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10 décembre 2015 4 10 /12 /décembre /2015 06:00
ceci est une huître non laiteuse

ceci est une huître non laiteuse

Au Lapin Blanc, la petite cantine d’altitude du haut de Ménilmontant, les taulières n’y vont pas avec le dos de la cuillère lorsqu’il s’agit de faire découvrir aux oiseaux de nuit, qui viennent se restaurer et se substanter chez elles, des liquides et des solides naturels…

 

Le mardi au menu du Lapin c’est la mer avec Poiscaille en direct de la mer !

 

Le 1er décembre c’était huîtres sentinelles slow food de la ria d’Etel de chez Jean-Noel Yvon

 

Tout d’abord pour les petites louves et loups sous-culturés, une ria est « la partie inférieure d'une vallée, ou d'un système de vallées, profondément envahie par la mer lors de la transgression flandrienne » Larousse

 

« La transgression, en géologie, est un déplacement de la ligne de rivage vers l'intérieur des terres, due à un affaissement continental ou à une élévation du niveau de la mer ou à une conjonction de ces deux situations (par exemple en période de réchauffement climatique).

 

On appelle première transgression flandrienne l'épisode où, au pléistocène récent, à la fin de la dernière glaciation de Würm, c'est-à-dire il y a environ de 17 000 à 10 000 ans, l'eau des inlandsis a fondu et a entrainé une remontée du niveau de la mer (d'environ 100 m) : à cette époque la Manche, puis les Pays-Bas et les Flandres belge et française se sont trouvées envahies par la mer, d'où le nom de cet épisode.

 

La ria d’Etel est située dans le département du Morbihan.

 

 

C’est quoi une huître sentinelle ?

 

« Au même titre que la vache Pie Noire, ou le chou de Lorient, l’huitre de l’Istrec, produite en pleine mer et dans le respect de son environnement avec une culture traditionnelle, est devenue sentinelle pour la fondation Slow Food, comme d’autres ostréiculteurs de l’ouest qui décident de suivre cette démarche.

 

L’huître de l’Istrec, (l’Istrec, c’est « l’huitrière ») devient un témoin de la qualité des eaux de la Ria d’Etel, d’une saveur particulière, dépendant de la salinité des eaux, des marées, des courants…C’est une huître responsable ne se consomme que les mois en R, de septembre à avril.

 

C’est donc la saison, profitez-en !

 

« Depuis 2008, l’huître des côtes françaises connaît une crise grave de surmortalité

 

« On met en cause une nouvelle souche du virus, la dégradation de l’écosystème ou la fragilisation des populations d’huîtres liée aux conditions d’élevage intensif, à un appauvrissement génétique ou encore aux manipulations que certaines ont subies. Mais nul ne sait précisément » (fondation Slow Food). Un virus qui n’est pas transmissible à l’Homme.

 

La Ria d’Etel n’échappe pas au phénomène, et de la vingtaine de fermes ostréicoles de Locoal Mendon, on ne sait exactement combien vont mettre la clé sous la porte.

 

Les sentinelles sont des projets de Slow Food, créés pour accompagner les petits producteurs et préserver les productions artisanales de qualité. Ils tentent de sauvegarder et relancer un produit alimentaire menacé, comme c’est le cas de l’huître.

 

Jean-Noël Yvon, ostréiculteur à l’Istrec, appartient au réseau Cohérence, et produit une huître qui correspond, de fait, à ce cahier des charges. En effet, le réseau Cohérence promeut des solutions alternatives rentables économiquement, écologiquement saines et socialement équitables et depuis 2009 a entamé une démarche d’ « Ostréiculture durable et solidaire ».

 

Source : Se nourrir de la Tête aux Pieds by Tifenn

 

 

L’ours hiberne en hiver, l’ostréiculteur hiberne en été ! (il éterne?). 

 

« Nous reprenons des forces, nous compilons assez de lumière et de soleil, de vitamines et de sommeil, pour nous remettre de la saison passée et nous préparer à la prochaine. Et puis, l’huître a un rythme de vie auquel nous sommes tenus de nous adapter. Ainsi, alors qu’elle se prépare à la reproduction, nous la laissons tranquille juste ce qu’il faut, pour ne pas l’épuiser. Son énergie n’est plus concentrée sur sa croissance, mais sur l’appel de la nature qui dit, alors que les températures remontent, qu’il va être temps de produire les gamètes… Nous avons tourné toutes les poches déjà une fois, pour éviter que la végétation luxuriante du printemps, en mer comme dans les jardins, n’empêche l’eau de filer entre les mailles des poches. Un peu de soleil pour faire dessécher les belles mousses, un peu d’eau pour étouffer les algues de couleurs verte, ces filaments doux et longs, comme des cheveux. Et Jean noël est présentement en train de tourner celles du naissain que nous avons été chercher en Charente, un naissain capté naturellement dans une zone où le captage se fait en quantité, ce qui n’est pas le cas ici. Ici, on sait mieux faire grandir les huîtres. Je suis privée de marée le temps de remettre en état un bras récalcitrant, et ça me manque.

 

En attendant, je tourne autour du bassin, pour regarder, surveiller, les huîtres qui ont été levées cette semaine. Nous attendons la délaitance des huîtres. Ce moment où elles larguent dans l’eau leurs gamètes, pour que la reproduction se fasse. L’huître peut être mâle ou femelle d’une année sur l’autre (l’huître plate est encore plus performante puisqu’elle peut être mâle ou femelle le même été!) Si nous surveillons ce moment, c’est parce qu’une fois que la laitance se retrouve dans l’eau du bassin, il n’est pas question qu’elle y reste: quand l’huître voudra se nourrir, elle s’étouffera avec la laitance. Ainsi, une fois que nous avons constaté le phénomène mentionné, il faut jouer juste; etre certain d’avoir attendu assez pour que toutes les huîtres aient délaité, mais ne pas attendre trop longtemps non plus, pour éviter qu’elles s’en nourrissent! »

 

Lire la suite sur le site de Jean-Noël Yvon, ostréiculteur à l’Istrec

 

ET SI L’HUÎTRE DEVENAIT UNE PERLE RARE ? (INTERVIEW ORIGINALE)

INTERVIEW DE JEAN-PIERRE BAUD, BIOLOGISTE, COORDINATEUR TRANSVERSAL CONCHYLICOLE À L’IFREMER

COP 21 : pour les fêtes de fin d’année mangez des huîtres sentinelles naturelles de la ria d’Etel de chez JN Yvon en buvant du Muscadet

Appellation Muscadet Sèvre et Maine - Château-Thébaud

 

Terroir : granit de Château-Thébaud

 

Encépagement : 100% Melon de Bourgogne

 

Age des vignes :  50 ans

 

Densité de plantation : environ 7000 pieds/Ha

 

Taille : Gobelet

 

Culture : Sols labourés, sans intrants chimiques

 

VINIFICATION

 

Egrappage : Non

 

Type de cuve :  souterraine pour éviter les variations de températures

 

Elevage à la nantaise, sans batonnage

 

Vignerons récoltants Jérémie HUCHET & Jérémie MOURAT

L’îlot de Nichtarguer est une minuscule bande de terre sur la rivière d'Etel,

L’îlot de Nichtarguer est une minuscule bande de terre sur la rivière d'Etel,

La rivière (ou le ria) d'Etel est un magnifique coin de Bretagne et l'île de Saint Cado est un petit bijou baigné par le flux et le reflux. Saint Cado fit un pacte avec le diable. Si ce dernier construisait un pont pour relier l'île à la berge, Saint Cado lui offrirait l'âme du premier être vivant à traverser. Dès que le diable eut achevé le pont, Saint Cado y jeta un chat...

