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10 novembre 2015 2 10 /11 /novembre /2015 06:00
Deux sculptures en biscuit du XVIIIe siècle, représentant Madame de Pompadour en sphinge;  Circa 1780. Photo Artprice
Deux sculptures en biscuit du XVIIIe siècle, représentant Madame de Pompadour en sphinge;  Circa 1780. Photo Artprice

Deux sculptures en biscuit du XVIIIe siècle, représentant Madame de Pompadour en sphinge; Circa 1780. Photo Artprice

« Qu’importe le flacon pourvu qu’on est l’ivresse ! »

 

« L’habit ne fait pas le moine… »

 

« Si derrière toute barbe il y avait de la sagesse, les chèvres seraient toutes prophètes. »

 

Chacun sait que l'apparence peut être fausse, qu’elle peut tromper les gens, et pourtant quel individu n’est pas sensible au maquillage, à la façon de se vêtir, de se coiffer, de se mettre en scène pour séduire…

 

Séduction vient du latin se ducere, qui signifie conduire à l’écart ou amener à soi.

 

Séduire, c’est tirer quelqu’un à l’écart du groupe avec lequel il se confondait, le sélectionner, le persuader qu’il est unique, remarquable, et qu’il a été remarqué.

 

Ceci dit, la séduction opère de deux façons différentes, voire opposées : de façon active, quand une personne cherche à s’imposer à une autre par des moyens qui vont de la manipulation violente à la persuasion douce; de façon passive, quand quelqu’un cherche à attirer une personne vers soi ou, comme le dit le langage populaire, à « la prendre dans ses filets ».

 

La manière active est qualifiée de virile, la seconde de féminine. Séducteur d’un côté, séductrice de l’autre.

 

Comme on n’attrape pas des mouches avec du vinaigre depuis la nuit des temps les commerçants ne se privent pas d’appâter le chaland pour le prendre dans leurs filets. La réclame autrefois, puis la publicité, le marketing, le packaging, le merchandising… depuis l’irruption de la société de consommation, se veulent des outils de séduction.

 

Dans le vin, depuis qu’il est vendu très majoritairement en bouteilles, l’étiquette, la forme de la bouteille, son poids, son habillage, sont des instruments de séduction et de différenciation. Les naturistes ne s’en sont d’ailleurs pas privé, leurs étiquettes se veulent, et sont parfois, transgressives.

 

Brigitte Lahaie sur une étiquette - AIA/Rue89

 

Alors permettez-moi, à propos de l’étiquette, et plus particulièrement celle de la cuvée La Pompadour 2013, de la coopérative emblématique d’Embres&Castelmaure, de jouer un moment sur les mots.

 

Au temps de la Pompadour « les femmes abusaient du rouge… il devait être plus rouge à la cour qu’à la ville, au point que « l’on avait peine à voir les yeux ». « Ce rouge, qui semble vouloir être naturel, est une vraie ridiculité », reproche une mère à sa fille. »

 

« Mais il était de mauvais goût d’en mettre le matin, excepté en habit de cour. La jeune Infante qui venait épouser le Dauphin, reçue en France par ses dames trop fardées, envoya demander au Roi « la permission de mettre du rouge », afin d’être au diapason pour les fêtes des noces.

 

Quant aux mouches, c’était le point final du maquillage, il ne pouvait être question de les oublier.

 

Que de fastidieuses règlementations pour se plier aux usages ! On quittait les fleurs avant l’âge de 30 ou 35 ans ; on prenait une coiffe noire à 50 ans. »

 

« Les négligés à la Pompadour dont les formes sont telles qu’ils ressemblent aux vestes à la turque, pressent le col, et sont boutonnés au-dessus du poignet ; ils sont adaptés à l’élévation de la gorge et collent juste sur les hanches, rendant sensibles toutes les beautés de la taille, en paraissant vouloir les cacher. »

 

Henrielle Vannier étiquettes et élégances au temps de Madame de Pompadour

 

Comme certains l’ont peut-être compris ma chronique de ce matin est une fable qui met à mal l’ego des faiseurs de beaux plumages lorsqu’ils veulent faire accroire que le succès d'un vin est le fruit de leur seul talent. Le vin, et la manière de le faire, compterait pour du beurre ou presque

 

Face à une telle fatuité l’alternative est simple : soit ils nous bourrent le mou en nous vendant de la soupe pas fraîche, soit ils expriment avec un réel talent le travail et la sueur d’une poignée de vignerons…

 

Mon pluriel est bien singulier mais ce serait faire trop d’honneur que de personnaliser en effet « Les cimetières sont remplis de gens qui se croyaient indispensables. »

 

Dansla vie il faut savoir tirer sa révérence avec élégance, assumer le passé, ne pas le renier, le travestir, jouer les martyrs, la vie des hommes n’est jamais un long fleuve tranquille et dans toute rupture chacun porte sa part de responsabilité. La belle aventure humaine du petit village du fin fond des Corbières n'a pas soudain basculé dans un obscur kolkhoze du seul fait d'une rupture brutale. 

 

Pour ma part, je ne vois pas au nom de quoi je renierais mes amitiés anciennes. Chacun sa route, chacun son chemin...

 

Cette chronique est le pur fruit du hasard. Jeudi soir dernier de passage à Bottles , un bar à vin de la rue Sainte Anne, pour y déguster des huîtres de Bretagne , je suis tombé nez à nez avec La Pompadour 2013 dans ses nouveaux atours.

 

 

J’ai acheté 11 euros et j’ai chroniqué.

 

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9 novembre 2015 1 09 /11 /novembre /2015 06:00
Lydia et Claude Bourguignon apôtres de la vie des sols  lanceurs d’alerte depuis 25 ans et nous que faisons-nous ?
Lydia et Claude Bourguignon apôtres de la vie des sols  lanceurs d’alerte depuis 25 ans et nous que faisons-nous ?

Je suis un ignorant et pourtant la terre, son labour, d’abord avec la charrue Brabant de mon pépé Louis tirée par sa paire de bœufs blancs, puis celle de mon père : la charrue Bonnel tractée par son SFV, fait partie de mon ADN. À l’École d’Agriculture de la Mothe-Achard on m’a enseigné les grands principes de l’agronomie mais, je l’avoue humblement, à partir de là j’en suis resté aux images de mon enfance d’une terre vivante où grouillaient les hachets (les vers de terre).

 

Oui, j’avoue que pendant fort longtemps je n’ai eu aucune conscience des ravages sur la vie du sol lui-même de la nouvelle agriculture productiviste.

 

Mon souci de consommateur était de trouver des produits bons et sains et de préserver la qualité des eaux.

 

Lorsque Lydia et Claude Bourguignon ont pris la tangente de l’INRA, en 1990, j’étais aux manettes au 78 rue de Varenne mais les échos de leur combat ne sont pas remontés jusqu’à nous. Responsabilité partagée entre ceux qui tenaient les manettes de la recherche agronomique et nous-même trop préoccupés par le quotidien chahuté du Ministère de l’Agriculture.

 

Et puis pour moi vint le temps, à la fin des années 2000, de me pencher sur le devenir des vins français face au défi des vins du nouveau monde. À la page 23, de mon rapport éponyme j’énonçais :

 

Les 4 objectifs du « Nouvel Elan des Vins Français pour 2010 »

 

Et le premier était a) devenir leader en matière de pratiques respectueuses de l’environnement...

 

Là encore, dans le grand débat qui s’est instauré autour de René Renou et du groupe stratégique, cet objectif ne reçut qu’un accueil poli mais non suivi d’effets.

 

La responsabilité de ce grand silence doit être prioritairement portée par le conservatisme des grands maîtres du vignoble, que je dénommais les grands mamamouchis, et par la frilosité des pouvoirs publics.

 

Mais, il en est une autre, qui ne doit pas être esquivée, celle de ceux qui aujourd’hui se qualifient « d’interface et de passeur » et cherchent, disent-ils, «à transmettre à tous les viticulteurs soucieux de continuer l’histoire passionnante de nos grands vins.» La presse du vin, les grands dégustateurs le nez rivés sur leur verre, étaient aux abonnés absents.

 

Il est des temps où les combats sont courageux, d’autres, lorsque vient la célébration de ces combats, plus confortables.

 

J’étais présent à Dijon lorsque Lydia et Claude Bourguignon ont fêté le 25e anniversaire de leur laboratoire. Attentif, j’ai pris des notes, nous étions entre nous, des convaincus, voire des militants, et il était réconfortant d’entendre témoigner les ouvriers de la première heure, tel ce vigneron bourguignon, assumant les choix d’après-guerre tout en exprimant avec la chaleur de son cœur son engagement pour redonner un sens à sa vie de paysan-vigneron et transmettre une terre vivante à ceux qui lui ont succédé.

 

Comme l’a justement souligné Claude Bourguignon dans son introduction « nous ne sommes qu’une partie de la solution » et, par-delà l’émotion d’un bel anniversaire, ce qui est en jeu c’est d’élargir le cercle des convaincus, de passer du statut de minoritaire à celui de modèle de référence.

