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14 octobre 2016 5 14 /10 /octobre /2016 06:00
Le diagramme des trois aimants (Three Magnets) de Howard, où il pose la question : « Où iront les gens ? » avec comme choix : « ville », « campagne » ou « ville-campagne »
Le diagramme des trois aimants (Three Magnets) de Howard, où il pose la question : « Où iront les gens ? » avec comme choix : « ville », « campagne » ou « ville-campagne »

Le diagramme des trois aimants (Three Magnets) de Howard, où il pose la question : « Où iront les gens ? » avec comme choix : « ville », « campagne » ou « ville-campagne »

Le mouvement Incredible Edible est un mouvement participatif citoyen libre,  indépendant, éthique, solidaire et apolitique au sens partisan du terme. Il est non marchand et sans but lucratif, et s’inscrit dans une démarche de gratuité.
Il est mondial et autonome. Il vise l’auto-suffisance alimentaire des territoires et la nourriture saine et partagée pour tous.

Il est ouvert à toutes celles et ceux, hommes – femmes – enfants, de tous peuples et de toutes nations, de tout âge et de toute condition, simples citoyens du monde, qui se reconnaissent dans l’unité de la vie et du genre humain, et aspirent à de nouveaux rapports entre les hommes et à un mode de vie totalement transparent, éthique, solidaire et co-responsable du tout.

Il rassemble celles et ceux qui, très concrètement, veulent « faire leur part » pour accéder, par le changement de regard sur eux-mêmes et sur le monde, à une nouvelle réalité heureuse, féconde et bienveillante : celle de l’abondance partagée, fruit de la terre et de la participation consciente, libre et souveraine de celles et ceux qui veulent en faire l’expérience, individuellement et collectivement.

***

La suite ICI

 

Dans son livre « Ville affamée » Carolyn Steel (cette chronique lui doit tout) écrit :

 

« Si tous les projets utopiques sont voués à l’échec et que tous les utopistes activistes se leurrent, pourquoi se donner la peine d’analyser l’utopie ?

 

Pour la simple raison que l’utopisme est le seul à se rapprocher un tant soit peu d’une histoire de la pensée transdisciplinaire sur le thème de l’habitat humain.

 

 

 

 

 

Les Lumières nous ont appris à penser en termes de disciplines, ce qui est également très utile, jusqu’à un certain point. Cependant, ces deux siècles de pensée disciplinée nous ont donné l’architecture, l’urbanisme, la sociologie, la politique, l’économie, l’anthropologie, la géographie, l’écologie et l’ingénierie  de la circulation, chacune de ses branches étant capable de fonctionner dans un vide virtuel. Mais ils ne nous ont pas donné le moyen de penser à l’habitat de façon holistique. Or, l’utopisme constitue au moins une tentative à cet égard. On pourrait dire qu’il nous a apporté l’ « urbanisme intégré » plusieurs siècles avant que les ingénieurs d’Arup n’inventent cette expression.

 

Prises séparément, les utopies activistes tendent à paraître extravagantes, fantaisistes ou déficientes. Mas envisagées ensemble, elles révèlent une remarquable cohérence.

 

Leurs buts sont souvent identiques : rapprocher l’homme de la nature, fusionner la ville et la campagne, partager le travail, renforcer le sentiment d’appartenance communautaire. On peut dire la même chose de ce qu’elles rejettent : les conurbations tentaculaires, la mondialisation, la concentration des richesses, l’asservissement

 

[…]

 

Le problème réside dans la nature mêle de l’utopie. Si elle est un « bon lieu », elle n’est aussi « aucun lieu » car le monde réel ne peut jamais être parfait.

 

[…]

 

En échouant aussi invariablement, l’utopisme nous enseigne un certain nombre de leçons essentielles. Il nous avertit des dangers que représentent la myopie, la mégalomanie, la monoculture. Il nous montre ce que l’urbanisme peut accomplir ou pas. Il prouve l’importance de l’échelle, de l’histoire, de l’air du temps. Il nous révèle que nous ne pouvons ni contrôler le monde, ni lui échapper. Et par-dessus tout, il nous rappelle nos propres limites. Nous aurons beau  essayer de changer le monde, nous en faisons toujours partie. Paradoxalement, sa plus grande leçon est de ne pas perdre de vue la réalité. »

 

Howard Ebezener, modeste et discret, n’avait pas le profil-type du visionnaire. Après être parti aux Etats-Unis à l’âge de 21 ans  « pour s’apercevoir, entre autres, qu’il n’était pas fait pour l’agriculture, il passa le reste de sa vie à Londres où il travailla comme sténographe parlementaire. »

 

« Son concept de cité-jardin consista en un amalgame d’à peu près toutes les idées utopiques existantes, de Platon à More en passant par Owen, Marx et Morris. Chose remarquable, Howard parvint à tirer de cet embrouillamini une proposition d’une telle cohérence et d’un tel attrait qu’elle gagna aussitôt le soutien de convertis dont la plupart des utopistes ne purent que rêver : des capitaines d’industries plein aux as. »

 

En 1902, Howard exposa à nouveau son concept dans Garden Cities of to-morrow : les Cités-jardins de demain.

 

Dans cet ouvrage il expose des projets détaillés de ce qu’il qualifiait d’ « aimant-ville » une cité-jardin associant les bienfaits de la vie urbaine à ceux de la vie rurale, tout en neutralisant les inconvénients des deux.

 

Son « aimant-ville » occuperait 2400 ha dont 200 seraient urbanisés et le reste cultivé.

 

Le point crucial c’est que « l’ensemble des terres seraient détenues par la communauté et administrées par fidéi-commis en son nom, toutes les rentes étant affectées à la gestion de la cité et au financement des travaux et édifices publics. Si bien qu’à mesure que la valeur de la terre augmenterait, la cité s’enrichirait, et non les propriétaires individuels. Du fait du lien étroit entre ville et campagne, le domaine agricole prospérerait, bénéficiant des débouchés pour ses produits ainsi que des déchets de la ville pour accroître la fertilité de son sol. »

 

Réaliste Howard précisa dès le départ que ses plans devaient être considérés comme « une simple suggestion dont on s’écartera probablement beaucoup. »

 

Il préconisa que son « groupe de villes » ou « ville-grappe », comprenne une agglomération centrale légèrement plus importante avec 58 000 habitants, afin de ne pas sacrifier les bienfaits de la vie urbaine.

 

« Nous obtiendrons un groupe de villes […] autour d’une unité centrale, de telle sorte que chaque habitant de l’ensemble, quoique en un sens vivant dans une petite ville, vivrait en réalité dans une grande er magnifique cité, profiterait de tous les avantages, et disposerait pourtant moyennant quelques minutes de promenade à pied ou à cheval, de tous les frais plaisirs de la pleine campagne, avec des champs clos de laies et de bois, et non pas seulement de parcs et de jardins bien peignés. »

 

Cité-jardin de Letchworth © Maud BACCARA

 

« La première tentative d’implantation d’une cité-jardin commença à Letchworth en 1903, selon les plans réalisés par Barry Parker et Raymond Unwin, architectes et urbanistes du mouvement Arts & Crafts (Arts & artisanats). Si Letchworth conféra une expression architecturale au concept d’Howard, la réforme agraire et l’ambition sociale sur lesquelles il reposait ne se concrétisèrent malheureusement pas. Malgré ses soutiens initiaux, cette cité-jardin manqua dès le début de financements, peinant à attirer aussi bien des investisseurs que des résidents. La direction exclut rapidement Howard du Conseil d’administration et ne procéda pas au transfert initialement prévu des fonds à la municipalité, tandis que les résidents au lieu d’établir des liens entre eux et de préparer des repas communs, restèrent en grande partie dans leur coin et allèrent travailler dans une usine de corsets située en dehors de la ville. Loin de  concrétiser la vision de Howard, Letchworth confirma simplement ce que More et Marx avaient toujours su. Quand il s’agit de créer une communauté, il n’y a pas de recette miracle ; pas de préparation instantanée « bonne ville » qui fonctionne par le simple fait d’y incorporer des habitants. »

 

LES CITÉS-JARDINS DE EBENEZER HOWARD : UNE ŒUVRE CONTRE LA VILLE 

 

Les cités-jardins histoire et actualité d’une utopie

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13 octobre 2016 4 13 /10 /octobre /2016 06:00
Les vers de terre sortent de leur longue pénitence médiatique : et si nous rendions hommage à l’ami des lombriciens l’autodidacte Marcel Bouché.

Tout le monde en parle ou presque, c’est tendance le ver de terre !

 

Je dois avouer que ça me fait un peu marrer.

