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30 octobre 2016 7 30 /10 /octobre /2016 06:00
L’incendie criminel de la Paillotte chez Francis en Corse : entre pieds nickelés et affaire d'Etat : le Préfet Bonnet « C’est l’homme qu’il faut à l’endroit où il faut. » JP. Chevènement

Le 9 février 1998, au palais Lantivy, siège de la préfecture de Corse-du-Sud, devant un parterre de journalistes et d’officiels, le Ministre de l’Intérieur du gouvernement de Lionel Jospin (en cohabitation avec Jacques Chirac Président de la République), Jean-Pierre Chevènement intronise le Préfet Bonnet.

 

« C’est l’homme qu’il faut à l’endroit où il faut. » déclare-t-il.

 

Rappelons que la Corse traverse alors une crise majeure, trois jours avant, le Préfet Érignac a été assassiné en pleine rue à Ajaccio alors qu’il se rendait au théâtre à pied sans escorte. Les Corses sont descendus par milliers dans la rue pour demander au gouvernement de reprendre la situation en main.

 

Le Président Chirac avait déclaré « Nous ne laisserons pas le crime et le non-droit s’installer en Corse. »

 

« Bernard Bonnet déclare ouvertement sa volonté de rétablir l’état de Droit et il a carte blanche de Paris. Il lance un combat contre les nationalistes, utilisant notamment l’article 40 du Code de Procédure Pénale qui lui permet de dénoncer à la justice tous les actes répréhensibles dont il est informé.

 

Le Préfet demande les moyens de sa politique. Le Groupement de Pelotons de Sécurité, Le GPS, voit le jour sous l’autorité du colonel Mazères, grand patron des gendarmes en Corse-du-Sud. Créée le 2 juin 1998, cette unité d’élite de 95 officiers et sous-officiers, rompus aux techniques des commandos, est opérationnelle à partir de septembre.

 

Ses missions : maintien de l’ordre, protection des personnalités,  renseignement, interventions discrètes et lutte antiterroriste. »

L’incendie criminel de la Paillotte chez Francis en Corse : entre pieds nickelés et affaire d'Etat : le Préfet Bonnet « C’est l’homme qu’il faut à l’endroit où il faut. » JP. Chevènement

Le 3 mai 1999, en début de soirée, une foule compacte se presse devant les grilles de la préfecture de Corse-du-Sud, à Ajaccio. Le jeune juge Camberou, chargé de l’instruction de l’incendie criminel de la paillotte Chez Francis, intervenu, la nuit du 19 avril 1999, se prépare à partir perquisitionner les bureaux du Préfet de Région, Bernard Bonnet, et de Gérard Pardini son directeur de cabinet, entouré de ses deux collègues de l’instruction, de leurs greffiers et du procureur Jacques Dallest et de son substitut Philippe Toccanier. Il a décidé de le placer en garde-à-vue.

 

Lorsqu’il ressort de la Préfecture, à 3 heures du matin, en compagnie du Préfet Bonnet, celui-ci la foule furieuse lui hurle dessus. Le juge Camberou a l’impression qu’il est aussi visé. Il s’interroge « je viens de placer en garde à vue le préfet et son directeur de cabinet dans une région qui n’est pas connue pour sa stabilité, où le nationalisme monte en flèche. Et moi, j’arrache à son poste la plus haute autorité de l’État après avoir neutralisé le commandement de la gendarmerie corse. Par ce choix ne vais-je pas contribuer à l’effondrement de la Corse ou contrarier le rétablissement de l’état de Droit ? Comment les Corses vont-ils pouvoir faire confiance en l’État ? »

 

Ayant suivi, pour le compte du Ministre de l’Agriculture, sous le gouvernement de Michel Rocard, le dossier de l’agriculture corse, j’ai effectué des déplacements réguliers, au moins une fois par mois, en Corse. J’étais hébergé par le Préfet au palais Lantivy.

 

Je connaissais bien Claude Érignac, il était préfet du Gers lorsque Michel Rocard était Ministre de l’Agriculture, et nous avions sympathisés un soir en dégustant de beaux Armagnac. Il fut ensuite mon collègue, directeur du cabinet du Ministre de la Coopération sous le gouvernement Rocard.

 

Je n’ai jamais croisé le Préfet Bonnet, mais lors de ma mission de médiation dans les Pyrénées-Orientales, il venait tout juste de quitter son poste à Perpignan où il avait laissé un souvenir plus que mitigé. Un de mes interlocuteurs, grand notable de droite, me dit un jour « C’est un fou furieux ! »

 

La filière PO n’est pas à négliger dans ce dossier où l’on a retenu  les noms du préfet Bonnet, de son directeur de cabinet Pardini, du patron des gendarmes, le colonel Mazères, mais on passe sous silence un maillon essentiel, le lieutenant-colonel Cavalier.

 

J’ai suivi cette affaire de très près et son issue ne m’a du tout surpris.

 

 « Officier atypique, connu pour son franc-parler, le lieutenant-colonel Cavalier est arrivé en Corse « dans les bagages de Bernard Bonnet ». Les deux hommes avaient appris à s'apprécier dans les Pyrénées-Orientales. L'un préfet, l'autre commandant du groupement départemental de la gendarmerie. La hiérarchie parisienne de la gendarmerie n'a pas vu - c'est un euphémisme - d'un très bon oeil l'arrivée de Bertrand Cavalier dans le guêpier corse au lendemain de l'assassinat, le 6 février 1998, du préfet Claude Erignac. Bertrand Cavalier circule dans une voiture aux vitres opaques. Il est en civil et jouit du titre énigmatique de chargé de mission.

 

Le mouton noir

 

En guise de contre-pouvoir, la direction de la gendarmerie nomme alors le colonel Henri Mazères à la tête de la légion et prie le lieutenant-colonel Cavalier de rejoindre le rang, au poste de chef d'état-major. Le colonel Mazères est un homme du sérail. Informaticien, à la chaleur toute landaise, il remet vite au pas celui qu'il soupçonne d'être un mouton noir. « Malgré la loyauté affichée du lieutenant-colonel Bertrand Cavalier, les relations entre les deux hommes ne cessent de se dégrader », se souvient un gendarme.

 

Et puis, retournement de situation. Selon un fin connaisseur insulaire du dossier, « le préfet et le colonel Mazères, qui se détestaient cordialement lors des premiers mois de leur travail en commun, en sont venus à nouer des relations intimes. Ils se promenaient ensemble en fin de semaine, protégés par leurs escortes respectives. Il leur arrivait même de faire du bateau ensemble. Ils étaient devenus inséparables, d'une complicité inenvisageable. Privé de Cavalier, Bonnet a instrumentalisé Mazères ». A en croire les déclarations de Bertrand Cavalier, les deux hommes, victimes de leur isolement insulaire, étaient dans les dispositions d'esprit propices à monter une opération tordue comme celle de la plage de Cala d'Orzu. »

 

Qui était le juge Patrice Camberou au moment des faits ?

 

Avec son épouse, Danielle Salducci, juge elle aussi, fraîchement diplômés, ils sont nommés en Corse à l’été 1996.

 

Son épouse est nommée juge d’instruction à Ajaccio alors que lui est juge placé : itinérant. Il sillonne donc l’île : Corte, Bastia, Porto-Vecchio… Il multiplie les postes et les fonctions, travaille à Sartène quand le tribunal est visé par un attentat revendiqué par les nationalistes. Il découvre que certains Corses considèrent les magistrats comme des représentants d’une justice coloniale.

 

En avril 1999, il remplace son épouse enceinte.

 

C’est donc un novice, époux d’une Corse, qui va se retrouver à la tête de l’instruction d’un dossier qui va faire vaciller le gouvernement de l’intègre et austère Lionel Jospin. ( deux personnes suivent le dossier Corse à Matignon, Clotilde Valter et Alain Chrisnacht que j’ai côtoyé au temps de Rocard à Matignon)

L’incendie criminel de la Paillotte chez Francis en Corse : entre pieds nickelés et affaire d'Etat : le Préfet Bonnet « C’est l’homme qu’il faut à l’endroit où il faut. » JP. Chevènement

Sous le feu corse. L'enquête du juge des paillotes

 

C’est un document exceptionnel à lire absolument !

 

Récit de Patrice Camberou et François Pottier. Dessins de Daniel Blancou

 

Illustrations de Daniel Blancou

 

Albums, Futuropolis

 

Depuis 2004, après un pourvoi en Cassation, l’affaire est définitivement close, donnant ainsi une vérité judiciaire sur laquelle ce sont basés les auteurs.

 

Le 11 janvier 2002, le tribunal correctionnel d’Ajaccio condamne Bernard Bonnet à 3 ans de prison dont 2 avec sursis et 3 ans de privation de droits civiques. Pour Mazères et Pardini, 30 mois de prison, dont 6 mois ferme.

 

Les 3 font appel et la Cour d’appel de Bastia confirme les peines.

 

Dernier détail pour sourire, Bernard Bonnet a changé souvent d’avocat : il a commencé par Me Kiejman pour finir avec Jacques Vergès.

