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10 avril 2020 5 10 /04 /avril /2020 12:00

 

Parlons peu mais parlons masques, hier au soir Envoyé spécial de la controversée Élise Lucet, en a parlé. C’est ICI

 

Je n’ai pas regardé mais ce matin sur Twitter je lis « Avec l'arrivée de Marisol Touraine au ministère de la Santé en 2012 : changement de cap. L'Etat demande aux employeurs, hôpitaux et médecins compris, de constituer leur propre stock de masques. L'essentiel du stock des masques FFP2 est supprimé. » C’est accompagné d’une interview de la dite Marisol Touraine que je ne peux malheureusement pas vous copier ICI 

 

Xavier Bertrand et Marisol Touraine nient être responsables de la pénurie de masques  ICI 

 

Dans une interview accordée dimanche au Parisien, Marisol Touraine, ministre de la Santé pendant le quinquennat Hollande, s’est défendue. « Entre 2012 et 2017, les stocks de masques chirurgicaux ont régulièrement augmenté, et nous les avons reconstitués après les attentats : il y avait 730 millions de masques chirurgicaux en 2012, et 754 millions en 2016 et 2017, affirme-t-elle. Et ce, conformément à la doctrine édictée en 2011 par le Haut conseil de santé publique, qui avait mis la priorité sur les masques chirurgicaux. »

 

« Que certains prétendent qu'il y a pénurie parce que nous n'aurions pas fait ce qu'il fallait, c'est faux », lance l’ex-locataire de Ségur, qui salue par ailleurs « la manière dont Olivier Véran gère cette crise depuis sa nomination ».

 

Marisol Touraine assure qu’il y avait en 2015 environ « 75 millions » de masques FFP2 en stock. « Au-delà des chiffres, ce qui compte c'est d'être capable d'avoir les stocks minimaux indispensables et d'être en capacité de réaction immédiate pour en commander et en produire rapidement au moindre signal annonciateur d'une crise », précise l'ancienne ministre.

 

Question :

 

Si depuis 2012, les hôpitaux et les médecins avaient la responsabilité juridique de constituer leurs propres stocks de masques, pourquoi ne l’ont-ils pas fait ?

 

Bizarrement personne ne pose jamais la question aux patrons d’hôpitaux qui défilent dans les studios tv...

 

Suggestion :

 

Lorsque nous sortiront du confinement je propose, au nom du principe de précaution, que l’on édicte une obligation d’un stock de masques (ad hoc) dans chaque foyer, écoles, lycées, facultés, Ehpad, clubs sportif, associations, entreprises, administrations, pharmacies et bien sûr hôpitaux, cliniques, médecins de ville… J’en oublie mais notre administration tatillonne saura en dresser la liste. Ainsi réparti le portage du coût de cet investissement sera très supportable et mobilisable très facilement.

 

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Voilà, c’est annoncé, nous sommes confinés pour tout le mois d’avril et le dicton « avril ne te découvre pas d’un fil » est vraiment d’actualité parce que nous allons devoir sortir masqués.

 

Alors, dans ma petite « Ford d’intérieur » je me suis dit : « mon gars, va falloir que tu trouves le moyen de te confectionner un masque vite fait bien fait sur le gaz avec les moyens du bord… »

 

Je me suis donc mis à rousiner dans l’appartement à la recherche d’un contenant car j’avais déjà une petite idée qui me trottait dans la tête. Dans le foutoir de mon bureau je tombe nez à nez avec un petit pochon Brooks en toile avec des liens coulissants, genre petite bourse, bonne base de départ.

 

En effet, mon idée consistait à confiner à l'intérieur de la ouate emmaillotée dans un filtre à café papier  afin de servir de barrière au fichu virus.

 

Exécution.

 

Premier essayage, le prototype avec les liens du pochon noués passés derrière mes lobes d’oreille, pendouille. Il me faut donc trouver un moyen de plaquer mon masque sur le bas de mon visage.

 

 

Cogitation.

 

Plusieurs tentatives avortées avec des liens trop courts.

 

Je farfouille et trouve un beau lacet blanc dans un tiroir.

 

Comment l’arrimer au bas du masque ?

 

Je farfouille à nouveau : épingles à nourrice et épingles d’étiquettes de vêtements récupérées sans trop savoir que serait leur usage.

 

Action.

 

Prototype 2 et 3, j’ajuste, je modèle pour donner à mon masque une allure ne l’assimilant pas à celle de l’abominable Hannibal Lecter, même si je suis un fan de Jack Nicholson.

 

 

Mission accomplie.

 

 

Le masque n’est pas à usage unique, je peux laver le pochon et changer à volonté le contenu : filtre à café bourré de ouate.

 

 

Le coronavirus a emporté l'une des figures du Parti communiste. Liliane Marchais, veuve de l'ancien secrétaire général du Parti communiste Georges Marchais, est morte jeudi du coronavirus dans un Ehpad, à l'âge de 84 ans, a annoncé le député PCF du Nord Fabien Roussel. Née en 1935 à Malakoff (Hauts-de-Seine), elle avait adhéré au Parti communiste en 1952 et à la CGT en 1953.

 

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La place des Petits-Pères est une place du 2e arrondissement de Paris. Le nom de la place garde la mémoire du couvent d'Augustins qui s'étendait tout autour et dont l'emprise correspond à l'ancienne cour. Les Augustins étaient appelés les « Petits-Pères ».

 

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Coronavirus : les masques des Tricots Saint-James homologués par la direction générale de l'armement

 

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Le prototype de masque lavable de l'entreprise textile manchoise les Tricots Saint-James a été homologué par la direction générale de l'armement, rapporte ce mercredi France Bleu Cotentin. L’annonce provient du groupe hospitalier Mont Saint-Michel dans un communiqué. Dès cette semaine, près de 3 000 de ces masques Tricots Saint-James seront livrés dans les hôpitaux et les Ehpad du Sud-Manche. Ces modèles permettront d'équiper "les professionnels les moins exposés", notamment les services administratifs ou techniques de support, et de "libérer ainsi les masques offrant la plus grande protection pour les soignants en première ligne", précise le groupe hospitalier Mont Saint-Michel.

 

J’ai une relation privilégiée avec Saint-James

23 octobre 2012

Le Taulier bien avant Montebourg s’exhibait en marinière Made in France même que c’était une Saint-James  ICI 

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En réponse à cette chronique je reçus ce courrier du Président de Saint-James

 

Cher Monsieur,

 

Veuillez, tout d’abord, m’excuser de réagir quelque peu tardivement, après l’envoi de l’article posté sur votre blog le 23 octobre, dont j’ai eu connaissance par vous directement et même par l’Argus de la Presse. C’est dire si le contenu de votre blog connaît une certaine audience...

 

Cette frénésie médiatique, ayant suivi la parution du Parisien Magazine avec, en couverture, notre Ministre du Redressement Productif en marinière, s’est déclenchée alors même que je m’envolais vers l’Asie, pour rencontrer nos Partenaires dans cette zone, assurant la promotion des vêtements SAINT-JAMES, notamment les marinières « Made in France ».

 

A mon retour, j’ai pris la mesure de l’ampleur du phénomène et de cette promotion quelque peu déloyale, de la part d'un Ministre, pour la marinière de notre Collègue finistérien, et du Journaliste du Parisien lui-même alors que, dans son article, il précisait pourtant bien « Même absence d’étiquetage (d’origine) chez LACOSTE, ARMOR LUX ou le spécialiste du sous-vêtement EMINENCE ».

 

Par votre article sur votre blog, vous avez pris avec humour le contre-pied en parlant beaucoup de notre Société et je voulais vous en exprimer toute ma gratitude. Je vous suis reconnaissant d’avoir dit tout le bien que vous pensez d’elle.

 

Tous mes compliments, également, pour votre photo. Je n’ai pas manqué de remarquer la couleur de votre bracelet en parfaite harmonie avec la rayure de votre tee-shirt SAINT-JAMES.

 

A l’approche de l’hiver, merci de me donner votre taille (S, M, L, XL ou XXL) ; je me ferai un plaisir, au nom de notre Entreprise, de vous offrir un modèle SAINT-JAMES pure laine, au savoir-faire également reconnu de notre Maison.

 

Vous remerciant de votre aimable attention, je vous prie d’agréer, cher Monsieur, l’expression de mes sentiments distingués.

 

Le Président,

Yannick DUVAL

 

La classe quoi !

 

Dépôt de masques commandés par le service des armées français à une usine chinoise. Marolles, 30 mars 2020. — © THOMAS PAUDELEUX/AFP

 

La guerre des masques, l’autre «débâcle» française

 

OPINION. Que la France paie cher aujourd’hui, comme la Suisse, l’absence de stocks stratégiques de masques est une question qui devra être élucidée après la crise. Que les autorités françaises bataillent entre elles pour passer de nouvelles commandes est par contre déplorable, tant ces divisions ressuscitent le fantôme d’une autre débâcle…

 

Richard Werly Publié mercredi 8 avril 2020

 

Un état-major aveuglé par ses convictions d’un autre âge. Des divisions qui opèrent sans communiquer les unes avec les autres. Un ennemi bien plus rapide et redoutable qu’on ne le pensait. Un exode d’une partie de la population urbaine vers la campagne. Et, dans le feu de l’action, une incapacité fatidique des élites à s’unir… jusqu’à l’inéluctable défaite et à la partition de l’Hexagone.

 

Pardon de ces parallèles historiques, bien trop faciles en ces temps d’épidémie. La progression du Covid 19, qui a déjà causé plus de 10 000 morts en France, n’est en rien comparable avec celle des troupes nazies de mai-juin 1940, soit il y a tout juste 80 ans. Mais regardez le vocabulaire employé dans les médias, par les politiques et par les scientifiques français depuis le début de cette crise, d’emblée qualifiée de «guerre» par Emmanuel Macron. Essayez, comme moi, de comprendre pourquoi l’Etat, les régions, voire les municipalités commandent – apparemment sans se coordonner – des masques à l’autre bout du monde, quitte à se faire dépouiller de leurs cargaisons sur les tarmacs des aéroports chinois. Lisez, dans l’excellente rubrique «Check News» de Libération, le récit ahurissant des masques commandés par la région Bourgogne-Franche-Comté (frontalière de la Suisse) que le gouvernement a décidé de réquisitionner. «Avant même que l’avion arrive, l’armée était sur place. L’Etat a pris ses masques, on ne savait pas lesquels, ni combien. […] De nouveau, on a vu passer nos masques sous le nez. Cela sans aucune concertation, ni information», s’indigne la présidente de la région.

 

La résistance du système

 

Tentez aussi, comme je le fais depuis des jours, de comprendre qui centralise, au niveau national en France, les achats de ces équipements décisifs. Et qui, sur le terrain, opère ces commandes… Vous me direz alors si, comme c’est le cas pour moi, cette impression de «débâcle» ne finit pas tout de même par s’imposer… La vérité est que la France offre, ces jours-ci, une réalité contradictoire. Sur le front sanitaire et médical, comme ailleurs en Europe, le dévouement de son personnel soignant et de ceux qui l’accompagnent (administration, mais aussi élus, hauts fonctionnaires, pharmaciens…) est admirable. La résistance du système de santé, mise à l’épreuve par le virus, témoigne du dévouement de toutes ces catégories, tout en révélant l’ampleur des erreurs commises dans le passé dans la gestion et la restructuration des hôpitaux.

