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20 septembre 2016 2 20 /09 /septembre /2016 06:00
L’e-cuisine du Taulier c’est cuisiner simple à un prix raisonnable : la pasta dans tous ses états…

Certains d’entre vous pourraient penser que je passe ma vie à me bâfrer au restaurant. C’est inexact, le plus souvent je cuisine chez moi pour me nourrir.

 

Et le plus souvent, au déjeuner, je cuisine de la pasta sèche.

 

Pourquoi ?

 

La pasta sèche est diverse et facilement stockable dans la durée, donc il suffit à midi d’ouvrir son placard à provisions et de choisir : spaghetti, penne, macaroni, coquillettes, fettuccine, tagliatelle, pappardelle… etc.

 

Il suffit de poser sur le gaz une grande casserole d’eau où l’on jette une poignée de gros sel gris de Guérande. Lorsque l’eau bout c’est le tour de votre pasta à cuire al dente et le tour est joué. On peut aussi cuire la pasta dans du vin rouge ICI ou du vin blanc ICI 

 

Après égouttage de la pasta le choix est très ouvert :

 

- Beurre, huile d’olive, sauce tomate simple ou bolognaise, all arrabattia, en bocal ou de fabrication personnelle.

 

- Parmesan ou pecorino ou gruyère râpé.

 

- Pesto de Genovese ou Rosso, en conserve ou frais.

 

- Avec des restes de volailles, de pot-au-feu, effiloché de porc…

 

- Avec des moules, des coquillages, des calamars, achetés chez son poissonnier en allant quérir son pain ou en conserve.

 

- Avec de la ratatouille, des champignons...

 

 

J’en oublie certainement mais j’ai gardé pour la bonne bouche le plat tendance dans toutes les cantines des nouvelles pousses italiennes de Paris : la pasta al ragù.

 

Pour eux c’est aussi simple que chez vous, car la portion est réalisée minute, et surtout avec une marge confortable eu égard au coût de la matière première et à la quasi-absence de restes.

 

 

La seule différence avec chez vous c’est l’art de confectionner le ragù.

 

J’en conviens mais je vous suggère une solution simple et peu onéreuse.

 

Démonstration !

 

Si vous avez, comme moi, un bon boucher (pour moi Lilly de Terroir d’avenir rue du Nil) ou charcutier (Vérot rue ND des Champs) ou un charcutier vendeur de comestibles (Pelé rue de Tolbiac), en faisant vos courses vous achetez une terrine de veau à la pistache par exemple.

 

Ensuite explication par l’image :

L’e-cuisine du Taulier c’est cuisiner simple à un prix raisonnable : la pasta dans tous ses états…
L’e-cuisine du Taulier c’est cuisiner simple à un prix raisonnable : la pasta dans tous ses états…
L’e-cuisine du Taulier c’est cuisiner simple à un prix raisonnable : la pasta dans tous ses états…
L’e-cuisine du Taulier c’est cuisiner simple à un prix raisonnable : la pasta dans tous ses états…

Pour le vin qui va avec c’est simple vous le choisissez selon l’humeur du moment, avec mes spaghetti à l’effiloché de terrine de veau à la pistache je me suis liché ça :

L’e-cuisine du Taulier c’est cuisiner simple à un prix raisonnable : la pasta dans tous ses états…
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19 septembre 2016 1 19 /09 /septembre /2016 06:00
Religion, politique et gastronomie : où trouver des fraises le 27 novembre 1655 à Mantoue pour le repas donné par le duc Charles II de Gonzague-Nevers en l’honneur de Christine de Suède ?

Les guerres de Religion, entre religions, la catholique romaine et les réformées, au XVIIe siècle déchirent l’Europe.

 

En 1644, Christine, qui a hérité du royaume de Suède quand elle avait à peine six ans, monte sur le trône. Elle a 18 ans et manifeste de suite un tempérament fort et un caractère imprévisible hors du commun.

 

Pensez-donc, « elle refuse de se marier malgré les pressions du parlement, elle a une longue histoire d’amour avec une dame de la cour, et cerise sur le gâteau, sollicitée par des membres de la curie romaine, elle abandonne la religion luthérienne et abdique en 1654 après s’être attribué une rente importante. »

 

Elle quitte la Suède la même année et, après quelques haltes, elle se dirige vers Rome, où le nouveau pape, Alexandre VII, l’accueille à bras ouverts. Elle s’installe à Rome en 1688.

 

 

Au cours de son premier voyage en Italie, le 27 novembre 1655, elle est à Mantoue, à la cour du duc Charles II de Gonzague-Nevers, qui organise pour elle un banquet somptueux préparé par le Bolonais Bartolomeo Stefani, chef des cuisines de Gonzague.

 

 

Dans son traité sur L’arte di ben cucinare, et instruire i men periti in questa lodevole profession « L’art de bien cuisiner, et instruire les moins expérimentés dans cette louable profession » publié en 1662, il souhaite laisser une trace de son travail et enseigner les bases à travers des recettes, des menus et des descriptions de repas.

 

Bien sûr il se souvient avec fierté du banquet en l’honneur de Christine à Mantoue : «Moi-même, je la servis avec des triomphes, des rafraîchissements et d’autres plats. »

 

« … Stefani entend rendre compte de son métier, plus que des évènements mondains, de la technique plus que du théâtre – ou, pour être plus précis : de la technique qui rend possible le théâtre. »

 

Sa première description concerne un plat de fraises « lavées avec du vin blanc », saupoudrées de sucre et entourées de coquilles de sucre remplies de fraises, alternant avec des petits oiseaux en massepain « qui paraissent vouloir becqueter les fraises »

 

 

« Aucun détail n’est épargné au « lecteur idéal » de Stefani, un homme de métier davantage qu’un amateur de frivolités mondaines. »

 

« Ses notes « personnelles » donnent à ce texte la dimension concrète d’un journal intime : il décore la tête de sanglier « avec une chevelure de pistaches décortiquées », qu’il a lui-même « très patiemment tissés avec du fil de sucre. »

 

« Ces préparations poussent à l’extrême le goût du Moyen Âge et de la Renaissance pour le mélange du salé et du sacré, de l’aigre et de l’épicé : la cuisine baroque de Stefani est un amalgame surprenant, mais pas imprévisible, de saveurs apparemment inconciliables. La « soupe royale » est exemplaire à cet égard : « faite de biscuits secs de Pise, fourrés de tranches de fromage gras et de tranches de gâteau de potiron, agrémentée de morceaux de blanc de chapon et couverte d’une escalope de viande faisan, garnie de laitages frits dans du beurre, d’yeux de veaux farcis et de viande de veau découpée en très fines tranches : la soupe fut assaisonnée avec du bouillon gras de chapon et de la crème de lait, arrosée de jus de citron et recouverte d’un couvercle de pâte fine ».

 

« Le compte rendu de Bartolomeo Stefani, axé sur l’activité de cuisine et de buffet, nous ferait presque oublier que, de l’autre côté de la table, quelqu’un est en train de manger – ou au moins d’admirer – ces beautés et ces délices. Essayons d’adopter le point de vue de sa Majesté et de ses hôtes. Que se sont-ils dit, quelles émotions ont-ils éprouvées en participant à un tel banquet ? »

 

« Par exemple : comment ont-ils accueilli en début de repas cet innocent petit plat de fraises au vin blanc, fut-il accompagné de sculptures en sucre des plus raffinées ?

 

« Nous ignorons en vérité de quel produit il s’agissait. Des fraises des bois ? Aujourd’hui, elles feraient certainement meilleur effet que les fraises cultivées, plus grosse et plus belles, mais aussi plus communes et moins savoureuse. Mais dans l’Europe du XVIIe siècle, ces dernières étaient encore rares : les tables médiévales ne connaissaient que les petites fraises sauvages, car l’autre espèce, d’origine américaine, ne fit son apparition qu’au XVIe siècle. Stefani avait probablement choisi les fraises «nouvelles » pour éblouir les yeux et flatter l’imagination des convives.»

 

«Examinons le calendrier. La visite de Christine au duc Charles Gonzague (...) a lieu le 27 novembre 1655. Où trouver, le 27 novembre, une provision de fraises fraîches à servir à l’illustre invitée ? Ce ne serait pas difficile aujourd’hui – le marché global ne connaît pas de saisons. Mais en 1655 ?»

