Vin & Cie, en bonne compagnie et en toute liberté ...
Extension du domaine du vin ...
Chaque jour, avec votre petit déjeuner, sur cet espace de liberté, une plume libre s'essaie à la pertinence et à l'impertinence pour créer ou recréer des liens entre ceux qui pensent que c'est autour de la Table où l'on partage le pain, le vin et le reste pour " un peu de douceur, de convivialité, de plaisir partagé, dans ce monde de brutes ... "
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Bonne journée à tous, ceux qui ne font que passer comme ceux qui me lisent depuis l'origine de ce blog.
Mémé Marie n’était pas un cordon bleu, elle assurait les tâches les plus humbles : faire un sort à la volaille, au lapin, écosser les petits pois, épibosser les tourteaux ou les araignées, faire la vaisselle, nourrir la basse-cour, mais c’était elle qui préparait le café.
Dans un grand faitout d’eau posé sur le coin de la cuisinière à bois, autrefois c’était sur un trépied au-dessus de la cendre chaude de la cheminée, elle versait du café moulu avec son moulin manuel, elle ajoutait de la chicorée Leroux. Fallait pas que ça bouillotte, café boulu café foutu.
Le Bourg-Pailler était une maison accueillante, les femmes du bourg, la factrice, les clients de mon père, y défilaient. La mémé, immanquablement leur proposait une petite tasse de son café. Elle plongeait sa louche dans le faitout, remplissait une cafetière en métal émaillé pour porter le café à température, et le servait. Tout le monde y ajoutait des morceaux de sucre, les hommes faisaient des rincettes avec de la goutte. Je ne peux vous dire s’il était bon car je n’étais pas autorisé à consommer du café.
En revanche, le dimanche, après les vêpres, le café de mémé était accompagné de quatre-quarts. Celui-ci était acheté à la boulangerie Remaud, c’était Madeleine la grande copine de ma mère qui le préparait.
À certaines occasions, ma dite mère, cordon bleu de première catégorie, s’en chargeait.
Enfin, pour les communions privées ou solennelles, on en fabriquait des fournées, qui cuisaient dans le four banal de la maison chauffé au bois par le pépé Louis. C’était pour distribuer à la parentèle et aux amis.
La phrase culte, citée en titre, « Vous reprendrez bien une part de quatre-quarts avec votre café ? » reste pour moi le meilleur antidote au déclin de la convivialité, de l’accueil.
Les bretons ont annexés le quatre-quarts, qu’ils se contentent de leur far ou de leur kouign-amann gorgé de beurre salé.
Le quatre-quarts est universel.
C’est un gâteau facile à réaliser, si ce n’est qu’il faille monter les blancs en neige dans la recette moderne.
4 œufs et l’équivalent en poids de beurre, de sucre, de farine.
Facile à retenir pour les sous-doués.
Un peu de levure l’aidera à mieux lever.
Four à 180° 30 mn
La recette classique
Ingrédients
1 sachet de levure chimique
1 pincée de sel
4 oeufs
Le même poids que les 4 œufs
en farine
en beurre
en sucre en poudre
Mode opératoire
Tout d’abord, faites préchauffer votre four à 180° (thermostat 6).
Faites fondre le beurre demi-sel. Laissez-le refroidir un peu.
Dans un saladier, mélangez les œufs et le sucre. Réservez.
Dans un autre saladier, mélangez la farine, la levure et le sel. Formez un puits au milieu dans lequel vous verserez les œufs et le sucre. Battez le tout doucement avec un fouet jusqu’à que vous obteniez une pâte homogène.
Rajoutez le beurre fondu à votre préparation et mélangez le tout.
Prenez un moule à cake de préférence : beurrez-le) et versez-y votre préparation.
Mettez votre quatre-quarts à cuire pendant 50 mn.
Le quatre-quarts devant obtenir une croûte bien dorée, veillez à ce qu’il ne soit pas trop cuit sur le dessus, sinon recouvrez le dessus du moule d’une feuille en aluminium et baissez la température.
Pour faire le café comme mémé Marie :
Mélangez le café moulu, la chicorée Leroux et l’eau dans un faitout (la proportion café et volume d’eau est laissé à votre appréciation, sachant qu’un faitout fait 6 litres) ; Remuez un peu pour rendre l’ensemble homogène.
Mettez le faitout sur le feu, et remuez le mélange de temps à autre quand il se met à chauffer. Laissez bouillir pendant deux minutes sans couvrir, avant de retirer le faitout du feu.
Laissez décanter.
Puisez le café avec précaution à l’aide d’une louche pour emplir soit une casserole, soit une cafetière traditionnelle en métal émaillé.
Je suis tombé de ma chaise lorsque j’ai reçu l’invitation ci-dessus.
Jusqu’où ira la fausse inventivité stupide des communicants ?
1er campagne d’information dédiée au geste de recracher
Cracher ou recracher sont donc un geste ?
Drôle de geste que cette projection autrefois très prisée des chiqueurs qui avaient l’art dans les westerns de projeter leur glaviot de très haut dans le pot nommé crachoir. Clint Eastwood était champion peut-être faudrait-il l’embaucher pour apprendre aux licheurs de vin à recracher ?
22 juin 2010
Un «enchaîné» de la dégustation crache son vin dans une timbale d’argent au restaurant tel Clint Eastwood son jus de chique dans «Impitoyable»
En son temps j’avais commis un libelle pour me moquer de l’apprentie Miss Glou-glou qui venait de pondre suite à son séjour à Suze-la-Rousse « Crachons le vin, c’est bon pour lui (et pour nous) »
« Et si on généralisait les crachoirs dans les restaurants? » soutenait-elle !
Et moi grivois je lui rétorquais :
Le vin fait est fait pour être bu, et pissé ajouteraient mes amis gascons (mais je suis grivois). Qu’on le goûtât avant de le choisir rien de plus normal. Qu’on le crachât ensuite c’est la règle de tout amateur dégustateur. Pour le reste, merci de nous lâcher les baskets miss glou-glou, surtout maintenant que nos parlementaires viennent de voter le principe des cendriers mobiles pour fumeurs invétérés vous seriez capable de leur donner des idées avec votre seau à vin.