 

L’inefficacité présumée de l’administration centrale nourrit l’ire des collectivités locales

 

Mais que dire des autres fronts? Les polémiques s’ensuivent et se ressemblent. L’hydroxyde de chloroquine est devenue un anathème qui justifie l'excommunication. La surveillance policière, de plus en plus étroite compte tenu de la prolifération des comportements problématiques en période de confinement, vire à la pluie d’amendes. Avec, pour chacun, son bouc émissaire: les confinés indociles sont accusés publiquement par le préfet de police de Paris de submerger les services de réanimation, l’inefficacité présumée de l’administration centrale nourrit l’ire des collectivités locales. Chacun y va de son procès et de ses listes noires.

 

Le poison des règlements de comptes

 

Le pire est que, pendant ce temps, quantité d’énergies se perdent. Des intermédiaires français fiables basés en Chine ou à Taïwan ne comprennent pas pourquoi leurs propositions d’aide et d’assistance sont refoulées sans réponse au seuil des ambassades et de l’agence Santé Publique France, tandis que d’autres pays – comme l’Allemagne ou la Suède – font dans l’urgence appel à eux. Des initiatives privées fleurissent, comme celle de Masks4France qui propose de soutenir les soignants et le secteur – aussi exposé que démuni – de la protection à l’enfance. Combien sommes-nous à être ainsi déboussolés, inquiets et ahuris devant cette incapacité à présenter face au Covid-19 un front commun, transparent, pragmatique, où l’esprit critique et la confiance demeureraient sans alimenter le poison des divisions et des règlements de comptes? L’historien Marc Bloch disséqua, dans un manuscrit écrit sous l’occupation et publié en 1946, le venin de l'«étrange défaite» de son pays. Cette guerre française contre l’épidémie, 80 ans plus tard, est, elle aussi, sacrément «étrange».

 

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Décès de Christian Bonnet qui était Ministre de l’Agriculture lorsque je rejoignis, suite à mon service national, le Ministère de l’Agriculture, ce qui me valut de faire une mission itinérante sur l’aviculture bretonne où j’ai beaucoup appris sur le hors-sol, l’élevage en batteries, à partir de ces jours je n’ai plus consommé de dinde.

17 mars 2006

CV sans photo ICI 

Si le cœur vous en dit vous pouvez lire : 21 octobre 2006

 

Maman ICI  

 

C'était une fille Gravouil, l'aînée de six enfants, qui aurait bien aimée, elle qui avait "l'orthographe naturelle", être institutrice. Elle fera son apprentissage de couturière. Et puis, elle rencontrera un beau gars de St Georges de Pointindoux, Arsène Berthomeau. A dix-huit ans un mariage d'amour : ils étaient beaux et avaient fière allure sur leur photo de mariés (un jour lorsque je serai doué je vous la scannerai).

Les ventes de champagne s’effondrent, celles de cubis de vin explosent en GD ICI

 

Mercredi 08 avril 2020 par Alexandre Abellan

Montauban, 1940: capitale de l'Exode - ladepeche.fr

"L’exode vers le littoral appuie les ventes de cubis de vins"

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10 avril 2020 5 10 /04 /avril /2020 06:00

Le 17 mars 1952 (dans le texte dix-neuf cinquante-deux) le correspondant du Daily Mail de Londres Sefton Delmer ICI

 

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La Fabrique Des Salauds   de Kraus Chris  Format Beau livre

Petit résumé

 

Dans le chaos de l'après-guerre, un ancien officier allemand de la Wehrmacht, Reinhard Gehlen, dont l'ambition n'avait visiblement pas été ébranlée par la défaite des nazis, est allé se présenter aux alliés américains, muni d'une imposante collection de documents secrets sur l'Armée rouge :

 

 

«Cet officier de métier né en 1902 avait fait carrière sous le Troisième Reich,  il fut rétrogradé au bon moment : au début de l'année 1945, alors qu'il occupait la fonction de chef des armées étrangères de l'Est (FHO) au sein de l'état-major, il avait rendu visite à Hitler dans son bunker à Berlin pour lui exposer la situation désastreuse sur le front de l'Est, ce qui lui avait valu d'être déchu de ses fonctions le 9 avril 1945. Il ne pouvait rien arriver de mieux à Gehlen en ce temps-là. Accompagné de quelques personnes de confiance et muni d'une douzaine de caisses contenant des informations secrètes sur l'Armée rouge, il se retira dans la solitude d'un pâturage de haute montagne dans les Alpes et y attendit tranquillement la fin de la guerre.»

 

Après un bref séjour en prison de rigueur, Reinhard Gehlen fut envoyé à sa demande aux États-Unis pour y être entendu:

 

«Là-bas, Gehlen s'est présenté comme le chef des services secrets militaires allemands. Il s'agissait d'un mensonge, puisqu'en réalité son service, rattaché à l'état-major de l'armée, était uniquement chargé d'analyser des informations obtenues ailleurs. Mais faire preuve d'honnêteté aurait été contre-productif du point de vue de Gehlen.»

 

En ces débuts de la Guerre froide, les connaissances et les soi-disant compétences de l'ex-officier nazi étaient d'une grande valeur aux yeux des Américains. Ils autorisèrent Gehlen à rentrer en Allemagne en 1946 et à mettre en place un service de renseignement baptisé «Org», mais que les Américains, tout comme les services de propagande d'Allemagne de l'Est, surnommaient «Organisation Gehlen».

 

Les Américains, au début des années 1950, commencèrent à envisager de remettre l'«Org» entre les mains de la jeune République fédérale allemande, le chancelier Konrad Adenauer fut « contraint » d'accepter Gehlen à sa tête, faute de candidats en mesure d'occuper cette fonction.

 

Reinhard Gehlen dirigea le Bundesnachrichtendienst de 1956 à 1968. Sous sa conduite, de nombreux anciens nazis ont été recrutés au sein de ses services.

 

«Gehlen est parvenu à intégrer à ses troupes une ribambelle d'anciens nazis et criminels nazis. Tous les employés recevaient une nouvelle identité. Parmi les plus connus, on peut citer Alois Brunner, un employé proche d'Adolf Eichmann, et Klaus Barbie, l'ancien chef de la Gestapo à Lyon. La CIA estime que les anciens membres du NSDAP, du SD, de la Gestapo et des officiers de la SS représentaient jusqu'à 28% du personnel.»

 

 

Le réseau Octogon, la CDU d’Adenauer et le scandale du réarmement allemand, 1933/1963,

Par Hugues HENRI

 

Sources : Frank Garbely et Fabrizio Calvi, Arte

 

Des lingots d’or innombrables d’origine douteuse, une villa au Lichtenstein, une Cadillac, des cadavres suspects, des agents secrets, des politiciens corrompus, des banquiers suisses véreux. Cela ressemble à un polar de John Le Carré, et pourtant cela eut bien lieu avec comme épicentre, un tout petit pays mystérieux perdu entre l’Autriche et la Suisse, le Lichtenstein, avec près de la frontière, une villa au nom bizarre : l’Octogone, propriété du mystérieux Reinhart Ruschewete alias Mr R. En ouvrant et épluchant les archives américaines, suisses et allemandes récemment déclassifiées, les historiens Fabrizio Calvi et Frank Gorbely ont découvert les preuves de ce trafic d’or qui eut lieu pendant la 2ième guerre mondiale mais couvrit plusieurs décennies.

 

Pendant l’été 1944, Strasbourg toujours rattaché au 3ième Reich, eut lieu une réunion secrète dans un hôtel restaurant, la Maison Rouge, avec un défilé de limousines et des dignitaires allemands pressés et discrets qui s’engouffrent dans les couloirs de l’hôtel pour se retrouver réunis dans un des salons privés. Tard dans la soirée, les lumières du salon privé au dernier étage restent allumées, portes fermées, gardées par un sous-officier. Il y a là un général important de l’organisation Todt, des représentants des ministres de la marine et de l’armement, des membres des principaux groupes industriels allemands : Krupp, Tyssen, IG Farben, Messerschmitt, IG Metall, etc. En tout une dizaine de personnes dont un agent double infiltré travaillant pour les services de renseignement américains et français, qui prend des notes qui seront intégralement transmises ultérieurement aux services américains.

 

La guerre est perdue pour l’Allemagne nazie, tous le savent et ils sont en train de planifier comment poursuivre la guerre au-delà de la défaite que tous savent proche. Il s’agit de mettre à l’abri la puissance financière de l’Allemagne nazie, bien que la guerre soit déjà perdue, elle continuera jusqu’à ce que l’Allemagne recouvre son unité, grâce aux industriels qui financeront le parti transformé en organisation clandestine. Le gouvernement nazi est disposé à leur verser des sommes considérables placées  à  l’étranger, qui constitueront, jointes à celles déjà  prépositionnées, la réserve à la disposition du parti, pour qu’après la débâcle, puisse renaître un Reich puissant. L’agent double précisa que ces directives furent exécutées. Ainsi l’essentiel du trésor de guerre nazi fut caché à l’étranger sous forme d’innombrables lingots d’or, de devises, d’obligations et d’actions de nombreuses sociétés. De tout cela, presque rien ne sera jamais retrouvé.

 

Un an plus tard, l’Allemagne nazie n’existe plus, le pays est intégralement occupé, partagé en zones d’occupation par les alliés. Les criminels nazis sont morts ou en fuite, beaucoup parvenant à gagner les pays neutres ou complaisants comme l’Espagne franquiste ou l’Argentine du caudillo Juan Perron, grâce aux réseaux d’exfiltration Odessa. On arrête et on juge les criminels de guerre malchanceux à Nuremberg en 1946 qui tous plaident non coupable

 

Les soviétiques sont là et l’Occident a pris conscience que ces alliés d’hier sont les ennemis de demain, la Guerre froide s’annonce, Winston Churchill a déjà proclamé que de la mer Baltique à la Méditerranée, un rideau de fer est tombé sur l’Europe de l’Est. Le général nazi Reinhard Gelhen était chef du SD, service de contre-espionnage nazi pour l’Europe de l’Est, où il avait implanté des réseaux d’agents secrets très efficaces jusqu’en Union-Soviétique. Peu avant la capitulation nazie, il avait ordonné à tous ses subordonnés de microfilmer tous leurs documents secrets sur l’Union Soviétique et de les lui remettre. Il avait ainsi anticipé l’importance que ces documents et ces agents prendraient aux yeux des services américains, ce qui effectivement arriva : l’OSS 117, ancêtre de la CIA, le contacta et les accueillit et les protégea jusque dans les années 1970, trop contente de mettre la main sur des réseaux d’agents secrets opérant à l’Est. Gehlen n’était pas un nazi convaincu, mais un opportuniste pragmatique et un expert du renseignement à l’Est.

