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25 avril 2020 6 25 /04 /avril /2020 12:00

Gros dégueulasses | ESS, Emploi, Formation, Insertion et bien d ...

La seule certitude du moment c’est que le confinement ne rend pas les gens plus intelligents, scotchés à leurs écrans, petits ou grands, abreuvés de chiffres, ils bouffent des infos sur le coronavirus comme des morts de faim avant d’aller les régurgiter sous forme de bouillie pour chats sur les réseaux sociaux ou de se précipiter pour réclamer le médicament-miracle du nouveau gourou de la Canebière : Raoult !

 

La dernière piste pour ces Rantanplan une annonce la nicotine aurait des vertus préventives, selon une étude d'une équipe de l'hôpital de la Pitié Salpêtrière…

 

Le futur message sanitaire sur les paquets de clopes : « le tabac tue le covid-19 »

 

Plaisanterie mise à part, la petite vidéo qui suit d’Etienne Klein est un excellent médicament contre la connerie : « Arrêtons de confondre corrélation et causalité » alerte Etienne Klein

dessin de Didier Raoult – Blagues et Dessins

Chloroquine, la molécule qui m'a rendu fou - En religion (8) ICI

 

Lire les six premiers épisodes de notre enquête : L'agent provocateur (1), Science contre science (2), Les soldats de la cause (3), L'ombre portée des labos (4), La crise de nerfs (5), Le dernier protocole (6) et Le printemps marseillais (7)

 

Le coronavirus poursuit son œuvre dans un monde au bord de la faillite. Loin d’avoir livré tous ses secrets, il reste un mystère que la science et la médecine doivent percer pour le stopper. L’avenir reste en suspens, le remède contre le virus, une affaire de croyance(s). Ma religion, ta religion... Épisode final de notre enquête en huit volets.

 

lorsque les autorités semblent de plus en plus se contredire (sur la nécessité d’un dépistage aussi massif que possible, le port du masque - un jour non, un jour oui -, les écoles, les seniors, sur le plan d’économie au CHRU de Nancy, sur le confinement général qui pourrait laisser la place aux mises en quarantaine, et on en passe… ), que la peur dans le pays est telle que certains se découvrent une âme de délateur, d’autres pointent du doigt les joggeurs et la potentielle charge virale qu’ils exhaleraient à 5 mètres autour d’eux, quand d’autres encore semblent voir le diable dès qu’ils croisent un enfant dans la rue, la stratégie du gouvernement ne donne pas l’impression d’avoir eu d’autre but que de gérer le stock de postes de réanimation.

 

Comme si la partie qui se joue et la gouvernance d’un pays comme la France dans un tel moment se résumaient à un business plan hôtelier et un vulgaire taux de remplissage – un élément loin d’être négligeable mais qui pourtant, n’en déplaise aux disciples de Vernat et de son scientisme, n’est qu’un petit, tout petit bout de la lorgnette.

 

La suite ICI

Restaurant L'Abelia à Nantes (44000) - Avis, menu et prix

PUB familiale : Vincent l'autre Berthomeau ICI et Pascale bien sûr...

 
· 32 min 
 
 
Avant première des travaux pour la nouvelle " Épicerie" de l'Abélia 😊

L'accès au restaurant n'étant toujours pas autorisé et la date de réouverture incertaine, nous nous organisons pour vous proposer à partir du 01 mai de l'emporter sous forme de drive.

Vous nous manquez, on vous donne plus de détails très vite ! ICI
 
 

L’image contient peut-être : 2 personnes, personnes debout

 

 

 

Pendant le confinement, l'hygiène des Français s'est dégradée ICI  

 

Seulement deux Français sur trois procèdent quotidiennement à une toilette complète, contre trois sur quatre avant l'épidémie de coronavirus.

Les libraires dans le sas de déconfinement ICI

La profession, et avec elle toute la filière du livre mise à mal par la crise due au coronavirus, se projette dans l’après-11 mai, entre espoirs et incertitudes.

Par 

 

Comment préparer le déconfinement, cette étrange et inédite période de convalescence ? Telle est la préoccupation de tous les libraires de France. Pourront-ils rouvrir dès le 11 mai ? Tous veulent y croire, même si cette date n’est pas encore officialisée. « Ce déconfinement pose plus de questions qu’il n’apporte de réponses », reconnaît Pascal Thuot, directeur général de Millepages, à Vincennes (Val-de-Marne). Les clients aiment flâner, déambuler entre les tables, feuilleter les livres, demander des conseils… Autant d’actions guère compatibles avec la lutte contre le virus.

 

Pour les salariés autant que pour les lecteurs, les préoccupations sanitaires constituent la priorité absolue. Et un casse-tête qui oblige à des trésors d’inventivité. Antoine Fron, gérant de la librairie parisienne Les Traversées, réfléchit à « la mise en place de quatre circuits dans sa librairie – littérature, essais, jeunesse et BD-arts-polars –, avec des sens uniques de circulation pour éviter que les clients se croisent ». Il pense aussi modifier les horaires pour permettre la désinfection de la boutique. A Toulouse, Ombres blanches n’ouvrira qu’une entrée et transformera le café en lieu d’accueil pour le retrait des commandes. Philippe Touron, directeur du Divan, à Paris, attend une livraison de Plexiglas pour sécuriser les achats en caisse. Tous cherchent à se procurer suffisamment de masques et de gel hydroalcoolique.

 

Les ventes de livres se sont écroulées

 

Le virus a déjà provoqué un séisme économique dans ce secteur, dont les 12 000 salariés sont au chômage partiel. Entre le 16 mars et le 12 avril, les ventes de livres – tous circuits confondus (librairies, grande distribution, maisons de la presse et Internet, essentiellement Amazon) – se sont écroulées de 66 % en valeur par rapport à 2019, selon le bilan GfK pour Livres Hebdo. Mais, pour les librairies, le chiffre d’affaires est voisin de zéro, puisque les retraits en magasin et les livraisons à domicile sont restés « epsilonesques ». Par effet domino, les auteurs souffrent aussi. Un tiers s’attend à perdre plus de 3 000 euros d’à-valoirs dans les trois mois, selon La Ligue des auteurs.

 

Xavier Moni, président du Syndicat de la librairie française, attend surtout « le puissant plan de relance » promis lundi 20 avril par le ministre de la culture

 

Le président du Syndicat de la librairie française (SLF), Xavier Moni, chiffre à 10 millions d’euros par mois, soit 16 % du chiffre d’affaires des 3 300 librairies, les pertes d’exploitation non couvertes par les aides gouvernementales. Si les régions ont promis d’apporter leur écot, Xavier Moni attend surtout « le puissant plan de relance » promis, lundi 20 avril, par le ministre de la culture, Franck Riester. Vincent Monadé, président du Centre national du livre (CNL), partage cette préoccupation : « C’est une priorité, d’autant plus que le redémarrage des libraires permettra celui de toute la filière du livre. » Or, ces entreprises restent extrêmement fragiles : « Les librairies arrivent en dernière position du classement Xerfi sur la rentabilité des commerces de détail en 2019, avec une moyenne de 0,6 % de résultat net », déplore le président du SLF. « Pour gagner de l’argent, mieux vaut vendre des fleurs », ironise Erik Fitoussi, cogérant de Passages, à Lyon.

 

Anaïs Massola, à la tête de la librairie Le Rideau rouge, à Paris, confie : « J’ai deux mois de trésorerie, pour l’instant, ça va, mais il ne faut pas que ça dure. » Comme bon nombre de ses confrères, elle a négocié avec sa banque et demandé une aide à l’Association pour le développement de la librairie de création. Très réactive, cette dernière a gelé les créances des librairies et débloqué 5 millions d’euros pour leur permettre de « passer ce cap très complexe », grâce à des subventions ou des prêts destinés à payer les charges externes.

 

Les clients reviendront-ils en masse ?

 

Néanmoins, « on ne peut pas attendre éternellement les aides promises, il faut se prendre en main », assure Valérie Michel-Villaz, cogérante des Arpenteurs, à Paris. Depuis le 14 avril, « un système de réservation de livres que les clients récupèrent sur rendez-vous nous permet de vendre un minimum, comme l’ont fait les libraires en Allemagne pendant le confinement », ajoute-t-elle. Avec son cogérant, Pierre Delaforge, ils servent une cinquantaine d’habitués chaque jour. Bien que le décret du 23 mars autorise cette pratique, une centaine de librairies seulement ont franchi le pas. Pour des raisons de risque sanitaire, et pour que les salariés puissent bénéficier du chômage partiel, le SLF a refusé la main tendue, le 19 mars, par le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, qui proposait de rouvrir les librairies avant la fin du confinement. Depuis, le sujet déchire la profession.

 

Les clients reviendront-ils en masse ? Entre la peur du Covid-19 et les problèmes financiers des consommateurs, rien n’est écrit. « C’est pendant le confinement qu’on a vraiment le temps de lire. Après, la lecture n’occupera pas forcément la même place », redoute Pierre Delaforge. De plus, « un tiers de l’activité est réalisée par les plus de 60 ans, les plus concernés par la maladie », ajoute Christian Thorel, ex-PDG d’Ombres blanches. Le retour à la normale sera très lent. « Pas avant septembre », selon Vincent Monadé (CNL), qui prévoit une perte de « 25 % à 30 % du chiffre d’affaires de la librairie et de l’édition cette année ».

