« Je t'ai détesté, Jérôme. Je me suis dit : Pas ça, pas toi. Celui qui nous a présentés l'un à l'autre doit se retourner dans sa tombe », démarre l'avocat, évoquant sans aucun doute le constitutionnaliste Guy Carcassonne, décédé quelques semaines après les aveux de Jérôme Cahuzac en 2013 « Vous disiez, madame", dit-il en regardant la procureure Éliane Houlette, « que ce procès est celui de la trahison. C'est vrai, il a trahi ses parents, sa famille, ses amis de la politique, ce monde qui est si transparent… » ironise-t-il.
C’est ainsi que Me Jean-Alain Michel, l’un des avocats de Jérôme Cahuzac, commença sa plaidoirie pour le défendre, avec les mots les plus durs qui soient, et l'ancien ministre du Budget s'effondra en larmes note le journaliste.
Quelle peine pour son client ?
« Me Jean-Alain Michel ne rigole pas du tout lorsqu'il s'adresse à la cour de Jérôme Cahuzac qui cherche à affronter « sans peur et sans colère ce qu'il lui reste de vie et ce qu'il lui reste d'avenir ». « La juste peine est celle qui n'accable pas plus que nécessaire un homme fini, cassé, fracassé. C'est celle qui permet le rachat, qui autorise un avenir. »
Il raconte enfin que dans un petit village corse, où Jérôme Cahuzac passe désormais le plus clair de son temps dans la maison familiale, les habitants n'attendent que lui pour reprendre le cabinet médical qui va fermer. Eux, comme Cahuzac, connaîtront le verdict jeudi 8 décembre, à 10 heures. »
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Qui savait ? Le secret était celui de Jérôme Cahuzac uniquement, la plaidoirie est ici uniquement politique, sur un ton qui ne laisse plus la place à aucune plaisanterie. Sont visés François Hollande et ses proches.
« L'homme le mieux informé de France ne savait pas ? Dont acte. Son meilleur ami, avocat de Médiapart, parrain de ses enfants [Jean-Pierre Mignard] ne savait pas ? Dont acte. Le journaliste [Edwyn Plenel] ne lui a rien dit ? Dont acte. Le président n'a pas dit à Jérôme Cahuzac : « J'ai besoin de toi pour trois lois capitales qui se profilent à l'assemblée » ? Dont acte. »
Lire ICI Procès Cahuzac : l'amitié pour défense
Derrière Cahuzac, y-a-t-il vraiment la main de Rocard?
Le 14.09.2016 à 10h44
Les récentes révélations de l’ex-ministre du Budget sur l’origine de son compte suisse, ont été balayées d’un revers de la main, y compris par ses juges. Quand on regarde le dossier, elles ont pourtant un air de crédibilité qui mériterait d’avantage d’attention.
En 1992, Cahuzac évolue parmi les proches du système rocardien
Que sait-on aujourd’hui de la situation et du rôle joués par les principaux acteurs du dossier. En 1992, on l’a dit, Michel Rocard était, pour la troisième fois de sa carrière, candidat potentiel à l’investiture des socialistes pour une élection présidentielle. Pour celle de 1981, il avait renoncé. Pour celle de 1988, il s’était encore effacé devant François Mitterrand après avoir déclaré, urbi et orbi, qu’il serait en lice «jusqu’au bout». Pour celle de 1995, il pensait avoir enfin le champ libre.
A ceci près que le contrôle du PS lui échappait encore largement. Pour faire vivre son courant, pour constituer une équipe de campagne digne de ce nom, il ne disposait pas des moyens indispensables à quiconque nourrit d’aussi hautes ambitions. D’où la nécessité d’une cagnotte. D’autres que lui, à la même époque, n’ont pas procédé différemment. Dans le respect de la loi? C’est toute la question.
Dans la promotion du système rocardien, deux hommes ont occupé à l’époque une place centrale, côté recettes. L’un s’appelle Tony Dreyfus, futur député-maire du 10ème arrondissement de Paris. C’est un avocat d’affaire prospère qui suit Michel Rocard depuis l’époque du PSU. Il a hérité en 1988 d’un secrétariat d’Etat qui est celui des dossiers que l’on dira spéciaux. Son cabinet est la plaque tournante de la rocardie hors parti. Le constitutionnaliste Guy Carcassonne, ami intime de Jérôme Cahuzac, y a gite et couverts.
L’autre pilier du système s’appelle Claude Evin. Lui aussi a fait ses classes au PSU. Député de Loire-Atlantique, il a cumulé les postes de porte-parole du gouvernement et de ministre des Affaires sociales lorsque Michel Rocard siégeait à Matignon. Autour de lui s’active la fraction du courant la plus hostile à la mitterrandie. L’un de ses conseillers est Jérôme Cahuzac. Il est chargé de suivre l’activité des laboratoires pharmaceutiques. C’est une tâche à laquelle il se consacre avec une énergie et une poigne qui annonce déjà celle dont il fera preuve, après 2012, au ministère du Budget.