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29 octobre 2016 6 29 /10 /octobre /2016 06:00
Comme il ne pouvait la voir en peinture il lui lança  « Vous reprendrez bien un peu de fromage de tête ? »

Tu fais ta tête de lard !

 

« Répète-le voir un peu qu'je suis un voleur, eh ! tête-de-lard ! » 1911. Les Pieds Nickelés voyagent, dans La bande des Pieds Nickelés (1908-1912)

 

L’art pour lard, je vous jure que je ne ferai pas ma tête de cochon : c’est le sujet de fond  de cette chronique.

 

Tout d’abord la première question : que fait-on avec une tête de cochon ?

 

  • Du fromage de tête !

 

Historiquement, le fromage de tête était confectionné avec une tête entière de porc saumurée cuite toute une nuit, puis désossée, mais sans utiliser les oreilles, les yeux et toutes les parties cartilagineuses.

 

Allez, ne faites pas cette tête !

 

De nos jours cette charcuterie traditionnelle est constituée de petits morceaux de viande de porc, plus particulièrement issue de la tête (joues, groin, langue …), généralement cuite avec des morceaux de carottes, de cornichons, d’échalote ou d’oignon, et moulée en gelée, sans oublier persil, ail et épices fines au choix (poivre, thym, genièvre, clou de girofle…).

 

Dégustation !

Comme il ne pouvait la voir en peinture il lui lança  « Vous reprendrez bien un peu de fromage de tête ? »
Comme il ne pouvait la voir en peinture il lui lança  « Vous reprendrez bien un peu de fromage de tête ? »
Fin de soirée des licheurs de vin du restaurant Les Climats

Fin de soirée des licheurs de vin du restaurant Les Climats

Ha ! Les porcs ce sont vraiment des cochons…

 

« Des porcs grognent de joie dans un bain de fange, et sourient tout en reniflant dans leurs rêves. Ils rêvent d’un univers d’eaux grasses et de glandées,  de fouilles dans des gisements de truffes, des trayons cornemuses de maman-truie, de renâclements et reniflements consentants de dames gores en rut. Vautrés dans un bain de boue et de soleil ami des porcs, leurs queues frisent, ils batifolent et bavent et ronflent dans un béat sopor d’après-purin. »

 

Au bois lacté, de Dylan Thomas traduction de Jacques B Brunins.

 

Mais là n’est pas vraiment la question, la seule qui vaille mais où est le cochon dans l’art ?

 

Ce sont deux peintres anglais : George Morland et James Ward, par ailleurs beaux-frères, qui ont mis leur talent au service de la glorification du cochon.

 

Morland était le nom de résistant de Mitterrand.

 

George Morland donc, né à Londres en 1763, fils et petit-fils d’artistes de renom, à une œuvre aussi féconde que sa vie était débauchée.

 

Grand buveur, il appréciait particulièrement la compagnie des jockeys et des boxeurs professionnels ; joueur invétéré, ayant même évité de peu la prison pour dettes en raison de ses pertes au jeu. Il dû aussi fréquenter, à son grand dam, nombre de prêteurs à gages. Malgré cette vie agitée et dissolue, il laissa plus de mille toiles et dessins à sa mort, survenue à l’âge de 39 ans.

 

Sa tombe porte l’épitaphe suivante, qu’il a lui-même composé :

 

« Here lies a druken dog »

 

Ici repose un chien ivre.

 

Il fut l’un des premiers peintres de scène de la vie rurale à avoir axé son œuvre sur les porcs.

 

Un critique – cette profession à souvent le mot juste, à côté de la plaque – « Morland est très proche de l’âme des choses vulgaires… notamment en ce qui concerne « la cochonnerie de ses porcs. »

Comme il ne pouvait la voir en peinture il lui lança  « Vous reprendrez bien un peu de fromage de tête ? »
Comme il ne pouvait la voir en peinture il lui lança  « Vous reprendrez bien un peu de fromage de tête ? »
Comme il ne pouvait la voir en peinture il lui lança  « Vous reprendrez bien un peu de fromage de tête ? »
Comme il ne pouvait la voir en peinture il lui lança  « Vous reprendrez bien un peu de fromage de tête ? »

Ça me rappelle un bouquin « Vivre et penser comme des porcs » de Gilles Châtelet 

 

« Gilles Châtelet propose un diagnostic de la société contemporaine, en prenant position, en un sens quasi militaire, contre toute espèce de compromis avec «la force des choses». Vivre et penser comme des porcs ressemble à une photographie du monde d'aujourd'hui. On y rencontre des économistes, sociologues et autres intellectuels, qui fabriquent l'époque à coups de concepts: société tertiaire de services, ère postindustrielle, démocratie-marché, monde communicationnel, fluidité des échanges, autorégulation" On y reconnaît des profils types, cyniquement dénommés Turbo Bécassine et Cyber Gédéon: des gens heureux, libres dans leur tête, «anonymes et précaires comme des gouttes d'eau ou des bulles de savon»: Gilles Châtelet tourne en dérision les effets de manches de la bonne conscience humaniste qui met plus souvent la main sur le coeur qu'au porte-monnaie pour rendre hommage aux charniers en tout genre, couvre de sarcasmes les attitudes niaises du bon genre réaliste qui juge «informatif» le zapping, «communicationnel» le surf sur l'Internet. «L'ordre cyber-mercantile» a réussi à plonger ce monde dans la «fluidité», autrement dit la circulation des biens et des personnes avec une réduction maximale de tous frottements. «C'est l'image photonique du monde rêvé par le financier spéculateur d'un monde où tout bouge absolument sans que rien ne bouge.»

Comme il ne pouvait la voir en peinture il lui lança  « Vous reprendrez bien un peu de fromage de tête ? »
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28 octobre 2016 5 28 /10 /octobre /2016 06:00
Voici venu le temps des pommes cuites « bonne femme et de celles qui aiment tant le boudin noir…

Qui se souvient que la saison de la pomme commence dans notre pays en septembre-octobre puisque des pommes y’en a toute l’année en magasin, des qui viennent de l’Hémisphère Sud ou qui sont conservées dans une chambre froide, étanche à l'air extérieur (voir plus bas)

 

La pomme arrive en tête des fruits les plus consommés dans l’hexagone, loin devant les oranges et les bananes.

 

La pomme est le fruit du pommier, qui est un arbre appartenant à la famille des rosacées. Son nom vient du latin populaire poma, qui signifie fruit. Ce nom a remplacé l’ancienne appellation latine malum, signifiant mal, mauvais. Elle faisait référence aux mythes qui entourent la pomme, faisant de ce fruit le symbole de la débauche. La pomme d’Ève.

 

« Le pommier de présente à l’état sauvage dans toute l’Europe (à l’exception de l’extrême nord), dans l’Anatolie, le midi du Caucase et la province persane de Ghilan. Près de Trébizonde le botaniste Bourgeau en a vu toute une petite forêt.

 

Si l’on demande dans quel pays on a trouvé le pommier avec l’apparence la plus indigène, c’est la région de Trébizonde au Ghilan qu’il faut citer. La forme qu’on y rencontre sauvage est à feuilles laineuses en dessous, à pédoncule court et fruit doux, qui répond au Malus communis de France décrit par Boreau. »

In A de Candolle Origine des plantes cultivées

 

Elle est consommée depuis le néolithique et les Grecs en décrivaient déjà plusieurs variétés. Les Romains en connaissaient pour leur part une trentaine, qu’ils ont diffusée dans une grande partie de l’Europe. Le nombre de variétés répertoriées s’élevait à une centaine au XVIe siècle pour atteindre aujourd’hui plusieurs centaines. La production mondiale se concentre en revanche à 90 % sur une dizaine d’entre elles.

 

Je suis un adepte de la pomme cuite sous 2 formes :

 

-          Les pommes « bonne femme » 

Voici venu le temps des pommes cuites « bonne femme et de celles qui aiment tant le boudin noir…
Voici venu le temps des pommes cuites « bonne femme et de celles qui aiment tant le boudin noir…

C’est simple, vous prenez des grosses pommes, vous les évider avec le petit outil ad hoc, en enlevant d’un coup d’un seul la queue et le trognon. Ensuite vous les logez dans un plat allant au four. Pour éviter qu’elles collent au fond au début de la cuisson ajoutez un peu d’eau ou du jus de pomme ou du cidre ou du calvados.

 

Vous pouvez aussi combler le trou de la pomme avec du miel, du beurre, de la gelée de fruits ou de la confiture.

 

Surtout ne pelez pas vos pommes, à la cuisson la peau va se détacher et prendre une belle teinte pain d’épices. Si vous souhaitez la caramélisée saupoudrez vos pommes de cassonade ou de sucre roux.

 

Four à 175° 30 mn environ

 

Mangez-les chaudes à la sortie du four nature ou avec mon bon riz au lait que tout Paris m’envie.

 

Vous pouvez aussi si vous êtes addict les faire flamber au Calvados.

 

Froides elles sont aussi excellentes.

Voici venu le temps des pommes cuites « bonne femme et de celles qui aiment tant le boudin noir…
Voici venu le temps des pommes cuites « bonne femme et de celles qui aiment tant le boudin noir…
Voici venu le temps des pommes cuites « bonne femme et de celles qui aiment tant le boudin noir…

-          Le boudin noir aux pommes

 

Du côté des pommes même opération que pour les pommes cuites sauf qu’ici on les pèle mais on les laisse entières.

