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7 octobre 2016 5 07 /10 /octobre /2016 06:00
Mon enclave d’Italie à Paris : le beau reffetorio de Giovanni Passerini où j’aime me restaurer d’une cuisine joyeuse et inventive.

Ma maîtrise de la langue de Dante étant proche de la maternelle, si j’ai choisi d’accoler reffetorio à la maison de Giovanni Passerini c’est qu’au mois d’août j’ai noté que Massimo Bottura et Robert de Niro  vont ouvrir en 2017 dans le Bronx un Reffetorio Ambrosiano.

 

C’est ma cantine à l’italienne, le lieu où j’aime me pointer quand me prend une envie impérieuse de pasta ou de petits plats joyeux et inventifs. J’enfourche mon engin à deux roues que les petits jeunes m’envient et me voilà parti pour l’autre rive. Ma monture connaît tellement bien le trajet qu’elle s’y rend les yeux fermés par des petits routins tranquilles. Je l’accroche par le licol au poteau du coin de la rue Traversière. J’entre et je suis accueilli par des sourires. Ça fait du bien à mon vieux cœur de chroniqueur.

 

Vous allez me dire reffetorio ça fait réfectoire, un truc où les religieux ou les religieuses se restauraient, je n’en disconviens pas mais, pour moi, cette appellation a un parfum d’enfance, c’est le lieu où, au pensionnat, en culottes courtes, brodequins et blouse grise, nous nous évertuions à déjouer la surveillance du pion pour narguer le règlement.

 

En résumé c’est ma version italienne de cantine, et vous le savez j’adore les belles cantines où je me sens chez moi pour me restaurer avec des plats que je ne sais pas faire chez moi.

 

Ceci écrit pour que les gaulois, toujours prêt à chercher la petite bête, ne viennent pas me mettre dans les gencives des interprétations à la noix sur mes appellations à moi.

 

Je les revendique haut et fort car elles sont l’expression sans fard de lieux où la cuisine est exercée avec invention, précision, générosité pour donner à ceux qui viennent s’y restaurer la satiété, ce plaisir simple du bien manger, et du bien boire.

 

À l’heure du déjeuner je m’y rends seul et je mange au bar lieu stratégique où je peux lire en attendant les plats, observer la va et vient du service, jeter un coup d’œil sur la cuisine ouverte où Giovanni chef d’orchestre et son équipe œuvrent – c’est fascinant l’enchaînement des gestes en un lieu aussi minuscule – papoter avec la souriante et avenante Justine l’épouse de Giovanni, parfaire ma religion des vin nu avec Cécile  … et, bien sûr je mange et je bois.

 

Pour le dîner, la carte s’allonge, se diversifie, alors je me rends chez Giovanni avec des amis. Il y a des plats à partager : du homard bleu breton à la grouse d’Ecosse en passant par le pigeon de Mesquer ou la canette de Challans, turbot… C’est un plaisir d’y convier des amis car ils repartent heureux, contents.

 

Mon enclave d’Italie à Paris : le beau reffetorio de Giovanni Passerini où j’aime me restaurer d’une cuisine joyeuse et inventive.
Mon enclave d’Italie à Paris : le beau reffetorio de Giovanni Passerini où j’aime me restaurer d’une cuisine joyeuse et inventive.
Mon enclave d’Italie à Paris : le beau reffetorio de Giovanni Passerini où j’aime me restaurer d’une cuisine joyeuse et inventive.
Mon enclave d’Italie à Paris : le beau reffetorio de Giovanni Passerini où j’aime me restaurer d’une cuisine joyeuse et inventive.

Giovanni a du style, un style précis qui confère à la simplicité de la pasta des lettres d’élégance sans pour autant verser dans le raffinement chichiteux. Ses entrées sont de petites merveilles d’alliance de saveurs. Et, j’ose l’écrire, ses desserts se haussent au niveau de mes exigences d’ancien abonné à la pâtisserie de ma sainte mère.

 

 

Giovanni est tendu, pointu, attentif, concentré, en recherche permanente dans un univers culinaire en perpétuel changement. Il relève le défi d’un Paris où la fidélité des clients butineurs n’est pas toujours au rendez-vous. De ma part, lui tresser une couronne de lauriers serait inconvenant, je ne suis qu’un client parmi d’autres et non un professionnel de la profession.

 

Mes cantines à Paris se comptent sur les doigts d’une seule main, j’y suis fidèle et je rêve d’y avoir, comme au temps du Pied de Fouet, rue de Babylone, mon rond de serviette. 

 

Je ne vous ai rien dit du lieu ainsi décrit par le Fooding « À l’enseigne d’un restaurant à son nom, on le retrouve donc dans la cuisine ouverte d’une lumineuse nef épurée par la ligne claire d’Asma Architects, où appliques Art déco et globes suspendus 50’ s flattent l’ego du mobilier vintage, chinés par Sébastien Le Coroller. »

 

J’aime les restaurants d’angle qui me font penser à la proue d’un navire, le reffetorio de Giovanni est beau, ouvert et lumineux. Un seul petit reproche, celui de mes vieilles oreilles, l’épuré résonne parfois beaucoup pour elles. Quelques toiles aux murs absorberaient un paquet de décibels.

 

Au temps de mes rédactions scolaires puis de mes dissertations bachelières j’avais une sainte horreur de conclure alors je pratiquais la conclusion ouverte car j’aime toujours ouvrir des perspectives, m’accouder à une fenêtre grande ouverte pour me laisser aller à rêver de grands espaces, de voyages, même si je suis comme ces « Voyageurs retour de Damas qui partaient pour l’Océanie regardaient avec émoi, symbole de la vie errante, des mouettes qui n’avaient jamais quitté Saint-Nazaire. » comme l’écrivait Jean Giraudoux dans « Suzanne et le Pacifique ».

 

Alors pour conclure je laisse la plus à ma copine Isabelle qui avec le bout de sa langue sait bien écrire.

 

« Giovanni est romain, et cette origine suinte dans sa cuisine comme un jambon en cours d'affinage. Sincères et authentiques, ses recettes ne mentent pas, on y mettrait sa main dans la Bocca della Verità.

 

Laisse toi guider et oublie tes a priori, en Italie on cuisine les abats d'une façon que tu ne connais pas, et Giovanni excelle dans cet exercice là.

 

Doux, subtils, savoureux, les yeux fermés tu n'arriverais pas à les identifier dans cette saucisse juteuse.

 

Les tripes à la romaine, grand classique mijoté au vin blanc avec des petits légumes, saupoudré de menthe fraîche et de pecorino râpé minute, est une merveille du genre. Une assiette pleine de fraîcheur aux arômes délicats.

 

L'apothéose du repas, c'est cette assiette de pâtes nonchalamment posées, coiffées d'une sauce épaisse un peu grumeleuse et de poutargue râpée. Le talent de Giovanni explose à chaque bouchée. Aussi bien dans ces pasta maison courtes cuites al dente, que dans le travail de la tête de veau sublimée sans être dénaturée. Une addiction totale, tu lèches l'assiette, tu n'en perds pas une miette, 10 jours après ces pasta te trottent toujours en tête, tu veux la recette.

 

Tout en finesse et en générosité, le ris est parfaitement préparé, la cuisson est précise et le jus bien corsé. Le sujet est magistralement maîtrisé, sans esbroufe, dans le respect du produit. La simplicité est de mise, et tu aimes cette franchise. »

 

Les photos d’Isabelle et l’ensemble de son texte son ICI 

 

Merci à Justine et Giovanni, vous êtes maintenant des amis, des vrais… Bon vent à votre beau reffetorio où je me sens comme chez moi.

 

Pour tout savoir sur leur beau reffetorio allez donc ICI 

 

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6 octobre 2016 4 06 /10 /octobre /2016 06:00
Si j'ai choisi de placer Dominique Derain en Une c'est pour une raison que vous découvrirez à la fin de cette tortueuse chronique.

Si j'ai choisi de placer Dominique Derain en Une c'est pour une raison que vous découvrirez à la fin de cette tortueuse chronique.

Écrire une chronique, chaque jour que Dieu fait, n’est pas pour moi une ascèse, une marotte, et encore moins une addiction, mais une impérieuse nécessité : celle de rester vivant.

 

« Une chronique il faudrait la faire pousser comme une herbe dans les fentes d’un mur, dans les pierres de l’emploi du temps » écrivait Alexandre Vialatte l’inventeur de la chronique en tant que genre littéraire.

 

Depuis que je suis en vacances éternelles j’ai du temps, beaucoup de temps, mais je continue comme avant, lorsque je travaillais officiellement, de prendre ce temps d’écriture qui, croyez-moi, ne me prends pas beaucoup de temps.

 

Ce qui me prend du temps c’est le temps de l’avant, ce temps de gestation, parfois fulgurant, l’idée me tombe dessus et en trois temps trois mouvements c’est écrit ; et puis, surtout avec les livres que je lis, et j’en lis beaucoup, parfois ça me prend beaucoup de temps avant de me décider à me mettre au clavier, il me faut laisser décanter ma lecture, trouver un angle, un point de vue, ni trop haut, ni trop près. Ne riez pas, je souffre, je m’en veux d’attendre mais je suis incapable de placer le premier de la première phrase.

 

Alors j’attends, je rousine, je tourne autour du pot, me traite de grosse fainiasse, me dit que je devrais faire comme le tout rond bas de plafond qui nous balance des photos léchées, ça fait oublier au chaland la maigreur du texte, j’écoute de la musique sur FIP, me fait des spaghetti, me roule un joint mais d’inspiration point !

 

Que FAIRE ? comme écrivait Lénine.

 

Tout bêtement écrire d’autres chroniques…

 

Et puis, un matin, un midi ou un soir je monte tout en haut du grand plongeoir, pose mes doigts de pied sur le bout de la planche, me met en position et sans réfléchir je me jette à l’eau.

 

C’est cette séquence que je viens de vous décrire ci-dessus fut celle que je viens de vivre sitôt l’arrivée du livre de Guillaume Laroche et de ses deux compères : ENTRE LES VIGNES.

 

 

En le feuilletant j’ai de suite senti que j’allais souffrir, c’était plein d’amis, des gens qui n’ont pas leur langue dans leur poche, des originaux, le genre à mettre du poil à gratter sous la chemise avec nœud de cravate, olé, olé, de LF Latour ou celle ouverte de Claude Chevalier, beaucoup de grain à moudre sous ma petite meule artisanale.