 

[…] « Grâce à des novateurs comme La Quintinie, l’agronomie et l’horticulture font d’énormes progrès, accentuent la tendance déjà répandue à diversifier et à multiplier les espèces cultivées afin de « couvrir » la plus grande partie de l’année. Une sorte de stratégie pour « étirer le temps », en allongeant les cycles de production et en modifiant la notion même la notion même de « produit saisonnier ».

 

«Dans certains cas, cette pratique atteignait des sommets de virtuosité : nous ne savons pas où ces fraises ont été produites, mais c’était un véritable exploit d’en servir à Mantoue, dans les brouillards de la plaine du Pô, à la fin du mois de novembre. Contrairement à nous, qui avons en grande partie perdu le contact avec la terre et le sens des saisons, ces hommes savaient parfaitement quand poussent les fraises, les asperges ou les artichauts. Voilà pourquoi ce petit plat de fraises, que nous avions qualifié d’ « innocent », ne l’est en fait pas du tout. »

 

« Ce plat est un défi. Avec une telle entrée en matière, Stefani a déjà gagné. »

 

«À première vue. Mais c’est une idée qui ne peut venir qu’à « ceux qui n’ont jamais franchi le fleuve de leur patrie […] et qui aiment trop le pain de leur ville natale ». Que ces personnes apprennent qu’aucun produit n’est jamais vraiment hors saison. « Ceux qui ont de valeureux destriers, et une bonne bourse, trouveront en toute saison toutes les choses que je leur propose, et aux périodes dont je parle. »

 

« Même si nous nous limitons à l’Italie, songeons à tous les merveilleux produits que les côtes du royaume de Naples et de la Sicile offrent à a saison froide : cédrats, citrons, oranges, artichauts, asperges, choux-fleurs, fèves fraîches, laitues et fleurs. Des produits qui sont ensuite vendus et envoyés dans tout le royaume. Les mêmes primeurs quittent Gaète pour approvisionner Rome, tandis que la Riviera de la Ligurie ravitaille Milan, Florence, Bologne, Turin et la plupart des villes lombardes. De beaux fruits poussent dur les rives du lac de Garde et dans les potagers de Venise, « fertiles en asperges blanches, en artichauts et en petits pois, en particulier aux mois de janvier et février ». De merveilleux fenouils et de gigantesques cardons s’épanouissent en hiver dans la campagne bolonaise. »

 

Et si à Paris, Alessandra Pierini, était la digne héritière de Bartolomeo Stefani !

 

Source : Le Défi des fraises : Un déjeuner pour Christine de Suède dans Les Contes de la Table de Massimo Montanari aux éditions du Seuil, à lire absolument !

Religion, politique et gastronomie : où trouver des fraises le 27 novembre 1655 à Mantoue pour le repas donné par le duc Charles II de Gonzague-Nevers en l’honneur de Christine de Suède ?
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18 septembre 2016 7 18 /09 /septembre /2016 08:00
CHAP.17 extrait sec, « Vous disiez, madame que ce procès est celui de la trahison. C'est vrai, il a trahi ses parents, sa famille, ses amis de la politique, ce monde qui est si transparent… »

« Je t'ai détesté, Jérôme. Je me suis dit : Pas ça, pas toi. Celui qui nous a présentés l'un à l'autre doit se retourner dans sa tombe », démarre l'avocat, évoquant sans aucun doute le constitutionnaliste Guy Carcassonne, décédé quelques semaines après les aveux de Jérôme Cahuzac en 2013 « Vous disiez, madame", dit-il en regardant la procureure Éliane Houlette, « que ce procès est celui de la trahison. C'est vrai, il a trahi ses parents, sa famille, ses amis de la politique, ce monde qui est si transparent… » ironise-t-il.

 

C’est ainsi que Me Jean-Alain Michel, l’un des avocats de Jérôme Cahuzac, commença sa plaidoirie pour le défendre, avec les mots les plus durs qui soient, et l'ancien ministre du Budget s'effondra en larmes note le journaliste.

 

Quelle peine pour son client ?

 

« Me Jean-Alain Michel ne rigole pas du tout lorsqu'il s'adresse à la cour de Jérôme Cahuzac qui cherche à affronter « sans peur et sans colère ce qu'il lui reste de vie et ce qu'il lui reste d'avenir ». « La juste peine est celle qui n'accable pas plus que nécessaire un homme fini, cassé, fracassé. C'est celle qui permet le rachat, qui autorise un avenir. »

 

Il raconte enfin que dans un petit village corse, où Jérôme Cahuzac passe désormais le plus clair de son temps dans la maison familiale, les habitants n'attendent que lui pour reprendre le cabinet médical qui va fermer. Eux, comme Cahuzac, connaîtront le verdict jeudi 8 décembre, à 10 heures. »

 

L’intégrale ICI 

 

Qui savait ? Le secret était celui de Jérôme Cahuzac uniquement, la plaidoirie est ici uniquement politique, sur un ton qui ne laisse plus la place à aucune plaisanterie. Sont visés François Hollande et ses proches.

 

« L'homme le mieux informé de France ne savait pas ? Dont acte. Son meilleur ami, avocat de Médiapart, parrain de ses enfants [Jean-Pierre Mignard] ne savait pas ? Dont acte. Le journaliste [Edwyn Plenel] ne lui a rien dit ? Dont acte. Le président n'a pas dit à Jérôme Cahuzac : « J'ai besoin de toi pour trois lois capitales qui se profilent à l'assemblée » ? Dont acte. »

 

Lire ICI Procès Cahuzac : l'amitié pour défense

 

 

Derrière Cahuzac, y-a-t-il vraiment la main de Rocard?

 

Le 14.09.2016 à 10h44

 

Les récentes révélations de l’ex-ministre du Budget sur l’origine de son compte suisse, ont été balayées d’un revers de la main, y compris par ses juges. Quand on regarde le dossier, elles ont pourtant un air de crédibilité qui mériterait d’avantage d’attention.

 

En 1992, Cahuzac évolue parmi les proches du système rocardien

 

Que sait-on aujourd’hui de la situation et du rôle joués par les principaux acteurs du dossier. En 1992, on l’a dit, Michel Rocard était, pour la troisième fois de sa carrière, candidat potentiel à l’investiture des socialistes pour une élection présidentielle. Pour celle de 1981, il avait renoncé. Pour celle de 1988, il s’était encore effacé devant François Mitterrand après avoir déclaré, urbi et orbi, qu’il serait en lice «jusqu’au bout». Pour celle de 1995, il pensait avoir enfin le champ libre.

 

A ceci près que le contrôle du PS lui échappait encore largement. Pour faire vivre son courant, pour constituer une équipe de campagne digne de ce nom, il ne disposait pas des moyens indispensables à quiconque nourrit d’aussi hautes ambitions. D’où la nécessité d’une cagnotte. D’autres que lui, à la même époque, n’ont pas procédé différemment. Dans le respect de la loi? C’est toute la question.

 

Dans la promotion du système rocardien, deux hommes ont occupé à l’époque une place centrale, côté recettes. L’un s’appelle Tony Dreyfus, futur député-maire du 10ème arrondissement de Paris. C’est un avocat d’affaire prospère qui suit Michel Rocard depuis l’époque du PSU. Il a hérité en 1988 d’un secrétariat d’Etat qui est celui des dossiers que l’on dira spéciaux. Son cabinet est la plaque tournante de la rocardie hors parti. Le constitutionnaliste Guy Carcassonne, ami intime de Jérôme Cahuzac, y a gite et couverts.

 

L’autre pilier du système s’appelle Claude Evin. Lui aussi a fait ses classes au PSU. Député de Loire-Atlantique, il a cumulé les postes de porte-parole du gouvernement et de ministre des Affaires sociales lorsque Michel Rocard siégeait à Matignon. Autour de lui s’active la fraction du courant la plus hostile à la mitterrandie. L’un de ses conseillers est Jérôme Cahuzac. Il est chargé de suivre l’activité des laboratoires pharmaceutiques. C’est une tâche à laquelle il se consacre avec une énergie et une poigne qui annonce déjà celle dont il fera preuve, après 2012, au ministère du Budget.

 

Lire ICI l’intégrale 

 

Qui s’approche de la vérité ? Sûrement pas Bazin, vieux journaliste de couloir, avec ses petites fiches bien tenues et ses copinages, oui il sait, il sait ce qu’on lui a distillé complaisemment dans l’oreille mais que sait-il au fond : rien de bien nouveau. Les dernières vérités de Cahuzac touchent elles bien plus à la réalité : que son premier compte fut ouvert sur la base de « bonnes intentions » : financer la future campagne de celui qu’il avait choisi comme poulain, c’est crédible.