 

Dans une cocotte mettre le boudin que vous aurez piqueté avec une fourchette puis entourez-le de vos pommes avec une noix de beurre. Couvrez et faites cuire à feu doux. De temps à autre vous retournez les pommes pour qu’elles cuisent de façon uniforme. Lorsque vos pommes sont moussues vous servez le boudin entouré de ses pommes. Un délice !

Voici venu le temps des pommes cuites « bonne femme et de celles qui aiment tant le boudin noir…
Voici venu le temps des pommes cuites « bonne femme et de celles qui aiment tant le boudin noir…
Voici venu le temps des pommes cuites « bonne femme et de celles qui aiment tant le boudin noir…

La conservation des pommes :

 

Selon les variétés, elles sont conservées à une température de 1 à 3°C.

 

Afin de préserver toutes leurs qualités organoleptiques, leur fermeté et leurs parfums, les pommes sont stockées en atmosphère contrôlée.

  • En effet, dans l'obscurité de la chambre  froide, la pomme absorbe l'oxygène et  rejette du dioxyde de carbone (CO2) qu'il faut extraire de la chambre étanche. Le CO2 en excédent est alors filtré et  l'air purifié est réintroduit dans la chambre.
  • L'abaissement du taux d'oxygène s'effectue progressivement. Il passe  de 21%  (air que nous respirons) à 3%.

L'équilibre recommandé pour ralentir le métabolisme respiratoire de la pomme est de 2 à 4% d'oxygène  avec  un très faible taux de CO2 (2à 3 %).

  • Un appareil analyseur d'air effectue, très fréquemment, des analyses de l'atmosphère afin de réguler cet équilibre.

 

« Dans les allées d'un verger, Pierre Clos a trouvé une nouvelle variété à commercialiser, la rouge glamour. Pour garantir un succès, il faut que ces pommes puissent se vendre pendant dix mois après la récolte. Pour cela, il utilise un étonnant traitement. "C'est un produit de conservation qui s'appelle SmartFresh, qui permet d'optimiser la durée de vie des pommes en atmosphère contrôlée", explique-t-il.

 

La chimie contre le vieillissement

 

Le technicien de la société qui commercialise le produit est à la manœuvre. Dans le frigo où les pommes sont stockées, il jette deux sachets d'un conservateur très puissant dans un simple seau d'eau. Un gaz invisible à l'œil nu se forme alors pour se déposer sur les pommes. Seulement quelques secondes d'opération pour un résultat à long terme. « À partir de maintenant, on peut les conserver 12 mois sans aucun problème », explique Pierre Clos.

Dans le frigo, la pomme rouge glamour subit en fait un traitement hormonal. L'éthylène qu'elle fabrique naturellement entraîne le vieillissement du fruit. En se fixant sur les récepteurs de l'éthylène, le SmartFresh bloque le processus. Résultat : la pomme ne vieillit plus et peut être vendue toute l'année. »

Après ça je ne vous dit pas ce qui reste, hormis l’aspect, de la saveur et des bienfaits nutritifs de la pomme.

La pomme s’achète en saison, on peut même aller la cueillir soi-même, et il est possible de la conserver dans un endroit frais à l’abri de la lumière vous pourrez les garder au-delà de Noël, parfois jusqu’au printemps:

Faire la sélection des pommes qui se conserveront le mieux

Étaler les pommes sans qu’elles ne se touchent pour éviter une éventuelle contamination

Observer ensuite les pommes durant quelques jours

Éliminer les pommes qui montrent des signes de faiblesse (noircissement, coloration, brunissement, tâches, etc…)

Isoler les plus belles pommes, celles qui paraissent les plus saines

S’assurer que l’air circule bien tout autour des pommes

Entreposer les cagettes à l’abri de la lumière, de l’humidité et idéalement à une température autour de 10°

Inspecter régulièrement vos pommes pour retirer au plus vite ce qui s’abîment en premier.

Voici venu le temps des pommes cuites « bonne femme et de celles qui aiment tant le boudin noir…

La pomme est le fruit le plus consommé dans de nombreux pays, dont la France, les Etats-Unis, l’Angleterre et l’Allemagne. En France, la Golden, aisément reconnaissable à sa couleur jaune, est l’espèce la plus consommée.

 

Il existe un grand nombre de variétés de pommes. Voici les quelques-unes des variétés les plus connues, leur saveur et les différentes façons de les consommer :

 

- la Golden delicious : sucrée, croquante et juteuse, vous pouvez la consommer crue ou la cuisiner. Elle est récoltée toute l'année.

 

- la Gala : très sucrée, elle se consomme crue ou en préparation culinaire. Vous la trouverez sur les étalages de février à août.

 

- La Reine des Reinettes : acidulée et peu sucrée, vous pouvez la déguster crue ou la cuisiner. On la récolte d'août à octobre.

 

- la Braeburn : croquante, juteuse et acidulée, vous pouvez la consommer crue ou en préparation culinaire. Elle est récoltée de septembre à mars.

 

- la Jonagold : sucrée, vous pouvez la consommer crue ou la cuisiner. Vous la trouverez de de novembre à juin.

 

- la Idared : acidulée, elle se consomme crue, en la croquant. Elle est disponible de janvier à juin.

 

- la Red delicious : sucrée et peu acidulée, c'est en la croquant que vous la dégusterez le mieux. On la récolte d'octobre à avril.

 

- la Reinette grise (du Canada) : acidulée et croquante, vous pouvez la déguster en la croquant ou en la préparant au four. Elle est disponible de novembre à mars.

 

- la Belle de Boskoop : acidulée, vous pouvez la croquer ou la préparer en tarte. Vous la trouverez de novembre à février.

 

- la Elstar : acidulée et un peu sucrée, vous pouvez la consommer crue ou la cuisiner. Elle est commercialisée de septembre à mars.

 

- la Fuji : sucrée et juteuse, la meilleure façon de la consommer est de la croquer. Elle est récoltée de novembre à avril.

 

- la Granny Smith : très acidulée, croquante et rafraichissante, elle ne se consomme que crue, en la croquant. Elle est récoltée d'octobre à avril.

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27 octobre 2016 4 27 /10 /octobre /2016 06:00
« Le Veuf en daube » ou comment 1 ex-manieur de bistouri nous gobichonne le gosier en moulinant des mots saupoudrés d’ironie : la cuisinothérapie

Mon amour pour les petits livres est comme ma soif et ma faim : inextinguible…

 

Dimanche dernier, profitant d’un soleil à éclipse, je suis monté jusqu’au Monte en l’air pour tenter de l’étancher.

 

Bien m’en a pris car je suis tombé sur un opuscule de taille modeste mais tendre et fort goûtu. L’auteur, un ancien manieur de bistouri, a troqué celui-ci pour un écorche-poulet (écouter ci-dessous : La complainte du progrès de Boris Vian) afin de nous concocter un O.E.N.I : Objet écrit non identifié.

 

« La cuisine est l’affaire de tous et tout est à faire en cuisine… » écrit dans sa Préface Guillaume Gomez (MOF et président des cuisinier de la République Française) et qui cite Erasme pour qui un repas est insipide, s’il n’est assaisonné d’un brin de folie…

 

Autre référence de poids Frédéric Dard, grand amateur de tortore, « Un mec qui sait bâfrer enchtibe tous les autres. »

 

 

Bref, ne tournons pas autour du pot « Le veuf en daube » est un livre qu’il faut stocker dans son garde-manger « pour commencer à rêver de petits plaisirs, ceux qu’on avait eu dans son enfance, dans sa vie : la daube de mémé, la blanquette mijotée nappée de crème, les pommes au four, tièdes et dorées, avec la confiture  de groseilles qui ruisselle dans les craquelures… Évoquer, retrouver, reconnaître le lien à la mère, première nourricière (Freud m’entends-tu ?), c’est évoquer toutes les figures matricielles qui ont pris du temps pour nous faire plaisir ou pour nous consoler. On a toujours du chagrin quand on est petit, mais il se peut que plus tard on en est aussi. »

 

 

 

C’est tout moi ça !