Elle reçut le soutien de François AU 13 grand amateur de vins vieux qui affirmait se trimballer au restaurant avec une coupelle en argent afin d’y recracher ses nectars cacochymes.
Apprendre à cracher comme un pro !
Un atelier pour ça !
Après l’attaque, le milieu de bouche, la finale, c’est la bouche en cul-de-poule, inspiration, expiration, rejet en un mince filet afin de ne pas souiller son plastron.
Mais où va-t-on ?
Un de ces quatre il va falloir ouvrir un atelier pour apprendre aux mecs à pisser droit dans les cabinets, ce qui d’ailleurs serait d’une grande utilité pour la propreté des WC des bars à vins.
Et là-dessus, pour finir dans la joie et la bonne humeur un petit apéritif dînatoire.
Volent, s’envolent, les belles CVO ponctionnées sur les vigneronnes, vignerons, tout ça pour pisser dans un violon.
Pour sûr Vin&Société, à force de vouloir donner des gages aux hygiénistes, aux prohibitionnistes, sombre dans un ridicule achevé qui, comme chacun le sait, ne tue pas.
L’art de la dégustation fut longtemps le privilège des acheteurs de vin, c’est de nos jours l’art de se faire mousser en société alors de grâce laissez donc tranquille ces amateurs de gloses elles ou ils sont assez grand pour comprendre qu’il vaut mieux recracher afin d’apprécier sereinement la cotriade de vins.
Les noces de Cana de Véronèse : mais où sont passés les mariés ?
Yannick Jadot et sa compagne, Isabelle Saporta, dans le 19e arrondissement de Paris, le 26 mai. LUCAS BARIOULET POUR « LE MONDE »
Le buzz de la semaine sur les réseaux sociaux c’est le coming-out amoureux d’Isabelle Saporta (1), ma gourgandine préférée, pensez-donc c’est main dans la main qu’elle a déambulé avec Yannick Jadot pendant sa campagne électorale.
Pour les nouveaux pharisiens, s’afficher avec un politique, comme deux amoureux, alors qu’on cause dans le poste le matin sur RTL c’est péché mortel.
De qui se moque-t-on ?
De nous, tout simplement, Isabelle travaille dans une entreprise privée, où elle délivre un billet d’humeur sociétal, ses convictions sont depuis longtemps connues, affichées, revendiquées, assumées, dans ses écrits.
Elle a eu droit, par l’extrême obligeance, de ce cher Hubert de Boüard de Laforest, à un séjour à la 17e Chambre du TGI de Paris. J’y étais son témoin. Elle a gagnée en première instance et en appel.
Chapeau Isabelle !
Elle assure Isabelle, élève bien ses deux filles, rame comme beaucoup de femmes pour faire bouillir la marmite, alors je dis aux faux-culs, aux hypocrites, à la niche : les chiens aboient la caravane passe.
Moi, qui n’est jamais eu beaucoup de sympathie pour les Verts politiques, en déshérence socialiste, j’avoue que le succès de Yannick Jadot ne doit rien à la chance mais, sans doute grâce à Isabelle, à une perception plus ancrée dans le vécu des gens, surtout les jeunes générations préoccupées d’un avenir climatique incertain.
J’ai appelé ça l’effet glyphosate.
Enfin, le vieux routier que je suis, peut vous assurer que l’amour, le vrai, le profond, bonifie les animaux politiques. Si Michel Rocard avait connu Sylvie bien avant je vous fiche mon billet qu’il aurait eu toutes ses chances à la présidentielles.
Reste à Yannick Jadot à surmonter sa victoire, à ne pas se laisser griser par une élection qui a souvent été favorable aux Verts, à reconstruire avec les débris du PS une alternative crédible à Macron.
Bref, vous l’aurez compris, j’ai de l’estime pour Isabelle, c’est quelqu’un de bien.
Nous reste plus Isabelle, et pourquoi pas Yannick, à prendre un verre de vin qui pue rue Daguerre...
(1) Etre le parti du quotidien »
Autre élément essentiel pour comprendre la campagne de Yannick Jadot : le rôle qu’a joué Isabelle Saporta, sa compagne. Cette journaliste est notamment l’auteure du Livre noir de l’agriculture : comment on assassine nos paysans, notre santé et l’environnement (Fayard, 2011). Elle connaît bien les questions environnementales. Elle rencontre M. Jadot à l’été 2017, lors d’un débat sur BFM-TV à propos des néonicotinoïdes. « J’ai toujours été écolo. Je pense que l’écologie, c’est du terrain », explique Mme Saporta. C’est elle, par exemple, qui va présenter M. Jadot à Benoît Biteau, agriculteur bio. Elle se tient à distance des affaires du parti mais plaide pour une ligne articulée autour de « l’écologie concrète ».
« L’écologie c’est la matrice par laquelle on doit tout repenser, y compris l’économie. On doit trouver des solutions, être le parti du quotidien, insiste Isabelle Saporta. J’ai poussé Yannick à faire du terrain, à rencontrer des pêcheurs, des viticulteurs, des patrons de PME, des artisans qui étaient fâchés avec EELV alors qu’ils sont tous vraiment écolos. On doit avancer ensemble, avec les bonnes idées. » Ce qui fait écho aux propos de M. Jadot lorsqu’il affirma au Point début mars : « Bien entendu que les écologistes sont pour le commerce, la libre entreprise et l’innovation. »
Dans La cuisine de l’exil de Stéphanie Schwartzbrod chez Actes Sud on peut lire dans l’avant-propos : « quand on quitte un pays, la cuisine est peut-être la chose la plus facile à transporter. »
Ce qui l’intéresse « … c’est la façon dont chacun trace un portrait de la France dans sa manière de la regarder et de l’éprouver, et comment celle-ci, au fil des témoignages, transparaît. »
« … c’est le rapport à l’exil, à cette dualité, cette vie comme raturée… Tout au long de ces témoignages, on entend souvent les mêmes réflexions revenir, comme si, que l’on soit riche ou pauvre, parti dans de bonnes conditions ou non, cet exil traçait chez chacun un même sillon. »
L’exil la touche, moi aussi, même si comme elle je ne viens pas d’ailleurs… le monde est pour moi sans frontières.