 

Mon intérêt pour les achées est ancien : voir ma chronique du vendredi 20 février 2009 « Allez les vers ou la saga des « gueules noires » de nos beaux terroirs viticoles » ICI 

 

J’écrivais en ce temps fort lointain, pensez-donc 7 ans, un septennat, une éternité :

 

Au temps de mes culottes courtes lorsque je suivais le pépé Louis, qui tenait fermes les manchons de la charrue « Brabant », tout en encourageant de la voix sa paire de bœufs indolents, « Jaunet&Blandin », j’étais toujours stupéfait à la vue, sur les flancs de la terre fraîchement retournée, des colonies d’achées se tortillant, s’enlaçant, se confondant avec la glaise humide, tels des lianes rouges ou brunes. Dans ma Vendée bocagère, le ver de terre, le lombric nous le nommions achée* car il servait d’appât pour les pêcheurs à la ligne. Ignorant de sa fonction naturelle nous le respections pour la simple raison que sa présence en nombre marquait la fécondité de cette terre.

 

Que mon achée vendéen ne soit guère sexy j’en conviens même si je lui ai toujours trouvé un aspect tat, – il n’en existe qu’une petite poignée dans notre vaste monde – « Les lombrics n’attirent pas les naturalistes car ce ne sont pas des jolies fleurs ou de beaux papillons », ils sont associés à la décomposition, à la mort. Et pourtant, ils sont un maillon essentiel au cycle de la vie comme l’explique notre chercheur de l’INRA : « La plante absorbe l’énergie du soleil et la fournit à ce beau monde d’en bas sous forme de tiges, de feuitrès clean. Comme le fait remarquer Marcel Bouché, spécialiste des lombrics de son élles, de fleurs. Les vers de terre broient et mélangent ces éléments nutritifs, à la manière des brasseurs de bière. De leur côté, les micro-organismes assurent la décomposition. Ce qui permet de redonner des éléments nutritifs pour les nouvelles générations de plantes…»

 

* Les achées (selon Marcel Lachiver appâts pour pêcheur à la ligne).

 

Le 23 septembre 2014 je récidivais pour recommander le livre de Marcel B. Boucher :

 

 

 

« J’aime bien son histoire à cet homme qui déclare : « pour ce qui est de la culture générale je n’ai pas dépassé le certificat d’études primaires… » Tout d’abord diplômé comme jardinier de la Ville de Paris, il entrera à l’INRA comme aide de laboratoire « l’équivalent du travail d’une femme de ménage » précise-t-il. Découvrant le monde scientifique il intégrera la Fac des Sciences en prenant des cours par correspondance pour revenir à l’INRA où on lui confiera « l’étude des vers de terre dont personne ne voulait. » En 1963, il commencera à faire l’inventaire des vers de terre : « j’ai fait une sorte de tour de France des vers de terre en parcourant le pays avec la carte Michelin et tous les 30km je faisais des prélèvements. À l’époque, nous en avions recensé 170. Aujourd’hui, on doit être à 300 espèces répertoriées en France et plusieurs milliers dans le monde… »

 

La suite ICI 

 

Le ver de terre est aussi, à sa manière un gourmet « Les lombriciens ont, autant  que l’on sache, une perception du monde qui les entoure et une intelligence très sophistiquée de celui-ci. Darwin avait déjà noté que, avant d’enfouir leur nourriture, ces animaux choisissaient lors de la manducation (prise avec la bouche) les débris végétaux potentiellement ingérables (exclusions des débris trop gros pour être ingérés) et apparemment selon leur goût. Depuis, des essais de laboratoire ont confirmé ce choix gustatif. »

 

Nos vers de terre dans notre lombriculteur du toit de Veni Verdi

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12 octobre 2016 3 12 /10 /octobre /2016 06:00
« Le meilleur d’entre nous… » disait Chirac à propos d’un gars qui eut la Tentation de Venise, dans le monde du vin la chasse au meilleur est ouverte !

Le dernier en date : le meilleur caviste de l’année qui fait suite à une longue liste : vigneron, négociant, sommelier, coopérative, blogueur… j’en passe et des meilleures !

 

Y’a même un championnat du monde de la dégustation, c’est dire !

 

À quand un Nobel attribué par la LPV ?

 

Un de ces jours Butane&Degaz vont être obligés de nous concocter une application pour nous y retrouver.

 

Et si nous exigions une certification !

 

Un cahier des charges estampillé par l'INAO ?

 

Dans un pays où les meilleurs, jusqu’à ces derniers temps, sortaient des Grandes Écoles de la République pour peupler la Haute Administration et les Conseils d’Administration c’est dans la logique nationale.

 

La crème quoi !

 

La médaille en chocolat !

 

Texte de Remy Bousquet à l'attention du meilleur blogueur de l'année 2015 pour la RVF, un garçon  qui à toujours raison... et qui ne supporte pas la contradiction...

 

Meilleur-meilleur :

 

  1. [En parlant d'une chose ou d'une pers.] Qui est d'une qualité supérieure à celle de l'objet comparé.

 

« Un autre ménagera en vous des qualités que j'offense; il vous entourera de son amour; vous aurez un meilleur amant, vous n'aurez pas un meilleur frère (Musset, Confess. enf. s., 1836, p.377).

 

« La langue de ce «traité» est des plus belles et Bossuet ne s'est montré nulle part meilleur écrivain ni plus grand artiste » (Gide, Voy. Congo, 1927, p.710).

 

Qu’il y en ait qui  soit meilleur que d’autres je n’en disconviens pas mais ce qui m’interroge, comme le disait avec son accent rouergat, Mgr Marty au temps où il fut archevêque de Paris, ce sont ceux qui distribuent les titres : sont-ils les meilleurs des meilleurs pour juger qui est le meilleur ?

 

Et c’est là  que le bât blesse : les gars, les filles n’étant guère prisées dans le monde du vin comme l’a noté une caviste belge  qui a la langue bien pendue, nos dispensateurs du titre de meilleur ne sont pas forcément des lumières qui brillent haut dans le ciel.

 

Comme l’aurait dit mémé Marie « Ils n’ont pas mieux à faire ? »

 

Je suis fasciné par cet entre soi, ce goût immodéré de se contempler le nombril, ce petit lissage d’ego bien ridicule.

 

« Seul, le médiocre est toujours à son meilleur. »  Somerset Maugham

 

« L'homme est bon, mais le veau est meilleur. » Bertolt Brecht

 

Mais soyons résolument optimiste : « Il faut tirer le meilleur du pire. » proclamait à la tribune de l’Assemblée Nationale Alain Peyrefitte un éminent spécialiste.

 

Pour ma part je m’en tiens à l’adage « Le meilleur pain est celui de la maison. » car les conseilleurs ne sont jamais les payeurs.

 

Pour les petites louves et les petits loups qui achètent leurs œufs frais dans des paniers en osier, la Tentation de Venise c’est souhaiter passer de la lumière de la notoriété à l’ombre afin de s’y épanouir et de se consacrer à des choses qui valent la peine d’être vécues.

 

Cette expression très récente, souvent utilisée pour des politiques, surtout depuis le début de ce XXIe siècle,  a été popularisée par le titre d'un livre publié en 1993 par Alain Juppé pendant sa traversée du désert suite à des ennuis judiciaires causés par celui qui l’avait qualifié de meilleur d’entre nous.

 

Il s'y s'interroge sur l'utilité de consacrer sa vie au métier de politicien, alors que bien d'autres choses par ailleurs valent la peine d'être vécues ou considérées. Il y évoque, entre autres, la ville de Venise où il va volontiers se ressourcer tout en y mesurant certaines insuffisances de sa vie. D'où la tentation de s'y replier définitivement et d'y oublier la violence de la vie politique.

 

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11 octobre 2016 2 11 /10 /octobre /2016 09:50
Voilà l'ennemi de classe

Voilà l'ennemi de classe

Depuis dimanche soir je suis en colère mais, comme celle-ci est souvent mauvaise conseillère j’ai pris le temps de tourner ma langue 7 fois dans ma bouche avant de me décider à répliquer au bateleur de foire qui fait la chasse aux voix avec un grand filet dérivant.

 

Monsieur le candidat à la Primaire de la droite et du centre,

 

Vous fûtes notre Président de la République, sans ma voix je précise, et donc le Président de tous les Français.

 

Je n’aurai pas l’outrecuidance de vous rappeler vos errements et vos multiples revirements puisque vous avez fait, très partiellement acte de contrition.

 

Vous avez changé proclamez-vous à qui veut l’entendre !

 

Je serais tout près à vous croire mais, depuis que  vous avez à nouveau changé d’avis « je me retire de la politique » pour mettre la main sur un parti qui, pour la énième fois, a changé de nom pour s’approprier l’appellation « Les Républicains » qui est notre bien commun.

 

Vous voulez retrouver votre position, c’est votre droit, mais cette fois-ci vous devez passer par la case, un peu humiliante, d’une Primaire. Pas très gaulliste tout ça mais c’est la conséquence du rejet que vous inspirez dans votre famille politique.