 

Retourné par l’OSS, il va espionner l’Allemagne de l’Est jusqu’en 1956. Gehlen s’était caché dans les Alpes bavaroises, là où les alliés vont découvrir une partie des innombrables œuvres d’art razziées dans tous les musées de pays occupés par les nazis par trains entiers, à destination des marchands d’art suisses, mais aussi dans une usine proche de la frontière suisse une partie du trésor nazi, plusieurs dizaines de milliards de francs suisses sous forme de devises et de lingots d’or estampillés de la croix gammée, dont il a déjà été question, là encore à destination des banquiers de Suisse et du Lichtenstein. Schellenberg, dirigeant du réseau Odessa d’exfiltration des criminels nazis a bénéficié du reste des fonds dissimulés en Suisse. Gehlen a permis aux Américains de l’OSS d’en récupérer une partie dans cette usine, qui servira à payer ses agents et lui-même.

 

La suite ICI 

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9 avril 2020 4 09 /04 /avril /2020 12:00

 

En cet étrange moment d’isolement, dit de confinement, où, pour suivre à la lettre les instructions des gouvernants, je pratique la distanciation sociale, alors que sur les écrans et les réseaux sociaux tout ce notre vieux pays compte « d’experts », de charlatans, d’augures de salon, de politiques en mal de revanche, de vieilles raclures astiquant leur fonds de commerce, de cons tout court, glaviottent jusqu’à plus soif, nous saoulent, nous noient dans leurs diarrhée verbale, moi, déjà classé dans la catégorie des inutiles, je me pose la question de mon utilité sociale.

 

La seule réponse que j’ai trouvé, à la lumière de cette expérience de confiné, est d’une simplicité biblique : je peux vivre de peux et, dès que la pandémie sera derrière nous, je lubrifierai, avec les sous de ma retraite, plus encore qu’avant, les rouages de la vie de ceux qui font, les actifs comme disent les gars de l’INSEE.

 

Voilà c’est dit.

 

Deux mots encore, pour avoir vécu, pour cause de gamelle, des jours douloureux sur un lit d’hôpital, en soins intensifs, je n’ai nul besoin de taper sur une gamelle pour reconnaître l’utilité sociale de la cohorte des soignants et souhaiter voir celle-ci reconnue sur leur fiche de paie ( attention, même si comparaison n’est pas raison, la hiérarchie hospitalière a un goût de hiérarchie militaire avec son état-major, plutôt bien soigné, ses fantassins envoyés au front sans forcément l’équipement nécessaire et le salaire ad hoc, et bien sûr, la cohorte des bureaucrates, bien au chaud, gardiens pointilleux des normes et des ratios. Revoir la copie de notre Santé Publique ne passera pas seulement par une injection massive de moyens mais aussi par deux vecteurs : autonomie et responsabilité (celle-ci s’applique aussi aux patients ignorants du coût des soins pratiqués, tout n’est pas un dû)

 

Enfin, en restant pudique, le malheur n’arrive pas qu’aux autres, j’en ai ma part au plus près d’un être cher à mon cœur de père.

 

Désolé pour ce prêche, passons à un peu de douceur :

 

  • Les premières clochettes sur le balcon, y’a plus de saisons.

 

​​​​​​​

  • Mes mains dans la farine : érection d’une tarte aux pommes.

 

Coronavirus: pénurie de farine ou paradoxe économique? ICI

 

Pour mieux alimenter mon fonds de nouvelles je viens de m’abonner à Ouest-France.

 

 

Voilà pourquoi le beurre breton est salé ! Par Y.Boelle

 

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Gilles Babinet @babgi

Si certains veulent régler leurs comptes avec les politiques en sortie de crise, la question de l'Etat profond, du silo administratif comme entrave lors de cette crise devrait se poser crûment.

 

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Nos cartoonistes ont du talent

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Comté, Mont d'or, Morbier, Bleu : les volumes de fromages sont désormais limités ICI 

 

Branle-bas de combat dans la filière comté. A l'issue de trois conseils d'administration en cinq jours, organisés en visioconférence avec les 16 membres de ses quatre collèges, l'interprofession du fromage du massif jurassien a décidé de mesures exceptionnelles pour passer le cap difficile de la crise du coronavirus. Avec l'arrêt brutal de la restauration hors domicile et les chutes des ventes à l'export (environ 10 % des 610 millions d'euros de chiffres d'affaires en 2019), les ventes se sont effondrées de 20 %, indique le Comité interprofessionnel de gestion du comté (CIGC).

 

On n'arrête pas la production de la première AOC fromagère française d'un claquement de doigts. En ce début de printemps, les montbéliardes qui produisent le lait à comté s'apprêtent à passer du foin à l'herbe verte des pâturages, ce qui augmente la qualité mais aussi le volume de lactation. Mais à l'autre bout de la chaîne, les problèmes de stockage puis de qualité du produit vont vite se poser pour les meules qui ne peuvent être gardées indéfiniment. D'où la décision exceptionnelle de diminuer la production de 8 % pour les mois d'avril, mai et juin, sur la base des volumes de 2019 (68.000 tonnes de fromage au total).

 

fromage comté fruitière

 

Baisse de la production laitière ICI 

 

Les syndicats d'accord sur le fond mais divergent sur la forme

 06/04/2020 | par  Delphine Jeanne |  Terre-net Média

 

Avec la crise liée au Covid-19, la production laitière fait face à la disparition d'un certain nombre de ses débouchés. Beaucoup de laiteries ont, en conséquence, appelé les éleveurs à réduire la production, une demande également formulée par les principaux syndicats agricoles, qui divergent cependant sur les moyens à mettre en œuvre pour y parvenir.

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9 avril 2020 4 09 /04 /avril /2020 06:00

Aucune description de photo disponible.

« La critique d'art est aussi imbécile que l'espéranto. »

 

Blaise CENDRAS

 

Le Mooc (de l'anglais Massive Open Online Course), aussi appelé « cours en ligne ouvert à tous », est un outil de formation à distance via Internet.

 

« Il y a des livres pour être lus et des livres pour être là » disait Jean Cocteau dont la phrase exacte ne visait pas ce qu’on qualifiait alors les beaux livres et qui allait devenir ce que les Anglais allaient bientôt, devant l’inflation des parutions, appeler « les livres de table de salon » Ceux que l’on place ostensiblement pour impressionner les invités.

 

Aujourd’hui, ces livres d’art pullulent, au point qu’on en trouve beaucoup dans les solderies.

 

Dans mon  enfance, il y en avait un à la maison. C’était un cadeau d’entreprise reçu par mon père pour les fêtes de fin d’année. Il appelait cela, peut-être improprement « une perruque». Peut-être se sentait-il mal à l’aise et redoutait-il de commettre un abus de bien social puisqu’il l’avait reçu « au bureau ».

 

Ce livre me plaisait beaucoup et j’étais le seul des quatre enfants à montrer ce plaisir. Le jeudi après-midi j’avais accès au salon. Je pouvais m’asseoir dans le grand fauteuil de mon père. Il était tout à côté du grand poste de radio en bois vernis où l’écran affichait les noms de stations qui laissaient rêveur tel Radio SOTTENS. Il avait aussi un oeil vert fluo permettait de affiner la réception.

 

Le livre sur les genoux je feuilletais l’ouvrage en prenant bien soin de n’attaquer la page à tourner que par l’angle en haut à droite comme si ma grand-mère maternelle m’observait par-dessus mon épaule prompte à me rappeler sèchement à l’ordre de sa voix glaciale et autoritaire

 

C’était un livre de peintures composé d’une reproduction d’un tableau en plein page de droite et d’une légende au format carte postale centrée sur la page de gauche en vis à vis.

 

Seule une reproduction me captivait et retenait mon attention.

 

Je jetais au passage un coup d’œil sur un portrait qui me rappelait l’actrice Geneviève Page. Ce portrait précédait « La ronde de nuit de Rembrandt » qui me mettait en bouche car la peinture suivante n’était autre que « L’homme au casque d’or » du même Rembrandt.

 

L'Homme au casque d'or — Wikipédia

 

Je passais alors des heures à observer, contempler, détailler le tableau. A imaginer aussi l’artiste au travail et le voyage pour aller le contempler.

 

Puis la famille a éclaté. Je ne sais où est passé l’ouvrage.

 

L’adolescence m’est tombée dessus comme une maladie dont j’ai mis des années à me remettre. Mais « L’homme au casque d’or » restait caché dans ma mémoire, mon musée personnel. Il se rappelait à moi de temps de temps en temps. A chaque fois, comme le presbytère et le jardin du «Mystère de la chambre jaune » il n’avait jamais perdu de son charme ni de son éclat.

 

Autour de la quarantaine, bien que d’éducation catholique je suivais des cours à la faculté de théologie protestante. C’est au hasard de la fermeture du secrétariat de la faculté de théologie catholique que je me suis inscrit chez « ceux d’en face », trop paresseux pour revenir faire la queue et remplir les formalités nécessaires.

 

A la même époque je me suis séparé de la mère de mon ainé .Perturbé par cette pénible péripétie, j’ai quelque peu séché les cours. Un après-midi le téléphone sonne : c’est mon professeur de théologie qui s’inquiète de ne plus me voir. Je lui donne quelques explications moroses et désabusées. Il me recommande de ne pas les oublier et m’invite à partir en voyage d’étude sur les traces des Huguenots émigrés à Berlin suite à la révocation de l’Edit de Nantes. Ce sera préférable plutôt que de  vous morfondre, voir vous complaire dans une solitude stérile, ajoute-t-il.

 

Berlin ! Bien sûr que je vais y aller. D’ordinaire je n’aime pas les voyages. L’expérience a montré que je suis incapable de choisir une destination parmi toutes celles qui me tentent. Je justifie cette aboulie par une boutade du genre : Les pyramides ou les chutes du Niagara n’ont pas besoin de moi pour être admirées. Mais un voyage avec un groupe partageant en commun quelques centres d’intérêts, pourquoi pas. Et Berlin avec son mur, plutôt deux fois oui.

 

Et même trois fois oui, car à Berlin, au musée de Dahlem, se trouve « L’homme au casque d’or »

 

 

Voyage traditionnel et pittoresque en train militaire : les rideaux seront maintenus baissés une fois franchie la frontière de la RDA. Visite intéressante et conforme aux attentes. Au premier temps libre usuellement octroyé dans ce genre de déplacement je file à Dahlem à la Gemäldegalerie.

 

Je ne me souviens pas de l’aspect du bâtiment dont l’entretien indiquait clairement  qu’à ce moment-là, les priorités de Berlin-Ouest  étaient toutes autres. A peine si je garde en mémoire les allées boisées aux couleurs d’automne, le hall d’accueil lugubre et un gardien somnolant. Il me récite néanmoins le contenu des étages et l’itinéraire de visite recommandée.

 

Je lui demande ou est exposé « L’homme au casque d’or »Je me précipite dans la salle indiquée en ignorant les salles traversée quelque soient les autre chefs d’œuvres de la collection du musée.