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9 décembre 2015 3 09 /12 /décembre /2015 06:00
Pourra-t-on défendre les AOC à l’OMC ? « Le système américain est une prime au producteur le plus malhonnête et au consommateur le plus stupide… » Louis Lorvellec.

À l’heure où nous voguons dans le monde du vin français sur le mol océan du tout AOC-IGP, c’est-à-dire d’une identification du produit par son origine géographique fondé sur un cahier des charges, et que les tenants de cette dérive font la chasse à tout ce qui ressemble à la diversité, au nom d’un air de famille symbole de l’uniformité, sortir nos têtes du petit marigot national, où d’ailleurs les vins cohabitent avec d’autres produits, tout particulièrement les fromages, me semble bon pour nos neurones bien encrassés par un goût immodéré du repli sur nous-même.

 

C’est pour cette raison que je vous propose la lecture du CR d’une conférence de Bertyl Sylvander lors d’un des Cafés-débats de Marciac en Aveyron.

 

Une autre raison, plus personnelle, m’y pousse : Bertyl Sylvander cite quelqu’un qui m’a été très cher : Louis Lorvellec, professeur de droit rural à la faculté de Nantes. Nous nous sommes rencontrés lorsque je pilotais la réécriture de nos textes sur les AOC afin de pouvoir entamer la négociation au plan européen. Et puis, le jour où j’ai quitté les manettes, lui et son collègue JC Hélin qui avait été mon mentor en droit administratif en 1968, m’ont demandé si je serais intéressé par un poste de professeur-associé à mi-temps à la Faculté de Nantes. Étonné, et aussi flatté, j’ai accepté. Ils m’ont fait coopter et pendant 3 ans j’ai donc pu apporter « mon expérience de la négociation européenne » auprès d’étudiants de 3ième cycle. Ce fut une expérience riche et unique. Louis Lorvellec nous a quiité en 2001.

 

L’auteur dans son introduction, avec humour, indique : « J’ironisais tout à l’heure sur mon nom. Bertil Sylvander n’est pas un nom d’ici : mon père est Suédois et je suis né en Algérie. La mère de mon père était anglaise d’adoption et son père était russe… Je suis donc très mal placé pour parler d’origine, mais c’est peut-être pour cela que je suis fasciné par les gens qui ont des racines, qui savent parler du coin où ils sont nés, où leurs grands-parents sont nés, qui connaissent toutes les histoires du village… »

 

 

Si l’on regarde plus précisément l’état des forces par rapport à la question de départ, on constate que les manières de concevoir le commerce dans les pays libéraux et dans les pays de tradition administrative et étatique reposent sur des principes différents.

 

Cette conception est étroitement liée à l’histoire, à la culture, à la religion, à toutes sortes de déterminants socio-politiques. Prenons la tradition latine : on estime que les gens n’ont pas toutes les cartes en main, qu’il peut y avoir tromperie et sous-information : l’Etat doit donc jouer un rôle de régulateur. En revanche, l’approche anglo-libérale considère que tout est possible : vous avez le droit de tout faire si vous ne trompez pas vos concurrents et vos clients. Sur le marché, l’étiquette, le nom du produit, et la communication sont donc déterminants. De ce point de vue, la stratégie du me too (du « moi aussi ») est légitime. Si je suis capable de faire ce que fait l’autre, moins cher et mieux, et qu’en plus, j’arrive à promouvoir mes activités par la publicité, il n’y a pas de problème. C’est ce qu’indiquent les accords de l’OMC sur la propriété intellectuelle, dont l’article 23 concerne le vin et liste les produits d’appellation qui ne doivent pas être imités. En revanche, l’article 22 stipule que tous les autres produits peuvent être imités à condition que le consommateur ne soit pas lésé. Mais qui décide que le consommateur est lésé ou non ? La question reste posée. Les juristes américains disent ainsi que les Etats-Unis peuvent fabriquer du vin et l’appeler « chablis », tout simplement parce que les consommateurs américains ne savent pas qu’il existe en France une zone d’appellation d’origine contrôlée ainsi nommée. S’ils l’ignorent, ils ne sont donc pas lésés !

 

Quand vous faites vos courses dans un supermarché américain, vous vivez des expériences assez étonnantes. Vous trouvez par exemple du brie from old Europ, ce qui signifie que le terroir, c’est l’Europe tout entière. De même, les Canadiens estiment pouvoir faire un produit qui s’appelle parmesan, car il ne s’agit après tout, à leurs yeux, que d’un fromage en poudre un peu fort que l’on met sur les pâtes... Ils ne savent absolument pas que ce fromage est issu d’une région autour de Parme. Il y a pire : 80% des Chinois ignorent que la France existe. Ils n’en connaissent même pas le nom. Nous-mêmes faisons souvent la même chose. Quand nous parlons du « frigo », nous évoquons la marque Frigidaire. Nous devrions donc dire « réfrigérateur »...

 

Cela dit, chez nous, concernant l’origine, finies les approximations. Bien des viticulteurs vinifient à la parcelle. Leur produit est identifié comme issu précisément d’une parcelle de tant d’ares, aux caractéristiques extrêmement précises. Et mentir sur la parcelle, c’est bien tromper le consommateur. Il y a là non seulement une différence de stratégie commerciale, mais surtout une différence de culture. Ce qui a fait dire à un juriste de Nantes, disparu en 2001, Louis Lorvelec, que le système américain est une prime au producteur le plus malhonnête et au consommateur le plus stupide… »

 

L'intégralité  de l'intervention ICI

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8 décembre 2015 2 08 /12 /décembre /2015 06:00
«Qu’appelle-t-on penser, sinon disputer avec soi-même ?» Botul l’anti FacedeBouc des Hautes-Corbières « Clouer le bec à l’autre, avoir le dernier mot, couper la parole, ferrailler : cette culture du duel me fatigue. »

JBB, Jean-Baptiste Botul, est un philosophe méconnu auteur de La Métaphysique du Mou, né à Lairière, située à 360 mètres d’altitude, canton de Mouthoumet, proche de Limoux. Toute la vie de Botul se résume à une naissance difficile un 15 août, jour de l’Assomption de la Vierge Marie, et par son refus obstiné à l’âge de 10 ans de s’engager dans la grande révolte des viticulteurs du Langue d’Oc car il se trouvait ridicule avec ses culottes courtes au milieu des bourgerons des vignerons.

 

Ce double traumatisme explique largement l’échec de sa liaison romantique et de ses fiançailles ratées avec Marthe Richard, la future « Veuve qui clôt » en 1913. Certains biographes osent affirmer que ce fut sur une histoire de bulles, Blanquette ou Champagne, que l’incompréhension s’installa entre eux. D’autres encore, plus audacieux, trouvent le fondement philosophique de l’affaire des Pinot Noir dans les principes énoncés par Botul dans la Métaphysique du mou (moûts et mou permettent moult digressions).

 

Ses manuscrits furent découverts « en ouvrant la grande armoire en bois fruitier de la chambre à coucher « sur les trois étagères du haut » : 143 liasses de feuillets et d’enveloppes de formats divers. Cette découverte capitale, puisque « si Botul n’avait rien publié, il n’était pas prouvé qu’il n’avait rien écrit » Par bonheur, « la sécheresse ordinaire de l’air des Corbières a plutôt bien préservé le fonds de la moisissure, mais des épanchements anciens de liquide divers : vin rouge, bière, Viandox... ont souillé des pièces importantes. »

 

 

Bref, dans Botul au bordel de Frédéric Pagès chez Buchet Chastel, l’auteur seul spécialiste de JBB, met en lumière la prescience, à propos des adeptes de commentaires sur face de Bouc, de ce philosophe, qui pratiquait la « taxi-analyse » en énonçant le principe : «on doit pouvoir quitter son psychanalyste comme on descend d’un taxi». Certes Botul volera d’échec en échec, rencontrera Léon Trotski qu’il trouvera «étonnamment bronzé» puis, après une brève liaison avec Marguerite Donnadieu à la Sorbonne en 1935, il se brouille avec Giraudoux car trompé par le titre de sa pièce La Guerre de Troie n’aura pas lieu, il joue au billard avec des amis le soir de la première.

