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6 mars 2016 7 06 /03 /mars /2016 06:00
Enfant j’ai longtemps rêvé de jouer des timbales… dans Rienzi et j’ai fini par aimer les tambours d’acier de Trinité-et-Tobago

Et pourtant la seule timbale que j’ai possédé c’est la timbale d’argent de mon baptême.

 

Et j’ai dû me contenter de me rassasier de la timbale aux noix de Saint-Jacques de maman.

 

Attention ne confondez pas timbales et cymbales, ces dernières voisines de la grosse caisse faisaient parties des instruments de la clique mothaise dont je n’ai jamais fait partie.

 

Ma fascination pour les timbales, comme d’ailleurs pour le triangle m’est venu d’un disque Piccolo, Saxo et Compagnie qui me fut offert à Noël. La musique et l’orchestre d’André Popp, le texte de Jean Broussolle lu par François Périer.

 

Cette histoire d’un grand orchestre m’a enseigné qu’un instrument, aussi modeste fut-il, se révélait indispensable à l’interprétation d’une œuvre. Moins flamboyant que les cuivres, moins séduisants que les cordes, moins discrets que les bois, les timbales trônent tout en haut, massives, tonitruantes mais aussi réservées.

 

 

Les timbales sont des instruments à percussion constitués d'un fût en cuivre couvert d'une peau. L'instrumentiste en joue en frappant la peau avec des baguettes spéciales. Le joueur de timbales est appelé un timbalier.

 

La principale caractéristique des timbales est la possibilité de les accorder afin d'obtenir des hauteurs précises. À l'aide d'une pédale ou de clefs, la tension de la peau peut être augmentée ou diminuée, influençant le son produit.

 

Chaque timbale est d'un diamètre différent afin d'obtenir un plus large registre: le timbalier peut ainsi changer de note rapidement en jouant d'une timbale à l'autre, et préparer les futures notes en réglant les pédales.

 

Initialement conçues comme des tambours militaires (utilisées notamment dans les armées turques), les timbales sont devenues un instrument de base de l'orchestre classique au XVIIe siècle. Elles sont très utilisées dans tous les types de formations.

Bien plus tard, alors que j’habitais dans les bois, j’ai eu une période Steel Band

 

 

« Un steel-drum ou steeldrum, c'est-à-dire « tambour d'acier » en anglais, plus couramment appelé pan ("casserole") ou steelpan — est un instrument de percussion idiophone mélodique. Il est originaire de Trinité-et-Tobago (Caraïbes) et répandu dans des orchestres steelbands, typiquement composés de plusieurs de ces instruments différents. Les pans constituent donc une famille d'instruments. »

 

Un pan est fait à partir de fûts en métal de 216 litres utilisés par l'industrie pétrolière pour stocker et transporter de l'essence ou de l'huile, ou encore de la compote, des extraits de parfums.... Ils sont sectionnés et la face inférieure de ces bidons est emboutie puis martelée pour y réaliser un ensemble de facettes se comportant chacune comme une cloche. Les différentes facettes sont accordées sur une gamme tempérée.

 

Il existe de nombreux types de pans, regroupés en sections qui vont des graves aux aigus en passant par les médiums (traditionnel, pan around the neck un seul bidon par musicien, ou conventionnel, chaque section chromatique donc plusieurs bidons par musiciens). Dans les orchestres conventionnels, les pans aigus, appelés "frontline", comportent une trentaine de notes sur un ou deux bidons, les médiums comportent vingt à trente notes sur deux à quatre bidons, les basses comportent une vingtaine de notes sur quatre à douze bidons. Les pans médiums et basses sont appelés "background". »

 

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5 mars 2016 6 05 /03 /mars /2016 06:00
Crédits photo : CC BY-SA 3.0

Crédits photo : CC BY-SA 3.0

En découvrant la nouvelle je me suis dit « Tiens voilà une bien étrange aventure qui irait comme un gant à Jean-Paul Kauffmann… »

 

« Le paradis est 1 île. L’enfer aussi. » écrit Judith Schalansky dans son Atlas des Îles abandonnées.

 

 

Le rocher de Tevennec n’est pas une île mais, du fait de l’érection du phare : 5 ans de travaux entre 1869 et 1874 seront nécessaires pour construire la maison-phare. Le feu est allumé le 15 mars 1875, ce simple rocher sera donc habité jusqu’en 1910.

 

« Au milieu du XIXe siècle, l'augmentation du trafic à la pointe bretonne pousse l'administration à éclairer la chaussée mal pavée au large de la pointe du Raz. La construction d'ArMen, qui deviendra « l'enfer des enfers » pour les gardiens de phare, débute en 1867. Le dossier du phare de la Vieille est aussi étudié, mais il s'avère trop compliqué, surtout que le chantier d'Ar-Men mobilise tous les moyens. »

 

« Un gardien y est affecté. Le Sénan Henry Porsmoguer sera le premier d'une longue série. Car le solide gaillard (Porsmoguer a participé à la construction d'Ar-Men et de Tévennec) demande sa mutation quelques mois après son arrivée. Ses deux successeurs ne tiendront pas plus longtemps. La solitude y est insupportable. L'administration décide de nommer, en août 1876, deux gardiens sur le caillou, ce qui permettra des rotations plus fréquentes.

 

Les choses s'améliorent, mais Tévennec n'arrive pas à conserver durablement ses habitants qui se succèdent à un rythme accéléré. Seul Corentin Coquet, de Plogoff, restera quinze ans, de 1881 à 1896. L'administration tente alors d'installer des couples mariés. Les Milliner arrivent en janvier 1898, puis les Quéméré deux ans plus tard (une vache pie noire sera installée pendant un an sur le rocher pour le lait nécessaire aux enfants du couple), les Quéré en 1905, les Ropart en 1907. Finalement, Tévennec est automatisé en 1910 après avoir connu, en trente-cinq ans, 19 gardiens, quatre gardiennes, sans compter les remplaçants. Un record. »

 

source Le Télégramme

 

« En trente ans, 23 gardiens se sont succédés sur l'îlot de Tévennec, dont plusieurs couples. Parmi eux, les Quéméré ont, semble-t-il, échappé à la malédiction. Malgré certains hivers particulièrement terribles, ils ont vécu dans ce phare de 1900 à 1905 et y ont eu trois enfants. Mais le gardien suivant aurait été découpé en morceau par son épouse. Lassée, l'administration des Ponts et Chaussées a finalement renoncé en 1910 à faire garder Tévennec, qui est devenu le premier phare automatisé de France. «C'était un phare permanent. C'est à dire qu'on avait mis une grande réserve de gaz qui permettait de tenir plus d'un an. Le feu restait allumé nuit et jour», explique au Figaro Marc Pointud. »

 

Judith Schalansky, toujours elle, affirme « L’île est un espace théâtral : tout ce qui s’y passe se concentre presque inévitablement en histoires, en comédies au pays de nulle part, en sujet littéraires. Ces récits ont ceci en commun que vérité et poésie y sont inséparables, car la réalité y est mise en fiction, et la fiction, réalisée. »

 

« Tévennec est donc maudit et mûr pour entrer dans la légende. Les écrivains ne s'en privent pas. Anatole Le Braz évoquera les voix des marins morts qui résonnent dans la maison, Charles Le Goffic des gardiens devenus fous. D'autres auraient été emportés par la mer, ce qui est faux. Le phare est donc hanté, rempli de signes d'outre-tombe. Même les croix scellées dans la roche pour exorciser les lieux sont emportées par les éléments (en 1893, puis en 2009, avant que la SNPB n'en réinstalle une troisième en 2012). Depuis 1910, personne n'a vécu durablement sur le rocher. La technologie assure la pérennité du feu sous la veille de l'administration. La légende de ce lieu unique et magique continue à nourrir les esprits. »

 

L'Ankou, cette figure celte, personnification de la mort, rôderait dans les parages. Certains gardiens seraient devenus fous, d'autres auraient péri après avoir entendu des voix murmurer: «Kers cuit, kers cuit... Ama ma ma flag» (Va-t'en, va-t'en, ici, c'est ma place).

 

Olivier de Kersauson

 

« Mon enfance était un monde sans télévision ni image, où les illustrations des romans de Jules Verne étaient à la limite des contes de fées. Mais j’avais envie d’aller voir ça, en vrai.

 

Pour l’enfant privé de tout, il est normal de lire, quand on est enfermé. Il faut bien s’évader…

 

… Car pour survivre, il faut chercher le beau…

 

… Une île, c’est d’abord une ombre sur l’horizon de la mer…

 

… Notre planète est océane ; la terre est en minorité chez elle…

 

Comment allez-vous vivre pendant deux mois ?

 

J'écrirai, je transmettrai des messages et des images. Je regarderai la mer.

 

«Ça fait des années que je voulais me retrouver seul, face aux éléments, vivre en hermite, me retrouver face au large, seul face aux éléments. C'est un rêve qui va enfin se réaliser. Et si j'entends des cris, ou si je vois un fantôme, je vous fais signe!»