 

Pour éviter un embouteillage massif de livres qui risqueraient d’être mort-nés, « tous les gros éditeurs se sont engagés à réduire considérablement leur production cette année »

 

Reste que les libraires donneront le « la » de la reprise. « Des discussions ont démarré avec tous les représentants de la filière (éditeurs, distributeurs, diffuseurs et libraires) », explique Maya Flandin, qui représente le SLF dans ces réunions. Chacun a conscience de la gravité de la situation et fait des concessions. Pour éviter un embouteillage massif de livres qui risqueraient d’être mort-nés, « tous les gros éditeurs se sont engagés à réduire considérablement leur production cette année », assure Philippe Touron, du Divan. « Ils ont baissé de 50 % le nombre de leurs nouveautés et lissé leur programme des sorties jusqu’en janvier 2021 », ajoute Antoine Fron, des Traversées. Les plus gros éditeurs ont également reporté les échéances de paiement pour les libraires.

 

De leur côté, ces derniers ont promis de ne pas retourner massivement les ouvrages non vendus, essentiellement pour ne pas aggraver les maux des petits éditeurs. Déjà, des cartons entiers non ouverts attendent les libraires. Et puis, des dizaines de nouveautés avaient été placées sur les tables juste avant le confinement. Comme le nouveau Nathalie Azoulai, Juvenia (Stock), qui n’a « pas vécu », selon Erik Fitoussi, de Passages, pas plus que Des saisons adolescentes, de Sébastien Berlendis (Actes Sud). Pour attirer le public, tous misent sur des « locomotives » comme Jean-Christophe Rufin et John le Carré, en mai, ou Elena Ferrante, en juin, et sur la kyrielle d’essais consacrés à la pandémie déjà annoncés. Optimiste, Helène des Ligneris, qui dirige La Machine à lire, à Bordeaux, espère que la crise aura pour vertu de « réduire enfin le nombre de livres produits pour que [les libraires] les défend[ent] mieux et plus longtemps ». Un vieux rêve pour un monde nouveau.

 

Nicole Vulser

Le confinement et la fermeture des librairies, ordonnés le 17 mars, aggravent la situation financière d’auteurs déjà mal rémunérés.

Les revenus des auteurs touchés par la crise due au coronavirus ICI 

 

Avec les reports de parution des livres, un tiers des auteurs voient disparaître en moyenne 3 065 euros de revenus prévus dans les trois mois à venir, et près de 80 % déclarent souffrir de l’annulation des salons et rencontres.

Par 

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25 avril 2020 6 25 /04 /avril /2020 06:00

 

Charlatan du temps de Louis XIII. Gravure parue
dans Le livre des parfums, d’Eugène Rimmel (1870)

Nous vivons une crise sanitaire sans équivalent, et pourtant nous assistons au ballet interrompu sur les plateaux de télévision et sur les réseaux sociaux des « je ne suis pas… médecin… virologue… épidémiologiste… etc. mais je vais vous dire ce qu’il faut faire, ce qu’il aurait fallu faire… »

 

Les politiques d’opposition, bien sûr, type Retailleau, Ciotti, les Insoumis, la Marine, qui, comme toujours, espèrent tirer les marrons du feu, mais aussi les faux-nez, à la fois mandarin de la médecine et politique, tel le Pr Juvin, ou syndicaliste de métiers de la santé, avides de tirer de la crise leur bout de gras. Tous savaient, tous l’avaient bien dit, tous ne feraient pas comme ça, tous ces « compétents » ne sont qu’une forme de charlatans.

 

Scène de rue montrant un charlatan. Gravure du XVIIIe siècle

 

Les journalistes, bien sûr, tétanisés par la peur de ne pas faire de l’audience pour attraper le chaland, mettent en avant les qui font du buzz ou leurs experts maison qui astiquent leur ego, font bouillir leur petite marmite. Tout ce petit monde fait joujou sur Twitter, se taille des croupières en psalmodiant « je sais.. » en chantant plus mal que Gabin.  

 

Il va m’être rétorqué qu’en les mettant ainsi en avant, en les disqualifiant, je suis un suppôt du gouvernement, un idolâtre de Macron, un résidu du néo-libéralisme, un privilégié qui ferait mieux de la boucler.

 

Désolé, je ne fais que me poser la question de la compétence de tous ces beaux parleurs, de quelques bords qu’ils fussent, pour ce qui est des gouvernants, ils se retrouvent plus que jamais face à l’impératif catégorique de PMF « gouverner, c’est choisir » et pour choisir il faut être en capacité d’évaluer ce que sont les bons choix, acquérir à la vitesse grand V, parfois en changeant de pied, la compétence auprès des scientifiques compétents.

 

Je n’ai absolument aucune affinité avec le socle de ce qu’En Marche nommait l’Autre Monde, socle qui s’effrite, se fissure sous les pieds du chef, mais, faire comme les extrêmes, jeter le bébé avec l’eau du bain, c’est la perspective de nous retrouver à poil. De façon simpliste sans doute : Macron prospère grâce à l’incompétence de ses opposants.

 

J’ai vécu ma vie de citoyen essentiellement sous la droite dites républicaine, un chouia sous la gauche à la sauce Mitterrand puis celle de l’effondrement sous la houlette molle de Hollande, lorsque j’avais les mains dans le cambouis, notre méthode était minoritaire et moquée, il a fallu la mise en bière de Rocard pour lui tresser des lauriers, pas tous mérités. Alors, minoritaire un jour, minoritaire toujours. Mon spectre de compétence se limite à ce que j’ai acquis de l’expérience et de ce que je peux acquérir dans ma retraite confiné.

 

Pour preuve, je suis horrifié par la cécité de mon ancienne maison et de Macron face à la grande et nécessaire mutation de notre agriculture. Choisir, le Finistère, qui plus est l’exploitation des Roué ICI, symbole d’un productivisme débridé, c’est louer le monde d’avant qui nous mène droit dans le mur face aux grands compétiteurs de la mondialisation. Nous sommes déjà bien essoufflés aujourd’hui, demain nous étoufferons.

 

Donc, je ne sais pas grand-chose, je doute sans tomber dans les rets ni dans le pessimisme, ni dans les lendemains qui chantent chers à ceux qui rasent gratis demain (ma barbe pousse pourtant).

 

Comme mon ami JF Collin, j’accumule les briques qui seront nécessaires à la reconstruction. ICI

 

L’avant-crise, la gestion de cette crise, dont qui que ce soit peu déterminer lorsqu’elle prendra fin, seront à l’ordre du jour à l’heure de l’après. Nous vivons, et c’est heureux, dans une démocratie parlementaire, un État dit de droit, alors tous les moyens constitutionnels, légaux seront à la disposition des élus et de nous citoyens pour exiger des comptes à ceux qui étaient en charge des décisions.

 

Les tribunaux populaires, non merci !

 

La prise du pouvoir par la rue, non merci !

 

Mais, en parodiant cette chanson pleine d’entrain, mais, alors que le haut du pavé est dominé par des incompétent, mais où sont passés les compétents ?

 

Les lois de Parkinson, de Peter et autres posent enfin la question de la place de la méritocratie dans nos sociétés, ce système sociopolitique dans lequel les pouvoirs sont confiés aux plus qualifiés.

 

Ainsi, en France, «en dépit de la tyrannie des diplômes pour l’accès aux positions professionnelles les plus élevées dans la hiérarchie sociale, on peut s’apercevoir que le mérite scolaire n’est pas automatiquement reconnu et valorisé dans la vie sociale et professionnelle.» Les amitiés, les affinités électives, la naissance et d’autres critères encore pèsent parfois plus lourds que les études.

 

Dans une étude intitulée «Boss Competence and Worker Well-being» la coauteure Amanda Goodall a indiqué que l’employé heureux est avant tout celui qui est dirigé par un supérieur hiérarchique capable de faire son travail.

 

«Les compétences du patron ont un impact beaucoup plus important sur votre satisfaction au travail que le salaire, le travail en lui-même ou le secteur dans lequel vous exercez.»

 

La grande question : qui peut jauger la compétence, donc faire la césure entre les incompétents et les compétents ?

 

On ne parle que de ce qu’on connaît bien, s’entend-on souvent dire. En toute logique, un livre sur l’incompétence ne peut donc être écrit que par un docteur ès incompétence, par définition compétent sur le sujet. On tourne en rond ?

 

Il ne faut pas chercher longtemps. Les incompétents sont parmi nous. Pour beaucoup de nos concitoyens, l’incompétence serait même une qualité largement répandue, dans la mesure où nos élites semblent en disposer en quantité non négligeable. Politiciens, industriels et autres managers : les médias nous abreuvent de récits vantant les non-mérites de nos dirigeants. « L’oligarchie des incapables », titraient récemment Sophie Coignard et Romain Gubert (2012). Cette incompétence est-elle une donnée fondamentale du profil de tout un chacun ? Serait-elle une compétence comme une autre ? Si l’on en croit le fameux principe de Peter, chacun de nous atteint, tôt ou tard, son niveau d’incompétence. Livrons-nous à un petit calcul pour fixer les idées : si l’on suppose que ce niveau est atteint, en moyenne, deux années avant la retraite (estimation modérée) et en tenant compte du nombre d’actifs ainsi que de la durée d’une carrière complète, on arrive à la conclusion que la France compte, au bas mot, un bon million d’incompétents.

De l’incompétence systémique

Michel Claessens

 

Selon la théorie de Dunning et Kruger ce n'est pas seulement que les moins compétents peinent à reconnaître leur incompétence mais qu'ils sont certains d'être compétents…

 

L’effet Dunning-Kruger est un biais intellectuel qui pousse les personnes incompétentes à surestimer leurs capacités, et les empêche de se rendre compte de leurs erreurs ou leur manque de compétences dans certains domaines. D’un autre côté, nous retrouvons aussi des personnes très compétentes qui tendent à sous-estimer leurs capacités, en pensant que les autres sont plus doués qu’elles.