 

Dans une lettre à Stefan Zweig il se justifiait : « Je ne suis pas à l’aise dans la conversation « à la française ». Clouer le bec à l’autre, avoir le dernier mot, couper la parole, ferrailler : cette culture du duel me fatigue. Pour moi, une conversation ne doit pas se terminer par un KO mais par un OK. La concorde est une forme de savoir-vivre.»

 

JBB avoue être lent, avoir « l’esprit d’escalier, détester les prises de bec entre intellectuels même « élevés au grain. ». Pour lui, « la pensée est un exercice solitaire » et la « seule conversation qui vaille est celle qu’on entretien avec soi-même. »

 

En 1922, il écrivait à la « Vénus noire », Joséphine Baker : «Qu’appelle-t-on penser, sinon disputer avec soi-même ?»

 

Celle-ci lui répondait par une autre question « Je me dispute souvent avec moi-même. Suis-je normale ? »

 

Réponse de Botul : « Baissez le volume de votre radio intérieure si vous voulez vous entendre. »

 

Mais qui était donc ce Botul qui, au cours de son séjour parisien, fréquentait La Coupole, où il retrouvait Sartre, Beauvoir et leurs amis ?

 

Jean-Laurent Bost, dans une lettre à Beauvoir, se moquait de lui : « Votre pâtre occitan n’en décoince pas une. Il fume des cigarillos tordus en cherchant au loin la ligne verte des Hautes Corbières. Ce que je préfère en lui, c’est le ruban de son chapeau, chaque jour d’une couleur différente. C’est évident qu’il travaille énormément du chapeau, malheureusement, on n’en voit pas les effets. Il pense très fort, mais à quoi ? »

 

L’ironie du ton « nous fait entrevoir la distance sidérale qui séparait Botul des intellectuels parisiens de l’époque. »

 

Ne restait plus à « Ce paysan descendu de sa montagne » qu’à donner le change. Dans une lettre, au printemps 1945, à Maurice Merleau-Ponty, il confiait « Pendant toutes ces années parisiennes, j’écoutais, je ne disais rien. J’ai passé mon temps à prendre un air entendu et à faire semblant de comprendre de quoi parlaient ces gens. »

 

Botul, l’homme des Hautes Corbières, prudent, secret, taiseux, avait sans doute médité ce conseil de Sénèque à Lucilius, lui recommandant de « converser très peu avec les autres, beaucoup avec soi » et mettant en garde contre les confidences : « Il existe dans la conversation un je ne sais quoi d’insidieusement doux qui, comme l’ivresse, comme l’amour, nous soutire les secrets. »

 

Note du Taulier à propos de Botul au bordel :

 

En mai 1928, Botul, éphémère professeur de philosophie, conduisit sa classe de lycéens dans un bordel de Carcassonne nommé Mon Caprice. Sa conviction : « Si l'école ne va pas au bordel, ce sera le bordel à l'école. » À travers les discours enflammés de la sublime Divine, l'étonnante correspondance de Botul avec Simone de Beauvoir, Marthe Richard et Simone Weil, nous approfondissons ainsi notre connaissance du botulisme « avec la joyeuse insouciance de kangourous bondissant.»

 

Marthe Richard descend d’un Potez 53, « moulée dans sa combinaison de cuir. Elle soulève ses lunettes d’aviatrice : quelle belle femme ! Elle dépose un baiser sur la bouche de Botul et fait signe à la Divine de monter dans l’avion. Avant de fermer le cockpit, elle déclame ces vers du poète Gustave Nadaud :

 

Je vois bien qu’il n’est ici-bas

De bonheur complet pour personne

Mon vœu ne s’accomplira pas

Je n’ai jamais vu Carcassonne.

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7 décembre 2015 1 07 /12 /décembre /2015 06:00
Le magazine des femmes chics ELLE n’aime pas les femmes vigneronnes : le triomphe du féminisme de salon et si nous disions non !

Comme chacun sait le magazine Elle se dit à la pointe du combat du féministe, même que dans Elle à table la rubrique vin a été confiée une femme affichant avec force son militantisme pour cette cause. Je trouve ça très bien, sauf que derrière la belle façade en papier glacé se cache des mecs en costars de prix, des avocats, qui font la traque à tout ce qui pourrait, selon leurs intérêts, nuire à la marque Elle.

 

 

Dernière victime en date : le domaine viticole d'Elles fondé depuis juin 2014 par Anne Rouxelin&Sophie Raimbault, viticultrices à Benais, près de Bourgueil, sommé par les avocats du géant des médias : le groupe Lagardère Active dont dépend Hachette Filipacchi propriétaire de la marque ELLE, d’abandonner sous peine de poursuites le nom de leur domaine pour homophonie, a décidé de jeter l’éponge !

 

« Nous avons proposé une solution amiable, en vain » regrette Anne Rouxelin.

 

« Nous n'avons pas d'autre choix que de changer et de réinvestir dans une nouvelle marque », expliquent Anne Rouxelin et Sophie Raimbault.

 

Pas abattues pour autant, elles travaillent désormais à valoriser la production des 4,6 hectares de vignes d'Ansodelles.

 

Au nom du droit des marques jusqu’où les cabinets d’avocats au service des grands groupes iront-ils ?

 

Avant de citer quelques exemples de cette chasse, je propose :

 

- pour de rire : à des vignerons téméraires de baptiser leur domaine : domaine de LUI, une marque fondée par Daniel Filipacchi.

 

- plus sérieusement de harceler le petit Lagardère propriétaire de ELLE !

 

- Une centaine d'habitants de Champagne, un petit village situé au pied du Jura suisse, ont manifesté samedi pour avoir le droit de continuer à utiliser le nom de leur commune, qu'ils ne peuvent déjà plus apposer sur leurs bouteilles de vin.

 

Depuis 2004, un accord entre la Suisse et l'Union européenne interdit aux viticulteurs locaux d'appeler leur vin du « Champagne ».

 

Situées face au lac de Neuchâtel dans le canton vaudois (sud-ouest de la Suisse), les vignes de la commune de Champagne, cultivées depuis le Moyen Age et qui produisent un vin blanc destiné à la consommation locale, sont au centre d'un litige entre vignerons suisses et français depuis près de dix ans.

 

Des documents officiels indiquent que le village existe sous le nom de Champagne depuis plus d'un millénaire.

 

En 2004, le gouvernement suisse avait accédé à une demande des Champenois français en interdisant aux habitants du village suisse d'utiliser l'appellation Champagne pour du vin blanc rebaptisé depuis vin de "Libre-Champ".

 

En conséquence, les ventes ont chuté de 110.000 bouteilles en 2000 à 32.000 en 2008, selon M. Bindschedler.

 

- Les autorités chinoises viennent de clore un nouvel épisode de la guerre que livre le Premier Grand Cru de Pauillac château Lafite à château Lafitte, un simple Côtes de Bordeaux, propriété de Philippe Mengin. Celui-ci peut déposer sa marque en Chine et bénéficier de toutes les garanties qui y sont attachées.

 

La décision rendue par L'office des marques de l'Administration chinoise de l'Industrie et du Commerce, sans appel possible, constitue un cinglant camouflet pour Château Lafite-Rothschild. Le 19 août dernier, après un peu plus de deux ans d'instruction du dossier, les autorités de l'Empire du Milieu ont en effet rejeté les demandes de la famille du même nom d'empêcher l'enregistrement dans ce pays de la marque Château Lafitte.