Par amour, pour accomplir leurs rêves, pour fuir la dictature ou la misère, ils ont quitté leur pays. Venus d’Europe, d’Asie, d’Afrique, d’Amérique latine, du Moyen-Orient, des États-Unis – des années 1920 à nos jours –, c’est en France qu’ils ont posé leurs valises, laissant derrière eux leur enfance, leur famille, leurs repères pour découvrir un univers inconnu, parfois fantasmé, et se confronter à une nouvelle réalité. Déracinés, comme coupés en deux, c’est souvent par la nourriture, les recettes emportées dans leurs bagages, qu’ils ont pu retrouver une part de leur passé, de leur culture, et se réapproprier leurs vies.
À travers vingt-quatre témoignages d’hommes et de femmes, chacun suivi de cinq recettes emblématiques du pays concerné (et d’adresses où se procurer les ingrédients les moins communs), ce livre parcourt la grande Histoire, les époques et les continents, mettant en lumière notre richesse multiculturelle. Il invite à découvrir l’altérité dans ce qu’elle a de plus convivial : les plaisirs de la table.
J’ai choisi l’URUGUAY d’Anna Karina.
le 1 juillet 2018 j'écrivais :
L’Uruguay, pays de tous les exils ?
« L’histoire de l’Uruguay est celle d’un pays aux exils multiples. Autrefois « Suisse » d’une Amérique rêvée par des millions d’européens partis en quête d’une vie meilleure, le pays a par la suite joué le rôle capital d’espace-refuge lorsque l’Europe connut ses pires drames (la guerre civile espagnole, la répression franquiste, la seconde guerre mondiale) avant de devenir à son tour, à la fin du même siècle, le théâtre de la tragédie de la dictature et de la répression organisée au sein du Plan Condor. Dans ce contexte, c’est au tour des uruguayens de s’exiler massivement vers les pays de l’aïeul européen : l’Uruguay de l’accueil devient celui de l’ostracisme. Ces différentes facettes de l’exil sont au cœur des œuvres de José Mora Guarnido, Carlos Liscano et Marisa Silva Schultze, des écrivains qui ont connu de façon directe ou non l’effet de ces itinéraires transatlantiques, des contraintes des dictatures et des répressions. Dans leurs œuvres, ils ont choisi de mettre en scène cette condition de l’exilé « en » ou « depuis » l’Uruguay, ces voyages et expériences d’une rive à l’autre de l’Atlantique, contribuant ainsi à façonner une pensée de l’exil uruguayen. »
« L’Uruguay est un pays éminent européen. Comme le dit bien Borges, on ne descend pas des Indiens, on descend du bateau… non pas des colons espagnols mais des mêmes bateaux qui accostaient à Long Island, à New-York, à la fin du XXe siècle, en provenance d’Italie, d’Espagne, d’Irlande… C’était exactement la même immigration, le même melting-pot : des Européens crevant de faim en Italie ou en Irlande s’enfuyant pour une vie meilleure. Mais arrières-grands –parents venaient d’Espagne et d’Italie… »
« L’Uruguay, c’est un tiers de la superficie de la France avec trois millions d’habitants, une étendue vide avec beaucoup de terre et du bétail, une classe moyenne éduquée très importante, une grande tradition démocratique, une Constitution basée sur la Constitution française et le droit de vote pour les femmes avant qu’il ne le soit en France. »
« Ma mère éprouvait un amour inconditionnel pour la France. On a vraiment été élevés avec une image magnifiée de la France. La France c’était le paradis ! Mais je n’ai pas été émerveillée par Paris, je trouvais la ville tellement grise, il faisait froid et je n’avais pas envie d’être là… »
« À l’école, je détonnais car j’avais des cheveux très frisés, je venais d’un pays que personne ne connaissait, je parlais parfaitement français et je ne faisais aucune faute aux dictées Je ne ressemblais pas du tout à l’image des Indiens que se faisaient les Français… Mon père disait toujours : Vous voudriez quoi ? Qu’on arrive avec des plumes ?
« Aujourd’hui, j’ai la sensation d’être un vrai produit français, d’avoir été façonnée par l’école républicaine et laïque. C’est l’école qui m’a emmenée à la montagne, au musée, au théâtre, qui m’a fait découvrir la littérature, ce ne sont pas mes parents. J’ai découvert la peinture grâce à l’école et cela a été un choc esthétique qui m’a bouleversée. »
LA CUISINE
« En Uruguay, il y a deux choses importantes : la viande et les racines italiennes. On se dispute le fait d’avoir la meilleure viande avec l’Argentine comme on se dispute Carlos Gardel. Elle n’a pas vraiment le même goût. Mais on mange aussi des pâtes fraîches, des gnocchis, de la pizza… Si je veux retrouver les goûts de l’Uruguay, il faut que j’aille dans une épicerie italienne.
J’ai toujours mangé de tout et pour cela la France a été un cadeau… J’ai découvert le fromage que j’ai tout de suite adoré. La nourriture française a été un enchantement… »
« Je sais faire à manger avec ce que j’ai sous la main et ça, je le tiens de ma mère. Je ne fais pas beaucoup de cuisine à la française. Je mélange… »
« Quand je retourne chez mes parents, je sais que ma mère va me préparer du riz au lait car c’est le dessert de mon enfance. »
« Autre chose importante, le maté, une boisson très amère. En Uruguay, elle rythme la vie et tient une large place dans la vie quotidienne. C’est une boisson qu’on se passe, on boit tous à la même « tasse ».
TRANSMISSION
« Je me rends compte que j’ai beaucoup transmis l’Uruguay à mes enfants. »
CONCLUSION
« L’endroit où il y a tout n’existe pas. Même mes enfants ont du mal à dire quel est leur pays. Et ce n’est pas grave. Et c’est tant mieux. Cet endroit dont je pourrais dire c’est ma terre n’existe pas. Je n’éprouve aucun sentiment d’identité nationale et cela me réjouit. »
Bien sûr dans les recettes j’ai choisi les GNOCCHIS DE POMMES DE TERRE.