 

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, ce biais n’est pas dû à de la vantardise chez ces personnes, mais simplement à une mauvaise estimation de leurs propres capacités. En clair, pour savoir si on est incompétent il faut être compétent.

 

À l'inverse de ce comportement, Dunning et Kruger ont constaté que les personnes les plus qualifiées avaient, elles, tendance à sous-estimer leur niveau de compétence et à penser que les tâches faciles pour elles le sont aussi pour les autres. Autrement dit : « l’ignorance engendre plus fréquemment la confiance en soi que ne le fait la connaissance ». Charles Darwin

 

La force de la théorie de Dunning et Kruger, comme le principe de Peter, c'est qu'elle parle à tout le monde.

 

Effet-Dunning-Kruger

 

« Si je n’étais qu’intelligente, tout irait bien. Mais je suis extrêmement intelligente, ce que la plupart des gens trouvent menaçant. »– Sharon Stone

 

Selon  la théorie de Dunning et Kruger ce n'est pas seulement que les moins compétents peinent à reconnaître leur incompétence mais qu'ils sont certains d'être compétents…

LA DEMOCRATIE EST-ELLE LA "TYRANNIE DES IGNORANTS" ?

 

 

Beaucoup pensent que la décision démocratique fait triompher l'incompétence. L'apparente logique d'une telle position découle de ce que la proportion des gens compétents pour régler des problèmes délicats, est faible. Mais il est pourtant faux d'en conclure qu'entre deux propositions opposées, dont il serait difficile de savoir laquelle est bénéfique et laquelle néfaste, la majorité opterait pour la mauvaise. ICI 

 

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24 avril 2020 5 24 /04 /avril /2020 12:00

J’aurais pu titrer la 40ième  chronique de mon journal d’un confiné en parodiant les 40ième rugissants !

 

Ou,  repartir comme en quarante…

 

Ou encore, la quarantaine…mais comme le sujet principal de cette chronique est la gestion de de la crise sanitaire en Allemagne comparée à celle de la France, et que le ton martial initial de notre Président, parlant de guerre y prêterait, les hostilités ne sont pas rouverte entre nos deux pays, loin de là l’Allemagne a accueilli des patients en soins intensifs du Grand-Est.

 

Ce sujet tourne sur les réseaux et fort à-propos un ami vigneron fidèle lecteur m’a écrit :

 

« Bonjour, ma fille m'envoie depuis Fribourg, cette excellente analyse, bonne lecture et belle journée… »

 

Parcs bondés à Berlin vs. Rues désertes à Paris: qui a raison ?

 

Si on ne savait que le covid-19 sévit, on pourrait croire à une journée normale dans les parcs berlinois. Entre les joggeurs et cyclistes habituels, de jeunes parents promènent leurs poussettes, d’autres font des exercices ou jouent au ping-pong. On voit même les premiers bateaux gonflables voguer sur la Spree, annonçant comme chaque année l’arrivée des beaux jours.

 

Au moment où j'écris cet article, la situation sanitaire est radicalement différente de part et d’autre du Rhin: 108.847 cas et 17.920 morts en France, contre 135.843 cas pour 3.890 morts en Allemagne. On observe 4,5x moins de morts en Allemagne! Si cela semble impossible.

 

Comment est-ce pourtant bien le cas à seulement quelques kilomètres d'intervalle?

 

Française habitant en Allemagne depuis près de 10 ans et travaillant dans le domaine de la santé, c’est LA question à laquelle j’ai droit tous les jours en ce moment de la part de ma famille, mes amis, mes clients. Tous m’interrogent sur le pourquoi du comment des restrictions souples à Berlin, et veulent savoir d’où proviennent ces différences de chiffres. Comme j'aide des start-ups et entreprises à s'implanter Outre Rhin (dans les deux sens), j’ai beaucoup expérimenté les différences culturelles entre les deux pays. Plutôt que de garder tout ça pour moi, j’ai décidé de vous partager mon regard franco-allemand sur la gestion de la situation actuelle.

 

Achtung !

 

Ce que vous vous apprêtez à lire n'est que mon interprétation, le fruit de mon expérience et de ma réflexion. Et le résultat de plusieurs débats passionnés sur le sujet. »

 

La suite ICI 

 

C’est long mais très intéressant.

 

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La CONCLUSION

 

Une chose est sûre en revanche, c’est qu’Allemands et Français sont, d'après de récentes études, d’accord pour organiser un déconfinement progressif en donnant un peu de leur liberté contre un semblant de sécurité, avec les fameuses applications de tracking. Sur ce point-là ils font confiance à leur gouvernement respectif. Pourtant, l’utilisation de cette technologie ne pourrait-elle pas elle-même être perçue comme un manque de confiance vis à vis de sa population? C’est l’histoire du serpent qui se mord la queue...

 

Quoi qu’il en soit pour gérer une crise il est nécessaire de choisir un cap pour diriger et communiquer, le tout devant se faire dans un climat de confiance si on veut que cela se passe de manière apaisée et efficace.

 

On trouve ici un management à l’image de celui du pays, de part et d’autre du Rhin.

 

Comprendre la gestion de la crise sanitaire actuelle n’est pas une mince affaire, vous l’avez vu, d’autant plus que celle-ci évolue chaque jour. Ce papier n’a donc pas vocation à donner de réponse exhaustive, encore moins définitive à un phénomène en mutation constante. Il permet en revanche de mettre en exergue la nécessité d’appréhender un pays dans sa globalité si l’on veut pouvoir comprendre ce qu'il s’y passe.

 

Et “il faudrait se voir avec l’oeil de son voisin”, disait Jules Petit-Senn. Parce que tenter de comprendre l’autre, c’est aussi se donner la possibilité de prendre un peu de recul sur soi-même.

 

A bon entendeur, Tschüss !

 

Image

 

Après avoir été l'une pour l'autre « l'ennemi héréditaire », l'Allemagne et la France ont su tirer les leçons de l'histoire.

 

Le traité de l’Élysée, signé le 22 janvier 1963 par le chancelier Konrad Adenauer et le général de Gaulle, a scellé officiellement la réconciliation entre la France et l’Allemagne. Il a ouvert une ère de coopération sans précédent entre les deux pays.

 

Traité de l'Elysée : chronologie et économie générale | economie ... Les 50 ans du Traité de l'Elysée et l'amitié franco-allemande en ...

53e anniversaire de la signature du traité de l'Élysée au Lieu d ...

 

En 2019 un sondage réalisé par l’IFOP pour l'ambassade d'Allemagne à Paris indique qu’une très large majorité (84 %) des Français interrogés début décembre ont une bonne image de l'Allemagne même si cette relation est faite autant de respect et d'admiration que de sympathie. Entre les ennemis d'hier, la relation reste plutôt distante. Seule une petite majorité de Français (52 %) déclarent « aimer » l'Allemagne.

 

Le pays de Goethe et d'Angela Merkel n'est pas du genre à qui l'on tape dans le dos. Il est associé avant tout à sa puissance économique, au travail, à la richesse et à la stabilité politique. La convivialité, la qualité de vie et la solidarité sont moins souvent citées. Parmi les mots ou les idées qui viennent à l'esprit des Français à propos de l'Allemagne, on retrouve pas mal de clichés : la rigidité, l'austérité, la discipline, l'organisation, la droiture et l'ordre devancent les concepts d'ami et de partenaire.

Coronavirus : tirer les leçons de l’exemple allemand

ÉDITORIAL Le Monde

 

C’est une habitude facilement explicable par la proximité et l’histoire : les Français ont coutume d’apprécier les performances de leur pays à l’aune de celles de l’Allemagne. La gestion comparée de la pandémie de Covid-19 et les répercussions de la crise sur les deux populations n’échappent pas à cette propension. Or le rapprochement des données enregistrées des deux côtés du Rhin révèle un abîme. Sanitaire d’abord : le coronavirus a causé la mort de près de 20 000 personnes en France contre 4 500 en Allemagne, pays pourtant plus peuplé (83 millions d’habitants contre 65). Fossé politique ensuite : 60 % des Allemands font confiance à leur exécutif, contre 34 % des Français, selon le baromètre OpinionWay-Cevipof.

 

La brutalité des chiffres masque des réalités complexes, tant du point de vue des institutions que du moment politique. Tandis que la chancelière Angela Merkel a abordé la crise sanitaire en position de force (majorité d’opinions favorables confortée par quinze années au pouvoir), le président Macron, lui, la subit, affaibli par le mouvement des « gilets jaunes » et la contestation de sa réforme des retraites. Mais le mode de gestion des deux dirigeants peut aussi expliquer le différentiel de confiance. A la rhétorique martiale et au confinement autoritaire choisis par Emmanuel Macron répond le style plus pragmatique et moins grandiloquent d’une Angela Merkel qui sait jouer de ses intonations maternelles comme de l’autorité que lui donne sa formation scientifique.

 

L’Allemagne partait pourtant avec des handicaps

 

Annonce présidentielle à 20 heures dont les ministres apprennent en partie la teneur en même temps que les Français d’un côté, conférence de presse tenue après quatre heures de concertation avec les dirigeants des Länder allemands de l’autre. La différence réside peu dans la nature des mesures annoncées, finalement assez proches, et elle ne se limite pas au style personnel. La pratique des institutions suppose le consensus en Allemagne ; elle incite plutôt à la confrontation en France.