 

Ceci écrit, maintenant je vous tutoie monsieur le candidat, me mettant en cela à votre niveau qui, ces derniers temps, sent le caniveau, et je retiens mes mots à la différence de toi qui lâchait si facilement au salon de l’Agriculture à un quidam insolent « casse-toi pauvre con ! » et qui couvrait d’injures ses propres collaborateurs dans le secret de son cabinet en présence de son âme damnée, un certain Buisson.

 

Pourquoi suis-je en colère puisque ça fait un bail que tu dépasses la mesure ?

 

Tout bêtement parce qu’au Zénith de Paris tu prétends être le candidat du quotidien des Français en brocardant l’élite dont tu es, ne t’en déplaise,  un des plus « beau » spécimen. (voir le verbatim en fin de chronique)

 

Que connais-tu de la vie de ce petit peuple dont tu brosses  complaisamment l’échine en flattant ses plus bas instincts ?

 

Pas grand-chose, même pas le Bon Coin ! Comme tes frères en politique tu te flattes de bien connaître le terrain parce que tu serres quelques mains sur un marché entouré de tes sbires ou que tu vas, sous l’œil des caméras, t’enquérir du mal être d’un paysan.

 

As-tu jamais fais tes course ?

 

Conduit tes enfants à l’école ?

 

Pris le métro, le RER, le bus aux heures de pointe ?

 

Comme beaucoup de tes frères en politique, énarques ou non, la réponse est non ! Tu te contentes de poser tes fesses au fond d’une berline payée par la République. C’est un attribut de ton ancienne fonction que je suis tout près à admettre si tu te révélais à la hauteur de celle-ci.

 

Mais qu’as-tu fait de ton temps depuis ta défaite ?

 

L’as-tu consacré au bien commun ?

 

Bien sûr que non, tu t’es consacré à faire rentrer du blé dans tes caisses avec des conférences-bidons payées par des gens qui se foutent du petit peuple comme de leur première chemise.

 

Attention, je ne te reproche pas de vivre dans l’hôtel particulier de Carla dans le XVIe, c’est ton droit et je n’ai pas la même fibre démago que toi. Mais, arrêtes de nous faire chier avec tes diatribes minables contre ceux que l’on nomme les bobos à vélo.

 

Toi tu fais, ou tu faisais du vélo, autour  du lac du Bois de Vincennes, rien que pour doper tes mollets de petit coq alors qu’eux, bien plus que toi, qui ignore le prix d’un douzaine d’œufs, contribuaient par leurs achats à faire vivre ces petits paysans que tu prétends comprendre.

 

Qu’as-tu fait pour eux au cours de ton quinquennat ?

 

Pas grand-chose, si ce n’est le Grenelle de l’Environnement avec NKM avant de se parjurer pour draguer les voix des tenants de la FNSEA.

 

J’oubliais : la fin des quotas laitiers au nom de la doxa libérale obligeant le « gentil » Bruno Le Maire à vendre aux éleveurs ses contrats qui se sont révélés des chiffons de papier.

 

Quant au petit commerce, tu es totalement déconnant, il survit dans les villes grâce à ces bobos et autres, qui continuent de pousser leurs portes. À la campagne y’en a plus et c’est bien plus Michel-Edouard Leclerc qui les a tué que ces petits bourgeois que tu vilipendes.

 

T’as tout faux Sarko car, même si tu n’es pas un bobo, tu es un bourgeois tout court qui préfère la compagnie de Bolloré et qui ne passe pas ses vacances au camping au Cap d’Agde mais chez sa belle-mère au Cap Nègre ou dans une enclave chez un pote Corse.

 

Encore une fois c’est ton droit, Léon Blum était un grand bourgeois et l’être ne disqualifie en rien l’action menée.

 

Ce que tu fais n’est même pas de la démagogie c’est pire c’est du mépris.

 

Dernier point  qui me reste au travers de la gorge : tu affirmes que les citoyens qui ont le cœur à gauche se parjureraient en allant voter à la Primaire se parjureraient.

 

Un jour au second tour j’ai voté pour Jacques Chirac, et si j’avais été en situation je l’aurais fait aux Régionales pour Xavier Bertrand et même Estrosi.

 

Ce dont je puis t’assurer c’est que si le chemin des urnes t’était favorable à la Primaire et que tu te retrouvas au second tour face à la fille du père je ne te donnerai pas ma voix.

 

J’en reste là.

 

Je ne sais pas quelle formule de politesse employer pour terminer.

 

Réflexion faites : bonjour chez toi !

« Moi, je vous le dis, la France est trop malade pour qu'on la soigne à dose homéopathique. Je suis candidat pour parler du quotidien des Français, pas pour être le représentant d'une petite élite pour qui tout va bien, cette élite si puissante dans la sphère administrative et médiatique et si minoritaire dans le pays. Cette élite, elle ne prend pas le métro, elle voit les trains de banlieue en photo, elle regarde avec une larme à l'œil les collèges de ZEP et elle s'imagine qu'il y a même des commissariats où on peut éventuellement déposer une main courante (???).Cette élite-là, elle n'a jamais mis les pieds dans les exploitations agricoles au bord du gouffre même si elle aime avec son panier, en osier, aller acheter des œufs frais, le matin chez la fermière. [Applaudissements] Cette élite, ça fait longtemps qu'elle n'a pas poussé la porte d'un de ces petits commerces qu'on a braqués pour la 3e ou 4e fois et qui se demandent ce qu'ils ont fait à travailler 14 heures par jour pour qu'on vienne dévaliser une caisse où il y a 250 euros de recettes. C'est un scandale que cette France-là ait peur. »

 

Nicolas Sarkozy dénonce la France qui achète des œufs frais “avec son panier en osier” 

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11 octobre 2016 2 11 /10 /octobre /2016 06:00
Les gentils conseils d’un papy au semeur amateur que je suis  sur le toit de Veni Verdi…

Ceux d’entre vous qui me suivent sur Face de Bouc peuvent constater, photos à l’appui, que je passe mes lundi et jeudi matin sur le toit que gère Veni Verdi dans le IIe arrondissement avec Émilie notre jardinière et d’autres volontaires de l’association.

Les gentils conseils d’un papy au semeur amateur que je suis  sur le toit de Veni Verdi…
Les gentils conseils d’un papy au semeur amateur que je suis  sur le toit de Veni Verdi…
Les gentils conseils d’un papy au semeur amateur que je suis  sur le toit de Veni Verdi…
Les gentils conseils d’un papy au semeur amateur que je suis  sur le toit de Veni Verdi…
Les gentils conseils d’un papy au semeur amateur que je suis  sur le toit de Veni Verdi…
Les gentils conseils d’un papy au semeur amateur que je suis  sur le toit de Veni Verdi…
Les gentils conseils d’un papy au semeur amateur que je suis  sur le toit de Veni Verdi…
Les gentils conseils d’un papy au semeur amateur que je suis  sur le toit de Veni Verdi…
Les gentils conseils d’un papy au semeur amateur que je suis  sur le toit de Veni Verdi…
Les gentils conseils d’un papy au semeur amateur que je suis  sur le toit de Veni Verdi…
Les gentils conseils d’un papy au semeur amateur que je suis  sur le toit de Veni Verdi…
Les gentils conseils d’un papy au semeur amateur que je suis  sur le toit de Veni Verdi…
Les gentils conseils d’un papy au semeur amateur que je suis  sur le toit de Veni Verdi…
Les gentils conseils d’un papy au semeur amateur que je suis  sur le toit de Veni Verdi…
Les gentils conseils d’un papy au semeur amateur que je suis  sur le toit de Veni Verdi…

Mon titre ne souffre d’aucune équivoque, je ne suis pas le Michel Bettane des jardins, je ne guide pas le peuple vers un retour aux bonnes pratiques, même si je suis grand-père, même si dans un lointain passé j’ai usé mes fonds de culotte sur les bancs d’une école d’agriculture, par bonheur les conseils qui vont être ici prodigués ne sont pas de moi, ce serait le meilleur moyen de mener le jardin du toit de Veni Verdi  au désastre.

 

Le pépé en question, est tout droit sortir de chez Larousse, vous savez la devise « je sème à tout vent » due à Émile Reiber, architecte et décorateur français (1826-1893), et renvoie à l'idée de semence, de germe, de fructification par l'instruction.