 

C’est un défi d’importance face à un bloc solidement ancré sur un syndicalisme peu enclin à abandonner des pratiques qui ont structuré tous les outils : techniques, financiers, commerciaux… mis en place par eux.

 

Le pouvoir politique, quel qu’il soit, est peu enclin à ouvrir de nouveaux fronts si le rapport des forces reste aussi disproportionné. Les bonnes intentions se diluent dans le quotidien d’une société qui n’assume pas ses contradictions. Lors de la dernière manifestation parisienne des « agriculteurs » les gros tracteurs qui ont envahi Paris ont été chaleureusement applaudis. 

 

Le combat des époux Bourguignon, et de bien d’autres, ne prendra de l’ampleur que si le consommateur-citoyen change radicalement ses pratiques d’achat. À trop charger la mule des politiques on se trompe de cible : si l’opinion publique inverse ses comportements, croyez-moi ils galoperont derrière elle.

 

Et c’est là que le bât blesse, que la partie est loin d’être gagnée !

 

Les minorités agissantes ont, souvent à juste raison, une propension à dramatiser, mais cela ne suffit pas à inverser la tendance d’une consommation qui a perdu ses repères comme l’écrit Géraldine Meignan dans les réseaux de la malbouffe : « Autrefois, tout était simple. Ou presque. L’approvisionnement venait d’un écosystème local et diversifié et le consommateur avait une relation sinon avec l’agriculteur, du moins avec le commerçant. L’urbanisation s’est accompagnée de la dilution du lien social entre les producteurs, les aliments et les consommateurs. Le chemin entre le champ et l’assiette est devenu interminable, avec des filières industrielles d’approvisionnement étirées impliquant des producteurs, des traders, des grossistes et des sous-traitants répartis aux quatre coins du monde. La mondialisation des échanges, la banalisation des produits issus de l’agriculture et de l’élevage qui met les denrées alimentaires au rang de matières premières soumises aux lois du marché, la standardisation de l’industrie alimentaire, font que nous ne savons plus ce que nous mangeons. »

 

« En moins de vingt ans, la mondialisation a profondément modifié ce que nous mangeons. Les plats surgelés, le poisson, les légumes en conserve mais aussi les produits « bio » et les compléments alimentaires ont rejoint les téléphones portables et les écrans plats dans la liste des produits low cost importés d’Asie. Des conteneurs de nourriture affluent chaque jour sans relâche aux portes de l’Europe. Année après année, l’industrie agroalimentaire va chercher toujours plus loin et toujours moins cher des produits qu’elle trouvait autrefois à sa porte. »

 

C’est la triste réalité et ne pas aimer la réalité ne change pas la réalité, on ne fera pas s’inverser la tendance des modes de consommation avec simplement de bonnes intentions ou des appels au repli sur soi.

 

Les agriculteurs, les éleveurs, les vignerons seront d’autant plus incités à se défaire d’un système qui les ravale au rang de fournisseur de minerai, en concurrence avec l’ensemble des producteurs du monde, pour une poignée de grands groupes agro-alimentaires fournisseurs d’une forme de distribution qui privilégie le prix, s’il trouve en face d’eux une demande capable de valoriser leurs produits.

 

Si c’était simple ça se saurait.

 

Alors que faire ?

 

J’ai tenté d’y répondre dans une chronique récente « et si, au lieu de continuer de vous la jouer le bon, la brute et le truand, vous demandiez aux autres de décrocher la lune ?» 

 

Anselme Selosse nous a dit « à l’école d’agriculture on m’a appris à maîtriser, à dominer la nature, à exploiter mon sol… J’étais un colon dominateur qui ne respectait pas les indigènes… »

 

Nous les consommateurs nous sommes tous de grands prédateurs mais nous sommes si loin de la nature que nous nous réfugions dans une rhétorique bien commode, confortable : tout ça c’est la faute au Système, alors que nous sommes aussi un maillon, aussi petit soit-il, de ce système…

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8 novembre 2015 7 08 /11 /novembre /2015 07:00
CHAP.15 opération Chartrons, et si Nicolas Sarkozy devenait le Premier ministre de François Hollande ?

« Malgré nos différences, il m’a aidée à me structurer, en ignorant tout de sa tendre épouse, sans jamais poser la moindre question embarrassante ni faire couler la moindre larme. Peu de gens ont cette faculté de ne pas fouiller l’âme de l’autre. Chez beaucoup, cette propension frôle le viol. Edgar m’aimait sans raison, à la folie. Jamais je n’ai pu comprendre, même après quarante années de mariage, la raison de cet engouement stupéfiant. J’aimerais vous dire que j’étais d’une beauté saisissante, mais ce n’était pas le cas. Il est très difficile de se juger physiquement lorsque l’on a du mal à accepter sa féminité. Ce fut de tout temps l’un de mes principaux problèmes. La glace me renvoyait une image transformée par mes inhibitions, à la manière de l’un de ces miroirs déformants de fêtes foraines. »

 

Mon respect pour l’intimité de l’autre est, et a toujours été, sans faille, je ne pose jamais de question mais je suis accueillant à ce que l’être aimé veux bien me confier. M était une taiseuse, fermée, fière, grand oiseau blessé, sauf lorsqu’elle avait picolé et qu’elle s’épanchait ; L est volubile, légère, va, vient, revient, je ne sais rien d’elle et ça me va bien. L sera une hôtesse idéale, indépendante, hors le marigot, son charme jouera à plein. J’ai dressé mon plan de bataille, elle l’a approuvé sans réticence, ça l’amuse.

 

En attendant de le mettre à exécution je continue d’analyser au plus près la situation.

 

« Les sondages pour la primaire Les Républicains sont parfaitement bidons », assurait ainsi le politologue Thomas Guénolé dans un entretien au Figaro, en août dernier. Il soulignait à juste raison que « les instituts de sondage ne peuvent pas connaître la sociologie du futur électorat ». Ces enquêtes ne peuvent pas, par définition, prendre en compte d'autres paramètres de taille : la campagne électorale, l'évolution de l'actualité de chaque candidat, la perception évolutive des futurs électeurs.

 

Qu’est-ce qui peut faire bouger les lignes ?

 

Comment les deux outsiders que sont Bruno Le Maire et François Fillon peuvent-ils grappiller des points au détriment des deux favoris qui se situent très hauts dans les fameux sondages ?

 

Commençons par le gendre idéal Bruno Le Maire. Il peut se targuer d’avoir déjà créé la surprise, en novembre 2014, lors de l'élection du président de l'UMP, en frôlant la barre des 30%, empêchant le revanchard de s’octroyer un score de République bananière, un petit 64,5% des voix, soit 20 points de moins qu'en 2004. Le Bruno, faux modeste travaille son image en multipliant les réunions Tupperware. Il est jeune, ce qui renvoie en boomerang à la gueule de Sarko l’appellation vieux appliquée à Juppé et il se prévaut d’un beau parcours au Ministère de l’Agriculture, une maison difficile où de belles pointures : Edgar Faure, Chirac et Rocard se sont fait les dents. L’homme a des convictions et l’échine souple, il sait ondoyer avec élégance et efficacité. Son principal handicap : sa capacité à planter froidement un couteau dans le dos ceux qui l’ont fait roi : de Villepin puis Sarko.

 

Le cocker triste mise lui sur le libéralisme économique : la Droite revient. Il croît que son heure va sonner dans un petit englué dans l’immobilisme. Tout au fond de lui il est persuadé que Sarko va être rattrapé par l’un de ses nombreux dossiers judiciaires, plus particulièrement l’explosion de ses dépenses de campagne. C’est la vengeance, plat qui se mange froid, du collaborateur humilié. Il est populaire à droite, le succès en librairie de son livre « Faire » qui dessine les contours de son projet libéral, le prouve. Son handicap à lui c’est d’avoir collé à Sarkozy tout au long de son quinquennat et de partager la responsabilité des promesses non tenues et de l’échec. Looser et chien battu, ça amène un capital de sympathie dans la vieille droite mais ça n’emporte pas pour autant des votes à la Primaire hors le noyau dur des sarkozystes.

 

Ces deux-là sont donc à surveiller, non pas parce qu’ils vont menacer le duo de tête, mais pour deux raisons de la plus haute importance pour l’ordre d’arrivée au premier tour et les reports pour le second. Le premier se veut le candidat du renouveau, le second celui de la rupture, s’ils progressent : à qui prendront-ils des voix ? Plus le corps électoral sera large plus Sarko sera menacé d’érosion et plus ses chances au second tour se rétréciront. Juppé c’est un diesel, Sarko un lapin, tout se jouera dans la dynamique de campagne qui elle-même dépendra du paysage économique de l’époque.

