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9 septembre 2018 7 09 /09 /septembre /2018 07:00
Pour égayer vos têtes de gondoles payez-vous 1 Master of wine, c’est chic pour vendre des vins à 2 balles.

Master of wine, sûr que ça impressionne madame Michu et tonton Marcel lorsqu’ils poussent leurs caddies chez LIDL pendant la foire aux vins du hard, ça pète comme titre, ça en impose, pensez-donc une peau d’âne dans la langue de Shakespeare c’est tout de même mieux que marchand de vins.

 

Pas sûr, qu’ils vendent du vin d'ailleurs les hardeurs-discounteurs ?

 

Pour ne pas faire de peine aux gaulois rétifs ils leur ont traduit ce titre ronflant : c’est écrit en tout petit : maître œnologue.

 

Là encore Lidl ne s’offre pas de la gnognotte mais un maître œnologue, 246 dans le monde entier, la crème de la crème quoi ! Pas la piétaille des œnologues qui triment dans les chais, non des gars et des filles capables de vous réciter leur bachotage vineux jusqu’à plus soif. Des singes savants.

 

J’aime bien Stéphane Derenoncourt rien que pour ça :

17 novembre 2008

 

Les 3 mêmes questions à Stéphane Derenoncourt ‘’surtout pas œnologue’’

 

ICI 

 

Donc, le dénommé Adam Lapierre égaye les têtes de gondoles de Lidl et ça donne ça : des prix tout riquiqui…

 

 

En cadeau Bonux le spécial Butane&Degaz pour Paris-Match

 

 

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9 septembre 2018 7 09 /09 /septembre /2018 06:00
Que vois-je ! Le Dino Buzzati de Giovanni Drogo du Désert des Tartares sur le Giro 49 : le duel épique Coppi-Bartali. Merci Éric Fottorino !
Que vois-je ! Le Dino Buzzati de Giovanni Drogo du Désert des Tartares sur le Giro 49 : le duel épique Coppi-Bartali. Merci Éric Fottorino !

Tout près de la frontière, aux confins de mon univers connu, j'attendais le jour où la vraie vie commencerait. J'étais le clone de Giovanni Drogo, ce jeune ambitieux pour qui « tous ces jours qui lui avaient parus odieux, étaient désormais finis pour toujours et formaient des mois et des années qui jamais plus ne reviendraient... »

 

Dino Buzzati, l’auteur du Désert des Tartares, du K ne connaissait rien au vélo, il l’avoue d’emblée. Et c’est pourtant lui que le Corriere della Sera dépêche pour couvrir le Tour d’Italie 1949 et suivre le duel attendu par tout un pays entre Gino Bartali le Toscan « dit Il Vecchio ou Gino le Pieux, idole d’avant-guerre pour qui bat le cœur de l’Italie » et Fausto Coppi, le piémontais, moderne, cartésien, progressiste, pas religieux pour un sou, c’est le dauphin, qui dans son sillage, allure d’échassier, jambes interminables, qui en veut et qui va se tailler un palmarès de campionissimo. Bartali est petit, Coppi est élancé́. Ce sont les deux visages de l’Italie, comme l’écrira Malaparte.

 

Il ne singe pas les journalistes sportifs, il chronique ce Giro à sa manière, avec des angles très personnels, véritable reporter dictant ses papiers à la fin des étapes « Il traque le moindre signe qui donnera à son récit l’épaisseur de l’épopée», écrit Éric Fottorino, auteur de la préface, qui a 24 ans, alors qu’il faisait douloureusement le deuil de ses rêves de champion cycliste, jeune journaliste au Monde, lorsque le livre atterrit sur son bureau.

 

 

 

Fottorino, est séduit « le cyclisme, le journalisme pratiqué par un écrivain, et quel écrivain ! La machine à rêve pouvait tourner à plein régime… »

 

« Les juges, c’est-à-dire les montagnes, siègent énigmatiques » Elles vont trancher. Comme les cols de Vars et de l’Izoard trancheront les jarrets du Vecchio. Dans cette dix-septième étape entre Coni et Pignerol, Coppi va montrer sa roue arrière à Bartali. Il le distance avec méthode, mètre après mètres, pour le reléguer à plus de onze minutes. Le maillot rose de leader tombe sur les épaules du grand échassier pour ne plus le quitter jusqu’à l’arrivée à Milan, où Fausto compte 23 minute d’avance au classement final.

 

« Mais chez Buzzati, ce ne sont pas les chiffres qui ont le dernier mot. Ce sont les hommes, même quand ils gardent le silence. »

 

 

Extraits

Palerme, le 20 mai. Dans la nuit

 

Prêtes sont les bicyclettes, astiquées comme des nobles destriers à la veille du tournoi. L’affichette rose portant le numéro est fixée sur le cadre par des plombs apposés officiellement. Le lubrifiant les a abreuvées là où il fallait. Les pneus très minces, sont lisses et tendus comme de jeunes serpents. Les boulons ont été bloqués, la selle inclinée comme il se doit, et la hauteur du guidon a été calculée au millimètre. Les bicyclettes ont été de bonnes élèves, on dirait qu’elles ont appris tout ce qu’il y avait à apprendre, désormais elles le savent par cœur, après tous ces essais, toutes ces vérifications, tous ces contrôles. Comment pourraient-elles oublier ne fût-ce qu’une virgule au moment de l’examen ?

… Et puis les « bombes », les mixtures tonifiantes capables de faire bondir un cadavre hors de son cercueil comme un saltimbanque.

 

Ni Coppi ni Bartali ne sont arrêtés à Eboli.

Salerne, le 24 mai. Dans la nuit.

 

À présent, cependant, bien que dénué de toute compétence comme je le suis, laissez-moi vous poser une question : est-ce que vous avez bien regardé, en traversant la Calabre, les gens qui vous attendaient ? Vous souvenez-vous de ces milliers et ces milliers de visages tendus avec angoisse dans votre direction, sans qu’il soit possible de faire la moindre distinction entre eux, ni quant à l’âge ni quant au métier, des paysans, des bergers, des mères de famille, des maçons, des fillettes, des moines, des carabiniers, de vieilles femmes décrépites, des maires, des employés, des balayeurs, des professeurs et cette multitude d’enfants, partout ? Vous êtes passés par des vallées où l’on aurait vraiment dit que le Christ, qui s’est arrêté à Eboli, n’avait jamais pénétré, et pourtant sur les blocs de pierre, à la lisière des bosquets de broussailles, debout sur les talus escarpés bordant la route, des hommes et des femmes vous attendaient. Beaucoup avaient marché pendant de nombreux kilomètres rien que pour vous saluer, descendant de villages perdu au diable vauvert et juchés à la cime de rochers millénaires.

 

[…]

 

On aurait dit d’étranges îlots, d’une humanité reléguée bien loin de notre monde, villes invraisemblables, purs mirages.