Le privilège d’être vieux c’est de pouvoir qualifier de vieux d’autres vieux sans être accusé de jeunisme.
Il faut savoir décrocher avant de sombrer dans le ridicule.
L’article qui suit est un bel exemple d’un critique gastronomique qui se pique de faire une analyse économique et qui se vautre lamentablement.
Les vins de Bordeaux échappent à la récession rampante
Les professionnel·les de la dive bouteille se sont retrouvé·es durant quatre jours, du 13 au 16 mai, à Vinexpo Bordeaux, soit 1.600 sociétés de vins et spiritueux venus de vingt-neuf pays, 30.000 personnes du business international.
Il faut savoir que la filière ne cesse de se développer (la Chine et les États-Unis sont les premiers importateurs du globe). Bordeaux reste une capitale active pour le commerce, les échanges et les vins du monde –le saké japonais à base de riz est en plein boom, lié à la vente croissante des sushis et sashimis dans les boutiques et restaurants nippons.
L'an prochain, le premier Vinexpo Paris (en février 2020) s'ajoutera aux salons de Tokyo, de Shanghai, de Hong Kong, de New York, d'Italie et d'Allemagne. Sauvé, Vinexpo Bordeaux deviendra annuel.
La ville chère à François Mauriac reste un passage obligé car les terroirs et appellations girondines (on en compte cinquante) produisent 500 millions de bouteilles de 4 à 2.500 euros qu'il s'agit de vendre et de faire apprécier par les sommeliè·ers, cavistes, commerçant·es –et par les personnes qui en remplissent leur cave.
Au dernier moment je me suis décidé à y aller… La table des bulletins de vote était à l’image de cette élection : une désolation. Le trop plein avec plein de trous (absence de bulletins). J’ai voté. Bien sûr je ne vous dirai pas pour qui.
La campagne électorale fut indigne, bien à la française, où le devenir de l’espace européen fut rangé au rang des accessoires inutiles au profit de nos obsessions françaises.
La palme de la connerie à un slogan gilets jaunes approuvé par François Ruffin qui se laisse parfois aller à la démagogie : « Faire l'amour une fois tous les 5 ans, ce n'est pas une vie sexuelle. Voter une fois tous les 5 ans, ce n'est pas une vie démocratique ».
Du côté des droites : l’extrême et celle qui se dit encore républicaine : deux jeunes gueules pour rafraîchir l’image.
Du côté Macron : l’art consommé de faire des erreurs de casting, l’énarque pleine de bonne volonté ayant autant de charisme qu’un navet.
À gauche, les Balkans, Gluksmann belle gueule, Hamon à la ramasse, Brossat belle gueule, Mélenchon pardon Aubry Manon transparente.
Les verts, Jadot fringant surfant sur l’effet glyphosate, le devenir climatique, les angoisses d’une part de la jeunesse éduquée.
Je jetais un œil sur les sondages qui, pour les grosses cylindrées RN et LREM me semblaient viser juste alors que pour les partis en déclin : PS et LR pataugeaient et deux inconnus : LFI et les Verts où je pressentais que Mélenchon allait prendre une claque et les verts se refaire la cerise.
Les annonces sur l’abstention, à mon image, montraient une masse de votants réguliers hésitants : moi qui votait à gauche je ne me sentais pas d’humeur à la faire cette fois-ci.
Ce qui m’étonnait c’est l’absence de flair de la majorité présidentielle sur l’effet glyphosate tout en me disant que j’étais sans doute trop influencé par les réseaux sociaux.
Bref, lorsque les % de participation sont tombés là mes intuitions semblaient se confirmer : les verts allaient servir de réceptacle des déçus de la gauche.
Les résultats :
Le FN confirme et est le principal bénéficiaire de l’effet gilets jaunes ; bravo la cohorte des sociologues de gôche, le peuple mon cul il n’a pas la gueule de l’emploi !
Macron résiste car il bouffe à deux râteliers : LR modéré et PS sociaux-démocrates.
Jadot doit relativiser sa victoire, en son temps Cohn-Bendit fit un très bon score avant que les démons verts dilapident ce capital.
Mélenchon prend une branlée méritée : l’effet gilets jaunes a jeté dans les bras du FN les protestataires antisystèmes.
Wauquiez est sur un siège éjectable.
Le PS s’est hollandisé il est à son étiage haut.
Hamon est subclaquant.
Le PC au trou.
DLF et la piétaille Frexitienne à la poubelle.
UDI qu’est-il allé faire dans cette galère ?
L’étonnant score du parti animaliste 2,2%.
Au plan européen, nous avons avec les Hongrois, les Italiens, le bonnet d’âne mais la vague populiste est contenue par une forte poussée verte en Allemagne surtout.
La fille du borgne, l’escroqueuse du fric européen, demande la dissolution de l’assemblée nationale : pourquoi faire ? Elle ne le sait même pas.
Rassurez-vous, samedi prochain les gilets jaunes seront à nouveau dans la rue, chacun va reprendre sa posture, son petit couplet, les européennes oubliées, nous allons continuer de râler, les sociologues d’analyser leur nombril, Onfray le bien nourri de se prendre pour un visionnaire, Macron dans sa tour d’ivoire, Mélenchon dans ses obsessions, Hollande dans son fiel, la France quoi alors que pendant ce temps-là les Chinois occupent l’espace face à un Trump qui flambe avant d’être réélu et se consumer.
À tous les grands perdants de ces élections ... L’esprit de Winston Churchill n’est jamais bien loin: «Le succès c’est d’aller d’échec en échec sans perdre son enthousiasme.» #PS#LR#LFI#Valls#Giletsjaunes
Elections européennes 2019 : Allemagne, Espagne, Hongrie, les estimations pays par pays
Le taux de participation est « le plus élevé en 20 ans », avec une estimation de 51 % pour les 27 pays de l’UE, sans le Royaume-Uni.