 

Rien n’est joué, Fillon-Sarko sont irréconciliables, reste le cas Le Maire qui devra gérer son « indépendance » forcenée du premier tour, la monnayer intelligemment auprès de Sarko qui bien-sûr lui tendra les bras, pour ne pas apparaître comme un vulgaire opportuniste. La perspective ou la promesse d’être nommé Premier Ministre sera mère du reniement. Sarko aime les traîtres à la Besson, ils sont plus faciles à manipuler. Juppé peut tirer parti de ce reniement auprès de la frange modérée de centre gauche du futur corps électoral des primaires.

 

L’enjeu des manœuvres que je dois mener en sous-main se situe là. Moi aussi, comme Le Maire, je vais labourer patiemment tous ces déçus de Hollande qui ne veulent pas se retrouver face à des dilemmes : Le Pen-Sarko, Le Pen-Hollande, ou Sarko-Hollande. Le vieux Juppé c’est le recours gaullien.

 

Un nouveau scénario, pas si loufoque que cela est évoqué par Anthony Escurat doctorant en science politique à l’Institut d’études politiques d’Aix-en-Provence.

 

« Dix-sept. Nous sommes à dix-sept mois de l’élection présidentielle de 2017 et le scrutin est déjà dans toutes les têtes. Fortement distancé dans les sondages, l’actuel locataire de l’Élysée semble d’ores et déjà disqualifié pour le second tour au profit d’un duel quasi joué d’avance opposant Les Républicains au Front national. Et si pourtant la droite ne gagnait que les législatives, tandis que François Hollande remportait quant à lui la présidentielle ? Une nouvelle cohabitation en perspective qui n’a rien d’un scénario improbable. Explications. »

 

Il conclut :

 

« Dans ce maelström et face à cette « gauche plurielle » mue aujourd’hui en « gauche plus rien », François Hollande voit s’éloigner le spectre des primaires – ainsi qu’une éventuelle candidature de Manuel Valls – que d’aucuns dans son camp réclamaient à hue et à dia. Mieux encore, alors qu’il avait dès 2013 lié sa candidature à la baisse du chômage, le président de la République a certainement dû accueillir avec délectation les chiffres du mois de septembre (-23 800 demandeurs d’emploi) ainsi que l’accalmie anticipée par l’UNEDIC pour 2016.

 

Une conjugaison de signaux positifs inespérée qui – sans trouver encore de véritable traduction dans l’opinion – accrédite l’idée d’une possible victoire du président sortant en 2017.

 

Une victoire favorisée par la présence de Marine Le Pen au second tour de l’élection présidentielle. Catalysée par la frénésie sondagière (31% des Français se déclarant prêts à voter pour la candidate frontiste lors d’un récent sondage IFOP), confirmée par ses succès électoraux, la présence au second tour du FN apparaît aujourd’hui comme une évidence. Dans cette configuration et face à l’étiolement de la gauche de la gauche, à l’atonie du centre ainsi qu’à la détestation que suscite Nicolas Sarkozy dans l’opinion, François Hollande dispose d’un boulevard pour prolonger son bail à l’Élysée.

 

En revanche, à la lumière des dernières élections européennes, municipales et départementales, et compte tenu du fait que le chef de l’État ne devrait pas modifier le mode de scrutin d’ici 2017 (pour réintroduire une dose de proportionnelle comme avait pu le faire François Mitterrand en 1986), les prochaines élections législatives s’annoncent périlleuses pour le Parti socialiste, même en cas de victoire à la présidentielle. À cette aune, ouvrant la voie à une nette victoire de la droite, elles pourraient déboucher sur une nouvelle cohabitation. Or, comme le veut la tradition inaugurée il y a bientôt trente ans, le président de la République a coutume de nommer à Matignon le chef de l’opposition. Pas certain que Nicolas Sarkozy accepte alors la proposition de François Hollande… »

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8 novembre 2015 7 08 /11 /novembre /2015 06:00
Une fable sur les mœurs du marigot politico-médiatique : « Qui du congre ou du homard mange l’autre ? »

Ce matin, si vous voulez bien me suivre, je vais vous entraîner dans les méandres d’une pensée qui n’est pas mienne. J’espère qu’ainsi vous comprendrez sans doute mieux un peu mieux les mœurs du marigot politico-médiatique ou pour causer chic de l’écosystème de ce que Raymond Barre (j’étais à Lyon dimanche dernier) nommait le microcosme politique.

 

Mais, me dire-vous, que viennent donc faire le congre et le homard dans cette galère ?

 

Commençons par le crustacé très prisé lorsqu’il est bleu et breton.

 

 

 

Doté d’une lourde épaisse carapace et munis de pinces redoutables le homard a des allures de Panzer redoutable et indestructible.

 

« Le homard capture ses proies à l'aide de ses pinces, très habiles et puissantes. Chaque pince est spécialisée dans un type de fonction.

 

L'une, appelée couramment « pince coupante » ou « ciseau », est effilée et tranchante. Elle sectionne les pattes des crabes agressés et peut également saisir un poisson imprudent. Lorsque les proies sont privées de mouvement, le homard les saisit alors avec sa seconde pince, appelée « marteau » ou « pince broyeuse », plus courte et beaucoup plus épaisse, et les broie avant de se nourrir de leur chair. Les victimes sont ensuite dépecées, dilacérées, mais non mastiquées, par de multiples pièces buccales, avant d'être ingérées »

 

Face à un tel crustacé cuirassé il est difficile d’imaginer qu’il se fasse bouffer par le grand congre tout mou, tout lisse, qui ressemble à une anguille (peut atteindre 3 mètres), même si les humains se méfient des congres, parce qu'on dit qu'ils mordent...

 

 

« … et le fait est que ce poisson très fort et toujours en mouvement peut à tout moment donner un coup de mâchoires lorsqu'il est manipulé. Sans être très dangereuse, la morsure donne une vilaine plaie, le congre râpant profondément la peau avec ses petites dents et mettant la chair à vif sur une large surface. Cependant, un congre qu'on ne provoque pas est avant tout un animal discret qui ne vous attaquera pas spontanément. Cet animal commun est fréquemment cité dans les ouvrages relatifs au milieu marin, on pourra ainsi citer « Les travailleurs de la mer » de Victor Hugo. »

 

Le discret congre est aussi casanier

 

« On a vu des congres devenus tellement gros à l'intérieur de leurs trous qu'en apparence ils ne pouvaient plus en sortir.

 

Jacques Lemanchois, qui pendant toute sa vie a plongé parmi les épaves du débarquement en Normandie, racontait qu'il en avait trouvait un énorme manifestement coincé dans l'habitacle d'un char américain.

 

Jacques Lemanchois, musée des Epaves à Port-en-Bessin Route de Bayeux - 14 520 Commes

 

L’affrontement paraît donc improbable et inégal. Mais il y a un mais d’importance le homard doit muer pour grandir.

 

« La rigidité de la carapace du homard s'oppose à sa croissance. Pour grandir, l'animal doit donc impérativement et périodiquement muer. Au début de l'été ou en début d'automne, le homard se cache au fond de son terrier, cesse de s'alimenter, et, donc, perd du poids. Il se couche sur le flanc et se replie en forme de V. La membrane reliant le céphalothorax à l'abdomen se rompt alors, créant une ouverture par laquelle le homard va s'extirper de sa carapace. Ainsi libéré, il se gonfle d'eau, ce qui va lui permettre d'acquérir une taille supérieure. »

 

Avant la mue, une nouvelle carapace souple et molle se forme sous l'ancienne.

 

C'est juste entre le thorax et l'abdomen qu'il sort de sa veille armure. La tête sort lentement la première. Le plus difficile est de retirer ses grosses pinces : c'est un peu comme essayer de retirer sa veste avec des gants de boxe. Heureusement, la carapace couvrant ses pattes se ramollit avant la mue, ce qui la rend plus souple.

 

Une fois tout beau et tout neuf, le homard mange son ancienne carapace pour en retirer le calcium qui aidera à durcir sa nouvelle.

 

Cette opération se déroule au moins 22 fois avant que le homard atteigne sa taille adulte

 

C’est aussi une affaire de sexe : un mâle dur et une femelle molle

 

« La période des amours survient dans les jours qui suivent la mue de la femelle. L'accouplement se fait donc entre un mâle « dur » et une femelle « molle ». La femelle émet alors dans l'eau des substances chimiques (phéromones sexuelles) qui inhibent l'agressivité et induisent un comportement de cour chez le mâle.

 

Après l'accouplement, les deux animaux peuvent partager le même terrier pendant quelques jours, au bout desquels ils se séparent. La fertilisation des œufs se fait lors de la ponte, qui survient de quelques semaines à quelques mois après l'accouplement. Durant cette phase, la femelle se met sur le dos, et dispose les œufs, au fur et à mesure de leur expulsion, sur ses appendices abdominaux. Ils y resteront solidement attachés par des filaments pendant environ 8 mois, durant lesquels la femelle ne mue pas. »

 

Un accouplement acrobatique

 

« Avant l'accouplement, les deux partenaires, face à face, font connaissance en se touchant du bout des antennes. Puis, la femelle fait volte-face, et présente son abdomen replié au mâle. Celui-ci la retourne alors sur le dos et utilise des appendices abdominaux pour déposer sa semence, sous forme d'un petit sac, dans le réceptacle séminal de la femelle. »

 

Rassurez-vous, ma fable, avec mes histoires de dur et de mou, ne va pas vous entrainer dans les alcôves de la République.