 

A l’époque les salles d’exposition de ce musée sont des salles d’apparat que l’on dit commandées car on y accède l’une après l’autre franchissant des doubles portes du côté du mur de façade comme cela se pratiquait avant l’invention du couloir. C’est le type de disposition que l’on voit dans les palais et châteaux jusqu’au 18ième siècle et début du 19ième

 

Une fois dans la salle indiquée, pas de tableau j’étais déjà surpris d’être pratiquement le seul visiteur. Un tableau tel que « L’homme au casque » aurait dû avoir une foule de visiteur semblable à la cohue entourant  la Joconde au Louvre. Un musée ayant la bonne fortune d’abriter un tel chef d’œuvre se devait de lui assurer une présentation équivalente.

 

Rien, pas de Casque d’Or. Pas d’homme, pas de tableau. Pas de place vide non plus avec une éventuelle information sur le sort du tableau. Prêté à un autre musée. En déplacement pour une rétrospective Rembrandt sur un autre continent. Les organisateurs de manifestations culturelles devaient  s’arracher une telle pièce. Rien.

 

Je retourne à l’accueil, dans mon excitation j’ai peut-être mal mémorisé le numéro de la salle. Le gardien confirme sa première information. J’y retourne : c’est la bonne salle, celle que j’ai déjà visité. Avec soin je fais un à un, le tour des tableaux exposés. Le tableau est peut-être moins grand que la taille que lui prête mon imagination et mon admiration. Rien.

 

Me voilà encore une fois à l’accueil .J’avoue piteusement n’avoir rien trouvé et ce n’est pas une question de langue. Mon allemand parfois approximatif est suffisamment correct pour assure la clarté d’échange aussi simple que nécessite celui que j’ai avec mon gardien de musée même si l’accent berlinois peut désarçonner un allemand apprit dans d’autre région.

 

Le gardien, sans un mot, quitte son comptoir : manière de me faire comprendre qu’il faut le suivre. Il adopte un pas ferme que j’emboite, tout aussi déterminé. Nous arrivons dans la salle concernée. D’un coup d’œil je vois bien que rien n’a changé depuis toute à l’heure. Je me demande, un instant, par quel miracle va apparaître mon tableaux préféré.

 

Le gardien n’est pas réellement entré dans la salle. Resté à hauteur de la porte, il a saisi, comme pour la fermer le battant plaqué contre le mur.

 

La manœuvre révèle mon tableau. Il est piteusement accroché, comme mis au coin, en pénitence pour on ne sait quelle bêtise. Non seulement il n’occupe pas de place royale dans une salle dédiée mais ces gougnafiers de conservateurs, quelque peu  honteux de posséder une telle œuvre la dissimule, dans la salle où ils consentent à l’exposer, derrière un battant de porte, en pied de cimaise. Je le regarde. L’air fatigué qu’aborde le soldat, décrit presque par tout le monde, ses yeux baissés lui donne l’expression penaude du mauvais élève « au coin » que le maitre montre aux parents venus le chercher. Il est loin l’aspect de l’homme dont le casque flamboyait dans ma mémoire.

 

Que s’est-il passé ?

 

Comment ce chef d’œuvre de la peinture occidentale a pu en arriver là ?

 

Peut-être  est-ce moi qui, par un goût dévoyé, a attribué une valeur plus que surfaite à un semblant de chromo ?

 

Je n’en crois rien, je suis sûr de moi, je sais que j’ai l’œil.

 

Que s’est-il donc passé ?

 

Tout simplement que les amateurs d’arts ont été supplantés par des techniciens de toute nature : historiens d’art, critiques, scientifiques. Toute cette engeance qui aujourd’hui occupent le devant de la scène car il est plus facile de parler technique ou d’argent, que d’art.

 

Et c’est ainsi que la suspicion a été jetée sur l’authenticité du tableau.

 

Un travail d’élève ?

 

Peut-être.

 

Un exercice d’atelier ?

 

Il se peut.

 

Mais en tout cas pas un Rembrandt. Les infra-rouge sont formels, les ultras violet catégoriques et le carbone quatorze sans appel. La sentence est tombée en 1986 L’homme au Casque d’Or n’est, définitivement, pas une œuvre de Rembrandt.

 

Mais alors, si j’ai bien compris, seule la signature confère une valeur esthétique à une oeuvre ?

 

Allez y donc Messieurs les gougnafiers, soyez cohérents avec vous-même, jusqu’au bout. Contentez-vous d’exposer des signatures le reste ayant apparemment si peu d’importance. On connaissait déjà les buveurs d’étiquette. Il existe aussi les collectionneurs de signatures

 

Depuis je vis fidèle à ce tableau, J’écoute quelque fois peiné, quelque fois en colère, des polémiques autour de l’authenticité d’une œuvre. Je note qu’il est plus facile de rétrograder une œuvre que de lui conférer une identité authentique. Par exemple la récente polémique autour du « Judith et Holopherne » du Caravage ou des doutes subsistent encore mais qui reste une œuvre intéressante pour qui aime ce type de peinture.

 

Par exemple aussi, à contrario, l’attribution définitive à Leonard de Vinci d’un « Salvator Mundi » pourtant autant si ce n’est plus controversé que le Caravage évoqué plus haut. Il est, soudain, devenu le tableau le plus cher du monde adjugé pour une somme finale de 450,3 millions de 450,3 millions de $ au prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane. Et ne parlons pas  de la qualité esthétique plus que contestable de ce tableau.

 

Ne parlons pas non plus de tous les faux * se trouvant dans tous les musées du monde. Bien sûr, les conservateur refusent de l’admettre, plus soucieux de la renommée de leurs établissements que de la réalité. En effet certains faussaires revendiquant la paternité de telle ou telle œuvre, sont près à révéler publiquement le « signe indien » qu’ils ont placé dans leur création, opération publique, à laquelle se refusent les mêmes conservateurs. Bref, soit on parle de l’art comme d’un plaisir esthétique à éprouver soit on ne s’y intéresse que pour des motifs tout à fait légitimes mais loin de ce plaisir indicible. Ce peut être l’aspect historique qui retiendra la curiosité ou encore technique de conservation et/ou de restauration mais aussi technique picturale ou style. Mais là, on est loin de « la réelle beauté de l’art qui, au sens littérale vous ravit »

 

Soudain, en 2016 paraît chez Gallimard un petit livre d’un écrivain haut en couleur et un peu Brindezingue.

 

C’est Pef. Dans son « Petit éloge de la lecture » Il raconte, son dépit, sa colère et son refus de faire sienne cette désatribution. Il raconte sa rencontre, enfant, avec l’œuvre. Il finit par croire que Rembrandt l’a réalisée pour lui. La suite vaut son pesant d’or. Pour moi du moins car je ne suis plus seul. A présent nous sommes au moins deux. Et tant pis si c’est insuffisant pour constituer une minorité.

 

* Selon les services de police spécialisés en œuvre d’art et les experts sérieux (!) de France, de Grande Bretagne et d’Allemagne quelque 80 % des œuvres sur le marché sont des faux.

 

Il y a 400 commissaires-priseurs en France. Deux sont en prison soit 5%. Ne parlons pas de ceux qui sont suspendus ou interdis pour diverses durées.

 

Lutzelhouse Janvier 2019

DYNAMITAGE RADIO SOTTENS REND L'ÂME EN 15 SECONDES ICI 
La bonne vieille antenne qui arrosait les Romands a volé hier en éclats. Séquence émotion autour de 180 tonnes de ferraille.
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8 avril 2020 3 08 /04 /avril /2020 12:00

L’image contient peut-être : dessin

Christian Gourcuff (Nantes) : « Si le monde du foot diminue son train de vie de 50 %... » ICI

 

« Depuis des années, le foot vit à crédit »

 

Interrogé sur les conséquences de la crise sanitaire sur le foot, il livre ceci : « La crise du coronavirus ne touche pas que le football, mais plus globalement la mondialisation, la recherche généralisée du profit, l'économie capitaliste qui nous conduit dans le mur. Le foot est partie prenante de cette fuite en avant, avec, entre autres, une surenchère permanente des droits télé. Depuis des années, il vit à crédit. Les clubs qui vivent au-dessus de leurs moyens, sur l'endettement et l'argent virtuel, ceux qui spéculent, avec parfois des investisseurs étrangers sans de vraies garanties bancaires, sont fragilisés. Ceux qui s'en sortiront seront ceux qui ont une gestion réaliste et non spéculative »

 

Selon lui, « si le monde du foot diminue son train de vie de 50 %, voire plus, ce ne sera pas un problème. Ce n'est pas parce qu'un joueur gagne moins d'argent qu'il jouera moins bien au football. Mais je ne suis pas vraiment sûr que cela se produise. » Pour lui, le salary cap n'est pas une solution : « Il n'est ni souhaitable ni réaliste parce qu'il encouragera des formes détournées de rémunération des joueurs. »

 

« La peinture n’est pas faite pour décorer les appartements ! C’est un instrument de guerre offensive et défensive contre l’ennemi » Picasso

 

Alice Olivier de Moor

 

L’image contient peut-être : plein air Aucune description de photo disponible.

Felice Casaroti.

L’image contient peut-être : une personne ou plus et plein air Andrew Wyeth.

RAPHAËLLE KANCEL

Fromage : comment la filière comté va diminuer sa production de 8 % ici

Les ventes de l'AOP fromagère se sont effondrées de 20 % avec la crise sanitaire. Pour éviter un surstock et une baisse de qualité, l'interprofession a décidé collégialement de produire moins. Les veaux vont pouvoir téter plus longtemps…

 

Branle-bas de combat dans la filière comté. A l'issue de trois conseils d'administration en cinq jours, organisés en visioconférence avec les 16 membres de ses quatre collèges, l'interprofession du fromage du massif jurassien a décidé de mesures exceptionnelles pour passer le cap difficile de la crise du coronavirus. Avec l'arrêt brutal de la restauration hors domicile et les chutes des ventes à l'export (environ 10 % des 610 millions d'euros de chiffres d'affaires en 2019), les ventes se sont effondrées de 20 %, indique le Comité interprofessionnel de gestion du comté (CIGC).

 

On n'arrête pas la production de la première AOC fromagère française d'un claquement de doigts. En ce début de printemps, les montbéliardes qui produisent le lait à comté s'apprêtent à passer du foin à l'herbe verte des pâturages, ce qui augmente la qualité mais aussi le volume de lactation. Mais à l'autre bout de la chaîne, les problèmes de stockage puis de qualité du produit vont vite se poser pour les meules qui ne peuvent être gardées indéfiniment. D'où la décision exceptionnelle de diminuer la production de 8 % pour les mois d'avril, mai et juin, sur la base des volumes de 2019 (68.000 tonnes de fromage au total).

 

LA SUITE  ICI

 

 

Les Sables-d’Olonne. À Port-Olona, l’eau vire au bordeaux

De l’eau rougeâtre tirant sur le bordeaux, à Port-Olona ce n’est pas si insolite que cela, à pareille époque. Cette teinte inhabituelle observable sur un des bassins du port de plaisance serait issue d’une prolifération soudaine de micro6algues. Ce phénomène est connu sous l’appellation de bloom. Pour se développer, le plancton a besoin de chaleur, de lumière, de sels nutritifs. « Tous les ans, nous observons ce type de bloom phytoplanctonique » note-t-on à la capitainerie de Port-Olona. Plusieurs déclinaisons du phénomène sont repérables d’ordinaire avec la présence de phytoplancton et de zooplancton. Cette prolifération algale est également bien connue par les professionnels de la conchyliculture.