« Quand on passe les bornes, il n'y a plus de limites. » Alfred Jarry, Alphonse Allais… Je ne sais… mais ce que je sais c’est qu’à l'occasion de la toute nouvelle expo au Musée Victoria & Albert à Londres, portant sur l'avenir alimentaire, une expérience cherche à tester nos limites : un fromage fait à partir de bactéries humaines !
Alors, on goûte ou pas ?
Des fromages faits à partir de bactéries humaines, récoltées depuis les aisselles, les orteils, les nombrils et les narines de célébrités. Plutôt fou, non ? Parmi les premiers volontaires pour cette expérience, le célèbre chef cuisinier Heston Blumenthal et le bassiste de Blur, Alex James. Les fromages qui résultent de leurs bactéries seront donc présentés à la nouvelle exposition du Victoria & Albert Museum à Londres.
Appelée « Food: Bigger than the Plate », l’expo est un ambitieux projet qui compte tout explorer ; des fermes urbaines et de la gastronomie, à la politique et le développement durable du système alimentaire. Et parmi tout cela, sera exposé le “fromage d’humain” en tant qu’expérience, menée par la biologiste de synthèse Christina Agapakis et l’artiste olfactif Sissel Tolaas.
Durant ces derniers mois, cinq fromages ont été laissés “mâturer” dans une cave spécialement créée à cet effet, dans un laboratoire de Londres. Pour leurs fromages, les célébrités ont donc choisi d’être recréées dans des fromages spécifiques : le musicien de Blur en fromage Cheshire, le chef Heston Blumenthal en Comté, le rappeur britannique Professor Green en Mozzarella, et le chanteur de Madness en Jeune Cheddar.
Un milieu propice à la multiplication de bactéries
Les pieds transpirent, et dans des chaussures, de l'eau s'accumule, formant ainsi un environnement chaud et humide. Cet environnement est propice à la croissance et à la multiplication de bactéries.
En plus d'une bonne température et d'une bonne humidité, les bactéries ont besoin de nourriture pour se reproduire. La peau est justement couverte d'une telle nourriture sous la forme de cellules mortes (de peau) et de kératine qui est une famille de protéines qu'on retrouve dans la peau, les ongles et les cheveux.
L'environnement décrit ci-dessus est très prisé par deux bactéries en particulier: Brevibacterium epidermidis et Brevibacterium casei. Elles font toutes deux parties d'une grande classe de bactéries, le genre Brevibacterium, et elles ont tendance à coloniser les pieds, chaussettes et chaussures.
Les Brevibacteria produisent des composés sulfurés volatils
Comme toute machine vivante, les Brevibacteria transforment leur nourriture en de nouveaux composés chimiques. Parmi eux, on trouve des composés volatils sulfurés, les S-méthyl thioesters, tels que l'acide isovalérianique. Ce sont eux qui ont une odeur forte de fromage. On retrouve également ces composés dans d'autres contextes. Par exemple, si tu manges des asperges, ton urine va sentir bizarre en raison de S-méthyl thioesters. En résumé, les S-méthyl thioesters puent.
Utilisation de Brevibacteria dans la fabrication de fromages
La raison pour laquelle on associe l'odeur associée aux produits générés par les Brevibacteria à celle du fromage est que ces bactéries sont justement utilisées dans la fabrication de fromage. Pas les Brevibacterium epidermidis, ni Brevibacterium Casei. Mais des bactéries du même genre, comme Brevibacterium linens.
« Lorsque les scientifiques ont vu des microbes sous leurs microscopes au 19ème siècle, ils ont réalisé que quelques-uns étaient la cause de certaines maladies. Des processus pour tuer ces bactéries se sont alors développés, tels que la pasteurisation de la nourriture et la stérilisation des instruments médicaux, qui ont sauvé d’innombrables vies humaines. Mais avec ces mauvaises bactéries, nous détruisons quotidiennement quelques-unes qui peuvent être cruciales pour notre bien-être et notre résistance immunitaire. »
Et avec ça vous boirez bien un vin qui pue foulé par les pieds de la vigneronne ou du vigneron ?
Where?
The Victoria & Albert Museum, Cromwell Rd, Knightsbridge, London SW7 2RL
C’est ainsi, à chaque fois que je me retrouve face à la Grande Halle de la Villette, je pense à l’impéritie des Ingénieurs du Génie Rural et aux politiques qui n’ont rien compris à l’évolution de l’abattage des animaux en érigeant une cathédrale de béton à la Villette.
Le chantier est arrêté en 1971. L’ensemble des activités du site sera supprimé trois ans plus tard. Excepté la Grande halle de la Villette et quelques autres éléments comme la fontaine aux Lions de Nubie, la totalité des bâtiments est démoli. (Voir plus bas)
Ce jeudi soir, l’air est doux même si nous sommes bien loin d’un beau mois de mai ; les gens baguenaudent au flanc de la Grande Halle, souriants, détendus, les gens qui vont au théâtre, qui plus est voir Dans la solitude des champs de coton, portent en eux des trésors en voie d’extinction.
Dans la solitude des champs de coton n’est composé que d’une seule scène dans laquelle on assiste à la rencontre et à la discussion que vont avoir les deux personnages de la pièce : Le Dealer et Le Client. L’action se situe dans un lieu désert et indéterminé à une heure elle aussi indéterminée de la nuit. Les deux protagonistes dialoguent par le biais de longues tirades, sauf à la fin où le dialogue s’accélère.
À noter que Patrice CHEREAU a mis en scène cette pièce trois fois. D’abord au Théâtre des Amandiers à Nanterre en 1987 avec Laurent MALET (le client) et Isaac DE BANKOLE (le dealer). Puis en 1990 il reprend lui-même le rôle du dealer, et enfin en 1995 où Pascal GREGGORY prend le rôle du client (Molière de meilleure mise en scène en 1996).
La salle est pleine, nous sommes bien placés.