 

« Mon grand-père jardinait comme ça ! » nous affirme Serge Schall

 

 

Installer un fil de cuivre dans les tomates pour les rendre résistantes aux maladies, confectionner une potion de bière et de sucre pour éloigner les limaces, utiliser du bicarbonate sur les fraises pour détruire les champignons. Ce livre rassemble toutes les recettes et les trucs et astuces d’antan, naturels, et qui ont fait leurs preuves, pour réussir et entretenir son jardin et son potager ! Les techniques de jardinage de grand-papa : la rotation des cultures, les engrais verts, les purins, les fumures et les engrais organiques, les bonnes associations de plantes. Réussir ses cultures au potager : avoir des salades presque toute l’année, rendre ses fruitiers résistants aux maladies, appliquer les bonnes astuces pour avoir de beaux choux. Comment grand-papa protégeait son jardin : utiliser la cendre de bois, lutter contre la piéride du chou, les taupes, les fourmis, les hannetons, la pourriture grise et le perce-oreille. Utiliser les plantes répulsives contre les parasites et connaître les plantes amies, confectionner des recettes de purins, d’insecticides. Grand-papa est un malin : les trucs et astuces pour faire ses graines, cultiver les plantes santé, jardiner avec la lune, faire appel au hérisson pour nettoyer

Les gentils conseils d’un papy au semeur amateur que je suis  sur le toit de Veni Verdi…

Lise Gobeille, dans le DEVOIR, journal de la Belle Province écrit et c’est bien écrit :

 

« C’est un fort joli petit cahier qui donne de nombreux trucs pratiques pour cultiver biologiquement nos légumes au jardin. Sa présentation à l’ancienne lui confère un charme singulier et la mise en pages est excellente, car on y repère rapidement les informations recherchées. Maintes techniques de jardinage du grand-père nous sont expliquées, comme la rotation des cultures, les engrais verts, les purins, etc. Des astuces nous sont transmises pour réussir les tomates, avoir de beaux poireaux ou des melons fort bons… On y trouve également des recettes utiles pour protéger les végétaux des prédateurs et des maladies, telles que la cendre, la bouillie bordelaise, et des insecticides maison, entre autres. Et, dans le dernier chapitre, sont abordés les plantes médicinales, la production de ses propres graines, l’importance des insectes pollinisateurs et comment jardiner avec la lune. »

 

J’adore les titres : 

 

  • Des radis en folie

  • L’aubergine la belle chipie

  • Des poireaux tout beaux

  • Des carottes qui vous bottent

  • Grand papa ramène sa fraise…

 

Les gentils conseils d’un papy au semeur amateur que je suis  sur le toit de Veni Verdi…

Il m’a donc fallu choisir dans la foultitude des conseils du papy et j’ai opté pour les astuces pour les semis pour une bonne et simple raison c’est que, ayant été préposé aux semis par Émilie : haricots verts, radis, carottes et épinards, j’en ferai mon miel, autre spécialité de Veni Verdi : le miel de béton avec ses petites abeilles.

 

Les gentils conseils d’un papy au semeur amateur que je suis  sur le toit de Veni Verdi…
Les gentils conseils d’un papy au semeur amateur que je suis  sur le toit de Veni Verdi…
Les gentils conseils d’un papy au semeur amateur que je suis  sur le toit de Veni Verdi…
Les gentils conseils d’un papy au semeur amateur que je suis  sur le toit de Veni Verdi…
Les gentils conseils d’un papy au semeur amateur que je suis  sur le toit de Veni Verdi…
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10 octobre 2016 1 10 /10 /octobre /2016 06:00
Je n’ai jamais vendu 1 litron étoilé de 12°5 mais j’ai acheté du papier 12°5, c’est kitch mais un peu lisse !

Ha ! qu’il était beau le temps du degré-hecto, la boisson totem chère à Roland Barthes dont l’absence sur la table du président Coty, au début de son septennat, mit « la nation entière en émoi... Le vin fait ici partie de la raison d’Etat », le litron de rouge étoilé emblème des travailleurs, l’opium du peuple pour les prohibitionnistes…

 

Et puis rideau, adieu le litre étoilé acheté chez l’épicier place aux vins bouchés, aux vins embourgeoisés vendus toujours 2 balles dans la GD… Qui se préoccupe du  degré ? À part les gabelous de la DGDDI et les contrôleurs de la DGCCRF – acronymes obscurs, formes de chancres modernes – pas grand monde.

 

Maintenant le loulou de bord de bar ne dit plus « Sers-moi un 13 bien tassé ! » mais « je voudrais du cabernet ! ». Le Dieu cépage règne en maître chez les licheurs éclairés, le reconnaître, l’identifier, le nommer, c’est la marque d’une nouvelle noblesse du jaja.

 

Tout ça pour vous dire, « Soyez bref ! » signé Pépin, que 180°C a accouch de 12°5, même air de famille de la jaquette, bon chic bon genre, l’anti En Magum glacé sans atteindre la rigueur janséniste du LeRouge&leBlanc, une RVF débarrassée de sa putasserie.

 

20€ tout de même, ça fait presque 150 balles dans les francs anciens pour du 12°5, avec ça dans mes années degré-hecto on pouvait s’acheter quelques quilles de GCC chez le père Nicolas qui était encore caviste.

 

Je plaisante bien sûr, c’est le prix à payer pour ne pas vivre de la publicité.

 

OK bien noté mais il n’en reste pas moins vrai qu’il faudra que le cochon de payant y trouve son compte pour revenir à l’abreuvoir. Je ne pense pas être le cœur de cible de cette nouvelle parution donc mes remarques ne pèseront pas lourd.

 

J’ai payé. J’ai lu. Je chronique.

 

Ça commence par un portrait de l’ami Patrick Beaudouin, ex-établi (au sens de Robert Linhart) et libraire-mao de la rue de Belleville, revenu au pays. Il est tiré par une régionale de l’étape Aymone Vigière d’Anval. Avec mon mauvais esprit j’eus préféré que ce fut par Sylvie Augereau c’eut été plus rock-and-roll mais celle-ci lui a préféré Marie-Thérèse Chappaz la reine du Valais qui est la nouvelle coqueluche des publications. Deux combattants, l’un pour le chenin, l’autre la biodynamie, des valeurs sûres pour un premier numéro ça se comprend.

 

 

J’aime beaucoup les vins de Ratapoil, ça fait un bail que j’achète les vins de Raphaël Monnier à la cave des Papilles.

 

 

J’aime beaucoup le cheval, même que je suis le père de la journée du cheval créée en 1990 avec en guest-stars les chevaux-lourds des Haras Nationaux débardant du bois dans le jardin des Tuileries.

 

Jacky Durand écrit toujours aussi bien mais ça verse dans le portrait bien classique…

 

J’adore Michel Tolmer !

 

Bien sûr on a droit aux inévitables accords mets&vins ! 

 

Plein de belles photos, les terrasses du Larzac sans José Bové, un zeste de féminisme un peu réchauffé sur des pratiques qui n’ont plus court dans les cantines qui aiment le vin, et plein de sujets divers et variés.

 

J’hésite à citer le Libre Arbitre d’Isabelle Saporta  « L’art de couper l’herbe en quatre » car j’y suis longuement cité, ça fait connivence style Hubert.

 

Alors heureux ?

 

Oui mais… comme le disait le déplumé de Chamalières ; le oui pour le plaisir d’une publication de qualité, bien léchée, bien pensée, bien présentée ; le mais pour un certain manque d’acidité, c’est un peu lisse, centriste, sans grandes aspérités, ça manque d’élan, ça manque de sujets neufs, de regards extérieurs différents, je n’ai pas écrit de militantisme mais plutôt d’une forme de non-conformisme léger et ludique qui sorte le vin de ses habits compassés et des discours convenus, y compris ceux des amoureux des vins nus.

 

Affaire à suivre donc… et bien sûr bon vent à 12°5… cet avis n’est que le mien mais je le partage c’est le quotidien du chroniqueur solitaire.

 

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9 octobre 2016 7 09 /10 /octobre /2016 08:00
CHAP.17 extrait sec  « Il n'y a d'amour éternel que contrarié. Méfiez-vous d'un amour paisible où tout va bien ! Quand c'est difficile – quand c'est tout le temps difficile –, l'amour ne s'éteint pas. » Mitterrand

Étrange semaine où, sortant de mon indolence résignée, je me suis révolté, une révolte froide, sourde, intérieure, dont j’ai le secret. Je ne me laisserais pas faire. Je ne le laisserais pas faire. J’allais à nouveau me battre sur les deux fronts sans rien lâcher. Il y en allait de ma survie. Pour autant, il n’était pas question pour moi, sur le premier front d’avancer sabre au clair, je savais que nul ne peut lutter contre l’ironie du sort et, quoi que je pense, quoi que je fasse, le sable du temps, un jour, me séparerait d’elle sans que je puisse mettre mes pas dans une vie commune, l’aimer au jour le jour. Et pourtant, c’eut été possible si… je n’en démordais pas… conforté en cela par ce François de Jarnac.