 

« Jérôme Cahuzac est heureux et fier. Il prépare les synthèses et est chargé des collectes [financières] auprès des mastodontes de l'industrie pharmaceutique. Ce n'est pas suffisant. Il faut préparer la cagnotte, le trésor de guerre. Pourquoi Jérôme Cahuzac accepte-t-il de mettre les mains dans la boue ? Il entre davantage dans le saint des saints. Il est flatté que l'on le lui demande à lui. »

 

« C'est vrai que c'est du financement politique. Des preuves ? Non il n'en a pas donné. Mais qu'est ce qu'on aurait dit s'il avait donné des noms ? Les quelques hommes qui sont concernés par cet antique financement sont bien vivants et dans les allées du pouvoir. Ceux qui savent se taisent. Fallait-il briser leurs vies pour ça ? Mais Jérôme Cahuzac n’est pas seulement un tricheur. C’est quelqu’un qui a été adoré par ses électeurs ».

 

La plaidoirie est habile mais montre crûment ce qu’est Jérôme Cahuzac : un ambitieux qui sait où il va, qui sait ce qu’il fait, aimable avec ceux qui lui assureront sa juste place, impitoyable avec les autres qui pourraient lui barrer la route. C’est un homme avec sa part d’ombre et ses contradictions, ni plus, ni moins, quant à Michel Rocard nul besoin de le béatifier, il en sourirait, mais au temps où Cahuzac prenait sa roue, ses préoccupations, je puis l’assurer étaient bien loin du petit monde qui l’entourait. Laissons ça de côté, ça n’a que peu d’intérêt, nous sommes au tribunal correctionnel pour l’une des plus grosses fraude fiscale d’un personnage public pas à un procès de financement politique.

 

Avec Sarko, le nouveau climato-sceptique, il faut être arrogant comme l’homme pour penser que c’est nous qui avons changé le climat ». « On a fait une conférence sur le climat. On parle beaucoup de dérèglement climatique, c’est très intéressant, mais ça fait 4,5 milliards d’années que le climat change. L’homme n’est pas le seul responsable de ce changement », nous sommes à un autre niveau d’arrogance, de mensonge et de girouette s’adaptant à son auditoire.

 

Plusieurs mensonges sur l’affaire Bygmalion

 

CE QU’IL A DIT

 

« J’ai été mis en examen, ce sera facile de vérifier, pour le seul délit formel de dépassement du plafond de la campagne. »

 

Nicolas Sarkozy a raison sur un point : il est facile de vérifier. Mais pas dans le sens où il l’espérait. Il a été mis en examen pour « financement illégal de campagne électorale » (article L113-1 du code électoral). Ce motif de mise en examen recoupait cinq faits différents, dont celui d’avoir « recueilli et accepté des fonds en violation du code électoral » et non pas seulement d’avoir « dépassé le plafond des dépenses électorales ». C’est pour ce même motif que le parquet de Paris a requis son renvoi devant un tribunal correctionnel.

 

L’affirmation de Nicolas Sarkozy selon laquelle il aurait été « lavé de toute accusation mettant en cause [sa] probité dans l’affaire Bygmalion » a donc de quoi surprendre.

 

L’ex-chef de l’Etat a également assuré que le Conseil constitutionnel s’était déjà prononcé sur le dépassement du plafond. Un argument déjà développé par son avocat récemment, mais qui occulte plusieurs choses. Tout d’abord, le dépassement constaté en 2013 n’avait aucune mesure avec ce que l’enquête sur l’affaire Bygmalion a ensuite révélé :

 

 

 

Par ailleurs, de nouveaux faits sont reprochés à l’ex-président par rapport à 2013, comme par exemple d’avoir « fait état, dans le compte de campagne ou dans ses annexes, d’éléments comptables sciemment minorés ». Autrement dit, le Conseil constitutionnel n’avait pas connaissance du système de fausses factures que l’enquête a ensuite montré.

 

L’ex a coutume de placer sa citation fétiche :« Quand je m'ausculte, je m'inquiète. Quand je me compare, je me rassure. » et nous, nous ne sommes pas rassurés du tout de le revoir s’agiter du haut de ses talonnettes et de son arrogance : ne jamais vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué ! Que sera, sera, il sera toujours temps d’aller voter à la Primaire de la droite et du Centre pour lui faire barrage.

 

Ce qui est sûr c’est qu’il n’aura jamais ma voix même au second tour face à la fille du borgne, qu’il se démerde pour aller à la pêche aux voix lui qui est si doué pour dire tout et le contraire de tout.

 

J’émigrerai.

 

J’épouserai Emilie !

 

Ma vie est un roman que je suis en train d’écrire :

 

- Qu’est-ce qui t’arrive ?

 

- Rien de grave. Je ne suis pas d’humeur à rester seul. Et puis, comme ça, on pourra parler de l’enquête.

 

Elle accepta. Alberto passa la prendre en bas de chez elle.

 

Chiara avait beau se montrer méfiante, elle se présenta dans une tenue suspecte, propre à embraser les fantasmes : jupe moulante, s’arrêtant quatre doigts au-dessus du genou et qui remonta de plusieurs crans lorsqu’elle prit place dans la voiture, ne laissant pas grand-chose à couvert. Alberto ne se fit aucune illusion : Chiara était comme ça, d’une beauté fracassante qu’elle se plaisait àexhiber, elle savourait les sensations brûlantes qu’elle déclenchait chez les hommes.

 

« Bon, mais là, quand même… » fit-il semblant de protester, les yeux rivés sur ses jambes, qui faisait prendre un peu d’air à la chair située plus haut que la lisière des bas autofixants.

 

Chiara sourit. Sans se soucier de remettre de l’ordre dans sa tenue.

 

Alberto reconsidéra la situation :même si, depuis un an, Chiara tuait dans l’œuf toutes ses tentatives d’approche, une exception restait possible, du genre une fois n’est pas coutume, il lui trouvait d’ailleurs un regard un peu fébrile. Pendant qu’il déjeunaient au restaurant panoramique, il eut l’impression que sa fièvre grimpait. Il se dit que ça valait la peine de la titiller à l’aide du vin : quand elle en buvait trop, elle devenait plus libre, moins inihibée. Si elle se laissait faire et acceptait ensuite de passer chez lui pour jeter un coup d’œil au dossier, ça pourrait se conclure par un bout de viande sur le gril.

 

Chiara but joyeusement. Et se déclara d’accord pour étudier le dossier. Chez elle. Où, vautrée sur son sofa, elle offrit des paysages dignes des plus belles estampes. Quand une feuille glissa au sol et qu’elle se baissa pour la ramasser, de son chemisier échancré juste d’un bouton de trop pointa librement un sein nu et ferme. Chiara se mit à rire tout en le rangeant à sa place. Elle se laissa aller contre le dossier du sofa. Bomba le torse et leva les bras bien haut. Ses seins, aplatis par la tension du tissu, révélèrent des mamelons dont on aurait dit qu’ils venaient d’être taillés en pointe.

 

Alberto apprécia d’un froncement des lèvres. Il jeta ostensiblement une autre feuille par terre.

 

Chiara soupira malicieusement et se baissa pour la ramasser, interrompant son mouvement à mi-chemin pour offrir le même spectacle.

 

« Ne bouge plus, ne bouge plus, reste comme ça », fit Alberto.

 

Elle rit. D’un rire rauque. Resta penchée. Sans cesser de le regarder.

 

Alberto glissa une main – Chiara frémit –, puis il la releva et l’allongea sur le sofa.

 

Chiara le laissa faire, docile, abandonnée. Il se mit à la fouiller ici et là, dans son chemisier, entre ses jambes. Elle poussait de chauds soupirs, se contorsionnait sous ses doigts légers, le laissait poser des baisers n’importe où. Soudain, elle sursauta comme sous l’effet d’une décharge électrique : elle tenta de se retirer, mais sans grand succès, la passion l’avait déjà poussée trop loin. Elle se débattait, lançaient des protestations pétries de désir, gémissait entre plaisir et dépit, sentait sa chair s’abandonner, sa raison perdre du terrain. Alberto lui arracha tous ses vêtements, bien décidé à la posséder, sord à ses résistances hésitantes, ponctuées de halètements, de petits cris, de hurlements de colère contre elle-même. Les quelques secondes où Chiara baissa la garde, par lassitude, suffire pour qu’Alberto s’introduise, afin qu’ils ne forment qu’une seule chair. Chiara s’accrocha à lui. Quand ce fut fini, elle se cacha sous les draps.