 

Les attendus de cette décision, rendue publique le 4 septembre, sont sans indulgence pour Le Premier Grand Cru de Pauillac à un seul "t": Il n'existe aucune similarité entre les deux marques et donc aucun risque de confusion dans l'esprit des consommateurs chinois. Contrairement au vœu des Rothschild, le Lafitte avec deux "t" est comme en France une marque notoire, avec tous les droits et garanties attachées à un tel statut. Cette décision de l'administration chinoise signe donc l'épilogue d'une bataille judiciaire longue de douze ans entre les deux vignobles. »

 

- Paris pourrait bientôt être achetée par un industriel russe pour commercialiser des bérets en zibeline. Gien, être une marque déposée par la Chine pour vendre de la lingerie fine; Camembert, une licence détenue par le Pakistan pour de l'engrais et Cambrai par les Américains pour une ligne de sextoys. L'absurde de ces scénarios n'en est pas moins probable, à considérer la réalité des déboires de la ville de Laguiole. Dépossédée de son nom, la ville aveyronnaise, célèbre pour sa fabrication de couteaux depuis le XIXe siècle, vient de se voir déboutée de son recours en justice pour continuer à exploiter son nom. Et crie son indignation en retirant symboliquement, mercredi, le panneau du village.

 

Déposée comme marque en 1993 par Gilbert Szajner, Laguiole est la propriété de ce particulier du Val-de-Marne qui exploite la commercialisation de coutellerie sous ce nom mais aussi de linge de maison, vêtements, briquets et barbecues, le plus souvent importés d'Asie, auprès de revendeurs français et étrangers qui lui achètent des licences. «Il a déposé Laguiole dans 38 classes, une vraie toile d'araignée!, s'étouffe Vincent Alazard, maire de la commune de 1300 habitants. Moi, je n'ai rien contre lui mais contre le droit qui lui permet de faire ça!»

 

La justice européenne a rendu son nom aux couteaux Laguiole en annulant, mardi 21 octobre, la marque déposée par un particulier pour vendre de la coutellerie, tout en l'autorisant à le faire pour une série d'autres produits.

 

Soulignant qu'avant la date de la plainte, en 2001, « Forge de Laguiole exerçait uniquement des activités dans le secteur de la coutellerie et des couverts ainsi que dans le secteur des cadeaux et souvenirs », le tribunal a conclu que la marque Laguiole pouvait être enregistrée par M. Szajner « pour les produits et services d'autres secteurs ».

 

S'agissant de la coutellerie et des cadeaux et souvenirs, les juges ont estimé qu'un « risque de confusion » existait pour un certain nombre de produits, dont les « outils et instruments à main entraînés manuellement ». Cela inclut en premier lieu les couteaux, mais aussi les cuillers, les scies, rasoirs, lames de rasoir et nécessaires de rasage, les limes, pinces à ongles, coupe-ongles et trousses de manucure, les coupe-papiers, les tire-bouchons et ouvre-bouteilles, les blaireaux à barbes et nécessaires de toilettes, les coupe-cigares et cure-pipes.

 

En France, la cour d'appel de Paris a débouté en avril la commune de Laguiole, qui souhaitait voir la justice reconnaître « une spoliation », une pratique commerciale « trompeuse » et une « atteinte à son nom, à son image et à sa renommée ». Le village a décidé en septembre de se pourvoir en cassation.

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6 décembre 2015 7 06 /12 /décembre /2015 08:00
CHAP.15 opération Chartrons, «Les petits garçons de onze ou douze ans que je mets ici dans mon lit sont un piment rare.» Gabriel Matzneff.

Samedi-dimanche derniers je logeais à Ixelles. Des voitures blindées, comme dans Tintin, stationnaient sur les places, des jeunes troufions patrouillaient le FM en bandoulière. La police faisait couiner ses sirènes. Nous avons trainés dans les bars. Au retour, sur l’autoroute nous avons redécouvert les joies de la frontière, file d’attente, barrage filtrant, nous régressons. Comme je ne suis pas d’humeur j’ai mis mes amours entre-parenthèses. Ma colère est sourde. Je retiens mes mots, je les pèse, j’en suis économe. Face aux égouts qui débordent, aux vieux rats qui refont surface pour profiter de nos malheurs, mon cœur se soulève, j’ai envie de gerber.

 

Que lis-je dans le flux ininterrompu ?

 

Que face à Daesh Matzneff le « pédéraste » et De Villiers « l’illuminé » en appellent au retour de la transcendance !

 

Je rêve, je me frotte les yeux :

 

De Villiers d’abord dans son registre de gouaille populiste :

 

« Les laïcards font le vide et les islamistes le remplissent. Le nihilisme occidental, prenant congé d'une chrétienté flageolante, s'exprime comme la neutralisation religieuse de l'espace public. Résultat : c'est le vide. Il n'y a pas de réponse à la quête de l'absolu, et les jeunes Français, quelle que soit leur origine, ethnique ou religieuse, sont tentés de partir ailleurs pour chercher des drames, des gloires, des fiertés que la France ne leur offre plus. »

 

Matzneff ensuite, l’ignoble, qui évoquait dans son journal des années 1983-84 «un joli gamin, pétillant de malice, parlant un bon anglais, écolier bien propre, treize ans», qu’il rencontra en Asie: «Il n’a pas voulu que je le baise, mais il m’a sucé à merveille et m’a fait jouir.» il pérore :

 

« À part le pape de Rome et le patriarche de Moscou, qui, en Europe, fait appel aux forces de l'Esprit, invite les gens à la transcendance ? Personne. En tout cas, personne en France où les responsables politiques pleurnichent contre la montée de l'islamisme, mais leur unique réponse, pour endiguer cette montée, est d'interdire les crèches de Noël dans les mairies. Bientôt, j'en fais le pari, la passionnante fête de la Nativité, du mystère de l'incarnation, du Verbe qui se fait Chair, du Christ Dieu et homme, sera, comme en Union soviétique à l'époque de la persécution antichrétienne, remplacée par une fête du Bonhomme Hiver, Diadia Moroz, mouture léniniste du père Noël. »

 

Matzneff le compagnon de libation de Jean-Marie Le Pen : 

 

« Je me souviens d'une de nos soirées à l'époque du traité de Maastricht. Les propos que nous tint Jean-Marie Le Pen étaient la raison même, la justesse même, l'avenir allait nous le prouver, et ce soir-là je pris conscience à quel point était absurde l'image d'excité extrémiste que la presse purée de droite et de gauche s'appliquait à donner de lui.

 

Dans la vie française, en littérature comme en politique, il y a les gens qui sont blanc-bleu, les bien-pensants, les vertueux ; et puis il y a les sulfureux, les infréquentables. Jean-Marie Le Pen fait partie de ces derniers. Même si je n'avais pas déjà des raisons personnelles d'avoir de l'amitié pour cet homme, son éternel statut d'excommunié suffirait à me donner l'envie de le défendre, et quand il a raison (en ce moment sur la Russie, par exemple), de l'applaudir. »

 

Matzneff qui ironise dans le POINT sur « La médiocrité de cette « génération Bataclan » 

 

« Trafalgar Square et la gare de Waterloo sont à Londres. La gare d'Austerlitz et la rue d'Arcole sont, elles, à Paris. Aux lieux, aux monuments, on donne des noms de victoires, non de défaites. De même, dans les écoles militaires les promotions de jeunes officiers prennent les noms de soldats victorieux : « Maréchal de Turenne », « Général Lassalle », « Lieutenant-Colonel Amilakvari ». Quand, par extraordinaire, il s'agit de vaincus, ce sont des vaincus qui se sont battus héroïquement jusqu'au bout, ont été vaincus avec tous les honneurs de la guerre : une des promotions de Saint-Cyr se nomme « Ceux de Diên Biên Phu ».