 

Toutefois, ces routes étaient d’un côté comme de l’autre bordée d’une foule invraisemblable de gens heureux Oui, absolument heureux : voilà comment étaient ces gens-là, dont nous ne soupçonnions pas l’existence ; ils avaient une candeur et une bonté d’âme qui étaient vraiment telles que je les dépeins, en nul autre endroit vous n’en trouverez de pareilles. Même vous deux, c’est certain, car vous n’êtes pas idiots.

 

Pesaro, le 28 mai. Dans la nuit

 

Est-ce que la meute bariolée des routiers s’est aperçue qu’elle traversait l’un des territoires les plus beaux qui existaient au monde ? Si tout autour il y avait eu les banlieues brumeuses d’un bassin industriel, est-ce que cela serait devenu au même pour elle ? C’est sûr : c’est un crime, en un certain sens, que d’utiliser des lieux aussi enchanteurs pour un effort aussi ingrat, aussi bestial. Inconscients, les fuyards, sans regarder autour d’eux, guettant seulement les seaux d’eau que les philanthropes préparaient devant le seuil de leur maison pour les rafraîchir un peu, dévorèrent l’espace. De notre voiture, nous vîmes quelque chose, images interrompues et fugitives de cette Italie essentielle d’une grande beauté plastique, c’est-à-dire l’Italie des ruines majestueuses, lourdes d’histoire. L’Italie des chênes et des cyprès, des immenses villas patriciennes installées sur les pentes comme des impératrices fatiguées. L’Italie des murs bosselés couverts de blasons, des autocars usés qui, bringuebalants, se précipitent à tombeau ouvert vers le fond des vallées, l’Italie des églises très anciennes, des minuscules maisonnettes des gardes-barrières, des jeunes femmes enceintes, des tailleurs de pierre travaillant au bord de la route sous le soleil de midi, des madones enchâssées à l’angle des maisons avec leur lumignon éternellement allumé, l’Italie des meules de paille et des boeufs à longues cornes, majestueux comme des patriarches, des jeunes moinillons barbus qui passent à bicyclette, des rochers trop pittoresques pour être considérés seulement comme de purs produits de la nature, des ponts millénaires dont l’échine est encore capable de supporter des mastodontiques camions avec leur remorque, l’Italie des auberges et des accordéons, des grandioses palais aristocratiques transformés en granges et en étables, des collines douces couvertes de cyprès jusqu’à leur cime.

 

Les laissés-pour-compte du « temps maximum »

Venise, le 30 mai. Dans la nuit.

 

Les 11 lorsque :

 

Lorsque tout cela fut advenu, voilà qu’arrivent trois jeunes gens à bicyclette, sales, en sueur, épuisés par l’effort, qui cherchent à remonter le fleuve lent et tumultueux de la foule. « S’il vous plaît ! S’il vous plaît ! crient-ils. Écartez-vous ! La piste, la piste ! »

 

[…]

 

Ce sont les derniers, les déshérités, les affligés, les parias, les inconnus toujours à la limite dangereuse du temps maximum (vingt minutes tous les cent kilomètres)…

 

Ils sont des gregari de dernier rang, par contrat ils sont tenus de céder leur roue à leur chef d’équipe, de courir à l’avant et à l’arrière, d’une ferme à l’autre, pour lui procurer de l’eau à boire, de le tirer lorsqu’il se trouve en difficulté, de l’attendre lorsqu’il est attardé, de prendre à son intention, aux postes de ravitaillement, la musette de toile contenant les vivre et de la lui porter ; un peu comme les chiens de chasse qui, allant et venant en tous sens, parcourent beaucoup plus de chemin que leur maître.

 

Dans les Alpes, Bartali cède devant Coppi trop fort pour lui

Pinerolo le 10 juin. Dans la nuit.

 

C’est un vaincu, Bartali, aujourd’hui. Pour la première fois. Voilà qui nous remplit d’amertume, car cela nous rappelle intensément notre sort commun à tous. Aujourd’hui, pour la première fois, Bartali a compris qu’il était arrivé à son crépuscule. Et pour la première fois, il a souri. C’est de nos propres yeux que nous avons constaté le phénomène, lorsque nous sommes passés à côté de lui. Quelqu’un l’a salué sur le bord de la route et lui, tournant légèrement la tête dans cette direction-là, il a souri : l’homme hargneux, distant, antipathique, l’ours intraitable aux incessantes grimaces de mécontentement, lui, précisément : il a souri. Pourquoi as-tu fait cela, Bartali ? Ne sais-tu pas qu’en agissant ainsi, tu as détruit cette sorte d’enchantement revêche qui te protégeait ? Les applaudissements, les vivats des gens que tu ne connais pas commencent-ils à t’être chers ? Est-il donc si terrible, le poids des ans ? Tu t’es rendu, enfin.

 

 

Que vois-je ! Le Dino Buzzati de Giovanni Drogo du Désert des Tartares sur le Giro 49 : le duel épique Coppi-Bartali. Merci Éric Fottorino !
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8 septembre 2018 6 08 /09 /septembre /2018 07:00
« Dans le Dupont tout est bon » 20/vin le Spécial vins du Point fait baver d’envie tous les porteurs d’eau de la presse qui courent derrière…

Plus putassier comme titre ça n’existe pas !

 

J’assume !

 

Je le dédie à un ancien acheteur de Monoprix devenu vigneron qui affirmait récemment, pour complaire à ses amis de Face de Bouc, que je n’avais plus tout à fait ma raison depuis que je ne sifflais que des vins nus.

 

Pourquoi tant de mépris ?

 

Les vins qui puent ne sont pas la tasse de thé du Jacques alors je suis dédouané pour chanter :

 

« Ils sont toujours derrière… » les 2 aveugles (sic RMC) Dupont et Bompas…

Inspiré par les paroles de la chanson L'article 214 (elle est toujours derrière) paroles de Charlus.

 

Mais si tout est bon dans le Dupont, ce qui n'y est pas va me permettre de quitter la brosse à reluire pour la paille de fer.

 

En effet, le Jacques veut bien chanter les louanges du bio, à la rigueur de la biodynamie mais le sans intrants, les non-interventionnistes, n’entrent pas dans son champ d’investigation. Comme je ne suis pas sectaire, j’ai toujours vécu avec un statut de minoritaire, ça ne me pose aucun problème, en clair je bois ce que je veux, je ne fais aucun prosélytisme, simplement je me dis que les vins nus vaudraient bien une petite messe, allez rien qu’une messe basse pourquoi pas.

 

Ainsi, j’aurais aimé qu’au moins, dans les deux régions emblématiques des vins nature, l’Alsace et le Jura, une toute petite place fut faite à ces vignerons ou vigneronnes, y'en des bons, des très bons, qui font du très bon vin en ne suivant pas les mêmes routes que les autres. Ce serait un bon coup éditorial, sans pour autant tomber de cheval, tel Paul sur le chemin de Damas, je suis qu'il y a des lecteurs du Point à qui ça plairait bien.