 

Alberto ne savait quoi faire. Il craignait d’avoir passé la mesure. Et n’osait pas s’approcher d’elle qui, toute nue, lui tournait le dos. Sans qu’elle émette pourtant aucun son, il comprit qu’elle pleurait. Il tendit la main pour lui caresser la joue : elle était baignée de larmes. Chiara éclata brusquement en sanglots.

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18 septembre 2016 7 18 /09 /septembre /2016 06:00
Le lent déclin du carrefour Saint-Germain… adieu le drugstore Publicis… et qui se souvient de l’enlèvement de Ben Barka et de l’attentat de Carlos ?

Au cours de mes nombreuses chevauchées sur les chaussées défoncées de notre ville capitale – merci Anne Hidalgo les vendeurs de pneus vous en sont reconnaissant –, juché sur mon beau et envié destrier, je passe très souvent par le carrefour Saint-Germain.

 

En ce lieu, ne trouve plus grâce à mes yeux que l’une de mes librairies préférées : l’Écume des Pages, le Flore et les Deux Magots ne sont plus que des cantines à touristes et de quelques anciennes gloires déjetées, Lipp n’est plus qu’une crèmerie de plus dans l’escarcelle du Groupe Bertrand, tout fout le camp !

 

Et pourtant, lorsque je suis arrivé à Paris, le Drugstore Publicis y était ouvert toute la nuit, ou presque, 18 h sur 24, dans lequel il était possible d’acheter le journal ou un disque, accéder à une pharmacie de nuit, boire un verre, manger un bout, trouver des cigarettes…

 

 

C’est Marcel Bleustein-Blanchet qui, après celui des Champs Elysées, l’avait ouvert en octobre 1965.

 

Il avait pris la place d’un établissement Le Royal Saint-Germain un peu éclipsé par ses prestigieux voisins, le Flore et les Deux Magots, repaire de l’intelligentsia germanopratine et de la fièvre existentialiste.

 

 

C’est pourtant au bord de son grand comptoir en cuivre que Jean-Paul Belmondo (Michel Poiccard) dans À bout de souffle (1960) s’enquiert du prix d’un œuf au plat-jambon, mesure qu’il n’en a pas les moyens… et en commande deux.

 

 

Et dans Playboys, Jacques Dutronc moque les « petits minets qui mangent leur ronron au Drugstore. »

 

C’est aussi un lieu qui a marqué l’Histoire :

 

  • 1o jours après son inauguration, Ben Barka, opposant au régime marocain, est enlevé sur le trottoir par des barbouzes et disparaît à tout jamais.

 

  • Le 15 septembre 1974, un attentat à la grenade attribué au terroriste Carlos y fait deux morts et 35 blessés.

 

 

L’établissement est jugé trop petit, pas aux normes, car bas de plafond, et le bail est cédé à Armani en 1996.

 

 

Le 29 octobre 1965, Mehdi Ben Barka disparaît en plein Paris, boulevard Saint-Germain, alors qu'il se rend à un déjeuner d'affaires à la brasserie Lipp. Le politique est embarqué dans une fourgonnette, conduite par deux hommes se présentant comme des policiers. Le piège se referme : Ben Barka ne réapparaîtra jamais en public. Depuis cinquante ans, les juges d'instruction se succèdent – certains plus tenaces que d'autres – pour tenter de résoudre cette affaire éminemment politique.

 

Qui a été le commanditaire direct de ce meurtre ?

 

Quel est le degré d'implication de la France ?

 

Trop de gens sont au courant, dans les services de renseignements marocains et français, ainsi que dans les sphères du pouvoir politique, pour que le secret ne soit pas éventé un jour, veut-on croire. Aujourd'hui, d'une seule question pourrait dépendre tout le reste : où le corps de Ben Barka a-t-il été enterré ? Joseph Tual, qui a consacré une bonne partie de sa vie privée et professionnelle à cette affaire, pense détenir la réponse.

 

L'affaire Ben Barka est sans conteste l'un des plus gros scandales d'État du XXe siècle. Ben Barka a-t-il été assassiné pour avoir voulu faire du Maroc une monarchie constitutionnelle ? Joseph Tual, comme les juges d'instruction, en est intimement persuadé : c'est bien Hassan II, même s'il n'a jamais été mis en cause dans le dossier, qui a réclamé sa tête. Seules les petites mains - françaises et marocaines -, celles qui avaient fait le sale boulot, ont été condamnées lors d'un procès qui s'est tenu à Paris en 1967. Mais aucun des commanditaires n'a jamais été désigné par les meurtriers.

 

« Ce qui s'est passé n'a rien eu que de vulgaire et de subalterne », tempérait en son temps de Gaulle. Fermez le ban ! La vérité est pourtant terrifiante...

 

LIRE ICI Chronologie de l'affaire Ben Barka 

 

Lire ICI Comment le Mossad a aidé le Maroc à tuer Ben Barka 

 

LIRE ICI Il y a 50 ans : l’affaire Ben Barka 

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17 septembre 2016 6 17 /09 /septembre /2016 06:00
Cette année j’ai décidé d’envoyer des cartes postales à mes ami(e)s

Jamais il ne faut dire jamais…

 

Prenez mon cas, que certains jugent désespéré, jusqu’à ce jour j’affirmais haut et fort que, jamais au grand jamais, on ne me surprendrait à sacrifier à l’envoi de cartes postales aux amis ou à la famille et pire encore aux collègues de boulot.

 

Je vous concède aisément qu’il avait dans ce refus, c’en était un, une part de snobisme de 68 hard non-révisé, un côté je ne fais de tourisme moi, mais aussi une forme de paresse largement assumée : prendre le temps d’aller acheter une carte pas trop tarte, de s’assoir en terrasse pour y griffonner au dos quelques mots pas trop idiots, acheter des timbres, feuilleter son carnet d’adresses bel exemple de foutoir, transcrire l’adresse, coller le timbre, glisser la carte dans la fente prévue à cet effet. Ouf ! Pire encore lorsque vous êtes à l’étranger, alors là c’est l’horreur. Je n’ai jamais compris que la Commission Européenne, qui se préoccupe des chasses d’eau, n’ait pas pondu une directive instaurant le timbre unique.

 

Bref, comme dit le gus qui vient d’en tartiner trois couches, pourquoi diable cette année ce revirement de jurisprudence ?

 

  • Pour contribuer à l’équilibre financier de la Poste !

C’est à peine une galéjade, tout le monde geint à propos de la disparition des bureaux de poste mais qui aujourd’hui entretien des échanges épistolaires suivis via le courrier ? Le trafic est en chute libre, sauf pour les factures et la publicité, alors adieu facteur, factrice en vélo ou en auto, c’est la fin des haricots.

 

Plus grand monde en effet, moi le premier, et pourtant avant l’irruption du courrier électronique j’étais une grand adepte de la lettre manuscrite, surtout avec mes chéries. Pauvre de moi, les paroles volent, les écrits restent !

 

Mais, vous vous doutez bien que ce n’était pas l’unique raison de ma nouvelle lubie cartepostalgière.

 

J’avais une petite idée derrière la tête.

 

Dans le vin, la nouvelle tendance des chroniqueurs qui n’ont plus grand-chose à écrire c’est l’accord mets-vin. Tout y passe, même si je n’ai pas encore lu : que boire avec l’oignon cru ? Alors je me suis dit je vais trouver des accords entre la carte postale et l’ami (e) à qui on l’envoie.

 

Comme je suis un chineur repenti, sitôt après avoir posé le pied sur l’Île de Beauté je me suis précipité aux Puces d’Ajaccio qui se tiennent le dimanche sur le front de mer près du casino. Et j’ai cherché et j’ai trouvé des cartes postales anciennes. J’ai négocié un prix de gros et j’ai glissé mon butin dans mon sac.

 

Le même jour, j’ai rechuté et j’ai acheté un petit tableau des années 50.

 

 

Mais ce n’était pas tout, ma moisson n’était pas complète, j’avais une autre idée derrière la tête : trouver de bonnes reproductions de cartes anciennes.

 

Et bien sûr j’en ai trouvé et je les ai achetées… Il ne me restait plus qu’à les apparier.

 

Vaste programme !

 

J’ai mis du temps mais j’y suis arrivé. Il ne me restait plus qu’à écrire au dos et là j’y ai encore passé beaucoup de temps un soir à la veillée.

 

Stakhanov n’était à côté de moi qu’un petit amateur : 32 cartes au compteur !