 

Choisir est une douleur, et je n’ai nulle envie de souffrir.

 

La facilité eut été de me contenter de reproduire, comme beaucoup de mes confrères, les citations en gros et en gras :

 

« Les Grands crus de Chablis sont des terroirs gâchés. A de Béru

 

« Il y a quand même beaucoup d’autres choses dans mon vin que du soufre total. » la même.

 

« Chez certains on veut faire du bio, mais s’il y a le moindre accident on appelle le médecin pour remettre la cuvée d’aplomb. » Pierre Boillot

 

« On peut être inquiet dans l’avenir car beaucoup de viticulteurs veulent assurer maintenant. » le même.

 

« Ça me gonfle ce système de notes. » Cécile Tremblay.

 

 

« Je me demande sérieusement dans quelle mesure il faut encore accepter d’être dans les guides. » la même

 

« Le vin parfait ça n’existe pas » Jean-Yves Bizot.

 

« Ce qui justifie le prix d’un vin, c’est le risque que l’on met dedans. » le même.

 

« Pour faire du vin rouge, il faut une cuve, c’est tout. Tout le reste est inutile. » JY B toujours.

 

« Henri Jayer nous avait dit : « Vos vins ne sont pas des bêtes à concours. » Marie-Christine et Marie-André Mugneret

 

« La transmission de nos terres aux générations futures, c’est vraiment le plus gros problème. » les 2 Marie.

 

« La biodynamie, c’est de la masturbation intellectuelle. » Once de Beller.

 

« Mon projet, ce n’est pas d’être bio dans vingt ans, c’est de ne plus traiter. » Claire Naudin.

 

« Pendant combien de temps la population va accepter que l’on pollue pour un truc qui n’est pas indispensable ? » toujours Claire.

 

« J’ai promis à tous mes potes qui sont dans des démarches de vins un peu alternatives que je porterais la défense de cette diversité. » ça c’est vraiment Claire.

 

« Bientôt il n’y aura plus de place pour les vins produits en chimie. » François de Nicolay.

 

« T’es surpris quand tu vois tout ce qu’ils balancent dans la cuve. » Thierry Glantenay

 

« Nous sommes prévenus, personne ne nous force à mettre des produits chimiques, il faut assumer après. » tout à fait Thierry !

 

« Les vins vinifiés par des œnologues perdent leur âme. » Renaud Boyer.

 

« Beaucoup de domaines en biodynamie produisent des vins standardisés. » très juste Renaud !

 

« Je ne veux pas que le vin naturel soit réservé à une caste. » même combat Renaud.

 

« Je ne revendique pas grand-chose. Je fais les vins que j’aime. » Antoine Jobard.

 

« Mon but premier c’est d’avoir du plaisir, je ne veux pas faire de la daube. » Dominique Derain.

 

« Avec tous ces contrôles, on va finir par avoir de la bio de merde qu’on va retrouver dans les supermarchés. » Feu sur le quartier général Dodo !

 

« J’ai fait du vin comme tout le monde pendant 10 ans. Je me suis emmerdé. » ça c’est du Derain !

 

« L’agriculture moderne c’est le symbole de l’hypermasculinité qui viole la terre. » Julien Guillot.

 

« Je n’ai pas besoin de l’INAO pour savoir comment faire mon vin. » oui, oui, Julien.

 

« Nous ne sommes destinés à rien, sauf à suivre nos choix. » c’est le dernier de la cordée…

 

Vous allez me dire, dites-le : j’assume ! … que je suis un plaisantin… Oui je le suis, j’ai l’âge de me moquer de moi-même donc de certains qui se la joue grave.

 

J’ai pompé mais j’ai mis des guillemets.

 

Mais alors pourquoi ai-je tant attendu pour finir par tomber dans la facilité la plus crasse ?

 

Pour vous dire maintenant que je suis un amoureux de la conversation débridée, libre, sans tabous, mais que l’art de la conversation est un genre en voie de disparition : la communication, les éléments de langage, la complaisance des journalistes, l’ont tuée.

 

C’est le premier mérite de l’entreprise de Guillaume Laroche que de permettre à des gens qui ont des choses à dire de le dire, sans filtre, avec leur sensibilité, leur histoire, leur vécu de la vigne de la vie. Quelle bouffée d’oxygène même si ces femmes et ces hommes ne sont pas des adeptes de Michel Rolland.

 

Le second mérite de ce livre, qui en collectionne beaucoup, en dépit de son forme album pas très commode pour un maniaque comme moi de la lecture en tout lieu, c’est de sortir des sentiers des idées reçues, aux images d’Epinal, surexploités par tous la petite clique de ceux qui tournent autour du vin comme des guêpes au-dessus d’un pot de confiture, sur le vin et ici les vigneronnes et les vignerons de la Bourgogne. Foin du papier glacé, des classements à la con, de toujours les mêmes, de ceux qui peuvent cracher au bassinet pour que l’on cause d’eux dans des gazettes que plus grand monde lis.

 

Et c’est là le plus lourd handicap du livre de Guillaume Laroche : la richesse de son contenu ; pensez-donc ça demande du temps, c’est plus difficile que de contempler de belles images ou de se taper le énième portrait cire-pompes à finances de notre Hubert dig, ding dong ou du Grand Gégé qui attrape tout ce qui bouge.

 

Vous comprenez mieux maintenant pourquoi j’ai autant tardé à chroniquer sur ENTRE LES VIGNES il me fallait prendre le temps de lire avant de me décider.

 

À ce stade je n’ai qu’un seul conseil à vous donner, si ce n’est déjà fait, achetez ce livre-album pour en faire votre livre de chevet.

 

Pour ma part je n’ai qu’une seule envie, un grand désir : que Guillaume Laroche m’organise après que sa petite bande de vigneronnes et de vignerons aient laissé leur vin « bouillir » comme disait mon pépé Louis, grand naturiste de cépages hybrides, une bonne conversation, qui ne sera pas de salon, avec eux, ou avec ceux qui voudront. Il ne sera pas bien évidemment interdit de partager le pain et le sel et de boire bon.

 

J’ai écrit boire pas déguster…

 

Le livre est disponible sur le site ICI 

 

 

 

Ne lisez plus entre les lignes, lisez Entre les Vignes, ça vous fera un bien fou : de l’art d’une conversation qui n’est pas de salon

Guillaume Laroche, Frédéric Henry et Harry Annoni entourés de Oronce de Beler, Athénaïs de Béru, Jean-Yves Bizot, Pierre Boillot, Renaud Boyer, Dominique Derain, Pierre Fenals, Emmanuel Giboulot, Thierry Glantenay, Julien Guillot, Antoine Jobard, Marie-Christine et Marie-Andrée Mugneret, Claire Naudin, François de Nicolay et Cécile Tremblay. Photo l'Actu du vin

 

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5 octobre 2016 3 05 /10 /octobre /2016 06:00
« La cuisine est une petite friponne » Pellegrino ARTUSI se moque des « cuisiniers de baldaquin » et prône une table simple et familiale !

J’ai découvert Pellegrino Artusi et son livre La scienza in cucina L’arte di mangiar bene, chez Alessandra Pierini lorsque mon ami Daniele de Michele est venu présenter son livre : Artusi remix publié chez Mondadori dans la langue de Dante.

 

Lire ICI la chronique

 

Vu mon niveau en italien, sauf à demander à Alessandra de faire l’interprète, ce qu’elle fait fort bien, je ne pus pénétrer dans les subtilités de cette bible de la cuisine familiale italienne.

 

C’est possible maintenant grâce aux éditions Actes Sud qui viennent de la publier en français grâce à une traduction de Marguerite Pozzoli et Lise Chapuis.

 

 

Marguerite Pozzoli dans sa notice sur la vie de l’auteur, avant de citer Alberto Capatti, membre du comité scientifique de la Casa Artusi (centre dédié à  la cuisine familiale italienne basé à Forlimpoli, lieu de naissance d’Artusi) : note qu’avec ses fidèles alliés en cuisine, Marietta Sabatini et Francesco Ruffilli, qui l’aident dans ses achats et lui permettent de tester d’innombrables recettes, il bâtit un ouvrage qui :

 

« … à la différence des autres livres de recettes de cuisine impersonnels, accorde une place importante à sa propre mémoire et à son propre tempérament ; tandis qu’il prêche contre les cuisiniers prestigieux, appelés « cuisiniers de baldaquin », il prône une table simple […] et familiale. »

 

Marguerite Pozzoli poursuit « Adoptant un vocabulaire accessible à tous, rejetant les complications et le lexique, selon lui, « ampoulé » de la gastronomie française, dont il dénonce fréquemment l’hégémonie – tout en lui faisant quelques emprunts, signe de son absence de xénophobie. »

 

 

Dans sa prefazio (dans le rite catholique, il s’agit de la première partie de la prière eucharistique, au milieu de la messe) Artusi écrit :

 

« Méfiez-vous des livres qui traitent de cet art : la plupart sont fallacieux ou incompréhensibles, surtout les italiens, un peu moins les français. Tout au plus pourrez-vous, des uns comme des autres, tirer quelques notions utiles, si vous êtes déjà versé dans cet art.

 

Si l’on n’a pas la prétention de devenir un cuisinier émérite, je ne crois pas qu’il soit nécessaire, pour réussir, de naître coiffé d’une casserole ; il suffit d’être passionné, attentif et de se donner pour première règle la précision. Par ailleurs, choisissez toujours des produits de première qualité, cela vous fera honneur… »

 

Vous vous en doutez, je bois du petit lait, façon de parler je ne bois jamais de lait ni petit ni grand.

 

L’auteur cite ensuite une lettre que lui avait adressé le poète Lorenzo Stecchetti :

 

« Le genre humain se perpétue uniquement parce que l’homme possède l’instinct de conservation et de reproduction, et qu’il ressent vivement le besoin de le satisfaire. À la satisfaction d’un besoin se trouve toujours lié un plaisir : le plaisir de la conservation réside dans le sens du goût et celui de la reproduction dans celui du toucher. Si l’homme n’avait pas d’appétence pour la nourriture ou n’éprouvait pas de stimuli sexuels, le genre humain disparaîtrait aussitôt.

 

Le goût et le toucher sont, par conséquent, les sens les plus nécessaires, voire indispensable à la vie de l’individu et de l’espèce. Les autres ne font qu’aider, et l’on peut vivre aveugle ou sourd, mais non privé de l’activité fonctionnelle du goût.