 

Le bilan plus lourd du Covid-19 en France pèse aussi probablement dans la défiance persistante à l’égard d’Emmanuel Macron. L’Allemagne partait pourtant avec des handicaps quand le virus a commencé à frapper l’Europe : une population âgée et des contacts intenses avec la Chine. A l’inverse, le fait d’être frappée plus tard que ses voisins, la jeunesse et la bonne santé des premières personnes contaminées, skieurs de retour d’Italie ou fêtards de carnaval, pesaient favorablement. Mais le pays a surtout su déployer très rapidement des tests qui ont permis de détecter et d’isoler les personnes contagieuses y compris asymptomatiques. Avec des dépenses de santé comparables à la France, mais deux fois plus de lits de réanimation et une souplesse liée aux structures fédérales, l’exemple allemand pose aussi des questions sur la bureaucratie et la centralisation du système français.

 

Moins touchée que ses voisins, l’Allemagne se trouve en position de redémarrer son économie plus rapidement. Alors que Paris prévoit une récession de 8 % en 2020, le repli anticipé par Berlin se limite à 4,2 %. Par la force de son service public, l’exemple allemand contredit les discours ultralibéraux. Par la puissance de son excédent budgétaire, l’Allemagne fait une leçon de rigueur. A l’évidence, les responsables politiques français ont maintes leçons à tirer de la résistance allemande au Covid-19. Mais leurs homologues allemands feraient fausse route s’ils abusaient de leur bonne performance pour mégoter sur leur solidarité à leurs partenaires de l’UE, en imaginant pouvoir se sortir de cette crise sanitaire planétaire au milieu d’une Europe à bout de souffle.

 

 

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24 avril 2020 5 24 /04 /avril /2020 06:00
Cuisiner dit beaucoup de nous : un peu d'Arménie dans l'assiette, souvenir du début du génocide arménien le 24 avril 1915

En juin 1981, je rejoignis le cabinet du Président de l’Assemblée Nationale comme conseiller technique et, outre le travail de suivi des dossiers économiques j’étais en charge du domaine réservé de Louis Mermaz, maire de Vienne et président du Conseil Général de l’Isère (Didier Migaud l’actuel 1ier président de Cour des comptes étant son Dr de cabinet. Le dossier Arménie était l’un de ceux-ci, la communauté arménienne comptait beaucoup de représentants en Isère et, Louis Mermaz était très lié avec le député maire d’Alfortville Joseph Franceschi était un mitterrandien pur sucre (Secrétaire d'État aux Personnes âgées du 22 mai 1981 au 17 août 1982 ; Secrétaire d'État à la Sécurité publique du 17 août 1982 au 23 juillet 1984 ; Secrétaire d'État aux Retraites et aux Personnes âgées du 23 juillet 1984 au 20 mars 1986.)

 

La ville d'Alfortville (Val-de-Marne), surnommée la "petite Arménie", est l'une des plus représentatives, avec 7 000 à 9 000 membres parmi plus de 45 000 habitants.

 

J’ai donc représenté, à plusieurs reprises le Président de l’Assemblée Nationale (avec ses 3 caquettes son emploi du temps était blindé) au dîner annuel du CCAF Conseil de Coordination des organisations Arméniennes de France qui se tenait à l’époque au PLM-Saint Jacques qui est mon vis-à-vis aujourd’hui.

 

Emmanuel Macron assisté au dîner annuel du Conseil de Coordination des organisations Arméniennes de France (CCAF), le 5 février 2019 à l'Hôtel du Collectionneur, Paris.

 

Pendaison des notables arméniens de Constantinople par la police ottomane le 24 avril 1915 (Source : Comité de Défense de la Cause Arménienne)

 

Le génocide arménien 24 avril 1915

 

Le samedi 24 avril 1915, à Constantinople (note), capitale de l'empire ottoman, 600 notables arméniens sont assassinés sur ordre du gouvernement. C'est le début d'un génocide, le premier du XXe siècle.

Il va faire environ 1,2 à 1,5 million de victimes dans la population arménienne de l'empire turc (ainsi que plus de 250 000 dans la minorité assyro-chaldéenne des provinces orientales et 350 000 chez les Pontiques, orthodoxes hellénophones de la province du Pont).

ICI 

Arménie historique

 

8 PLATS TRADITIONNELS POUR DÉCOUVRIR LA CUISINE ARMÉNIENNE ICI

Nouvel Hay - Cuisine arménienne

Stéphanie est Française d’origine arménienne. Avec sa fille Kayane, elles cuisinent toutes les deux des mezzés arméniens. Les grands-parents de Stéphanie vivaient en Turquie. Ils ont fui le génocide arménien vers 1920 et sont arrivés en France. Stéphanie connaît très peu de chose de son histoire familiale mais veut absolument transmettre sa culture arménienne à travers sa cuisine à ses enfants. Elle a par ailleurs donné des prénoms arméniens à ses trois filles. Avec sa fille, elles nous proposent, en podcast, un voyage à travers ces plats

Pour réaliser la recette du kefta arménien : ICI

Kefté (boulettes de viande à l'arménienne) : Recette de Kefté ...

L’image contient peut-être : table et intérieur

 Keten Gömlek de la Gelveri Manifactur, cépage blanc autochtone turc



🇹🇷 Nous sommes en Anatolie centrale, le vin est produit par une fermentation spontanée en amphores millénaires dites Küp



👀 Une couleur jaune paille, et de la caractéristique voile typique des vins non filtrés et qui fermentent et affinent en amphore



👃🏻 Senteurs fruités, végétaux et légèrement fumés



👅 Au palais frais, corsé et de longue persistance

En Arménie existe un potentiel viticole inestimable ICI
Publié le 20/02/19 par 
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23 avril 2020 4 23 /04 /avril /2020 12:00

La liseuse – Fragonard

Le confinement prolongé a des effets secondaires, lorsqu’un sujet de chronique surgit dans ma tête, y tourne tel un moulin à prières, ça m’éveille et, au lieu de rester au lit, c’est impérieux, je me lève, quelle que soit l’heure, et j’écris.

 

Ainsi, dans la nuit du dimanche 19, à 5 heures et des poussières surgissait : la liseuse !

 

Oui mais sous la forme de la liseuse de maman pas de celle de Fragonard… presqu’aussi célèbre que la Laitière de Vermeer sur les pots de yaourts.

 

Fifty - sixtie' S: Une liseuse pèlerine

 

  • Vêtement chaud et léger que les femmes portent sur le vêtement de nuit pour lire au lit.

 

« La baronne, les épaules couvertes d'une liseuse garnie de dentelle, tourna sur l'oreiller ses cheveux gris, sa face grise »

Maurice Druon, Grandes familles, t. 2, 1948, p. 212

 

Et puis, en buvant mon café, La liseuse n’était-ce pas un livre, un film ?

 

Et puis, en buvant mon café, La liseuse n’était-ce pas un livre, un film ?

 

Au piano, en surfant je découvre que non, c’est un film La lectrice tiré d’un livre éponyme !

 

LA LECTRICE

 

Constance est au lit, elle lit. Elle lit à son ami l'histoire de Marie, une jeune femme qui est au lit et qui lit. Marie lit tant et si bien qu'elle y prend goût. Elle devient lectrice à domicile. Constance l'imite. Chemin faisant, chemin lisant, elle rencontre toutes sortes de personnages touchants, insolites...

 

Coiffée d'un bonnet bleu, Miou-Miou arpente les rues d'Arles. Chemins presque déserts, décor de théâtre un peu irréel. D'une séance de lecture à l'autre, ces vivifiantes balades sont le fil d'Ariane d'un récit brillant à la gloire de la littérature. Par la bouche de la lectrice, les textes changent de forme au contact de ceux qui les écoutent et les réinventent. Les aventures de Constance/Marie semblent échappées d'un roman du XVIIIe siècle, un de ces contes dont le héros candide traverse mille péripéties. Pas si candide, Miou-Miou dose à merveille l'espièglerie et la gravité.

 

Télérama ICI 

 

Vente aux enchères La Lectrice. Un film de Michel Deville. 1988 ...

 

Quand La Lectrice sort sur les écrans le 17 août 1988, Michel Deville a déjà signé plus d’une vingtaine de films, dont Ce soir ou jamais (1960), Benjamin ou les Mémoires d’un puceau (1967), Eaux profondes (1981) ou Le Paltoquet (1986).

 

La Lectrice, son vingt-deuxième long métrage, est l’adaptation du livre éponyme de Raymond Jean ICI, publié aux éditions Actes Sud en 1986 : Constance, lectrice passionnée, se glisse dans la peau de Marie, lectrice professionnelle et héroïne de roman. Michel Deville, « l’homme qui aimait les femmes » (France Soir), s’entoure pour le tournage de sa femme Rosalinde, à la fois assistante, coscénariste et productrice, et offre à Miou-Miou le rôle-titre. C’est sur la scène du Café de la Gare, en 1969, que le réalisateur la repère, inscrivant dans son carnet : « Miou-Miou : très jeune, très mignonne, très drôle ».

 

Majoritairement très bien accueilli par la presse, La Lectrice obtient le Prix Louis-Delluc ainsi que le Grand prix des Amériques au Festival des films du monde à Montréal.

 

Photo du film La lectrice - Photo 6 sur 9 - AlloCiné

 

Pour Pax : « Dans Le Canard Enchaîné, qui fait de La Lectrice son film de la semaine, Jean-Paul Grousset partage l’avis de son confrère. Le film doit sa réussite à son actrice principale, « attentive, délicate, grave, enjouée, charmeuse ».

 

« La chair se fait verbe », écrit Alain Masson, dans Positif.