 

Autre argument, même la vieille RVF de Saverot s’y colle et pire, Mélenchon s’est converti, faut dire qu'il est jurassien.

 

Sans tomber dans la liste en petites lettres illisibles sur la contre-étiquette, ce qui se fait au chai n’est pas indifférent à la fameuse expression du terroir, quelques explications ne peuvent nuire, sauf à laisser accroire que ce que l’on rajoute ou ce que l’on retire n’a aucune importance, une forme d’homéopathie, que les marchands d’intrants ne sont que des gens qui sont là pour faire joli. Les chelous de l’UE pointent déjà leur nez, alors au lieu de jouer la partition de la chèvre de Monsieur Seguin – rien à voir avec le tonnelier – il serait souhaitable d’appliquer la bonne vieille maxime des AOC : je dis ce que je fais, je fais ce que je dis.

 

Comme d’habitude, les grands chefs de la vigne et du vin vont me reprocher de mettre les pieds dans un plat qui n’est pas le mien. Certes, mais je me permets de leur rappeler que leur dernier combat, du genre faites-nous confiance, circulez y’a rien à voir, à propos des pesticides, ils l’ont perdu en rase campagne. On peut jouer du pipeau face aux nouvelles demandes sociétales, les trouver excessives, au bout du compte elles s’inscrivent inexorablement dans le paysage.

 

Voilà, j’ai poussé mon petit couplet. Je n’ai rien à ajouter sur l’ensemble du numéro, c’est de l’ouvrage bien faite, les vigneronnes et vignerons choisis sont sympathiques, tout le monde souhaite bien faire, et je suis persuadé que c’est le cas, une nouvelle génération prend les manettes, ouverte sur le monde, plus perméable aux signaux des consommateurs.

 

L’heure n’est plus aux grands débats sur l’avenir du secteur, est-ce bon signe ou est-ce dû à l’épuisement du modèle AOP-IGP ?

 

Je me garderai bien de répondre, ce n’est pas mon job mais j’ai tendance à penser qu’à ne s’intéresser qu’à ce qui se veut la crème le 20% de la règle et à fermer les yeux sur le petit lait, les 80%, qui peuple les rayons de la GD tout au long de l’année, ce n’est pas à la hauteur de l’avenir d’un secteur qui se dit important et majeur. Les foires aux vins de la GD sont les caches-misères d'une GD qui ne sait pas vendre le vin au jour le jour.

 

L’article sur les cavistes indépendants m’a laissé sur ma faim, quant à liste parisienne de ces cavistes elle est aussi courte que les idées du bedeau de Butane&Degaz, qui est con comme un balai – mais au moins les balais en de bonnes mains c’est utile – faudrait sortir un peu plus les gars, Paris est plein de pépites qui mériteraient, comme les vrais libraires indépendants, messieurs les deux aveugles, de faire l’objet d’un vrai recensement.

 

Ils le méritent ces cavistes, ils ne roulent pas sur l’or, mais ils font un boulot formidable pour l’extension du domaine du vin.

 

Moi je suis prêt à me dévouer pour vous faire faire la tournée des grands ducs les gars !

 

Je sais, les retraités c’est chiant, ça ne branle plus rien, ça se fait ratiboiser par la CSG, ça ramène sa fraise pour tout et rien,  ça part en croisière en troupeau, pas moi, ça bois moins, pas moi dans mon cas de vieil homme indigne, je bois, et il ne faudra pas le dire aux prohibitionnistes, depuis que je liche nature, je bois bien plus, alors je ne vois pas pourquoi je ne ramènerais pas ma science qui, comme chacun sait, est un puits sans fond.

 

À propos de Science avec un S majuscule, un des sous-présidents de l’ANPAA, cénacle des laissés pour compte de la médecine, répond à Gernelle, qui dans son édito pourfend les pisses-vinaigres, ICI  que s’opposer à celle de l’étude du Lancet sur les dégâts du premier verre, c’est de l’obscurantisme.

 

Enfin, j’allais l’oublier, le Jacques Dupont, signe en introduction un article sur la bouillie bordelaise : Bio, la bouillie « border line » 

 

Moi j'en suis resté à Bernard Ginestet, les Ginestet furent les propriétaires du Château Margaux (de 1950 à 1977), qui commit, en 1975, un brûlot qui fit grand bruit du côté des Chartrons « Bouillie Bordelaise »

 

Enfin pour faire passer mes critiques de vieux ronchon licheur de vins qui puent, puisque je suis en Corse, j’offre à Jacques Dupont les pêcheurs de perles de Bizet par Tino Rossi.

 

Et bien sûr pour me moquer de la concurrence L'article 214 (elle est toujours derrière) paroles de Charlus.

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8 septembre 2018 6 08 /09 /septembre /2018 06:00
Le feuilleton de l’été : « Enrico Magace le Bob Parker gaulois a disparu…» n’a pas passé l’été, désolé !

Le cagnard incandescent de la fin du mois de juillet 2018, mettait à rude épreuve les gaulois de toutes les couleurs, déjà bien échauffés par la victoire de bleus chez les popovs, alerte canicule à tout va, planquez les vieux, baignez-les, marchez à l’ombre, fallait pas que le nouveau régime, déjà accusé de ponctionner la retraite des vieux à coup de CSG, se voit accusé d’avoir laissé la bride sur le cou à la grande faucheuse pour envoyer, ad patres, les plus miséreux d’entre eux afin de faire, en loucedé, des économies, de combler, vite fait bien fait, ce putain de trou de la sécu creusé par la marée haute des baby-boomers.

 

À Moscou, grâce à Dédé, la patate en robe des champs, les bleus de toutes les couleurs, ou en noir et blanc style néo-réalisme italien si vous préférez, avaient empoché la mise en foutant en fureur nos pauvres voisins belges, bien mauvais perdants, qui se voyaient déjà en haut de l’affiche, et placé ce foutu Macron, au cul bordé de nouilles, à l’apogée de la félicité. Tout baignait dans l’huile, même Mélenchon affichait la mine réjouie d’un Panisse sur la Canebière. « On est les champions, on est les champions… », beuglait le petit peuple gaulois de toutes les couleurs, il allait enfin pouvoir partir tranquille en congepés au camping de  Palavas-les-Flots, faire chier Bison futé, se taper des petits jaunes, du rosé bien frais, pour accompagner la bidoche cramée du barbecue. Putain, même les jeunes footeux clamaient « Vive la République ! Vive la France ! » ça en bouchait un gros coin à tous les gros cons qui tètent le lait pourri de la grosse Marine.