 

Ariane Chemin, fine plume, fait le récit de cet amour fou«  Ce n'était pas le schéma qui était prévu. C'est une affaire qui m'a (…) dépassée », confie Anne. C’est ainsi que pour nous ce serait arrivé, tout aurait été balayé et… croyez-moi je ne rêve pas… Mais, si vous savez lire entre lignes, revenons à François :

   

« Jean Lacouture, le voisin de Gordes, a raconté que c'est à Anne Pingeot, et à elle seule, que le président avait confié le secret de son cancer, en décembre  1981. La scène s'est jouée rue Jacob. À la mort du président, la Mitterrandie s'était offusquée de la photo de l'homme politique volée sur son lit de mort. Pas Anne Pingeot. »

 

« Ma mère est l'héroïne d'un film que personne ne verra jamais » écrivait il y a dix ans encore Mazarine Pingeot. »

 

« Par délicatesse, le grand amour de François Mitterrand a attendu la mort de l'épouse, Danielle Mitterrand, pour la mise à nu de ses secrets d'alcôves. Les lettres sont publiées brutes, comme un marbre du Musée d'Orsay, sans préambule ni introduction de la conservatrice. Anne Pingeot reste l'absente-présente de ces deux livres, comme elle l'a été tout au long de la geste mitterrandienne.

 

« Ce n'est qu'à la mort de François Mitterrand, en janvier  1996, que le nom et le visage de cette femme brune à la peau claire s'étaient dévoilés au public au cimetière de Jarnac. Mal protégée par une voilette de dentelle noire, comme une héroïne de François Truffaut, la conservatrice avait offert ce maintien un peu bourgeois et raide que François Mitterrand appréciait tant et ses yeux rougis aux Français émus. Près de dix ans plus tard, Mazarine Pingeot avait brisé un second tabou. Les Français venaient d'apprendre, en suivant la chronique du procès des écoutes clandestines de l'Elysée, que François Mitterrand n'avait reculé devant rien pour préserver sa « seconde famille » ! La jeune agrégée de philosophie racontait dans Bouche cousue (Julliard) « l'autre vie » du président socialiste de la République, et on comprenait que c'était… la vraie.

 

Adieu les histoires et géographies officielles, place à d'autres, officieuses. La légende a longtemps raconté que le 10  mai 1981 de François Mitterrand s'était achevé rue de Bièvre devant une tasse de camomille ; en fait, le vainqueur était aussi passé à " Saint-Germain-des-Prés "– le nom de code utilisé pour désigner l'appartement d'Anne et de Mazarine Pingeot, rue Jacob, dans le 6e arrondissement de Paris, avant leur déménagement quai Branly, dans un appartement de fonction, juste au-dessous de celui de François de Grossouvre, un homme de confiance du nouveau président. Après Latché, la bergerie familiale des Landes si médiatisée lors de l'élection présidentielle de 1974, on découvre qu'un autre refuge à Gordes, dans le Luberon, abritait la maison du couple illégitime. Sans oublier, dès l'automne 1982, Souzy-la-Briche, près de Paris, une résidence de la présidence de la République dénichée par André Rousselet, que les paparazzis n'ont pas l'idée d'aller espionner et que « l'autre famille » occupe le week-end.

 

C'est à la fin des années 1950 que François Mitterrand a croisé au club-house du golf d'Hossegor, dans les Landes, la fille de son ami Pierre Pingeot, un industriel auvergnat, proche des Michelin, catholique et conservateur, qui préside l'Automobile Club et le Rotary de Clermont-Ferrand. Anne Pingeot a été élevée entre les cours à l'école privée et la messe à l'église catholique. L'hiver, en Auvergne, la jeune fille à la jupe plissée bleu marine semble comme échappée de Ma nuit chez Maud, le film d'Eric Rohmer. L'été, à Hossegor, elle abrite souvent ses robes longues d'une ombrelle. « Anne ressemble à ce qu'elle étudie », disait François Mitterrand en songeant sans doute aux figures impressionnistes de Caillebotte ou Monet. Il l'aperçoit quand elle a 14 ans, la remarque quand elle en a 18. Elle a 20 ans quand ils s'aiment, lui, 47.

 

«  Ce n'était pas le schéma qui était prévu. C'est une affaire qui m'a (…) dépassée », a raconté en 2015 Anne Pingeot à l'ancien correspondant de la BBC à Paris, Philip Short. Ses seules confidences à ce jour. " Je n'ai jamais connu personne d'autre. Ni avant ni après ", aurait-elle dit au journaliste britannique, qui le rapporte dans François Mitterrand, portrait d'un ambigu (Nouveau Monde éditions).

 

À cette « femme-fille-fleur-fruit-beau soleil », François Mitterrand dit son amour éternel, mais il refuse de divorcer : la morale bourgeoise et catholique de l'époque, a-t-on toujours expliqué. Ce n'est pas la version d'Anne Pingeot. « Il n'abandonnait jamais un choix. Danielle, c'est un choix qu'il avait fait », a confié la conservatrice. Au milieu de la correspondance publiée le 13  octobre chez Gallimard, on lit ce petit mot de Mitterrand, griffonné sur un bout de nappe en papier d'un bistrot, à l'été 1966 : « le péché commence au confort ».

 

 

8 avril 1964: «La blessure physique d'un arrachement»

 

Quand je vous ai prise dans mes bras, au moment de votre départ, c'était encore quelque chose d'autre que ce que ces six mois m'avaient apporté. J'étais si totalement joint à vous, si confondu en vous qu'à l'heure où je trace ces lignes, après une nuit, par un matin léger de Paris, face aux frondaisons du Luxembourg tandis que vous roulez vers l'Auvergne, je ressens encore la blessure physique d'un arrachement, lorsqu'il a fallu éloigner votre visage, se détacher de vous.

 

Je crois que vous me pardonnerez de vous le dire parce que je crois que vous le savez. (Envoyée le Mercredi 8 avril 1964)

 

29 avril 1964: Comment concilier vie politique et vie amoureuse

 

«Anne, à demain. Je serai à 20 heures rue Saint-Placide. D'ici là j'aurai, ce soir, une réunion de travail politique - demain matin, Assemblée ; et l'après-midi je me sentirais heureux de vous savoir toute proche.

 

Oui à demain donc. (Envoyée le jeudi 9 Avril 1964)

 

Anne, je pars dans une heure pour Londres et je dois passer auparavant quelques instants chez Defferre. Je ne vous écrirai donc qu'une lettre hâtive et qui exprimera fort mal ce qui me pousse à vous l'envoyer.

 

Mais voilà: je ne peux pas attendre pour vous dire, vous redire, que triste ou heureux mon cœur est plein de vous. Je m'émerveille du don qui m'a été fait, de ces mois si riches, de votre présence sensible et tendre qui m'a apporté toute la délicatesse du monde.

 

Mais chaque fois que je vois clairement que ce qui nous unit est pour vous source d'angoisse et de déchirement j'ai mal moi-même. Il me semble que je manque encore du courage qu'il me faudrait pour dominer la violence de la joie ou de la peine qui s'emparent de moi dès qu'il s'agit de vous. Je vous aime et ne puis désaimer et ne puis me défaire du bonheur d'aimer, de l'espoir d'aimer.

 

J'ai trop vécu pour ignorer la qualité, la vérité rares, oui, mon Anne, tellement rares de notre accord. Oui le vent s'est levé et mon ciel, traversé de vents contraires et de tempêtes, ressemble à celui d'hier quand le soleil du soir l'emporte et nous offre sa pureté poignante et souveraine. Le vent s'est levé sur ma vie.

 

Et vous êtes là, devant moi, mon île, ma terre, mon bien, mon port, ma paix - et dans le moment même où je trace ces mots je sais et je comprends tout de vous qu'habite une grande exigence. Ah! comment démêler ces contradictions!»

 

28 mars 1974: Quelques jours avant l'élection présidentielle de 1974

 

«Anne chérie,

 

Je t'écris de chez les Destouesse. Cela sent la cire. Le soleil passe en biais par les fenêtres. Un peu de poussière joue dedans. J'entends les oiseaux. Nous avons Michel et moi couru les chemins de sable, longé le courant d'Huchet, dans le silence des arbres et des poissons. Les ajoncs sont fleuris. Jaune d'or comme au temps de nos promenades… pascales. On a roulé un peu au hasard, pour voir des maisons et des clairières. Il est 16h45. Je poserai ma lettre au retour à la poste de Vieux-Boucau.

 

Si tu viens dans quinze jours nous ferons de belles balades. L'air est eau fraîche. On y boit. Je ferai un peu de bicyclette avant la nuit. Pour me dérouiller les muscles. Et respirer, respirer. J'avance dans Joseph le nourricier de Thomas Mann, dernier des quatre volumes de Joseph et ses frères.

 

Je pense à demain soir, à toi, à notre voyage du lendemain, aux odeurs qui nous attendent. T'écrire il y a beau temps que j'en avais perdu l'habitude. Je voudrais t'embrasser à petites lapées. Tu es mon oiseau chaud et doux de la nuit.

 

Je t'aime.»

