La seule certitude du moment c’est que le confinement ne rend pas les gens plus intelligents, scotchés à leurs écrans, petits ou grands, abreuvés de chiffres, ils bouffent des infos sur le coronavirus comme des morts de faim avant d’aller les régurgiter sous forme de bouillie pour chats sur les réseaux sociaux ou de se précipiter pour réclamer le médicament-miracle du nouveau gourou de la Canebière : Raoult !
La dernière piste pour ces Rantanplan une annonce la nicotine aurait des vertus préventives, selon une étude d'une équipe de l'hôpital de la Pitié Salpêtrière…
Le futur message sanitaire sur les paquets de clopes : « le tabac tue le covid-19 »
Plaisanterie mise à part, la petite vidéo qui suit d’Etienne Klein est un excellent médicament contre la connerie : « Arrêtons de confondre corrélation et causalité » alerte Etienne Klein
Chloroquine, la molécule qui m'a rendu fou - En religion (8) ICI
Lire les six premiers épisodes de notre enquête : L'agent provocateur (1), Science contre science (2), Les soldats de la cause (3), L'ombre portée des labos (4), La crise de nerfs (5), Le dernier protocole (6) et Le printemps marseillais (7)
Le coronavirus poursuit son œuvre dans un monde au bord de la faillite. Loin d’avoir livré tous ses secrets, il reste un mystère que la science et la médecine doivent percer pour le stopper. L’avenir reste en suspens, le remède contre le virus, une affaire de croyance(s). Ma religion, ta religion... Épisode final de notre enquête en huit volets.
lorsque les autorités semblent de plus en plus se contredire (sur la nécessité d’un dépistage aussi massif que possible, le port du masque - un jour non, un jour oui -, les écoles, les seniors, sur le plan d’économie au CHRU de Nancy, sur le confinement général qui pourrait laisser la place aux mises en quarantaine, et on en passe… ), que la peur dans le pays est telle que certains se découvrent une âme de délateur, d’autres pointent du doigt les joggeurs et la potentielle charge virale qu’ils exhaleraient à 5 mètres autour d’eux, quand d’autres encore semblent voir le diable dès qu’ils croisent un enfant dans la rue, la stratégie du gouvernement ne donne pas l’impression d’avoir eu d’autre but que de gérer le stock de postes de réanimation.
Comme si la partie qui se joue et la gouvernance d’un pays comme la France dans un tel moment se résumaient à un business plan hôtelier et un vulgaire taux de remplissage – un élément loin d’être négligeable mais qui pourtant, n’en déplaise aux disciples de Vernat et de son scientisme, n’est qu’un petit, tout petit bout de la lorgnette.
La suite ICI
PUB familiale : Vincent l'autre Berthomeau ICI et Pascale bien sûr...
L'accès au restaurant n'étant toujours pas autorisé et la date de réouverture incertaine, nous nous organisons pour vous proposer à partir du 01 mai de l'emporter sous forme de drive.
Vous nous manquez, on vous donne plus de détails très vite ! ICI
Pendant le confinement, l'hygiène des Français s'est dégradée ICI
Seulement deux Français sur trois procèdent quotidiennement à une toilette complète, contre trois sur quatre avant l'épidémie de coronavirus.
La profession, et avec elle toute la filière du livre mise à mal par la crise due au coronavirus, se projette dans l’après-11 mai, entre espoirs et incertitudes.
Comment préparer le déconfinement, cette étrange et inédite période de convalescence ? Telle est la préoccupation de tous les libraires de France. Pourront-ils rouvrir dès le 11 mai ? Tous veulent y croire, même si cette date n’est pas encore officialisée. « Ce déconfinement pose plus de questions qu’il n’apporte de réponses », reconnaît Pascal Thuot, directeur général de Millepages, à Vincennes (Val-de-Marne). Les clients aiment flâner, déambuler entre les tables, feuilleter les livres, demander des conseils… Autant d’actions guère compatibles avec la lutte contre le virus.
Pour les salariés autant que pour les lecteurs, les préoccupations sanitaires constituent la priorité absolue. Et un casse-tête qui oblige à des trésors d’inventivité. Antoine Fron, gérant de la librairie parisienne Les Traversées, réfléchit à « la mise en place de quatre circuits dans sa librairie – littérature, essais, jeunesse et BD-arts-polars –, avec des sens uniques de circulation pour éviter que les clients se croisent ». Il pense aussi modifier les horaires pour permettre la désinfection de la boutique. A Toulouse, Ombres blanches n’ouvrira qu’une entrée et transformera le café en lieu d’accueil pour le retrait des commandes. Philippe Touron, directeur du Divan, à Paris, attend une livraison de Plexiglas pour sécuriser les achats en caisse. Tous cherchent à se procurer suffisamment de masques et de gel hydroalcoolique.
Les ventes de livres se sont écroulées
Le virus a déjà provoqué un séisme économique dans ce secteur, dont les 12 000 salariés sont au chômage partiel. Entre le 16 mars et le 12 avril, les ventes de livres – tous circuits confondus (librairies, grande distribution, maisons de la presse et Internet, essentiellement Amazon) – se sont écroulées de 66 % en valeur par rapport à 2019, selon le bilan GfK pour Livres Hebdo. Mais, pour les librairies, le chiffre d’affaires est voisin de zéro, puisque les retraits en magasin et les livraisons à domicile sont restés « epsilonesques ». Par effet domino, les auteurs souffrent aussi. Un tiers s’attend à perdre plus de 3 000 euros d’à-valoirs dans les trois mois, selon La Ligue des auteurs.