  

Et puis patatras, sans préavis, les mouches changèrent d’âne, voilà t’y pas que la mère Chemin du Monde, qui écrit bien, se prenant soudain pour Bob Woodward et Carl Bernstein du Washington Post, se muait en érectrice de scandale d’État. Le Mélenchon, jamais en reste, bramait « Watergate ! ». Le foutoir, le bordel, l’opposition fondait sur Macron comme la vérole sur le bas-clergé, ça pédalait dur dans la semoule, le beau linge de la place Beauvau et de la PP, poulagas et feuilles de chêne, était chauffé à blanc, proche de la fusion, le dérèglement climatique n’y était pour rien, la faute en revenait à un putain de tout petit fusible du château d’en face qui venait de cramer ; un petit gars de banlieue qui se prenait pour Rambo, trop perso, hâbleur, prompt à l’altercation, exagérant son importance auprès du président. Adieu, maillots et chaussettes, N’Golo Kanté, le sourire édenté de Dédé, le malheur des belges, place aux surineurs des réseaux sociaux.

 

La suite peut-être un jour si je prend le temps d'aller au bout de ce petit roman policier. 

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7 septembre 2018 5 07 /09 /septembre /2018 07:00
Socca, pan bagnat et pissaladière… les traces alimentaires du passé populaire de Nice…

J’ai découvert Nice au travers de la saga romanesque de Max Gallo, né à Nice le 7 janvier 1932, fils d'immigrés italiens, La baie des Anges, publié en 1975, premier volet qui conte le destin d'une famille d'immigrés italiens à Nice. Les deux tomes suivants s'intitulent Le palais des fêtes et La promenade des Anglais.

 

 

C’était un Nice populaire, où le PCF, représenté par une figure locale et nationale Virgile Barel qui « s'oppose fermement, avant-guerre, au Parti populaire français (PPF) de Jacques Doriot. Élu député pour la première fois sous le Front populaire, il garde son siège durant toute la Quatrième République et est doyen de l'Assemblée nationale lors de son dernier mandat de 1973-78. Il est conseiller municipal de Nice de 1947 à 1965, président de l'assemblée départementale des Alpes-Maritimes de 1945 à 1947, membre des deux assemblées constituantes après-guerre, puis député de 1946 à 1951 sous la Quatrième République, et de nouveau entre 1956 et 1958, et à la fin des années 1960. »

 

« Militant communiste modèle, Virgile Barel épousa la ligne du PCF pendant près de soixante ans, du Congrès de Tours à la période de G. Marchais. Fondateur du communisme niçois, il incarne dès les années 50 sa mémoire historique. Exemplaire dans l'orthodoxie, la fidélité voire la docilité, Barel appartient à la génération de cadres communistes qui croyaient en l'URSS et en la supériorité idéologique du « modèle soviétique ». Cette foi inébranlable dans la « grande patrie du Socialisme », dans l'infaillibilité du Parti, le conduisit à se comporter souvent en militant sectaire, dur et brutal, à partager les illusions et les aberrations du stalinisme. »

 

ICI

 

En face, il y avait la dynastie des Médecin, dont le dernier rejeton Jacques, maire de Nice, ministre de Giscard, finira sans gloire sa vie en exil en Uruguay

 

« Il se disait descendre des comtes de Médicis. En fait, il n'avait eu qu'à succéder, en décembre 1965, à son père Jean qui avait régné sans partage sur Nice pendant trente-cinq ans. Et lui avait chauffé la place, qu'il occupera pendant un quart de siècle grâce à un réseau de clientélisme sans pareil. »

 

« En 1988, au lendemain de la réélection de François Mitterrand ­ il avait en son temps comparé le programme commun de la gauche à Mein Kampf d'Adolf Hitler ­, ses ennuis avec la justice commencent. »

 

ICI 

 

Bref, le Nice populaire a été enfoui sous le béton de Jacques Médecin et cette grande ville se voit affligé d’un couple d’enfer : Estrosi-Ciotti. 

 

Toute cette mémoire m’est revenue en lisant Boccanera de Michèle Pedinelli

 

Et puis, lecture faisant, découverte :

 

« À la maison, Dan a l’air d’émerger d’une belle nuit. Il a un sourire éclatant quand j’entre dans la cuisine. Attablé sur le balcon, il me montre le paquet gras devant lui.

 

« Socca, tu en veux ? »

 

Comment résister ? Il est aller la chercher chez l’un des rares fabricants digne de ce nom, rue Bonaparte. Comme c’est la spécialité niçoise avec le pan bagnat et la pissaladière, n’importe quel gougnafier s’improvise marchand de socca pour touristes et te vend un truc épais et sec comme de la moquette. Celle-là est fine et à peine croustillante, poivrée et huileuse. Dan a l’air si bien que j’ai du mal à lui annoncer la nouvelle. »

 

Je passe sur le drame du pan bagnat à la sauce Marx : Nice : Thierry Marx va changer le nom de ses « pans bagnats » polémiques, la gastronomie niçoise est sauve ICI

 

Je laisse de côté l’autre polémique Quand Le Monde qualifie la pissaladière de « variante niçoise de la pizza » ICI  pour me consacrer à la socca.

 

Comme toujours, l’histoire de la socca n’est pas de la lumineuse clarté de la baie des anges : provençale, italienne… ni l’une, ni l’autre, la socca est probablement une forme dérivée de la « farinata », une galette à base de farine de pois chiches que leurs proches voisins Italiens font dorer au four depuis le Moyen Age.

 

Mais cette galette a des origines beaucoup plus anciennes, on peut la trouver sous différentes appellations et formes de Gênes à Marseille et en Afrique du Nord, en Asie ou en Amérique du Sud.

 

 Cependant, il est incontestable que c'est à Nice qu'elle s'est définitivement ancrée dans le patrimoine culinaire de la ville, sous l'appellation « socca » (pour la prononciation, avalez le « a » final).

 

Tout ça je l’ai trouvé ICI

 

Comme toujours, l’histoire locale raffole de légendes, comme celle des héroïques habitants du Comté de Nice, assaillis par leurs voisins de la Botte et de la doulce France, engrangeaient en leur château quantité de farine de pois chiche et d'huile d'olive. Cela leur permettait de tenir des sièges (qui allèrent jusqu'à plusieurs années) sans être affamés par leurs assaillants.

 

« Cette spécialité est plus probablement arrivée d'Italie au XIXe siècle avec les immigrants génois. Le commerce de la socca commença avec ces charpentiers génois, ramenés par l'armée napoléonienne pour travailler dans les chantiers navals et réparer l'arsenal toulonnais.

 

Mais c'est dans les années 1900 que le plat se serait popularisé à Nice, en particulier par l'intermédiaire d'une marchande ambulante de socca, une certaine Theresa, qui « à l'heure des oiseaux et des pêcheurs » se rendait vendre sa production avec un fourneau ambulant.

 

Ainsi, dans la vieille ville ou dans les quartiers laborieux du port ou de Riquier, les ouvriers faisaient leur merenda, casse-croûte en niçois, avec de la socca. Il n'était pas rare dans la vieille ville d'entendre l'appel des vendeurs de rue de jadis : « Cauda, cauda, cauda la socca ! »

 

Pêcheurs, dockers, ouvriers de l'usine de tabac usaient alors de leur portion de socca comme garniture en la glissant dans une petite miche de pain. Mais cette façon de la déguster, « à l'ancienne », a quasiment disparu aujourd'hui.