 

Quel est le suicidaire crétin qui a donné le nom de « génération Bataclan » aux jeunes femmes et jeunes hommes qui ont l'âge des victimes du vendredi 13 novembre 2015 ? C'est l'État islamique qui doit donner ce nom à ses jeunes citoyens, non la France, pour qui ce vendredi 13 novembre 2015 demeurera la date d'une de ses plus spectaculaires et déprimantes défaites.

 

Ce choix de « génération Bataclan » exprime un masochisme, un mépris de soi ahurissant. Et l'on est accablé par la médiocrité petite-bourgeoise, l'insignifiance des propos tenus par les survivants de cette « génération Bataclan » lorsqu'ils sont interrogés par les journalistes ou s'expriment sur les réseaux sociaux. Le zozo qui s'est mis une ceinture de cœurs autour de la taille, l'autre imbécile qui se balade avec une pancarte « Vous êtes tous super ! », le troisième qui déclare fièrement que son but dans la vie est de continuer à se distraire, à voir les copains, ces petits bourgeois qui tiennent pour un acte de courage de dîner au restaurant le vendredi soir.

 

S'il s'agissait de gamins de douze ans, ce serait admissible. Hélas, ce n'est pas le cas. Ceux qui se comportent de manière si niaise, si médiocre sont des adultes, des barbus. J'ai dit « ahurissant », mais le mot juste est « consternant ». Comme a été consternante la cérémonie d'hommage aux victimes dans la cour des Invalides. J'adore Barbara et je connais par cœur certaines de ses chansons, mais ce jour-là, c'est le « Dies irae » qui, après La Marseillaise, devait retentir en ce haut lieu, non une gentille chansonnette, et nous aurions été autrement saisis aux tripes si, à la place du discours fadasse de M. Hollande, un acteur de la Comédie-Française nous avait lu le Sermon sur la mort de Bossuet.

 

Ils ne vivent pas, ils existent… »

 

Qui est ce Matzneff ?

 

Gabriel Matzneff, sans doute peu connu des jeunes générations, l’est bien plus de ceux qui avaient déjà l’âge de s’intéresser à la littérature dans les années 1970, quand l’écrivain, essayiste, romancier, journaliste (collaborateur du Point), aujourd’hui âgé de 77 ans, publia Les Moins de seize ans. Il y expliquait son amour pour les très jeunes adolescents:

 

«Ce qui me captive, c’est moins un sexe déterminé que l’extrême jeunesse, celle qui s’étend de la dixième à la seizième année et qui me semble être —bien plus que ce qu’on entend d’ordinaire par cette formule— le véritable troisième sexe

 

A l’époque, dans ce livre notamment, Matzneff défendait sans complexe ses goûts pour les jeunes gens. Lors de sa publication, il était venu expliquer sur le plateau d’Apostrophes que «rien ne peut arriver de plus beau et de plus fécond à un adolescent et une adolescente qu’un véritable amour avec quelqu’un de son âge mais aussi peut-être avec un adulte qui l’aide à se découvrir soi-même».

 

Il dit bien plus tard, en 2011:

 

«Dans les années 1970, il existait en France une certaine liberté de mœurs, d’esprit, qui a depuis disparu

 

Après le scandale des Moins de seize ans, quelques autres: la publication d’Ivre du vin perdu, roman racontant son histoire d’amour avec une adolescente; l’évocation dans Mes Amours décomposés, journal des années 1983-84 d’«un joli gamin, pétillant de malice, parlant un bon anglais, écolier bien propre, treize ans», qu’il rencontre en Asie:

 

«Il n’a pas voulu que je le baise, mais il m’a sucé à merveille et m’a fait jouir.»

 

Il y écrit aussi:

 

«Les petits garçons de onze ou douze ans que je mets ici dans mon lit sont un piment rare.»

Puis sa mise en cause dans l’affaire du Coral (affaire d'abus sexuels sur mineurs) lui vaut d’être renvoyé du Monde. En 1990, il se retire quelques temps de la vie publique.

 

Qui a salué la chronique de Matzneff ?

 

Un petit tour sur les réseaux sociaux suffit à le percevoir: les admirateurs de la prose de l’écrivain se recrutent en majorité du côté de ces réactionnaires qui, sous couvert de laïcité et de philosophie des Lumières, tentent de lier culture chrétienne et République française. Le plus souvent, et comme par hasard, ce sont ceux qui sont parmi les premiers à réclamer un aménagement de la loi de 1905 au prétexte que cette dernière, serait inadaptée au problème que pose l’intégrisme religieux musulman.

 

Pour ce courant politique, protéiforme et qui avance masqué, l’air du temps est à l’instrumentalisation de ces idiots utiles que sont les fondamentalistes afin de tenter de réintroduire la religion catholique, en tant que fait religieux dominateur, dans la République. »

 

« Il faut prendre la mesure de la charge menée par Gabriel Matzneff contre la Génération Bataclan. Le passé "hédoniste" de l’auteur a occulté ce qu'exhibe sans retenue cette tribune publiée sur le site du Point: à savoir que c’est au nom d’un spiritualisme catholique d’essence réactionnaire que l’écrivain s’en est ainsi pris à la jeunesse contemporaine. Or, depuis quelques mois, ce courant, dont il est un nouvel avatar révélé, est à l’œuvre dans la sphère publique, qui demande sans cesse à la République de se plier au fait religieux. Sous couvert de lutte contre l’intégrisme islamique, il conviendrait de réinjecter dans la République une bonne dose de catholicisme ; c’est en cela que la tribune de Matzneff dit une tendance de l’époque. »

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6 décembre 2015 7 06 /12 /décembre /2015 06:00
Alphonse Mellot sauve l’honneur de Sancerre dimanche de 11 à 13 heures Chloé Verlhac y dédicacera le livre posthume de son mari Tignous « Murs… murs. »

« Je suis ravie de venir à Sancerre, chez notre ami, nous a confié Chloé Verlhac. Il était présent à notre mariage. D’ailleurs, je n’associe pas tous les gens de Sancerre à ce qu’il se passe. Ils n’y sont pour rien. J’ai vu sur les réseaux sociaux que certains faisaient l’amalgame. »

 

Mais que se passe-t-il donc à Sancerre ?

 

Chloé Verlhac, veuve de Tignous, persona non grata à un marché de Noël à Sancerre

 

Tignous disait: « si on a peur, ils ont gagné ». Il était hors de question qu'on ne vienne pas, qu'on leur laisse le terrain», a souligné Chloé Verlhac.

 

Et ils ont peur !

 

Qui ?

 

Lire ICI 

 

«Céline Reverdy, présidente de l’Amicale des parents d’élèves de Sury-en-Vaux et Verdigny, organisatrice du marché de Noël, a confirmé au Berry républicain ce vendredi soir. Touchée par cette annulation que son association a demandé, elle lâche : «J’avoue, j’ai cédé à la pression de la mairie et de certains parents. Je ne suis pas capable de supporter l’ampleur de que ça a pris.»

 

On peut d'ailleurs depuis ce dimanche matin, sur la page Facebook de l'association, un statut mettant en cause la « responsabilité » des « élus et hauts responsables » : ICI 

 

Chloé Verlhac, veuve de Tignous dédicacera de 10h30 à 13h au Domaine Alphonse Mellot  le livre posthume de son mari « Murs...murs » ainsi qu'Hélène Honoré qui dédicacera « 100 Rébus Littéraires »

 

Entrée face à l'hôtel Saint-Martin.