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8 avril 2020 3 08 /04 /avril /2020 06:00

Pierre-Jakez Hélias écrivait : « Les Bigoudènes, il n’y a pas si longtemps, rougissaient d’être vues en cheveux, n’auraient jamais permis qu’on touchât à leur coiffe quand elles l’avaient en tête ni surtout qu’on les vit se séparer d’elle pour la nuit. On faisait d’abord se coucher les enfants et le mari. »

 

Le cheval d'orgueil par Hélias

https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/4/4c/Robert_Delaunay_March%C3%A9_Breton_1905.jpg

Robert Delaunay, Marché breton (1905),

 

Le Pays Bigouden, Finistère Sud

Dans ma chambrette d’étudiant de l’étage dans la maison de ville sise place Victor Richard à Nantes, je vivais de peu en cuisinant sur mon petit réchaud à gaz. J’avais pour colocataires (expression non usitée à l’époque) au rez-de-chaussée le couple Le Rouzic, lui carabin elle une belle irlandaise dotée d’un mouflon. C’est par eux que je découvris la langue de bœuf sauce madère de Joseph Larzul.

 

C’était mon plat de luxe que je réchauffais au bain-marie et que j’accompagnais de coquillettes.

 

Juste avant le confinement j’avais acquis une boîte de langue de bœuf sauce madère de Joseph Larzul, ce qui me permet ce matin de chroniquer.

Langue de Boeuf Sauce Madère - Produit - fr

Langue de Boeuf Sauce Madère - Ingrédients - fr

 

Au tout début de l'histoire, il y a la famille de conserveurs bigoudens Larzul. En 1906, Noël Larzul fonde à Plonéour-Lanvern la première conserverie familiale. Son fils Joseph lui succède en 1920. En 1950, Jean et Jacques, fils de Joseph, prennent la suite et depuis 1980, ce sont Michel et Jean-Pierre, fils de Jean, qui sont aux commandes d'une entreprise florissante de 109 salariés, spécialisée dans la préparation des plats cuisinés dont une fameuse langue de boeuf sauce madère.

 

La conserverie Larzul ICI, existe donc depuis 1906 (malgré une faillite survenue en 1930), était restée pendant trois générations un groupe familial a été reprise en 2010 par la "Française de Gastronomie", filiale alsacienne du groupe belge "Floridienne".

 

Note historique :

 

Une grève survenue en juin 1931 concerna les 120 ouvriers et ouvrières de la conserve à Plonéour-Lanvern, qui revendiquaient une augmentation de 0,50 franc par heure (les ouvriers étaient payés 2,75 francs l'heure et les ouvrières 1,75 franc). Il n'y avait pas d'heure fixe de travail. Un jour douze, le lendemain vingt-quatre heures, sans compensation aucune.

 

Un arrêt de la Cour d'Appel de Paris vient de valider la prise de contrôle de la conserverie Larzul par la Française de Gastronomie (FDG), la filiale alsacienne du groupe belge Floridienne. La famille bretonne s'oppose à l'opération. «Les conditions de transmission de l'entreprise fixées par l'accord initial ne sont pas remplies, il y a eu tromperie entretemps», lance Michel Larzul, le patron de l'usine bigoudène (90salariés). «Il n'est pas question de laisser l'entreprise entre les mains de la Française de Gastronomie, la famille Larzul reste aux commandes!» L'affaire est portée en cassation. De son côté, Philippe Boonen, le président de la FDG, se déclare prêt à prendre possession de l'usine bretonne dans les mois qui viennent. Pas si simple apparemment!

 

Le mariage tourne mal

 

En 2004, Michel Larzul prépare la transmission de la société, leader français de la langue de boeuf appertisée. Il veut aussi développer la production de l'usine. L'industriel finistérien trouve un partenaire qui semble avoir la même culture d'entreprise, la Française de Gastronomie, dont l'usine de conserves d'escargots de Brumath (Bas-Rhin) est obsolète. Les escargots sont d'abord produits en sous-traitance à Plonéour-Lanvern. Le courant passe entre les dirigeants des deux sociétés.

 

En janvier 2005, la collaboration aboutit à la signature d'une convention de vente et d'achat des actions. La FDG acquiert 50% des parts, la famille Larzul, à travers sa holding Vectora, en conserve l'autre moitié, et s'engage à céder à terme les 50% restant. «En y mettant des conditions!», précise Michel Larzul.

 

Le 7 janvier 2008, la FDG exerce son option d'achat sur le solde des actions. Vectora refuse d'exécuter la vente. «Il y a eu tromperie, notamment sur la qualité des matières premières, ce qui n'est pas acceptable pour nous et ce qui ne respecte pas les termes de l'accord», souligne Michel Larzul. La FDG est même contrainte d'aller fabriquer ses escargots ailleurs. «Nous avons dû trouver rapidement une solution en sous-traitance», raconte Philippe Boonen, qui assigne Vectora devant le tribunal de commerce de Paris.

 

En octobre 2009, ce dernier donne raison à l'acheteur. Vectora est condamnée à livrer les 50% restant de la société Larzul.

 

Le 30 mars 2010, la Cour d'appel de Paris confirme le jugement du tribunal de Commerce.

 

La famille bretonne s'oppose à l'opération.

 

«Les conditions de transmission de l'entreprise fixées par l'accord initial ne sont pas remplies, il y a eu tromperie entretemps», lance Michel Larzul, le patron de l'usine bigoudène (90salariés). «Il n'est pas question de laisser l'entreprise entre les mains de la Française de Gastronomie, la famille Larzul reste aux commandes!» L'affaire est portée en cassation. De son côté, Philippe Boonen, le président de la FDG, se déclare prêt à prendre possession de l'usine bretonne dans les mois qui viennent. Pas si simple apparemment!

 

«Annuler l'opération»

 

«La décision de justice prévoit deux mois pour la transmission des titres», explique Philippe Boonen. «Nous allons développer l'entreprise bretonne». La famille Larzul ne l'entend pas de cette oreille et porte l'affaire devant la Cour de cassation. «Nous menons parallèlement d'autres actions en justice pour annuler cette opération. Nous attendons les décisions», annonce Michel Larzul. La résistance

 

Après sept ans de conflit juridique avec son principal actionnaire, le groupe Française de gastronomie (filiale belge de la Floridienne), l'entreprise Larzul, à Ploénour-Lanvern a accueilli le préfet, Jean-Jacques Brot, pour réaffirmer son attachement aux valeurs familiales et à sa dynamique du « vivre en harmonie ».

 

« Il y a quelques semaines, la justice a rendu son délibéré et ma famille a été reconnue principale actionnaire, dévoile Michel Larzul. Nous étions partenaires avec le groupe belge depuis 2005. »

 

Après une visite dans les locaux de l'entreprise, le préfet a souligné toute l'importance d'une entreprise locale et familiale dans un contexte économique difficile : « Je trouve très important de voir cette incarnation du capital familial, une entreprise éloignée par rapport au marché, mais qui sait innover et s'adapter à sa complexité et à ses exigences. »

Usine Larzul : la boîte à souvenirs ICI
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7 avril 2020 2 07 /04 /avril /2020 12:00

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VIDÉO. L’Ile d’Yeu. Une bénédiction des rameaux en haut du clocher Le curé a pris de la hauteur pour faire partager la bénédiction au plus grand nombre de paroissiens. La scène a été filmée par Paul Henry.

« Ils ont les mains propres, mais ils n’ont pas de mains » Charles Péguy

 

« Etre homme politique, c'est être capable de dire à l'avance ce qui va arriver demain, la semaine prochaine, le mois prochain et l'année prochaine. Et d'être capable, après, d'expliquer pourquoi rien de tout cela ne s'est produit. »

Winston Churchill

 

Cette crise sanitaire a, comme premier mérite, de rallonger ma liste déjà longues de celles et ceux frappé (e) s à jamais de DISCRÉDIT.

 

Je la garde pour moi, mais je serai toujours du côté de ceux qui font, là où ils sont, plutôt que ceux qui disent, du haut de leur chaire, alors qu’ils ne font rien que nous asséner leur « vérité ». Pour autant, je ne suis pas partisan d’accorder un blanc-seing à celles et ceux qui décident, qui se mettent les mains dans le cambouis de l’action, dans une démocratie il est sain de mettre à l’enquête les décisions des pouvoirs publics.

 

Maintenant que je suis un inutile, hormis claquer les sous de ma retraite pour faire tourner l’économie, je me pose souvent la question « tu as servi à quoi dans ta vie ? »

 

Je ne suis pas le mieux placé pour répondre mais cette question appliquée aux donneurs de leçons est une bonne grille de tri de leur utilité sociale : notre société dites de communication donne une place bien trop éminente à ces y’a ka, faut k’on, qui font chauffer leur fonds de commerce sur la misère du Monde.

 

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Coronavirus: les statistiques du 5 avril sont encourageantes en France ICI 

Le nombre de morts enregistré en 24 heures est le plus faible depuis une semaine et les services de réanimation se remplissent moins vite.

 

 

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Louis-Fabrice Latour évoque les conséquences de la crise sanitaire sur le vignoble.

 

Le Figaro : Comment la Maison Louis Latour s’organise-t-elle pendant cette crise sanitaire?

 

Louis-Fabrice Latour : Aujourd’hui, dans le vignoble, il y a beaucoup à faire, surtout avec les risques de gel. Rien a changé, sauf que nous prenons les mesures barrières qui s’imposent. En revanche, toutes les activités administratives sont passées en télétravail. Nos filiales à l’étranger, notamment en Angleterre et aux Etats-Unis, ont elles aussi adopté le télétravail. Et comme beaucoup de mes camarades de Beaune, nous avons arrêté la production il y a 10 jours. Nous ne mettons pas le vin en bouteille, il n’y a personne dans les chais. Nous avons juste deux ou trois personnes qui surveillent les vins. Surtout, nous n’expédions pas en ce moment.

 

Etes-vous en relation permanente avec les pouvoirs publics?

 

Vis-à-vis des pouvoirs publics, nous sommes contents de parler d’une seule voix. En tant que président du Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne (BIVB), je me suis rendu à la réunion sur la continuité économique, dirigée par le préfet, à Dijon, la semaine dernière. Il s’agissait de réaliser un tour d’horizon de tout le spectre de l’activité de la Bourgogne. Il y avait là les représentants du secteur du bâtiment et des travaux publics, le MEDEF, la chambre d’agriculture et l’Interprofession. Nous avons évoqué ensemble l’idée de « chaîne » selon laquelle il faut assurer la continuité de l’activité économique et en même temps protéger ses salariés. Dans la région, tout le monde est bien d’accord sur la nécessité de ne pas se laisser aller économiquement. Et cela depuis depuis 8 jours. C’est un progrès par rapport à il y a deux semaines. Nous appliquons les mesures barrières, mais il faut retourner au travail. Par ailleurs, Nous organisons des réunions téléphoniques deux fois par semaine avec nos amis de Champagne, de la vallée du Rhône, de Bordeaux.... Nous avons commencé la semaine dernière dans le cadre de l’UMVIN (Union des Maisons et Marques de Vin NDLR), dont Michel Chapoutier assure la présidence. Et j’ai mis en place des discussions au niveau du syndicat des négociants. Nous nous parlons une fois par semaine, nous échangeons. Il y a beaucoup de solidarité entre nous.