 

La dernière lettre: Belle-Ile, le 22 septembre 1995

 

«Ce sera ma dernière lettre de Belle-Ile puisque je pars demain matin pour Paris. Les conditions en sont encore incertaines car il y a une forte brume et le petit avion monomoteur n'est pas sûr de pouvoir décoller à l'heure dite. Je ne sais donc quand j'arriverai. En tout cas je serai à Paris avant l'heure du dîner et mon plus cher désir est de partager ma soirée avec toi. On pourrait aller au restaurant ce que t'éviterait toute cuisine. Sinon on resterait à Le-Play et j'espère que j'aurai obtenu d'ici là une copie de La Rivière Espérance. Tu vois que je raisonne comme si tu avais envie de me retrouver! Moi, j'aimerais tant.

 

J'ai encore eu Mazarine au téléphone, qui s'escrimait à la machine. Quelle bonne idée! Elle a été charmante comme elle sait l'être. Quel cadeau tu m'as fait.

 

Ici je suis un peu en veilleuse. Le bras un peu souffrant et les forces qui se baladent je ne sais où mais qui ont délaissé mon corps. On verra bien. L'air est bon, peut-être réparateur. J'ai devant moi la mer qui se confond avec les rochers. Pas de vent. Rien ne bouge.

 

Ça me rend bizarre de ne pas te téléphoner. J'aime ta voix même quand elle se fait sévère. Tu as dû beaucoup travailler. Comment te retrouverai-je. J'avance tout doucement dans mes corrections. 150 pages. Manquent les idées générales. Il faut que je les insère dans le récit trop factuel en linéaire.

 

Dans les Pensées j'ai noté celle-là: «Les hommes n'ayant pu guérir la mort, la misère, l'ignorance, ils se sont avisés, pour se rendre heureux de n'y point penser.» Ou: «Quelle chimère est-ce donc que l'homme? Quelle nouveauté, quel monstre, quel chaos, quel sujet de contradiction, quel prodige? Juge de toutes choses, imbéciles, ver de terre, dépositaire du vrai, cloaque d'incertitudes et d'erreur, gloire et rebut de l'univers qui démêlera cet embrouillement?» Oui, tout est embrouillement. Je vois dans ma vie une clarté. Hors de toi tout s'obscurcit.

 

Et voilà que je ne sais plus quoi faire de moi, mon temps fini. Une vraie conjuration! Mais je sortirai de ce bizarre état, ridicule et pittoresque. C'est déjà si difficile de connaître l'usage qu'on doit faire de sa vie! Le reste est plus simple puisqu'il suffit de décider.

 

Mon bonheur est de penser à toi et de t'aimer.

 

Tu m'as toujours apporté plus. Tu as été ma chance de vie. Comment ne pas t'aimer davantage?»

 

Un large et quasi infranchissable fossé me sépare de ce type  que je n’ai jamais aimé, que j’ai un temps combattu avant de devoir me mettre à son service, mais, comme lui, j’aime l’amour par-dessus tout.

 

 

Du côté du second front, face à l’offensive du revenant et de ses séides pour dissuader les électeurs, ayant plutôt le cœur à gauche, de se déplacer pour aller voter à la Primaire de la droite et du centre, en les accusant de se parjurer, j’ai décidé de réanimer ma cellule opération Chartrons afin de les pilonner sans relâche avec deux arguments canons :

 

  • Nous sommes-nous parjurés en allant un beau dimanche voter pour Jacques Chirac pour faire barrage au père ?
  •  
  • Nous parjurerons-nous si, par malheur, nous devions à nouveau le faire au profit du « Nain », comme le nomme Chirac, afin de faire barrage à la fille ?
  •  

Nous ne prendrons pas ce risque en allant déposer un bulletin dans une urne pour l’éliminer, le jeter une nouvelle et dernière fois dans un oubli à la Giscard. C’est notre droit et nous l’exercerons le front haut car nous ferons œuvre de salubrité publique. Comme ça Nicolas pourra s'occupé  de Carla et de Giulia, pas sûr que la première supporte cette situation très longtemps... 

 

« Qu'il raconte une partie de golf, une promenade en forêt ou un rassemblement politique, qu'il associe à son texte une coupure de presse, une reproduction de tableau ou un ticket de cinéma, l'essentiel est toujours ailleurs, dans l'interminable dédicace qui permet de subvertir l'imposture du monde en célébrant la vérité de l'être aimé. Page après page, le réel de l'amant se trouve donc filtré par l'adoration : tout renvoie à Anne, à tel souvenir commun, à telle lecture partagée. Tout est coïncidence. Complicité. Ici, la littérature compte. Incarnation d'une époque où l'homme politique était aussi un homme de lettres, Mitterrand offre à celle qu'il aime un univers peuplé de poèmes et de romans (Aragon, Dostoïevski, Semprun...). Mais l'art importe encore plus, car Mitterrand partage cette passion avec Anne Pingeot, future conservatrice de musée qui jouera un rôle-clé dans le rapport du président socialiste à la -culture –  le Musée d'Orsay lui devrait de nombreuses collections et le Louvre sa Pyramide. « Ce Christ d'Holbein je scrute son  message, note Mitterrand le 26  juillet 1964, en marge d'une reproduction collée sur le papier. L'amour de toi m'occupe tant que me voici semblable à lui – nu devant une vérité que j'ignore. »

 

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9 octobre 2016 7 09 /10 /octobre /2016 06:00
Sade à la Bastille, Churchill au Kremlin, De gaulle et Jacky Kennedy, Chirac un Noël en Guyane… 2 historiens joyeux drilles passe l’Histoire à table !

Dans l’imagerie populaire, une chercheuse associée au CNRS répondant au petit nom de Marion Godfroy-Tayart De Borms et un directeur de musée, le Louvre-Lens, Xavier Dectot, associés en écriture ça  doit sentir le sérieux, l’ennuyeux, les références en bas de pages, le pavé quoi !

 

Z’avez tout faux avec nos deux têtes pleines, historiens, c’est plutôt le pavé dans la mare, réjouissant et savoureux. Pensez donc ils embrassent « le polythéisme des dieux blancs de bœuf, lard, saindoux… », ils se clivent entre échalote rose : Marion, et échalote grise : Xavier en sachant que selon l’un d’eux (Ndlr. le mec bien sûr) la France se divise en 3 : les barbares, qui utilisent oignon et échalote rose, ce qui est comme boire un cocktail de vin de Loire et de Bourgogne ou mélanger foie gras et truffe ; les centristes mous, qui utilisent oignon et ail ; les civilisés qui utilisent échalote grise et ail.

 

Ils sont « non culinairement corrects » disent-ils, même si j’aimerais le vérifier en passant à table avec eux…

 

L’Histoire passe à table ! Les 50 repas qui ont fait le monde chez Payot est à classer dans les petits livres – par leur taille – dignes d’entrer dans la bibliothèque des amoureux du bien-vivre.

 

 

J’ai glané et je vous propose en amuse-bouche quelques extraits.

 

En 1784, Donatien Alphonse, marquis de Sade est en prison du fait du « déshonneur que l’écrivain cause à sa famille. » et il goûte peu « l’ordinaire » des prisonniers. « Alors comme tout captif, il l’améliore et commande, contre une somme sonnante et trébuchante, les mets qu’il préfère. »

 

Je vous laisse le soin de découvrir quoi lorsque vous aurez acheté le livre, mais si Sade mange il écrit aussi les Cent vingt journées de Sodome.

 

« Ce repas devant être moins fort que le souper, on se contenta de quatre services superbes, chacun composé de douze plats. Le vin de Bourgogne parut avec les hors-d’œuvre,  on servit le bordeaux aux entrées, le champagne aux rôtis, l’hermitage à l’entremets, le tokay et le madère au dessert ; peu à peu les têtes s’échauffèrent. Les fouteurs, auxquels on avait en ce moment-là accordé tous les droits sur les épouses, les maltraitèrent un peu. Constance fut même poussée, un peu battue, pour n’avoir pas apporté sur le champ une assiette à Hercule, lequel, se croyant très avant dans les bonnes grâces du duc, crut pouvoir pousser l’insolence au point de battre et molester sa femme, dont celui-ci ne fit que rire. Curval, très gris au dessert, jeta une assiette au visage de sa femme, qui lui aurait fendu la tête si celle-ci ne l’eût esquinchée. »

 

C’est soft pour du Sade et je ne piperai pas un mot sur les remarques de nos 2 lurons à propos des accords mets&vins même si mon silence à un soupçon de moquerie.

 

Churchill, est arrivé à Moscou à l’été 42 :

 

« Pour le petit déjeuner du vieux lion, Staline a mis les petits plats dans les grands : caviar, gâteaux, chocolat, fruits, café, omelettes. »

 

Pour le dîner c’est bombance « Quinze hors-d’œuvre froids (dont deux sortes de caviar), huit plats chauds suivent. Le festin se conclut par des sorbets, des liqueurs et des petit-fours. »

 

25 toasts portés !

 

« Churchill nota dans ses écrits que Staline mangea peu ce soir-là. »

 

Dans l’avion du retour, Churchill bénéficia d’un « copieux panier de pique-nique, ccomposé de caviar et de champagne, au grand bonheur du vieux lion. »

 

Les auteurs ne précisent pas si c’était du Pol Roger. Je suis taquin.