Renseignements : 02 48 54 07 41

 

Merci Alphonse Mellot…

Alphonse Mellot sauve l’honneur de Sancerre dimanche de 11 à 13 heures Chloé Verlhac y dédicacera le livre posthume de son mari Tignous « Murs… murs. »
Alphonse Mellot sauve l’honneur de Sancerre dimanche de 11 à 13 heures Chloé Verlhac y dédicacera le livre posthume de son mari Tignous « Murs… murs. »
Alphonse Mellot sauve l’honneur de Sancerre dimanche de 11 à 13 heures Chloé Verlhac y dédicacera le livre posthume de son mari Tignous « Murs… murs. »
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5 décembre 2015 6 05 /12 /décembre /2015 06:00
Malheureusement, il faut le reconnaître, les démocraties, lorsqu'elles sont faibles, lorsqu'elles perdent leur sens profond et véritable, inclinent parfois à ne considérer que l'immédiat ou le très proche.

En dehors de sa beauté formelle le texte que je vous propose ce matin reste, 55 ans après, d'une belle actualité, il a le charme des vieux films que l'on redécouvre, qui n'ont pas pris une ride, et qu'il faut savoir revisiter avec humilité et optimisme.

 

En dépit des sondages dont je ne sais s’ils disent vrai, je reste optimiste dans la capacité d’une large part de notre jeunesse à répondre aux grands défis de notre monde mondialisé loin des démagogues du « tous pourris » ou de ceux qui gouvernent à la petite semaine après s’être fait élire sur un lit de promesses.

 

Sans doute nous faut-il vraiment toucher le fond pour redonner à notre système politique, à la manière dont nous sommes gouvernés, à notre propre responsabilité, de nouvelles couleurs, celles du vivre ensemble, du bien-vivre ensemble, par-delà nos différences, nos nécessaires oppositions, loin d’un aquoibonisme ravageur et destructeur.

 

Après avoir lu ce texte je suis persuadé que vous irez tous voter et, pour sourire un peu, une anecdote datant du temps où j’arpentais le Languedoc-Roussillon au nom de mon Ministre, et que Jacques Blanc le Lozérien était président de la Région du fait de la désunion de la Gauche : c’était un slogan « Voter Blanc, c’est votre nul… »

 

 

« La jeunesse est impatiente et sévère dans ses jugements, probablement plus en France qu'ailleurs, certainement aujourd'hui plus qu'avant. Ce n'est pas moi qui vous en blâmerai, vous les jeunes, car vous avez de fortes raisons d'être inquiets, d'être critiques. Je n'ignore pas ces raisons. Mais je sais aussi qu'il dépend de vous que votre critique demeure vaine et votre impatience stérile, ou qu'elles soient, l'une et l'autre, et dès maintenant, des ferments d'énergie ou d'action.

 

On dit souvent, selon une formule un peu banale, mais vraie, que vous êtes le sang nouveau qui peut revivifier la nation. Si, demain, les responsabilités doivent vous incomber, il n'est pas trop tôt pour en assumer d'ores et déjà une part, et plus importante que vous ne croyez - mais il faut le faire très vite. Sinon, un jour, vous trouverez écrasante la charge des hypothèques que vous aurez laissé accumuler sur vous.

 

Cela arriverait immanquablement, si vous permettiez que se gaspille et se perde la force vive dont vous disposez, si, prenant prétexte de ce que l'Etat vous ignore ou vous néglige souvent, vous vous détourniez de la chose publique, si vous vous désintéressiez de la conduite des affaires de ce pays, c'est-à-dire du foyer où vous passerez votre vie entière, et où vous serez demain heureux ou malheureux. Aussi, vous ne pouvez pas vous borner à répéter : « À quoi bon ? » Vous devez vous employer dès maintenant à faire changer ce qui doit être changé.

 

Vos problèmes s'identifient évidemment avec ceux d'une nation qui a le souci de son avenir. C'est dans ce sens qu'on a pu dire qu'il n'y a pas de question qui soit particulière à la jeunesse, mais il est tout aussi exact de dire que la gravité d'une question de mesure à la façon dont elle affecte la jeunesse.

 

Certes, les jeunes ne sont pas les seuls à avoir besoin de se loger. Mais le cas des jeunes ménages qui ne trouvent pas de toit, ou des étudiants qui n'ont pas de chambre le soir, pour travailler, n'est-il pas le plus dramatique ?

 

Certes, le plein emploi et la paix sont des bienfaits indispensables à tous les citoyens et de tous les âges, mais comment ne pas voir que la guerre met en cause pour un jeune tout son destin, et le chômage tout son espoir. Comment ne pas observer que ces calamités, qui peuvent ébrancher ou même abattre des arbres adultes, sont pour de jeunes arbustes un arrachement par la racine plus bouleversant, plus tragique, et surtout plus irréparable ? (...)

 

L'efficacité du régime républicain, du régime de liberté, ses chances de survie et de prospérité dépendent donc des liens qu'il saura créer entre la jeunesse et lui. Si notre République ne sait pas capter, canaliser, absorber les ambitions et les espoirs de la jeunesse, elle périclitera, elle perdra de plus en plus son sens et sa justification, elle se dissoudra ; mais si elle sait s'y adapter, si elle est capable de comprendre l'espérance des filles et des garçons de France, d'épouser cette espérance, de la servir dans chacune de ses décisions, alors elle n'aura rien à craindre des aventuriers, des démagogues, des extrémistes, car elle sera toujours plus forte et plus vivante, portée par sa jeunesse, ardemment défendue, et chaque jour renouvelée par elle.

 

Malheureusement, il faut le reconnaître, les démocraties, lorsqu'elles sont faibles, lorsqu'elles perdent leur sens profond et véritable, inclinent parfois à ne considérer que l'immédiat ou le très proche. Les échéances à plusieurs années de distance retiennent alors peu l'attention ; les hommes politiques sont souvent accaparés par les difficultés qui surgissent au jour le jour, ils croient que de la manière dont ils parviendront à les ajourner, dépendent les applaudissements qu'ils recueilleront.

 

Cette attitude repose sur un jugement erroné à l'égard d'un pays comme le nôtre, que son bon sens et sa maturité rendent apte à entendre toutes les vérités. L'homme d'Etat doit le savoir et toujours peser l'incidence de chacune de ses décisions sur le destin du pays ; il lui faut diriger son regard plus loin que les obstacles quotidiens, vers ces horizons qui sont, en vérité, les vôtres (...)

 

N'hésitez pas à prendre part à la vie politique, qui sans votre inspiration risquera toujours de retomber dans les vieilles ornières...

 

Ayez constamment présente à l'esprit la relation étroite et quotidienne qui existe, et qui maintenant existera de plus en plus, entre vos préoccupations, vos soucis, vos besoins, et l'action d'un grand Etat, qui, après tant d'épreuves, veut se refaire, veut se redresser. Comprenez le rôle que vous pouvez jouer, la contribution dans la marche en avant que vous pouvez apporter. Décidez dès aujourd'hui de peser de toutes vos forces sur la destinée nationale, préparez de vos propres mains l'avenir plus heureux et plus juste auquel vous avez droit. Soyez enfin, au sens le plus riche de ce mot, des citoyens !

 

Extraits du message à la jeunesse de Pierre Mendès France in Gouverner, c'est choisir décembre 1955.

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4 décembre 2015 5 04 /12 /décembre /2015 06:00
À l’heure du Grand Tasting de B&D j’avoue être complètement tarte mais très bonne pomme…

La maison B&D est sur son 31, son hallebardier a lustré ses petites Richelieu, c’est le Grand Tasting dixième du nom.

 

Et moi, pendant ce temps-là, tel un autre Jacques en campagne, je mange des pommes.

 

Hé oui, c’est la saison des pommes car, pour ceux qui l’ont oublié, à force d’en voir tout au long de l’année, elles viennent juste d’être récoltée et elles sont, si vous choisissez les bonnes variétés, succulentes et pleines de trucs et de machins bons pour la santé. 