 

Comment se fait-il donc que, dans la hiérarchie des sens, les deux les plus nécessaires à la vie et à sa transmission soient regardés comme les plus vils ? Pourquoi ce qui satisfait les autres sens – la peinture, la musique, etc. – est-il nommé « art » et tenu pour chose noble, et ignoble ce qui satisfait le goût ? Pourquoi celui qui prend du plaisir à voir un beau tableau ou à entendre une belle symphonie est-il jugé supérieur à celui qui prend du plaisir à manger un mets excellent ? Existerait-il entre les sens des inégalités telles que celui qui travaille n’a qu’une chemise et celui qui ne fait rien en a deux ?

 

La raison doit en être le pouvoir tyrannique que le cerveau exerce désormais sur tous les organes du corps. Au temps d’Agrippa Menedius, c’était l’estomac qui dominait ; aujourd’hui il ne sert même plus, ou du moins il sert mal. Parmi  ces forcenés travailleurs du cerveau, y en a-t-il un seul qui digère bien ? Ce n’est que nerfs, névrose et neurasthénie, et la stature, le périmètre thoracique, la capacité de résistance et de reproduction déclinent de jour en jour dans cette race de savants et d’artistes, qui ne se nourrit pas mis s’excite et ne tient qu’à force de café, d’alcool et de morphine. Voilà pourquoi les sens tournés vers l’activité cérébrale sont réputés plus nobles que ceux qui président à la conservation, et il serait temps désormais de casser cette injuste sentence. »

 

Qu’en pensent Jean-Yves Bizot et Jacques Dupont ?

 

 

Pour finir en beauté je vous sers le poème du toscan Filippo Pananti (1766-1837)

 

Toutes les fêtes toutes les réunions

Commencent et d’achèvent en gueuletons

Et pour que les esprits soient satisfaits

Les ventres doivent être rassasiés

 

Les curés, qui ne sont pas moins avisés,

Font dix lieues  pour un déjeuner.

Qu’ils portent l’extrême-onction

Ou fête le saint patron

Si les ripailles ne suivent pas

Le psaume ne finit pas en Gloria.     

           

Un clin d’œil à mon ami Don Pasta, les MACARONIS à la FRANÇAISE

 

« Si je les appelle ainsi, c’est parce que je les ai trouvés dans un traité culinaire de cette nation (le livre de cuisine de Jules Gouffé 1867)

 

300G de macaroni longs, de type napolitain. 70 g de beurre. 70 g de gruyère. 40g de parmesan. 1 petite casserole  de bouillon.

 

Faire cuire aux 2/3 les macaroni dans une eau pas trop salée. Mettez le bouillon sur le feu, portez-le à ébullition et jetez-y alors le gruyère râpé et le beurre : mélangez bien avec la cuillère en bois. Après quoi, versez sans attendre le bouillon sur les macaroni égouttés, et je dis bien sans attendre, sinon le gruyère tombe au fond et s’agglutine. Laissez les macaroni sur le feu jusqu’à cuisson complète, en faisant en sorte qu’il reste un peu de jus. Avant de les servir, assaisonnez-les avec le parmesan indiqué ci-dessus et présentez-les avec du parmesan à part pour ceux qui, n’appréciant pas les saveurs délicates, aiment ce qui est fortement assaisonné.

 

Cette recette de pâtes, comme les macaroni à la bolonaise, est très pratique pour les familles car elles permet de faire l’économie d’un pot-au-feu, une ^petite casserole de bouillon de la veille suffit à la préparation. Si l’on veut des macaroni maigres, on remplacera le bouillon par du lait.

 

Le gruyère, également connu dans le commerce sous le nom d’emmmental, est un fromage à pâte tendre, jaune et trouée, qui se présente sous forme de meules énormes. Certains n’apprécient pas son odeur particulière, vaguement rance. Je ferai toutefois remarquer qu’on la sent peu lorsqu’il fait froid, et qu’on le devine à peine dans les macaroni. »

 

Ça me fait penser que je devais écrire une chronique pleine de trous sur le gruyère et l’emmental pour faire plaisir aux Suisses.

 

                                        

« La cuisine est une petite friponne » Pellegrino ARTUSI se moque des « cuisiniers de baldaquin » et prône une table simple et familiale !
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4 octobre 2016 2 04 /10 /octobre /2016 09:30
Pas d’objection : à Chablis l’INAO aime autant les nuées de pesticides que les fragrances bitumineuses

Je suis un vieux vélocipédiste parisien, plus de 30 ans sur la chaussée, jamais sur le trottoir, qui aimait flâner sur les chemins de terre au milieu des hautes haies – mais même les vicinaux sont aujourd’hui goudronnés – qui se voit obligé de circuler sur le bitume défoncé de notre belle capitale et de respirer de l’oxygène sulfuré derrière les bus de la RATP.

 

En auto, et c’est rare que je la sorte de son parking, par goût je préfère emprunter les petites routes départementales, même si les indigènes y roulent à fond les ballons, que sur autoroutes pleines de gros camions qui montent et qui descendent la bouffe, où en plus il faut sacrément cracher au bassinet et apporter son manger en panier si on veut se restaurer sans s’intoxiquer.

 

J’ai vanté il y a quelque temps la frugalité des autoroutes d’un petit pays très pauvre : la Suisse pour ne pas avoir à me justifier sur mon aversion vis-à-vis de ces couloirs bitumineux où, de temps à autre, le paysage se résume en de grandes pancartes vantant le terroir, ses merveilleux produits, ses châteaux, ses églises, ses grands hommes…

 

Du côté de Chablis je suggère que l’on en apposa un nouveau :

 

« Les grands crus de Chablis sont des terroirs gâchés » signé Athénaïs de Béru  et d’y ajouter merci à Eiffage d’y contribuer avec un zeste de fleur de bitume.

 

Lors de mon dernier passage à Chablis pour rendre visite aux de Moor dans la bourgade de Courgis par une belle journée de juillet j’ai pu respirer à pleins poumons une belle acidité épandue par des araignées hautes sur pattes gambadant sur les coteaux au terroir bronzé comme un parigot de retour de la Côte d’Azur.

 

Et nous y voilà, les qui vont se faire bronzer le cul en meutes ou respirer le bon air des cimes dans la même formation sont des gens pressés. Pour éviter que les moutons de Panurge bouchonnent faut élargir le tuyau. Et une fois élargi le tuyau faut lui coller au cul du goudron et le goudron faut le fabriquer au plus près.

 

En clair la société Autoroutes Paris Rhin Rhône (APRR) a effectué une demande d’autorisation d’exploiter un poste mobile d’enrobage (en clair une usine à goudron), sur la commune de Saint-Cyr-les-Colons, en bordure immédiate de l’autoroute A6, à proximité de l’aire de repos du Buisson rond).

 

Et là, du côté goudron j’ajoute les plumes pour l’agent instructeur de l’INAO le sieur Nicolas Guillemot :

 

Constat INAO (repère et alerte le cas échéant à mettre en exergue):

 

La centrale d’enrobage se situe à vol  d’oiseaux à  environ 3.40 km des vignes les plus proches situées sur ST Cyr-les-colombs et 4.4 km des vignes les proche situées sur la commune d’IRANCY.

 

D’après la rose des vents fournie par Météo France (station d’Auxerre, 1971-2000), les vents dominants sont :

 

– direction Sud-Ouest et de secteur 22 (8,5 %),

– direction Sud/Sud-Ouest et de secteur 20 (7,2 %),

– direction Sud et de secteur 18 (6,9%).

 

Dans ce contexte les secteurs  viticole seront peu  impactés par les odeurs compte tenu de la direction des vents dominant et la de distance significative par rapport aux parcelles de vigne les plus proches  (3.4 km pour saint Cyr et 4.4 km pour Saint Bris)

 

AGENT INAO INSTRUCTEUR : Nicolas GUILLEMONT

 

Date : 6 avril 2016

 

Pas d’objection

 

Pour les détails vous pouvez vous reporter aux suceurs de roues habituels qui fondent sur ce genre de sujets comme la vérole sur le bas-clergé. Et oui Olivier et Alice j’ai du mal à mélanger l’encre de ma plume avec cette engeance. qui vous pisse habituellement dessus.

 

Bref, tout ça entre les mains du Préfet de l’Yonne après avis d’une commission à la con : le Conseil départemental de l’Environnement, des risques sanitaires et technologiques.

 

Bon sans vous faire un dessin un Préfet ça obéit aux ordres du Gouvernement, donc si les grands chefs de l’ODG sont sévèrement burnés il ne le reste plus qu’à faire  ce qu’a fait le  Grand Jacques Gravegeal connétable du Languedoc : pondre une lettre ouverte au dénommé Stéphane Le Foll pour quelques mois encore Ministre de l’Agriculture.

 

Y’a des Présidentielles dans le viseur alors c’est le bon moment pour enterrer ce projet qui pue.

 

Si ça vous chante je peux prendre la plume à votre place, j’ai fait nègre dans ma vie…

 

Bonjour chez vous !

 

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4 octobre 2016 2 04 /10 /octobre /2016 06:00
Olivier millenaire d'Oletta

Olivier millenaire d'Oletta

Commençons par la Corse qui est la plus au sud de notre pays, face à l’Italie, où la culture de l’olivier est très répandue car les conditions climatiques lui sont favorables. L’île est, en dehors de petites zones, la seule région française où l’olivier se propage par semis. L’oléastre (olivier sauvage) fait partie du maquis spontané.

 

Les régions où l’oléiculture est la plus développée sont la Balagne, le Nebbio, l’Alta Rocca, le bas Taravo et la région de Vico-Cargèse.

 

Le verger traditionnel est constitué de variétés locales peu connues : la ghermana, la sabina, la zinzala, l’aliva bianca et la blancaghaja. La variété picholine a été introduite il y a une trentaine d’années dans les zones de plaine pour développer la culture d’olives de table, avec un succès mitigé.