 

C’est du sérieux. En effet :

 

« Nos confrères de l’Écho des Pêcheurs sont catégoriques. Rien ne prouve que le homard mange les œufs du congre. Ce dernier, par contre, long poisson (il peut atteindre trois mètres), totalement dépourvu d’écailles, guette de son trou le moment où le homard fait sa mue. Alors il le dévore. Mais pourquoi le homard s’aventure-t-il dans les eaux dangereuses où sévit cet ennemi? »

 

Donc pendant les 15 à 20 minutes que dure la mue, le homard est en grand danger et le congre son voisin qui, comme lui, vit dans de véritables terriers, le guette pour lui faire sa fête.

 

 

« Le congre et le homard » est le titre donné par FOG, qui n’était alors que Franz Olivier Gisbert, à un article dans le journal du CFJ où il était élève en 1969 et il avait 21 ans.

 

Il traite de l’après-gaullisme.

 

« Un duel posthume : de Gaulle et Pompidou. César et Brutus le « faiseur d’Histoire » et le « Français moyen », l’éloquence mystique gaullienne et le terre à terre pompidolien. » écrit Marion Van Renterghem dans sa bio de FOG Don Juan du pouvoir.

 

« Débarrassé du manteau de sa légende, le gaullisme devient un régime de technocrates et un grand parti conservateur. » diagnostique le jeune Gisbert.

 

Pas faux !

 

Mais pourquoi le congre et le homard ?

 

Parce qu’aux yeux du futur FOG «… tout politique est… un homard assez naïf pour se faire engloutir par un congre. Il n’avait qu’à pas. Cette structure politique de base, il l’adapte au journalisme : le journaliste ne trahit pas l’homme politique, c’est l’homme politique qui fait tout pour se faire trahir. Il reçoit le journaliste et le voit prendre des notes. Il n’avait qu’à pas. Du journaliste et du politique, qui mangera l’autre ? Telle est la devise de FOG. Son amusement, son cynisme, son excitation, sa perversité, son goût de la vie. Doux comme un congre, doux comme un FOG. »

 

Bien vu !

 

Si vous avez eu le courage d’aller jusqu’au bout j’espère vous avoir éclairé sur les mœurs du marigot médiatico-politique…

 

Homard

 

Solitaire, agressif, nocturne, fouisseur, le homard peuple les profondeurs marines depuis des millions d'années. Mais ce redoutable crustacé, protégé par une carapace bleue marbrée de blanc et doté de pinces impressionnantes, ne nous a pas encore livré tous ses secrets.

 

Le congre et les hommes

 

Ce n'est pas réellement une histoire d'amour entre le congre et l'homme. Les pêcheurs le tuent rapidement pour éviter sa morsure et les plongeurs n'apprécient pas toujours les rencontres avec les énormes spécimens qui hantent les épaves. 

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7 novembre 2015 6 07 /11 /novembre /2015 06:00
« Margarine ! Quel nom pour une fille… » La margarine nous baratine… de Marlon Brando à JP Géné en passant par Périco Légasse sus à l’ersatz du beurre !

Concomitamment, de façon concomitante, en concomitance donc, la Margarine en revenu en force dans mon univers.

 

Prononcer son nom au Bourg-Pailler, patrie du beurre salé baraté par la tantine Valentine, c’était blasphémer.

 

Bien plus tard, se poser la question : beurre ou margarine à propos du Dernier Tango à Paris relevait de la bonne provocation post-68 hard, de veine coluchienne.

 

 

La margarine c’est la faute à Badinguet.

 

« Elle fut mise au point en France en 1869, à la suite d’un concours lancé par Napoléon III pour la recherche d’un « corps gras semblable au beurre, mais de prix inférieur, apte à se conserver longtemps sans s'altérer en gardant sa valeur nutritive » propre à suppléer au beurre qui, à cette époque, était cher, rare et se conservait mal. Le pharmacien français Mège-Mouriès réalisa une émulsion blanche résultant de graisse de bœuf fractionnée, de lait et d’eau, baptisée « margarine » (à partir du grec margaron : « blanc de perle » et du nom polyalcool-glycérine). Le brevet est déposé en 1872 et la commercialisation de la margarine va alors se développer. »

 

« L'oléo-margarine est un beurre artificiel produit par la graisse ou suif de bœuf broyé, puis chauffé. Ce résidu solide, coloré, baratté avec du lait constitue l'oléo-margarine : on a donné à ce produit les noms de simili-beurre, beurrine, oléo-normand, etc., pour dérouter le public. Avec les nouvelles manières d'opérer, le public est absolument lésé, car on emploie des suifs vieux et de mauvaise qualité et on y ajoute des huiles dangereuses. […] Il conviendrait dans ces conditions de protéger à la fois et l'agriculteur et le consommateur en employant un colorant qui permettrait à tous de distinguer la margarine du beurre, mais les marchands en gros redoutent ce procédé qui restreindrait la fraude pratiquée sur les beurres. Le bon beurre étant indispensable à la bonne cuisine, il faut se mettre en garde autant que possible contre les falsifications. »

 

Catherine de Bonnechère, La Cuisine du siècle, Coulommiers, Chez l'auteur, 1895.

 

Exposé des faits :

 

  1. J’achète dimanche Margarine à l’Écume des pages

« Margarine ! Quel nom pour une fille, penses-tu ? Tu vas comprendre : nous sommes six cent cinquante troufions ici. Et il n’y a qu’une seule femme. Tous les soirs, nous touchons notre ration de pain et trente grammes de margo. C’est avec trois rations de margo qu’elle se fait payer. Mais comme nous sommes nombreux, elle prend d’avance les rations et donne en échange un papier signé de sa main qui indique le jour et l’heure pour la « chose », tu me comprends ! C’est pour ça qu’on la nomme « Margarine »

Pierre Giolitto « Volontaires français sous l’uniforme allemand »

 

Cité en exergue du roman de Guillaume Lemiale « margarine » éditions du sonneur

 

 

2- JP Géné dans LE MONDE du 05.11.2015 publie La margarine, un pur produit d’usine

 

« Voici l’exemple parfait de ce que peuvent engendrer les multinationales de l’agroalimentaire avec le soutien sans faille du marketing, de la pub et de la grande distribution. Rien que des huiles et des additifs, le tout bien emballé et bon marché. Pas un poil de produit frais à l’intérieur, et pas question d’en trouver en circuit court ou chez le paysan du coin (sauf dans son frigo s’il a été lui-même contaminé). Vous l’avez reconnue, c’est la margarine, l’ersatz du beurre, celui du pauvre dont le leader mondial s’appelle Unilever, qui vient de financer le premier magazine du même nom en collaboration avec Menu Fretin : Margarine, le corps gras qui ne compte pas pour du beurre.

 

En effet sur le marché des corps gras solides, soumis en permanence aux alertes hygiénistes, la margarine connaît une nouvelle jeunesse et soutient la concurrence avec l’original. En 2012 (selon Agrimer), la France a produit 410 000 tonnes de beurre et reste leader mondial avec une consommation annuelle de 8 kg/habitant. Mais, depuis trente ans, les ventes baissent régulièrement face à la concurrence des huiles végétales et de la margarine. En 2012, la production française de margarine a atteint 93 000 tonnes pour des ventes estimées à 471 millions d’euros et une consommation annuelle de 2,66 kg par habitant. »

 

La suite ICI 

 

Lire aussi Beurre 1, margarine 0 : les dessous d'une défaite de l'industrie agro-alimentaire après une guerre de 20 ans signé Périco Légasse - Patrick Tounian

 

Pourquoi un tel revirement dans sa stratégie ?

 

Périco Légasse : Unilever, qui est tout de même le quatrième groupe alimentaire mondial, obéit à une stratégie commerciale évidente, habillée d'un souci de plaire au consommateur. Mais dans la réalité les consommateurs se trouvent très méfiants vis-à-vis de l'huile de palme, et plus globalement des huiles hydrogénées, notamment en France. Un "amendement Nutella" a d'ailleurs été voté par le Parlement, puis retoqué par la ministre de la santé Marisol Touraine, au prétexte que la question devait être abordée plus sérieusement dans une prochaine loi. On sait que les produits à base d'huile de palme sont mauvais pour le système cardiovasculaire et sont générateurs d'obésité, mais ils sont très juteux pour les entreprises agroalimentaires.

 

Il faut aussi noter que les prix des produits laitiers connaissent une baisse conséquente, qui les rend compétitifs par rapport aux graisses végétales. Le revirement d'Unilever participe donc d'une stratégie purement économique, préparée depuis longtemps. Le discours consistant à dire que le groupe opère une révolution culturelle en "réhabilitant" le beurre n'est que communication et publicité.