 

Pendant 5 ans j’ai fait dans la pomme, la pomme à cidre qui, comme sa dénomination l’indique, sert à faire du cidre, du pommeau et du calvados. Président de l’IDAC (Interprofession des appellations cidricoles) sans avoir un seul pommier.

 

Bref, j’aime la pomme ! J’aime les petites pommes toutes ridouillées, acidulées, loin des grosses variétés des supermarchés.

 

J’adore la Clochard.

 

Normal car la Reinette Clochard appelée aussi Rochelle, Clocharde, Pomme Clocharde ou Reinette de Parthenay est une pomme à couteau née à Secondigny dans les Deux-Sèvres. C'est une variété assez répandue en Charente et en Vendée.

 

Cette petite pomme qui ne paye pas de mine est délicieuse. Sa peau jaune est rugueuse et tachetée et c’est cet aspect qui lui a sans doute valu son nom de clochard. Sa chair est ferme, juteuse, sucrée et agréablement parfumée.

 

Elle se récolte à partir de novembre et se conserve très bien; en vieillissant, elle sèche, prend un aspect ridé et son parfum excellent se concentre. C’est une pomme pour grand amateur.

 

Pomme à couteau certes mais aussi pomme à gâteau : la petite Clochard aime s’en payer une tranche.

 

Je m’explique c’est une bonne pomme à tarte.

 

Je suis très tarte !

 

«Ce vieux micheton était tellement tarte qu'il tomberait tête baissée dans la combine.» Fleur de Poisse André Lorulot.

 

Mais je suis très bonne pomme… Sous-entendu un peu con-con...

 

Donc pas besoin de vous faire un dessin : j’adore la tarte aux pommes !

 

Comme on n’est jamais mieux servi que par soi-même : je fais ma tarte aux pommes.

 

Ça commence par pétrir de la pâte brisée. Au pif, pas de balance, jamais deux fois pareil. Pour les ingrédients c’est mon secret de fabrication.

 

Ensuite, je fais de la compote pour garnir le fond : pommes entières, épluchées, épépinées, dans une casserole, un jet de Calvados et feu vif. Elles moussent, éclatent, je les bats au fouet. La compote est ainsi d’une légèreté remarquable.

 

J’étends la pâte, beurre le moule, je le garni, le piquette et un petit tour au four.

À l’heure du Grand Tasting de B&D j’avoue être complètement tarte mais très bonne pomme…

Je pèle les pommes pour la garniture.

 

Je retire le fond du four et je le garnis de compote, puis patiemment je pose mes petites tranches de pomme. Un coup de cassonade et re-four.

À l’heure du Grand Tasting de B&D j’avoue être complètement tarte mais très bonne pomme…
À l’heure du Grand Tasting de B&D j’avoue être complètement tarte mais très bonne pomme…

Avec les retaillons de pâte je fais une pomme d’amour et un petit boudin.

 

C’est fini.

 

Je devrais faire une Masters Class de tarte aux pommes pour mec qui disent qu’ils ne savent rien faire de leurs 10 doigts…

À l’heure du Grand Tasting de B&D j’avoue être complètement tarte mais très bonne pomme…
À l’heure du Grand Tasting de B&D j’avoue être complètement tarte mais très bonne pomme…

Avec ma tarte aux pommes je bois, du cidre ou un coup de blanc !

 

Du cidre Zang 

 

Du gewurztraminer ambré, non filtré, les 5 éléments de JP Rietsch

À l’heure du Grand Tasting de B&D j’avoue être complètement tarte mais très bonne pomme…
À l’heure du Grand Tasting de B&D j’avoue être complètement tarte mais très bonne pomme…
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3 décembre 2015 4 03 /12 /décembre /2015 09:00
C’est la poêle qui se moque du chaudron, pour le vin à tous les étages journalisme et mercantilisme même combat ?

La tendance est à la sous-traitance dans les journaux et les hebdos pour la rubrique vin ou les spéciaux vins.

 

B&D et RVF, les salonnards, se partagent le gros du marché.

 

Dernier avatar de ce mouvement le journal le Parisien vient de confier sa rubrique vin au site de vente les Grappes ce qui lui a valu une volée de bois vert d’une blogueuse donneuse de leçons, elle-même chroniqueuse dans un hebdo féminin bourré de pub de luxe et caviste de profession.

 

C’est vraiment la poêle qui se moque du chaudron ou mieux encore l'hôpital qui se fout de la charité

 

Journalisme et mercantilisme même combat !

 

Le blogueur, quel que soit son sexe, est bien commode, pas trop couteux, il dédouane les médias car c’est un produit hybride mais, comme il ne vit pas de l’air du temps, ses analyses et ses conseils ne sont pas forcément désintéressés.

 

Conflit d’intérêts évident, récurant, ça n’étonne plus personne, même ceux qui chevauchent en permanence les grands principes. Chacun défend son bout de gras. Bien sûr, il va m’être rétorqué que les purs et durs, les militants, pratiquent de façon désintéressée ou presque, loin des sirènes de la publicité et que les chevaux de retour, eux, s’en gavent. Moi je veux bien tout ce qu’on veut mais cette dérive, cette confusion des genres nous mène bien loin de ce que devrait être le journalisme.

 

Crédibilité en berne, tout s’achète et tout se vend, mais qu’importe c’est encore et toujours le temps des copains et parfois des coquins et ça rime bien avec le vin.

 

Ce qui me défrise c’est qu’une partie de cette engeance nous donne en permanence des leçons d’éthique. Merci de balayer devant votre porte et de ne pas planquer la poussière sous le tapis-brosse de l’échoppe.

 

La première expression « C’est la poêle qui se moque du chaudron » était usitée au Bourg-Pailler ; la seconde « C’est l'hôpital qui se fout de la charité », plus mystérieuse, mérite explication.

 

« Rey et Chantreau, dans leur "Dictionnaire des expressions et locutions", situent la naissance de cette expression dans la région lyonnaise, sans précisions sur la date. Claude Duneton, dans son "Bouquet des expressions imagées", la situe au même endroit, en 1894.

 

Et il est vrai qu'à partir du XVIIe siècle, il existait à Lyon aussi bien l'Hôtel-Dieu[1] que l'hôpital de la Charité[2] tous deux plus tard gérés ensemble par les Hospices Civils de Lyon (HCL). Et certains documents montrent qu'il y avait effectivement une rivalité certaine entre ces deux établissements, d'où de probables critiques de l'un vis-à-vis de l'autre et vice-versa.

 

Du point de vue du malade, celles-ci étaient probablement injustifiées, le risque d'y mourir étant probablement à peu près aussi élevé dans l'un que dans l'autre, d'autant plus si la date proposée par Duneton est exacte, car à cette époque, l'organisme de gestion commune de ces deux établissements avait fait le nécessaire pour en améliorer la salubrité (et donc abaisser le taux de mortalité), suivant en cela les recommandations du médecin et baron de la Polinière dans ses rapports intitulés "Considérations sur la salubrité de l'Hôtel-Dieu et de l'hospice de la Charité de Lyon".

 

[1] Laïc, dont les premiers bâtiments, remplacés ensuite, ont été initiés en 1184, et qui existe toujours. Au XVIIe siècle, il avait une bien meilleure réputation que l'Hôtel-Dieu de Paris puisque dans le premier, seul un malade entrant sur quatorze était assuré d'y vivre ses derniers jours, alors que c'était un sur quatre à Paris.

 

[2] Religieux, construit à partir de 1617 et détruit en 1934.

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2 décembre 2015 3 02 /12 /décembre /2015 06:00
La fourme, appelée « fromage de Roche » à Valcivières la belle histoire d’Antoine et Louis de Boismenu qui produisent la seule fourme d'Ambert d'estive…

La fourme de Valcivières c’est de la fourme d’Ambert que j’ai découvert chez Bruno Verjus au restaurant Table et que j’achète maintenant à terroir d’avenir.