 

La lectrice Raymond Jean 1988 | eBay

 

 

Raymond Jean, auteur du roman adapté. Dans les colonnes de L’Événement du jeudi, l’écrivain souligne que « la performance de Miou-Miou est d’être à tout moment légère corporellement et gestuellement, et jamais légère d’esprit ou de conduite (…). De l’actrice à la lectrice (…), il y avait un pas à franchir subtilement. Elle l’a fait avec une aisance toute particulière grâce à son exactitude et sa lucidité provocante et douce ».

 

La Lectrice : Le film

 

Selon Gilles Le Morvan, du quotidien L’Humanité, « le texte fait plaisir à voir. L’actrice s’évertue à tricoter les mots dans une combinaison inflexible. Voici la littérature bien servie par la pellicule. Événement bien singulier : le film donne envie de lire ». Avec ce « film au phrasé subtil, joyeusement littéraire, qui se plait à honorer les belles lettres », Deville nous « convie à la joie de lire », se réjouit le critique.

 

ICI 

Michael Swicklik, détective de l'enquête sur le vrai visage de "La Liseuse" de Fragonard Des "détectives" pour percer le mystère d'un Fragonard ICI

Paris Match |

Le Genou de Claire - Film (1970) - EcranLarge.com

Le coin des Claire

 

1- Les gnocchis pour les 13 ans du Corentin de Claire Naudin  à  Vosne-Romanée.

 

Grâce à Filippo et Enrico, pour les 13 ans de notre Corentin nous avons fabriqué des gnocchis... Un régal !

 

La recette, pour tous ceux qui veulent passer un bon moment avec leurs enfants : en faisant ET en mangeant :

 

  • Pour une famille de 5 qui « n'a pas faim »...

 

Éplucher et faire bouillir 1 kg de pomme de terre à purée. Écraser grossièrement avec le presse purée.

 

Ajouter 50 g de beurre en petits morceaux. Mélanger.

 

Dans un bol, mélanger un œuf, 1 cuillère à soupe d'huile d'olive, de la muscade ou du poivre, du sel.

 

Ajouter aux pommes de terre. Mélanger.

 

Ajouter petit à petit 400 g de farine : mélanger avec les doigts.

 

Fariner le plan de travail.

 

Faire des rouleaux de 3 cm de diamètre. Les couper en tronçons de 1 cm d'épaisseur. Leur donner une forme crantée à l'aide d'une fourchette. Ou une forme de petite quenelles...

 

Faire bouillir 3 litres d'eau salée. Y déposer les gnocchis sans les mettre en paquets : en 5-6 fois au moins. Avec une écumoire, sortir les gnocchis dès qu'ils remontent à la surface : 3-4 minutes après environ. Mettre dans le plat de service avec huile d'olive, parmesan, basilic, ou sauce tomate un peu acide, ou crème aigre si vous osez.

 

Régalez-vous !

 

On peut remplacer ou compléter les pommes de terres par des légumes (potiron, potimarron, petits pois.....).

 

C'est génial avec des enfants : grosse séance de pâte à modeler

L’image contient peut-être : personnes assises, personnes qui mangent, dessert, table, nourriture et intérieur

2- Claire “mi pasajera clandestina” l’Orange Censurat de la  Bodega Clandestina

 

 

Bodega Clandestina ICI

 

 

Ferran Lacruz cultive 8 hectares de vignes en Catalogne, dans le petit village de Sant Marti Sarroca, au cœur de la région viticole du Penedès. Ferran a commencé ce projet avec son premier millésime de 2018. Il travaille complètement en dehors de toute appellation, cultive les raisins de manière biologique et n'ajoute rien à aucun des vins. Tous les raisins sont récoltés à la main, et rien n'est filtré ni collé. Ferran a grandi dans cette partie de la Catalogne et, depuis son enfance, a été séduit par le paysage, la beauté naturelle et l'importance de la production de vin dans la culture. Il a étudié le tourisme à l'université, ce qui l'a laissé insatisfait. Ainsi, avec un ami, il a commencé à entreprendre le voyage de devenir un vigneron, cherchant à produire des vins naturels propres qui expriment sa patrie avec honnêteté. 

 

Petit rappel, la cave Ici-Même est ouverte et élargit ses horaires :

 

• Le lundi et le dimanche de 17h à 20h,

• du mardi au samedi de 10h30 à 13h30 et de 17h à 20h.

 

68 rue de Charenton 75012 Paris

Highlights info row image
01 43 40 00 99

 

L’image contient peut-être : boisson et intérieur

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23 avril 2020 4 23 /04 /avril /2020 06:00

La vérité  Henri-Georges Clouzot   Charles Vanel Brigitte Bardot

Ma « liaison » avec Hannelore Cayre est fort ancienne, je suis un dénicheur :

 

On l'appelait le Dénicheur

Il était rusé comme une fouine

C'était un gars qu'avait du cœur

Et qui dénichait des combines

Il vivait comme un grand seigneur

Et quand on rencontrait sa dame

On répétait sur toutes les gammes

Voilà la femme à Dénicheur…

 

15 mars 2008

La "robe grillée" des neuf trois (93) ICI 

 

Avant que les séries américaines ne prennent le haut du pavé et que les Français se persuadent que, dans la bouche d'un avocat, l'expression "objection votre honneur !" fait partie du paysage des prétoires de notre doulce France, l'image de l'avocat pénaliste s'incarnait dans les figures hautes en couleur de Me René Floriot, l'avocat du Dr Petiot, de Me Moro Gaffieri, l'avocat de Landru, ou dans celles des avocats politiques Me Jacques Isorni, l'avocat de Pétain, Me Henri Leclerc, l'avocat des gauchistes et de Richard Roman et, bien sûr, "L'avocat de la Terreur" Me Jacques Vergès. Ils plaidaient avec brio et éloquence. Sauvaient la tête de leur client - pas toujours - par l'alchimie de leur verbe et d'une connaissance profonde de leur dossier. Au cinéma, notre Jean Gabin national qui, en vieillissant glissait du prolétariat vers la haute bourgeoisie, incarnait Me Gobillot, avocat quinquagénaire qui compromettait sa carrière et son ménage pour la belle Yvette, Brigitte Bardot, jeune et jolie cambrioleuse qu'il défend, dans "En cas de malheur" de Claude Autant-Lara film tiré d'un livre de Simenon.

 

Du côté de Me Morain c’est plus récent, nous fûmes présentés par l’entremise de miss Saporta la pourfendeuse de notre cher Hubert l’homme au petit sécateur tombée en politique du côté de Cédric Villani. C’est maintenant une star des réseaux sociaux et du barreau, il cause dans le poste, les vins nu sont son fonds de commerce, jusqu’où ira-t-il ?

 

 

 

Les 30 avocats les plus puissants de France (édition 2019) ICI

 

28. Éric Morain - 49 ans - le naturel

 

Disciple du grand Jean-Marc Varaut, ce catholique pratiquant qui a conseillé des élus de la France insoumise s’est pris de passion pour les tenants du vin naturel (sans procédés chimiques ni aucun autre ingrédient que l’eau et le raisin), pourchassés par les « orthodoxes ». Même si le concept n’est encore ni officiel ni labellisé, il en a fait un combat judiciaire et un livre dévoilant les mœurs étranges de la viticulture traditionnelle. Spécialiste du pénal des affaires dans un grand cabinet, il défend aussi une des plaignantes contre l’islamologue Tariq Ramadan et représente la Fédération nationale des victimes d’attentats.

 

Fait d’armes : il a fait libérer après quarante ans de prison le plus ancien détenu de France, Michel Cardon.

 

Signe particulier : il est le dernier porteur de gilet de costume du barreau de Paris.

 

Il a dit (dans un procès fictif du vin naturel) : « Je défends la vérité du goût. Même trouble ! Même avec des défauts ! Perlant et dégageant du CO2 s’il le faut ! »

 

L’avocat pénaliste n’a pas bonne presse :

 

Richesse oblige - Hannelore Cayre - Metailie - Grand format ...

 

Le personnage fétiche du premier roman d’Hannelore Cayre, Commis d’office, 2004, c’est Christophe Leibowitz-Berthier, un avocat pénaliste, cynique et pétochard, alcoolo, un pervers polymorphe que la gente judiciaire surnomme "l'étron", défend la lie ordinaire des prétoires : proxo, dealers, détrousseurs de matos électronique, souvent commis d'office... et en profite, c'est lui qui mène le récit, pour tirer des scuds sur ces chers collègues et porter un regard sans concession sur le quotidien de la justice ordinaire.

 

« C’est comme si, en pâtisserie, tu réalisais un fenouil-chocolat », a estimé le mari de l’auteure Jean-Christophe Tymoczko, avec lequel elle a fondé un cabinet d’avocats il y a plus de vingt ans à la lecture de « Richesse oblige »

 

Richesse oblige - Editions Métailié

 

À la lecture dudit manuscrit l’époux a esquissé une moue dubitative, moi aussi

 

Hannelore Cayre, pour la bonne cause

 

Excellent portrait d’Hannelore Cayre par Macha Séry publié le 14 mars 2020 ICI

 

Richesse oblige : que dit le web du polar de Hannelore Cayre ?

