de la première photo n’a rien d’innocent, je ne suis pas un perdreau de l’année mais du genre vieux con amendé, nature quoi… pas sulfureux pour deux sous… l’équivalent d’un vin nu comme dirait ma copine Gabrielle… Le choix des autres photos ne l'est pas non plus, y'en a pour Michel, Eva, Vincent, Antonin, Guillaume et Luc...
L’hypocrisie est une attitude morale par laquelle on exprime des sentiments, des opinions que l'on n'a pas ou que l'on n'approuve pas. « L'hypocrisie est l'hommage que la vérité paie à l'erreur. » George Bernard Shaw
« Boire du vin et étreindre la beauté Vaut mieux que l'hypocrisie du dévot. » Omar Khayyâm
« L'hypocrisie est un hommage que le vice rend à la vertu. » François de La Rochefoucauld
Bien plus qu'un manque de sincérité, l’hypocrisie exprime une absence de loyauté et de droiture. Comme le menteur l'hypocrite parle contre sa pensée mais il le fait avec hauteur, en se drapant dans la rigueur supposée de sa position, pour en tirer un profit immédiat.
Lu aujourd’hui sur le Net :
1- [Check-list] du Monde du mardi 10 septembre 2013
Erratum : en cas de duel FN-PS, Fillon n'a pas conseillé de voter « pour le moins sectaire », mais « pour le saint-nectaire ». D'accord, ça ne veut rien dire non plus, mais ça sent moins mauvais.
2- Le Groupe 1855 rebaptisé « Héraclès »
3 Septembre 2013 – Groupe 1855 rebaptisé Héraclès – COMMUNIQUE DE PRESSE
Groupe 1855, annonce aujourd’hui sa volonté de se rebaptiser en « Héraclès ». « Ce changement de nom est à la fois une nécessité et une opportunité » déclare Emeric Sauty de Chalon, Président.
« Une nécessité, car le groupe possède aujourd’hui quatre marques distinctes – 1855, ChateauOnline, Cave Privée et les Caves de la Transat -, chacune avec ses racines, ses perspectives et son autonomie de fonctionnement, et il n’y avait pas de justification à ce que l’une des marques soit plus mise en avant que les autres au niveau de la dénomination du groupe ».
« Ce changement est également une opportunité de dissocier la vie des marques – leurs produits, leurs clients, leurs tensions opérationnelles ponctuelles et leurs initiatives de développement – de la communication stratégique, financière et juridique d’un groupe coté en Bourse ».
« Nous avons choisi comme nom « Héraclès », car ce héros grec a vécu un grand nombre d’aventures, de difficultés et d’exploits, et que ses voyages aux allures d’épopée raisonnent parfaitement avec celle que nous vivons dans l’univers du vin depuis la création de notre groupe en septembre 1995 ».
Pour acter ce changement de nom, le conseil d’administration a convoqué une assemblée générale qui se tiendra le 19 septembre 2013, à Paris. » lire ICI link
3- Le taulier est désespéré par la défaite de la Belgique contre la France
photo AFP
Étant placé sous la tutelle linguistique de la triplette belge : Luc Charlier, Maurice Grevisse, Jacques Verpoorten et l’unique et irremplaçable Roger Feuilly je sens la belgitude me gagner. Donc ce matin c’est avec une profonde tristesse que j’ai appris que la Belgique venait d’être battue 82 à 65 par une France aux deux visages.link Normal, la France et les Français ont toujours deux visages c’est pour cela qu’ils deviennent de plus en plus chiants… Sam van Rossom le meneur de la Belgique le dit «On a fait vraiment une belle première mi-temps, ensuite on en a chié. »
Elle est comme ça Catherine, généreusement obstinée, c’est une fille de par chez moi qui ne s’en laisse pas conter et qui n’a pas sa langue dans sa poche. Ça je le sais depuis le jour où sur la place de l’ancienne comédie de Montpellier, à la terrasse d’un café, bloc sur table, face à mon fichu rapport abondamment surligné, elle m’avait pendant plus de 2 heures « asticoté ». Pas question de prendre la tangente, de lui faire prendre des vessies pour des lanternes : sport où excellent les grands mamamouchis de sa région d’adoption, il me fallut jouer cartes sur table, sans biaiser. Sur le chemin du retour je me disais « comment va-t-elle reproduire ce long entretien ? Je n’en menais pas large car, sans vouloir médire, la plupart des journalistes que j’avais rencontrés ne comprenaient rien au film. Nous voguions encore dans un univers de haute autosatisfaction. Au final, la marque de fabrique de Catherine : l’honnêteté intellectuelle et le professionnalisme.