 

Du beau boulot, de la belle ouvrage écrite en pattes de mouches : ce n’est pas Dieu possible comme le clavier vous fait perdre la belle graphie !

 

J’ai posté le tout à la boîte aux lettres de Sagone qui est relevée chaque jour à 9 heures du matin, les Corses sont des oiseaux de nuit.

 

Si vous souhaitez en savoir plus sur la carte-postale alors vous pouvez consulter deux ouvrages de référence : l'Historique de la Carte postale illustrée française et du Dictionnaire de la Cartophilie Francophone, co-signés par Albert Thinlot et Paul-Noël Armand.

 

Ils y définissent ce qu’est une carte postale« La carte postale est un imprimé sur un support semi-rigide destiné à un usage postal, pour une correspondance brève à découvert».

 

Pour les férus d’Histoire ils peuvent lire ICI 

 

Et comme en France tout finit par des chansons voici Francis Cabrel

Cette année j’ai décidé d’envoyer des cartes postales à mes ami(e)s
Cette année j’ai décidé d’envoyer des cartes postales à mes ami(e)s
Cette année j’ai décidé d’envoyer des cartes postales à mes ami(e)s
Cette année j’ai décidé d’envoyer des cartes postales à mes ami(e)s
Cette année j’ai décidé d’envoyer des cartes postales à mes ami(e)s
Cette année j’ai décidé d’envoyer des cartes postales à mes ami(e)s
Cette année j’ai décidé d’envoyer des cartes postales à mes ami(e)s
Cette année j’ai décidé d’envoyer des cartes postales à mes ami(e)s
Cette année j’ai décidé d’envoyer des cartes postales à mes ami(e)s
Cette année j’ai décidé d’envoyer des cartes postales à mes ami(e)s
Cette année j’ai décidé d’envoyer des cartes postales à mes ami(e)s
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Cette année j’ai décidé d’envoyer des cartes postales à mes ami(e)s
Cette année j’ai décidé d’envoyer des cartes postales à mes ami(e)s
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Cette année j’ai décidé d’envoyer des cartes postales à mes ami(e)s
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16 septembre 2016 5 16 /09 /septembre /2016 06:00
Hé oui je le dis j’aime la « Marie-Jeanne » et « Dans les yeux d'Émilie » de Joe Dassin

« Je suis perpétuellement étonné face au succès » disait Joe Dassin.

 

Il est 12h30, ce 20 août 1980, Joe Dassin a 41 ans. Il déjeune au restaurant « Chez Michel et Eliane », rue Jeanne d’Arc à Papeete, où il a ses habitudes. Autour de lui, il y a ses deux fils, Jonathan (1an et demi) et Julien (5 mois), sa mère, la violoniste Béatrice Launer, son ami et parolier Claude Lemesle. Il semble bien, il semble heureux. La fleur aux dents, comme dans sa chanson. Au beau milieu du déjeuner, il lâche « Qu’est-ce qui m’arrive ? » et il tombe. C’est fini la gloire et c’est fini la famille, tous les projets fichus, cette nouvelle vie qu’il appelait de ses vœux.

 

Moi je venais d’en avoir 32 et, même si les intellos snobaient la chanson populaire, j’aimais, et je le disais, certaines chansons de Joe Dassin.

 

Plus de 30 après, même si on l’entend peu sur les ondes, mes jeunes amies du Lapin Blanc, Claire en tête aiment Joe Dassin.

 

Pour le souvenir et le plaisir, deux de ses chansons :

 

Marie-Jeanne

 

Raconter un fait divers, un suicide en l’occurrence, en chanson est un exercice périlleux. Avec Marie-Jeanne, Joe Dassin le réussit avec une belle sobriété. Bien sûr il s’agit d’une adaptation par le parolier Jean-Michel Rivat, d’un titre populaire américain de l’été 1967 de Bobby Gentry, Ode To Billy Joe. « L’histoire traite du suicide de la dite Marie-Jeanne, suicide abordé lors d’une discussion de famille de paysans, en plein repas. Joe Dassin s’éloigne assez peu de la version originale, conserve son riff de guitare minimaliste et ses arrangements de cordes en volutes et prouve avec brio que sa voix chaleureuse s’intègre définitivement à la musique blues américaine. Des deux cents prises de voix enregistrées pour Marie-Jeanne, c’est la première qui a été retenue pour le mixage. »

 

« Le titre Marie-Jeanne est sorti à l’automne 1967 en face A d’un 45-tours simple. Il figure sur le LP Les deux mondes de Joe Dassin édité chez CBS en novembre 1967»

Dans les yeux d'Émilie

 

de Pierre Delanoë

 

Album : Les Femmes de ma vie

Date de sortie : 1978

 

Dans les yeux d’Émilie nous vient du vieux Québec « où les rues ont l’air d’avoir l’accent » dit la chanson. La beauté de la ville est vue au travers d’une histoire d’amour dans le grand hiver canadien, illuminé par les yeux d’Émilie.


C’est Joe Dassin qui chante : « Moi, j’avais le soleil jour et nuit dans les yeux d’Émilie qui réchauffaient ma vie » Mais la passion ne résiste pas au dégel de la nature. « On dirait que les gens sortent de la terre, mais Émilie n’est plus à moi, j’ai froid pour la première fois »

 

La version landaise des musiciens de Pomarez et leur reprise de la chanson de Joe Dassin, « Dans les yeux d'Émilie », déjà bien connue des Chalossais.

 

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15 septembre 2016 4 15 /09 /septembre /2016 06:00
Ne sortez pas vos mouchoirs de  Cholet « c’est un territoire de faiseux, pas de diseux. Ici on travaille, on s’accroche, et si on s’y casse la figure, on s’entraide. On rebondit toujours. »

Je dédie cette chronique à Olivier Legrand, exilé en Champagne, qui n’a jamais osé, au temps où j’étais encore jeune, répondre à mon défi de 1 contre 1 à Beaublanc le temple du basket français. Il se console d’avoir quitté le pont d’Avignon avec la gare des Célestins classée comme la plus belle de France. 

 

Cholet capitale du mouchoir !

 

 

C’est de l’histoire ancienne et dans son Tour de France des villes incomprises Vincent Noyoux a su saisir l’esprit profond de la Vendée du haut-bocage.

 

« … le choletais, ce petit pays du Maine-et-Loire sans Maine ni Loire, écartelé entre l’Anjou et la Vendée… »

 

La Vendée militaire quoi !

 

 

La Vendée industrieuse !

 

La Vendée basketteuse !

 

«Les raisons de ce dynamisme entrepreneurial, sportif et associatif sont à chercher dans les profondeurs géographiques, ethnologiques et historiques du bocage vendéen.»

 

« Une hypothèse se dessine. « Le bocage est un territoire enclavé qui est un frein à la circulation des idées, mais il favorise aussi l’entraide et la solidarité du terroir. »

 

« Ainsi expliquerait-on la remarquable résistance de la paysannerie vendéenne face aux armées révolutionnaires, voilà un peu plus de deux siècles. Après d’âpres combats dans les Mauges, au nord de Cholet, la ville fut mise à sac par les armées républicaines en 1793. »

 

« Les Vendéens (Choletais inclus) sont-ils devenus tenaces et bosseurs à cause de la Révolution, ou l’étaient-ils avant ? »

 

« … le bocage affiche une santé économique et morale qui surprend dans le paysage rural actuel. Et tout cela sans le moindre éclat. On ne claironne pas ici sa réussite sociale ni même sa fierté vendéenne. On est comme ces petites maisons de tisserands alignées en rang, que l’on croise ici et là en centre-ville : modeste s, ternes, presque invisibles à force de discrétion, et pourtant bien debout, faisant front. »

 

« Dans cette morne campagne de haies et de prés à vaches, on a d’abord tissé (le linge et les fameux mouchoirs) avant de fabriquer à façon. Une culture du travail a pris corps en même temps qu’un réel savoir-faire dans le domaine du textile, de la maroquinerie et de la chaussure. Aujourd’hui encore, chaque village ou presque compte un atelier de sous-traitants pour les marques grand public (Kickers, le groupe Zanier) ou prestigieuses (Longchamp, Vuitton, Dior, Agnès B, Yves Saint-Laurent, Hermès, Balenciaga)… On travaille à façon à l’abri des regards, dans des bâtiments anonymes, sous des d’entreprises que personne ne connaît. L’usine à la campagne. »

 

Mais Cholet c’est aussi le basket.