 

En dédicace manuscrite de Richesse oblige, Hannelore Cayre, 57 ans, s’est permis une confession : « Je sais que cela ne se dit pas mais c’est le livre dont je suis le plus fière. » Qu’elle se rassure : non seulement cela se dit mais cela s’écrit et cela s’explique. A l’oral, dans le bar d’un hôtel parisien, elle précise au « Monde des livres » : « C’est la première fois que je me sens vraiment écrivain. Auparavant j’écrivais des polars judiciaires, “faciles” en ce sens qu’ils étaient proches de ce que je suis : avocate. Avec La Daronne, j’avais déjà fait un pas de côté. Là je me suis jetée dans le grand bain. »

 

Richesse oblige emprunte aussi au parcours de l’auteure. Native de l’île d’Ouessant (où l’écrivaine possède une maison), la petite handicapée Blanche de Rigny est passée par le centre de réadaptation fonctionnelle de Lorient, à l’instar d’Hannelore Cayre. Celle-ci s’est retrouvée paralysée des pieds à la nuque à l’âge de 26 ans. Totalement défigurée, la première vertèbre cervicale touchée, à la suite d’un accident de la route survenu au Chili. Elle qui skiait seins nus, qui était, selon ses propres dires, « génétiquement forte, jamais malade, musclée, d’une vitalité soûlante, quasiment hors normes », a hurlé à la mort à l’arrêt de la morphine administrée pour atténuer ses souffrances.

 

Elle a subi une opération à haut risque et une longue rééducation. La chirurgie esthétique a effacé les cicatrices de son visage. Aucune séquelle ne subsiste à l’œil nu. Cependant elle boite, dit-elle, et sa peau est insensible à la température au point qu’elle se brûle souvent ou qu’elle ignore prendre froid. « J’ai appris à ne plus me plaindre, je ne sais même plus si finalement je ne souffre pas tout le temps. » D’elle, on s’était forgé, à tort, une opinion intimidante. Peut-être à cause de son visage anguleux, de sa haute taille – 1,80 mètre – ou de son rideau de cheveux noirs, ramassés en chignon le jour de l’entrevue. Davantage sans doute à cause de la lucidité tranchante et de l’humour grinçant que manifeste chacun de ses livres.

 

Polar - Hannelore Cayre récidive - Le Point

 

Vu de Montréal Un roman noir qui vaut son pesant d’or Richesse oblige, le nouveau roman d’Hannelore Cayre. 

 

Après La Daronne, la Française Hannelore Cayre nous revient avec une histoire presque aussi rocambolesque.  

 

En 2017, on n’a pas été les seuls à avoir adoré La Daronne. Dans ce roman, l’avocate pénaliste parisienne Hannelore Cayre mettait en effet en scène Patience Portefeux, une truculente veuve de 53 ans. Truculente, parce qu’après avoir passé près de 25 ans à traduire sagement de l’arabe au français toutes les conversations mises sur écoute par la brigade des stups, Patience finira elle-même par se lancer dans le commerce de la drogue. Une histoire haute en couleur qui a été adaptée au grand écran (avec Isabelle Huppert dans le rôle-titre), mais dont la sortie au cinéma a été reportée. Inutile de dire pourquoi.

   

La suite ICI 

 

6ième opus, premier vrai roman pour l’auteure, sans me la jouer critique littéraire ça reste encore au stade du patchwork un peu foutraque, c’est toujours aussi provocateur, insolent, mais je conseille à notre pénaliste de lire le roman de KRIS KRAUS La Fabrique des salauds, un beau et immense roman.  

 

Rentrée littéraire 2019 : la fresque magistrale de Chris Kraus ...

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22 avril 2020 3 22 /04 /avril /2020 12:00

 

Ce titre d’un édito de Nicolas Domenach le 17.04.2020 dans Challenges m’a interpellé :

 

Face à la pandémie, les (vrais) chefs sont des... cheffes!

 

EDITO - Tsai Ing-Wen à Taiwan, Katrin Jakobsdottir en Islande, Jacinda Ardern en Nouvelle-Zélande, Sanna Marin en Finlande, Erna Solberg au Danemark ou encore Angela Merkel en Allemagne. Les pays qui gèrent mieux la crise du coronavirus sont dirigés par… des femmes! ICI 

 

Et nous, sommes vraiment petits bras, bien sûr nous avons eu Édith Cresson sous Tonton mais elle n’a pas fait long feu, nous avons échappé à la « stupiditude » de Ségolène, nous nous consolons avec l’icône Simone Veil Ministre de la santé.

 

Et les maris des cheffes dans tout ça ?

 

L’époux d’Édith bossait pour Peugeot, la Ségo vivait à la colle avec François Hollande avant qu’il ne la plaque sèchement pour madame Merci pour ce moment, et le mari de Simone, Antoine Veil était un membre influent de l’establishment.

 

J’ai donc décidé ce matin de vous donner le CV des moitiés de Margareth Thatcher, d’Angela Merkel et d’Emmanuelle Wargon.

 

Wargon, vous avez dit Wargon !

 

Patience, vous saurez tout sur le sieur Wargon

 

https://images.sudouest.fr/2020/03/22/5e77953966a4bda519411502/widescreen/1000x500/emmanuelle-wargon-secretaire.jpg?v1

Denis Thatcher, un businessman épousé en 1951, il symbolisait les hommes comme les aimait Margaret Thatcher : grand, discipliné, bien élevé et d'une courtoisie jamais prise en défaut. M. Thatcher était l'un des rares qui parvenait à détendre un chef du gouvernement travaillant jour et nuit.

 

Margaret Thatcher, aux côtés de son mari Denis et de sa fille Carol.
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Margaret Thatcher, aux côtés de son mari Denis et de sa fille Carol. Peter Marlow / Magnum Photos

 

Jusqu'au bout, il était parvenu à rester dans l'ombre. Heureusement d'ailleurs car ce défenseur du régime de l'apartheid sud-africain et du gouvernement blanc rhodésien, partisan d'une Angleterre traditionnelle et de la loi et l'ordre, grand amateur de "G&T" (gin tonic), des mots croisés du Daily Telegraph et du cricket, campait une sorte de major Thompson grandeur nature dont les convictions étaient plus à droite que celles de Maggie. C'était tout dire.

 

Maggie avait offert à son époux le titre de baronnet que en quittant le 10 Downing Street, en 1990.

 

Baronnet (en anglais : Baronet) est un titre de noblesse britannique d'un rang intermédiaire entre celui de chevalier de la gentry (les aristocrates non-pairs) et celui de baron de la nobility.

 

Joachim Sauer "Le fantôme de l'Opéra" le mari d’Angela

 

L'actuel mari d'Angela Merkel ne se surnomme pas "Monsieur Merkel". Et pour cause, la chancelière allemande tient son patronyme de son ancien époux, Ulrich Merkel, d'avec qui elle a divorcé en 1982 après cinq ans de mariage. Depuis 1998, elle est mariée à Joachim Sauer. Si Ulrich Merkel était physicien, ce second époux, rencontré au Festival d'opéra (dont elle est passionnée) de Bayreuth, est aussi scientifique.

 

En effet, Joachim Sauer est également physicien. Qui plus est professeur, spécialiste de chimie quantique, à l'université Humboldt. Pas de quoi effrayer Angela Merkel qui est elle-même doctorante en physique. Que sait-on de plus sur le principal intéressé ? « Il aime le gâteau aux pommes, Wagner et le Tyrol du Sud... C'est à peu près tout ce que l'on sait de lui. Jamais il n'a donné d'interview sur un autre sujet que la chimie », relatait Le Point en 2015. Un mari effacé, donc, qui s'est vu auréoler d'un drôle de surnom par les médias : "Le fantôme de l'Opéra". La raison ? Il accompagne son épouse à chaque édition du Festival de Bayreuth, ce qui est pratiquement sa seule apparition annuelle à ses côtés.

 

Qui est le mari d'Angela Merkel ?

Angela Merkel et Joachim Sauer à l'ouverture du Festival d'Opéra de Bayreuth, en Allemagne, le 25 juillet 2015. ©Action Press, BestImage

 

Père de deux enfants nés d'une union passée, Joachim Sauer n'a pas eu d'enfant avec Angela Merkel. C'est une occasion qui ne s'est pas présentée. Je ne me plains pas de ce sort, mais ce n'était pas une décision de principe », avait confié la femme politique au magazine Brigitte en 2005.

 

Quatre ans plus tard, à Gala, elle expliquait que son mari (lequel « ne cuisine pas mais fait les courses ») a sans cesse été à (ses) côtés, notamment (lors) des obligations internationales. « Il y prend aussi du plaisir. Mais il est important pour lui qu'il puisse exercer comme avant sa profession de chercheur scientifique. Quand nous sommes organisateurs d'un événement international et que les invités viennent tous avec leurs conjoints, j'apprécie qu'il soit, lui aussi, à mes côtés. Mais je ne lui impose rien. Je ne fais que suggérer... », assurait-elle

Mathias Wargon devant l’entrée des urgences de l’hôpital Delafontaine, à Saint-Denis, en juillet 2019. « Ma grande gueule m’a coûté une ­partie de ma carrière » : Mathias Wargon, l’urgentiste pugnace au langage fleuri ICI

Cultivant l’humour noir, le chef des urgences de l’hôpital de Saint-Denis s’affiche volontiers à la télévision depuis le début de la pandémie. Polémiste à la scène, Mathias Wargon est, à la ville, l’époux de la secrétaire d’Etat à l’écologie.

 

Difficile, ces jours-ci, de passer à côté de Mathias Wargon. En tant que chef de service des urgences et du SMUR du centre hospitalier Delafontaine, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), il multiplie les passages télé, à la fois en expert de terrain et en bon client – il fait partie des soignants guéris du Covid-19 – comme les chaînes d’info en trouvent rarement. Mais c’est lorsqu’il se consacre à son passe-temps favori qu’il donne sa pleine mesure : le clash sur les réseaux sociaux.