 

La mer, le vent, il connaît. Après avoir navigué pendant 15 ans, Marc Pointud, président de la Société nationale pour le patrimoine des phares et balises entame un séjour tout particulier. À bientôt 65 ans, ce breton d'adoption va passer deux mois en solitaire dans la maison-phare de Tévennec. Un défi qu'il s'était lancé à l'automne, mais qui n'avait pu se concrétiser, faute de conditions météorologiques favorables.

 

Marc Pointud a donc commencé le 27 février un séjour en solitaire de deux mois sur le phare de Tévennec au large de la pointe du Van.

 

« 16 h 45, hier. Marc Pointud a pris pied sur Tévennec. Le patin de l'hélicoptère a touché la roche sur un étroit aplat en contrebas de la maison-phare, le temps que le président de la Société pour le patrimoine des phares et balises saute. Les pales tournent alors à un mètre de la roche. L'opération est délicate. »

 

Pourquoi ?

 

« Marc Pointud, avec le flegme et l'humour qui le caractérise, a dit sa foi dans l'avenir du patrimoine des phares en mer. Il a embarqué, hier, avec deux livres : une bible et le dernier ouvrage de Jean-Luc Mélenchon où il parle de la mer comme avenir de la France... La procédure engagée pour l'inscription des 14 phares de l'Iroise comme monuments historiques n'est sans doute pas étrangère au travail contre vents et marée de Marc Pointud et son équipe. »

 

Parlons donc de Mélanchon

 

« La France est maritime. Et nous avons cessé depuis trop longtemps de nous comprendre comme un acteur maritime majeur. Rougissons de voir la médiocrité de nos politiques, de nos ambitions et de la faiblesse consternante de nos investissements dans ce domaine. Ils sont dérisoires à côté de celui que notre pays consent sur l'autre frontière du futur qu'est l'aérospatial.

 

Pourtant la mer est le meilleur point d'appui dont nous disposons pour sortir des crises en cours. Avec 11 millions de km2 de surface maritime, la France est le deuxième géant maritime mondial, presque à égalité avec les États-Unis. En additionnant ses territoires maritime et terrestre, la France est le 6e plus grand pays de la planète, devant la Chine et l'Inde, alors que sa superficie terrestre seule la ramène au 41ème rang mondial. Sa superficie maritime est aussi supérieure à la superficie terrestre de l'Europe entière. Nous avons de l'or bleu entre les mains. Le rêve français du futur est salé. »

 

L’ensemble ICI 

 

La Société nationale pour le patrimoine des phares et balises  s'est lancée comme objectif de le rénover entièrement. En 2011, elle a même reçu la seule autorisation de rénovation délivrée pour un phare en pleine mer, sans toutefois percevoir d'aide financière de la part de l'État. Afin de mettre un coup de projecteur sur le travail de l'association, et réunir les sommes nécessaires à la réhabilitation du phare, Marc Pointud a décidé de réinvestir les lieux durant 60 ans jours. Baptisée «Lumière sur Tévennec», le projet est en préparation depuis longtemps. «On espère avec cette opération intéresser le mécénat. Notamment pour refaire la toiture, la peinture» explique Marc Pointud. Une fois restauré, l'association voudrait faire de ce lieu une résidence d'artiste. «L'air du large a de quoi inspirer!»

 

Pourquoi pas moi !

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4 mars 2016 5 04 /03 /mars /2016 06:00
Aldi l’ami de votre porte-monnaie se paye 1 MOF en sommellerie pour sa foire aux vins de printemps : que fait donc la main du sommelier pour être qualifié d’ouvrier ?

Je ne vais pas me faire des amis dans le « milieu » de la sommellerie mais j’estime qu’il y a, au mieux, un abus de langage, au pire « une escroquerie », à attribuer un titre de meilleur ouvrier à un sommelier.

 

Ouvrier :

 

« Travailleur, travailleuse qui exécute pour le compte d'autrui, moyennant salaire, un travail manuel (dans un atelier, une mine, une manufacture, une usine, une exploitation agricole) »

 

Certes on parle d’un bon ouvrier pour une personne qui excelle dans son métier ou dans un autre travail.

 

« Il se donna ensuite le plaisir d'ouvrir chacun des quatre-vingts volumes. Ils étaient reliés magnifiquement, c'était le chef-d’œuvre du meilleur ouvrier de Londres. Il n'en fallait pas tant pour porter au comble l'admiration de Julien. »

 

Stendhal, Le Rouge et le Noir.

 

Question : que fait donc la main du sommelier ? En quoi fait-elle le vin ? La transcende-t-elle le vin ?

 

Que je sache elle se contente de le bien choisir et de le bien servir, ni plus, ni moins.

 

Le sommelier prodigue des conseils, profession très en vogue y compris dans le monde du vin avec les fameux œnologues conseil.

 

Ce n’est donc qu'un sachant parmi d'autres et si l’on se met à affubler tous les sachants d’une veste au col tricolore ça va faire beaucoup de monde et nous n’allons pas être sorti de l’auberge.

 

J’aime les sommeliers lorsqu’ils font leur métier et beaucoup le font très bien. Je respecte leur travail, je l'apprécie. Merci Franck-Emmanuel.

 

Là où je commence à avoir des doutes c’est lorsqu’ils se glissent dans des paillettes de star, affublés de titres « prestigieux » : Meilleur sommelier de France 2004 et Meilleur Ouvrier de France en sommellerie pour servir de caution, redorer le blason du hard-discount.

 

C’est la vie me direz-vous l’argent ne se trouve pas sous les sabots d’un cheval mais dans la cassette de la GD.

 

J’en conviens mais lorsque je lis pour un champagne à 14,99 €:

 

« Robe jaune paille, belles bulles fines. Nez de torréfaction où se mêlent noisettes grillées, champignons et brioche. Bouche tendre aux bulles parfaitement intégrées. Belle persistance soutenue par une fraîcheur mesurée »

 

Ou pur un crémant d’Alsace à 5,99 € :

 

« Robe jaune paille aux fines bulles délicates. Le nez évoque les arômes de fruits blancs et de touches de miel. La bouche est ronde, marquée par des saveurs de fruits blancs, des notes de miel et de caramel. Les bulles sont parfaitement intégrées et l’ensemble idéalement équilibré. »

 

Pour un muscadet côtes de Grandlieu à 3,49€

 

« Robe jaune pâle aux nuances paille. Nez délicat de fleurs et de fruits qui évoque la pomme, la mirabelle et des notes fines d’épices. La bouche est ronde, dotée d’une douceur naturelle charmeuse, les saveurs douces de pomme, de coing et d’épices bien sou-lignées par de la fraîcheur offrent un ensemble harmonieux. »

 

Pour un gewurztraminer Alsace grand cru Mombourg à 8,49€

 

« Robe jaune paille brillante. Le nez évoque des arômes de fruits exotiques, de litchi et de touches de pétales de rose. La bouche est ronde, marquée par des saveurs fruitées intenses, la rondeur légèrement douce offre une superbe ampleur dans un ensemble idéalement équilibré. »

 

Comprenez que je ne sois pas convaincu par la pertinence du conseil de ce prescripteur qualifié de prestigieux.

 

Au prix de la paille il est sûr et certain qu'il y a des coups de pompes au cul qui se perdent et qu'avec ces prix de marchands de pompe chez Aldi c'est plutôt les vignerons qui vont se retrouver sur la paille...

 

À force de faire prendre des vessies pour des lanternes on se brûle…

 

En effet, lorsque je lis dans une gazette spécialisée que pour sa foire aux vins de printemps Aldi s’offre un catalogue digne des plus grands, les bras m’en tombent.

 

Jusqu’où iront-ils dans le foutage de gueule ?

 

 

 

Lire ICI 

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3 mars 2016 4 03 /03 /mars /2016 06:00
Et si la critique gastronomique n’était plus qu’un jeu d’écriture?

Quoi de plus rustique et de si peu poétique que la comptabilité, qu’elle soit nationale ou commerciale, et pourtant c’est dans cet univers de grimoire, de chiffres, de noms abscons, que des légions d’hommes en manche de lustrine, ont pendant des décennies procédé à des jeux d’écriture.

 

Aujourd’hui ces jeux se jouent dans le ventre et le cerveau de machines dénommées serveurs qui triturent, digèrent, exploitent des chiffres toujours aussi abscons qui finiront leur vie dans des silos conditionnés dénommés cloud.

 

Jeu d’écriture, j’adore cette expression…

 

Parfois le jeu est dangereux, on interprète les règles, on les tord parfois, à son avantage bien sûr, on planque, on évapore, on expatrie, on noirci le tableau ou on l’embellit, on le fait certifier par des experts, que sais-je, les bons comptes ne font pas toujours les bons amis, pas vrai Nicolas et Jean-François…

 

Mais la question du jour ne se situe pas dans les sombres jeux de ceux qui nous gouvernent ou aspirent à le faire, mais dans les jeux d’écriture de nos critiques gastronomiques. Ceux qui écrivent dans les gazettes bien sûr.