 

Patrick Tounian : Dans les régions françaises, que ce soit en Normandie ou en Bretagne, le beurre est un élément clé de la gastronomie. Lorsqu'on a parlé des problèmes cardiovasculaires présentés par la matière grasse saturée du beurre, la margarine est arrivée en masse. Les derniers travaux sérieux montrent que si un revirement scientifique s'opère actuellement, c'est parce que les graisses saturées ne sont pas sis mauvaises que cela. On a trop fui les graisses saturées, et trop privilégié les graisses polyinsaturées. L'excès est toujours nocif, et un excès de margarine est aussi nocif qu'un excès de beurre. Le haro sur le beurre, en définitive, était moins justifié qu'on ne le pensait. D'autant que ce dernier présente un net avantage en termes de goût.

 

La suite ICI 

 

Je n’ai jamais mangé de margarine…

Selon Maria Schneider décédée le 3 février 2011 à 58 ans ni Brando ni le metteur en scène ne l’avait prévenue de l’usage du beurre – destiné à faciliter une scène de sodomie qui l’a traumatisée. «Je me suis sentie violentée. Oui, mes larmes étaient vraies», a-t-elle déclaré à plusieurs reprises. «J’étais jeune, innocente, je ne comprenais pas ce que je faisais. Aujourd’hui, je refuserais. Tout ce tapage autour de moi m’a déboussolée», confiait-elle dix ans plus tard. Elle avouait alors avoir «perdu sept ans de (sa) vie» entre cocaïne, héroïne et dégoût de soi.

 

Bernardo Bertolucci a affirmé qu’il aurait «voulu demander pardon» à Maria Schneider. «Sa mort est arrivée trop tôt. Avant que je ne puisse l’embrasser tendrement, lui dire que je me sentais liée à elle comme au premier jour, et, au moins pour une fois, lui demander pardon», a déclaré le réalisateur à l’agence italienne Ansa.

 

«Maria m’accusait d’avoir volé sa jeunesse et aujourd’hui seulement je me demande si ce n’était pas en partie vrai. En réalité, elle était trop jeune pour pouvoir soutenir l’impact qu’a eu le succès imprévisible et brutal du film. Marlon s’était réfugié dans sa vie privée impénétrable et tout le poids de la promotion du film est retombé sur Maria et moi», a-t-il ajouté.

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6 novembre 2015 5 06 /11 /novembre /2015 06:00
Daniel dans la fosse aux lions - Rubens

Daniel dans la fosse aux lions - Rubens

1-Séquence petit meslier

 

Un jour il veut décrocher la lune…

 

Le lendemain il débarque sur Saturne

 

Vraiment il ne recule devant aucune excentricité pour se faire remarquer…

 

Il adore rimailler sans tenir compte du nombre de pieds ( de vigne...)

 

Il dit aimer les vins tranquilles comme les vins excités des Riceys

 

Il va dîner à vélo

 

Ça rime avec Horiot

 

Il goûte la troisième personne du singulier pour le désigner

 

Ça donne de l’urticaire à certains de ses chers confrères

 

Ainsi donc, mardi soir dernier

 

Il pédalait allègrement

 

Dans la douceur du temps

 

Pour se rendre à des épousailles du côté de Notre-Dame des champs…

 

2-Séquence arbanne

 

Faire-Part de mariage

 

Le mardi 3 novembre vous êtes invité au dîner MAGNO au cours duquel les vins d'Olivier Horiot, millésime 2006 et quelques très belles expressions du magnifique 2009, et les mets de Sven Chartier le chef de Saturne conçus et exécutés avec une minutie et une exigence qui ne laissent aucune place au hasard, échangeront leurs alliances.

 

3-Séquence pinot gris

 

Première précaution : « vérifier si je suis libre ce soir-là ? » Je le suis. Ensuite, débat intérieur cornélien « vais-je y aller ? » Un mariage Horiot-Chartier ça ne se rate pas ! Sauf que votre serviteur n’est pas du bois des grands amateurs qui sont capables de « décider à l'issue d'une double dégustation qui nous a valu de disserter longuement sur la fraîcheur, la tension, la minéralité et la profondeur desdits vins (enfin sept et non dix…) et leurs accords subtils avec les fruits et légumes de saison. »

 

Après consultation de mon cercle féminin, bien connu de Marie et Olivier Horiot, je décide de me rendre seul à ce dîner seul tel Daniel se jetant dans la fosse aux lions.

4-Séquence Métisse : blancs&noirs

 

J’arrive. Me défait. Salue mes hôtes. L’assistance, très masculine, est déjà fournie. Mes copines auraient amélioré le ratio féminin. C’est Métisse qui s’offre à moi. Viennent les amuses bouches, appellation bien trop joliette pour des compositions de haute tenue. Photos.

 

Eureka j’ai trouvé des vins tranquilles et des vins excités des Riceys sur Saturne !Eureka j’ai trouvé des vins tranquilles et des vins excités des Riceys sur Saturne !
Eureka j’ai trouvé des vins tranquilles et des vins excités des Riceys sur Saturne !

5-Séquence pain

Eureka j’ai trouvé des vins tranquilles et des vins excités des Riceys sur Saturne !

 

6-Séquence accords&désaccords

 

Le temps est venu de passer aux agapes hyménées. Mes compagnons de table sont forts civils, deux me connaissent, les ondes sont favorables : je ne risque pas d’être confronté au supplice de me prononcer sur l’alternative : « accords&désaccords. »

 

  • Huître Utah Beach n°0 / gelée de boeuf à l'anchois fermenté / radis et crème crue (merci de m'indiquer s'il y a des intolérances)

Champagne 5 Sens 2009

Eureka j’ai trouvé des vins tranquilles et des vins excités des Riceys sur Saturne !
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  • Champignons - cèpes et trompettes de la mort / anguille fumée / bouillon et herbes

Coteaux-Champenois Riceys Blanc 2009

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  • Langoustines / poireaux crayons / lard et bergamote

 

Champagne Sève Blanc 2006

 

Acte manqué : oublié de faire la petite photo... la langoustine du Guilvinec ma madeleine...

 

 

 

 

  • Ris de veau / poire à la citronnelle / oignon confit

Rosé des Riceys 2006

Eureka j’ai trouvé des vins tranquilles et des vins excités des Riceys sur Saturne !
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  • Canard de Challans grillé sur le coffre / orange à l'huile d'olive / crapaudine

Coteaux-Champenois Riceys Rouge 2006

Eureka j’ai trouvé des vins tranquilles et des vins excités des Riceys sur Saturne !
Eureka j’ai trouvé des vins tranquilles et des vins excités des Riceys sur Saturne !
  • Dessert… ?

Champagne Sève rosé 2006

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7-Séquence « j’ai deux amours » chardonnay et pinot noir

 

Choisir est toujours, au mieux une frustration, au pire une douleur, mais je sais me glisser dans la peau d’un martyr (voir plus haut) et je vais, dans ce beau parterre de mets et de vins, choisir.

 

Je l’écris souvent, mais la répétition vaut parfois démonstration, le hasard sait m’ouvrir des fenêtres sur des rencontres d’exception.

 

Précision d’importance : le club qui m’accueillait se dénomme Magno car le vin n’est consommé par ses membres qu’en Magnum.

 

Autre précision, sous forme de sourire, mon distinguo entre vins tranquilles et vins excités n’était en rien une atteinte à leur dignité d’effervescent.

 

Donc, mes deux amours de mets et de vins dans ce beau maelstrom, furent des amours accordés :

 

Champignons - cèpes et trompettes de la mort / anguille fumée / bouillon et herbes

 

Coteaux-Champenois Riceys Blanc 2009

Eureka j’ai trouvé des vins tranquilles et des vins excités des Riceys sur Saturne !

Canard de Challans grillé sur le coffre / orange à l'huile d'olive / crapaudine

 

Coteaux-Champenois Riceys Rouge 2006

Eureka j’ai trouvé des vins tranquilles et des vins excités des Riceys sur Saturne !

De quoi me réconcilier avec les vertus du mariage, une union d’un soir.

 

De la haute couture, inventive, expressive, précise, alliances sans discordances, harmonie de saveurs, sublimée par ces deux grands tranquilles bien élevés, qui ont si bien évolué tout au long de la soirée qu’ils m’ont mené à une douce et limpide volupté.

 

Consommation sous les deux espèces, un moment rare à marquer d’une pierre blanche, merci Marie et Olivier Horiot, merci à Antoine Juaristi le grand maître de Magno, merci à Sven Chartier et Ewen Le Moigne et leur équipe…

 

8-Séquence retour : pinot meunier tu dors...