 

Twitter est la cour de récré de ce provocateur barbu de 53 ans, qui polémique vingt-quatre heures sur vingt-quatre avec les fans du professeur Raoult et, plus ­largement, avec les tenants d’un grand complot anti-hydroxychloroquine. « Non que je sois contre son utilisation, précise-t-il. Je veux juste qu’on s’assure que ça sert à quelque chose et que ça ne tue pas plus que ça ne sauve. Sans rire, Raoult nous a fait perdre un temps précieux. »

 

La foi scientiste chevillée au corps, il poste et retweete, réagit à tout, à la fois en traitant ses contradicteurs de « débiles » et de « gros tarés », mais aussi en publiant des liens vers des travaux de sommités (« c’est chiant, mais c’est précis »). Bien sûr, tout cela serait presque banal si cet adepte de l’émoticône « doigt d’honneur » n’était à la ville l’époux d’Emmanuelle Wargon, secrétaire d’Etat à l’écologie d’Edouard Philippe.

 

Cette suractivité n’a pas empêché l’Agence régionale de santé (ARS) de le nommer à la tête de l’Observatoire régional des urgences et des soins non-programmés (ORUSNP) pour l’Ile-de-France, un poste stratégique où cet expert en analyse des données, auteur d’une thèse sur la « prédictibilité des activités de la médecine d’urgence », va repenser l’organisation des flux. « Sur ce sujet, c’est l’un des seuls qui a publié à l’étranger sur la base de données », souligne le docteur Romain Hellmann, responsable du secteur à l’ARS Île-de-France. Une reconnaissance qui pourrait presque faire oublier à Mathias Wargon qu’il n’a jamais été nommé professeur : « Je l’ai longtemps regretté. Ma grande gueule m’a coûté une ­partie de ma carrière. Je suis beaucoup dans l’­affrontement, pas très machiavélique.

 

La suite ICI 

L’image contient peut-être : plante, fleur, nature et plein air

Voici enfin venu le temps des #pivoines. Avec ce temps sec, je désespérais de les voir fleurir à Magny. Et ce matin : quelle beauté, la #PivoineCoraline est en fleurs, ainsi que la petite #pivoinearbustive plantée il y a 2 ans. Quelle émotion...

L’image contient peut-être : une personne ou plus, arbre, ciel, plein air et nature

Groupe de « grues du Japon » (janvier 2020)

 

 

Le Jardin d’Émilie Veni Verdi : fèves, ail, moutarde blanche pour engrais vert

 

Le muguet sauvage du balcon

 

Les arums de madame Gomes la concierge

 

 

Le pesto rosso du chef sans étoiles

« La Chambre rouge », Félix Vallotton, 1898. (Wikimedia Commons) « La Chambre rouge », Félix Vallotton, 1898. (Wikimedia Commons)

Chez le Suisse Félix Vallotton, qui s’inscrit comme Edouard Vuillard dans le mouvement postimpressionniste nabi, les intérieurs sont aussi un sujet à part entière.

 

Dans ces salons et ces chambres figés, « les personnages interviennent au même titre que les armoires et les lits », écrivait l’historien de l’art russe Albert Kostenevitch dans « Bonnard et les nabis ».

 

Lui : « Ne t’inquiète pas, je vais trouver de la farine. »

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22 avril 2020 3 22 /04 /avril /2020 06:00

 

Dans ma vie de confiné lorsque j’en ai marre de rousiner dans l’appartement je branche la télé.

 

Ce fut le cas un après-midi, et je suis tombé au beau milieu, façon de parler il dure 3h 17min alors pas simple de situer le milieu, sur le  film de David Lean, sorti en octobre 1966, Le Docteur Jivago avec Omar Sharif, Julie Christie, Géraldine Chaplin.

 

Plus précisément sur la séquence du train de Strelnikov.

 

 

Dans le train de bestiaux qui l’emmène avec son beau-père, sa femme Tonia et son fils Sacha, vers l’Oural, s’installer dans la propriété familiale de Varikyno, près de Iouriatine, une ville imaginaire qui pourrait être Perm, Youri est confronté à la misère du peuple qui subit les exactions des Blancs comme des Rouges, lors d’une halte, il rencontre dans son train blindé Pachka, devenu le Général Strelnikov toujours marié à Lara, qui ne l’a plus revue depuis le début des conflits.

 

 

Pavel Antipov Pavlovitch (Pacha), fils du cheminot Pavel Férapontovitch Antipov et de Daria Filimonovna. Professeur, puis général de l'armée révolutionnaire sous le pseudonyme de Strelnikov. Originaire de Moscou, après avoir terminé ses études à l'Université, avait demandé un poste de professeur en province, avait été fait prisonnier à la guerre, avait longtemps été porté disparu. La sincérité révolutionnaire de Strelnikov (un sans-parti que rien n'arrêtait) se distinguait par sa pureté, son fanatisme authentique mûri par toute une existence, et qui ne devait rien au hasard. Partout il arrivait à l'improviste, il jugeait, condamnait et faisait exécuter ses arrêts sans sourciller. Depuis l'enfance Strelnikov aspirait à tout ce qui est grand et pur. Il caressait l'idée qu'il servirait d'arbitre entre la vie et les principes mauvais qui la souillaient ; qu'il prendrait sa défense, qu'il la vengerait. La révolution lui avait donné des armes.

 

Modern re-education | Page 2 | TES Community

 

Il peut s’agir d’un décalque de Trotsky, qui parcourt également le front à bord de son train blindé, quoiqu’il soit loin d’être le seul à privilégier ce moyen de locomotion, utilisé également par les anarchistes ou même certains généraux Blancs.

 

Glaçant !

 

Et puis, quelques jours plus tard, après une sieste je fais un tour d’horizon de l’actualité sur Twitter et je tombe nez à nez sur le site BRUT avec Edwy Plenel me boss de Médiapart :

 

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DIRECT - Coronavirus : "Masques, le fiasco d'État" ? @EdwyPlenel  raconte l'enquête de @Mediapart

On the Revolutionary Train - Second Thoughts

 

Un CHOC !

 

« L’histoire de la publication du Docteur Jivago est probablement encore plus compliquée que nous ne l’imaginions jusqu’à présent ». C’est en ces termes que Claude Gallimard entame un courrier adressé en avril 1958 à son confrère Kurt Wolf, directeur des Éditions Pantheon Books.

 

. Et pourtant l’éditeur parisien ne dispose que de peu d’éléments pour étayer son assertion, car dans ce qui allait devenir « l’affaire Pasternak », à maints égards la réalité égale la fiction. Les intrigues autour de la publication de l’ouvrage en Occident relèvent toutefois d’une saine concurrence entre éditeurs, bien loin de la tragédie qui se joue de l’autre côté du rideau de fer.

 

C’est la guerre froide. Après la disparition de Staline, la radicalité de l’appareil répressif soviétique semble marquer le pas, même si ce relâchement demeure très relatif. En ce début d’année 1956, le poète russe Boris Pasternak soumet son manuscrit à la revue Novy Mir (Monde Nouveau) pour se voir finalement objecter une fin de non-recevoir par le comité de rédaction. Ce n’est pas tant la qualité intrinsèque de l’œuvre qui est mise en cause : la publication de l’ouvrage achoppe sur des considérations d’ordre idéologique. Une lettre rédigée collégialement par les membres du comité est remise à l’auteur, qui n’est pas invité à revoir sa copie ; d’évidence, coupures ou remaniements ne sauraient aboutir à rien de viable. C’est l’esprit même du livre qui est condamnable, découlant de la vision du monde de Pasternak, incompatible avec le réalisme socialiste. C’est l’écrivain et l’homme qui doivent s’amender.

 

Boris Pasternack : Le docteur Jivago

 

La cheville ouvrière de l’entreprise chargée de réduire au silence Boris Pasternak n’est autre que le responsable administratif du Département de la Culture, Dimitri Polikarpov, ancien tchékiste au service de la redoutable police politique en charge de la sécurité d’État. Aussi puissant et nuisible qu’il soit, Polikarpov prend directement ses ordres auprès du comité central du PCUS, la moindre de ses actions devant impérativement recevoir l’aval des dirigeants de l’Union Soviétique.

 

Durant deux années, jusqu’à ce qu’éclate l’affaire du Prix Nobel attribué à Pasternak, la fameuse lettre collective l’informant du refus de son manuscrit demeura secrète. Sa publication sera successivement refusée aux militants soviétiques, puis italiens, et enfin à Aragon lui-même qui souhaitait reproduire le brûlot dans Les Lettres françaises. Cette lettre rédigée par la fine fleur de l’intelligentsia soviétique avait vocation à légitimer de façon circonstanciée le refus signifié à Pasternak. Le texte relève les manquements au dogme, pointe du doigt la dérive réactionnaire de l'auteur et constitue un élément à charge de tout premier ordre.

 

Et pourtant, Pasternak n’entend pas renoncer. Prenant un risque considérable, il passe outre le refus de la toute puissante Union des écrivains soviétiques. Il communique clandestinement son manuscrit à l’étranger, faisant fi du monopole de l’État sur l’édition. Un acte de défi lourd de conséquences, mais pris en conscience et pleinement assumé. Pasternak garde en mémoire le funeste destin réservé trente ans auparavant à Eugène Zamiatine et Boris Pilniak. Eux aussi avaient emprunté cette voie, payant au prix fort cet acte séditieux…par l’exil et la mort.

 

L’homme auquel Pasternak accorde sa confiance est l’éditeur italien Giangiacomo Feltrinelli. Sympathisant communiste, il met sa fortune familiale au service de la cause du prolétariat. Ce militant fervent aura l’audace de s’opposer frontalement aux directives émanant de Moscou ; la fascination qu’exerce le texte prend le pas sur les convictions politiques, d’autant que Feltrinelli n’y perçoit pas l’ombre d’un réquisitoire contre le régime socialiste. Il estime que la confrontation des idées est le socle d’une pratique saine établissant le rapport de la littérature au monde.