 

« Enfin, et pour plagier Francis Picabia (Affiche pour le salon d’automne, 1922) l’auteur Jean Ronceray croit pouvoir affirmer :

 

qu'il est un loustic 

 

qu’il n’est pas un linguiste

 

qu’il est un idiot

 

qu’il n’est pas un cuisinier

 

qu’il est un professeur

 

qu’il n’est pas savant

 

et surtout

 

qu’il n’est pas sérieux

 

et si vous avez tout compris, c’est qu’il s’est mal exprimé. »

 

Et pour couronner le tout, tels des cerises sur le gâteau, les dessins de Jacques Colombay sont de vrais bijoux.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Enfin pour plaire à Jacques Dupont grand ferrailleur devant l’éternel  des abstèmes la définition de l’EAU par l’auteur ex-blouse blanche :

 

« WC Fields (in Fields for president 1940) disait qu’il n’en buvait jamais depuis qu’il avait envisagé tout ce que les poissons y faisaient. C’est l’acide hydroxique, (dihydrogen monoxyde ou DHMO), et ce n’est pas un produit très sympathique. Responsable partiellement de l’effet de serre et du réchauffement climatique qui vont obérer notre avenir, et d’innombrables maladies infectieuses ou parasitaires qui occasionnent beaucoup plus de décès que l’usage du vin. Enfin l’abus personnel peut conduire à l’hyponatrémie, l’œdème cérébral, et même au coma (water intoxication syndrom). De plus elle est « vénéneuse, car elle contient un autodépresseur  suractif, dont la consommation régulière peut conduire au suicide, au meurtre, voire même à s’abonner à Jours de France » Pierre Desproges. On peut admettre, cependant, que consommée avec modération – pour diluer le pastis ou l’anisette, voire légèrement le whisky – elle ne peut sans doute pas faire grand mal, car sa toxicité est contrebalancée par le pouvoir antiseptique de l’alcool. »

 

J’allais l’oublier le narrateur est un dénommé Hom (pour être moins cérémonieux que l’homme métaphysique, et moins neutre, moins insipide que ce vague et indéfini « on »), un veuf qui en réussissant la daube « prouvera à tous, que le vide peut se combler, que la peine peut s’éloigner, que Hom n’est pas mort, qu’il ne survit pas, mais qu’il vit. Comme le divin boiteux, mais dans un autre registre, il aura « Fait surgir un rire émancipé du gosier  de la mort. » Shakespeare, Peines perdues d’amour.

 

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26 octobre 2016 3 26 /10 /octobre /2016 06:00
La Suisse pays du chasselas : j’ai consulté en vain les oracles François du vin pour qu’ils éclairassent ma lanterne sur la différence entre le fendant et le perlan !

J’ai un goût particulier pour les érecteurs de dénominations tombées dans l’oubli, pour l’imparfait du subjonctif et la Suisse.

 

Démonstration !

 

Pour nous François de l'hexagone, il n’est de chasselas que de Moissac, un raisin de table AOP qui orne nos tables à l’automne  de ses belles grappes dorées.

 

Ignorant que nous sommes le Chasselas par le biais de son fendant du Valais participe pour une grande part à l’image, l’identité suisse dans son acception la plus large. À un degré moindre comme le gruyère sans trou dont  nous avions piqué l’appellation en y mettant des trous. C’est une autre histoire, nos amis suisses ont récupéré leur bien seul leur gruyère  est une AOP.

 

En effet, les plus anciens actes parlant du vin blanc dans le Bassin Lémanique datent de 1202. On retrouve des traces du Chasselas, quant à lui, dès le XIVe siècle. A partir de 1848, le Fendant devient le moteur du développement commercial des caves valaisannes et fait l'objet d'une promotion active, au point de supplanter les anciens cépages autochtones. Dès 1936, les Valaisans se battent pour protéger cette appellation convoitée par les producteurs genevois et vaudois. Le Fendant du Valais obtient son appellation protégée en 1966.

 

Le Fendant doit son nom à une particularité de la baie mûre dont la peau et la pulpe se fendent sous la pression du doigt, sans que le jus ne s’écoule. Contrairement au type nommé Giclet, dont la pulpe des baies gicle.

 

Le Fendant est cultivé partout en Valais, où il représente plus de 20% de l’encépagement total. Au cours des 10 dernières années, la récolte moyenne de Chasselas en Valais est de 13.2 millions de kg pour une production de 10.6 millions de litres de Fendant.

 

Tous les oracles François ou assimilés dignes de ce nom de miss Glou-Glou la classique à l’immense Bettane en passant par l’impertinente Sand sont intarissables sur le fendant tout en notant que ce n’est qu’un petit jaja tout juste bon pour l’apéro ou la raclette.

 

Mais du côté du délicieusement ringard qu’est le perlan c’est un silence gêné qui accueille ma question. Nulle trace dans leurs écrits.

 

Et pourtant le perlan genevois est de retour. Renaissance discrète, « Elle figure dans le nouveau règlement sur la vigne et les vins que vient d’édicter le Conseil d’Etat. On y lit, à l’article 59A: «La mention «Perlan» peut être indiquée sur l’étiquette d’un vin tranquille AOC Genève issu du chasselas.» C’est tout. Pas de cérémonie inaugurale, pas de fanfare. »

 

Faut dire que « Pendant plus de vingt ans, le perlan a été voué aux gémonies. Il était l’incarnation du petit vin genevois, produit en masse par une coopérative peu soucieuse de qualité. Quand on l’évoque, les anciens ont un rictus: «Vous parlez de ce produit pour les vitres?» C’est dire. Depuis la fin des années 80, les viticulteurs ont développé de nombreux cépages, nettement relevé la qualité et se sont distancés de ce label maudit. Mais la roue tourne. »

 

« Quoi qu’il en soit, le perlan n’a jamais été complètement oublié. On en trouve de discrètes réminiscences. Au café Remor, à Plainpalais, il figure encore sur l’ardoise des vins accrochée au mur. Chez Oscar, à Vernier-Village, la machine enregistreuse est d’un autre âge: elle imprime encore «perlan» à la commande d’un chasselas. Le plus bel hommage vient de Zurich. Cet été, un lecteur du Tages-Anzeiger écrivait la chose suivante: «Dans les années 80, j’étais cuisinier dans les wagons-restaurants. Je me réjouissais toujours d’arriver à Genève pour commander mes trois de perlan. Pourquoi a-t-il disparu?»

 

« C’est Daniel Brenner, vigneron à Saconnex-d’Arve, qui a demandé la réintroduction du perlan: «J’ai envie de remettre en valeur ce nom. Il est sympathique, facile à dire et communique bien. C’est vrai qu’il a traîné une mauvaise réputation, mais cela ne touche pas les jeunes. Les vins genevois se sont beaucoup améliorés et les consommateurs recherchent des produits du terroir. Le perlan est réservé à des vins AOC. Cela garantit la qualité.»

 

La suite ICI

 

Le chasselas dans le canton de Vaud est dénommé le Dorin.

 

LIRE ICI 

Vendre du perlan, signe de confiance

La Suisse pays du chasselas : j’ai consulté en vain les oracles François du vin pour qu’ils éclairassent ma lanterne sur la différence entre le fendant et le perlan !
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25 octobre 2016 2 25 /10 /octobre /2016 06:00
Jacques n’a plus la cote mais la Saint-Jacques est la star de l’automne… avec un brut nature Bourgeois-Diaz les bulles échappent à l’attraction terrestre…

C’est mon parrain Alain qui a décidé de mon prénom : Jacques, Jacques le majeur saint patron à la coquille de notre paroisse.

 

C’est par le plus grand des hasards que j’ai établi, depuis presque vingt ans, mes pénates dans un immeuble du boulevard Saint-Jacques dans lequel  se jette la rue du Faubourg-Saint-Jacques qui prolonge, à l’intersection du boulevard de Port-Royal, la longue rue Saint-Jacques  qui est probablement la rue la plus ancienne de Paris, son tracé est inchangé depuis au moins le 1er siècle av. J.-C.

 

Le prénom n’a plus la cote, c’est un prénom de vieux, désolé cher Jacques le bas-bourguignon, nous sommes une espèce en quasi disparition.

 

JACQUES EN CHIFFRES

 

Popularité actuelle : Prénom rare

 

Popularité depuis 1900 : Prénom très fréquent

 

Tendance actuelle : Prénom stable

 

Meilleure année : 1946 (15 408 naissances de Jacques)

 

Naissances en 2013 : 109 garçons ont reçu le prénom Jacques

 

Naissances depuis 1900 : 482 158 garçons ont reçu le prénom Jacques

 

Age moyen des Jacques : 75 ans

 

En 2013 le prénom Jacques occupe le rang n°446 du top des prénoms de garçon et le rang n°886 du classement des prénoms les plus donnés en France.

 

Les départements où le prénom Jacques est le plus populaire en 2013

 

Paris (75) : 26 Jacques Nord (59) : 7 Jacques Bouches-du-Rhône (13) : 6 Jacques Yvelines (78) : 6 Jacques Haute-Garonne (31) : 5 Jacques Bas-Rhin (67) : 5 Jacques Seine-Maritime (76) : 4 Jacques Alpes-Maritimes (6) : 3 Jacques Gironde (33) : 3 Jacques Loire-Atlantique (44) : 3 Jacques

 

En revanche cher Jacques Dupont ton compère Olivier Bompas célèbre la vraie coquille Saint-Jacques "Pecten maximus", fraîche et dans sa coquille, qui est enfin de retour sur les étals.

 

ICI 

 

Au passage je note que ma sainte mère souhaitait me prénommer Olivier.

 

 

 

Attention à la contrefaçon !

 

« Mais, attention, on parle là de « Pecten maximus », la seule, la vraie, et non des nombreux pétoncles qui ont droit depuis 1996 à l'appellation « Saint-Jacques », à des fins strictement commerciales. La différence est simple, la coquille Saint-Jacques est pourvue d'une valve inférieure bombée et d'une valve supérieure plate, les pétoncles sont formés de deux valves bombées. Une spécificité anatomique pas toujours simple à vérifier, ces nombreuses variétés étant proposées sous forme de noix décoquillées, le plus souvent congelées, et la plupart du temps transformées en plats cuisinés... 