 

Cette question m’est venue à l’esprit en lisant une critique de François Simon à propos de la cuisine de Christophe Pelé délivrée dans une superbe demeure, l’hôtel Dillon Le Clarence, 31, avenue Franklin D. Roosevelt, 75008 Paris. Tel.: 01-82-82-10-10. 

 

Deux extraits :

 

« Il faut le reconnaitre, la haute gastronomie est souvent barbante, prise de tête un brin cynique avec l’agitation factice de concepts réversibles. Un coup, on aime la viande, le lendemain on la rejette. Le matin, on célèbre le produit, et le soir même le geste du cuisinier. »

 

« Dans l’assiette, enfin, une nouvelle modernité d’expression classique. Les plats sont tirés au cordeau à l’instar de ces ormeaux d’une infinie douceur. Ils ont été massés pour atteindre quasiment la tendreté d’une saint-jacques. La langoustine/pied de cochon est grandiose et lorsque vous refermez le bec, le jeu d’une câpre innocente vient ponctuer la cinglerie. »

 

Le tout ICI

 

Qu’est-ce donc cette nouvelle modernité d’expression classique ?

 

Qu’est-ce donc qu’un plat tiré au cordeau ?

 

Qu’est-ce donc que le jeu d’une câpre innocente (en quoi l’est-elle, innocente ?) qui vient ponctuer la cinglerie d’une langoustine/pied de cochon grandiose ?

 

Vous m’objecterez que c’est bien écrit, qu’il y a de l’envoi, du style. Je n’en disconviens pas et c’est bien pour cette raison que je qualifie l’exercice de jeu d’écriture.

 

L’exercice s’y prête car de tous les critiques, le critique gastronomique juge une pièce unique : un plat que nul autre que lui ne dégustera dans les mêmes conditions. Les critiques de vin peuvent déguster la même cuvée et, même si parfois d’une bouteille à l’autre il peut y avoir quelques différences elles ne sont pas de nature à fausser l’exercice.

 

Le critique gastronomique est seul face à son assiette, il ne déguste pas à l’aveugle, tout ce qui l’entoure, le décor, le nappage, la vaisselle, les verres, le service, l’ambiance, la température, la place, le voisinage, le mettent en condition. Tout cet environnement est d’ailleurs la raison d’être de la restauration de haute cuisine et de sa jeune sœur la bistronomie.

 

Les chefs de renom sont maintenant dotés d’attaché de presse et de communication qui draguent la critique pour avoir de bons papiers dans les gazettes qui font l’opinion. Pages Face de Bouc, comptes Twitter, la critique en toute liberté, déjà réduite à une peau de chagrin dans le modèle traditionnel, se retrouve en position de chef d’œuvre en péril.

 

Certains ont opté pour l’abattage, ils pondent bien plus qu’une poule en batterie… Laissons-les, ils usent jusqu’à la corde le filon avant de replier leurs gaules.

 

Plus intéressants sont les survivants d’un passé qui se voulait glorieux et leurs héritiers qui eux chassent en meute avec marque déposée®, la philosophie du mouvement se traduisant très vite en bon et bel argent.

 

Leur ancrage, leur bouée de sauvetage, c’est le style, le jeu d’écriture. Ils sont badins, frivoles, légers, frimeurs chics, séducteurs parfois féroces ; ils ont leurs têtes, leur parti-pris, leur mauvaise foi ; ils encensent aussi ; s’aiment beaucoup en cultivant la détestation sobre et hautaine ; la forme compte plus que le fond, mais après tout le lecteur demande-t-il autre chose, c’est la signature d’untel ou de machine free-lance au footing®.

 

Tout le monde, les grands comme les néo, surfe ou parie sur la tendance, lorsqu’une s’essouffle par la magie des mots on balance une nouvelle appellation, on saute avec armes et bagages dans les légumes oubliés, le petit maraîcher, la pêche de petit bateau, l’éleveur de charmants agneaux, de cochons noirs, de petits veaux qui tètent jusqu’à leur mort, le beurre de ceci, le fromage de cela, la nature quoi…

 

Nous vivons dans l’ère du storytelling, des éléments de langage, d’une uniformité qui se vit comme une marque de différenciation clanique, tout passe, tout lasse, tout glisse sur le lisse, le nouveau vieillit vite…

 

Ce qui reste, ce qui s’accroche vraiment au rocher, émerge, s’incruste, résiste, c’est ce qui fait sens, apporte du contenu et c’est, pour cette belle et bonne raison, que, tout en jouant avec les mots, avec plus ou moins de bonheur, en ouvrant les portes et les fenêtres, en étant éclectique, en empruntant les sinueux chemins de traverse, il est possible de parler de tout, de conter, de s’enthousiasmer, de chercher à comprendre, de douter, d’aimer, les hommes, leurs idées, ce que fait leur main, parier toujours et encore sur l’intelligence…

 

Pour finir, pour de rire, en queue de poisson – à l’unilatéral bien sûr – je suis émerveillé par l’intensité de la bandaison intellectuelle et gustative qui me semble, chez beaucoup de critiques gastronomiques, inversement proportionnelle au poids de l’addition. Chez Christophe Pelé à l’hôtel Dillon c’est 400€.

 

En parodiant l’esprit Charlie, celui des pères fondateurs, « Dieu que c’est dur d’écrire pour des cons ! »

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2 mars 2016 3 02 /03 /mars /2016 06:00
Pour résoudre la crise agricole : tous à vos casseroles ! Mon riz au lait maison de 2006… Cherche pouvoir d’achat, désespérément !

La conjonction du grand barnum agricole de la Porte de Versailles, vitrine d’une agriculture fantasmée, et d’un monde agricole qui prend en pleine tronche le boomerang des turbulences du grand large, de cette concurrence impitoyable voulue et souhaitée par celles et ceux de leurs dirigeants professionnels et politiques qui ont détricotés la fameuse PAC*, provoque une soudaine érection de géo Trouvetout sur les réseaux sociaux. C’est le concours Lépine des solutions clés en main qui résoudront tous les maux de nos éleveurs. Pêle-mêle les vaches, cochons et Perette et son pot au lait se retrouvent convoqués par ces Diafoirus du XXIe siècle.

 

Dacian Ciolos ne cache pas à François Fillon les difficultés de la régulation des marchés en Europe : « Le problème monsieur le Premier Ministre, c’est qu’il est plus difficile de mettre en place de nouveaux instruments que de modifier des instruments existants. Or on a tout libéralisé dans la PAC. Tout. » Il ajoute malicieusement : « Le plus souvent avec l’assentiment du gouvernement français. »

 

Parmi eux, le plus prolifique, un intermittent de la casserole, dont on attend, comme sœur Anne, depuis plus de 2 ans, l’ouverture d’un bouiboui dont il serait le gâte-sauce.

 

 

Que préconise-t-il ce Savonarole de la casserole, devant l’écran de son beau Mac, pour venir en aide à nos fils de la terre ?

 

« Vous voulez en finir avec l'industrie agroalimentaire qu'évoque Jean-Marcel Bouguereau, celle-là même qui tue les agriculteurs? Arrêtez immédiatement d'acheter sa production. C'est simple, achetez du cru, du brut, et cuisinez. Refusez leurs marques et leurs emballages. Décidez à la place des « on » et des « ils ». Usez et abusez de votre réel pouvoir.

 

Immanquablement, les belles âmes, toujours larmoyantes, embrayeront sur le couplet suivant, celui du « c'est pratique », « on n'a plus le temps ». Argument honteux (et d'autant plus dans un pays comme la France où la durée du travail est une des plus basses du Monde), oublieux de celles et ceux qui nous ont précédés. On n'avait plus de temps quand on devait cuisiner sans gaz, sans eau courante, sans électricité, sans voiture, sans réfrigérateur? Là encore, le temps, c'est un choix, que l'on assume, comme celui de ses fournisseurs et ce qu'on y achète. Réapprenons à faire les courses (ça s'apprend!), à utiliser tous les nouveaux modes de distribution à notre portée, remettons-nous à manger de tout, économiquement. »

 

Bonne pioche me direz-vous. Hormis la stigmatisation des feignants de Français avec un petit côté non-dit du retour des femmes à la cuisine en plus du repassage, du ménage, du torché des gamins, en oubliant les temps de transports des urbains, je n’en disconviens pas. C’est un vrai choix de société que je défendais dès le 27 février 2008 dans une chronique Recherche pouvoir d'achat, désespérément !

 

Nul besoin pour autant d'en appeler au bon vieux temps où je me lavais le matin au Bourg Pailler dans une cuvette d'eau froide. Autre temps, autres moeurs, il est trop facile de faire des prêches sur la Toile, le cul bien au chaud dans une grande métropole, de verser des larmes sur le village déserté, par lui y compris, les urbains sont majoritaires et les ruraux ont pris les même plis. 