La socca se déguste chaude, si possible juste à la sortie du four, souvent accompagnée de poivre et sans l'aide de couverts.

 

Une fois refroidie, elle perd ses qualités gustatives. C'est pourquoi, lorsqu'elle est achetée, elle est généralement consommée « sur place », ou à emporter, aussi vite que possible.
 

Dans le dictionnaire niçois français écrit par Jean-Baptiste Calvino en 1903 on retrouve la définition suivante : soca : tourte de farine de pois chiches.

 

Le passage du niçois au français a vu apparaître le deuxième «c» et la socca a fait son entrée dans le petit Larousse en mai 2016.
 

La véritable recette de la socca

 

ICI 

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7 septembre 2018 5 07 /09 /septembre /2018 06:00
« Du sang sur le reblochon » fermier ou laitier ? Dormir chez la dame de Haute-Savoie Et si l’on parlait aussi de l’enclave italienne d’Hautecombe ?

Cette chronique n’a ni queue ni tête, elle mêle sans vergogne, chanson, géographie, histoire, fromage et polar…

Si vous voulez bien me suivre vous serez, si je puis m’exprimer ainsi, moins « con » à la sortie qu’à l’entrée.

 

Francis Cabrel chante :

 

Quand je serai fatigué

De sourire à  ces gens qui m'écrasent

Quand je serai fatigué

De leurs dire toujours les mêmes phrases

Quand leurs mots voleront en éclats

Quand il n'y aura plus que des murs en face de moi

J'irai dormir chez la dame de Haute-Savoie…

 

Mais c’est où la Haute-Savoie ?

 

À la suite du Traité de Turin en 1860, le duché de Savoie est annexé à la France, et deux départements sont créés le 25 juin.

 

L'historien et spécialiste de la période, Paul Guichonnet, à propos du choix des noms des deux départements, précise :

 

« Les noms des départements annexés ont été accordés par l'empereur lui-même, sur la proposition d'un très grand nombre de Savoisiens et, en agissant ainsi, il a donné satisfaction à l'immense majorité de nos compatriotes. La situation n'est plus la même qu'en 1792, où le pays subissait une crise suprême. Aujourd'hui, pas de rivalité avec les départements anciens ; l'esprit de nationalité y est aussi vivace que dans toute autre partie de l'Empire, l’assimilation est complète. Léman ne pouvait convenir, Genève et son littoral n'étant plus français ; Mont-Blanc ne pouvait être appliqué qu'à la Haute-Savoie, et le Mont-Cenis ne pouvait convenir à la Savoie, le Mont-Cenis ayant été laissé, dans la plus grande partie, à l'Italie. Conserver au pays son ancien nom était une idée patriotique et heureuse qu'il faut approuver. »

— La Gazette de Savoie, édition du 22 juin 1860

 

 

« Le Reblochon est un fromage lié à l’identité et à l’histoire des Savoie, où sa zone de production est entièrement située. Ses origines remontent au XIIIe siècle. Les paysans de la vallée de Thônes doivent alors acquitter le droit d’ociège : une taxe payée aux moines ou aux nobles propriétaires d’un alpage, proportionnelle au nombre de pots de lait tirés de la traite quotidienne. Roublards, ils pratiquent une traite incomplète afin de diminuer leur impôt. Dès le départ du contrôleur, ils procèdent à une seconde traitela « rebloche » en patois – dont ils utilisent le lait, très riche en crème, pour fabriquer un fromage onctueux à souhait : le Reblochon.

 

3 races de vaches peuvent être utilisées à la fabrication du Reblochon : l’ Abondance, la Montbéliarde et la Tarine. Elles doivent pâturer au minimum 150 jours  et leur alimentation doit être principalement à base d’herbe et de foin de la zone d’appellation, complétée par une ration de céréales.

 

« 560 producteurs laitiers, rassemblés en coopératives, livrent en lait les 19 fromagers de l’appellation, en charge de l’étape de transformation : le Reblochon laitier, reconnaissable à sa pastille rouge, est issu d’un assemblage de laits provenant de différentes exploitations. Il est produit en fromagerie une fois par jour.

 

130 producteurs fermiers perpétuent la tradition ancestrale du Reblochon fermier : identifiable à sa pastille verte, celui-ci est fabriqué à la main, dans la foulée de chacune des deux traites journalières, à partir du lait d’un même troupeau. 

 

Chaque fromage, laitier ou fermier, est ensuite confié à l’un des 11 affineurs de l’AOP Reblochon qui y veilleront comme à la prunelle de leurs yeux pendant une durée de 18 jours minimum. C’est ainsi, en gardant et en transmettant eux-mêmes la mémoire de ces différents métiers et gestes qui y sont associés, que les hommes et femmes du Reblochon nous transmettent une typicité à la fois familière et singulière. »

 

Reblochon, un fromage savoyard ICI 

 

L’Enclave italienne d’Hautecombe

 

L’abbaye d’Hautecombe est fondée en 1121 sur une combe de la montagne de Cessens, puis elle est transportée vingt ans plus tard sur un promontoire s’avançant dans le lac de Châtillon – aujourd’hui lac du  Bourget –, tout en gardant son nom.

 

Humbert III le Bienheureux, comte de Savoie repose à Hautecombe dès 1189. Quarante-trois de ses descendants vont l’y suivre, faisant mériter au lieu le surnom de « Saint-Denis de la Savoie ».

 

Charles-Félix, roi de  Sardaigne et duc de Savoie, qui découvre en 1824 dans quel état de déréliction est laissée la nécropole de ses aïeux, entame sa restauration. À sa mort, en 1831, Charles-Félix renoue avec l’ancienne tradition en allant reposer à Hautecombe. Sa veuve, la reine Marie-Christine, l’y rejoint en 1849.

 

Lorsqu’en 1860, le roi du Piémont-Sardaigne devient roi d’Italie avec l’aide militaire de Napoléon III, et qu’il cède la Savoie et le comté de Nice, il ne peut se résoudre à perdre complètement l’enceinte sacrée où reposent ses ancêtres. De  ce souci résulte un statut politique sui generis comme savent en concocte les diplomates.

 

Au sens strict, on ne peut parler de « micro-État » : l’abbaye d’Hautecombe ne bat pas monnaie, n’entretient pas de troupe et n’a pas droit de pavillon. Elle possède ses armoiries néanmoins – un écu mi-parti à l’aigle de sable sur fond d’or et aux armes de Savoie – et jouit d’un statut particulier garanti par conventions internationales.

 

L’arrangement du 19 février 1863 en fait une entité à part dont la République, après 1870, respectera l’originalité. Dotée de la personnalité morale et sa vocation religieuse diplomatiquement reconnue, l’abbaye échappera aux décrets de 1880 qui expulsent les congrégations, ainsi qu’à la législation issue de la Séparation.