 

 

Jacky Kennedy et le grand Charles en mai 61 à l’Elysée.

 

Le menu :

 

  • Langoustes à la parisienne,
  • Noix de veau Orloff,
  • Foie gras du Périgord en gelée
  • Salade,
  • Melon surprise.

Vins :

 

  • Gewurztraminer 1953,
  • Beaune-grèves 1952
  • Mumm cordon rouge 1952.

 

« Des confidences inédites de Jackie Kennedy, datant de 1964, ont été dévoilées aux États-Unis et en France. Dans son n° 2035, Le Point publie des extraits de l'entretien entre l'ex-première dame et l'historien-journaliste Arthur Schlesinger. Jacqueline Kennedy y révèle qu'elle n'aimait ni le général de Gaulle, qu'elle décrit comme "méchant", ni les Français, qu'elle trouvait égoïstes. "De Gaulle était mon héros quand j'ai épousé John", y raconte l'ancienne first lady. Mais "il m'a vraiment déçue. Il était rancunier ", ajoute-t-elle, évoquant sa visite en France en mai 1961 avec son époux John F. Kennedy, président depuis quatre mois. Elle décrit également Yvonne de Gaulle comme "une pauvre femme, paraissant fatiguée".

 

Jacqueline Kennedy, qui parlait très bien le français pour avoir étudié un an à la Sorbonne quand elle avait 20 ans, n'est pas plus tendre avec les Français en général. "Je déteste les Français", confie-t-elle, de sa voix lente et un peu infantile. "Il n'y a pas un seul Français auquel je puisse penser, à part peut-être deux personnes très simples. Ils ne sont pas très gentils, ils ne pensent qu'à eux."

 

En décembre 1975, Jacques Chirac alors Premier Ministre de Giscard, se rend en Guyane pour annoncer le lancement du Plan Vert (ndlr.  Un des plus beaux fiascos agricoles, au cabinet du Ministre de l’Agriculture j’ai eu à solder les dernières réalisations désastreuses de ce plan).

 

Pour faire plaisir à Robert Vignon qui reste l’un des hommes forts de la Guyane Chirac accepte de se rendre dans « sa commune, la plus grande de France (sa superficie est supérieure à celle des trois départements du Calvados, de l’Orne et de la Manche réunis), mais aussi la plus difficile d’accès, puisque l’on ne peut y venir depuis Cayenne qu’en avion ou en pirogue depuis Saint-Laurent-du-Maroni. »

 

 

Rien n’arrête Chirac, même s’il ne s’y rendit pas en pirogue. Dernier détail ce déplacement eut lieu le 24 décembre au soir donc il y réveillonna.

 

Mais quelle spécialité locale lui servit-on ?

 

Mystère, vous le saurez en piochant dans le petit bouquin de nos explorateurs ! Cependant, même si on n’a pas conservé le souvenir de la réaction du grand Jacques, je prends le pari que ce grand bâfreur de tête de veau a dû trouver ça succulent.

 

 

Pour la petite histoire « Avec Jacqueline Chabridon, l’histoire prend une tournure  totalement différente: « Il a 41 ans. Il est marié, il tombe amoureux d’une autre. Il est premier ministre…Un livre savoureux raconte cette histoire politico-sentimentale qui s’est jouée au sommet de l’État, dans les années 1970 », écrit  Éric Mandonnet dans l’Express.  Dès lors, « Jacques Chirac inonde la journaliste de mots doux, jamais rassasié de sa présence. Il avait même loué un appartement non loin de l’hôtel de Matignon, afin de la rejoindre régulièrement », rapporte le quotidien Le Parisien. Lors de voyages officiels outre-mer, elle fait désormais partie des heureux élus accompagnant le premier ministre. On la retrouve ainsi aux Antilles et en Guyane à Noël 1975, où les journalistes devant le vide des briefings comprennent vite que Jacques Chirac a la tête ailleurs et que ce voyage prend  des allures de prétexte. »

 

 

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8 octobre 2016 6 08 /10 /octobre /2016 06:00
Jacques Dupont sera-t-il ce week-end à la maison de Colette à Saint-Sauveur-en-Puisaye avec ELLES Laure Adler, Catherine Clément, Julia Kristeva pour témoigner que Colette aimait aussi beaucoup le vin ?

Pour ceux qui l’ignorent encore notre Jacques Dupont, le beau nez du POINT, est bas-bourguignon, de souche ou d’adoption je l’ignore, et patiemment, tel un bon docteur de campagne, il ausculte la France profonde, celle de Saint-Sauveur-en-Puisaye, dans l’Yonne où survit écrit-il, « un commerçant encore prospère : le caviste alors que dans la plupart des villes de 5000 habitants, note-t-il, de gros villages en somme, que reste-t-il ? 

 

« Un clocher, une mairie, un Leclerc à l’une des sorties du bourg, doté d’un grand parking, de pompes à essence, de rouleaux pour laver les bagnoles, et un Auchan à l’autre sortie du bourg, avec les mêmes appâts. Au milieu, au centre-ville, entre l’église et l’ancienne place de la foire, hormis la pharmacie et le cabinet d’assurances et deux agences bancaires, il n’y a plus rien. Plus de commerces traditionnels, plus de boucher et encore moins de poissonnier. Ils furent les premiers à baisser le rideau, définitivement. »

 

Saint-Sauveur-en-Puisaye est la patrie de Colette et ce week-end ELLES seront à Saint-Sauveur-en-Puisaye, Laure Adler, Catherine Clément, Julia Kristeva... ce week-end, pour la 5e édition du Festival international des écrits de femmes, consacrée aux "Féminismes". Une cinquantaine d'intervenantes pour évoquer une histoire faite de combats et d'engagements. Une histoire qui se raconte au passé, au présent et au futur...

 

ICI 

 

Ma voisine Bénédicte Martin y sera aussi dimanche à 10:00 pour répondre à la question Colette est-elle féministe ?

 

 

Lire ICI Ma nuit sans défense avec Jean Sarkozy, par Bénédicte Martin by Patrick Besson

 

Moi ce que je sais c’est que Colette aimait le vin, et elle a échangé 65 lettres avec « son » négociant en vin de Charenton : Lucien Brocard. C’est beaucoup moins que le beau François de Jarnac avec sa belle Anne Pingeot : deux volumineux ouvrages que publiera la maison Gallimard le 13 octobre : Lettres à Anne (1962-1995) et Journal pour Anne (1964-1970).

 

L’amour tout court est plus prolixe que celui du vin.

 

Bertrand Brocard son arrière-petit-fils a créé une exposition sur «Colette et le vin». Elle est passée par le Clos de Vougeot et a été jusqu’à la fin de février à la Maison de Pays de Grignan, pays connu pour une autre épistolière, la Marquise de Sévigné...

 

INTERVIEW

 

- Bertrand Brocard, racontez-nous l'origine de cette correspondance inédite :

 

- C'est mon arrière-grand-père, Eugène Brocard, qui a créé en 1890 la société "Les Vins Brocard & fils". Mon grand-père, puis mon père se sont succédés à la tête de l'entreprise installée à Paris, au cœur des entrepôts de Bercy et à Beaune, à proximité des Hospices.

 

En 1942, mon grand-père a fait la connaissance de Colette par l'intermédiaire du libraire Pierre Berès. Elle lui a demandé de la fournir en vins et appréciait ses conseils. Rapprochés par l'amour partagé des bonnes bouteilles, ils ont noué des relations amicales qui ont laissé une trace sous forme de correspondance. Pendant des années, jusqu'en 1953, Colette lui a envoyé des lettres et des cartes postales. Souvent pour lui rappeler, avec humour, qu'elle était « à sec » !

 

- Pourquoi cette correspondance est-elle si originale ?

 

Ces lettres sont très souvent rédigées sur des cartes postales fantaisies, en papier gaufré et découpé, illustrées de dessins. Elle les chinait dans des boutiques et les réservait à ses amis les plus proches. Colette surchargeait quelquefois les dessins d'annotations personnelles humoristiques. Le ton est souvent drôle et, au fil des années, on voit évoluer la relation qui devient de plus en plus amicale.

 

- En conclusion : une équipe bourguignonne pour une bourguignonne illustre !

 

- Oui ! Née à Saint-Sauveur-en-Puisaye, dans l'Yonne - où se trouve un très intéressant Musée - Colette a toujours revendiqué ses origines bourguignonnes même si elle n'est plus revenue y vivre : « J'appartiens à un pays que j'ai quitté » dit-elle. C'est d'ailleurs le titre du film de Jacques Trémouel que nous diffusons dans l'exposition. L'écrivain gardera son accent rocailleux jusqu'à sa disparition.