 

Mais comme le disait le picto-charentais JP Raffarin « Notre route est droite mais la pente est forte. »

 

Les idées simples, aussi bonnes soient-elles, évitent rarement l'écueil du simplisme réducteur du y'a qu'à magique. Restons modestes quand aux effets à court-terme sur les modes de production et de commercialisation, d'un retour à nos casseroles.

 

Bref, 8 ans pile poils après je vous ressers machronique sans aucune correction :

 

« L'actualité est bonne fille et les grands médias moutonniers : « La liste noire des prix qui flambent » de 60 Millions de Consommateurs tombe comme un scoop. Va-t-on, comme au temps de François Missoffe : suivre le boeuf, en l'occurrence ici la vache au lait d'argent... Alerte à Matignon, les fins limiers de la DGCCRF sont lancés sur la piste broussailleuse des marges, le petit jeu « de ce n'est pas moi c'est l'autre» : Buisson de l'ANIA d'un côté, l'omniprésent MEL de l'autre, fait fureur, au Salon de l'Agriculture c'est l'omerta du côté des producteurs... Certains vont même regretter le contrôle des prix. Pour ma part, déjà quelque peu agacé par l'hypocrisie ambiante, j'avais commis, voici une dizaine de jours cette petite chronique que je tenais au chaud, je vous la livre en pleine surchauffe médiatique.

 

« Cherche pouvoir d’achat, désespérément ! »

 

Vaste programme !

 

Ma réponse simplette, même si elle ne satisfera ni les économistes distingués qui vont brocarder mon approche par l'infiniment petit, ni les politiques plus portés sur les grandes envolées que sur le riz au lait, a au moins le mérite de dégager, sans effet de manche, du pouvoir d’acheter sonnant et trébuchant.

 

En clair, faire pour moins cher soi-même vaut mieux qu’acheter le moins cher du moins cher de chez Leclerc qu'est déjà beaucoup trop cher. Economiser 2 euros par ci, 2 euros par là, tout en s’offrant un produit de qualité équivalente voire supérieure, n’a rien à voir avec se serrer la ceinture, piocher dans son épargne, mais relève d’un choix intelligent.

 

Je signale à mes détracteurs que ma proposition redonne du pouvoir au consommateur-citoyen. Et qu’on ne vienne pas me dire que mon fichu riz au lait si on ne le fait pas soi-même c'est par manque de temps : un petit quart d’heure pris sur les 5 heures en moyenne de la sacro-sainte téloche ce n’est pas le grand retour des corvées domestiques. Rassurez-vous mesdames, sous le flou de mon «on» ne se cache aucune femme renvoyée devant ses fourneaux, la gente masculine peut, sans aucun problème technique, s'atteler à la fabrication du riz au lait. J'en suis le plus bel exemple. »

 

La démonstration ICI 

 

Pour ce mois de mars je vous propose de faire un gratin de nouilles à l’effiloché de porc, c’est simple, ça ne prend pas beaucoup de temps et ce n’est pas cher. Le grands comme les petits adoreront le plat. Bon appétit…

 

Par avance je vous remercie et sans faire de mauvais jeu de mots avec mes histoires de riz au lait :rira bien qui rira le dernier...

 

 

Pour résoudre la crise agricole : tous à vos casseroles ! Mon riz au lait maison de 2006… Cherche pouvoir d’achat, désespérément !
Pour résoudre la crise agricole : tous à vos casseroles ! Mon riz au lait maison de 2006… Cherche pouvoir d’achat, désespérément !
Pour résoudre la crise agricole : tous à vos casseroles ! Mon riz au lait maison de 2006… Cherche pouvoir d’achat, désespérément !
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1 mars 2016 2 01 /03 /mars /2016 06:00
Attelage de deux boeufs de l'Aubrac, 1300 kg pièce !

Attelage de deux boeufs de l'Aubrac, 1300 kg pièce !

Ce matin Christian Jacob, président du groupe les Républicains à l’Assemblée Nationale était l’invité de France-Inter. Son statut d’ex-paysan de Seine-et-Marne et d’ancien Président des Jeunes Agriculteurs faisait de lui un interlocuteur intéressant face à ce que l’on nomme, à tort, « la crise de l’agriculture ».

 

Il fut à la hauteur, la sienne, celle d’un maquignon retord, sans envergure, oublieux de ses propres responsabilités. J’ai croisé Jacob président du CNJA alors que se négociait la première réforme de la PAC à laquelle le jusqu’au-boutisme de la FNSEA de François Guillaume nous avait acculés. À l’époque la FNSEA était présidée par Raymond Lacombe, aveyronnais, dernier représentant du courant jaciste (jeunesse agricole chrétienne) et successeur de François Guillaume devenu Ministre de l’Agriculture. J’ai de toute ma carrière jamais vu un dirigeant agricole aussi inconsistant, incapable d’assumer, de faire des choix clairs.

 

Lorsque Raymond Lacombe se retira, il combattit le candidat de celui-ci, un céréalier modéré de la Marne pour soutenir Luc Guyau, producteur de lait en Vendée (avec qui j’ai fait mes études agricoles à la Mothe-Achard) à l’échine plus souple, bon apparatchik syndical. Avec lui la FNSEA maintenait sa ligne, celle dont nous récoltons plein pot les effets aujourd’hui.

 

En 2001, rebelote, Périco Légasse, dont je ne partage pas toutes les analyses, mais qui a de la mémoire, écrit à juste titre :

 

« Bien entendu que la FNSEA n'est pas seule coupable. Il y a d'ailleurs au sein de ce syndicat, notamment des fédérations départementales (FDSEA), des adhérents qui ne partagent pas la stratégie nationale et se sont battus pour empêcher les dérives ayant conduit à la tragédie actuelle. La FNSEA n'est pas un bloc. Au moment de succéder à Luc Guyau, en 2001, deux candidats s'opposèrent lors de l'élection à la présidence du syndicat, Jean-Michel Lemétayer, continuateur de l'option productiviste, représentant des éleveurs, et Dominique Chardon, porteur d'une vision nouvelle de l'agriculture soucieuse de respect environnemental, producteur bio dans le Gard. Le premier l'emporta. En 2010, ce fut la victoire du lobby céréalier, avec Beulin. »

 

À cette époque le sieur Jacob avait quitté le navire syndical et sa ferme pour entrer en politique et récolter l’héritage d’Alain Peyrefitte à Provins.

 

Tout cela pour souligner, loin de toute prise de position politique, qu’il est vraiment le plus mal placé pour instruire un procès à l’actuel Ministre dont, par ailleurs, je reproche son absence d’anticipation de la crise laitière. Rappelons tout de même que la fin des quotas laitiers s’est déroulée dans un paysage laitier de vaches grasses : prix élevés et perspectives d’export soi-disant illimités.

 

Rappelons aussi à Mr Jacob ce qu’écrit dans Jours de Pouvoir Bruno Le Maire prédécesseur rue de Varenne de Stéphane Le Foll :

 

« Dacian Ciolos ne cache pas à François Fillon les difficultés de la régulation des marchés en Europe : « Le problème monsieur le Premier Ministre, c’est qu’il est plus difficile de mettre en place de nouveaux instruments que de modifier des instruments existants. Or on a tout libéralisé dans la PAC. Tout. » Il ajoute malicieusement : « Le plus souvent avec l’assentiment du gouvernement français. »

 

Chacun doit assumer sa part de responsabilité, ce serait à l’honneur de la classe politique de la faire mais l’amnésie arrogante est la règle.

 

 

Cette césure entre deux agricultures vient de loin et je vous propose de lire ce qu’écrivait, en 1967, Gordon Wright, chef du département d’histoire de l’Université de Stanford, Californie, dans son livre « La Révolution Rurale en France »

 

« Et pourtant ces problèmes étaient aussi réels que chroniques. Les années du redressement agricole de l’après-guerre avaient en fait agrandi le fossé entre les régions d’exploitation modernisées et celles d’exploitations sous-développées, entre ce qu’on commençait à appeler « les deux agricultures de la France » ; et les anomalies du système commercial français produisaient des effets analogues. Les producteurs du « secteur libre » (viande, lait, fruits et légumes) se trouvaient exposés à tous les hasards d’un marché fluctuant, tandis que les producteurs de céréales et de betterave sucrière se prélassaient à l’ombre protectrice des organismes gouvernementaux de régulation de marché. Entre les deux, les viticulteurs bénéficiaient dans une certaine mesure de la protection gouvernementale. La plus grande partie des céréales et des betteraves était produite par de grandes exploitations modernisées du Bassin Parisien et du Nord-Est – c’est-à-dire justement par ces producteurs qui avaient joué un rôle prépondérant à la FNSEA. Comme le fossé entre les « deux agricultures » ne faisait que se creuser, beaucoup de petits paysans commencèrent à croire qu’ils étaient en train de devenir les victimes non seulement de leurs ennemis citadins, mais aussi de leurs dirigeants syndicaux.