Que de fleurs me direz-vous ? Ne vous plaignez pas j’en envoie si peu. Et pour mettre sur le bouquet du papier soie : Catherine écrit bien, donc elle écrit chaque semaine de belles revues de presse que je ne peux plus lire depuis que Vitisphère à dessein m’en prive et aussi des livres. De beaux livres, le premier en 2011 « dans les vignes » au Rouergue link qui était la chronique de sa reconversion et puis, comme je l’ai écrit lundi dernier, voici son nouveau petit dernier, qui ne sera pas j’en suis sûr son dernier : « Recettes de ma vigne » au Rouergue toujours.
Pour ne rien vous cacher, je ne prise guère les livres de recettes, ça bride ma créativité de cuisinier qui peut être attesté par mes copines du Net. Mais au Rouergue, ils ou elles sont fort(e)s, ils ou elles cultivent un bon filon : les vigneronnes. Ça a commencé par le livre d’Isabelle Guichard « Recettes de vendangeurs »link et voilà notre Catherine qui s’y colle aussi en duo.
C’est du beau dans la forme, c’est important la mise en livre – je n’ai pas écrit la mise en plis – car ça donne envie. J’aime le beau, pas le clinquant, le lisse et le glacé, mais ce je ne sais quoi qui est la vraie distinction. Comme disait ma couturière de mère « un rien l’habille » Donc ce livre est d’une belle sobriété qui donne l’envie de manger ; pas de déguster du bout des lèvres quelques petites « bechées » mais d’atteindre une douce satiété. Et puis, il y a les textes de la Catherine – je n’ai pas écrit la grande Catherine car en ces temps de Poutine ça n’est pas de saison – de la belle ouvrage comme le disait mon pépé Louis qui poussait des hurlements face à un sillon genre épris de boisson. Mais, il ne faut pas que je tire toutes les « bernes » sur la Catherine car c’est une œuvre à 4 mains et, comme dans une cuisine ce que fait la main est capital, je me dois de rendre hommage à la femme de l’art Anne-Sophie Thérond.
Donc achetez ce livre pour l’offrir à vos petits loups et petites louves ça vous évitera de manger des steaks hachés surgelés avec de la purée Mousseline. C’est 18 € au Rouergue www.lerouergue.com
Mais nous n’allons pas nous quitter comme cela ça vous défriserait. Oui notre Catherine « elle coiffe ses vignes ». Quand j’ai lu cette déclaration mon esprit vagabond a de suite connecté avec le merveilleux film de Patrice Leconte « Le Mari de la coiffeuse » où Antoine, petit garçon amoureux, rêve d'épouser une coiffeuse. Il se rend donc au salon de coiffure le plus souvent possible pour un jour, par hasard, il découvrir la coiffeuse de ses rêves dans un petit salon de coiffure de province. Alors, Antoine qui a épousé la coiffeuse, passe ses journées dans le salon. Il est devenu le mari de la coiffeuse. Amour passionnel avec un Jean Rochefort absolument délicieux. Plus dans la tendance du temps avec le foot, dans l'argot du ballon rond, les « coiffeurs » sont les remplaçants, les coiffeurs sont ceux qui attendent de coiffer les titulaires, c'est-à-dire de prendre leur place. Enfin, dans le plus pur style de Frédéric Dard, le coiffeur c’est le merlan « Quand le perruquier met de la poudre de riz à son client, il l'enfarine comme le merlan avant d'être mis dans la poêle à frire. Ce nom a été donné aux perruquiers quand il était d'usage de porter de la poudre dans les cheveux : les coiffeurs en étaient couverts et ressemblaient à des merlans roulés dans la farine. »
Tu fais quoi dans les vignes ?
Tu coupes ?
Je coupe ?
« … Ce qui est coupé est coupé. Il n’y a guère que les ongles et les cheveux que l’on coupe et qui repoussent. Depuis que Dalila a rasé la chevelure de Samson, manière elliptique de dire qu’elle lui a coupé les couilles, on coupe aussi les cheveux, parfois en quatre. Mais il serait plus exact d’employer, comme pour les vignes, le verbe tailler. Souvent quand je taille les vignes me vient l’idée que je les coiffe. Je commence par leur tirer les cheveux. C’est ce à quoi me fait penser le geste de rassembler en poignée les sarments de la main gauche et les raccourcir afin d’y voir clair. Puis je regarde la physionomie de la souche, j’observe l’équilibre de son port, la vigueur des bois, les taches éventuelles, la régularité de l’espacement entre les bourgeons, les pampres qui peuvent faire de nouveaux bras. La vigne aussi porte les marques du millésime, et nous celles de l’âge. C’est seulement cette inspection faite que je positionne la lame du sécateur à l’angle qui laissera la plus petite plaie de taille et que d’un coup net je ramène le bois à un ou deux bourgeons. Souvent je négocie, puis je m’écarte d’un pas pour voir l’œuvre accomplie, comme on jette un œil au miroir, je raccourcis encore un peu si nécessaire et, satisfaite, pense, parfois tout au haut, après tout il n’y a personne pour m’entendre dire ce genre de connerie : « Te voilà bien coiffée ».
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