« Dans un décor monumental où les lumières jouent avec les ombres, le dealer est une femme androgyne qui se fond dans les ténèbres et l’acheteur un homme blanc en costume de ville. Dans une danse bestiale faite d’avancées, de frôlements, de reculades, de chuchotements, de cris, de défis, de replis, ces deux- là ne peuvent tout simplement pas s’éviter. Ni se confondre. Un affrontement sado-maso poétique, tout en rudesse et fragilité. »
« Aussi belle que complexe, la langue de Bernard-Marie Koltès est piégeuse pour quiconque veut se l'approprier. Sans pour autant en briser le mystère et en purger la poétique, Berling parvient à la rendre limpide. Le joli duo qu'il forme avec Mata Gabin confère à ce texte difficile une clarté nouvelle et met l'excellence du dramaturge français à la portée de tous.
Plutôt que deux monologues qui se répondraient en écho, Berling transforme l'échange entre le dealer et son client en un véritable dialogue. Se succédant à un rythme effréné dans les positions de dominant et de dominé, ils se lancent dans une joute verbale où l'attraction et la répulsion s'entremêlent jusqu'à conduire à un inévitable conflit.
De prime abord surprenant- les deux protagonistes étant habituellement le miroir l'un de l'autre -, le choix d'un duo masculin-féminin se révèle pertinent. Quand Mata Gabin exhibe toute sa force oratoire, Charles Berling la joue plus en finesse, inversant par là même les attributs traditionnels des deux genres.»
Un tout petit peu plus d’une heure d’un grand bonheur, transporté, accroché par cette lutte de mots, extirpé du quotidien, tiré vers le haut, touché au plus profond, au cœur, à la tête, loin du réalisme cru je me laisse prendre par la poétique du texte puissant, violent, organique, orgasmique… Je partage cette fusion…
Ne me traitez pas d’intello sinon je vais me fâcher tout rouge
Que se disent ces deux-là ?
« Des choses à la fois les plus banales et les plus belles qu’il soit, dans la langue élaborée et cadencée de l’auteur, à savoir que l’on peut tout autant s’aimer que se haïr, selon les circonstances, l’heure ou l’endroit. Seul, le désir qui a force de loi existentielle mène la danse et conduit les êtres vers leur destin. »
« Alors ne me refusez pas de me dire l’objet, je vous en prie, de votre fièvre, de votre regard sur moi, la raison, de me la dire ; et s’il s’agit de ne point blesser votre dignité, eh bien, dites-la comme on la dit à un arbre, ou face au mur d’une prison, ou dans la solitude d’un champ de coton dans lequel on se promène, nu, la nuit ; de me la dire sans même me regarder », invoque patiemment le dealer.
« Le Dealer
[…] Deux hommes qui se croisent n’ont pas d’autre choix que de se frapper, avec la violence de l’ennemi ou la douceur de la fraternité. […] ».
« Le Dealer
[…] parce qu’on n’inflige que les souffrances que l’on peut soi-même supporter, et que l’on ne craint que les souffrances qu’on n'est pas soi-même capable d’infliger. […] ».
Fin
« Un deal est une transaction commerciale portant sur des valeurs prohibées ou strictement contrôlées, et qui se conclut, dans des espaces neutres, indéfinis, et non prévus à cet usage, entre pourvoyeurs et quémandeurs, par entente tacite, signes conventionnels ou conversation à double sens - dans le but de contourner les risques de trahison et d’escroquerie qu’une telle opération implique - , à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit, indépendamment des heures d’ouverture réglementaires des lieux de commerce homologués, mais plutôt aux heures de fermeture de ceux-ci. ».
Applaudissements !
Les saluts rituels.
Les habituels pressés sortent alors que les applaudissements crépitent, quel manque de respect pour les acteurs, même s’ils n’ont pas aimé ces grossiers pourraient rester quelques minutes de plus le cul visser à leur fauteuil sans applaudir. Sans doute leur estomac prime sur leur savoir-vivre.
Merci Mata Gabin Charles Berling…
Bernard-Marie KOLTES (1948/1989) est un dramaturge français. Il fait des études de scénographie au Théâtre National de Strasbourg. Il effectue aussi de nombreux voyages notamment en Amérique du Sud, en Afrique et à New York qui vont être une grande source d’inspiration dans l’écriture de ses œuvres.
En 1977, il écrit et met en scène La nuit juste avant les forêts qui sera présentée au Festival Off d’Avignon la même année avec Yves FERRY dans l’unique rôle de la pièce. Il s’agit d’un long monologue, d’une seule phrase, adressé à un personnage muet. C’est son premier succès en France et en Europe.
En 1979 il écrit Combat de nègre et de chiens, mis en scène en 1983 par Patrice CHEREAU qui deviendra son metteur en scène quasi attitré. Le succès est mondial. Il collabore à nouveau avec Patrice CHEREAU en 1985 pour Quai Ouest et Dans la solitude des champs de coton.
En 1988, il écrit Roberto Zucco qui reste aujourd’hui sa pièce la plus jouée de par le monde.
Il meurt en 1989 du virus du Sida.
Devenus symboles de gaspillage, les abattoirs de la Villette ferment leurs portes le 15 mars 1974.
Ils ont été construits par Baltard à l’époque de Napoléon III. En 1959, on décide de les reconstruire. Le but ? Installer un marché d’intérêt national de la viande. Mais rien ne se déroulera comme prévu. En 1961, les travaux commencent. Mais le chantier prend du retard et ce n’est que trois ans plus tard, en 1964, qu’est achevé le bâtiment de stabulation et en 1967 que se finit la construction du bâtiment des abattages, prévu pour produire 450.000 tonnes de viande.
Entre-temps, les coûts s’envolent et, surtout, avec le développement du transport frigorifique, l’abattage sur les lieux d’élevage est devenu beaucoup plus rationnel… Le chantier est arrêté en 1971. L’ensemble des activités du site sera supprimé trois ans plus tard.
Excepté la Grande halle de la Villette et quelques autres éléments comme la fontaine aux Lions de Nubie, la totalité des bâtiments est démoli. Aujourd’hui, cet espace de 55 hectares situé entre deux portes de Paris est occupé par des lieux d’études, loisirs et distractions, comme le Parc de la Villette, la Cité de la musique, la Cité des sciences et de l’industrie et le Zénith.