 

Comble du raffinement, la plupart des « Saint-Jacques » d'importation sont « trempées », en d'autres termes, gorgées d'eau, jusqu'à 50 % du poids, et pour faire bonne mesure, « glazurées », c'est-à-dire protégées par une fine couche de glace. »

 

Ce sujet je l’avais abordé le 17 décembre 2013

 

« Confondre la pétoncle et la coquille Saint-Jacques dans une même appellation revient à autoriser la dénomination caviar pour les œufs de lump »

 

Les pétoncles seraient-elles des petites sœurs des coquilles Saint-Jacques ?

 

La réponse est non même si elles ont un petit air de famille. Sur ce sujet je ne vais pas vous embrouiller dans les méandres des classifications des naturalistes. L'histoire de la dénomination du pétoncle est complexe. « Jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, il a servi pour nommer une grande diversité de coquillages avant que Jean-Baptiste de Lamarck n'en fasse un genre précis (Pectunculus). Les pétoncles de Lamarck et des naturalistes du XIXe siècle ne correspondent toutefois pas du tout aux coquillages que nous connaissons aujourd'hui sous ce nom. »

 

« Les plats cuisinés portant la marque « Produit en Bretagne » (le phare) nommés « Coquille de Noix de St Jacques, Recette Bretonne » sont le parfait exemple, on vous sert des noix de pétoncle du Chili dans des valves de vraies coquilles avec une recette pseudo bretonne ! »

 

« En surgelé, là pour savoir ce qu'on bouffe, qu'une solution, regarder sous les gros titres mensongers, car tous les coquillages de cette famille peuvent s'appeler « noix de Saint -Jacques » (noix car ils sont décoquillés), le nom scientifique de l'espèce et le pays d'origine du coquillage doivent être indiqués dans l'étiquetage. Pecten Maximus c'est de la véritable coquille Saint-Jacques. Mais bien souvent, on trouvera que des pétoncles aux noms exotiques, des noix du Chili (Argopecten purpuratus) ou des de Chine (Clamys farreri), mais des européennes : Chlamys varia et Chlamys opercularis. Ne pas se leurrer avec la présence de corail, certains pétoncles en ont aussi. Dans les rayons plus de 90% des produits proposés sont des pétoncles ! L'aquaculture des pétoncles est très développée dans les pays asiatiques, mais il y a encore peu d'importation de ces produits pour des raisons sanitaires.

 

Reste pour terminer un sujet de discordance avec les 2 compères du POINT : le vin !

 

En effet, pour eux, le vin nu est réservé aux jeunes zozos adeptes du jus de raisin qui vit sa vie en union libre.

 

Je pousse un peu loin le bouchon rien que pour les embêter car dans les conseils d’accords Olivier propose le champagne Bourgeois-Diaz 

02310 Crouttes-sur-Marne

Tél. : 03 23 82 18 35

Champagne - Cuvée 3C extra-brut

 

Jérôme Bourgeois :

 

Nous exploitons un domaine de sept hectares, une trentaine de parcelles réparties à Crouttes sur Marne et sur les communes environnantes. Nos vignes, au sol argilo-calcaire, sont en majorité exposées sud-ouest et plantées à 55 % de Pinot Meunier, 30 % de Pinot Noir, et 15 % de Chardonnay.

 

Nous avons toujours travaillé les vignes comme des jardins et cela se ressent dans nos vins. A la vendange, les raisins sont triés à maturité parfaite et pressés sur pressoirs traditionnels. Seules les meilleures parcelles sont vinifiées dans nos chais.

 

Nous travaillons le sol, raisonnons toutes nos interventions sur la vigne, et visons à obtenir un rendement moyen en employant les tailles nobles champenoises. Les vignes sont systématiquement ébourgeonnées à la main et certaines vendangées en vert si cela est nécessaire.

 

Nous portons un soin extrême à l'élevage de nos vins. Ils sont vinifiés dans des cuves inox, et dans des fûts de chêne pour les cuvées spéciales. Nos cuvées vieillissent au minimum 27 mois en cave pour les cuvées de base et jusque 5 ans pour les plus grandes cuvées. Elles sont élaborées par assemblage des trois cépages champenois, avec des proportions différentes, favorisant l'équilibre et le fruité du vin. Travailler le vin est pour nous une passion, et votre satisfaction la meilleure des récompenses.

 

ICI 

Jacques n’a plus la cote mais la Saint-Jacques est la star de l’automne… avec un brut nature Bourgeois-Diaz les bulles échappent à l’attraction terrestre…
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24 octobre 2016 1 24 /10 /octobre /2016 06:00
À l’attention des maîtres à déguster le vin : « C’est le défaut qui fait le remarquable » 1 champenois  « On ne peut pas faire des vins parfaits, la perfection c’est chiant » JY Bizot.

« … il s’était souvenu du mot que lui avait un jour soufflé un grand vigneron de Champagne… » note Sébastien Lapaque dans son livre Théorie d’Alger.

 

«L’industrie moderne est caractérisée par un souci toujours plus grand de l’exactitude ; au fur et à mesure que l’outillage devient plus scientifique, on exige que le produit présente moins de défauts cachés et que sa qualité réponde ainsi parfaitement, durant l'usage, aux apparences». — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, Chap. VII, La morale des producteurs, 1908, p.356)

 

Le monde du vin est entré, avec l’intrusion de l’œnologie moderne, dans une phase industrielle qui touche via les conseils, les prescripteurs de produits œnologiques, les faiseurs de vin, aussi bien les structures collectives, telles les coopératives, que beaucoup de vignerons qui affichent un statut d’artisan.

 

Qui s’en plaindra me rétorquera-t-on, il n’y a presque plus de mauvais vin sur le marché. Je n’en disconviens pas, c’est une réalité, une normalité.

 

Mon propos ne vise pas la masse des vins destinés à un marché de masse mais ceux qui s’affichent ou se veulent remarquables de par leur origine ou leur notoriété ancienne.

 

Sur ce front qu’en est-il ?

 

Sans tomber dans le « je les mets tous dans le même sac » je suis en droit de me poser la question de savoir si l'uniformité est aujourd'hui la règle face aux politiques menées par les ODG qui pratiquent le « je ne veux voir qu’une seule tête » et « l’air de famille » en faisant la chasse aux défauts.

 

J’entends déjà les ricaneurs ricaner et les videurs de vin à l’évier persifler.

 

Libre à eux, ils ont le droit, et je ne le conteste pas, d’aimer ce type de vins lisses, bien fabriqués, sans aspérités, fruit du savoir-faire universel des winemakers globe-trotter.

 

Ce qui me fait sourire c’est que cette élite autoproclamée du vin, de manière consciente ou par paresse intellectuelle, tombe dans ce qu’un de mes amis, grand amateur d’art, nommait la production pour salle d’attente des professions friquées. La reproduction, certes limitée pour des raisons économiques, du même modèle qui plaît.

 

Là encore je ne jette pas la pierre à ceux qui me rétorqueront que c’est le marché qui appelle ce type de produit, même dans le luxe. C’est de la Louis Vuittonisation, le sac de « luxe » dupliqué à des millions d’exemplaire.

 

Avec la communication de masse, tous les millésimes reçoivent des qualificatifs ronflants, nous ne nageons plus que dans de l’extraordinaire alors, qu’en fait, nous sommes dans « le tout est sous contrôle », dans les chais bien sûr, car malheureusement la nature est aussi bien cruelle pour certains.

 

Tout cela est de bonne guerre, nous vivons dans un monde de produits normalisés, répondant à des cahiers des charges drastiques, formatés pour entrer, via le marketing, dans le bon créneau de prix qui séduira la cible visée.

 

Que le monde du vin se vivant comme un marché de luxe, et je ne vise pas là que les GCC hors de prix mais le luxe à portée de portefeuilles bien pourvus, joue cette carte ne me dérange absolument pas. Libre à chacun de choisir entre le paraître et le vrai luxe qui ne se niche pas dans les images des publicitaires.

 

Ce que je conteste c’est le combat d’arrière-garde des maîtres à déguster contre ceux qui restent, envers et contre-tout, de réels artisans du vin que je ne réduis pas au petit noyau des seuls vignerons nature.

 

« Un vin parfait, ça n’existe  pas ! Je prends toujours l’exemple des grands tisserands iraniens. Quand ils font un tapis, ils décalent la symétrie pour être sûr de ne pas toucher à la perfection. On ne peut pas faire des vins parfaits, la perfection c’est chiant. C’est quoi la perfection ? Ça suppose qu’il existe un modèle préconçu et que ça rentre parfaitement  dans ce modèle. La quête exclusive, c’est stérilisant. Il y a un moment parfois où on peut de rapprocher d’un équilibre qui tend vers l’idéal, mais ce n’est pas la perfection. D’ailleurs un grand vin en tant que te, ça n’a pas de définition. Le vin, c’est une circonstance. »

Jean-Yves Bizot in « Entre les vignes »

 

Mon ami Claire Deville, la Taulière du Lapin Blanc après avoir bu le Vosne-Romanée 2011 de Jean-Yves Bizot m’a déclaré : « Ma plus belle émotion avec le vin…»

 

ICI 

 

Oui mais c’est cher va rouscailler le grand-prêtre de la LPV.