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Qui s’approche de la vérité ? Sûrement pas Bazin, vieux journaliste de couloir, avec ses petites fiches bien tenues et ses copinages, oui il sait, il sait ce qu’on lui a distillé complaisemment dans l’oreille mais que sait-il au fond : rien de bien nouveau. Les dernières vérités de Cahuzac touchent elles bien plus à la réalité : que son premier compte fut ouvert sur la base de « bonnes intentions » : financer la future campagne de celui qu’il avait choisi comme poulain, c’est crédible.
« Jérôme Cahuzac est heureux et fier. Il prépare les synthèses et est chargé des collectes [financières] auprès des mastodontes de l'industrie pharmaceutique. Ce n'est pas suffisant. Il faut préparer la cagnotte, le trésor de guerre. Pourquoi Jérôme Cahuzac accepte-t-il de mettre les mains dans la boue ? Il entre davantage dans le saint des saints. Il est flatté que l'on le lui demande à lui. »
« C'est vrai que c'est du financement politique. Des preuves ? Non il n'en a pas donné. Mais qu'est ce qu'on aurait dit s'il avait donné des noms ? Les quelques hommes qui sont concernés par cet antique financement sont bien vivants et dans les allées du pouvoir. Ceux qui savent se taisent. Fallait-il briser leurs vies pour ça ? Mais Jérôme Cahuzac n’est pas seulement un tricheur. C’est quelqu’un qui a été adoré par ses électeurs ».
La plaidoirie est habile mais montre crûment ce qu’est Jérôme Cahuzac : un ambitieux qui sait où il va, qui sait ce qu’il fait, aimable avec ceux qui lui assureront sa juste place, impitoyable avec les autres qui pourraient lui barrer la route. C’est un homme avec sa part d’ombre et ses contradictions, ni plus, ni moins, quant à Michel Rocard nul besoin de le béatifier, il en sourirait, mais au temps où Cahuzac prenait sa roue, ses préoccupations, je puis l’assurer étaient bien loin du petit monde qui l’entourait. Laissons ça de côté, ça n’a que peu d’intérêt, nous sommes au tribunal correctionnel pour l’une des plus grosses fraude fiscale d’un personnage public pas à un procès de financement politique.
Avec Sarko, le nouveau climato-sceptique, il faut être arrogant comme l’homme pour penser que c’est nous qui avons changé le climat ». « On a fait une conférence sur le climat. On parle beaucoup de dérèglement climatique, c’est très intéressant, mais ça fait 4,5 milliards d’années que le climat change. L’homme n’est pas le seul responsable de ce changement », nous sommes à un autre niveau d’arrogance, de mensonge et de girouette s’adaptant à son auditoire.
Plusieurs mensonges sur l’affaire Bygmalion
CE QU’IL A DIT
« J’ai été mis en examen, ce sera facile de vérifier, pour le seul délit formel de dépassement du plafond de la campagne. »
Nicolas Sarkozy a raison sur un point : il est facile de vérifier. Mais pas dans le sens où il l’espérait. Il a été mis en examen pour « financement illégal de campagne électorale » (article L113-1 du code électoral). Ce motif de mise en examen recoupait cinq faits différents, dont celui d’avoir « recueilli et accepté des fonds en violation du code électoral » et non pas seulement d’avoir « dépassé le plafond des dépenses électorales ». C’est pour ce même motif que le parquet de Paris a requis son renvoi devant un tribunal correctionnel.
L’affirmation de Nicolas Sarkozy selon laquelle il aurait été « lavé de toute accusation mettant en cause [sa] probité dans l’affaire Bygmalion » a donc de quoi surprendre.
L’ex-chef de l’Etat a également assuré que le Conseil constitutionnel s’était déjà prononcé sur le dépassement du plafond. Un argument déjà développé par son avocat récemment, mais qui occulte plusieurs choses. Tout d’abord, le dépassement constaté en 2013 n’avait aucune mesure avec ce que l’enquête sur l’affaire Bygmalion a ensuite révélé :
Par ailleurs, de nouveaux faits sont reprochés à l’ex-président par rapport à 2013, comme par exemple d’avoir « fait état, dans le compte de campagne ou dans ses annexes, d’éléments comptables sciemment minorés ». Autrement dit, le Conseil constitutionnel n’avait pas connaissance du système de fausses factures que l’enquête a ensuite montré.
L’ex a coutume de placer sa citation fétiche :« Quand je m'ausculte, je m'inquiète. Quand je me compare, je me rassure. » et nous, nous ne sommes pas rassurés du tout de le revoir s’agiter du haut de ses talonnettes et de son arrogance : ne jamais vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué ! Que sera, sera, il sera toujours temps d’aller voter à la Primaire de la droite et du Centre pour lui faire barrage.