 

Le 24 mars 1983, la foule se presse autour d’Hautecombe. Plusieurs milliers de curieux sont venus rendre hommage à Humbert II, dernier roi d’Italie. Né en 1904, détrôné par référendum en 1946, le monarque est décédé le 18 mars en son exil genevois. Dans l’assistance, mêlés aux invités des deux Savoie, de nombreux monarchistes italiens. Parmi les hôtes de marque, quelques têtes couronnées : le prince de Monaco, le roi des Belges, le roi et la reine d’Espagne. La dépouille d’Humbert II est déposée dans le tombeau resté vide d’un ancien commendataire, l’abbé d’Estavayer.

 

 

C’est aussi un statut qu’on enterre. Humbert II, en effet, a renoncé par testament à tout ce qui constituait le pouvoir temporel de la maison de Savoie en France.

Source / : Tour du Monde à travers la France inconnue Bruno Fuligni

 

Et dire que cette chronique déjantée est parti de l’achat d’un polar de Terroir dans une gare, mince comme un top model anorexique, Du sang sur le reblochon aux éditions Les Passionnés de bouquins. Ce n’est pas une œuvre impérissable qui figurera un jour dans la collection noire de Gallimard mais c’est comme diraient les bobos parisiens du local.

 

Bonne dégustation !

 

Et avec ce reblochon sanglant on boit quoi ?

 

AUTREMENT BLANC 

 

Marie & Florian Curtet (Jacques Maillet)

AOP Vin de Savoie - Blanc – 2016

 

 

Assemblage des plus belles Jacquère et Roussette du domaine, dans le pendant blanc de la célèbre cuvée Autrement. Belle complexité, de la fraîcheur et beaucoup de finesse sur ce blanc.

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6 septembre 2018 4 06 /09 /septembre /2018 07:00
Ghjulia Boccanera, prononcer Dioulia, c’est particulier… non, c’est corse…

À peine ai-je posé le pied dans l’ancien fief des bonapartistes, Ajaccio, aujourd’hui ville capitale du duo Simeoni-Talamoni, que je me précipite dans ma librairie fétiche : La marge, haut-lieu culturel de l’île

 

Alors je maraude, je flaire, je les repère, je les sens, je les touche, je les achète, je les lis…

 

Cette année une trilogie : Jérôme Ferrari bien sûr, la star locale, sa trombine est affichée partout, prof de philo au lycée Fesch, Goncourt 2012, avec son nouveau roman À son image chez Actes Sud ; puis 1 essai de Jérôme Fourquet, un sondeur de l’IFOP : La nouvelle question corse, nationalisme, clanisme, immigration éditions l’aube ; enfin un polar de Michèle Pedinelli, Boccanera aux éditions de l’aube.

 

J’ai commencé par le dernier, ça se passe dans le vieux Nice, pas celui des paillettes, de l’horrible Ciotti et du motard-maire Christian Estrosi, ce qu’il reste du Nice populaire pas encore croqué par les requins de l’immobilier. C’est un premier roman, enlevé, sans prétention, bien ficelé, crédible, usant des clichés du polar sans y sombrer. C’est efficace, avec ce qu’il faut d'humour, sans le lourd des jugements de valeur.

 

Que disent les éditeurs en 4e de couverture :

 

« Si l’on en croit le reste de l’Hexagone, à Nice il y a le soleil, la mer, des touristes, des vieux et des fachos. Mais pas que. Il y a aussi Ghjulia - Diou - Boccanera, quinqua sans enfant et avec colocataire, buveuse de café et insomniaque. Détective privée en Doc Martens. Un homme à la gueule d’ange lui demande d’enquêter sur la mort de son compagnon, avant d’être lui-même assassiné. Diou va sillonner la ville pour retrouver le coupable. Une ville en chantier où des drapeaux arc-en-ciel flottent fièrement alors que la solidarité envers les étrangers s’exerce en milieu hostile... Au milieu de ce western sudiste, Diou peut compter sur un voisin bricoleur, un shérif inspecteur du travail, et surtout une bonne dose d’inconscience face au danger. » 

 

Extraits

 

« Madame Boccanera ?

 

  • Oui ?

 

  • Comme nous allons nous revoir et nous téléphoner, j’aurais voulu savoir comment se prononce votre prénom… C’est Guejulia ?

 

  • Non. Dioulia.

 

  • C’est… particulier.

 

  • Non, c’est Corse. »

 

Il y a aussi, Joseph Santucci, l’homme de sa vie, beau, intelligent, attentionné, un Corse avec le sens de l’humour, ce qui est suffisamment rare, commandant de police, son ex.

 

« Son visage s’est creusé sous l’effet de la douleur. Évidemment, il ne dit rien, pas la moindre plainte ou le moindre petit gémissement. C’est un homme, que dis-je, c’est un Corse, ert malgré son intelligence, son sens de l’humour et du progrès social, ce bonhomme-là est rattrapé par quelques siècles de traditions mortifères qui empêchent tout insulaire de dire « J’ai mal ». On subit, on endure, on combat, mais on ne perd pas la face en avouant qu’on déguste sérieux. Même lorsqu’on vient de se faire tirer dessus et enlever la rate. »

 

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6 septembre 2018 4 06 /09 /septembre /2018 06:00
Journal d’une adorable vieille dame de campagne, « Un clafoutis aux tomates cerises » qui nous donne envie de vieillir, du bonheur en mots…

« Je m’appelle Jeanne. J’ai quatre-vingt-dix ans… »

 

Elle est née à Paris, elle vit dans l’Allier, dans une maison isolée à 5 km de Bert (voir carte)

 

 

« … je suis plutôt bien conservée, je fais même illusion. De loin, je fais même illusion, je me tiens droite et mes chevilles sont fines. Même si je prends de plus en plus souvent ma canne, ma démarche reste alerte et, au téléphone, on me dit que j’ai une voix de jeune fille. Bien sûr, avec les années mon visage s’est chiffonné, mais j’ai toujours le teint rose et mon regard sait encore s’allumer et pétiller, surtout après un petit verre de vin blanc ou une coupe de crémant. *»

 

Crémant d’Alsace, sans doute pour faire plaisir à Pax.

 

« Finalement, à bien me regarder, je me trouve potable. »

 

« J’ai toujours aimé le naturel. J’étais blonde, mes yeux étaient clairs et mon teint celui d’une Anglaise. »

 

Jeanne et sa petite factrice qui, en dépit des instructions officielles, continue de lui porter ses lettres chez elle sur la table d’entrée où Jeanne laisse à son intention les enveloppes timbrées ou l’argent pour les timbres. Quand Jeanne est en bas, elles papotent.

 

« Les trains ne passent plus à Lapalisse et une à une les boutiques ferment, à cause des deux supermarchés qui se sont installés il y a quelques années. »

 

« Vivre toute seule m’est égal. D’abord je ne m’ennuie jamais… »

 

Jeanne n’est pas complètement isolé car il y a tout à côté Fernand et Marcelle, lui qui n’a pas son permis enfourche sa mobylette, une Peugeot grise pétaradante avec deux vieilles sacoches accrochées au porte-bagages ; elle roule en 2 CV.