 

J’aime rouler à Paris la nuit, au cœur de la nuit, et même si je ne pouvais chanter « Il est 5 heures Paris s’éveille et je n’ai pas sommeil… », j’égrenais sur mon vélo mes sublimes voisinages : Palais Royal, guichets du Louvre, pont du Carrousel, Saint-Germain des Prés, le jardin du Luxembourg, Port-Royal…

 

J’ai peu et très bien dormi et me suis levé à 7 heures frais et dispos…

 

dessert mystère

dessert mystère

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5 novembre 2015 4 05 /11 /novembre /2015 06:00
Mon V.W ne sent pas l’hydrogène sulfuré, c’est un mets imaginé pour se marier avec le Vendangeur Masqué d’Olivier…

V.W sont les initiales de Volkswagen, la maison-mère de la célèbre Coccinelle, symbole de l’excellence allemande, tombée de son piédestal par le truchement d’un logiciel truqueur.

 

Ça a beaucoup inspiré les réseaux sociaux :

 

Je me suis fait greffer une puce de chez Volkswagen sous la peau.

 

Je peux picoler ce que je veux.

 

Je serai toujours à 0,2 gr…

Mon V.W ne sent pas l’hydrogène sulfuré, c’est un mets imaginé pour se marier avec le Vendangeur Masqué d’Olivier…

Et moi pendant ce temps-là j’attendais l’arrivée de mes Witloof de plein champ car j’avais imaginé dans ma petite tête de les fatiguer 

 

Witloof. Variété de chicorée qui, par étiolement, donne l'endive. Synonyme. chicon en Belgique. « Une nouveauté va faire son apparition: l'endive belge, la witloof, légume délicat (L'Œuvre, 13 févr. 1941).

 

La vitelotte noire ou vitelotte, appelée aussi « négresse» ou « truffe de Chine », est une variété de pomme de terre française traditionnelle qui a la particularité d'avoir une peau et une chair violettes. C'est une variété ancienne qui refait surface depuis quelques années.

 

« Dans les Mémoires d'agriculture, publiées à Paris en 1817 par la Société royale et centrale d'agriculture, la vitelotte est citée comme l'une des six « espèces » de pomme de terre connues aux halles de Paris, avec la hollande, la jaune, la grise, la violette et la patraque. »

 

« Le potager (...) était divisé en petits carrés, où poussaient laitues, vitelottes, oseille » (Verne, Île mystérieuse. 1874, p. 289).

 

La pomme de terre Vitelotte aime les terres légères, bien drainées et profonde. Elle redoute l’excès d’humidité et a besoin de soleil pour bien se développer. La plantation de la Vitelotte est facile et, ce, quelle que soit la région dans laquelle vous habitez.

 

Exposition : Ensoleillée

 

Sol : Plutôt léger, riche et peu humide

 

Récolte : Juin à novembre selon espèces

 

En savoir plus 

 

La pomme de terre Vitelotte 

Mon V.W ne sent pas l’hydrogène sulfuré, c’est un mets imaginé pour se marier avec le Vendangeur Masqué d’Olivier…

Et puis soudain j’ai connecté : Vitelotte avec 1 V et Witloof avec un W ça fait V.W, donc tout a fait normalement j’ai imaginé une salade baptisée V.W à la boutargue du Vendangeur masqué…

 

Il vous faut trouver des witloofs de plein champ, les seules qui aient du goût et bien sûr des vitelottes…

 

De la boutargue de mulet 

 

1 échalote

 

Quelques radis noir coupés en rondelles fines.

 

Et pour faire joli : des fines pousses de radis et des fleurs de Bourrache

 

Le vendangeur masqué est un chablis d’Olivier et d’Alice de Moor

Mon V.W ne sent pas l’hydrogène sulfuré, c’est un mets imaginé pour se marier avec le Vendangeur Masqué d’Olivier…
Mon V.W ne sent pas l’hydrogène sulfuré, c’est un mets imaginé pour se marier avec le Vendangeur Masqué d’Olivier…
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4 novembre 2015 3 04 /11 /novembre /2015 06:00
Dominique Derain vigneron bourguignon me déclare «J’aime l’are !» du père Grandet à François Pinault l’amour de l’are…
Dominique Derain vigneron bourguignon me déclare «J’aime l’are !» du père Grandet à François Pinault l’amour de l’are…

Dominique Derain a le sens de la chute et de la saillie… bien évidemment, je fais référence ici à ses mots écrits ou dits…

 

Ainsi le 26 octobre sur son mur de Face de Bouc, il s’interrogeait : 

Dominique Derain vigneron bourguignon me déclare «J’aime l’are !» du père Grandet à François Pinault l’amour de l’are…

« Voilà 20 ans que cette vigne est conduite selon les principes de la biodynamie, jolie petite parcelle de 30 ares qui va être amputé de deux tiers de sa surface par le célèbre GAEC Humbert de façon plus que douteuse. Comment comprendre, moi qui n'ai que cette vigne sur gevrey alors qu'il possède des grands crus et premiers crus et village, qu'il puisse s'intéresser de 18 ares d'appellation village. Ce n'est pas bien respectable!!! »

 

Comme vous pouvez vous en douter cette « affaire » d’ares grappillées par un « gros » voisin m’a intéressé et, profitant de sa présence au salon rue 89 qui se tenait à Lyon dimanche dernier, je me suis enquis auprès de lui des tenants et aboutissants du dossier.

 

Petits arrangements entre « amis », jalousie, envie, mesquinerie, du recuit, toute la panoplie des basses œuvres des parrains du coin…

 

«… te piquer 18 ares c’est vraiment mesquin… » lui plaçai-je à un moment dans la conversation.

 

Et Lui de me rétorquer du tac au tac…

 

- J’aime l’are !

 

Surpris, esbaudi, ravi, j’ai attrapé de suite au vol la saillie…

 

L’are qui se souvient de l’are ?

 

Petit a… en abrégé

 

Je n’ose évoquer le centiare et plus encore l’ouvrée

 

Même cette tête d’œuf de Bruno Le Maire, pourtant locataire du 78 rue de Varenne, le Ministère des Paysans, ignorait sur le plateau de Canal+ combien de mètres carrés faisait un hectare. La honte !

 

Et vous, êtes-vous si sûr de votre capacité de conversion ?

 

Passons et revenons à :

 

« Œuvre, œuvrée, ouvrée, ces trois termes sont pratiquement synonymes même si, aujourd’hui, le terme d’ouvrée reste seul vivace... » écrit Marcel Lachiver dans son dictionnaire du monde rural. « L’œuvrée, c’est ce qu’on peut travailler en un jour, et ce travail est surtout celui du vigneron, même si la mesure s’applique parfois aux prés et aux saulaies ; d’où sa faible valeur.

 

De la Bourgogne au Beaujolais, à la Franche-Comté et au Nivernais, c’est le terme d’ouvrée qui l’emporte ; en Beaujolais, on dit aussi hommée. La valeur type est de 4,28 ares pour les vignes de Bourgogne et de Franche-Comté, soit le huitième du journal, ou encore 45 perches carrées de 9,5 pieds de côté. »

 

Chez moi, en Vendée, nous comptions en boisselée « ce que peut contenir en boisseau. Une boisselée de froment. La superficie de terre qu’on peut ensemencer avec un boisseau de grains, superficie très variable » mais par exemple « à Nevers, deux hommées (équivalent de l’ouvrée) font un boisseau de 8,51 ares. »

 

Je sens que vous perdez pied et pourtant c’est l’enfance de l’are !

 

Je plaisante bien sûr mais, à la campagne, tout au fond de nos beaux terroirs, avoir du bien au soleil*, surtout posséder de la terre, des vignes, accumuler des hectares, arrondir ses propriétés, arranger des mariages, était, et reste encore, l’ambition d’une vie pour beaucoup.

 

Au prix de l’hectare dans les appellations les plus cotées de Bourgogne ça devient un sport qui n’est pas à la portée de la première bourse venue… Il vaut mieux s’appeler François Pinault que Jacques Berthomeau.

 

Rappelons qu’en 2012 celui-ci, Pinault bien sûr, a réalisé son rêve acquérir une ouvrée (4.28 ares) de montrachet tout près du Château de Puligny-Montrachet, pour l’épaisseur du trait, un petit 1 million d'euros et pour faire bon poids à ce petit pécule ajouté 2 ouvrées de grand cru bâtard-montrachet aux environs de 900 000 € chacune. Ce brave François était déjà implanté en Bourgogne au travers du Domaine Eugénie, ex Domaine Engel acheté 13 millions d'euros en 2006, à Vosne-Romanée, soit 6 hectares dont 2.5 de grands crus.

 

Dans ma Vendée crottée les chiffres étaient plus modestes mais je garde le souvenir de la rapacité du régisseur des propriétés de la famille de La Lézardière, grappillant au prix de basses manœuvres les petites borderies des alentours.