 

Les dirigeants de la FNSEA niaient que le syndicat fût un outil aux mains des gros exploitants. Ils insistaient sur le fait que plusieurs des principaux responsables de la FNSEA étaient eux-mêmes de petits ou de moyens exploitants, et comprenaient donc les problèmes de la petite paysannerie. De plus, alléguaient-ils, bien des ressources financières du syndicat agricole provinssent des régions de grande exploitation, les régions de petite exploitation disposaient de la majorité des sièges au Conseil National ; en effet elles recevaient un traitement en faveur, car bien que le nombre des adhérents y fût en déclin après 1950, on les autorisa à conserver la totalité de leur représentation dans les organismes centraux de la FNSEA. »

 

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29 février 2016 1 29 /02 /février /2016 06:00
Cerise la Bazadaise à robe gris blaireau n’est pas 1 laitière mais une bouchère : le bœuf de Bazas, le vin de Duras et Caroline De Haas # non merci ha, ha…

Lorsque coincé sur mon altier destrier au cul des bus diesel de l’immonde RATP je contemplais l’emblème du salon de l’Agriculture une belle vache Bazadaise portant le doux nom de Cerise je ne pouvais m’empêcher de penser à mes jeunes années.

 

René Fallet : Comment fais-tu l’amour Cerise ?

 

Fidèle ma chère Normande aux yeux tendres…

 

Mgr Jean-Pierre Ricard, archevêque de Bordeaux et Bazas, depuis le 21 décembre 2001.

 

Mais qui est cette Bazadaise ?

 

 

Une fille originaire de Bazas, en Gironde, vache de travail, bœufs d’attelage, vivacité, sobriété et robustesse. Les vaches sont vives, avec des aplombs solides, d’une morphologie de 1,40 m. Les taureaux sont plus grands, 1,45 m pour un poids allant jusqu’à 1200 kg. La robe est grise avec des nuances brunes et les muqueuses sont claires.

 

Elle a manqué disparaître, réputée comme race de travail, la Bazadaise progressa avec le développement de l’attelage et de la traction animale en agriculture à la fin du XIXe siècle et jusque vers 1940 où elle comptait 60000 têtes. Ensuite, l’effectif de la race s’est effondré avec la mécanisation pour atteindre moins de 1000 têtes dans les années 1970. Actuellement, il persiste quelques élevages de production de bœufs gras particulièrement prisés. Un programme technique et génétique lancé dès 1978 a permis d’enrayer le déclin de la race qui compte actuellement 3300 têtes.

 

Le 8 juillet j’ai commis une chronique au titre sobre : Le bœuf de Bazas et le vin de Duras

 

Quel rapport entre le bœuf de Bazas et le vin de Duras ?

 

« Aucun à priori, sauf pour moi qui aime les rimes riches. Et pourtant, les deux gros bourgs sont aquitains, placés en presque vis-à-vis sur les deux rives de la Garonne, Bazas sur la gauche, Duras sur la droite, une grosse cinquantaine de kilomètres les séparent. Le premier est une cité gasconne de 15 siècles située au sud des vignobles de Sauternes et au nord de la forêt landaise qui compte 4300 habitants et s’enorgueillit, outre de son fameux bœuf, de sa cathédrale romane classée au patrimoine mondial de l’UNESCO dans le cadre du classement des chemins de St Jacques de Compostelle depuis 1998. Evêché du Ve siècle jusqu’à la Révolution et sous-préfecture jusqu’en 1926, j’ai découvert Bazas grâce à mon professeur de zootechnie qui, en abordant les grandes races bovines, classait dans les races brunes des Alpes et dérivées la race Bazadaise. Il la décrivait à robe gris blaireau foncé, notait qu’on la rencontrait dans les Landes, le Gers, le Lot-et-Garonne et la Haute-Garonne et jugeait qu’elle possédait d’indéniables qualité pour la boucherie et le travail. Donc je connus Bazas par la maman du bœuf de Bazas (pour les jeunes urbains je signale que pour faire un bœuf il faut qu’une vache vêle d’un veau de sexe masculin que l’on castrera) qui, de nos jours, est doté d’une IGP (le bœuf de Bazas et le vin de Duras relèvent donc de l’INAO). Le bœuf de Bazas est produit que par une petite dizaine d’éleveurs, abattu dans un seul abattoir et exclusivement commercialisé par une douzaine de bouchers. Sa renommée est grande et son prix élevé. »

 

Mon pépé Louis chantait j’ai deux grands bœufs dans mon étable et pendant ce temps-là Marguerite Donnadieu écrivait, au château de Duras son premier roman « Les Impudents » où elle exaltait la beauté des paysages de son adolescence et elle devint célèbre sous le pseudonyme de Duras.

 

Marguerite Duras aimait faire la cuisine et l’affirmait volontiers avec un plaisir non-dissimulé… C’est ce qu’affirme Michèle Kastner l’auteur de la Cuisine de Marguerite… Une cuisine populaire « Je n’ai pas du tout la prétention de faire une cuisine extrêmement raffinée… Je fais une très bonne cuisine mais c’est tout… » et conviviale… « Je ne suis pas très expansive, mais les gens ne se trompent pas là-dessus parce que je leur donne à manger… Je ne dis pas que je les aime, je ne les embrasse pas, je ne suis pas quelqu’un de tendre, alors je fais à manger pour les autres… »

 

« Vous voulez savoir pourquoi je fais la cuisine ? Parce que j’aime beaucoup ça… C’est l’endroit le plus antinomique de celui de l’écrit et pourtant on est dans la même solitude, quand on fait la cuisine, la même inventivité… On est auteur. »

 

Lire ICI 

 

Reste Caroline De Haas, madame # non merci, fondatrice d'Osez le féminisme, passée par le cabinet de Najat Vallaud-Belkacem, initiatrice de la pétition contre la loi de Myriam El Khomri qui en une semaine, elle a recueilli plus de 500.000 signatures.

 

Que vient-elle faire dans ma galère ?

 

Du côté de Libé, où l’on va draguer dans la contestation 2.0 pour hameçonner les jeunes lecteurs pour sauver la barque désertée par les vieux 68 hard, on la décrit ainsi :

« Si on voulait enchaîner les bons gros clichés, on dirait que Caroline De Haas, 35 ans, coupe à la garçonne un peu bobo, est une femme rapide, énergique et maîtrisée, qu'elle a l'air de simuler un manque de confiance en elle, qu'elle s'adapte à son auditoire de manière scientifique, que c'est une intello radicale, féministe 2.0, une gauchiste, militante talentueuse qui aimerait devenir femme politique. Mais ça serait peut-être un peu caricatural... »

 

Pur produit de la rue de Solférino comme Myriam El Khomri « Au PS, elle devient l'attachée de presse de Benoît Hamon… Après la victoire de François Hollande en 2012, elle entre au cabinet de Najat Vallaud-Belkacem, alors ministre des Droits des femmes…. maintenant, elle est chef d'entreprise, et tout en coachant ses clients au "media training", elle passe sur les plateaux télé et perfectionne son militantisme sur internet. Elle a fondé "Les expertes", qui met en avant des femmes expertes dans les médias. "Macholand", un site qui répertorie le sexisme ordinaire et économique, et lancé des dizaines de pétitions. Cette wonder patronne assure que son entreprise est l'une des plus productives de France. L'ENA, la région Île-de-France, le ministère des Affaires étrangères… Caroline De Haas dispense conseils et formations en égalité professionnelle à des administrations publiques et "des sociétés privées comme MMA", précise-t-elle. »

 

Passons sur cette trajectoire bien dans la norme d’un parti coupé des réalités de la vie des gens de peu – j’ai plus d’affection et de respect pour les vrais (e) entrepreneurs qui ne bénéficient pas des réseaux, des soutiens partisans, des copains et des coquins qui nous ont démontré leur savoir-faire –et réfléchissons sur la contestation du projet de réforme du droit du travail qui ne s’est encore pas matérialisée par une manif ou une grève mais la mobilisation en ligne contre ce projet de loi est sans précédent.

 

La pétition « loi travail : non, merci ! », lancée par une militante de gauche, a déjà recueilli près de 700 000 signatures (un record, sur la plateforme Change.org), tandis qu’un groupe de Youtubeurs opposés à la loi a incité les internautes à se faire entendre avec le hashtag #OnVautMieuxQueCa

 

La protestation passera-t-elle des réseaux sociaux à la rue ?