 

Sur le site de la Maison de la Fourme d’Ambert  je lis :

 

« Au XVIIIe siècle, la pression démographique paysanne intensifie la vie pastorale ; le bétail devient de plus en plus nombreux ; les femmes et une partie de la famille montent sur les Hautes Chaumes à la belle saison. Les loges et cabanes s’organisent en hameaux : les jasseries, qui deviennent de plus en plus nombreuses. Au XIXe siècle, l’activité pastorale atteint son maximum : 4500 vaches auraient estivé en 1860. On compte alors une soixantaine de jasseries sur les deux versants du Forez.

 

La forte poussée démographique et l’appropriation individuelle des terres favorisée par les dispositions du code civil napoléonien concernant les terres, en sont la cause. Fin XIXe, début XXe, le groupement en jasserie éclate au profit du jas individuel, qui plus qu’une fromagerie d’été, est une ferme en miniature conçue sur le modèle de la ferme permanente. A l’abri du vent, les jas sont situés sur le pourtour de la montagne, à proximité des lisières forestières et des sources.

 

Ils comprennent le fenil, l’étable et une partie habitation où se fabrique la fourme. Le troupeau bovin de 4 à 7 vaches, souvent des ferrandaises, est rentré toutes les nuits. Après la traite du matin, les bouses sont poussées dans l’allée centrale et évacuées par l’eau d’un réservoir aménagé à proximité : la serve. A la sortie de l’étable, un système de canalisation permet de répartir ces apports sur les parcelles en contrebas. Les prairies ainsi enrichies portent le nom de fumades ou fumées. Elles sont fauchées et donnent un foin d’excellente qualité. Dès l’aube, le bétail est sorti sur les landes. Les parcours des animaux sont fréquemment fauchés, la bruyère est récoltée pour servir de litière ou de foin. Ce mode d’exploitation, perpétué pendant des siècles différencie deux types de zones : les parcours collectifs pâturés sans restitution et donc progressivement appauvris contrastent avec des parcelles privées très enrichies et de bonne qualité : les fumades.

 

La montée à l’estive a pour fonction première de faire pâturer le troupeau. Les terres du village sont largement consacrées à la culture de céréales et les rares prés sont fanés pour constituer de stock fourrager hivernal. Le souci permanent du paysan est de maintenir cet équilibre entre les besoins du troupeau et les réserves alimentaires. Travaux agricoles et élevage reposent sur la répartition des tâches entre hommes et femmes. L’exploitation est dirigée par le père qui se charge avec ses fils des travaux de la terre. Les tâches d’élevage relèvent de la compétence des femmes. Dans une jasserie familiale, les soins apportés aux animaux, la fabrication de la Fourme, la garde du troupeau sont du ressort exclusif des femmes. Sur la montagne vivent la mère et l’une de ses filles ou belles-filles ainsi que de plus jeunes enfants qui les secondent. Les hommes restent au village, pour faire les fenaisons et les moissons. Néanmoins, ils montent régulièrement à la montagne pour effectuer certains travaux agricoles autour du jas, notamment des fenaisons complémentaires, et apporter les nouvelles d’en bas.

 

La jasserie est un élément fondamental du système d’exploitation agro-pastoral des monts du Forez. Au XVIIIe siècle, la fourme, appelée "fromage de Roche", qu’on y fabrique constitue le principal revenu d’une exploitation. Elle est commercialisée jusqu’à Paris et Lyon, ce qui est loin d’être le cas pour tous les fromages. Au XIXe siècle, époque de la pleine occupation de la montagne, les diverses communes du Haut-Forez sollicitent des autorisations pour établir de nombreuses foires, ouvrir ou aménager des voies de communication. La commune de Valcivières va même jusqu'à demander que le chemin de fer passe sur son territoire !

 

La fabrication de la fourme fermière est une opération délicate. La femme en maîtrise la fabrication qui exige un grand savoir-faire et beaucoup de soins. 20 litres de lait sont nécessaires pour en faire une seule.

 

Dès la veille, la jassière met le lait à refroidir jusqu’au lendemain matin dans des seaux baignants dans l’eau courante du bac de la cave ou de l’étable.

 

Le matin, elle l’écrème en partie et ajoute le lait entier de la traite du matin.

 

La température du lait doit être d’environ 30°, s’il le faut la jassière le réchauffe un peu au bain-marie.

 

Puis elle emprésure le lait, avec la présure qu’elle a obtenue à partir de caillette (partie de l’estomac) de veau et de sel. Le lait coagule et donne le caillé au bout de 2 heures.

 

la vachère découpe ce caillé dans la caillère avec un agitateur en bois, la franiê.

 

Ensuite, avec une palette elle agglutine les miettes en un bloc.

 

Puis, elle sépare ce bloc de caillé du petit lait et le verse sur la selle fromagère, table basse taillée dans un tronc de sapin, légèrement inclinée dans la direction du bec par où s’égoutte le reste du petit lait.

 

Le caillé est broyé et introduit dans un moule cylindrique stabilisé dans une faisselle ; il est salé à l’intérieur en plusieurs fois. Puis une seconde faisselle ferme l'ensemble.

 

Le cylindre de caillé fermé par les deux faisselles, est retourné régulièrement afin de faciliter l'égouttage.

 

Le lendemain, la jassière extrait la fourme de son moule et la couche à la suite de la production fromagère des jours précédents sur la chanée, planche concave en forme de chéneau trouée et suspendue au plafond. Deux fois par jour la fourme est retournée d'un quart de tour. Lorsqu’elle commence à être sèche la jassière l’installe sur un rayon de cuisine pendant 8 jours avant de la mettre à la cave.

 

Quelques semaines plus tard, elle pique avec une broche de fer pour lui “faire prendre le bleu”. L’air circule par ces trous et active la moisissure. Plus anciennement on pratiquait le ‘bleuissement” en ajoutant avec le sel, au moment de la mise en faisselles, du pain moisi. »

 

Et puis « Dès le début du XXème siècle, une nouvelle logique économique remet en question le système agro-pastoral traditionnel et un glissement de la production fermière vers une production plus industrialisée se met en place. Des petites laiteries s'installent sur le territoire, à Valcivières, St Anthème, Sauvain... et collectent les fourmes fermières pour les affiner, puis directement le lait des troupeaux pour procéder elles-mêmes à la transformation. »

 

La suite ICI

 

Et puis depuis quelques années c’est le renouveau de la production fermière.

 

La fourme de Bruno et de Terroir d’avenir provient de la Ferme des Supeyres à Valcivières  qui réunit deux frères qui transforment l'intégralité du lait de leurs vaches Abondances en tomme de montagne et en fourme fermière. Le troupeau est conduit en estive ; la production est écoulée à la ferme et sur le marché d'Ambert le jeudi matin. Cette exploitation bénéficie de l'AOP depuis le début de l'année 2011 et produit donc la seule fourme d'Ambert d'estive.

 

Installée à Valcivières (1100 m d’altitude), à proximité d’Ambert, la Ferme des Supeyres est l'un des trois producteurs fermiers de l’AOP (Appellation d’Origine Protégée) Fourme d'Ambert. 

Frédéric Gounan vinifie depuis les années 2000 en Auvergne à Saint-Sandoux, au sud de la ville de Clermont-Ferrand. Le domaine de L’Arbre Blanc propose des vins délicats et élégants. La recherche de la complexité et de la finesse est le travail de Frédéric au quotidien. Les Petites Orgues est un vin de plaisir moins complexe et charnu que Les Grandes Orgues. Une légère acidité apparaîtra, il convient de carafer une bonne heure et de déguster à 14°C.

 

Lire ma chronique  du 15 octobre 2009

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