La suite ICI 

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Paul Ariès: «Les crises donnent plus souvent naissance à des Hitler et des Staline qu’à des Gandhi» ICI
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ALTERNATIVE

L’essayiste français, connu pour ses écrits sur la décroissance et l’acroissance, perçoit cette crise sanitaire comme un extraordinaire révélateur de faiblesses que l’on avait oubliées. Il n’est pas convaincu que le monde en sortira changé. Mais il l’espère

Paul Ariès doit être content, il va l’avoir, sa décroissance. C’est la réflexion que nous nous sommes faite, la semaine dernière, en prenant contact avec l’un des intellectuels français les plus réputés dans les questions de décroissance. Ou plutôt, insiste-t-il, «de l’acroissance». Comprenez: la croissance différente, raisonnable, centrée sur l’humain et la préservation des ressources.

 

Nous nous sommes aussi demandé si Paul Ariès allait oser se réjouir de ce coup de frein historique, alors que l’on en est encore à compter presque en direct les confinés, les malades et les morts partout autour du globe.

A vrai dire, l’essayiste vogue entre les deux sentiments. Cette crise sanitaire sert de révélateur économique, écologique, sociétal et politique. Et ce qu’elle montre, c’est que l’on avait «oublié notre fragilité», relève-t-il. En cela, elle a un effet positif. Il se montre par contre plutôt pessimiste sur les leçons que l’on tirera de cet immense bouleversement de nos habitudes et de nos équilibres. Même s’il entretient un espoir, mince, sur nos comportements à l’échelle individuelle.

Le Temps: Quel est le premier enseignement à tirer de cette crise sanitaire?

 

Paul Ariès: Elle est un rappel nécessaire de notre extrême fragilité. C’est un démenti brutal au fantasme d’immunité dans lequel nous vivions. On se croyait tout-puissants.

 

Qu’entendez-vous par «tout-puissants»?

Comme si notre société pouvait éviter, comme par miracle, une épidémie de grande ampleur! Comme si nous étions devenus les maîtres du monde, de la nature et des virus. Les épidémies ont marqué notre histoire et continueront à le faire. Un simple exemple prouve que l’on avait succombé à ce sentiment de toute-puissance: nous pensions que l’on pouvait totalement délocaliser la production de masques, que l’on n’avait pas besoin de stocks. On avait cette foi un peu béate en la volonté et en la capacité du reste du monde à nous fournir des masques. Désormais, on veut être autonome dans ce domaine.

Nous avons aussi perdu de nombreux lits d’hôpitaux ces dernières années pour des raisons budgétaires. C’est pour cela que je dis que cette crise nous rappelle notre extrême fragilité. Et la fragilité n’est pas une faiblesse! Une civilisation n’est grande que par rapport à la gestion de sa fragilité. Avec cette question: que fait-on des plus fragiles?

Et donc, que fait-on des plus fragiles?

La suite ICI 

 

 

Erri  de Luca

On se confine avec Erri de Luca : interview volcanique

 

« J’agis en haut-parleur de moi-même et de certaines causes publiques, de certaines parties lésées qui ne sont pas écoutées » Erri de Luca.

 

Cette semaine dans Le Temps des écrivains, nouveau confinement littéraire, et on ne peut plus poétique – et ça repose, et ça fait voir un peu l’horizon. Avec un nouveau compagnon d’exception : Erri de Luca, l’un des plus grands écrivains italiens contemporains, né près du Vésuve, et dont la maison, qu’il a construite de ses mains, est bâtie en pierre volcanique, comme il nous le dit ici, ce qui lui permet de « continuer à habiter des feux éteints ».

 

C’est d’ailleurs dans une maison que commence « Le Tour de l’oie », le petit livre d’une grande beauté et d’une grande profondeur pour lequel nous l’avions reçu en février 2019. Une maison habitée par un homme seul, et plongée dans l’obscurité un soir d’orage. Une maison où surgit alors, devant cet homme, un écrivain arrivé à l’âge où on fait le bilan de son existence, le fils qu’il n’a pas eu.

 

La suite ICI 

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7 avril 2020 2 07 /04 /avril /2020 06:00

Un confinement de vigneron, de Felice Casaroti avec L'uomo delle botti via  Alice Olivier de Moor

Soyons positif, pour le passé laissons de côté les procureurs aux mains propres, ils n’ont pas de mains, pour le futur ne perdons pas notre temps avec les augures modernes qui n’ont rien vu venir, hier n’est plus que poussière, évitons de la glisser sous le tapis, demain sera demain, il sera toujours temps de nous confronter à la réalité sans réécrire l’Histoire de cette pandémie, le confinement a du bon, il remet au goût du jour, la conversation, l’échange, la correspondance.

 

Ainsi, suite à ma chronique dominicale du 5 avril 2020 qui n’a éveillé bizarrement aucun commentaire de la mouche du coche sans doute trop occupé, telle la reine d’une ruche, à pondre des chroniques pour votre serviteur.

 

Le 2 en 1 du confiné : relire ou lire le Guépard de Giuseppe Tomasi Di Lampedusa et revoir ou voir le Guépard de Le Guépard de Luchino Visconti ICI 

 

 

Vous me connaissez, je lui ai de suite proposé de la publier sur mon espace de liberté.

 

En retour j’ai reçu son imprimatur.

 

Nino Rota, Il Gattopardo, Feauture Film by Luchino Visconti, 1963 ...

 

Bonjour Jacques,

 

Indiscutablement, je fais partie des « Gattopardeschi ».  Je ne crois pas plus que cela dans la vérité de ce que raconte le Guépard, mais je crois en la vérité de ce qu'il présente. En fait, l'histoire, on le sait depuis longtemps, est écrite par les vainqueurs, mais les vaincus ne sont pas forcément les dindons de la farce.

 

Le Guépard est déjà est avant tout un grand livre politique, comme le sont Guerre et paix, pas plus vrai historiquement, ou le début du Rouge et le noir, ou son pendant chronologique, les Mémoires d'Hadrien. Je n'arrive pas à les dissocier, d'ailleurs. Peu d'illusion de part et d'autre. Ces romans décrivent une vision de l'histoire écrite a posteriori. Rien de bien vrai factuellement ; tout est vrai dans la suite et les conséquences. Calvino analyse le roman ;  Leonardo Sciascia aussi : l'Histoire de la Sicile aurait été différente si... les tenants du pouvoir  au moment de l'invasion du pays par Garibaldi avaient agi autrement. Mais ils ont joué leur partie pour perdre le moins possible. Personne ne veut croire que ce Gueux puisse faire tomber la monarchie. Mais ce gueux a l'audace de le faire. Tout un chacun cite " il faut que tout change pour que rien ne bouge"  oubliant la grande réflexion politique qui précède : jusqu'à quand pourra-t-on dissocier le Pouvoir de celui qui l'exerce, ou le contraire. Et le roi de Naples, à l'époque est un fantoche, une ombre, comme bien des aristocrates siciliens. Ce qui renvoie à leur nullité les monarchistes, bonapartistes ou tous ceux qui attendent le Sauveur.

Une fois le roi tombé, c'est le chacun pour soi. Corbera joue sa partie, et il a des cartes.

 

Don Corbera, prince de Salina, est un cynique et qui le reste jusqu'au bout. Il utilise son neveu, son ancien métayer Sedara devenu plus riche que lui, la fille de celui-ci et les sentiments (que sont-ils d'ailleurs exactement ? sinon peut être un cuissage qui aurait "mal tourné" en mariage) de son neveu (Falconerie, pas un aigle, juste un faucon) pour Angélique. Au final, tout le monde est dupe d'une partie dont les règles lui échappent, Salina comme les autres. Sedara a soif, soif que lui donne le sel des Salina, le sel, soif de cette aristocratie et de cette supériorité que l'autre finit par lui concéder. L'onomastique ici, dans ce roman prend toute sa dimension ! Angélique est-elle si angélique, si pure et innocente qu'elle le prétend ? Quel jeu jour Tancrède, sinon celui de l'argent ? la prime est belle et riche, mais tellement décevante : le mariage est un échec, et les meilleurs moments correspondent aux frustrations de leur étreintes prénuptiales. La descendance du Prince est du même niveau : le fils est marchand de diamants (cela brille) et disparaît ; quant aux 3 filles, elles restent vieilles filles, confites en dévoltions, en reliques, imaginant un monde éternel répliquant leur monde terrestre : des aristocrates pour la fin des temps.

 

Lampedusa était sans illusion. Pas plus que Visconti. A la première lecture, le livre est lisse : une histoire d'amour imbriquée dans l'Histoire. En fait, l'histoire d'amour n'est que l'adaptation d'une classe aux contraintes du moment, et encore une fois, Corbera (entendre peut être "corbeau" ?) joue sa famille contre les faits ; sa fille, amoureuse de Tancrède, le seul amour possible socialement du niveau de Tancrède, est détournée pour une pimbêche, très belle, mais très riche, qui représente le futur, un futur très court. L'action du Guépard n'a qu'un impact limité dans le temps : une génération, deux au maximum. Il refuse de voir plus loin : cela ne sert à rien. Cynique. Le film donne le même sentiment. En fait, il est obsédé par la fin et la mort. UN très grand film politique aussi.

 

Lorsque cette crise est arrivée, j'ai tout de suite pensé au Guépard.

 

Et je l'évoquais encore hier.

 

“You came here to teach us good maneers, but you won't succeed, because we are Gods".

 

Cette phrase m'est venue en tête immédiatement. Nous sommes des Dieux, et nous n'apprenons rien. Le réveil - Lampedusa craint que celui-ci ne survienne jamais en Sicile - sera douloureux.

 

Cette période des années 50  est sans illusion sur le pouvoir. Nous en avons un peu plus. La meilleure preuve en est tous les textes qui disent ce qu'il aurait dû faire ou pu faire: beaucoup d'entre nous croient au politique

 

Pas Lampedusa. Yourcenar guère plus. Les Mémoires d’Hadrien précèdent le Guépard de 6 ans. Yourcenar croit en un homme providentiel, mais de loin en loin. Hadrien écrit son Histoire. Il se présente comme providentiel. L'est-il vraiment. Je ne sais pas. Mais ce roman, qui m'a marqué, qui a marqué Claire, nous a donné le nom de notre premier enfant.

 

Image illustrative de l’article Mémoires d'Hadrien

 

Le Guépard serre Sedara dans ses bras. Il en en costume violet, Sedara habillé en noir. Ce dernier est comparé à un bourdon qui féconde un iris. Tout est dit.