 

Comme un Chiraz ou un Kashan persans M’sieur Perez car ça le vaut bien !

 

L’avis de VÉRONIQUE RIVEST La Presse Canada via Marc André Gagnon ‏@vinquebec

 

LE COURRIER DE LA SOMMELIÈRE

 

ÉLOGE DES DÉFAUTS

 « Bien sûr, les développements qui permettent aux vignerons de bien vivre de leurs récoltes, et aux consommateurs de boire de meilleurs vins, sont les bienvenus. Mais lorsque tout devient trop parfait, voire aseptisé, on perd aussi toutes ces petites nuances qui donnent au vin sa personnalité, distincte de celle des autres.

 

À force de rechercher la perfection, on a poussé un peu trop loin. Un taux d’alcool excessif dans un vin lui fait perdre son équilibre, mais il masque aussi son caractère. C’est une route vers l’homogénéisation.

 

Je me plais souvent à dire que la perfection est ennuyeuse ; la beauté, dans le vin comme chez les gens, réside souvent dans les défauts. »

 

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23 octobre 2016 7 23 /10 /octobre /2016 08:00
"Mon électorat est populaire, ce sont des ploucs"

"Mon électorat est populaire, ce sont des ploucs"

« Va-t-il y aller ? »

 

Notre hôte, dont bien sûr pour l’heure je tairais le nom afin de ne pas compromettre notre mission, se contenta d’écouter sans participer à nos échanges ce qui frustra quelque peu mes troupiers. Daburon, furibard, ruminait son coup d’éclat en sirotant son marc de Bourgogne. Il attendait son heure. Elle vint, lorsque je m’apprêtais à me lever pour faire mon petit speech de fin de repas, sous la forme de cette brutale interrogation. Notre interlocuteur ne cilla même pas se contentant d’afficher un petit sourire qui en disait plus long qu’un long discours. Daburon en resta coi. Mes troupiers, eux aussi, restèrent interloqués face au mutisme de notre invité qui semblait plus intéressé par les beaux yeux d’Émilie que par nos interrogations sur les intentions du locataire du château. Pour reprendre la main sur mon équipe il fallait que je frappe un grand coup, quitte à mettre mon invité en situation difficile. Après tout c’est lui qui avait souhaité se joindre à nous.

 

J’attaquai sec : « La Seule question qui vaille à gauche : grand ou petit désastre?

 

Où en est l’offre officielle de la gauche pour la prochaine présidentielle ?

 

Je laisse de côté les seconds couteaux de la Primaire de la gauche, la ridicule Belle Alliance Populaire de Cambadélis le porteur d’eau gominé, Montebourg et Hamon, les autres sont là pour faire de la figuration, pour constater que  François Hollande veut être candidat coûte que coûte. Il en a encore les moyens, même s’il n’est plus loin du seuil de rupture. Ses amis les soutiennent comme la corde le pendu. Son intérêt personnel serait de se retirer. Il ne le fera pas sans passer par la case primaire, ce n’est que mon opinion.

 

Emmanuel Macron, est tout sauf con, il veut être candidat pour gagner mais il en a de moins en moins les moyens. Son intérêt personnel serait de négocier son retrait en bon ordre avec contrepartie à la clé. Mais il ne peut le faire sans décevoir ceux qui le portent, sans hérisser ceux qui le combattent et sans faire rire ceux qui l’observent. La logique veut donc qu’il aille jusqu’au bout même si cela doit le conduire droit dans un mur.

 

Jean-Luc Mélenchon veut être candidat. Il a la stratégie de son ambition. Il joue une partie qui n’est pas celle du scrutin où il compte de présenter. C’est là précisément sa force. Mais comme les écolos qui eux comptent pour du beurre, il peut être empêché.

 

Cette incertitude est, a priori, la seule qui demeure. Après le naufrage de Duflot, les Verts comptent encore plus pour du beurre car Jadot ou Rivasi ne sont là que pour le témoignage pas pour une réelle entrée en compétition.

 

Qu’est-ce que ça change?

 

Si la question est de savoir quelles chances a encore la gauche d’échapper au désastre, au fond, pas grand-chose. Et c’est bien là le problème. Grand désastre ou petit désastre, quelle importance d’ailleurs? Comme on dit aux échecs, au mieux, la gauche est pat.

 

Comme l’écrit ce vieux renard de Bazin :

 

« Toute autre candidature que celle de François Hollande provoquerait l’éclatement d’un parti dont le dernier trésor est un semblant d’unité, au bord du gouffre. Le Président est tellement faible, tellement promis à l’humiliation d’une défaire cuisante qu’il en est presque devenu pratique. C’est un non choix qui au fond arrange tous ceux qui craignent la clarification. En bonne logique, François Hollande devrait d’ailleurs être le seul à craindre de se représenter. Les autres, ceux qui bon gré mal gré finiront par le pousser en avant, peuvent déjà se préparer à expliquer, au lendemain du désastre, qu’il en a été le seul et unique responsable à force de trahisons et d’obstinations coupables.

 

Le choix de Manuel Valls ou d’Arnaud Montebourg, outre qu’il n’est pas guère plus performant, provoquerait en effet dans les rangs socialistes une dispersion qui ne ferait qu’ajouter la confusion à la crise et compliquerait d’autant plus, au lendemain de la présidentielle, les procès qui se profilent à l’horizon. Vu du PS et des intérêts bien compris de son réseau d’élus, un non choix restera toujours préférable à un non-sens.

 

Pour s’en convaincre, il suffit d’observer Martine Aubry, incarnation parfaite du socialisme de la résignation. Tant que la maire de Lille continuera à se taire et donc à soutenir de facto la candidature de François Hollande, ce dernier pourra poursuivre son chemin de croix jusqu’au bout. Aux dernières nouvelles, rien n’indique qu’elle ait l’intention de changer de stratégie et de se mettre ainsi en situation soit d’y aller elle-même, soit de devoir choisir entre trois supplétifs – Manuel Valls, Arnaud Montebourg ou Emmanuel Macron – qu’elle déteste avec une égale férocité pour des raisons qui, pour une fois, sont aussi de fond. »

 

La gauche cumule donc tous les handicaps.  Que pèse-t-elle aujourd’hui ? Compactée environ 35% du corps électoral. Elle a vue pire me direz-vous, mais ce niveau reste celui de ses anciennes défaites. Mais le fait nouveau, par rapport au passé, c’est qu’elle est fragmentée par des courants rivaux qui ne se parlent plus et vivent dans l’espoir de se liquider les uns les autres tant ils sont devenus «irréconciliables». Enfin – et c’est sans doute le principal handicap – aucun de ses courants ne bénéficie aujourd’hui d’une dynamique suffisante pour imposer une forme de domination dans son camp.

 

Dans les sondages, François Hollande, Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron font à peu près jeu égal. Tous les trois naviguent entre 10 et 15% au premier tour. C’est cette égalité dans la médiocrité qui les rend durablement impuissants. Au cours de la Cinquième République, la gauche a été éliminée à deux reprises du tour décisif de la présidentielle. Faut-il toutefois rappeler qu’en 1969, le communiste Jacques Duclos (21%) distançait largement le socialiste Gaston Defferre (5%) et que le 21 avril 2002, il y avait dix points d’écart entre Lionel Jospin et Noël Mamère, alors premier de ses concurrents. Sur de telles bases, la gauche avait pourtant mordu la poussière. Comment croire qu’il puisse en être autrement, en 2017, si aucun de ses prétendus champions ne parvient à imposer rapidement une forme de leadership, ne serait-ce que dans son propre camp?

 

Voilà l’état des lieux, il valide notre stratégie, et un autre vieux renard du marigot politique renforce ma détermination :

 

FOG - Le prochain président français sera élu le 27 novembre !

 

Quoi qu'en pensent certains, même si Alain Juppé a une confortable avance dans les sondages, Nicolas Sarkozy peut encore réussir à s'imposer.

 

« À moins de sept semaines du second tour, les jeux ne sont pas faits, loin de là, même si M. Juppé a plusieurs longueurs d'avance sur ses concurrents, notamment M. Sarkozy. Le maire de Bordeaux a déjà une tête, une démarche et une rhétorique de président. Pour parfaire le tout, il ne lui reste plus qu'à obtenir l'onction des bulletins de vote.

 

Son succès dans les études d'opinion en dit long sur l'état d'esprit des Français, angoissés par leur avenir et en semi-dépression nerveuse. En se tournant vers M. Juppé, ils semblent choisir l'expérience, le sérieux, le calme contre l'outrance, l'agitation, l'anathémisation. Plus M. Sarkozy se comporte comme un candidat dans un concours de farces et attrapes, plus il contribue à édifier la statue d'homme d'État au-dessus des partis du maire de Bordeaux.