 

L’ancien de la Vaillante Mothaise, un club patro comme il se doit dans ce pays de curés, au temps de sa splendeur est allé souvent jouer dans ce haut-bocage vendéen. En ce temps-là les clubs qui portaient haut le basket étaient l’ABC Nantes, Challans et la Vendéenne de la Roche-sur-Yon.

 

 

Comme le souligne avec malice Vincent Noyoux « Pour une raison qui m’échappe, le championnat de basket français a toujours été mené par de paisibles bourgades de province. Limoges, Dijon, Pau-Orthez, Cholet, Gravelines ou Chalon-sur-Saône y tiennent le premier rang. »

 

« À l’heure où aux USA, les Chicagos Bulls de Michael Jordan, les Lakers de Magic Johnson enflammaient la NBA, ici les rencontres au sommet opposaient l’Élan béarnais de Didier Gadou (Pau-Orthez) au Cercle Saint-Pierre de Richard Dacoury (Limoges), Cholet jouait les poils à gratter auprès de ces deux-là. Son leader était un grand échalas du coin, Antoine Rigaudeau, et le maillot du club arborait le logo de la brioche industrielle Pitch. »

 

Lorsque l'auteur a visité Cholet « à huit journées de la fin, Cholet se traîne en queue de championnat. Classé 15e sur 18, le club reste sur une série de cinq défaites à domicile. L’ombre de la relégation plane dangereusement. Pas de quoi refroidir l’ardeur des supporters. À chaque rencontre, la salle c’est la Meilleraie : 5000 places affiche complet. C’est un hangar chauffé à blanc que je découvre une demi-heure avant le match. Il y règne l’excitation d’un grand évènement de famille. Les hommes boivent un coup de muscadet à la buvette, les dames gardent la place en tribune, un bébé dort à poings fermés malgré la sono assourdissante. »

 

Du côté sponsor « hier c’était Pitch, aujourd’hui Charalito (Charal), et demain ? Ainsi va la vie dans le cycle infini des sponsors qui tuent… »

 

 

« L’adversaire du soir, Rouen, porte un maillot bleu, la couleur des républicains lors des guerres de Vendée. Cholet arbore un maillot blanc (la couleur des royalistes) et rouge (comme le cœur vendéen). »

 

« À la mi-temps, les royalistes sont menés de 8 points. Une énième défaite se profile. Le public siffle, tonne, gronde. Les fanfares s’époumonent. »

 

« Touchés dans leur orgueil, les joueurs choletais réagissent enfin. À la façon des chefs vendéens, ils opèrent par raids tranchant dans les lignes adverses […] L’écart se resserre, la foule trépigne. Les Rouennais balbutie, Delaney se camoufle dans une futaie puis surgit du fossé pour porter l’estocade. Cholet l’emporte de cinq points dans une ambiance de liesse populaire. Qu’importe que les généraux vendéens soient des confédérés d’Amérique. La victoire des Blancs est belle. »

 

« La foule se disperse sur le parking de la Meilleraie. Telle une armée de l’ombre sûre de sa force, elle s’en va rejoindre le bocage. Là où tout a commencé et là où tout fini. »

Limoges-Bénédictins, Haute-Vienne, 1929. C’est la plus belle gare de France, grâce à sa coupole et à son campanile de 67 mètres de haut, mais surtout ses vitraux finement ouvragés et sa décoration intérieure. Construite au-dessus des voies, la gare des Bénédictins est aussi un nœud ferroviaire. Dans un spot publicitaire, assez irréaliste d’un point de vue géographique, Audrey Tautou y embarque pour Istanbul.

Limoges-Bénédictins, Haute-Vienne, 1929. C’est la plus belle gare de France, grâce à sa coupole et à son campanile de 67 mètres de haut, mais surtout ses vitraux finement ouvragés et sa décoration intérieure. Construite au-dessus des voies, la gare des Bénédictins est aussi un nœud ferroviaire. Dans un spot publicitaire, assez irréaliste d’un point de vue géographique, Audrey Tautou y embarque pour Istanbul.

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14 septembre 2016 3 14 /09 /septembre /2016 18:30
 «Arrêter l’alcool, ce n’est rien. Découvrir la vie, c’est extraordinaire», ce soir j’ai une pensée pour mon ami Olivier Ameisen.

En France il n’est jamais bon d’avoir raison trop tôt contre les lobbies et pourtant, même si le baclofène n'est pas le médicament miracle attendu par certains, il permet de réduire la consommation d'alcool, en particulier chez les plus gros buveurs, selon des résultats d'essais cliniques rendus public.

 

« Le baclofène permet de réduire la consommation d'alcool, dans un cas sur deux, ce n'est déjà pas si mal », dit à l'AFP le Pr Michel Reynaud, président du Fonds Actions Addictions en évoquant deux études françaises présentées au congrès mondial d'alcoologie à Berlin.


« Ce n'est pas un médicament miracle », souligne ce spécialiste qui estime cependant que « ce médicament apporte un plus dans l'arsenal thérapeutique » contre l'alcoolo-dépendance. »

 

La suite ICI 

 

En France, la popularité de ce médicament bon marché, disponible depuis 1975, a explosé depuis la parution du livre « Le dernier verre » d'Olivier Ameisen en 2008. Ce fut le début de son combat.

 

Il est mort en juillet 2013 et je l’ai accompagné dans sa dernière demeure, au cimetière Montparnasse, le 22 juillet, nous n’étions pas nombreux.

 

La lecture de son livre « Le Dernier Verre » m’avait bouleversé, choqué et convaincu que j’étais en présence d’un témoignage qui allait déranger l’establishment de l’alcoologie… Alors, le 3 novembre 2008 j’ai écrit une chronique qui était mes notes de lecture. ICI 

 

« Il venait d’avoir 60 ans et il est mort au moment où il commençait à être entendu. Olivier Ameisen restera comme une personnalité médicale hors norme, une forme de météore dans les cieux tourmentés de la lutte contre les addictions » écrivait le Dr Jean-Yves Nau. ICI 

 

Olivier confiait au journal Libération du mardi 17 janvier 2012 ICI  «Sans ma souffrance, je n’aurais jamais connu le bonheur. Je croyais poésie et souffrance indissociables et ne pouvais m’empêcher de pleurer en entendant Rachmaninov ou Barbara, en lisant Eluard ou Tolstoï.» Il ne pleure plus, puisqu’il ne boit plus. »

 

« Son traitement dérange parce qu’il pulvérise le dogme de l’abstinence. «Avec le Baclofène, vous pouvez boire un verre ou deux, mais vous n’avez pas envie de plus.» Une particularité qui constitue le graal de tout drogué : la consommation contrôlée. A la Fédération française d’addictologie (FFA), on lui reproche «de faire autant sa promotion personnelle que la promotion de son traitement». Surtout, les addictologues réclament des essais cliniques. La FFA rappelle que, «concernant des problématiques aussi complexes que les conduites addictives, il faut se garder des tentations de recourir à des thérapeutiques « magiques».

 

Lire « Les alcoologues sont un peu comme ces maris ou femmes trompés depuis des années… » à propos du livre du Dr Ameisen

 

2008-2016… pour en arriver à rendre justice au combat d’Olivier, c’est long, bien trop long…

 

Oui, ce soir j’ai une pensée pour Olivier…

 

 

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14 septembre 2016 3 14 /09 /septembre /2016 06:00
Pierre Le Roy de Boiseaumarié, dit le baron Le Roy

Pierre Le Roy de Boiseaumarié, dit le baron Le Roy

« Le dirigisme - né en France des nécessités de la guerre et auquel les difficultés de l'après-guerre ont accordé un délai de grâce – a, depuis près de dix ans, tout sacrifié à la politique de quantité, s'acharnant à faire du producteur le matricule anonyme d'un groupe ou d'une classe sociale, lui retirant toute personnalité et toute initiative.

 

Pour un pays de vieille civilisation comme la France, riche de son passé et de sa variété de produits profondément originaux, poursuivre semblable politique alors que, peu à peu notre production retrouve son importance d'avant-guerre, serait un véritable suicide national.

 

Qui pourrait, en effet, soutenir que notre Pays est capable de lutter avec chances réelles de succès sur le terrain de la production standard, sur le terrain du produit de grosse consommation ?

 

Qui ne comprend, au contraire, que la force de la France a toujours été - et qu'elle le restera - dans la production de haute qualité que la variété de ses terroirs, la diversité de ses climats, l'intelligence, l'ingéniosité, les soins de ses producteurs ont fait naître sur notre sol en une gamme de richesse inégalée ?