 

« Consacrée en 2004 par l’obtention d’une AOC (Appellation d’Origine Contrôlée), puis d’une AOP(Appellation d’Origine Protégée) en 2007, l’Huile d’Olive de Corse Oliu di Corsica AOP est caractérisée par une extrême douceur en bouche que l'on doit à la récolte des fruits à pleine maturité, et par une palette aromatique exceptionnelle où l'on retrouve les parfums intenses du maquis corse. »

 

Voir le site Syndicat d'huile d'olive Corse Oliu di Corsica ICI

 

 

Histoire

 

« L’huile que l’on fait en Corse ne vaut pas mieux que le vin, par défaut de fabrique ; mais elle serait excellente et à l’instar de celle d’Aix, si les Corses savaient greffer et cultiver les oliviers et apprendre la manière des Provençaux pour faire de l’huile. ». ce jugement négatif, porté par l’auteur anonyme d’un Mémoire sur le commerce de Corse remis à Louis XV dans les années qui suivirent le rattachement de l’île au royaume (1768), doit être tempéré car il ne rend pas tout à fait compte de la réalité de son époque. Déjà un mémoire de 1757, où la Balagne est qualifiée de « jardin de la Corse », témoigne d’une production d’huile de 25 000 à 50 000 barils selon les années, dont la »plus grande partie se porte à Calvi et y est embarquée pour le dehors. »

 

L’abbé Gaudin, qui n’est pas toujours tendre avec les Corses, constate lors de sa visite dans les années 1780 que la greffe – instaurée et propagée par les Génois à partir du XVIIe siècle – est largement pratiquée, et des témoignages légèrement postérieurs font état d’une réputation d’excellence pour les huiles de certaines régions de l’île.

 

Dans les premières années du XIXe siècle, le préfet Piétry, décrivant le département de Golo, signalait que le canton de Canale dont « les huiles sont fort estimées » et plus tard C.-J. Petit confirme dans son Guide du commerce de l’Epicerie relative à la France (1823) la bonne renommée de l’huile de ce terroir, même s’il regrette que toutes les potentialités de la Corse ne soient pas exploitées.

 

En 1904, les services du Ministère de l’Agriculture estimaient à 4000 tonnes la production d’huile corse destinée à l’exportation mais, la concurrence des huiles oléagineuses et des huiles tunisiennes vont faire que si « Jadis, les marchands d’Aix, de Salon et de Nice venaient en Balagne ; aujourd’hui ils semblent avoir désappris ce chemin » notait Ardouin-Dumazet dans son Voyage en France (1911).

 

À partir de cette époque la production d’huile ne fit que décliner…

 

 

Maintenant embarquons-nous pour la Calabre, à l’extrême pointe de la botte italienne :

 

« Le pressoir était devenu l’idée fixe de don Peppino Salemi. Il n’était pas indispensable pour ses propriétés – près de vingt-cinq hectares d’oliveraies. Ni même pour éviter de se faire pigeonner sur le rendu par un autre presseur qu’il aurait dû avoir à l’œil pendant toute la trituration. Ça, c’étaient des excuses bonnes pour faire taire les femmes. Ou plutôt non, il y avait du vrai, qu’on n’aille pas raconter qu’un presseur né de la dernière pluie baisait don Peppino Salemi, parce que, dans ce domaine, s’il y en avait un qui avait bien baisé les autres… Ils ne s’étaient jamais aperçus de rien, rien que des remerciements et le bouche-à-oreille comme quoi, avec lui, rien à craindre, pauvres cloches. Non, le pressoir, c’était plutôt sa manière à lui de se proclamer chef de famille et de garder le couteau du côté du manche parmi un régiment de femelles * qui, à la maison, avaient réussi à prendre le dessus. Et c’était surtout parce que, désormais, il n’y avait plus que dans son pressoir qu’il se sentait utile et vivant.

 

Il continuerait à les moudre lui-même, ses olives, au prix de sa sueur, jour et nuit, jusqu’à la dernière, comme au bon vieux temps. Quoi qu’en disent sa femme et ses cinq châtiments * du ciel. Quoiqu’en dise le village. Quoi que puisse marmouler le chevalier Scordino, prêt à nier un passage des Evangiles – lui qui ne ratait pas une messe – pour le seul plaisir de le contredire.

 

Comme il aimait les nuits passées au pressoir à moudre les olives ! Un délice, le clapotis de la pâte sous les deux grosses roues en pierre de la meule, le bruit sourd du moteur, les scourtins à remplir de pâte et à insérer dans la maie entre les disques des presses, l’huile qui coulait, l’odeur qui imprégnait les lieux. Un pressoir à l’ancienne, qu’il avait, avec une claie et des roues. S’il avait pu, il les aurait encore fait tourner avec une mule attachée au pilier. Les autres, par contre, s’étaient modernisés. Quelle connerie de se saigner aux quatre veines pour acheter des engins qui travaillaient la pâte à chaud, avec pour résultat de gâter l’huile, qui tournait à l’acide en moins d’un an. Une connerie pire encore, ensuite, de les remplacer par d’autres engins qui pressaient à froid. « Ça passe à travers ces diableries mécaniques, comment voulez-vous qu’il en sorte une huile baptisée ? » avait-il coutume de leur opposer. Pas moyen de les convaincre. Mais eux non plus n’arrivaient pas à le convaincre. Et il continuait comme il l’avait toujours fait, sans renoncer au cuisiné mangé dans la gamelle avec les ouvriers, pour l’essentiel des patates et des poivrons, ou de la morue rôtie, ou juste du pain assaisonné d’huile fraîchement pressée, toutes choses qui appelaient le vin, un cerasuolo ambré qui descendait dans la gorge mieux que l’eau et dont il se régalaient au verre doseur, un verre à peine plus grand que celui pour le rossolis, juste la quantité voulue pour boire d’un trait. »

 

Mimmo Gangemi La revanche du petit juge

 

*don Peppino Salemi n’avait que des filles, 5 exactement.

 

Et pour finir partons pour l’Andalousie avec la superbe chanson de Paco Ibanez « Andaluces de Jaen » qui s'inspire du poème « Aceituneros »(Cueilleurs d'olives) de Miguel Hernandez, publié en 1937 dans « Vents du peuple » : qui est une exhortation à ce que le peuple de Jaen (Ville au Nord-Est de l’Andalousie) prenne conscience que ses oliviers sont le fruit de « la terre silencieuse, du travail, de la sueur, de l’eau pure et des planètes du ciel », et non d’un propriétaire, d’un Seigneur ou de l’argent, et remette en question leur propriété. A qui appartiennent donc ces oliviers et leurs olives

 

La municipalité de Jaen a décidé en 2013, pour fêter le bicentenaire de sa formation, de créer, à partir des vers de ce poème, d’autant plus que Miguel Hernandez, bien que né à Orihuela, possédait une maison à Jaen près de la cathédrale, l'hymne de la province.

 

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3 octobre 2016 1 03 /10 /octobre /2016 06:00
Jeter l’argent par les fenêtres est le meilleur cataplasme sur l’ego de certains dans le vin comme dans la haute gastronomie…

 

J’avoue que je suis fasciné, impressionné, par toutes ces belles pages papier glacé que certaines maison de vin, châteaux, domaines ou marques, ou des grands chefs de cuisine, qui ont du blé, continuent de se payer pour se faire de la publicité, dans des feuilles de choux que plus grand monde ne lit.

 

Autant pisser dans un violon pour faire de la musique !

 

Bien sûr, des mauvaises langues me rétorqueront que ça entretien des liens, une forme de je te tiens tu me tiens par la barbichette, le premier qui rira recevra une tapette… Si tu ne raques pas tu n’auras plus droit à ma bienveillance, tu seras puni, proscrit de mes gentils écrits !

 

Chiche !

 

Chacun est bien sûr libre de dépenser son bel argent comme bon lui semble mais vous me concèderez que c’est cher payer un mélange des genres sans grand retour sur investissement.

 

« C'est sans doute ce vieux fond paysan qui remonte en surface et qui m'empêche, même fictivement, de jeter l'argent par les fenêtres » écrivait je ne sais plus quel auteur, et dans le cas présent c’est le serpent qui se mord la queue, un cercle vicieux.

 

Au tout début de l’irruption de la Toile, la floraison de plumes dites blogueuses aurait pu laisser à penser qu’un grand souffle de liberté allait souffler et balayer toutes ces pratiques que l’on dénonce haut et fort dans la vie publique.

 

Ce fut vrai un temps mais comment vivre de sa plume sans trouver de quoi se payer ?

 

Alors, certains ont disparu, d’autres se sont reconvertis en se moulant dans les bonnes vieilles pratiques des anciens plumitifs adeptes des voyages de presse, des invitations tout frais payés, et bien sûr des faux-nez appointés par les vieilles maisons qui ont investi la toile.

 

C’est beau comme l’antique !

 

Mais là encore, comment des grands chefs de cuisine ou des gens du vin peuvent-ils encore jeter leur bel argent par les fenêtres pour des gens dont l’audience frise la cabine téléphonique chère au Parti Radical ?

 

Qui lit ces cirages de pompe ?

 

Le milieu, le petit monde des réseaux sociaux, qui se congratule, s’égratigne, se déteste avec plus ou moins de courtoisie, l’entre-soi qui flatte les ego surdimensionnés.

 

Mieux vaut en rire qu’en pleurer et vous me direz même pourquoi en parler ?

 

Tout bêtement parce que certains se piquent d’éthique, se drapent dans la cape de chevaliers blancs, ferraillent pour  de belles et grandes causes, pleurent sur l’échine des petits producteurs et les petits artisans, vilipendent les affreuses multinationales tout en acceptant leur fric…

 

Ça me gonfle, ça me fâche et j’avais envie de le dire point c’est tout…

 

Ne pourrait-on pas consacrer une lichette de ce bel argent à autre chose que d’entretenir cette sous-information, cette critique dévoyée ?

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2 octobre 2016 7 02 /10 /octobre /2016 08:00
CHAP.17 extrait sec «les Français ne veulent ni d'un ludion narcissique aux Ray-Ban d'aviateur, ni d'un Félix Faure en scooter en butte, à minuit, au démon de midi».

Cette semaine j’ai revu URGA un film de Nikita Michalkow que j’avais beaucoup aimé lors de sa sortie sur les écrans en 1991. Les paysages de la steppe de la Mongolie intérieure, en territoire chinois, m’avaient fasciné et j’avais formé le projet de m’y rendre. La vie en a décidé autrement. Histoire simple de Gombo, éleveur, qui vit selon la tradition dans sa yourte, avec sa femme, Pagma, ses enfants, Bourma et Bouin, et Babouchka, la grand-mère. L’oncle, Bajartou, figure de légende, apparaît parfois sur son cheval. Gombo rêve d’une vie ancestrale, et, selon la coutume, plante son «urga » devant sa yourte pour annoncer qu’il fait l’amour.

 

Faire l’amour !