 

Je ne sais pas même si le clic est si facile, même en ignorant majoritairement, le fond des réformes proposées…

 

J’observe. J’écoute. Je doute…

 

Lire ICI

Cerise la Bazadaise à robe gris blaireau n’est pas 1 laitière mais une bouchère : le bœuf de Bazas, le vin de Duras et Caroline De Haas # non merci ha, ha…
Cerise la Bazadaise à robe gris blaireau n’est pas 1 laitière mais une bouchère : le bœuf de Bazas, le vin de Duras et Caroline De Haas # non merci ha, ha…
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28 février 2016 7 28 /02 /février /2016 08:00
ean-Baptiste Talbourdet-Napoleone/M Le magazine du Monde d'après Julien Daniel/Myop

ean-Baptiste Talbourdet-Napoleone/M Le magazine du Monde d'après Julien Daniel/Myop

JPK, dans Outre-Terre rapporte que lorsqu’elle reviendra, dans les années 1990, faire un pèlerinage au château familial de Friedrichstein, la comtesse Marion-Dönhoff, grande dame originaire de Prusse-Orientale qui deviendra une figure allemande de premier plan en devenant directrice du quotidien Die Zeist, constatera que celui-ci avait entièrement disparu, « avalé par la terre », selon ses propres mots.

 

Au moment de l’arrivée des Soviétiques en 1945, assiégée dans son château de Friedrichstein, elle s’était enfuie à cheval pour parvenir à l’Ouest après un périple semé d’embuches de deux mille kilomètres.

 

Dans son livre de souvenirs elle posait la vraie question : « Peut-être le plus grand amour réside-t-il en cela : pouvoir aimer sans posséder. »

 

Oui je l’aime sans la posséder, elle le sait c'est inscrit dans mes yeux.

 

Vendredi c’était comme si elle grimpait à nouveau l’escalier de granit du Pavillon des Canaux, irréelle et belle, cheveux à nouveau courts, tient ça rime avec amour.

 

M’en fout de tout… il n'y a qu'elle...

 

 

Cette semaine je me suis penché sur le cas Le Maire, l’avantage avec lui c’est qu’il écrit, il écrit bien avec un réel talent d’écrivain, mais la lecture de ses œuvres chez Gallimard permet de percer l’armure de sa communication bien huilée.

 

Qui plus est je l’ai vu pratiquer au 78 rue de Varenne.

 

Jours de Pouvoir chez Gallimard

 

Le 18 novembre 2010

 

« Au conseil de la FNSEA, dans le VIIIe arrondissement de Paris, je mesure combien ma reconduction est appréciée par le monde agricole. Un centaine de représentants de toute la France sont là. Chacun, avant de prendre la parole, se dit soulagé du choix du Président et du Premier Ministre, parle de bonne nouvelle puis avance ses questions. Ils sont loin les premiers mois de mon mandat, quand les paysans regardaient avec un mélange de méfiance et de consternation la nomination de ce produit de la haute fonction publique tombé dans la politique par le jeu des circonstances, sans racines agricoles sinon ses liens familiaux avec le Gers. La politique a ce don de vous arracher à votre milieu étroit comme une courette pour vous implanter ailleurs, parmi des visages, des mots, des mémoires et des regards différents, qui peu à peu vous deviennent familiers et vous grandissent. »

 

Le 3 décembre 2010

 

« Déjeuner à Matignon avec François Fillon et Dacian Ciolos. Depuis sa nomination comme commissaire européen, que le Président a obtenu de haute lutte à Bruxelles et dans une indifférence générale à paris, je parviens enfin à faire progresser nos idées de régulation des marchés agricoles, en dépit des réticences idéologiques des services de la Commission…

 

… Au passage, on regrettera que la France se donne tant de mal à obtenir les postes les plus visibles à Bruxelles, en négligeant les fonctions secondaires ou techniques, où se préparent pourtant les plus importantes, au nom de principes que nous ne partageons plus. Dacian Ciolos ne cache pas à François Fillon les difficultés de la régulation des marchés en Europe : « Le problème monsieur le Premier Ministre, c’est qu’il est plus difficile de mettre en place de nouveaux instruments que de modifier des instruments existants. Or on a tout libéralisé dans la PAC. Tout. » Il ajoute malicieusement : « Le plus souvent avec l’assentiment du gouvernement français. »

 

« Il reprend : « Alors maintenant que vous voulez avec Bruno remettre de la régulation, forcément c’est compliqué. »

 

Et de prendre l’exemple d’Almunia « …ça ne lui pas de problèmes de voir des cartels dans le secteur du lait, parce que les cartels existent déjà. Mais quand vous demandez que les producteurs puissent mieux s’organiser pour rééquilibrer les rapports de force, ça lui pose un problème ; un sérieux problème. Il refuse. Il dit que c’est une entente illégale. »

 

- C’est surtout du dogmatisme objecte Fillon.

 

- Peut-être mais ce dogmatisme est largement partagé dans le collège des commissaires, répond Ciolos.

 

- Et les Allemands ? On peut s’appuyer sur les Allemands ? s’enquiert le Fillon

 

- Les Allemands, ils veulent avoir une agriculture aussi puissante que la vôtre, monsieur le Premier Ministre, et ils s’en donnent les moyens

 

Le mardi 21 décembre 2010

 

« Xavier Beulin est élu président du syndicat agricole le plus puissant en France, la FNSEA. Depuis des années, la fonction était occupée par un producteur laitier ou un éleveur, tout sauf un céréalier, pour ne pas provoquer de réaction des autres paysans. Par principe, le céréalier est riche et la richesse se porte mal, chez les agriculteurs comme ailleurs. Elle éveille les jalousies ; elle fait pousser des soupirs entendus. Je connais des céréaliers qui ne gagnent pas de quoi finir correctement le mois, mais les fables sont plus fortes que les réalités, et personne ne les croit. Donc si les céréaliers sont riches, ils ne vont pas en plus détenir le pouvoir, ils le laissent aux autres, au moins en apparence. Cette fois la FNSA a enfreint ce principe. Elle y a été encouragé par les qualités de Xavier Beulin, sa réussite, son contact aisé avec les gens, sa vision claire de l’avenir de l’agriculture. »

 

Notre Bruno écrit si bien dans sa lettre « À nos enfants. »

 

« Un après-midi de printemps, de retour d’une foire agricole du pays de Caux, je roulais sur une départementale le long de je ne sais quelle vallée, toute mouillée de vert et ensoleillée. Perdu au milieu des prairies, un pommier au tronc court croulait sous les fleurs blanches. Le clocher d’un village pointait comme une mine de crayon au-dessus de la frondaison des arbres, rassemblant autour de lui des maisons de brique, et plus loin des pavillons beiges, clos par des grilles. Les pavillons en moins, je reconnaissais les villages de mes vacances de Pâques et de la Toussaint, Ry, Charleval, La Feuillie, Fleury-sur-Andelle : dans chaque maison, on aurait pu deviner dans l’ombre Madame Bovary et son front perlant de sueur. Tout était si beau que dans mon souvenir… »

 

Pour lui au temps de sa jeunesse la vie en France était plus douce, ce qui n’est pas tout à fait vrai mais peu importe ce garçon est sincère mais il semble oublier que ce monde brutal a été engendré par les choix, assumés ou non, par sa famille politique… C’est là son talon d’Achille et ce n’est pas son jeunisme militant qui pourra lui tenir lieu de changement radical.

 

Y’a du boy-scout chez Bruno Le Maire

 

« Le slogan à la con est une marque de fabrique de Le Maire »… Et c'est son directeur de campagne qui le dit.

 

Après « Le renouveau, c'est Bruno », arboré sur des tee-shirts multicolores lors de l'élection pour la présidence de l'UMP, les jeunes supporters de Bruno Le Maire ont trouvé un nouveau slogan… sans trop se décarcasser : « La primaire, c'est Le Maire! »

 

Bruno Le Maire, lui président, il s’y voit déjà 

 

« Il est capable de détailler son futur quinquennat minute par minute. Car, il en est sûr, le prochain président de la République, c’est lui. Un aplomb désarmant qui fait dire à ses adversaires que Bruno Le Maire, candidat à la primaire de la droite, a pris le melon. »

 

Bruno Le Maire, le rebelle des beaux quartiers 

 

« Il est neuf, il est jeune, mais est-il moderne ? Issu de la droite catho et réac, ce pur produit de l'élite promet de renverser la table. Enquête sur ce vrai-faux rénovateur qui officialise, depuis Vesoul, sa candidature à la primaire de la droite. »

 

Enfin je n’oublie jamais que je suis l’instigateur de l’opération Chartrons :

 

Juppé vu par Bruno dans Jours de Pouvoir

 

« Lui qui passe pour un homme froid et cassant, je le vois surtout simple, direct dans ses jugements, sans double fond, soucieux avant tout de la France. On le dit sec, il est pudique. On le croit vaniteux, il a cet orgueil des personnes qui refusent les humiliations. Blessé à vif par une condamnation injuste, il garde une méfiance instinctive du risque politique, de ces coups de poker qui permettent de prétendre à la première place. Nicolas Sarkozy dit cruellement de lui : il est un second. Il est un premier que la médiocrité des uns et la lâcheté des autres ont forcé à rétrograder de place. Pour le sens de l’État, je ne lui connais aucun rival à droite. Sa principale faiblesse est ailleurs : lucide sur lui, il resta aveugle à ses alliés come à ses adversaires. Il mésestime leurs ambitions. Il fait peu de cas de leurs qualités, quand elles ne sont pas intellectuelles. En fait il ne les jauge pas, il ne les distingue à peine, il les prend tout en bloc, comme une seule et même personne. »

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28 février 2016 7 28 /02 /février /2016 06:00
81% des français approuvent les manifestations d'agriculteurs, 81% des français font leurs courses en GD, demandez-leur combien ils payent leur brique de lait UHT ½ écrémé et cherchez l’erreur…

« Ce salon de l'agriculture est une vitrine mensongère car il valorise cette industrie agroalimentaire et cette grande distribution qui sont en train de tuer les agriculteurs. » déclarait JEAN-MARCEL BOUGUEREAU dans la République des Pyrénées.