 

Mais cette richesse est, à l'heure présente, très largement compromise et c'est contre cette dangereuse tendance qu'a voulu réagir le Syndicat de la Marque d'Origine " Pays d'Auge " en décidant, au cours de son Assemblée Générale du 3 avril 1948, de sonner le ralliement de tous les producteurs d'élite pour la défense de la personnalité des produits d'origine portant le nom de nos terroirs.

 

Au cours de cette Assemblée Générale fut décidée la tenue d'un Congrès de l'Origine.

 

De là, l'idée immédiatement lancée dans tous les milieux, professionnels et administratifs, à travers toutes nos régions de France, allait, dès les premières semaines, y rencontrer l'accueil le plus favorable.

 

L'Etranger également, toujours très intéressé par toutes les initiatives françaises dans le domaine de la qualité, manifestait le désir de suivre les travaux de ce Congrès.» 

 

Moins de trois mois après, le Premier Congrès de l'Origine allait se tenir à Deauville du 25 au 27 Juin 1948 et soulever à travers tout le Pays le plus vif intérêt.

 

Était présent à ce 1er Congrès de l'Origine M. le Baron LE ROY, Président de l'Institut National des Appellations d'Origine et je vous propose la première partie du rapport du Baron LE ROY, Président de l'INAO à ce 1er Congrès de l'Origine à Deauville en juin 1948, la lecture en est très instructive appliquée au temps présent.

 

Cette création, contrairement à ce qu'on pourrait croire, n'a pas été une simple conception de l'esprit transformée ensuite en texte législatif. Elle est le fruit d'une longue entreprise de persuasion des Associations viticoles de producteurs de vins fins, conseillées et guidées, à partir de 1930, par mon regretté et éminent prédécesseur, le Président Capus, qui fut, en outre, leur interprète convaincant auprès du Parlement et du Gouvernement.

 

Quelle fut la genèse de cette institution ?

 

Elle prit naissance lorsque fut établie la solidarité de tous les producteurs de vins fins de France.

 

C'est à Alphonse Perrin, l'apôtre Champenois, que revient le mérite d'avoir songé à convoquer à Paris, en 1923, les présidents des syndicats de protection des appellations les plus agissantes. Il y avait là, autour de Perrin : d'Angerville, Laligan, Doyard, Checq, un ou deux autres dont j'ai oublié les noms, et votre serviteur, tout frais élu président du syndicat de Châteauneuf-du-Pape qu'il venait de créer. Le but principal de la réunion était de dégager les principes généraux du droit de l'appellation qui permettraient de trancher le conflit champenois opposant la Marne(Perrin) à l'Aube(Checq). C'est dire qu'il y fut longuement question des cépages et que la discussion y fut vive. En dépit de l'opposition de l'Aube, le rôle capital du cépage fut retenu. On peut affirmer que c'est là que naquit la loi du 22 juillet 1927 et l'arbitrage du président Barthe sur le problème champenois.

 

Mais il y eut un autre résultat constructif. Les présidents décidèrent d'adhérer à la Fédération des Associations Viticoles de France et d'Algérie et de s'y grouper en une section spéciale qu'ils dénommèrent plus ou moins heureusement : la section des Grands Crus. Pourquoi en ai-je été désigné le Secrétaire général, fonctions que j'ai exercées pendant douze ans ? Je me le demande encore.

 

En tout cas, la solidarité était née. Tous les syndicats de défense des appellations se firent inscrire à la Section des Grands Crus dans les deux années qui suivirent. Elle ne tarda pas à arrêter unanimement les grands principes indispensables et à élaborer une doctrine commune.

 

Mais, une fois ce résultat obtenu, il fallait encore arriver à convaincre les viticulteurs de la nécessité d'un effort de discipline et d'un effort financier, convaincre le Gouvernement qu'une organisation nouvelle était indispensable pour maintenir la qualité et la réputation mondiale des Grands Vins de France. Cinq autres années furent nécessaires...

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13 septembre 2016 2 13 /09 /septembre /2016 06:00
L’p’tit caviste de quartier dernier rempart contre la domination de la GD vu par les tontons flingueurs  Dupont&Gerbelle…

Ils ne sont pas donné le mot mais le petit nouveau du Nouvel-Obs. : l’Antoine Gerbelle transfuge de l’antique RVF drivée par ce cher et irremplaçable Denis Saverot et le Jacques Dupont le bas-bourguignon du Point, qui écume les vignobles tout au long de l’année depuis des années, se sont penchés de concert sur le berceau des nouveaux petits cavistes de quartier, qui poussent comme des petits rosés à l’égaille, irréductibles gaulois qui font la nique aux lourdes cohortes bardées de catalogues de la Grande Distribution.

 

Du côté du journal Le Monde, c’est « le guide cherche son chemin » pour Ophélie Neiman et « les caves se rebiffent. » pour Pascal Galinier qui me cite d’entrée, c’est bon pour l’ego, « Un vin de coopérative ? C'est le péché originel », s'amuse Jacques Berthomeau. Mais sur le sujet, l'homme n'a pas toujours manié l'ironie. Consultant en vin, il rédigea en 2001 un rapport qui fit frémir le monde vitivinicole français. Pointant du doigt « la coopération de clocher - qui - a fait son temps », il constatait que « sous les grandes ombrelles que sont nos appellations d'origine contrôlée – les fameuses AOC rebaptisées AOP en 2012 - s'abritent des vins moyens, voire indignes de l'appellation ».

 

J’y reviendrai peut-être si je prends le temps. En ce moment je suis plutôt Tango Corse.

 

Sous l’identité du titre «les caves se rebiffent» entre Galinier et Dupont se cache l’ambiguïté de la cave si je puis m’exprimer ainsi. Et bien évidemment, je laisse de côté l’appellation si prisée des polards des années 50 : le cave, celui qui se rebiffe.

 

Qu’est-ce qu’une cave ?

 

À la fois un lieu où l’on fait le vin : cave coopérative ou cave particulière au sens juridique, un chai pour les propriétaires ; mais aussi un lieu où l’on stocke son vin : chez soi ou par extension récente un lieu où on le stocke pour le vendre. Il faut savoir qu’au temps du jaja en litre 6 étoiles le vin était vendu par l’épicier du coin et que seuls les vins fins, les vins bouchés faisaient l’objet d’un commerce spécialisé : l’enseigne Nicolas étant l’emblème du caviste de quartier. Chez moi, ceux qui vendaient du vin nous les appelions les marchands de vin.

 

Mais laissons-là ces détails linguistiques pour commencer par l’outsider qui a tiré le premier dans le Spécial Vin du Nouvel Obs. du 1 au 7 septembre, titré L’esprit bio.

 

C’est très tendance le bio, même Butane&Degaz s’y sont convertis, même que le Thierry,qui va à vélo à la Maison de la Radio, proclame à qui veut le lire que le bio est l’avenir du vin ! Faudra qu’il passe la consigne à son passeur de plats d’En Magum pour qu’il prêche la bonne parole à ce très cher Hubert dont Angélus fait la Une du dit magazine papier glacé non-recyclable.

 

Je ne ferai pas ce reproche à l’Antoine, il a courageusement ferraillé dans sa vieille maison pour qu’on lui accorde l’absolution. Bref, dans son article sur La loi du marché, après avoir fait le constat que Bordeaux, tout en conservant la première place dans l’offre Foire aux vins de la GD, il note que « l’attrait des sacro-saints ‘châteaux’ de Gironde faiblit » et que globalement, depuis 2013, les ventes de Bordeaux s’érodent chez tous les grands acteurs historiques. »

 

Il se pose alors la question « Le public se lasserait-il des choix de nos grands distributeurs de masse ? »

 

Bon, comme chacun sait, dès 2000, la crème des GCC bordelais, vendue à des prix de Ferrari, a disparue des caddies des grands amateurs franchouillards, provoquant l’ire du pape de la LPV. C’est donc le grand repli dans les caddies, chers au Ribouldingue d’au-delà des Pyrénées, vers « les crus bourgeois et les crus moyenne gamme » note notre Antoine.

 

Et puis soudain patatras le voilà qu’il commet le péché mortel de Bordeaux bashing qui va fâcher le Président Farge que Jacques Dupont aime tant interviewer sur son tracteur.