Ce qui est sûr c’est qu’il n’aura jamais ma voix même au second tour face à la fille du borgne, qu’il se démerde pour aller à la pêche aux voix lui qui est si doué pour dire tout et le contraire de tout.
J’émigrerai.
J’épouserai Emilie !
Ma vie est un roman que je suis en train d’écrire :
- Qu’est-ce qui t’arrive ?
- Rien de grave. Je ne suis pas d’humeur à rester seul. Et puis, comme ça, on pourra parler de l’enquête.
Elle accepta. Alberto passa la prendre en bas de chez elle.
Chiara avait beau se montrer méfiante, elle se présenta dans une tenue suspecte, propre à embraser les fantasmes : jupe moulante, s’arrêtant quatre doigts au-dessus du genou et qui remonta de plusieurs crans lorsqu’elle prit place dans la voiture, ne laissant pas grand-chose à couvert. Alberto ne se fit aucune illusion : Chiara était comme ça, d’une beauté fracassante qu’elle se plaisait àexhiber, elle savourait les sensations brûlantes qu’elle déclenchait chez les hommes.
« Bon, mais là, quand même… » fit-il semblant de protester, les yeux rivés sur ses jambes, qui faisait prendre un peu d’air à la chair située plus haut que la lisière des bas autofixants.
Chiara sourit. Sans se soucier de remettre de l’ordre dans sa tenue.
Alberto reconsidéra la situation :même si, depuis un an, Chiara tuait dans l’œuf toutes ses tentatives d’approche, une exception restait possible, du genre une fois n’est pas coutume, il lui trouvait d’ailleurs un regard un peu fébrile. Pendant qu’il déjeunaient au restaurant panoramique, il eut l’impression que sa fièvre grimpait. Il se dit que ça valait la peine de la titiller à l’aide du vin : quand elle en buvait trop, elle devenait plus libre, moins inihibée. Si elle se laissait faire et acceptait ensuite de passer chez lui pour jeter un coup d’œil au dossier, ça pourrait se conclure par un bout de viande sur le gril.
Chiara but joyeusement. Et se déclara d’accord pour étudier le dossier. Chez elle. Où, vautrée sur son sofa, elle offrit des paysages dignes des plus belles estampes. Quand une feuille glissa au sol et qu’elle se baissa pour la ramasser, de son chemisier échancré juste d’un bouton de trop pointa librement un sein nu et ferme. Chiara se mit à rire tout en le rangeant à sa place. Elle se laissa aller contre le dossier du sofa. Bomba le torse et leva les bras bien haut. Ses seins, aplatis par la tension du tissu, révélèrent des mamelons dont on aurait dit qu’ils venaient d’être taillés en pointe.
Alberto apprécia d’un froncement des lèvres. Il jeta ostensiblement une autre feuille par terre.
Chiara soupira malicieusement et se baissa pour la ramasser, interrompant son mouvement à mi-chemin pour offrir le même spectacle.
« Ne bouge plus, ne bouge plus, reste comme ça », fit Alberto.
Elle rit. D’un rire rauque. Resta penchée. Sans cesser de le regarder.
Alberto glissa une main – Chiara frémit –, puis il la releva et l’allongea sur le sofa.
Chiara le laissa faire, docile, abandonnée. Il se mit à la fouiller ici et là, dans son chemisier, entre ses jambes. Elle poussait de chauds soupirs, se contorsionnait sous ses doigts légers, le laissait poser des baisers n’importe où. Soudain, elle sursauta comme sous l’effet d’une décharge électrique : elle tenta de se retirer, mais sans grand succès, la passion l’avait déjà poussée trop loin. Elle se débattait, lançaient des protestations pétries de désir, gémissait entre plaisir et dépit, sentait sa chair s’abandonner, sa raison perdre du terrain. Alberto lui arracha tous ses vêtements, bien décidé à la posséder, sord à ses résistances hésitantes, ponctuées de halètements, de petits cris, de hurlements de colère contre elle-même. Les quelques secondes où Chiara baissa la garde, par lassitude, suffire pour qu’Alberto s’introduise, afin qu’ils ne forment qu’une seule chair. Chiara s’accrocha à lui. Quand ce fut fini, elle se cacha sous les draps.
Alberto ne savait quoi faire. Il craignait d’avoir passé la mesure. Et n’osait pas s’approcher d’elle qui, toute nue, lui tournait le dos. Sans qu’elle émette pourtant aucun son, il comprit qu’elle pleurait. Il tendit la main pour lui caresser la joue : elle était baignée de larmes. Chiara éclata brusquement en sanglots.