 

« Ils sont tout le temps là. Ils ne partent pas en vacances, ne sont même jamais allés à Paris et ne voient pas l’intérêt de s’aventurer au-delà de Lapalisse. »

 

Jeanne a aussi de bonnes amies : Gilberte, Nine et Toinette… avec qui elle joue au bridge, petits goûters, déjeuners et toujours un petit verre de vin.

 

Jeanne conduit sa petite auto.

 

Jeanne a un potager avec un jardinier qui s’en occupe de temps en temps. « J’aime tellement ramasser les asperges ! C’est très amusant, il faut avoir l’œil pour dénicher leur nez blanc, puis creuser la terre avec la gouge, descendre doucement le long de la tige en veillant bien à ne pas la casser.

 

« Á nos âges, nous sommes comme de vieux arbres. Le beau temps nous ranime doucement, nous reverdissons un peu, même si c’est un peu moins chaque année. Et la douceur des jours nous donne une illusion d’éternité. »

 

Il y aussi sa femme de ménage, la petite Angèle miraculeusement guérie de ses rhumatismes « elle serait allée voir « quelqu’un », c’est très mystérieux. »

 

Son René, agent d’assurances est parti depuis longtemps.

 

Jeanne a deux enfants, un garçon, l’aîné, à la retraite, qui a trois enfants et cinq petits-enfants, et une fille venue sur le tard qui a deux garçons adolescents.

 

Sa fille, est une adepte du riz basmati, du vinaigre balsamique, de la fleur de sel, ce qui fait bien sourire la Jeanne.

 

« Tout doucement, mon petit monde  se dépeuple. Autour de moi, les gens meurent et les maisons se vident. »

 

« Il y a quelques années,  c’étaient surtout les hommes qui partaient retrouver le bon Dieu. Depuis peu, les veuves commencent aussi à s’en aller. »

 

Quand elle a un petit coup de moins bien, Jeanne s’offre un remontant « Heureusement, j’ai toujours une bouteille de muscat au frais. »

 

Jeanne ne porte jamais de pantalon.

 

Jeanne va à la messe.

 

« Je me fais un peu penser à une bouteille d’eau minérale dont on aurait fait fondre le milieu en y nouant un ruban chauffant. »

 

« Á mon âge, il faut se faire une raison. On n’habille plus le corps, on le cache. »

 

« Depuis la semaine dernière, les enfants sont en vacances. D’ailleurs, ils sont très souvent en vacances. Ils ne travaillent pas beaucoup, ce n’est pas étonnant qu’ils ne sachent plus rien. »

 

Jeanne adore faire du veau aux carottes pour ses amies, elle descendra à la cave pour y chercher une bouteille de vin blanc.

 

Comme moi Jeanne n’aime pas le lait.

 

« Je n’ai pas non plus d’eau minérale. Encore une manie de Parisiens »

 

« Lorsque j’ai pour la première fois embrassé un garçon sur les lèvres, j’avais vingt-trois ans et je l’ai épousé. »

 

« Á la pension, nous vivions confites dans l’eau bénite. »

 

Pour son enterrement Jeanne voudrait « … une jolie messe avec de la belle musique, et que ce ne soit pas triste… »

 

« On ne s’ennuie qu’avec les autres, jamais avec soi-même. »

 

« Pour me rassurer je me dis que, quand on a jamais eu de tête, on ne peut pas la perdre. »

 

L’auteur. Véronique de Bure est éditrice. Son premier roman, Une Confession, a reçu un bel accueil de la critique. Avec son deuxième roman, Un clafoutis aux tomates cerises, elle revient sur ses origines bourbonnaises

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5 septembre 2018 3 05 /09 /septembre /2018 07:00
« Jamais les Romains n’achetaient d’esclaves corses ; ils savaient qu’on n’en pouvait rien tirer ; il était impossible de les plier à la servitude. » Napoléon

… toujours prêts à se partager en factions, [les Corses] veulent la victoire à tout prix. […] Ennemis dans leur patrie, ils sont, hors de leur patrie, amis comme des frères. Avides de changement, ils préfèrent la guerre à la paix ; s’ils n’ont point d’ennemi étranger à combattre, ils cherchent à faire naître la guerre civile. D’une très grande agilité, d’un esprit turbulent, ce qu’ils estiment le plus, ce sont les chevaux de guerre et les armes. À cheval et à pied, ils sont également bons soldats ; ils aiment la guerre et sont pleins de bravoure… […] Vainqueurs, la gloire leur suffit. […] Les Corses sont une race saine de corps, dure à la fatigue, à la faim, au froid, aux veilles ; toujours prêts à verser leur sang, d’une sobriété sévère et inflexible, ils mangent peu, et leur boisson et leurs aliments sont fort communs ; leur mise est simple et sans recherche. Une partie des Corses cultivent la terre, d’autres élèvent des troupeaux, d’autres enfin se font marins ; le plus grand nombre embrasse la carrière des armes soit dans l’île, soit hors de l’île. Bien peu s’adonnent au commerce, parce que les commerçants sont peu considérés. En effet, aucun noble ne fait le négoce ; les plus instruits s’occupent des affaires publiques et administrent la justice. Comme ils ambitionnent avant tout la gloire et les éloges, ils font peu de cas de l’or et de l’argent ;

 

« […] le vrai noble chez eux est celui qui reçoit beaucoup d’hôtes et qui ouvre sa maison à une foule de personnes de toute condition. Les Corses sont en effet le plus hospitalier de tous les peuples ; […] ils reçoivent avec empressement tous les étrangers et leur accordent la plus large hospitalité […]. Les Corses, élèves de la pauvreté, hôtes de la vertu, se montrent compatissants envers tout le monde ; c’est en restant fidèles aux principes austères de leur éducation qu’ils conservent à la fois leur pauvreté et leur générosité du cœur. En fait d’argent, il n’est guère de Corse qui n’ait des ressources très limitées, et même dans les principales maisons, c’est la maîtresse du logis qui préparent les aliments. Naturellement taciturnes, les Corses sont plus prompts à agir qu’à parler.

De Rebus corcisis, 1506

Pietro Cirneo (1447-1506) historien de son île

 

 

Commentaire de Robert Colonna d’Istria dans Une famille corse 1200 ans de solitude : « Justesse et modernité troublante »

 

« Lorsque, au début de l’ère chrétienne, Strabon déclare son mépris pour les mauvais esclaves corses, qui préfèrent la mort à la servitude, les insulaires n’ont-ils pas là quelque légitime sentiment de fierté ? C’était le sentiment de Napoléon, selon le rapport de Las Cases (propos datés du mercredi 29 mai 1816) : « À Paris, on disait au Sénat que la France avait été chercher un maître chez un peuple dont les Romains ne voulaient pas pour esclave. « Le sénateur a pu vouloir m’injurier, disait l’Empereur, mais il payait là un grand compliment aux Corses. Il disait vrai ; Jamais les Romains n’achetaient d’esclaves corses ; ils savaient qu’on n’en pouvait rien tirer ; il était impossible de les plier à la servitude »

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5 septembre 2018 3 05 /09 /septembre /2018 06:00
Oui, Guillaume Nicolas-Brion, tout comme l’État français n’est pas le régime de Vichy la vichyssoise n’est pas originaire de Vichy.