Xavier Moni, président du Syndicat de la librairie française, attend surtout « le puissant plan de relance » promis lundi 20 avril par le ministre de la culture
Le président du Syndicat de la librairie française (SLF), Xavier Moni, chiffre à 10 millions d’euros par mois, soit 16 % du chiffre d’affaires des 3 300 librairies, les pertes d’exploitation non couvertes par les aides gouvernementales. Si les régions ont promis d’apporter leur écot, Xavier Moni attend surtout « le puissant plan de relance » promis, lundi 20 avril, par le ministre de la culture, Franck Riester. Vincent Monadé, président du Centre national du livre (CNL), partage cette préoccupation : « C’est une priorité, d’autant plus que le redémarrage des libraires permettra celui de toute la filière du livre. » Or, ces entreprises restent extrêmement fragiles : « Les librairies arrivent en dernière position du classement Xerfi sur la rentabilité des commerces de détail en 2019, avec une moyenne de 0,6 % de résultat net », déplore le président du SLF. « Pour gagner de l’argent, mieux vaut vendre des fleurs », ironise Erik Fitoussi, cogérant de Passages, à Lyon.
Anaïs Massola, à la tête de la librairie Le Rideau rouge, à Paris, confie : « J’ai deux mois de trésorerie, pour l’instant, ça va, mais il ne faut pas que ça dure. » Comme bon nombre de ses confrères, elle a négocié avec sa banque et demandé une aide à l’Association pour le développement de la librairie de création. Très réactive, cette dernière a gelé les créances des librairies et débloqué 5 millions d’euros pour leur permettre de « passer ce cap très complexe », grâce à des subventions ou des prêts destinés à payer les charges externes.
Les clients reviendront-ils en masse ?
Néanmoins, « on ne peut pas attendre éternellement les aides promises, il faut se prendre en main », assure Valérie Michel-Villaz, cogérante des Arpenteurs, à Paris. Depuis le 14 avril, « un système de réservation de livres que les clients récupèrent sur rendez-vous nous permet de vendre un minimum, comme l’ont fait les libraires en Allemagne pendant le confinement », ajoute-t-elle. Avec son cogérant, Pierre Delaforge, ils servent une cinquantaine d’habitués chaque jour. Bien que le décret du 23 mars autorise cette pratique, une centaine de librairies seulement ont franchi le pas. Pour des raisons de risque sanitaire, et pour que les salariés puissent bénéficier du chômage partiel, le SLF a refusé la main tendue, le 19 mars, par le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, qui proposait de rouvrir les librairies avant la fin du confinement. Depuis, le sujet déchire la profession.
Les clients reviendront-ils en masse ? Entre la peur du Covid-19 et les problèmes financiers des consommateurs, rien n’est écrit. « C’est pendant le confinement qu’on a vraiment le temps de lire. Après, la lecture n’occupera pas forcément la même place », redoute Pierre Delaforge. De plus, « un tiers de l’activité est réalisée par les plus de 60 ans, les plus concernés par la maladie », ajoute Christian Thorel, ex-PDG d’Ombres blanches. Le retour à la normale sera très lent. « Pas avant septembre », selon Vincent Monadé (CNL), qui prévoit une perte de « 25 % à 30 % du chiffre d’affaires de la librairie et de l’édition cette année ».
Pour éviter un embouteillage massif de livres qui risqueraient d’être mort-nés, « tous les gros éditeurs se sont engagés à réduire considérablement leur production cette année »
Reste que les libraires donneront le « la » de la reprise. « Des discussions ont démarré avec tous les représentants de la filière (éditeurs, distributeurs, diffuseurs et libraires) », explique Maya Flandin, qui représente le SLF dans ces réunions. Chacun a conscience de la gravité de la situation et fait des concessions. Pour éviter un embouteillage massif de livres qui risqueraient d’être mort-nés, « tous les gros éditeurs se sont engagés à réduire considérablement leur production cette année », assure Philippe Touron, du Divan. « Ils ont baissé de 50 % le nombre de leurs nouveautés et lissé leur programme des sorties jusqu’en janvier 2021 », ajoute Antoine Fron, des Traversées. Les plus gros éditeurs ont également reporté les échéances de paiement pour les libraires.
De leur côté, ces derniers ont promis de ne pas retourner massivement les ouvrages non vendus, essentiellement pour ne pas aggraver les maux des petits éditeurs. Déjà, des cartons entiers non ouverts attendent les libraires. Et puis, des dizaines de nouveautés avaient été placées sur les tables juste avant le confinement. Comme le nouveau Nathalie Azoulai, Juvenia (Stock), qui n’a « pas vécu », selon Erik Fitoussi, de Passages, pas plus que Des saisons adolescentes, de Sébastien Berlendis (Actes Sud). Pour attirer le public, tous misent sur des « locomotives » comme Jean-Christophe Rufin et John le Carré, en mai, ou Elena Ferrante, en juin, et sur la kyrielle d’essais consacrés à la pandémie déjà annoncés. Optimiste, Helène des Ligneris, qui dirige La Machine à lire, à Bordeaux, espère que la crise aura pour vertu de « réduire enfin le nombre de livres produits pour que [les libraires] les défend[ent] mieux et plus longtemps ». Un vieux rêve pour un monde nouveau.
Nicole Vulser
Avec les reports de parution des livres, un tiers des auteurs voient disparaître en moyenne 3 065 euros de revenus prévus dans les trois mois à venir, et près de 80 % déclarent souffrir de l’annulation des salons et rencontres.