                  

Je pense à elle, elle qui refuse d’être heureuse…

 

La loi chinoise impose la limitation des naissances et Pagma, qui vient juste d’accoucher d’un 3e enfant, se refuse à son mari, mais ne voulant pas priver son époux de leurs rapports amoureux, elle l’envoie en ville acheter des préservatifs. Auparavant était survenu, Serguei, un Russe, tombé en panne avec son camion. Une amitié inattendue naît entre les deux hommes. Suivant Serguei, Gombo va s’enivrer des plaisirs de la vie urbaine. Il vient au secours de Serguei, arrêté par la police chinoise, parce qu’il est suspecté de subversion après être monté sur scène pour chanter une valse torse nue. De retour chez lui, Gombo se désintéresse rapidement de la télévision qu’il a ramenée pour faire plaisir à Pagma.

 

Têtu il veut un 4e enfant car Gengis Khan était le 4e de sa lignée…

 

Lion d’Or de Venise en 1991, Urga est un film bouleversant par sa justesse et son intelligence.

 

Et si un jour elle comprenait  que son bonheur passait par moi je pourrais enfin croire à l’amour.

 

Retour au marigot fangeux de nos politiques, ça pue de plus en plus pour le plus grand plaisir de la fille du borgne, ils pataugent, s’enfoncent dans le cloaque, c’est à gerber, comment les supporter.

 

Ce fut une semaine de l’exécrable Patrick Buisson, le mentor répudié qui déballe tout dans son pamphlet « La Cause du Peuple » qui est déjà un succès de librairie... au bout de 24 heures. Sorti jeudi, l'ouvrage de l'ex-conseiller de Nicolas Sarkozy s'est déjà vendu à 75.000 exemplaires, selon son éditeur.

 

Ces ventes surpassent largement celles du lancement de « Tout pour la France », le livre de Nicolas Sarkozy paru fin août (32.000 exemplaires écoulés en trois jours), pourtant lui-même considéré comme un succès.

 

Juste retour des choses, lorsqu’on dîne avec le diable, pendant des années et des années, avec une petite cuillère, fut-elle en argent, il ne faut pas s’étonner qu’après l’avoir répudié pour haute trahison, celui-ci se venge. Bien sûr il se venge au moment où ça fait le plus mal, il attend, la vengeance on le sait est un plat qui se mange froid, il frappe là où ça fait mal, tirant de leur long compagnonnage, de leur extrême proximité, cette capacité à fendre l’armure, à jeter aux chiens les petitesses de celui qu’il a fait Roi. Et Dieu sait que le petit agité n’est pas avare de phrases qu’il veut assassines, il est toujours si content de lui, sur ses talonnettes il plastronne, vilipende, insulte « casse-toi pauvre con ! », casse ses jouets, exhibe sa nouvelle épouse, l’hyperprésident disait-on, rien qu’un pauvre ludion sans convictions. Alors que Buisson dise la vérité ou non, peu importe, ce qui compte c’est qu’il fut tout au long d’un quinquennat le conseiller écouté du Prince vulgaire, que leur couple fascinait les médias, et que leur concubinage notoire a laissé des traces, que dis-je des trainées de boue.

 

« Dans ma vie j’en ai connu des trahisons, mais comme celle-là, jamais »!  Nicolas Sarkozy n’avait encore pas tout vu, tout lu, lorsqu’il s’affligeait ainsi à la télévision, le 21 septembre 2014, de la félonie de son conseiller privilégié, son inspirateur premier, on avait même dit son âme damnée, Patrick Buisson, lequel avait enregistré leurs conversations et échanges à son insu. Brutalement remercié pour ce manquement élémentaire aux relations de confiance, l’indélicat est allé beaucoup plus loin que cette fourberie qu’il maquille grossièrement des exigences de l’historien. Il a fait de son livre à prétention d’essai (1) un brûlot dévastateur contre ce maître qu’il a servi, et qui l’a grassement enrichi, tout en affirmant aujourd’hui qu’il « n’a jamais été dupe du personnage, qui n’était pas son genre ». A se demander quand même comment un homme qui a une si haute idée de lui-même, et de son intelligence, a pu pendant près de dix ans perdre ainsi son temps auprès d’un leader politique, qu’on a pu critiquer, et qu’on critique encore, mais qu'il passe, lui, au karcher de son encre noire afin qu’il n’en reste rien. Jugez en…

 

Buisson, Trierweiler... : ces« ex » à la vengeance médiocre

 

Lire ICI 

 

« Je vais te dire ce qui nous différencie des autres, c’est que toi (Buisson) et moi (Sarkozy), on est des mauvais garçons » lance ainsi Nicolas Sarkozy à son conseiller à deux mois de son élection en 2007. Pour Buisson, Nicolas Sarkozy était « un trader de la politique, un court-termiste qui avait le goût des allers-retours spéculatif ».

 

« Chirac aura été le plus détestable de tous les présidents de la Ve. Franchement, je n'ai jamais vu un type aussi corrompu. Un jour, il a voulu me faire signer un contrat avec l'Arabie saoudite. Je me demande encore comment il a osé me mettre ça sous le nez. Il en a tant fait qu'il était fatal que ça lui pète à la gueule. J'ai rarement rencontré quelqu'un d'aussi méchant et avide. »

 

Fillon, lorsque le Premier ministre inaugure une mosquée à Argenteuil le 28 juin 2010, le chef de l'Etat n’hésite pas à le taxer de « pauvre type, minable. » Et de lâcher : « Tant qu'il y est, il n'a qu'à venir mercredi au Conseil des ministres en babouches et avec un tapis de prière ! »

 

François Baroin, son probable Premier ministre s’il venait à gagner la présidentielle de 2017, en prend également pour son grade :

 

« Je l'ai acheté à la baisse. Trop cher, je te le concède, pour un second rôle », aurait déclaré l'ancien président, toujours d’après les extraits du livre.

 

Xavier Bertrand : « Dix ans à essayer de placer des assurances en Picardie, dix ans à taper aux portes et à se prendre des râteaux, ça a de quoi vous rendre méchant pour le restant de vos jours. C'est d'ailleurs pour ça que je l'avais choisi. »

 

Son pote Christian Estrosi n'est pas épargné : « Cet abruti d'Estrosi qui a une noisette dans la tête. »

 

Sur l'art constituer un gouvernement

 

En juin 2007 : « Je sais bien que je suis le Tom Cruise du pauvre, mais, enfin Gérard Larcher, ministre, ce n'est pas possible : il est trop laid ! Tandis qu'avec Rachida et Rama, on va leur en mettre plein la vue. »

 

Sur lui-même

 

En mars 2007 : « Ils s'en moquent, les Français, que je sois sympathique ! Ils veulent que je fasse le job. Est-ce qu'on demande à Rocco Siffredi d'avoir des sentiments ? »

 

Sur Carla Bruni

 

« Crois-tu que notre histoire à Carla et à moi aura un impact favorable sur le moral des Français ? »

 

Mais ce n'est pas tout. En plus de critiquer son entourage, le livre révèle que Nicolas Sarkozy se serait rapproché de Jean-Marie Le Pen avant l'élection présidentielle de 2007. Voyant la victoire se profiler face à la socialiste Ségolène Royal, il aurait dit à son expert en analyse de l'opinion :

 

« Appelle Le Pen. Demande-lui ce qu'il veut. Faut-il que je le reçoive ? S'il faut le recevoir maintenant, tu sais, je le recevrai. Je ne suis pas comme les autres. Je sais prendre mes responsabilités, moi. »

 

Comme les jugements sont assez pertinents pourquoi douter de la véracité des écrits de Buisson ? C’est un  féroce Buisson, comme savait le faire l’extrême-droite d’avant-guerre, sûr de son intelligence, de sa supériorité sur les médiocres, ne négligeant pas ses intérêts, il vise la mise à mort de son ancien poulain qui l’a jeté comme une pomme pourrie.

 

Et le vibrion, jamais en reste de se faire mousser, confirme, hors son mentor, qu’il est méchant, une teigne, un  sale mec :

 

Le 4 janvier 2015, Sarko interrogé le soir lors d’un dîner, après avoir été reçu à l’Elysée dans l’après-midi : « Alors, comment l’avez-vous trouvé ?

 

-          De près, immonde, a-t-il répondu. Ses cheveux sont mal teints, il a l’air d’un ministre chinois. La graisse dégouline sous sa chemise, et, en dessous, il  a des petites jambes d’enfant. »

 

De la part d’un géant juché sur de misérables talonnettes c’est révélateur de sa morgue, de son mépris, de sa vision de lui-même qui mérite l’exécration d’une large tranche de la population.

 

Mais il n’y a pas que Buisson qui veut lui faire la peau, le roquet de Meaux, n’est pas en reste :

 

Jean-François Copé, accuse Nicolas Sarkozy, mis en cause dans plusieurs affaires dont Bygmalion, d'être candidat pour échapper à la justice, dans Le Monde daté de vendredi. « J'ai compris qu'il y avait un alignement d'intérêts entre des écuries différentes. J'apparaissais pour chacun d'eux comme le coupable idéal, l'alibi parfait», déplore le député-maire de Meaux, cité dans un long article que lui consacre le quotidien.

 

Nombre de candidats à la primaire, accusés de l'avoir poussé hors de la présidence de l'UMP en 2014, en prennent pour leur grade, comme Nathalie Kosciusko-Morizet – « Elle a besoin d'exorciser sa défaite à Paris » –, Alain Juppé – « Il prend deux fois la parole pour que je quitte mes fonctions, il ne voit pas que si je pars, c'est Sarkozy qui arrive. »

 

Il affirme avoir dévoilé ce qu'il savait sur cette affaire à Nicolas Sarkozy en mai 2014, quelques jours après que le responsable opérationnel de Bygmalion, Franck Attal, lui eut révélé la fraude : « J'explique ce que je sais et, là, j'ai un mur de silence. J'ai compris rétrospectivement pourquoi », a-t-il déclaré. Jean-François Copé accuse par ailleurs Nicolas Sarkozy de vouloir échapper à la justice en se présentant à l'élection présidentielle.

 

« Sa mise en examen n'est pas que technique, elle porte sur une vingtaine de millions d'euros, qui en réalité sont un détournement ! C'est une fuite éperdue en avant. [...] Il voudrait que vous l'élisiez pour ne pas aller au tribunal ! » a-t-il assuré au quotidien.