 

Souvenir aussi du père Grandet de Balzac, se constituant, grâce à de nombreuses spéculations foncières, une fortune qui n'avait d'égal que son avarice ; qui régnait en tyran sur son entourage : sa femme, sa fille unique, Eugénie, et sa servante Nanon ; qui enfermait tout à clé, et rationne toute la maisonnée…

 

« Monsieur Grandet jouissait à Saumur d’une réputation dont les causes et les effets ne seront pas entièrement compris par les personnes qui n’ont point, peu ou prou, vécu en province. M. Grandet, encore nommé par certaines gens le père Grandet, mais le nombre des vieillards diminuait sensiblement, était en 1789 un maître tonnelier fort à son aise, sachant lire, écrire et compter. Lorsque la République française mit en vente, dans l’arrondissement de Saumur, les biens du clergé, le tonnelier, alors âgé de quarante ans, venait d’épouser la fille d’un riche marchands de planches. Grandet alla, muni de sa fortune liquide et de la dot, muni de deux mille louis d’or, au district, où, moyennant deux cents doubles louis offerts par son beau-père au farouche républicain qui surveillait la vente des domaines nationaux, il eut pour un morceau de pain, légalement, sinon légitimement, les plus beaux vignobles de l’arrondissement, une vieille abbaye et quelques métairies. »

 

« Les habitants de Saumur étant peu révolutionnaires, le père Grandet passa pour un homme hardi, un républicain, un patriote, pour un esprit qui donnait dans les nouvelles idées, tandis que le tonnelier donnait tout bonnement dans ses vignes. Il fut nommé membre de l’administration du district de Saumur, et son influence pacifique s’y fit sentir politiquement et commercialement. Politiquement, il protégea les ci-devants et empêcha de tout son pouvoir la vente des biens des émigrés ; commercialement, il fournit aux armées républicaines un ou deux milliers de pièces de vin blanc, et se fit payer en superbes prairies dépendant d’une communauté de femmes que l’on avait réservée pour un dernier lot. »

 

« Sous le Consulat, le bonhomme Grandet devint maire, administra sagement, vendangea mieux encore ; sous l’empire, il fut monsieur Grandet. Napoléon n’aimait pas les républicains : il remplaça M. Grandet, qui passait pour avoir porté le bonnet rouge, par un grand propriétaire, un homme à particule, un futur baron de l’Empire. M. Grandet quitta les honneurs municipaux sans aucun regret. Il avait fait faire, dans l’intérêt de la ville, d’excellents chemins qui menaient à ses propriétés. Sa maison et ses biens, très avantageusement cadastrés, payaient des impôts modérés. Depuis le classement de ses différents clos, ses vignes, grâce à des soins constants, étaient devenues la tête du pays, mot technique en usage pour indiquer les vignobles qui produisent la première qualité de vin. »

 

« M. Grandet obtint alors le nouveau titre de noblesse que notre manie d’égalité n’effacera jamais : il devint le plus imposé de l’arrondissement. Il exploitait cent arpents de vignes, qui, les années plantureuses, lui donnaient sept à huit cents poinçons de vins. Il possédait treize métairies, une vieille abbaye, où, par économie, il avait fait muré les croisées, les ogives, les vitraux, ce qui les conserva ; et cent vingt-sept arpents de prairies où croissaient et grossissaient trois mille peupliers plantés en 1793. »

 

De nos jours l’amour de l’are est toujours aussi vivace, surtout dans les grands crus, mais il n’est pas insolent de se poser la question : est-ce vraiment de « l’are pour l’are » ?

 

La théorisation de « l'art pour l'art » est attribuée à Théophile Gautier (1811–1872). Elle apparait dans la préface de Mademoiselle de Maupin en 1834 :

 

« À quoi bon la musique ? À quoi bon la peinture ? Qui aurait la folie de préférer Mozart à M. Carrel, et Michel-Ange à l’inventeur de la moutarde blanche ? Il n’y a de vraiment beau que ce qui ne peut ne servir à rien ; tout ce qui est utile est laid, [...] Je préfère à certain vase qui me sert un vase chinois, semé de dragons et de mandarins, qui ne me sert pas du tout. »

 

Comme le disait Franck Zappa « L’art consiste à faire quelque chose de rien et ensuite à le vendre. »

 

Et pour faire bonne chute Derain je prends l’are et la manière de faire de l’affaire Humbert un dossier exemplaire…

 

* Locution proverbiale devenue expression française dont les origines remontent au début su XVIIème siècle dont la signification semblerait simple mais qui poserait problème quant à l’interprétation du mot soleil selon divers auteurs. Pour certain, le terme soleil ferait référence à l’époque de Louis XI, où il existait des écus d’or appelés écus du soleil car ornés d’un petit soleil. Il se pourrait aussi que le terme soleil prenne le sens d’une position sociale enviable avec la référence aux pièces de monnaie appelés couronne assez pesants et qualifier ces pièces comme étant au soleil leur attribuait une sorte de supériorité sur les autres pièces. De ce fait le soleil va définir ce qu’il y a de meilleur.

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3 novembre 2015 2 03 /11 /novembre /2015 06:00
Oui, j’avoue, j’ignorais l’existence du Préfou mais, faute avouée est à demie pardonnée, extase, épectase, longue suite de râles de plaisir aux exhalaisons aillées dissipées par les fragrances de vins de Vendée…

Titre caractéristique d’un pur produit de « l’enseignement libre » élevé à la Mothe-Achard, au lieu-dit le Bourg-Pailler et qui ne l’a quitté que pour aller faire sa philo à l’Amiral Merveilleux du Vignaux aux Sables d’Olonne. À noter que, dans cette honorable institution j’ai obtenu, entre autres prix, celui de catéchisme:j’étais très disser à propos de la méthode Ogino très appréciée par le clergé.

 

J’aurais pu titrer, à la manière de Salvador Dali : « Je suis fou du Préfou Vendéen » mais mon front se serait couvert de honte suite à une telle menterie.

 

La révélation de l’existence du Préfou Vendéen m’a été faite, non à Massabielle mais plus prosaïquement par l’Almanach Gourmand 2016.

Oui, j’avoue, j’ignorais l’existence du Préfou mais, faute avouée est à demie pardonnée, extase, épectase, longue suite de râles de plaisir aux exhalaisons aillées dissipées par les fragrances de vins de Vendée…

Couvert de honte j’étais bien embêté : où allais-je trouver ce fameux Préfou pour le goûter ?

 

Après avoir tourné la question dans tous les sens je me suis résigné à avouer mon ignorance à l’ambassadrice des Fiefs Vendéens à Paris, bordelaise de surcroît.

 

Elle a beaucoup ri, puis en trois coups de cuillère à pot elle a réglé mon affaire de Préfou et du vin qui va avec…

 

Rasséréné je puis maintenant vous dire ce qu’est le Préfou Vendéen.

 

Le Préfou est constitué d’un pain peu levé garni d’un hachis d’ail frais et de beurre salé, que l’on déguste chaud à l’apéritif ou avec un gigot en période de fête. Selon ma source il puise ses origines dans la région de Fontenay-le-Comte et même que la légende dit que le préfou serait né au fin fond du sud de la Vendée, dans le village de Fontaines.

 

Mon ignorance crasse souffre d’au moins une excuse majeure, mon cher beau-frère, gros vendeur de machines agricoles à Antigny, donc tout près du nid du préfou (une vingtaine de km) ne m’en a jamais proposé.

 

Il faut dire qu’à l’époque où j’allais réviser mon bachot, le préfou était une spécialité fort confidentielle. En effet c’était au temps où les fours des boulangers n’étaient pas équipés de thermostat pour régler la température. Le boulanger mettait donc à cuire un morceau de pâte à pain, aplati sur une tuile à l’entrée du four afin d’en apprécier la température avant de cuire la fournée. Ce morceau de pâte était retiré avant même qu’il ne soit doré. Ouvert en 2, frotté à l’ail frais, tartiné de beurre salé, poivré, il était mangé encore chaud.

 

Le préfou tomba dans l’oubli avec l’apparition du thermostat. Il resurgit dans les années 80 à l’initiative de quelques boulangers puis gagna l’ensemble de la Vendée. J’étais alors loin d’elle.

 

Et comme je ne suis pas un adepte de la GD je n’ai pu y découvrir le préfou industrialisé de la société PASO traiteurs à Olonne-sur-Mer qui le décline selon les régions, en tartiflette, au maroilles, au thon, à la provençale, au chorizo, etc…

 

Pour que vous sachiez tout sur le préfou je me dois de vous dire que le record du monde su plus grand préfou, établi en 2012, dans la commune d’Ardelay mesurait 4,60 m, pesait 60 kg et était tartiné avec un mélange de 15 kg de beurre et de 4 kg d’ail.

 

Me restait à goûter ce fameux préfou.

 

Mon Préfou à moi est donc arrivé, par la grâce de qui vous savez, tout droit de Vendée, par porteur, tout frais fabriqué par un boulanger des Sables d’Olonne et déposé dans le petit Terrier du haut de Ménilmontant.

Oui, j’avoue, j’ignorais l’existence du Préfou mais, faute avouée est à demie pardonnée, extase, épectase, longue suite de râles de plaisir aux exhalaisons aillées dissipées par les fragrances de vins de Vendée…

Après un séjour au four, bien doré, le petit préfou fut offert, tronçonné en bouchées croustillantes, à l’appétit féroce de 5 filles, dont l’une folle du préfou, et de votre serviteur.