 

Une majorité de Français estime que Stéphane Le Foll est un mauvais ministre de l'Agriculture, selon un sondage Odoxa pour Le Parisien et France Info publié samedi, jour de l'ouverture du Salon de l'agriculture.

 

Stéphane Le Foll est « plutôt un mauvais ministre » pour 53% des personnes interrogées, seulement 23% jugeant qu'il est « plutôt un bon ministre », 23% déclarant ne pas savoir qu'il est ministre de l'Agriculture.

 

Par ailleurs, les sondés soutiennent très largement (81%) les manifestations d'agriculteurs, qui multiplient les actions depuis le début de l'année pour protester contre des prix trop bas.

 

Je laisse le cas Le Foll à ceux qui pensent que les crises actuelles du lait, du porc, de la viande bovine lui sont imputables. C’est tellement dérisoire que ça ne vaut même pas la peine d’être relevé. Bouc émissaire, fusible qu’importe, mais les racines de ces crises sont tellement plus profondes que crier « démission » est l’expression d’une colère légitime qui s’exerce contre celui qui, de toute façon, valsera dans quelques mois.

 

La crise actuelle du lait, liée à la chute brutale de son prix, doit bien plus à ceux qui ont voté la fin des quotas laitiers, à ceux dont Bruno Le Maire en tête qui ont fait accroire que la contractualisation serait l’instrument majeur de la régulation – oser le dire, l’écrire, valait excommunication de la part de ce grand jeune homme propre sur lui qui a une vision de l’économie que je qualifierais de romantique.

 

Le 3 décembre 2010 Jours de Pouvoir Bruno Le Maire pages 47-48

 

« Déjeuner à Matignon avec François Fillon et Dacian Ciolos. Depuis sa nomination comme commissaire européen, que le Président a obtenu de haute lutte à Bruxelles et dans une indifférence générale à paris, je parviens enfin à faire progresser nos idées de régulation des marchés agricoles, en dépit des réticences idéologiques des services de la Commission…

 

… Au passage, on regrettera que la France se donne tant de mal à obtenir les postes les plus visibles à Bruxelles, en négligeant les fonctions secondaires ou techniques, où se préparent pourtant les plus importantes, au nom de principes que nous ne partageons plus. Dacian Ciolos ne cache pas à François Fillon les difficultés de la régulation des marchés en Europe : « Le problème monsieur le Premier Ministre, c’est qu’il est plus difficile de mettre en place de nouveaux instruments que de modifier des instruments existants. Or on a tout libéralisé dans la PAC. Tout. » Il ajoute malicieusement : « Le plus souvent avec l’assentiment du gouvernement français. »

 

« Il reprend : « Alors maintenant que vous voulez avec Bruno remettre de la régulation, forcément c’est compliqué. »

 

Et de prendre l’exemple d’Almunia « …ça ne lui pas de problèmes de voir des cartels dans le secteur du lait, parce que les cartels existent déjà. Mais quand vous demandez que les producteurs puissent mieux s’organiser pour rééquilibrer les rapports de force, ça lui pose un problème ; un sérieux problème. Il refuse. Il dit que c’est une entente illégale. »

 

- C’est surtout du dogmatisme objecte Fillon.

 

- Peut-être mais ce dogmatisme est largement partagé dans le collège des commissaires, répond Ciolos.

 

- Et les Allemands ? On peut s’appuyer sur les Allemands ? s’enquiert le Fillon

 

- Les Allemands, ils veulent avoir une agriculture aussi puissante que la vôtre, monsieur le Premier Ministre, et ils s’en donnent les moyens.

 

Et puis il y a la grande masse des bons Français qui pleurent sur les malheurs des agriculteurs, des éleveurs, 81% selon le énième sondage, et qui dans le même mouvement pousse leurs caddies dans les allées de la GD pour acheter leur brique de lait UHT demi-écrémé au prix cassé.

 

Larmes de crocodiles indécentes relayées par des médias qui ne comprennent pas grand-chose au film et des exploiteurs du malheur des paysans.

 

Les manifestants samedi ont démonté le stand du Ministère de l’Agriculture laissant de côté celui de ce bon Lidl bienfaiteur de l’Agriculture Française.

 

Moi qui suis rangé des voitures je prends ma part de responsabilité dans l’histoire de ces 30 dernières années. Je l’ai écrit ICI et je ne dirai pas je vous l’avais bien dit.

 

Ma seule proposition est de supprimer le Ministère de l’Agriculture qui n’est, et a toujours été, que le Ministère des agriculteurs, favorisant une soi-disant cogestion, qui n’est plus de saison, avec ce que l’on nomme au 78 rue de Varenne les OPA.

 

La moitié des fonctionnaires de ce Ministère sont des enseignants, le reste les vétérinaires grands pourvoyeurs de normes, les ingénieurs de tous poils, entretiennent l’illusion que le Ministère a encore une prise sur la réalité, la vie des gens de la terre. Il y a belle lurette que le travail de terrain a été externalisé vers des zinzins professionnels ou des coops ou des services privés qui se nourrissent sur la bête.

 

Le 22 février 2012, encore en service de médiation sur le dossier laitier j’ai écrit :

 

Et si un instant vous quittiez vos clichés pour vous intéresser un peu à la vie quotidienne des « Fils de la Terre » 

 

Le 12 octobre 2013 piqure de rappel :

 

« Il n’y a qu’un problème philosophique sérieux : le suicide » Albert Camus et si vous vous intéressiez un peu à la vie quotidienne des «Fils de la Terre» ? 

 

Le 15 septembre 2015

 

Les larmes des urbains sur la dépression des agriculteurs sont des larmes de crocodile cher Éric Fottorino » 

 

Lors de la fermeture par Candia, en novembre 2012, du site du Lude dans la Sarthe, département du tout nouveau Ministre de l’agriculture Stéphane Le Foll, j’avais encore et toujours commis une chronique :

 

La filiale de Sodiaal subit de plein fouet les effets de la « guerre du lait » en Europe. « Si notre chiffre d'affaires se maintient à 1,2 milliard d'euros, nos marges se réduisent alors que nous n'arrivons pas à répercuter la hausse des prix du carburant, des emballages et autres matières premières. Nous devrions être dans le rouge en 2012 » assure M. Vandoni DG de Candia.

 

« Depuis quelques années, la grande distribution fait appel à des laits produits hors de nos frontières, en particulier du lait allemand vendu sous marque distributeur (MDD), pour faire pression sur les prix », explique M. Gérard délégué CFDT. « Celui d'une brique de lait UHT de base n'a quasiment pas bougé en une décennie à 55 ou 57 centimes », affirme M. Vandoni. Et, en début d'année 2012, sous la pression des concurrents, Candia a concédé une baisse de 12 % à 15 % du prix des laits vendus sous MDD (ils comptent pour 70 % du marché français).

 

Parmi ces agressifs rivaux, il y a le français Lactalis avec sa marque Lactel mais aussi l'allemand Muh. Ce dernier, qui a dégagé un chiffre d'affaires de 680 millions d'euros en 2011 et vient de fusionner avec le danois Arla Foods, s'est développé en vendant du lait UHT aux chaînes de hard-discompte allemandes comme Lidl ou Aldi. «  Nos plus grands sites produisent 300 millions de litres », explique M. Vandoni, alors que l'usine de Muh, à quelques encablures de la frontière luxembourgeoise, peut produire 1,4 milliard de litres par an. La capacité des sites de Villefranche et de Saint-Yorre, entrés dans le groupe Sodiaal il y a deux ou trois ans au gré de rachats successifs, sont respectivement de 15 millions et de 80 millions. Le site du Lude aurait, lui, pour désavantage de ne produire que des briques de lait et pas de bouteilles. » Nous gardons les sites "europerformants ». Nous voulons saturer les sites et assurer un équilibre géographique pour maintenir la collecte de lait, souligne encore M. Vandoni. Nous nous préparons à la fin des quotas laitiers prévus en 2015. La compétition sera alors encore renforcée. » (source Le Monde)

 

Lire ICI Le cracking moléculaire : casse ton lait cru pour faire un max pognon ! 