M. Pierre Marcilhacy : Monsieur le président, messieurs les secrétaires d’État, mes chers collègues, je voudrais qu’il fût bien entendu que c’est le sénateur qui prend la parole et non l’ancien président de la commission d’enquête sur l’affaire de La Villette, qui a fini de remplir sa mission le jour où, le 24 avril 1971, le rapport a été publié à la suite d’un vote du Sénat.
Qui est responsable de ces décisions successives ?
A l’origine le conseil de Paris, décision qu’on ne discute pas, veut moderniser les abattoirs de La Villette. Il décide de maintenir La Villette. C’est peut-être une erreur ; cela ne me regarde pas. Le Gouvernement y raccroche le marché d’intérêt national. Attention ! Il s’agit bien là d’une décision gouvernementale. Un marché d’intérêt national, c’est très grave, parce que, pour qu’un tel marché fonctionne, il faut lui donner les moyens de s’approvisionner. Il faut donc prendre en même temps les mesures qui doivent lui permettre de tourner. En effet, on ne demande pas aux abattoirs de gagner de l’argent, mais de tourner. Ce qui est effrayant, c’est qu’on a construit un outil qui ne pourra jamais servir. Ce n’est pas parce qu’on abat quelques tonnes de viande que l’affaire marche. Ce n’est pas vrai. C’est une absurdité.
Tout le processus est décrit dans le rapport et comme le ministre de tutelle est celui de l’agriculture, je suis obligé de dire que la responsabilité politique incombe au ministre de l’agriculture de l’époque. Cependant, je dois reconnaître que, dans la dernière période, sa responsabilité est diminuée puisqu’il est arrivé en prenant le train en marche et qu’il a souvent essayé de l’arrêter. Je trouve, sauf erreur, les noms de MM. Pisani, Edgar Faure, Boulin, Duhamel et Cointat. Je ne peux pas raisonner autrement et, si je suis obligé de vous donner ces noms, monsieur le secrétaire d’État, c’est parce que vous allez être amené, je l’espère, à sanctionner ces fautes administratives.
Or, quelle peut-être la position de ces administrateurs — le reste, je ne veux pas le savoir — maladroits, incompétents ou négligents ? Ils pourront dire : « Nous n’avons fait qu’exécuter une décision politique qui venait de très au-dessus de nous. Nous n’avions qu’à claquer des talons et à passer à l’exécution. Si vous dites que le projet a échoué et que nous avons dilapidé 100 milliards d’anciens francs, prenez-vous en à d’autres qu’à nous. » Et ils auront raison ! Cette affaire met en cause toute une série de procédés qui interviennent dans la gestion des affaires de l’État.
J’ai décidé de compresser mes mots comme César les autos.
La brève est un texte de 4 à 6 lignes, sans titre, ni paragraphes distincts. Cette forme simple en fait le genre journalistique le plus lu.
Le lavoir (lavoir de Huillé 10 mai 1915 Jean Turquais)
À deux pas du bourg à peine,
Sous le figuier géant,
On aperçoit la fontaine,
Qu’abrite un vieux toit branlant.
Tout autour, une dizaine
De femmes sont là, tapant
Sur les gros gilets de laine
Ou sur le fin linge blanc.
Mais pendant que l’on tapote
La langue marche, on papote
Daubant sur Chose ou Machin.
Car, sur cette calme rive
On blanchit bien la lessive,
Mais blanchit-on le prochain ?
« Ce qui compte, c’est le fond », assure Raymond Depardon en commentant devant François Hollande cette superbe photo de Michel Rocard prise sur un escalier du Trocadéro un jour de pluie.
Voir l’ensemble du reportage de MAGNUM photos 1995
Michel ROCARD, Raymond Depardon Paris 16è arrondissement. Palais de Chaillot ICI
Dans le temps, comme le disait le pépé Louis pour déplorer le modernisme qui avait rangé ses grands bœufs blancs au rang des accessoires inutiles y’avait dans notre vieux pays de vigne une hiérarchie bien établie : tout en haut les AOC, au-dessous les VDQS enfants de Philippe Lamour, puis en descendant encore les vins de pays et tout en bas les VCC, vins de consommation courante rebaptisés vin de table.
À l’intérieur des vins de pays y’avait trois catégories, ceux de zone, ceux de département et les régionaux, soit 152 en tout.
Les départementaux bébés de la coopération sudiste étaient considérés par les négociants comme le jaja en bib pour le populo, les régionaux dominés par la créature du Grand Jacques Gravegeal, les vins de pays d’Oc, se la jouaient déjà en petit frères des grandes AOC, enfin mes chouchous : les vins pays de zone.
J’aimais leurs dénominations : vin de pays des collines de la Moure, des côtes de Thongue, vallée du paradis, vicomté d’Aumelas, d’Urfé, des Allobroges, coteaux du Grésivaudan, des sables du Golfe du Lion, du Pont du Gard, du Mont Baudile, des coteaux de Peyriac, Saint Guilhem le désert…
Elles existent toujours mais on leur a accolé un sigle : IGP.
L’IGP ça sonne comme la GP, la Gauche Prolétarienne de Benny Lévy, de son frère Tony, d’Olivier Rolin, de Serge July, d’Alain Geismar, de Jean-Paul Cruse, de Jean-Pierre Le Dantec, de Robert Linhart.
La GP de La Cause du peuple de Jean-Paul Sartre.
Les « nouveaux barbares » étaient en retard ce qui leur laissait tout le loisir de contempler quelques beaux spécimens de petits culs des beaux quartiers qui cherchaient des mains prolétariennes, rudes et calleuses, pour connaître le grand frisson que seules les « larges masses », fleurant bon la sueur et le cambouis, pouvaient leur procurer. Ils ne raillaient pas, elles n’attendaient que ça. Les têtes d’œufs de la GP, sinistres, fuyaient le sexe considéré comme la faille suprême où la pureté révolutionnaire risquait de s’engloutir, se diluer, alors ils combattaient et réprimaient les délices de la chair comme l’opium des fils de bourgeois en quête de rédemption des maîtresses de leurs pères et des amants de leurs mères. Cet ascétisme ne pouvait que profiter à ceux qu’ils vénéraient : les prolos. L’érection des damnés de la terre en phares de la Révolution les plaçaient en position de se servir à volonté au grand festin du cul. Les sources de basse-police brodaient avec délectation sur les parties de jambes en l’air entre les belles héritières et la nouvelle race des élus dans les alcôves des grands appartements du Triangle d’or. On aurait cru qu’ils tenaient la chandelle les balourds des RG.