 

Extase, épectase, ce ne fut qu’une longue suite de râles de plaisir, le premier préfou, y’en avait deux, fut vite porté disparu. Son frère jumeau dans la foulée subit le même sort : englouti par des bouches avides et sensuelles…

 

Encore !

 

Supplique aux exhalaisons aillées dissipées par les fragrances de vins de Vendée :

 

  • L’Almanach Gourmand a jeté son dévolu sur la star Thierry Michon
Oui, j’avoue, j’ignorais l’existence du Préfou mais, faute avouée est à demie pardonnée, extase, épectase, longue suite de râles de plaisir aux exhalaisons aillées dissipées par les fragrances de vins de Vendée…
Oui, j’avoue, j’ignorais l’existence du Préfou mais, faute avouée est à demie pardonnée, extase, épectase, longue suite de râles de plaisir aux exhalaisons aillées dissipées par les fragrances de vins de Vendée…
  • Du côté des blancs le choix peut aussi se porter sur la cuvée M les Arums 2014 du vignoble Mercier
Oui, j’avoue, j’ignorais l’existence du Préfou mais, faute avouée est à demie pardonnée, extase, épectase, longue suite de râles de plaisir aux exhalaisons aillées dissipées par les fragrances de vins de Vendée…

Voilà la messe est dite, avant de vous quitter sachez qu’il existe une association « Les amis du préfou » dans la commune de sa présumée naissance : Fontaines. 

 

Vous pouvez aussi lire Le préfou de Vendée par Marie-France Thiery.

Oui, j’avoue, j’ignorais l’existence du Préfou mais, faute avouée est à demie pardonnée, extase, épectase, longue suite de râles de plaisir aux exhalaisons aillées dissipées par les fragrances de vins de Vendée…
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2 novembre 2015 1 02 /11 /novembre /2015 06:00
« Heureux temps, où chaque famille avait sa cave ; heureux temps où l’on vendait le vin par barrique aux particuliers »… Frais comme le clairet du Postillon…

Si j’étais en âge de fonder une start-up, au lieu de me précipiter là où tous les petits génies de l’Internet se bousculent, je relancerais la vente du vin en barriques livré à domicile avec un kit de mise en bouteilles.

 

Une barrique dans le salon, quel must !

 

Et puis, quel plaisir que de mettre son vin dans des bouteilles, de le boucher, de coller de belles étiquettes dessinées par le petit dernier dans le cadre des activités périscolaires ou par votre beau-frère qui se prend pour Renoir.

 

Sus aux affreux cubitainers ou autres outres bag-in-box, de l’authentique, du naturel…

 

Bref se serait tout à fait raccord avec la tendance du c’était mieux avant.

 

En effet, souvenez-vous des plaisirs de la mise en bouteille racontés par votre père ou votre grand-père, « à la lueur tremblotante d’une bougie, dans une cave humide, mal installé sur un tabouret bancal… On sortait de là courbaturé pour 8 jours. »

 

Ce n’est pas moi qui rapporte de tels propos mais le faiseur de réclame de l’une des premières marques de vin : POSTILLON dans l’agenda de 1931.

 

 

L’emblème est pompé sur la Une de l’Evening Post signée par Norman Rockwell.

 

Lorsque je suis arrivé sur le charmant port de pêche de Gennevilliers, en 1986, siège de la Société des Vins de France, je fus affecté aux services des achats dont le directeur était Jean Chatras, un ancien de la maison Postillon. C’était un véritable archiviste du commerce du vin et il aurait fallu sauvegarder ses cahiers.

 

Un poil d’histoire, « En 1862 à Narbonne (Aude), Gabriel Gerbaud, fabricant de barriques, crée une société de négoce spécialisée dans les Corbières, qui n’étaient alors que de modestes vins de table. Celui-ci, eut l’idée de se passer de l’intermédiaire des courtiers et de faire de l’expédition directe de la propriété à la clientèle de détail.

 

À la veille de la Première Guerre Mondiale, les vins de la Maison Gerbaud avaient acquis une solide réputation jusqu’à Paris. Antoine Gerbaud, le fils du fondateur, vend l’affaire à Antoine Combastet, un corrézien monté à Paris. La nouvelle société, d’abord « Ancienne Maison Gerbaud » fusionna ensuite avec « La Vinicole » basée à Charenton, puis avec « Les vins des Trois Comètes ».

Source : Cepdivin

 

 

« Cette photo pour le moins insolite est un détail de l’enseigne de l’usine du Postillon, entreprise de négoce en vins, installée sur les quais d’Ivry-Port jusqu’en 1967. Le personnage de référence de la société représentait un « postillon » botté et portant chapeau. Il rappelait les origines d’Antoine Combastet, fondateur de la société qui, selon la légende, descendait d’une famille de conducteurs de diligence.

 

Une reproduction de cette enseigne a été peinte sur le pignon nord des logements sociaux construits en 2005 sur l’ancien site de l’entreprise, 55/61 avenue Paul Vaillant-Couturier. »

 

 

Reprenons le fil de la réclame de celui qui se fait passer pour un descendant des Gerbaud : « Je vis, après guerre, (ndlr celle de 14-18) se modifier le marché des vins. Le consommateur, délaissant les encombrantes provisions, achetait au jour le jour.

 

Adieu, les bonnes caves bourgeoises d’autrefois ! Le consommateur n’en voulait plus, il ne voulait plus se donner la peine de dorloter ses vins, et chose extraordinaire, il devint de plus en plus exigeant.

 

Ce qu’il ne voulait plus faire, d’autres le firent pour lui.

 

C’est alors que je vis fleurir – ou plutôt pousser comme des champignons – des firmes spécialisées qui ne vendaient que des vins au grand dam des épiciers, fruitiers, bars et marchands de vins pris au dépourvu par cette évolution.

 

Le détaillant isolé n’avait pas assez e place pour emmagasiner et pas assez de temps pour soigner du vin pour ses clients.

 

Sans parler de la difficulté de s’assurer une qualité constante et bonne, aurait-il eu des moyens financiers assez puissants pour constituer de tels stocks ?

 

Bref, les choses en étaient là, lorsque papa Gerbaud me donna du galon.

 

Promu grand manitou, je fus aux prises avec des problèmes de vente près desquels le tunnel sous la Manche n’est que de l’enfantillage.

 

Je me suis gratté le haut du crâne, j’ai mis devant moi une bonne bouteille et un verre, et tout bonnement… j’ai réfléchi.

 

D’un côté, la firme spécialisée, disposant des moyens ; de l’autre côté, la masse des petits détaillants impuissants à lutter faute d’organisation et de moyens.

 

Il fallait, pour le plus grand bien du consommateur, rétablir l’équilibre.

 

Que le détaillant puisse être livré souvent, afin de lui éviter stock encombrant et gros débours d’argent, qu’il puisse pour la constance de la qualité et le prix, se reposer sur une organisation puissante, et le tour serait joué.

 

Restait à trouver cette organisation. Elle était là, sous ma main.

 

La maison Gerbaud n’était-elle pas fin prête à entrer dans la danse ?

 

Postillon mon garçon, tu seras l’ami du détaillant, tu renonceras à toute vente directe au consommateur, tu livreras tes vins aux détaillants deux fois par semaine, régulièrement, sans à-coup, tu iras acheter pour eux les meilleurs vins, dans les bons coins que tu connais, tu les soigneras toi-même, tu t’attacheras à la constance de la qualité, tu ne vendras que du nec plus ultra. »

 

Beau morceau qui remet en perspective ce qu’était le vin totem cher à Roland Barthes.

 

La marque Postillon fut dans les années 70 détrônée par Préfontaines la marque-phare de la SVF…

Emilio Vila (1887–1967) www.artnet.com/
Emilio Vila (1887–1967) www.artnet.com/

Emilio Vila (1887–1967) www.artnet.com/

« Heureux temps, où chaque famille avait sa cave ; heureux temps où l’on vendait le vin par barrique aux particuliers »… Frais comme le clairet du Postillon…
« Heureux temps, où chaque famille avait sa cave ; heureux temps où l’on vendait le vin par barrique aux particuliers »… Frais comme le clairet du Postillon…
« Heureux temps, où chaque famille avait sa cave ; heureux temps où l’on vendait le vin par barrique aux particuliers »… Frais comme le clairet du Postillon…
« Heureux temps, où chaque famille avait sa cave ; heureux temps où l’on vendait le vin par barrique aux particuliers »… Frais comme le clairet du Postillon…
« Heureux temps, où chaque famille avait sa cave ; heureux temps où l’on vendait le vin par barrique aux particuliers »… Frais comme le clairet du Postillon…
« Heureux temps, où chaque famille avait sa cave ; heureux temps où l’on vendait le vin par barrique aux particuliers »… Frais comme le clairet du Postillon…

Saga Postillon, le bon vin bien de chez nous

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