 

L'attaque la plus virulente est cependant réservée à l'ancien Premier ministre, François Fillon : « Fillon passe après, [lors du bureau politique] la main sur le cœur : Mon éthique, mon sens de la responsabilité, tu dois partir... Dix jours après, il va bouffer avec Jouyet pour finir Sarkozy. Assez bête pour penser que Jouyet a la moindre prise sur le parquet. Il est d'une naïveté invraisemblable ! »

 

En face, le désamour entre le Président et son ex-protégé se traduit par des sobriquets bien puérils :

 

Selon Le Canard Enchaîné du 28 septembre 2016, Emmanuel Macron s’en serait violemment pris à François Hollande lors d’un déjeuner de presse organisé la semaine dernière. Il aurait déclaré : « Moi, je ne vais pas attendre de savoir si tarte molle y va ». Une petite remarque sympathique qui fera plaisir à François Hollande, lui que Martine Aubry avait traité de "mou", il y a quelques années. Cette phrase rapportée par le Canard a été démentie par l’entourage d’Emmanuel Macron qui affirme que l’ancien ministre ne parlait pas du président de la République.

 

C’est de bonne guerre, même si vole bas ! En privé, François Hollande appellerait l’ancien ministre, Emmanuel « Macaron ». Selon le président, son ancien ministre serait sucré à l’extérieur mais mou à l’intérieur. Des échanges d’amabilités qui risquent d’encore un peu plus d'envenimer une relation qui n’est pas au beau fixe depuis quelques mois.

 

Même Juppé se lâche il répond avec humour à son adversaire François Fillon qui le compare à une «tisane» il lui suggère de faire « attention à l’excès de vodka », fine allusion aux positions pro-russes de l’ex-cocker triste de la Sarthe réfugié dans le douillet 7e arrondissement de Paris.

 

Il s'est déclaré «violemment modéré» mardi dernier dans l'hebdomadaire La Vie. «Je sais que pour certains, je ne vais pas assez loin, qu'il faut faire des chocs. La mode est aux chocs, choc fiscal, choc social… Mais à force de faire des chocs sur la France, on risque bien de casser la mécanique»

 

Buisson au 20h de France 2: une diabolique opération de com' contre Sarkozy

 

« Quelle étrange fascination pour un personnage qui ne mériterait que l’indifférence… Depuis quarante-huit heures, Patrick Buisson est l’homme autour duquel la vie publique s’organise… On ne parle que de lui, on ne débat que de lui… Ce mercredi soir, il était posé en majesté au journal de 20h de France 2, dénonçant Nicolas Sarkozy, ses reniements et ses trahisons. Ce jeudi, il sera de nouveau convié par un grand média, Europe 1, pour répéter encore et encore, que Nicolas Sarkozy est un reniement et une trahison…

 

Patrick Buisson, qui est tout autant communicant qu’idéologue, a bien choisi son moment pour sortir son pamphlet anti-Sarkozy. Fin septembre, soit en un temps où il pouvait anticiper que Nicolas Sarkozy serait candidat déclaré à la Primaire et où le momentum de la Primaire commencerait à s’enclencher. Fin septembre, c’était la date idéale pour lancer un missile contre l’ancien président en campagne, au moment où les électorats potentiels de la Primaire ne sont pas encore cristallisés de manière plus ou moins définitive, mais en phase d’observation et d’évaluation des forces en présence. Détruire Sarkozy avant qu’il n’ait pu construire les fondations de sa victoire de manière irréversible.

 

Patrick Buisson connaît bien la sphère politico-médiatique. Il en sait les us et coutumes, les appétences et les révérences. Il a donc attendu patiemment les circonstances propices au lancement de sa torpille sur le croiseur Sarkozy, le moment où l’actualité politique lui assurerait une couverture médiatique massive, deux ans après sa disparition totale des radars audiovisuels. »

La suite ICI 

 

Affaire Bygmalion: cet intrigant Copé qui trahit Sarkozy

 

 Un grand sentiment de malaise. Il faut voir et revoir les quelques minutes où apparaît Jean-François Copé dans le reportage de l’émission Envoyé spécial consacrée à l’incroyable affaire Bygmalion, accablant récit d’un dérapage politique, moral et financier, engendré par la mégalomanie d’un candidat en campagne, soit Nicolas Sarkozy en 2012.

 

Il faut visionner et revisionner ce grand moment de télévision où, l’espace d’un instant, apparaît la vérité d’un homme, d’un système, d’une époque, et révèle finalement la maladie profonde du système sarkozy.

 

La suite ICI 

 

FOG - Sarkozy, candidat des grands médias

 

Alors que Nicolas Sarkozy subit toutes sortes d'avanies, du livre de Patrick Buisson à la relance de l'affaire libyenne, le « système » a décidé qu'il devait gagner les primaires de la droite et du centre. D'où la campagne, plus ou moins ouverte, de la plupart des grands médias ou des groupes de presse parisiens en faveur de l'ancien président.

 

Qu'ils me pardonnent de briser l'omerta, mais à lire, voir ou entendre ces grands médias, on ne peut qu'être étonné par leur bourrage de crâne obsessionnel ou par leur tendance enfantine à camoufler certains sondages dès lors qu'ils sont défavorables à leur champion.

 

Ne sommes-nous pas devenus une république bananière ? La question n'est pas nouvelle, mais elle mérite plus que jamais d'être posée. Depuis des années, la France vit sous le signe du mélange des genres et son jacobinisme naturel n'arrange rien : tout est régenté depuis Paris par ce « microcosme » que fustigeait Raymond Barre et où trempent, dans le même marigot consanguin, la politique, la banque, la presse et le monde des affaires.

 

La France vit ainsi sous un régime qui n'est pas sans évoquer celui que les communistes appelaient jadis, pour l'exalter, le « centralisme démocratique ». Ses méthodes sont certes plus sophistiquées, mais il ne laisse guère de place au pluralisme. Les voix discordantes sont priées de se taire : tous derrière Sarkozy, tel est le mot d'ordre donné aux soldats du « microcosme ».

 

Après ça, il ne faut pas s'étonner si le FN ou le Front de gauche, hérauts du dissensus, ont le vent en poupe. Le populisme ne se nourrit pas seulement des peurs ou du sentiment de déclassement de classes moyennes en voie de prolétarisation. Il est aussi alimenté par notre déficit démocratique, qui provoque en chacun de nous, à intervalles réguliers, une sensation d'étouffement sous une chape de plomb. Pitié ! De l'air !

 

Au XIXe siècle, le prophétique Tocqueville (1) nous avait mis en garde contre la mauvaise pente de la démocratie qui nous mènerait peu à peu vers une sorte de « tyrannie douce ». Eh bien, nous y voilà ! La logique de cette dégringolade mentale est de réduire les électeurs à l'état de « moutonnaille », comme disait Rabelais, avec pensée unique, plat unique, son de cloche unique... et candidat unique.

 

Le « microcosme » a souffert sous Hollande, qui, contrairement à ce que disent les prétendus frondeurs, s'en est toujours tenu à distance. C'est pourquoi sa mouvance rêve aujourd'hui de Restauration, Sarkozy étant son Louis XVIII, le charisme et la niaque en plus, bien entendu. Sous sa présidence, l'« établissement » concubinait avec l'Élysée, il se sentait écouté et associé. Il était, pour ainsi dire, partie prenante. Il est donc normal qu'il ait une vive nostalgie de cette époque.

 

Si les médias nous servent du Sarkozy matin, midi et soir, c'est certes parce que l'ancien président est depuis longtemps passé maître dans l'art de lancer à tout vent des débats de toutes sortes, sur le burkini, l'identité ou les Gaulois. C'est un indéniable talent. Mais pourquoi faut-il que nos chers confrères minimisent ou sous-estiment systématiquement les campagnes des autres candidats des primaires ?

 

Comme par hasard, les rivaux de Sarkozy ne vaudraient pas un clou. Rares sont les grands médias qui leur donnent leurs chances. Oyez les rumeurs qu'ils distillent depuis la rentrée. Alain Juppé serait ennuyeux ; François Fillon, fade ; Bruno Le Maire, léger ; Nathalie Kosciusko-Morizet, superficielle. Même quand ils sont intéressants, leurs livres-programmes ne sont recensés qu'avec dédain ou mépris.

 

Plutôt que d'encenser leur héros à tout bout de champ, les grands médias préfèrent - technique plus maligne - dénigrer les adversaires de Sarkozy, sans regarder de près ni de loin leurs propositions supposées barbantes. Un pilonnage insidieux et de tous les instants.

 

La primaire de novembre est-elle déjà jouée ? Sans doute pas. Le temps est loin où la presse faisait la loi, quand le dramaturge Maurice Donnay disait qu'il suffirait d'une campagne de presse bien menée pour qu'au bout de deux mois les Français crussent en Dieu. Les électeurs ne se laissent plus manipuler si facilement, comme on a pu l'observer pendant la campagne de 1995, quand tous les grands médias français, y compris Le Monde, soutenaient la candidature de Balladur à la présidence avec la subtilité d'un rouleau compresseur. On connaît la suite.

 

Les temps ont changé. Que les grands médias américains fassent campagne pour Hillary Clinton et dénoncent sans cesse Donald Trump, ce n'est pas forcément un atout pour la première ni un handicap pour le second, qui se targue avec ostentation de l'animosité de la presse à son égard. Quand les médias sont présumés suspects par l'opinion, leur hostilité peut se retourner contre eux et devenir une force pour ceux qu'ils cherchent à détruire. C'est vrai en France comme aux États-Unis.

 

Quant aux affaires ou aux scandales, on peut toujours leur survivre. Nicolas Sarkozy n'en a-t-il pas été jusqu'à présent la preuve vivante ?

 

  1. voir De la démocratie en Amérique.

 

Pour m’extraire du cloaque je lis :

 

- Vous avez une idée mesquine de la liberté, crie le Journaliste.

 

Derrière son bureau, le ministre de l’Intérieur répond :

 

- Tu es sectaire. Tu ne mérites pas la liberté.

 

Le détenu s’exalte :

 

- Sectaire d’une grande secte, pas de petits copinages comme vous.

 

Le ministre insiste en lissant le pan de sa veste :

 

- Le copinage est une coïncidence d’intérêts, une socialisation, c’est de la politique. La secte, c’est le fanatisme, l’intransigeance, le dédain insolent des autres.