Je déborde, je déconne, je radote, je raconte un temps que les jeunes ne peuvent pas connaître même s’ils peuvent encore voir s’ébrouer sur les plateaux des médias l’un des derniers spécimens de ces visionnaires : l’incomparable Gérard Miller.
Laissons là ces détritus de l’histoire pour nous pencher sur le tombeau des vins de pays.
Pays, paysans, c’est dans l’air du temps, les vaches, les cochons, les couvées, les vertes vallées non glyphotasées, la nature, la bouse de vache, les cornes d’abondance, les vins nus, les carottes et les navets comme du temps du pépé, l’heure solaire, les toilettes sèches, le coq qui chante sur le tas de fumier, la vie rêvée.
Je n’irai pas à la Toussaint déposer un pot de géranium sur le tombeau des vins de pays car j’ai trouvé chez nos voisins helvètes un vin de pays de Suisse.
Historique en Suisse
Le système AOC viticole suisse est fort de 63 appellations placées sous la responsabilité des 26 cantons qui jouissent de leur autonomie dans les choix de mises en œuvre de la législation fédérale.
Ce système est-il suffisamment résilient pour faire face aux impératifs du marché constitué pour plus de 2/3 de vins importés?
Comment le faire évoluer dans le respect de nos valeurs communes, dans l’intérêt des producteurs actuels et futurs et en adéquation avec les attentes des consommateurs ?
Evolution des réglementations
La première réglementation fédérale visant à structurer la production viticole remonte à 1957 avec l’introduction du cadastre viticole. Il faudra attendre 35 ans pour qu’un système d’appellations d’origine soit introduit au niveau fédéral, suivant ainsi l’initiative de quelques cantons pionniers (GE, 1987). Dès 1992, les relations bilatérales engagées avec l’Union Européenne nécessitent une évolution plus régulière du cadre légal pour aboutir en 2008 à son renforcement. En 2018, la Suisse viticole compte 63 AOC fondées sur le droit fédéral et qui se différencient au plan cantonal selon les droits de coupage, les rendements et les pratiques œnologiques.
1957-1997 (40 ans)
1957 cadastre viticole (interdiction de planter en dehors du cadastre)
1979 teneur minimale naturelle en sucre des moûts
1993 AOC au niveau fédéral, indication de provenance, 3 catégories de moût
1995 contingents globalisés (1’700'000 hl/an)
1997-2010 (13 ans)
1997 AOP/IGP pour les produits agricoles, sauf le vin
2002 accord agricole avec UE : indications géographiques viticoles reconnues mutuellement, interdiction coupage avec vins étrangers.
2004 suppression des (simples) appellations d’origine (délai transitoire jusqu’en 2008)
2008 AOC = cadre fédéral avec législations cantonales, renforcement des critères VDP et VDT = législation fédérale (et cantonale pour VDP avec mention traditionnelle
2018
63 AOC en Suisse, législations cantonales. Critères de différenciation : coupages, rendements, pratiques œnologiques
2.2 Evolution possible dès 2022
Dans son exposé, Pierre Schauenberg, responsable Produits, Office fédéral de l'agriculture (OFAG), rappelle que la réforme proposée a été initiée par la Confédération notamment pour améliorer la compatibilité du système suisse avec celui des autres pays européens. Cette réforme prévoit l’introduction d’une nouvelle classification des vins suisses à partir de 2022, fondée sur le système européen des indications d’origine (IG) :
Vins avec IG
Avec appellation d’origine protégée (AOP)
Avec indication géographique protégée (IGP)
Vins sans IG
Les vins suisses rejoindraient ainsi le système de classification en vigueur pour les produits alimentaires d’origine agricole, utilisé en Suisse depuis 2007.
La Suisse va-t-elle elle aussi succomber au mal des sigles ?
J’en ai bien peur !
En attendant ce jour funeste je me replie sur le Domaine de Chèrouche qui, avec les noces de la Madeleine « argnou » 2016 vin de pays suisse, m’enchante, me régale, m’extasie, me fait toucher du palais le paradis.
Un rouge extraordinaire... Assemblage de Gamay et Pinot Noir au fruit délicat et à la matière presque vaporeuse.
C’est mon chouchou !
Tout petit domaine mais très grande renommée !
« À peine deux hectares de vignes situées dans la région du Valais (Suisse) à une altitude d'environ 650m; travaillées de manière entièrement naturelle par Marc Balzan et Andrea Grossmann; couple de talentueux vignerons adeptes de la biodynamie.
On ne saurait dire si travailler les vignes ici relève de la passion ou de la folie (ou des deux !) mais ce qui est certain c'est qu'il faut un courage à toute épreuve pour piocher, entretenir les murets de pierre sur des pentes à 35°; dans une zone où les températures dépassent parfois les 40° en été. »
Votre Taulier ne rechigne jamais, même pendant les mois d’été, à explorer les plis et les replis de la libido du buveur. Mais, comme il est aussi un fieffé ramier, il ne crache pas sur le recyclage de chroniques anciennes. Pour sa défense, celle que je...
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Fenêtre sur cour, L’amour Est un crime parfait, Des mots noirs De désespoir Jetés sur un petit carnet. Mère au foyer sans foyer À nue Toute nue. Sur sa peau lisse tout glisse. Ses grains de beauté Fixés sur mes clichés volés. Sente blanche de ses hanches...
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Sur la Toile faut s’attendre à tout lorsqu’on est comme moi un VB, vieux blogueur, un VC, vieux con, un VD, vieux débile qui crache sa bile comme dirait l’immense Mimi, mais un qui a aussi le bras très long, un influenceur de Première League, un gars...
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