 

La messe est-elle dite ? La politique est une science à peu près exacte qui s'apparente à celle de la tectonique des plaques : sous la surface des choses, il y a des mouvements de fond. Déçus par la droite puis par la gauche, les Français ne savent plus vers qui ni vers quoi se tourner. En se posant en rassembleur, M. Juppé s'est installé au coeur du courant porteur. S'il gagnait la primaire, on ne voit pas comment il pourrait perdre la présidentielle.

 

Derrière, les autres candidats rament. Dommage pour des personnalités aussi remarquables que François Fillon, la rockstar de la droite qui fait des cartons dans ses meetings et vient de publier un excellent livre sur le terrorisme (1). Sans oublier Bruno Le Maire ou Nathalie Kosciusko-Morizet. Tous contribuent à élever le niveau. Mais, à l'évidence, les Français ont une envie de Juppé (2).

 

Nicolas Sarkozy parviendra-t-il néanmoins à s'imposer ?

 

Même s'il dévisse, ce n'est pas encore impossible. D'abord, il tient l'appareil, ce qui permit naguère à M. Copé, son prédécesseur, de truquer honteusement, avec sa bénédiction, les élections internes du parti de droite pour éliminer M. Fillon : s'ils ne sont pas débordés par le flot des électeurs, les apparatchiks des Républicains ne seront-ils pas en mesure de contrôler les résultats ? Ensuite, ne reculant devant rien, M. Sarkozy propose un référendum par jour, voire une loi par seconde, et surfe sur la vague populiste délaissée par Marine Le Pen. Invitant les électeurs du Front national à voter à la primaire, il se « jean-marise », comme dit le père fondateur du FN, ce qui lui donne de l'air en lui ouvrant de nouvelles terres de conquête.

 

Enfin, même si son disque est quelque peu rayé, M. Sarkozy reste un excellent orateur quand on aime ce genre-là, celui de la fulmination. Devenu une sorte de Trump à la française, il rappelle ces chanteurs yéyé des années 1960 qui, tel Richard Anthony, adaptaient les tubes américains.

 

N'en déplaise à la bien-pensance, la nouvelle stratégie de M. Sarkozy peut gonfler ses voiles, qui, ces temps-ci, manquent cruellement de vent. Mais n'est-elle pas dangereuse à long terme ? Paradoxalement, plus elle le renforcera pour la primaire, si c'est le cas, plus elle attisera l'anti-sarkozysme pour la présidentielle, ruinant ses espérances pour 2017 dans l'hypothèse de moins en moins probable (mais toujours possible) où il serait désigné candidat de la droite et du centre le 27 novembre. MM. Bayrou ou Hollande retrouveraient alors toutes leurs chances.

 

L'ancien président vient sans doute d'inventer un nouveau jeu qui a quelque chose de pathétique : le « qui gagne-perd ».

 

Voilà, chers amis le meilleur carburant pour les mois qui viennent. Vous m’avez renouvelé votre confiance à l’unanimité même si je soupçonne Daburon d’une ferveur qui trouve sa source loin des enjeux politiques. Je vais lui offrir un vieux CD de Joe Dassin pour le récompenser. Nous pourrons ainsi reprendre en chœur … je vous laisse deviner.

 

Avant de nous séparer j’ai, avec l’accord de la patronne ici présente, décidé de vous offrir une coupe de son champagne préféré : Minéral 2009 de Pascal Agrapart. Pour ceux qui ont la permission de minuit, la nuit est à nous pour refaire le monde, du moins ce qu’il en reste.

 

Les fumeurs fumèrent dans le fumoir et moi j’attisai les ardeurs des encore lucides par une question provocatrice :

 

-    - Pourquoi un homme aussi brillant et ambitieux que François Mitterrand s'est-il entouré, après la Libération, de personnages sulfureux, mouillés dans la collaboration, au risque de compromettre définitivement sa carrière ?

 

Oui le futur président socialiste de la Ve République a même continué à fréquenter d'anciens responsables de la Cagoule, cette organisation criminelle et fascisante démantelée en 1938. François Gerber, auteur de Mitterrand, entre Cagoule et Francisque, peine à répondre à cette question (*).

 

Est-ce, tout simplement, parce que François Mitterrand éprouvait une réelle fascination pour René Bousquet, l'ancien secrétaire général de la police sous Vichy, impliqué dans la traque des juifs et des résistants, notamment dans la rafle du Vel' d'Hiv' ?

 

L'écrivain le dit clairement : contrairement à certaines légendes, François Mitterrand n'a jamais appartenu à la Cagoule. Contrairement à son ami d'enfance Jean-Marie Bouvyer, charentais comme lui, inculpé de complicité dans l'assassinat des frères Rosselli, des antifascistes italiens réfugiés en France. Jean-Marie Bouvyer a été recruté en 1941 par le Commissariat général aux questions juives. « En revanche, il est certain que le futur président, à partir de son retour en France en janvier 1942, évolue dans un milieu totalement infiltré par les cagoulards. » Et cela suppose « qu'il ait bénéficié d'un capital confiance qui n'était jamais spontané de la part de ces hommes rompus à la clandestinité », ajoute François Gerber, avocat pénaliste au barreau de Paris.

 

« Des fidélités assumées envers et contre tous »

 

Les connexions de François Mitterrand étudiant avec l'extrême droite avant-guerre sont connues du grand public, depuis l'ouvrage de Pierre Péan, Une jeunesse française, paru en 1994. Tout comme son passage à Vichy, si longtemps occulté. On savait également qu'il avait été embauché, peu après la Libération, par Eugène Schueller, patron de L'Oréal et ancien financier de la Cagoule, en tant que rédacteur en chef du magazine Votre beauté. En revanche, comment imaginer que ce jeune homme, qui aspire aux plus hautes fonctions de l'État, prenne des risques insensés pour s'entourer d'admirateurs du maréchal Pétain et de fanatiques de la collaboration avec l'Allemagne nazie ? Or François Mitterrand « assume des fidélités envers et contre tous ».

 

À commencer par le si mystérieux Jean-Paul Martin, haut fonctionnaire de Vichy dont le dossier d'épuration a curieusement « été égaré au cours de ces dernières années ». En septembre 1942, Jean-Paul Martin accepte de distribuer aux Allemands de vraies-fausses cartes d'identité françaises « pour dissimuler des espions à la solde du Reich en zone libre et débusquer les émetteurs radio clandestins qui transmettent régulièrement des messages vers Londres ». Directeur de cabinet de Bousquet, Jean-Paul Martin participe à la déportation des juifs étrangers au printemps et à l'été 1942, puis aux arrestations de juifs français, en zone occupée et en zone libre, au cours des années 1942-1943.   

 

Nommé ministre de l'Intérieur par Pierre Mendès France en 1954, François Mitterrand choisit Jean-Paul Martin, pourtant exclu de la fonction publique à la Libération, comme directeur adjoint de cabinet. Il sera même fait officier de la Légion d'honneur et commandeur de l'ordre national du mérite ! Présent lors de son enterrement, le président « veillera personnellement à ce que le drapeau tricolore couvre le cercueil ».

 

« Affront »

 

L'embauche de Jean-Paul Martin n'est pas une simple erreur de « casting ». François Mitterrand va aussi recruter Jacques Saunier, appelé par René Bousquet en 1942 à la sous-direction des Renseignements généraux. Ce collaborateur flirte avec les Brigades spéciales, responsables en 1943 de plus de 1 500 arrestations au sein de la résistance juive et communiste. François Mitterrand, sans sourciller, le nomme chargé de mission en qualité de sous-préfet hors classe.

 

Dans cette liste des proches collaborateurs du futur président de la République, citons encore Yves Cazeaux et Pierre Saury. Ce dernier, nommé commissaire par René Bousquet, était devenu intendant de police (l'équivalent du préfet) fin 1943 à Lyon. Révoqué de la fonction publique à la Libération, il est pourtant récupéré par François Mitterrand ministre. Ce dernier va même en faire son suppléant comme député dans la Nièvre en 1967.

 

« Le recours à l'équipe Bousquet, dans les années 1950, reste un affront pour la démocratie renaissante, une injure à la mémoire des déportés et des résistants, un pied de nez aux gaullistes.

 

Pour quelle raison profonde François Mitterrand s'embarrasse-t-il de ces individus ? François Mitterrand avait-il des convictions ? » s'interroge François Gerber, constatant que « François Mitterrand aurait pu choisir Jean Moulin pour modèle, il a préféré René Bousquet ».

(*) L'Archipel, 385 pages.

 

 

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23 octobre 2016 7 23 /10 /octobre /2016 06:00
Adresse à l’attention du dénommé PAX, addict de ma crèmerie, qui s’est rendu un soir en loucedé à la cantine d’altitude Le Lapin Blanc.