 

Alors je n'ai pas peur d'écrire que celles et ceux qui sortent de leur chapeau des solutions miracles sont de nouveaux semeurs d’illusions. Le mal est trop profond et l’on ne fait pas virer de bord brutalement l’agriculture française, encore la première d’Europe, avec des y’a ka et des faut qu’on. Travail de longue haleine, de courage et de conviction.

 

J’aurais aimé que Le Foll et son équipe s’engagent résolument dans cette voie mais l’inertie politique qui veut qu’un Ministre de gauche rue de Varenne ait pour feuille de route principale de ne pas heurter la toute-puissance du syndicalisme majoritaire et d’oublier les gentilles déclarations faites dans l’opposition aux bons gars de la Conf., produit la présente situation que l’on qualifie, par facilité de langage, de crise, alors qu’il s’agit d’une profonde mutation.

 

Ce n’est pas en serinant les vieilles antiennes : « regrouper et réorganiser les structures » ça fait 30 ans qu’on les chante (mais où sont passés les coopés ?) ou en faisant du bio et des fameux signes de qualité l’alpha et l’oméga d’un avenir radieux, ce qui est faux, ou bien encore en ressortant de la naphtaline la baguette magique : « créer de nouveaux outils de régulation » alors qu’on a fichu à la poubelle ceux, certes imparfaits, qui existaient.

 

Avec mon compère Pierre Fouillade, cantalou, maire rural dans son Cantal, nos collègues nous ont regardés de haut, lorsque nous avons eu l’audace de souligner que les observatoires de prix ne servaient à rien si on n’est pas en capacité d’agir physiquement sur le marché. Nous n’étions que des vieux cons venus de nulle part, non badgés IPEF, témoins d’une histoire qu’il fallait laisser dans les oubliettes du passé.

 

Voilà, c’est écrit, à un producteur de lait de Normandie qui me posait avec angoisse la question des moyens d’action dont lui et ses collègues disposeraient lorsqu’il n’y aurait plus de quotas laitiers j’avais répondu désabusé : « Aucun… » en ajoutant qu’aller déverser du purin et des pneus dans la cour de la Préfecture ne servirait à rien… »

 

Alors, conspuer Hollande, Le Foll ou tout autre visiteur politique de ce Salon qui se dit encore de l’Agriculture, en dehors de faire des images et d’exciter les réseaux sociaux, relève sans doute du désespoir mais à l’heure des choix, des choix que nous n’avons pas pu ou voulu anticiper, il faudra se souvenir que ce qui se passe est sans aucun doute la faute du système mais que nous sommes tous le système.

 

Les citoyens-consommateurs urbains ou ruraux en première ligne…

81% des français approuvent les manifestations d'agriculteurs, 81% des français font leurs courses en GD, demandez-leur combien ils payent leur brique de lait UHT ½ écrémé et cherchez l’erreur…
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27 février 2016 6 27 /02 /février /2016 06:00
Königsberg marzipan (sugar-glazed marzipan cakes)

Königsberg marzipan (sugar-glazed marzipan cakes)

Julia, la séduisante guide et traductrice de l’épopée de la famille Kauffmann sur le champ de bataille d’Eylau, est fascinée par le guide Baedeker que JPK a apporté dans ses bagages. Elle lui emprunte souvent.

 

 

- Qu’est-ce que le massepain lui demande-t-elle ?

- Le massepain, un gâteau d’amandes, était la spécialité de Königsberg répond-il.

 

La pâte d’amande, ou massepain, est une pâte fabriquée à partir d’un mélange d’amandes mondées finement moulues, de sucre et de blanc d’œuf.

 

Marzipan en anglais et en allemand, et marzapane en italien.

 

Qu’elles sont les origines de la pâte d’amande ?

 

Comme très souvent en cuisine : « née de père et de mère inconnus ! »

 

Ce qui n’empêche en rien « les inventeurs » * de recettes d’avancer de probables origines.

 

* inventeur au sens de découvreur

 

Méditerranéenne pour certains : on trouvait, en Italie, un pain d’épice accompagné d’une garniture en pâte d’amande dans un magasin de San Gimignano.

 

Pour d’autres son origine se trouve en Perse : elle serait apparue au VIIIe siècle où elle était la confiserie des harems d’où son nom Marzapane du nom de la pièce de monnaie Mauthaban frappée dans la ville de Byzance. Elle aurait été introduite en Europe au XIIIe siècle par les Perses, et les croisés vénitiens en auraient percé le secret.

 

La légende raconte qu’au Moyen-âge, la fille d’un boulanger vénitien, amoureuse, qui aidait son père à mélanger un peu d’amandes pilées dans un grand gâteau, perdue dans ses rêves aurait forcé sur la proportion d’amandes. Le boulanger furieux changea d’avis lorsqu’il goûta le gâteau. Comme souvent à quelque chose malheur est bon : le gâteau était délicieux.

 

En bon commerçant le boulanger vénitien découpa la pâte crue pour la vendre à ses clients. Il devint riche. Ce nouveau pain fut baptisé Pain Marcus, du nom de Saint Marc le protecteur de la Cité des Doges.

 

Une autre version vers 1400, encore plus acadabrantesque, avec cette fois-ci la jeune fille d’un confiseur vénitien Badrutt Mark qui, jouant dans le « laboratoire » de son père, renversa du miel dans une masse d’amandes pilées. Le confiseur ». Il moula la pâte en bougie sacrées ornées de décorations vénitiennes, selon la tendance de l’époque, et commença à les vendre.

 

Mais le massepain par la suite est devenu une spécialité en Allemagne, dans la région de la Mer Baltique, et notamment dans la ville de Lübeck. Là encore la légende voudrait que ce fût un chef inventif, au service d’un grand bourgeois qui, au XVIIe siècle, aurait créé le massepain et à la fin de sa vie, retournant dans sa ville natale de Lübeck aurait ouvert une usine de massepain.

 

Dernière version, peut-être la plus vraisemblable, en 1407, une terrible famine s’abattit sur les villes du nord de ce qui n’était pas encore l’Allemagne. À Lübeck la situation était encore plus terrible à Lübeck, car la ville était assiégée Le conseil municipal ordonna alors de fouiller les entrepôts du port, et l’on y découvrit une grande quantité de miel et d’amande dans un entrepôt abandonné. Un boulanger eut alors l’idée de confectionner un pain avec le miel et l’amande. Une réussite et la ville fut sauvée de la famine grâce à la pâte d’amande. C’est ainsi que serait né le massepain de Lübeck.

 

Mais rassurez-vous, JPK a raison car la production de mazirpan est traditionnelle sur les rives de la Baltique, et tout aussi anciennement que celui de Lübeck, à Königsberg Königsberger Marzipan.

 

JPK, lorsqu’il dîne en famille, dans un restaurant du centre de Kaliningrad, ne peut résister au potage Bagration.

 

Celui-ci porte « le nom d’un général géorgien qui a combattu à Eylau » mais c’est une invention de Carême surnommé au XIXe « le Napoléon des casseroles ». JPK note que normalement c’est un consommé de poissons mais là il est « composé de choux et de crème aigre avec quelques morceaux de saucisse… » et que cela ressemble à une garbure.

 

JPK prend goût à la cuisine russe.

 

« Elle se joue du contraste et même de la discordance : l’aigre-doux, la crème fermentée, la saumure et le velouté. Sous le piquant, le mordant ou l’épicé perce la suavité. Une préparation à l’aspect mastoc et indigeste se révèle un prodige de légèreté, presque immatériel. Une tension perpétuelle règne entre la texture et le goût. Elle surprend toujours. La saveur réside pour une large part dans son caractère élémentaire, peu transformé en même temps qu’imprévu. Il y a quelque chose d’increvable, voire de jusqu’au-boutiste dans ce corps à corps culinaire. En apparence rudimentaire, ce goût n’a jamais dit son dernier mot et se plaît à renverser les apparences. Rien ne lui résiste – excepté peut-être la vodka. Seul défaut de ces préparations : elles s’accordent difficilement au vin qui ne parvient pas à s’introduire au cœur de ces nourritures. Le vin est un trouble-fête, il est indésirable. Malgré sa puissance, le vin de Géorgie que nous dégustons est exterminé promptement par cette cuisine invulnérable. »

 

Beau morceau que l’on devrait proposer à la lecture de tous les apprentis blogueurs culinaires…

 

« Une fois de plus je suis frappé par l’analogie entre cuisine et territoire… » note-t-il.

 

Et ça me fait repenser au délicieux livre de Wladimir et Olga Kaminer La cuisine totalitaire.

 

 

Lire ICI 

 

Et JPK à la fin du repas peut déguster un havane « en Russie, qui n’est pas gagnée par notre fièvre hygiéniste, il est permis de fumer au restaurant. Apparemment, le cigare n’est pas encore désigné à la vindicte publique. »

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