Il Gattopardo: riassunto e commento

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6 avril 2020 1 06 /04 /avril /2020 12:00

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Commençons ce lundi en chanson, une chanson interprétée brillamment par de confinés, "Comfortably Numb" des Pink Floyd

 

Pink Floyd - The Dark Side of the Moon

Plus de basilic sous la main que faire pour faire mon pesto ?

 

Faire, comme au temps de l’Occupation, avec un ersatz, type glandée pour le café.

 

Beaucoup d’ersatz

 

Dès 1940, la vente du café est interdite, un produit de substitution est alors proposé en échange sous le nom de café National, composé de 1/3 de café et 2/3 de succédané. Le sucre aussi est rationné, même en version saccharine ou sucre de raisin et de miel. En 1940, la ration mensuelle varie de 150g à 1kg selon les régions pour les « E », et 500g pour les autres. Le tabac est également concerné par la distribution quantifiée, la carte de tabac apparue en novembre 1941 voit, elle aussi, évoluer les rations au fil du temps. En moyenne, il était remis deux paquet de tabac aux hommes de plus de 18 ans ; les femmes ; pour leur part, ne seront concernées qu’à compter de décembre 1945 !

 

Daniel Lejeune, responsable de la bibliothèque de la Société nationale d’horticulture de France nous raconte comment on peut faire du bon café avec des glands de chêne, mais pas n’importe lesquels ! ICI 

Pour mon lecteur nantais :

Raynald Denoueix, champion de France avec le FC Nantes, avait également été sacré meilleur entraîneur de la saison 2000-2001.

 

Raynald Denoueix : « Cette médaille, c’était la chose la plus importante que je pouvais offrir » ICI 

 

Raynald Denoueix participe à l’élan de solidarité du mouvement sportif, impulsé par le handballeur Cyril Dumoulin. L’ancien entraîneur du FC Nantes a mis aux enchères sa médaille de champion de France de 2001, dernier titre des Canaris. Un geste collectif pour le monde médical.

De nombreux supporters du FC Nantes se sont eux mobilisés autour d’une cagnotte pour permettre de faire monter au maximum les prix pour un lot: la médaille de champion de France offerte par Raynald Denoueix. L'objectif était de faire un joli don et permettre à leur ancien entraîneur de garder sa médaille reçue en 2001. La cagnotte qui se terminait ce dimanche soir à 21h a dépassé les 10.000 euros.

Il y a 60 ans, la télévision apparaissait en Vendée

Au début du mois d’avril 1960, les écrans télé s’allumaient pour la première fois dans le département. Un « phénomène », une « révolution » même ICI (c'est pour les abonnés)

Aussi attendu que Brigitte Bardot

 

Puis vient le jour J, tant attendu. Ce journaliste vendéen, lui aussi, trépigne : « La population attend la télévision avec la même impatience qui a animé 40 millions de Français quand Brigitte Bardot allait être maman. Ce jour-là, 20 millions de Françaises ont souffert avec notre célèbre actrice. Aujourd’hui, 20 000 Yonnais attendent le miracle de l’image télévisée ». C’est dire… Et tout ça pour « un écran à peine grand comme un mouchoir de maraîchin ».

 

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6 avril 2020 1 06 /04 /avril /2020 06:00
Place des Juifs (métro Saint-Paul)

Lire c’est l’ordinaire du confiné mais, comme pour la nourriture, il faut varier les menus, savoir passer du plat de résistance du type La fabrique des salauds à des amuses bouches les nouvelles de Cyrille Fleischman : Rendez-vous au Métro Saint-Paul.

 

 

Publié par Le Dilettante dont le fondateur est Dominique Gaultier, libraire-éditeur.

 

J’ai connu le Dominique Gaultier de la grande époque, rue du Champ de l’Alouette, à ses débuts de jeune libraire fauché dans une échoppe du treizième arrondissement de Paris, QG des trotskistes, maoïstes, libertaires et gauchistes de tous poils – je me rappellent ses nœuds papillons sous sa chevelure rimbaldienne, ses gilets ajustés et son fume-cigarette.

 

C’est lui qui m’a fait découvrir Henri Calet, son dieu, Raymond Guérin, Emmanuel Bove

 

« Quand des copains gauchos se mobilisent pour sauver une petite librairie du treizième, il s'investit à fond, se met à vendre la littérature qu'il admire, longtemps occultée par l'essor des sciences humaines et du nouveau roman : Henri Calet, son dieu, Raymond Guérin, Emmanuel Bove... "Des êtres libres qui avaient échappé à tous les mouvements." Le bouche-à-oreille fonctionne. Parallèlement, le groupe crée un mensuel contestataire, Le Canard du 13e, et le jeune libertaire s'y éclate. »

 

ICI 

 

Dominique Gaultier, le 1er avril au Dilettante, sa librairie et maison d'édition.

 

Entre Marcel Aymé et Sholem Aleichem, Cyrille Fleischman dresse un castelet où s’affairent les héros d’épopées minuscules. Il situe le grain d’une voix (à la douce amertume) et les contours d’un accent (tout de noire cocasserie) : ceux du petit peuple ashkénaze de Paris.

 

Fleischman, qui n’est pas un écrivain né de la dernière plume, raconte tout ceci dans un style simple et vif. Et l’on découvre à quel point Paris ne serait Paris sans ce Marais marrant.

 

métro St Paul IV- Métro Paris - Ligne 1 - Edicule Guimard ...

 

Le métro Saint-Paul est l’épicentre de ce qui fut longtemps le quartier juif de Paris. Ce haut lieu de la culture juive Ashkénaze est peuplé de gens venus de Pologne et de Russie et parlant le yiddish. Ces quelques rues, à l’Ouest de la Place de la Bastille servent de décor à ces douze nouvelles.

 

Monsieur Tekniski vend des téléviseurs qui ne marchent pas, Jean Simpleberg n’a jamais franchi les limites du 4e arrondissement, Preverman écrit des poèmes que personne ne lit, Simon Kéversak réussit à se faire élire Président d’une association alors qu’il est déjà mort, Léopold Guilgoulski se transforme en chien, le pharmacien Solotov traduit Hamlet en yiddish, Joseph Kulturklig vend des livres qu’il ne sait pas lire, Hugo Kopsauer écrit une biographie de Jean-Jacques Rousseau, Modestschlosser exerce l’indispensable profession d’aide-penseur et Mendel Roginkes assiste à son propre enterrement.

 

« Un régal de lecture » note Bernard Pivot dans LIRE

 

La Métamorphose

Page 53 à 60

 

Peut-être était-ce l’âge, peut-être était-ce vraiment sa volonté, Léopold Guilgoulski voulait devenir chien de luxe. L’idée lui en était venue quand une de ses brus avait acheté un toutou en juin.

 

Il s’était dit :

 

  • Pourquoi pas moi ? Un bel appartement à Paris, une villa avec jardin pour les vacances, des enfants qui s’occuperaient de moi, qui me diraient : « Léopold, viens ici. Donne la papatte, Léopold. Tiens, un cadeau, Léopold !... »

 

À lui aussi on faisait des cadeaux. Mais quels cadeaux, toujours des livres ! Qu’est-ce qu’il en avait à faire ! Moins ses enfants s’intéressaient à sa vie quotidienne, plus ils achetaient de livres sur le judaïsme. Il s’était donc mis doucement à souhaiter, sans vraiment insister, devenir chien de luxe. Il disparut quelques jours aux alentours du 14 juillet, quand Paris était un désert familial, et revint vers le 18 sous la forme d’un dogue affectueux.

 

Il aurait préféré être un petit caniche mais on ne choisit pas et, à soixante-douze ans, il devint un gros chien.

 

Il surgit chez son fils aîné. Avant que son père ne devienne un chien, il le voyait une fois par trimestre. Plus un repas pour la Pâque et un autre le jour de Yom Kippour pour la rupture du jeûne, quand il n’y avait pas un bon programme ce soir-là à la télévision. Il put rester enfin tout le temsp qu’il voulait, maintenant qu’il était un animal familier.

 

Guilgoulski, qu’on appela chez le fils industriel d’un nom qu’il ne comprit pas tout de suite, était rêveur. Pendant les premiers jours, il ne réussit pas à se mettre en tête le nom que son imbécile de fils, avec son imbécile de femme et ses enfants idiots mais gentils, lui avaient donné en le trouvant devant la porte.

 

D’après Guilgoulski, ce devait être quelque chose comme Chmoby, Moby, Bobby. Sûrement Bobby à la réflexion. On l’aurait appelé Napoléon ou Elizabeth Taylor, il serait venu aussi. La nourriture était bonne, l’eau fraîche, les enfants un peu demeurés pour leur âge, mais il n’allait pas critiquer sa propre famille.

 

Il y avait un chat dans la maison du fils. La nouveauté passée, toute la famille continua de à caresser ce chat qui ne se laissait faire que quand il le voulait bien. C’était sans doute cette indépendance hypocrite qui plaisait.

 

Bobby était aimable car il restait beaucoup du grand-père en lui. Le chat était étranger à la famille, or les enfants et la bru adoraient cette boule de poils d’escroc.

 

En quelques jours, Bobby changea d’humeur. Après avoir mangé vers sept heures du soir sa viande mélangée avec du riz, il s’ennuyait ferme. Sur un fauteuil du salon, pendant que les enfants regardaient des émissions à la télévision qui ne l’intéressaient pas, Guilgoulski se prit à envier le chat. Lui avait une vie d’indépendance totale, et la famille de son fils l’adorait. À l’heure des émissions enfantines, le chat disparaissait pour ne revenir que vers dix heures quand les programmes étaient meilleurs à la télé.

 

Léopold souhaita donc être chat de luxe dans la banlieue résidentielle.

 

Il le  devint chez sa fille habitant près de Vaucresson. Le jour même où le fils industriel perdait son chien au cours d’une promenade au bois, la fille trouvait un chat égaré dans le jardin d’une propriété à deux mètres du garage où elle manœuvrait pour entrer. Elle aimait les chats et donna un peu de lait à Léopold qui devint, sur le carrelage de la cuisine, quelque chose comme Chmami, Chmimi, Mimi. Sûrement Mimil à la réflexion ! Enfin, un nom difficile à comprendre ! Léopold fut heureux deux ou trois jours. On l’avait trouvé un vendredi, et il passa le week-end avec sa fille et son gendre, ce qui ne lui était jamais arrivé. Mais le lundi, tout le monde partit et Mimil se trouva seul à la villa avec la bonne des Philippines et le gardien, qui ne parlait pas. La bonne était gentille mais ne s’intéressait pas au chat, et le gardien était muet. Quand il rencontrait Léopold sur son passage, il se contentait de lui donner un coup de pied sans dire un mot. Un vrai cosaque en pleine zone résidentielle.

Il n’était pas heureux en chat non plus.

 

Il se résigna à devenir grain de poussière provisoirement, car il ne pouvait sans perdre la face, ou donner des explications que personne ne comprendrait, revenir chez lui faire le vieux. Léopold Guilgoulski  résolut donc, en attendant une idée qui arrangerait tout, de se réfugier au calme dans le living-room d’un cousin. Sur une étagère d’un meuble danois fait dans le Jura, il rejoignit une pile de disques, quelques bibelots, six ou sept livres de poche et l’édition complète, absolument neuve, du Grand Larousse en beaucoup de volumes.