 

Le prisonnier tape du poing sur la table :

 

- La secte est une vertu et une fonction sociale. La secte à un fond géométrique, d’une géométrie spéciale, bien articulée. La secte fait avancer les idées, les passions, elle ébranle et accélère le temps. Vous râlez contre les sectes. Que sont donc les jésuites, les augustins qui vous donnent des ordres et vous inspirent, et loin desquels vous avez l’impression de perdre toute autorité, tout pouvoir, toute volonté ? Notre secte est animée d’impulsions cosmiques, pas de théologies écœurantes. Les planètes d’autres systèmes traiteraient le nôtre de sectaire parce qu’il tourne autour du Soleil. Ce système est une secte comme la nôtre. La nature est sectaire, elle aime la géométrie invariable et permanente. Je suis sectaire ! Soyons tous sectaires ! La discipline et la géométrie nous sauveront ! »

 

Ramón Sender dans O.P. [Ordre Public] années 20 dans la plus grande prison pour hommes de Madrid, la Moncloa.

 

Allez, pour sourire un peu :

 

Fabrice Luchini est-il un conseiller occulte de François Hollande ? En tout cas, ces deux-là sont amis. Selon l'hebdomadaire people Closer, le président de la République a passé le week-end dernier dans le Loir-et-Cher à Chambon-sur-Cisse, dans la maison de celui qui incarna Beaumarchais à l'écran.

 

«Pour justifier un tel déplacement, le chef de l'Etat a décidé d'ajouter à son agenda une visite inopinée au maire de Blois», croit savoir le magazine.

 

L'histoire ne dit pas si Julie Gayet accompagnait le chef de l'Etat. François Hollande a, en tout état de cause, passé un moment avec l'acteur déjanté amateur de Céline et des fables de la Fontaine. Selon l'hebdomadaire le comédien est aussi un proche de Brigitte Macron, la femme d'Emmanuel Macron, l'ancien ministre de l'économie de Manuel Valls.

 

Dans son livre paru en début d'année, Luchini racontait sa rencontre avec Hollande : « Il est parfait. Pas une question bidon. Pas un compliment étrange. » Et celle avec Macron : « Il est bien séduisant Macron. Il rit. Il jubile. Il travaille. Son épouse veille sur lui. Il est puissant et concentré. Il est exceptionnel, ce Macron. » 

 

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2 octobre 2016 7 02 /10 /octobre /2016 06:00
Tintin et le vin…

Au Bourg-Pailler, mon premier trésor fut la collection quasi-complète des 24 albums de Tintin, créés entre 1929 et 1983 par Georges Remi dit Hergé, manquait le collector Tintin au pays des Soviets et, bien sûr ceux qui n’étaient pas encore publiés que j’ai lu par la suite.

 

Pour autant je ne suis pas devenu tintinophile, le petit reporter à la houppe et au pantalon de golf flanqué de Milou, du capitaine Haddock, du professeur Tournesol et des 2 Dupont t et d, est resté pour moi un souvenir d’une enfance loin du brouhaha du vaste monde. Bien plus que le fond socio-politique des histoires, ce sont certains personnages traversant certains albums qui m’ont fasciné. Ils avaient souvent plus d’humanité, en bien ou en mal, que les héros principaux : Abdallah (Tintin au pays de l'or noir, Coke en stock), le général Alcazar (L'Oreille cassée, Les Sept Boules de cristal, Coke en stock, Tintin et les Picaros), Bab El Ehr (Tintin au pays de l'or noir, Coke en stock), Chiquito (Les Sept Boules de cristal, Le Temple du Soleil), Dawson, J. M. (Le Lotus bleu, Coke en stock), Fan Se-Yeng (Le Lotus bleu), Séraphin Lampion (L'Affaire Tournesol, Coke en stock, Les Bijoux de la Castafiore, Vol 714 pour Sydney, Tintin et les Picaros), Mitsuhirato (Le Lotus bleu), Pablo (L'Oreille cassée, Tintin et les Picaros), la boucherie Sanzot, le colonel Sponsz (L'Affaire Tournesol, Tintin et les Picaros, ), Zorrino (Le Temple du Soleil) et bien sûr le fidèle Nestor.

 

J’en oublie sans doute, il y a fort longtemps que je n’ai pas feuilleté les albums de Tintin car mes neveux se sont chargés de lacérer les précieux albums et je ne les ai plus dans ma bibliothèque.

 

Vendredi matin sur France Inter, Patrick Cohen recevait 3 tintinophiles : Albert Algoud, Benoît Peeters et Bruno Podalydès… à propos de la rétrospective du créateur du célèbre reporter à la houppette qui s'ouvre à Paris au Grand Palais jusqu'au mois de janvier 2017.

 

« Quelle oeuvre née en 1929 est aujourd'hui aussi capable d'être lue par adultes et enfants »? a fait remarquer Benoît Peeters.

 

Bonne question et, pour ne pas être en reste je me suis empressé de m’en poser une autre : où est le vin dans Tintin ?

 

L’éternel jeune reporter est plus sobre qu’un chameau seul le capitaine Haddock  force sur la boutanche mais c’est le whisky qui a sa préférence.

 

Alors j’ai interrogé le je sais tout du XXIe siècle : Google.

 

Et je suis tombé sur ceci : le 13 juin 2011 Tintin, et l’eau se change en vin !

 

Dans le 13e album : les 7 boules de Cristal, écrite et dessinée entre 1943 et 1946, colorisée en 1948, Tintin se voit entraîné par le capitaine Haddock dans une relecture magique du mythe de Cana, déjà évoqué ici.

 

 

 

« De manière assez abracadabrante, c’est l’obsession du Capitaine Haddock pour un numéro de prestidigitateur qui va marquer le début des péripéties du reporter. Ayant assisté plusieurs fois au spectacle du prestidigitateur Bruno, Haddock croit avoir trouvé le ‘‘truc’’ qui permet au magicien de transformer de l’eau en vin rouge. Il passe donc un verre d’eau au travers d’un cône de carton orange, strié de noir (ou l’inverse) et demande à Tintin du juger du résultat. Inutile de préciser que cet essai a été réalisé en... vain ! » 

 

La suite ICI

 

Quelques photos :

 

Tintin et le vin…
Tintin et le vin…
Tintin et le vin…
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Tintin et le vin…
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Tintin et le vin…
Tintin et le vin…
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1 octobre 2016 6 01 /10 /octobre /2016 06:00
Victor Hugo dans les Misérables était locavore ou comment transformer la merde en or…« l’argent n’a pas d’odeur » Pecunia non olet

Le concept d’agriculture urbaine en vogue doit faire sourire, plus ou moins jaune, les tenants d’une agriculture dite moderne : un joujou pour bobos en quête d'un pansement sur leur mauvaise conscience d’urbains bien lotis ; confortés qu’ils sont par la hautaine ignorance du 78 rue de Varenne peuplé de hauts ingénieurs qui ne mettent même plus les pieds dans les vrais champs puisqu'ils ont le nez dans leurs papiers.

 

Sans donner aux initiatives allant dans le sens d’une forme de reconquête de territoires urbains un impact déterminant dans la prise de conscience  des consommateurs urbains de leur responsabilité dans le maintien d’une agriculture et d’un élevage tournés vers la seule productivité, les traiter par le mépris ou en faire des hochets de communication politique, relève de notre goût immodéré pour les solutions dites globales, proclamées et jamais mises en œuvre.

 

Les innovateurs, les précurseurs, les lanceurs d’alerte ont de tout temps été raillés, moqués, avant parfois d’être encensés par les habituels ouvriers de la 25e heure.

 

Ce matin, un peu d’Histoire, sans vocation d’exemple à suivre, mais simplement pour dire que si nous les citoyens urbains ne nous prenons pas par la main, attendons tout en gémissant des politiques, aucun virage sérieux ne sera pris dans la gestion de l’impact des villes sur l’environnement, la gestion des déchets, la pollution de l’air… etc.

 

« Ces tas d’ordures du coin des bornes, ces tombereaux de boue cahotés la nuit dans les rues, ces affreux tonneaux de la voirie, ces fétides écoulements de fange souterraine que le pavé vous cache, savez-vous ce que c’est ? C’est de la prairie en fleur, c’est de l’herbe verte, c’est du serpolet et du thym et de la sauge, c’est du gibier, c’est du bétail, c’est le mugissement satisfait des grands bœufs le soir, c’est du foin odorant, c’est du blé doré, c’est du pain sur votre table, c’est du sang chaud dans vos veines, c’est de la santé, c’est de la joie, c’est de la vie. »

 

À Paris « bien que les égouts d’Haussmann aient purgé la capitale avec la plus grande efficacité, la Seine n’offrait pas un courant suffisant pour évacuer les effluents. Aussi le fleuve n’était-il qu’un noir marécage gargouillant sur plus de 70 kilomètres en aval. 

»

Ce fut Pierre Leroux, philosophe de renom dont la théorie du circules constitua, en 1834, une réfutation directe de celle de Malthus. En effet, « il affirmait que si les hommes étaient à la fois producteurs et consommateurs, s’ils se contentaient de recycler leurs propres déchets, ils ne manqueraient jamais de nourriture. Sa théorie l’exposa longtemps aux railleries, mais tandis qu’il pansait ses blessures durant son exil à Jersey, il trouva un converti persuasif en la personne de Victor Hugo. Ce dernier fut tellement convaincu par les arguments de Leroux qu’il s’écarta du fil narratif des Misérables pour philosopher sur le sujet. » (texte ci-dessus).

 

« En 1867, cinq ans après la parution des Misérables, l’ingénieur hydraulicien Adolphe Mile, déjà converti à l’épandage des eaux d’égout, persuada son supérieur, Eugène Belgrand,  de l’expérimenter à Paris. Dans une ferme de Clichy, Mille prouva non seulement que l’irrigation de son terrain sableux avec des eaux usées filtrait ces dernières avec tant d’efficacité qu’elles sortaient plus pures que si elles avaient été traitées chimiquement, mais en outre cette technique rendait la terre extrêmement fertile. Comprenant 27 variétés de légumes, la première récolte expérimentale atteignit une valeur marchande six fois supérieure à celle du blé cultivé autrefois sur ce site, et sa qualité lui valut de de nombreux compliments à l’Exposition universelle de 1867. Ces résultats ravirent Chadwick qui avait soutenu le projet de Mille et l’avait défendu contre ceux qui rechignaient à l’idée de cultiver à l’idée de cultiver des terres amendées d’eaux usées :

 

« À Paris, je persuadai feu l’Empereur de faire exécuter des essais en ayant recours à l’épandage des eaux d’égout, qui produisirent, même si l’engrais n’était pas de la meilleure qualité, une énorme quantité d’herbe ; celle-ci fut jugée par un  membre de l’Académie bien trop drue et impropre à servir de fourrage. Je décidai de m’en remettre sur ce point au jugement d’une vache, à laquelle fut offert le choix entre de l’herbe engraissée à l’eau d’égout ou non ; son avidité montra que la première avait sa préférence, et son jugement fut confirmé par la production d’un lait d’une qualité supérieure, et de beurre en plus grande quantité. »

 

Il sembla que la merde pouvait être transformée en or.