 

Quand on lit les lettres, on peut s'imaginer Colette clouée dans son « lit-radeau », devant la fenêtre ouverte sur les jardins du Palais-Royal. Pour un instant, elle délaisse l'écriture d'un roman, choisit avec soin une carte aux motifs fleuris et trace ces premiers mots destinés à Lucien Brocard :

 

 

Toute l'interview ICI

 

 

Colette dans Prisons et paradis (1932) :

 

« J’ai été très bien élevée. Pour preuve première d’une affirmation aussi catégorique, je dirai que je n’avais pas plus de trois ans lorsque mon père me donna à boire un plein verre à liqueur d’un vin mordoré, envoyé de son Midi natal : le muscat de Frontignan.

 

Coup de soleil, choc voluptueux, illumination des papilles neuves ! Ce sacre me rendit à jamais digne du vin. Un peu plus tard j’appris à vider mon gobelet de vin chaud, aromatisé de cannelle et de citron, en dînant de châtaignes bouillies. A l’âge où l’on lit à peine, j’épelai, goutte à goutte, des bordeaux rouges anciens et légers, d’éblouissants yquem. Le champagne passa à son tour, murmure d’écume, perles d’air bondissantes, à travers des banquets d’anniversaire et de première communion, il arrosa les truffes grises de la Puisaye… Bonnes études, d’où je me haussai à l’usage familier et discret du vin, non point avalé goulûment, mais mesuré dans des verres étroits, absorbé à gorgées espacées, réfléchies. »

 

Jacques Dupont sera-t-il ce week-end à la maison de Colette à Saint-Sauveur-en-Puisaye avec ELLES Laure Adler, Catherine Clément, Julia Kristeva pour témoigner que Colette aimait aussi beaucoup le vin ?

« La vigne, le vin sont de grands mystères. Seule, dans le règne végétal, la vigne nous rend intelligible ce qu’est la véritable saveur de la terre. Quelle fidélité dans la traduction ! Elle ressent, exprime par la grappe les secrets du sol. Le silex, par elle, nous fait connaître qu’il est vivant, fusible, nourricier. La craie ingrate pleure, en vin, des larmes d’or. Un plant de vigne, transporté par-delà les monts et les mers, lutte pour garder sa personnalité et parfois triomphe des puissantes chimies minérales. Récolté près d’Alger, un vin blanc se souvient ponctuellement, depuis des années, du noble greffon bordelais qui le sucra juste assez, l’allégea et le rendit gai. Et c’est Xérès lointaine qui colore, échauffe le vin liquoreux et sec qui mûrit à Château-Chalon, au faîte d’un étroit plateau rocheux.

 

 

De la grappe brandie par le cep tourmenté, lourde d’agate transparente et trouble, ou bleue et poudrée d’argent, l’œil remonte jusqu’au bois dénudé, serpent ligneux coincé entre deux rocs : de quoi donc s’alimente, par exemple, ce plant méridional qui ignore la pluie, qu’un chanvre de racines retient seul suspendu ? La rosée des nuits, le soleil des jours y suffisent – le feu d’un astre, la sueur essentielle d’un autre astre – merveilles…

 

Quelle journée sans nuage, quelle douce pluie tardive décident qu’une année de vin sera grande entre les années ? La sollicitude humaine n’y peut presque rien, là tout est sorcellerie céleste, passage de planète, taches solaires.

 

Rien qu’en nommant par leurs noms nos provinces et leurs villes, nous chantons la louange des vignobles révérés. Il est profitable à l’esprit et au corps – croyez-m’en – de goûter le vin chez lui, dans un paysage qu’il enrichit. Quelle surprise ne vous réserve pas un pèlerinage bien compris ? Vin jeunet, tâté dans le jour bleu du chai, – « fillette » angevine, décoiffée sous une tonnelle poudrée à blanc par un après-midi d’été bien orageux, – reliquats émouvants découverts dans un vieux cellier, en Franche-Comté, je m’enfuis comme si j’avais volé un musée… Une autre fois, le mobilier boiteux, vendu aux enchères sur une placette de village, comportait, entre la commode, le lit de fer et les bouteilles vides, six bouteilles pleines : c’est là que je fis, adolescente, la rencontre d’un prince enflammé, impérieux, traître comme tous les grands séducteurs : le Jurançon. Ces six flacons me donnèrent la curiosité de leur pays d’origine plus que n’eût fait un professeur. J’accorde qu’à ce prix les leçons de géographie ne sont pas à la portée de tout le monde. Et ce vin glorieux, un jour, dans une auberge, si noire que nous n’avons jamais su la couleur du vin qu’elle nous versait… Ainsi une voyageuse garde le souvenir d’une surprise nocturne, de l’inconnu sans visage qui ne se fit connaître que par son baiser…

 

Le snobisme gastronomique suscite une levée d’hostelleries et d’auberges telles qu’on n’en vit jamais. Il révère le vin. D’une fois mal éclairée, confessée par des bouches, hélas, que blindèrent cocktails, apéritifs vénéneux, foudroyants alcools, la sapience renaîtra-t-elle ? Souhaitons-le. L’âge venant, j’offre, pour ma petite part, l’exemple d’un estomac sans remords ni dommages, d’un foie tout aimable, d’un sensible palais conservé par le vin probe. Emplis donc, vin, ce verre que je tends. Verre fin et simple, bulle légère où jouent les feux sanguins d’un grand ancêtre de Bourgogne, la topaze d’Yquem, le rubis balais, un peu mauve parfois, du bordeaux au parfum de violette…

 

Vient un temps de la vie où l’on prise le tendron. Sur un rivage méridional on me garde un chapelet de rondes dames-jeannes clissées. Une vendange les gorge, la vendange suivante les trouve vides, et les remplit à son tour. Ne dédaignez pas, détenteurs de fines bouteilles, ces vins à courtes échéances : c’est clair, sec, varié, cela coule aisé du gosier aux reins et ne s’y arrête guère. Encore qu’il soit de tempérament chaud, nous ne regardons pas, là-bas, si la journée est torride, à une grande pinte de ce vin-là, qui délasse et laisse derrière lui un double goût de muscat et de bois de cèdre… »

 

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7 octobre 2016 5 07 /10 /octobre /2016 10:05
Que les naturistes qui achètent et lisent En Magnum pour lire Bettane lèvent le doigt, moi je n’en connais pas !

Que lis-je au hasard d’un tweet d’Alice Feiring ?

 

Dans le numéro 04 d’En Magnum, l’équipe Bettane+Desseauve a pris une position fine et mesurée sur la viticulture bio et biodynamique. Nous avons ouvert le débat, mais c’était sans compter avec les gardiens du temple bio, furieux de se sentir dépossédés d’une philosophie dont ils pensent être les exclusifs détenteurs. Et, du coup, follement agressifs. Voici la réponse de Michel Bettane.

 

« La violence et l’ineptie des réactions de certains fanatiques du vin « nature » sur leurs blogs à la lecture du numéro 04 de En Magnum tiennent sans doute à ce que nous les avons pris à contre-pied. Elles montrent aussi combien ces donneurs de leçons, et de leçons de démocratie en particulier, sont eux-mêmes peu démocrates. Il faut convenir que ce doit être assez énervant pour eux, qui se définissent comme propriétaires exclusifs d’un concept et d’un combat, d’apprendre qu’alors que beaucoup étaient en culottes courtes, un journaliste accompagnait le travail dans les vignes et dans les cuviers des meilleurs vignerons français. Ceux-là même qui sont devenus leurs idoles. Et même souvent avant que ces idoles ne converti sent leurs vignes à des pratiques biologiques. Plus irritant encore, le fait que ce journaliste les ait soutenus à de nombreuses reprises pendant leur conversion. »

 

Je ne ferai aucun commentaire, mes maîtres m’ont appris dès mon jeune âge, ce temps des culottes courtes évoqué par celui par qui tout est arrivé de beau et de bon dans notre grand vignoble François, qu’on ne conteste pas le verbe de Dieu le père, qu’on s’incline, qu’on ploie le genou, qu’on se signe, qu’on se bat la coulpe, qu’on souscrit aux indulgences plénières, qu’on se couvre la tête  de cendres, qu’on se fait laver les pieds le jeudi saint, qu’on agite l’encens, qu’on défile dans les vignes pour implorer le ciel lors des Rogations, qu’on entame le Rosaire, qu’on se doit de faire le chemin de croix avec un arrêt à chaque station, qu’on manie avec légèreté le goupillon, qu’on sert la messe en versant avec soin les burettes dans le ciboire, qu’on se garde du péché d’orgueil, qu’on passe au confessionnal  pour confier ses péchés véniels ou mortels au curé…

 

Amen !

 

Comme l'a dit Juppé hier au soir à propos de Sarko : y'a le feu au lac en face...

 

Ça fait beaucoup de qu’on me direz-vous ?

 

Oui ça me rappelle les bios du même nom !

 

Lire l'ensemble du prêche ICI 

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