 

« … le même profil de vin. Le nom du château varie, mais le vin est construit suivant le même modèle : des merlots et cabernet-sauvignon très mûrs, toujours élevés en fûts de chêne, souvent neufs, pour aromatiser le tout. Une playlist somme toute rassurante mais ennuyante. »

 

Ça va chauffer dans les datchas bordelaises et je ne suis pas sûr que l’autre Tonton Flingueur partage cette opinion. Mais laissons là l’éventuelle controverse, nous ne sommes pas sur Face de Bouc.

 

Venons-en au sujet de ma chronique « la renaissance du brave petit caviste de quartier, genre Amélie Poulain »

 

Je cite in extenso le sieur Gerbelle :

 

« La bonne nouvelle pour l’œnophile 2016, c’est le renouveau du métier de caviste. Dans les centres-ville, la mode de la cave bistrot est de retour. Charcuterie et fromages de belles origines sur l’ardoise, murs tapissés de crus signés… Leur offre est généralement en opposition avec celle des super et de hypermarchés. Peu de bordeaux et une large place aux vignerons artisans affiliés à la mouvance bio, biodynamique et plus radicale des vins dits « naturels ». Ces petites structures sont initiées par des amoureux de la dive bouteille, souvent en reconversion professionnelle, qui prolongent leur engagement par les réseaux sociaux et les nouveaux outils numériques. Dans cet esprit, on voyagera sur les sites de 1jour1vin.com, Carnetsdevins.fr, Veilleurdevin.com, Amicalementvin.com, Lacavedespapilles.com ou Vinsnaturels.fr, entre autres. Les applications sur le vin aident aussi la génération du goulot 2.0. Il y a la success story danoise Vivino, le Shazam mondial du vin, qui reconnaît et partage les notations de plusieurs centaines de milliers d’étiquettes. En France, une des applis les plus futées, à la communauté très active, se nomme Raisin, pour trouver, partager les vins naturels où que l’on soit. »

 

Tout cela est bel et beau mon cher Antoine mais ça sent un peu trop, au goût de qui tu sais, le parfum du bobo-mélanchono-parisien

 

Alors que notre Jacques, lui, patiemment, tel un bon docteur de campagne, ausculte la France profonde, celle de Saint-Sauveur-en-Puisaye, dans l’Yonne où survit, un commerçant encore prospère : le caviste alors que dans la plupart des villes de 5000 habitants, note-t-il, de gros villages en somme, que reste-t-il ?

 

« Un clocher, une mairie, un Leclerc à l’une des sorties du bourg, doté d’un grand parking, de pompes à essence, de rouleaux pour laver les bagnoles, et un Auchan à l’autre sortie du bourg, avec les mêmes appâts. Au milieu, au centre-ville, entre l’église et l’ancienne place de la foire, hormis la pharmacie et le cabinet d’assurances et deux agences bancaires, il n’y a plus rien. Plus de commerces traditionnels, plus de boucher et encore moins de poissonnier. Ils furent les premiers à baisser le rideau, définitivement. »

 

Mais au bonheur, il reste encore le petit caviste de proximité, « c’est souvent un nouveau qui a changé de métier (ou pas), suivi une formation (ou pas) et qui par goût du vin et des voyages dans le vignoble, par amour de la découverte et pour gagner sa vie, se lance dans l’aventure. » note notre Jacques.

 

 

Attention, rien à voir avec les 68 hard « chevelus, fumeurs de pétards », qui dans les années 70, « avec quelques babioles récupérées chez grand-mère et joug de bœuf, s’improvisaient brocanteurs. »

 

Note d’un autre Jacques, moi je trouve que ça correspond assez bien au profil-type du néo-vigneron qui fait des vins à poils qui puent en tongs en se roulant des chichons au bout du rang.

 

Trêve de plaisanterie, il est sérieux notre Jacques et il nous aligne une démonstration imparable, chiffres à l’appui. Si vous voulez en savoir plus vous n’avez qu’à acheter le Spécial Vins du Point.

 

« L’homme de l’art (ndlr le petit caviste de quartier) doit se faire sociologue, voire anthropologue, doté d’une forte intuition pour deviner les goûts, les désirs, le budget du ou de la client (e). »

 

« En changeant de statut, passant de produit de première nécessité à matière de désir, élément de plaisir (« Le superflu, chose très nécessaire » disait Voltaire), plus occasionnel que quotidien, la représentation du vin, la façon de le consommer comme de le vendre a radicalement évolué. Le temps de la fidélité à une marque, à un vignoble, un château, un domaine semble en partie dépassé. On surfe, on zappe, on bouge, on passe d’un partenaire à l’autre, d’un rouge de Loire aux arômes de burlat à un languedoc aux senteurs de garrigue. La curiosité devient le moteur, et la découverte est source de bonheur. On n’entre plus chez le caviste comme chez le pharmacien avec une ordonnance, mais au contraire sans liste de courses, en quête. Suivez le guide. Lequel ne peut plus se contenter de vendre du vin et d’avoir une carte figée. Ses compétences se sont élargies. »

 

Pour clore son panorama, notre Jacques se pose la question à mille francs : est-ce que le fatras de nos appellations et dénominations ne serait pas un atout face à un mode de distribution qui tend à tout normaliser, la mosaïque viticole ne constitue-t-elle pas un rempart ? Le succès du caviste, justement, et sa résistance face aux grandes surfaces trouvent leur source sans ce labyrinthe où, pour dénicher la sortie, la bonne bouteille du soir se démarquant de celle de la veille, il est le conseiller de confiance, celui qui connaît le solfège. Et qui ne doit en aucun cas mépriser ceux qui ne le connaissent pas et aiment simplement déguster la symphonie des vins. »

 

Je suis globalement assez d’accord avec cette approche sauf que la diversité pour moi n’est pas une question de nombre d’appellations ou de dénominations, mais dans la capacité qu’ont certains vignerons de quitter les autoroutes que suivent la majorité de ses confrères pour emprunter les chemins de traverse, de rompre avec l’uniformité, d’exploiter les espaces de liberté, et là le nouveau caviste joue pleinement son rôle de chercheur, d’aiguilleur. L’extension du domaine des AOP-IGP n’a guère apporté de la diversité bien au contraire, les ODG n’ont de cesse de faire rentrer les récalcitrants dans le rang. La technologie lamine, gomme, uniformise.

 

Alors pour faire simple, dans ce renouveau des petits cavistes de quartier ou de gros village, il faut souligner, et ce n’est pas qu’une affaire de parigots tête de veaux, le rôle moteur joué par les cavistes engagés, ce qui ne signifie pas bornés, ils sont aussi des commerçants, qui créent des liens forts avec leurs vignerons, organisent des dégustations ludiques, décomplexées, qui ne consomment pas de l’idéologie, même s’ils ne cachent pas leurs convictions. Croyez-moi, ces gars-là, il y a aussi des filles, sont de bons artisans de l’extension du domaine du vin. Ils attirent à eux une foultitude de gens qui n’auraient jamais mis les pieds auparavant chez un marchand de vin. Même s’ils sont minoritaires ils impulsent une tendance forte qui ne fera que s’amplifier. Et ne me faite pas dire ce que je n’ai pas écrit, ces ludions sympathiques et francs buveurs ne vendent pas que des vins nus qui puent, loin s’en faut.

 

Pas vrai Philippe et Paco, l’un avec son Lieu du Vin est sis dans l’un des derniers quartiers populaires de Paris, à côté du Père Lachaise, qui en bon Aveyronnais fournit même le curé de la paroisse en vin de messe ; l’autre a planté son drapeau rouge dans l’un des derniers bastions rouge de l’ex-ceinture rouge de Paris : Ivry. Chez eux ça déménage, ça lève le coude et ça ripaille.

 

Combien de références chez ces héritiers du vin « une boisson d’époque » chère à Françoise Rosay dans le Cave se rebiffe (notre Jacques peut aligner dans le même article, Audiard, Voltaire ou Benoît Duteurtre) ?

 

La grande nouveauté c’est que dans ces antres de vin on a le vin joyeux loin des simagrées prout-prout ma chère des grands amateurs…

 

 

C’est une Révolution !

 

Je dis ça pour me faire bien voir de Philippe Cuq et Paco Mora, et bien sûr d’Antoine Gruner et de Christophe Ligeron… les tontons flingueurs du litron…

 

Merci à Jacques Dupont et Antoine Gerbelle pour leur éminente contribution à la défense du petit commerce de proximité. Ce n’est qu’un début, continuons le combat !

 

Pour faire le Jacques je chute sur une citation de James Joyce, poète et écrivain d’un pays de bière :

 

« Le bon commerçant vous fait acheter ce qu’il a besoin de vendre. »

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