C’était un vendredi morose et pluvieux, le 14 octobre, réfugié dans mes pantoufles je cocoonais. À  17h 38 je recevais un sms de l’amie Claire : « Mon p’tit Jacques ! Ce soir 19 h un de tes lecteurs a réservé une table chez nous. Un dénommé Patrick, si tu veux le rencontrer. »

 

Ce prénom fleurait bon l’anguille sous roche, le nœud papillon et l’Alsace réunis. Que faire ? Y aller ?  Dans mon état de fainéantise je ne me voyais pas mettre le nez dehors. Bien sûr, le plaisir de rencontrer celui dont je soupçonnais l’identité me poussait à accepter  mais je me suis dit dans ma petite Ford d’intérieur que troubler la découverte du Lapin Blanc par ce fin gourmet, dégustateur  émérite c’eut été prendre le risque d’influencer son appréciation du lieu.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Je chargeai donc Claire de m’excuser auprès du dit Patrick.

 

 

 

 

Mais très cher Patrick, connaissant votre plume, je ne puis maintenant que vous demandez de vous fendre d’une chronique de votre cru : qu’avez-vous bu ?

 

Certes je sais que vous n’êtes pas comme les petites louves et les petits loups adepte d’Instagram ou de Face de Bouc pour poster des photos des belles quilles que Claire vous a proposé de découvrir mais ça ne devrait pas vous empêcher de vous muer en critique des dives bouteilles de vins nu.

 

Ce n’est pas un défi mais une simple adresse sympathique et polie pour que vous me déchargiez de mon fardeau quotidien.

 

Vous avez déjà pratiqué ce sport ICI pour le compte de ma petite maison et croyez-moi j’en serais très honoré.

 

Je ne sais si lors de votre passage dans notre capitale vous êtes allé vous restaurer dans d’autres cantines qui me sont familières. Dans ce cas libre à vous de nous narrer l’ensemble de vos plaisirs de table.

 

Bien évidemment je comprendrais, cher PAX, que vous ne souhaitiez pas livrer à mes lecteurs chéris, dont vous êtes, le détail de ce qui n’était qu’un voyage privé.

 

Bref, cher Pax, vos commentaires du dimanche m’ont manqué, je suis sûr que vous vous rattraperez dès votre retour du côté de Strasbourg.

 

Dans l’attente de vous lire recevez mes plus sincères amitiés.

 

Votre Taulier dévoué.

 

Le Lapin Blanc (ouvert tous les jours sauf le lundi)

 
06 63 08 60 50

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22 octobre 2016 6 22 /10 /octobre /2016 06:00
J’aime autant l’oseille qu’Harpagon, Don Salluste leur cassette… et comme Woody Allen je proclame « Prends l’oseille et tire-toi! »

Dans le jardin du pépé Louis au Bourg-Pailler y’avait des touffes de vinette bien verte, de l’oseille, j’adorais son goût acidulé et je reste persuadé que cette addiction a joué un rôle important pour me faire aimer l’acidité.

 

Mais pourquoi diable associer l’oseille à l’argent ?

 

L'origine du sens argotique n'est pas totalement claire mais cela semble ancien et attaché au mot « vinette » qui est une autre appellation de l'oseille. On retrouve ce lien dans la phrase : « ayant eu l'argent qu'elle prétendoit, c'était autant de vinette cueillie ».

 

L’oseille est une plante vivace de la famille des polygonacées, aux feuilles vertes et arrondies, elle ressemble à l'épinard, l'acidité en plus. Son nom est d'ailleurs dérivé du latin "acidulus" qui signifie aigrelet.

 

L'oseille était très appréciée par les Égyptiens. Les médecins soulageaient grâce à elle les ennuis gastriques du Pharaon. Elle fait toujours partie des traditions de ce pays. Ce n'est qu'au Moyen Âge que l'oseille prend place dans la cuisine.

 

Plusieurs variétés poussent partout dans le monde à l'état sauvage et tout au long de l'année. Parmi les plus courantes, on peut citer :

 

 

 

 

 

 

 

- la Grande Oseille, aux feuilles larges en forme de flèche

- la Patience, la plus grande, aux feuilles rugueuses et rondes ; sa saveur est moins acide mais plus amère

- l'Oseille Ronde (ou française), aux feuilles rondes et charnues de couleur vert vif.

À noter que, quelle que soit la variété, elle est toujours récoltée à la main, entre mai et octobre.

 

De l'oseille il y en a sur le toit d'Emilie Veni Verdi 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Avec sa saveur acidulée et citronnée, elle peut se consommer crue dans les salades. Pour la cuisson ne pas utiliser de casserole en fonte ou en aluminium car l’oseille est très fragile et noircit en cas de contact avec ces métaux. L’amertume se développera si elle est cuite à la vapeur. Cuite, l’oseille s’apprête comme des épinards, et peut être ajoutée aux soupes et aux sauces. Le potage à l’oseille et la sauce à l’oseille sont très populaire en Europe et en Russie. La sauce accompagne les volailles, le poisson, le veau et les mets à base d’œufs comme les quiches. L’oseille peut également être réduite en purée et s’intégrer dans une purée de pomme de terre par exemple.

 

Et bien sûr  qui ne connaît pas le célèbre saumon à l'oseille, une création des frères Troisgros ? Petit tour de magie : farci de ces feuilles, un poisson riche en arêtes, tel que l'alose et le brochet, s'en trouve en partie débarrassé. L'acidité les fait fondre.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dans le plus grand désordre chronologique 3 grands moments à propos de l'oseille :

 

Avantage lié au titre : avec « Prends l’oseille et tire-toi! », Woody Allen, âgé de 33 ans, passe à la réalisation pour se mettre lui-même en scène. Il utilise un scénario écrit de longue date avec un ami. Il se situe pleinement dans l’héritage direct de Chaplin et surtout des Marx Brothers.

 

Puis l’ignoble Don Salluste, Louis de Funès au sommet de son art,  de la Folie des Grandeurs (1971) de Gérard Oury :

 

-          Cette année, la récolte a été très mauvaise, alors il faut payer le double. […] C'est normal ! Les pauvres c'est fait pour être très pauvres et les riches très riches. […] Qu'est-ce qui se passe ? — C'est les villageois, Monseigneur. Ils vous acclament. — Ils m'acclament ? — Oui ! — J'aurais dû leur en prendre le triple.

 

Blaze : C'est l'or… il est l'or… l'or de se réveiller… Monseignor… il est huit or… gouzi gouzi gouzi…

 

Don Salluste : Il en manque une !

 

Don Salluste : Tout à fait sor !

 

Blaze : Ah ben ça alors… !

Don Salluste : Regardez sous le lit.

 

Enfin, à tout seigneur tout honneur Harpagon qui crie au voleur dès le jardin, et vient sans chapeau :

 

Au voleur ! Au voleur ! A l’assassin ! Au meurtrier ! Justice, juste ciel ! Je suis perdu, je suis assassiné, on m’a coupé la gorge, on m’a dérobé mon argent. Qui peut-ce être ? Qu’est-il devenu ? Où est-il ? Où se cache-t-il? Que ferai-je pour le trouver ? Où courir ? Où ne pas courir ? N’est-il point-là ? N’est-il point ici ? Qui est-ce ? Arrête. Rends-moi mon argent, coquin… (Il se prend lui-même le bras.) Ah ! C’est moi. Mon esprit est troublé, et j’ignore où je suis, qui je suis, et ce que je fais. Hélas ! Mon pauvre argent, mon pauvre argent, mon cher ami ! On m’a privé de toi ; et puisque tu m’es enlevé, j’ai perdu mon support, ma consolation, ma joie ; tout est fini pour moi, et je n’ai plus que faire au monde : sans toi, il m’est impossible de vivre. C’en est fait, je n’en puis plus ; je me meurs, je suis mort, je suis enterré. N’y a-t-il personne qui veuille me ressusciter, en me rendant mon cher argent, ou en m’apprenant qui l’a pris? Euh ? Que dites-vous ? Ce n’est personne. Il faut, qui que ce soit qui ait fait le coup, qu’avec beaucoup de soin on ait épié l’heure ; et l’on a choisi justement le temps que je parlois à mon traître de fils. Sortons. Je veux aller quérir la justice, et faire donner la question à toute la maison : à servantes, à valets, à fils, à fille, et à moi aussi. Que de gens assemblés ! Je ne jette mes regards sur personne qui ne me donne des soupçons, et tout me semble mon voleur. Eh ! De quoi est-ce qu’on parle là ? De celui qui m’a dérobé ? Quel bruit fait-on là-haut ? Est-ce mon voleur qui y est? De grâce, si l’on sait des nouvelles de mon voleur, je supplie que l’on m’en dise. N’est-il point caché là parmi vous ? Ils me regardent tous, et se mettent à rire. Vous verrez qu’ils ont part sans doute au vol que l’on m’a fait. Allons vite, des commissaires, des archers, des prévôts, des juges, des gênes, des potences et des bourreaux. Je veux faire pendre tout le monde ; et si je ne retrouve mon argent, je me pendrai moi-même après.

Molière, L’Avare, acte IV, scène 7 : le monologue d’Harpagon

 

La conclusion reste à Jacques Martin celui à qui le petit Nicolas de Neuilly a piqué la femme : « La Suisse est avant tout, ne l’oublions pas, un pays d’agriculture : ils font du blé, du jonc, de l’oseille »

De Jacques Martin (1933-2007) / Jacques MARTIN Pensées, répliques et anecdotes

 

 

 

 

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