 

« En 1869, Mille et son assistant, Alfred Durand-Claye, créèrent la première usine municipale au monde de traitement des eaux usées à Gennevilliers, paisible petite commune séparée de Clichy par la Seine. Afin de surmonter la résistance des riverains à l’implantation de l’usine, ils proposèrent à 49 agriculteurs d’irriguer leurs champs gratuitement. L’année suivante, les ingénieurs furent submergés de de demandes d’autres cultivateurs souhaitant bénéficier de l’irrigation de leurs propres terres. Les résultats  furent si remarquables que Napoléon III se sentit obligé de venir visiter la ferme expérimentale. Il arriva incognito, mais repartit les bras chargés de savoureux légumes. En 1900, 5000 hectares furent ainsi irrigués à Gennevilliers, chaque hectare recevant 40 000 m3 d’eaux usées par jour et produisant 40 000 choux, 60 000 artichauts ou 100 tonnes de betterave à sucre par an. Les eaux d’égout étaient utilisées pour arroser les racines des plantations, sans jamais toucher les tiges ou les feuilles, et ressortaient si pures après avoir été filtrées par le sol qu’elles pouvaient servir à un usage domestique. D’un petit bourg de banlieue, Gennevilliers devint le fournisseur agricole le plus prisé de la capitale, les meilleurs hôtels de Paris s’arrachant ses produits et les visiteurs venant s’émerveiller devant ces « véritables jardins d’Éden ».

 

 

 

Rappelons aux sceptiques – pas les septiques – que la célèbre maxime « l’argent n’a pas d’odeur » Pecunia non olet est de la bouche de l’empereur Vespasien qui leva des fonds en instaurant une taxe sur l’urine rejetée dans les latrines publiques. IL répondait, selon Suétone, à son fils Titus qui trouvait cette taxe indécente, en lui mettant l’argent de l’impôt sous le nez.

 

Extrait de Ville affamée de Carolyn Steel rue de l’Échiquier

 

Lire Experts contre experts : les champs d’épandage de la ville de Paris dans les années 1870 par Sabine Barles 

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30 septembre 2016 5 30 /09 /septembre /2016 06:00
L’e-cuisine du Taulier : la meilleure ratatouille de tout Paris à la Vuletta in Corsica

Tout commence par les courses au petit matin d’où je reviens chargé, comme âne corse bâté, de légumes gorgés de tous les sucs de la terre et du soleil.

 

Puis, respecter l’ordre des facteurs pour chaque légume : les courgettes d’abord en fines rondelles, l’épreuve du feu de l’huile d’olive dans la poêle.

 

L’e-cuisine du Taulier : la meilleure ratatouille de tout Paris à la Vuletta in Corsica
L’e-cuisine du Taulier : la meilleure ratatouille de tout Paris à la Vuletta in Corsica

Pendant qu’elles dorent au tour des poivrons de toutes les couleurs en lanières et des oignons hachés.

L’e-cuisine du Taulier : la meilleure ratatouille de tout Paris à la Vuletta in Corsica
L’e-cuisine du Taulier : la meilleure ratatouille de tout Paris à la Vuletta in Corsica

Manipuler la queue de la poêle pour les premières à dorer puis les retirer.

 

Au tour des poivrons et des oignons de se faire dorer la pilule au bain d’olive. 

 

L’e-cuisine du Taulier : la meilleure ratatouille de tout Paris à la Vuletta in Corsica

Soyez souple du poignet, ça grésille, ça sent bon, mais les retirer avant qu’ils ne soient cramés.

 

Le temps de madame l’aubergine est venu de s’en payer une tranche,  de s’imprégner, de se faire une beauté.

 

Maniez-les avec douceur !

 

Mariez-les avec les courgettes, les poivrons et les oignons.

 

Salez, poivrez…

 

L’e-cuisine du Taulier : la meilleure ratatouille de tout Paris à la Vuletta in Corsica
L’e-cuisine du Taulier : la meilleure ratatouille de tout Paris à la Vuletta in Corsica
L’e-cuisine du Taulier : la meilleure ratatouille de tout Paris à la Vuletta in Corsica

Sur la planche faire un sort aux belles tomates elles aussi de toutes les couleurs, puis jetez les dans le méli-mélo.

L’e-cuisine du Taulier : la meilleure ratatouille de tout Paris à la Vuletta in Corsica
L’e-cuisine du Taulier : la meilleure ratatouille de tout Paris à la Vuletta in Corsica
L’e-cuisine du Taulier : la meilleure ratatouille de tout Paris à la Vuletta in Corsica

Hachez sans ménagement le basilic !

 

Corsez votre ratatouille avec un bon concentré de tomates.

 

Laissez cuire doucement

L’e-cuisine du Taulier : la meilleure ratatouille de tout Paris à la Vuletta in Corsica

Pendant ce temps tranchez le cul de votre Vuletta et posez les tranches sur votre ratatouille pour qu’elles mêlent leurs sucs.

L’e-cuisine du Taulier : la meilleure ratatouille de tout Paris à la Vuletta in Corsica
L’e-cuisine du Taulier : la meilleure ratatouille de tout Paris à la Vuletta in Corsica
L’e-cuisine du Taulier : la meilleure ratatouille de tout Paris à la Vuletta in Corsica
L’e-cuisine du Taulier : la meilleure ratatouille de tout Paris à la Vuletta in Corsica

Coupez le feu, couvrez, laissez reposer… Une nuit sur votre ratatouille ne nuit pas bien au contraire la nuit porte conseil pour confire votre plat.

 

Lorsque vos invités sont arrivés rallumez votre foyer, posez le cul de votre poêle sur un feu très doux. Rectifiez l’assaisonnement si besoin en goûtant.

L’e-cuisine du Taulier : la meilleure ratatouille de tout Paris à la Vuletta in Corsica

La Vuletta

 

C’est de la bajoue ou gorge de porc corse découpée en laissant la couenne à l’extérieur et comprenant les couches de gras et de maigre depuis l’attache de l’oreille jusqu’à la pointe du museau. Elle se présente sous forme plate et triangulaire la couenne à l’extérieur.

 

L’e-cuisine du Taulier : la meilleure ratatouille de tout Paris à la Vuletta in Corsica

Du fait que le porc corse est assez âgé à l’abattage et que le gorge est fortement imprégnée de gras. On obtient deux vulette par porc, elles sont parées en forme triangulaire avant d’être mise au sel. Après 5 à 12 jours de salage, elles sont peu ou pas fumées avant d’être mise à sécher durant 40 jours.

 

Dans les cahiers d’ethnologie corse consacrés à la cuisine et l’alimentation les guletta ou gulagna, morceaux de gorge ou de bajoue séchés ou fumés, sont cités. Il s’agit de la vuletta que l’on nomme également valetta ou bulagna, selon les régions.

 

Contrairement  aux autres spécialités charcutières corses, on ne trouve pas d’équivalent de la Vuletta en Italie.

 

Avec ça vous pouvez bien sûr boire corse mais les vins corses ne sont pas faciles à trouver sur le continent.

 

 

Si c’est corse je vous conseille les Vieilles vignes de Nicolas Mariotti Bindi.

 

« Après avoir travaillé quelques années comme chef de culture au domaine Leccia, Nicolas Mariotti Bindi a repris, en 2015, une vieille cave abandonnée sur la route d'Oletta, et a effectué un travail de forcené pour remettre cet outil de travail, qui lui permet de mieux gérer sa production, en état de marche. L’ensemble du vignoble est certifié bio et tous les sols sont travaillés dans les règles de l’art. Les vinifications se font en cuve inox et en œuf-ciment de 16 hl. » RVF

 

 

Sinon un grand blanc Riesling Grand Cru Kaefferkopf 2013, Domaine Geschickt

 

« Domaine situé à Ammerschwihr sur le fameux terroir Grand Cru Kaefferkopf. La volonté de plus en plus affirmé de produire des vins Biodynamiques sans sulfites ajoutés,

 

Ce Riesling est issu de 2 parcelles du Grand Cru: le Purberg (argilo-calcaire) et le Pfulben (granitique avec loess).

 

Élevage: 1 an et demi en barriques sans aucun intrant.

 

Rectiligne, fin et tendu, un très beau vin pour amateur de ce cépage si racé! Des notes d’agrumes et de gingembre. La minéralité « pétrolé » est bien présente, reflet du cépage et du terroir de ce Grand Cru.

 

Domaine en Biodynamie, label Demeter

 

« Frédéric Geschickt est vigneron en biodynamie à Ammerschwihr, près de Kaysersberg dans le Haut-Rhin. C'est ici qu'il a repris le domaine familial pour l'appeler le Domaine de la Sinne.

 

 

Abrité des influences océaniques par le massif vosgien, le village d'Ammerschwir bénéficie d’un climat semi-continental ensoleillé, chaud et sec. Situé au pied ou sur les collines entre 200 et 400 mètres d’altitude, le vignoble d’Ammerschwihr profite d’un rayonnement solaire optimal.

 

Depuis 1998, ils ont choisis un mode de culture en biodynamie certifié Demeter. Cette reconversion, succédant à une longue période de culture conventionnelle, répondait à un besoin, à une recherche de mieux vivre. La culture dite conventionnelle, avec notamment les produits qu'elle utilise, ne correspondait plus à l'état d'esprit dans lequel ils évoluaient. Un conseiller leur a permis, pendant les 3 premières années, de prendre contact avec la biodynamie, de la découvrir, de laisser parler leur ressenti et de concentrer leurs efforts. Les résultats sont chaque jour un peu plus marqués, un peu plus porteurs.

 

Frédéric Geschickt vous propose de découvrir son métier et les vins d'Alsace qu'il vinifie et qui sont d'un incroyable rapport qualité/prix : riesling, gewurztraminer, pinot blanc, muscat, pinot noir, vins de terroir du Kaefferkopf, vendanges tardives et sélections de grains nobles. »

 

Extrait du site Vins Nature 

 

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