 

Il entra sans même y réfléchir dans un exemplaire rouge du livre de poche où il y avait écrit en jaune : La Métamorphose, Franz Kafka.

 

La métamorphose  par Kafka

 

Guilgoulski avait connu un Kafka qui habitait dans le onzième arrondissement. Ce n’était pas lui. L’autre avait une famille qui ne l’aurait pas laissé habiter come un malheureux sur une étagère du living-room.

 

Par curiosité Léopold Guilgoulski jeta un œil dans les pages du livre de poche en commençant par la fin. C’était de petites histoires pour amuser, jugea-t-il.

 

Il termina par le premier texte du recueil qui s’appelait effectivement La Métamorphose. Il le lut soigneusement, bien que ce fût difficile en français et qu’il eût préféré un texte en yiddish. Guilgoulski alors conclut que c’était pas mal écrit, mais comme toujours – et il se référait à sa propre existence – que la réalité c’était encore autrement !

 

 

Le Dilettante l’affranchi des lettres ICI

Paris Match |

 

Si l’éditeur indépendant ne court pas les prix littéraires, son patron, Dominique Gaultier, a fait mouche en découvrant Anna Gavalda et Eric Holder. Florian Zeller a rencontré ce franc-tireur.

C’est une petite librairie de la rue Racine. A l’intérieur, Dominique Gaultier, le fondateur des éditions du Dilettante, règne en despote éclairé : il se tient derrière la caisse, lit les manuscrits qu’il reçoit et répond directement au téléphone. « Oui, je suis aussi le standardiste », confesse-t-il avec ironie.

 

Cela fait des années que tout le monde s’acharne à le féliciter pour son talent de petit éditeur : n’a-t-il pas découvert Eric ­Holder, Anna Rozen et Serge Joncour ? Et Anna Gavalda, n’est-ce pas lui ? En conséquence de quoi, la maison est assaillie de manuscrits à refuser, d’espérances à décevoir et de rêves à briser. « Je préfère répondre moi-même au téléphone. Je me débrouille mieux que les jeunes filles qui travaillent avec moi, pour écarter très vite les opportuns. »

Immeuble, 17 passage Payen, actuellement rue du Champ de l ...

Le champ de l'Alouette
La Croix — 18 mars 1934

« Quand on a monté la rue Saint-Jacques, laissé de côté la barrière et suivi quelque temps à gauche l'ancien boulevard intérieur, on atteint la rue de la Santé, puis la Glacière, et un peu avant d'arriver à la petite rivière des Gobelins on rencontre une espèce de champ, qui est, dans la longue et montueuse ceinture des boulevards de Paris, le seul, endroit de Paris où Ruisdaël serait tenté de s'asseoir.

Ce je ne sais quoi d'où la grâce se dégage est là, un pré vert traversé de cordes tendues où des loques sèchent au vent, une vieille ferme à maraîchers bâtie du temps de Louis XIII avec son grand toit bizarrement percé de mansardes, des palissades délabrées, un peu d'eau entre les peupliers. Comme le lieu vaut la peine d'être vu, personne n'y y vient. À peine une charrette ou un roulier tous les quarts d'heure.

Il arriva une fois que les promenades solitaires de Marius le conduisirent à ce terrain près de cette eau. Ce jour-là il y avait sur ce boulevard une rareté, un passant. Marius, vaguement frappé du charme presque sauvage du lieu, demanda à ce passant « Comment se nomme cet endroit-ci ? » Le passant répondit « C'est le champ de l'Alouette. » Et il ajouta « C'est ici qu'Ulbach a tué la bergère. »

Et Marius revint chaque jour à ce champ de l'Alouette, dans l'espoir d'y rencontrer Ursule. « Il l'habitait plus que le logis de Courfeyrac. Sa véritable adresse était celle-ci : boulevard de la Santé, au septième arbre après la rue Croulebarbe. »

Tout ce passage des Misérables est exact dans son ensemble, à cela près que Victor Hugo a pris pour une ferme Louis XIII une « folie » édifiée en 1762 par l'architecte Peyre, au compte de M. Le Prestre de Neubourg, receveur général des finances à Caen. Quant au linge séchant sur des cordes, il s'y trouvait réellement. C'était celui des hospices, et une brave femme, la mère Camille, le lavait dans les eaux de la Bièvre. Sans aucun titre et profitant des troubles apportés à la propriété par la Révolution, elle réussit à se maintenir sur les lieux jusqu'à la fin du second Empire,

La Folie-Neubourg, rue du Champ de l'Alouette, atelier où Rodin travailla avec Camille ClaudelPhoto Eugène Druet (1868-1916) (C) RMN-Grand Palais

Le créateur du site, Michel-Edmond Le Prestre de Neubourg, bon gentilhomme parisien qu'un oncle paternel avait orienté vers les charges de finance, peut-être moins honorifiques, mais certainement plus lucratives que le métier des armes, s'était marié en 1750 à une Angevine, Hortense de Grimaudet-Coateauton. Non content d'une belle habitation rue Vivienne, en face des Filles Saint-Thomas, et d'une autre rue des Fossés-Montmartre, le jeune ménage voulait une résidence champêtre à la mode du jour. Son choix tomba sur le Clos-Payen, propriété arrosée par la Bièvre que les Petites Affiches du 13 novembre 1747 décrivent ainsi :

« Portion du Clos-Payen à vendre, présentement située faubourg Saint-Marcel, au champ de l'Alouette, près le petit Gentilly, attenant la barrière elle consiste en une grande cour ayant entrée sur la rue des Anglaises, attenant à la barrière, avec un logement pour le portier, et un petit bâtiment, avec un marais, ensuite une autre cour, où il y a plusieurs bâtiments, et un grand enclos consistant en étendages, rivière, un étang empoissonné, prez, osiers, faulx et diifférens autres arbres. Il faut s'adresser sur les lieux à M. Héron, propriétaire dudit Clos à Paris à M. Coquelin, rue des Lions, près Saint-Paul, ou à M. Silvestre, notaire rue Saint-Antoine, près le petit Saint-Antoine. »

Le Clos-Payen, qui ne tarda pas à s'appeler le Clos-le-Prestre, du nom du nouveau propriétaire, fut acquis par Mme Le Prestre de Neubourg, moyennant 230.000 livres. Il ne restait plus qu'à édifier et à aménager le terrain l'on a vu que c'est à l'architecte Peyre que ce soin fut confié.

Bientôt surgit de terre un élégant pavillon à deux étages ouvrant sur un vaste perron à double rampe et orné de colonnes doriques. Le toit mansardé avait bon air, mais n'en déplaise à Victor Hugo archéologue, était pur Louis XV, comme le château de Neubourg, en Berry, reconstruit à la même époque. La distribution de la « folie » était à la fois simple et commode. Un grand vestibule à colonnades conduisait à l'escalier, à droite, et en face de la salle à manger, au salon, à la chambre à coucher, etc.

Deux avant-corps surmontés d'un fronton complétaient l'ensemble qu'agrémentaient des fleurs, des arbustes et des statues, peuplant une terrasse installée sur l'entre-colonnement, à la hauteur du premier étage. Un jardin anglais embellissait le pourtour.

Cette belle habitation, où M. et Mme de Neubourg venaient se délasser de la vie fiévreuse menée au centre de la capitale, connut des jours heureux, brusquement assombris par la mort du jeune chevalier de Neubourg, fils unique des constructeurs. Son père, partisan du progrès, l'avait fait « inoculer », et le pauvre petit mousquetaire succomba à 19 ans, victime d'une expérience encore à ses débuts. Inconsolables, ses parents lui firent élever un superbe mausolée dans l'église Saint-Hippolyte, maintenant rasée par une opération do voirie, et cherchèrent à se débarrasser d'une propriété qui leur rappelait de trop cruels souvenirs. En 1779, M, de Neubourg est encore dit habiter au « Clos-le-Prestre, ci-devant Clos-Payen, sur le nouveau boulevard faubourg Saint-Marcel », mais, l'année suivante, la « folie » était vendue, et Mme de Neubourg, incapable de survivre à son malheur, terminait une vie languissante en mai 1781.

Folie Neubourg
Il manque déjà la partie gauche du batiment démoli pour faire place à la rue Corvisart élargie.

Dix ans après, la Révolution allait momentanément ternir toutes les grâces du siècle unissant, dépeuplant les élégantes demeures de l'élite qui en faisait le charme. La ci-devant folie Neubourg n'échappa point au sort commun et, délaissée, devint, dit-on, un rendez-vous de chasse pour Napoléon Ier, jusqu'en 1812. La chose, en soi, n'a rien d'impossible. M. de Neubourg était fort lié avec un M. Pivart de Chastulé, parent de Joséphine, auprès de qui il plaça sa fille, la comtesse Alexandre de La Rochefoucauld, en qualité de dame d'honneur. Chastulé a très bien pu, en hôte reconnaissant des bons moments passés jadis, indiquer cet agréable site au nouveau maître de la France.

Le certain, c'est que la mère Camille s'y installa à son tour, au moment de la campagne de Russie, et le bruit courait dans le quartier que Napoléon l'avait confirmée dans la possession du logis.

Le 25 mai 1827, le champ de l'Alouette allait acquérir une renommée sinistre. Ce jour-là, Ulbach y assassinait une petite bergère d'Ivry qui menait paître ses chèvres dans un pré voisin. Des enfants découvrirent le cadavre gisant au milieu du paisible troupeau. On transporta la victime à la Morgue et, durant une semaine, tout Paris s'émut de l'événement. Huit jours plus tard, s'éteignait une des filles de M. de Neubourg, la comtesse de Saint-Belin-Mâlain, dont le mari avait tragiquement péri sur l'échafaud révolutionnaire, trente-trois ans auparavant.

La blanchisserie de la mère Camille dura jusqu'à la fin du second Empire. La longue grille de fer rouillée, le jardin inculte, achevaient de donner à l'élégante construction, envahie par les plantes parasites, un aspect romantique qui séduisit Rodin. Il y installa un dépôt de marbre, puis la déchéance s'accéléra.

Vétuste, crevassée, la « folie », tombée au rang de buanderie, puis de masure, achevait de s'effondrer au coin de la rue Croulebarbe et du boulevard Auguste-Blanqui. Malgré l'abandon, sa façade gardait encore bon air et, de leurs niches, les statues assistaient, muettes, à ce long effritement du passé. En 1913, on la jeta bas, et le métro de Corvisart, qui s'ouvre sur ce qui fut peut-être le « jardin anglais », ne contemple plus qu'une banale bâtisse moderne.

Ceci a tué cela. La rue Croulebarbe rappelle encore le moulin de ce nom qui s'élevait là en 1214. Quant à la rue du Champ-de-l'Alouette, il faut faire un gros effort pour imaginer le tire-lire Joyeux qu'elle évoque dans ce Paris du XXè siècle.

Martial de Pradel de Lamase

 

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