Sourcilleux le Guillaume, si tu oses écrire le régime de Vichy à propos de l’État français du père Pétain « Travail-Famille-Patrie », il est vénère ; Á juste titre il fait remarquer qu’associer l’opprobre de ce régime à la ville de Vichy  est une infamie, même si cette vieille canaille de Pierre Laval, qui possédait un château à Chateldon y est pour quelque chose...

 

Pour moi, où je ne suis jamais allé, c’est mon ami Jean-Michel Belorgey que le 1er Secrétaire du PS, le François de Jarnac, envoya, lors d'une législative partielle, affronter à Vichy, un vieux radical : Gabriel Perronnet et qui me demanda si je pouvais l'éclairer, lui l'intello parisien, membre du Conseil d’État, sur les questions agricoles et rurales de ce fin fond de la France, le Bourbonnais. J'acceptai bien sûr.

 

Et me voilà à lui rédiger des fiches sur les vaches allaitantes afin que Jean-Michel puisse résister aux quolibets de Perronnet, vétérinaire de son état, l'accusant de ne pas savoir distinguer un viau d'une vache. Jean-Michel est battu avec les honneurs mais en mai 1981, la vague rose emporte les vieux élus, Perronnet est du lot et Jean-Michel se retrouve à l’Assemblée Nationale. Il sera celui qui imaginera le RMI.

 

 

Jean-Michel Belorgey écrira Vichy-Tombouctou dans la tête aux éditions Bleu maison d’édition située avenue Pasteur, à Saint-Pourçain-sur-Sioule.

 

« Plus qu’à la nature vierge, j’ai assez manifesté que j’étais sensible à la nature transformée par l’homme, et au premier chef aux villes, aux villes qui sont vraiment des villes, les villes orientales en particulier, Le Caire, Fès, Istanbul, avec leurs marchés couverts et leurs souks, dont ne sont qu’un pâle reflet, mais un reflet tout de même, les passages, parisiens ou vichyssois, turinois et milanais, ou bucarestois, etc. De cette préférence il ne faut pas cependant déduire une quelconque indifférence à l’égard de ce vers quoi elle n’est pas tournée. Les hommes d’un seul goût, d’un seul penchant, d’un seul livre, d’une seule idée, sont plus qu’ennuyeux ; ils sont redoutables. »

 

« J’aime beaucoup Vichy. C’est gai. C’est gai, il y a un petit côté station balnéaire… »

 

« Quand on se promène dans les rues, on ne pense pas à la guerre et à ses horreurs, les esprits de Laval et de Pétain ne hantent pas le quartier des parcs où la plupart des palaces ont aujourd’hui disparus. »

 

« …on y respire encore le parfum de Madame de Sévigné… »

 

« … Vichy c’est surtout Napoléon III, la Belle Époque et les années 30. Dans la galerie des Sources on s’attend à croiser des élégantes en robe longue, leur gobelet à la main, qui viennent prendre les eaux. »

 

 

« Il y a  de quoi s’occuper à Vichy, il y a le casino, l’opéra Art nouveau, quelques musées, une médiathèque et même un observatoire des poissons migrateurs ! […] En revanche, l’été, j’aime bien aller déjeuner dans une des guinguettes des bords de l’Allier, près de la plage de sable fin et des pédalos. Vichy est une ville douce et sucrée, ça sent le bonbon partout. Je crois que je ne connais pas de ville où il y ait autant de confiseries ! L’une d’elles, « Les Marocains », est classée monument historique. »

Véronique de Bure Un clafoutis aux tomates cerises.

 

Aux Marocains ICI

 

Mais revenons à la Vichyssoise dont la paternité est attribuée à Louis Diat, un cuisinier originaire de Montmarault. Ce fils d'un marchand de chaussures se passionne pour la cuisine et, à 14 ans, il entre en apprentissage de pâtissier à Moulins. Puis il rejoint le Ritz, à Paris, comme chef potager, avant de gravir les tous échelons dans celui de Londres.

 

Lors de l’ouverture du Ritz à New-York, en 1910, le voilà chef à part entière.

 

 

Louis Diat raconte l'histoire dans le magazine New Yorker en date du 2 décembre 1950.

 

« Au cours de l'été 1917, alors que j'étais depuis sept ans au Ritz, j'ai réfléchi sur la soupe aux poireaux et pommes de terre de mon enfance que ma mère et ma grand-mère avaient coutume de faire. Je me rappelai comment, en été, mon frère aîné et moi y versions du lait froid pour la rafraîchir et combien elle était délicieuse. Je décidai de faire quelque chose de semblable pour les clients de l'hôtel Ritz »

 

« Dès le premier jour, la soupe connaît un succès immédiat. Louis Diat aimait raconter que le premier client à l'avoir goûtée en avait recommandé illico. D'abord servie uniquement l'été, elle sera, devant la demande, intégrée annuellement à la carte en 1923. L'hiver, on la servira chaude. La soupe s'arrache, Sara Delano Roosevelt, la mère du président, l'appellera même en pleine nuit pour se faire envoyer des conserves. En cadeau, il lui offre la recette, qu'il publiera ensuite dans le livre Cooking à la Ritz. La soupe changera de nom à la carte dans les années trente, anglicisée en cream vichyssoise glacée. Et elle se propagera dans tout le pays, sous le nom la vichyssoise. »

 

La vichyssoise, itinéraire d’une soupe passée partout… sauf à Vichy publié le 25/11/2014 dans la Montagne 

 

« Retour dans le Morvan… En 1954, la soupe franchit l'Atlantique dans l'autre sens, mais évite toujours soigneusement la cité thermale, même si la Société d'histoire et d'archéologie de Vichy entend alors parler de son existence via un industriel d'Autun, auquel un gros importateur américain demande de grandes quantités de cream vichyssoise soup. Ne connaissant pas la recette, l'industriel du Morvan demande un échantillon, le fait analyser, et découvre un potage de pomme de terre, poireaux, oignon, carottes, avec du lait et des épices.

 

 

« On déguste la vichyssoise aussi bien en Asie qu'en Espagne, où les soupes froides ont toujours eu la cote, jusqu'en Russie. Il existe même un « vichyssoise day » dans les pays anglophones. Mais nul n'est prophète en son pays : s'il y a un endroit où la soupe est méconnue, c'est en France. Ici, on la trouve à certaines tables, dont au N3, où elle est cuisinée à l'eau des Célestins. Enfin un ingrédient vichyssois dans cette histoire, près d'un siècle plus tard. »

 

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