 

Malmené, en proie à des persécutions multiples, Pasternak se voit contraint d’intervenir directement auprès de son éditeur afin de sommer celui-ci de faire machine arrière. Il demande la restitution de son manuscrit. L’Italien n’ignore rien des pressions auxquelles l’écrivain est soumis, mais refuse obstinément de se soumettre au diktat imposé par la direction du PC soviétique. Le 22 novembre 1957, Le Docteur Jivago paraît dans sa traduction italienne à Milan, aux Éditions Feltrinelli.

 

Tandis qu’il confiait au Milanais le soin de publier son roman, Pasternak avait repris contact avec Brice Parain, le russophile conseiller éditorial de Gaston Gallimard. Les deux hommes se connaissent depuis les années 1920, l’épouse du Français, d’origine russe, étant une intime de la première femme de Pasternak. Dans une lettre datée du 30 décembre 1956 ce dernier confie à Parain son désir de voir Le Docteur Jivago traduit en français et publié aux Éditions Gallimard. Par ce même courrier, Brice Parain apprend que « l’initiative de la première édition étrangère » appartenait à Feltrinelli avec qui il conviendrait de traiter.

 

Avant d’entreprendre cette démarche, Pasternak avait sollicité une universitaire de ses connaissances, Mme Hélène Peltier-Zamoyska, à qui il avait remis un tapuscrit destiné à l’éditeur parisien. En vain : Hélène Peltier-Zamoyska ne connaît personne chez Gallimard et préfère tenter sa chance auprès d’un éditeur anglais. C’est ainsi que le tapuscrit sorti clandestinement d’URSS ne parvient pas auprès de son destinataire initial. On aimerait connaître le détail de cette aventure rocambolesque : par quel biais le roman interdit a-t-il franchi les frontières ? Comment le dépositaire du recueil a-t-il déjoué la vigilance des gardes-frontières soviétiques ? Tout cela, l’histoire ne le dit pas.

 

Pasternak, qui s’inscrit dans cette lignée d’intellectuels russes traditionnellement francophiles, attache une importance toute particulière à la publication française de Jivago. C’est une langue qu’il maîtrise remarquablement, à tel point que les échanges épistolaires avec Feltrinelli s’effectuent en français. Il était entendu que toute lettre rédigée en russe serait potentiellement dictée sous la contrainte des autorités, cette convention ayant force de code.

 

Dans le même temps Boris Pasternak se lie d’amitié avec Jacqueline de Proyart. Cette jeune femme, qui gravite dans le cercle d’intimes de Peltier-Zamoyska, se voit remettre une copie du manuscrit à l’attention des Éditions Gallimard. Il lui incombe désormais de veiller sur les intérêts de Pasternak. Elle le représente pour toutes les questions littéraires, juridiques et pécuniaires. C’est en qualité d’intermédiaire dûment mandatée qu’elle rencontre Brice Parain le 20 février 1957, afin de lui transmettre le manuscrit en sa possession (voir Brice Parain, un homme de parole, « Les Cahiers de la NRF », 2005). Un accord est trouvé entre Gallimard et Feltrinelli ; reste à mettre en œuvre la traduction du roman à partir de la version russe. Cette tâche est confiée à un pool de quatre traducteurs (Michel Aucouturier, Louis Martinez, Jacqueline de Proyart et Hélène Peltier- Zamoyska) dont l’anonymat sera préservé afin de ne pas compromettre leurs relations avec l’URSS.

 

Boris Pasternak. Le Docteur Jivago, Gallimard, 1958 (« Du Monde entier »). Édition originale. Archives Éditions Gallimard

 

Au terme d’un travail mené tambour battant, Le Docteur Jivago est publié aux Éditions Gallimard le 26 juin 1958. Dans un courrier rédigé en français, à l’attention de Brice Parain, daté du 8 août 1958, Boris Pasternak s’émeut de pouvoir contempler l’édition française de son roman, il dit tout le bonheur éprouvé à cette vision : « La chambre semble être éclairée par ces deux livres blancs, une lueur inexprimable en émane. »

 

Les multiples tractations entourant la parution du Docteur Jivago sont devenues « un roman autour du roman » (ce sont les mots mêmes de Pasternak dans une lettre écrite en allemand, « der Roman in den Roman »), au point que dès février 1959, Kurt Wolf propose à Claude Gallimard de publier le récit de cette publication, en collaboration avec les principaux éditeurs européens et américains. Au passage, il envisage, en guise d’introduction à l’ouvrage, d’évoquer « l’abracadabrante affaire de l’édition russe imprimée par Mouton pour un client mystérieux et distribué dans le pavillon du Vatican à Bruxelles » (les Éditions Mouton, basées en Hollande, étaient réputées auprès des spécialistes pour leurs reproductions photomécaniques d’ouvrages visés par la censure en URSS, ou parfois simplement indisponibles).

 

Ce projet éditorial, aux perspectives par trop incertaines, tourne court. Mais, bien des années plus tard, à la faveur de la chute du mur de Berlin, l’ouverture des archives du Comité central du parti communiste soviétique permettra d’exhumer les documents reproduits dans Le Dossier de l'affaire Pasternak, paru dans la collection « Témoins » en 1994. C’est à cette occasion historique que le grand public se verra révéler les arcanes de cette histoire alambiquée. Quelques années plus tôt, en novembre 1985, la publication du Docteur Jivago en URSS était considérée comme l’un des premiers signes d’ouverture de Mikhaïl Gorbatchev.

 

 Le 23 octobre 1958, le prix Nobel de littérature est décerné par l’académie suédoise à Boris Pasternak. Les autorités soviétiques dénoncent une nouvelle provocation de l’Occident ; la réaction, brutale, ne se fait pas attendre. Radio Moscou qualifie l’attribution de la prestigieuse récompense d’acte politique dirigé contre l’État soviétique. La Russie krouchtchévienne n’a pas rompu avec les pratiques de l’ère stalinienne. Pasternak en fait l’amère expérience. Il se voit exclu de l’Union des écrivains ; une campagne de presse d’une rare violence le conduit à refuser le prix. Seule sa notoriété lui permet d’échapper à l’exil. Spolié de ses droits d’auteur et privé de toutes ressources matérielles, ses conditions de vie se détériorent sensiblement. L’arbitraire des mesures répressives s’étend à ses proches qui endureront la vindicte du Parti bien après son décès.

C’est un homme fatigué, littéralement usé par les épreuves, qui s’éteint en 1960 des suites d’un cancer. Boris Pasternak meurt en disgrâce. Pourtant la foule se presse à ses obsèques. Ils seront nombreux pour reprendre le flambeau de la résistance face à l’oppression, rendant ainsi hommage à l’exigence morale et au courage de l’écrivain. La figure du dissident était née.

 

« Le Docteur Jivago », de Boris Pasternak : héritier des grands romans russes du XIXe siècle ICI

Vaste fresque sur fond de guerre civile, le roman-fleuve de Boris Pasternak n’a rien d’un réquisitoire contre le régime. Il a pourtant été censuré en URSS. Cet article a été publié dans « Le Monde » du 26 décembre 1957.

Par MAURICE VAUSSARD Publié le 26 décembre 1957 

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21 avril 2020 2 21 /04 /avril /2020 12:00

 

akg-images - Colbert et Mazarin

Dieu qu’il est agréable d’avoir des lecteurs fidèles, Jean-Pierre Glorieux est de ceux-là depuis les premiers temps de cet espace de liberté. Je lui ai même consacré une chronique :

 

29 décembre 2012

Exclusivité du Taulier : Champagne Glorieux Père et Fils + un bonus « Champagne ! - Histoire inattendue » de Serge et Claudine Wolikow ICI 

 

« Mon grand-père arracha ses vignes après la guerre 14:18 pour faire de la luzerne et de la betterave sucrière ; 1945, mon père au retour des stalags décida de replanter les parcelles mais, pour retrouver une attestation valide d’activité vinicole, cela prit des années. Après moult recherches, une facture fut extirpée des archives Philipponnat à Mareuil/Aÿ (il vendait le raisin à cette belle Maison) Edgar Pisani signa en 1962 l’autorisation de replanter on trouva à St Pierre d’Albigny des pépiniéristes sympas (les Brunet devenus amis) en 68 premières vraies vendanges. Les Chardonnay sont magnifiques livrés à Bouzy (coop) qui n’aime pas le blanc de blancs  nous (mes frères et moi vendons sous la marque Champagne Glorieux Père et Fils » ICI

 

Glorieux Père & Fils Champagne Grand Cru Rosé Extra Brut N.V. ...

 

Jean-Pierre Glorieux est, dit-il, réfugié en Normandie et de temps en temps il m’écrit.

 

Nous avons, lui et moi dans notre ligne de mire, un autre réfugié de la verte Normandie, dans l’Eure 1ière circonscription plus précisément, un certain Bruno Le Maire, normalien et énarque.

 

Bruno Le Maire, député de l’Eure

 

Thierry Solère dit de lui «Bruno c’est un Chirac jeune, peut-être en moins excité, mais il finira président de la République».

 

Lors de l’inauguration du Salon de l’Agriculture « Bertrand Landrieu détourne la conversation, vante mon action comme ministre de l’Agriculture. Jacques Chirac hoche la tête « Alors ça c’est vrai ! Tu es un excellent ministre de l’Agriculture ! Tout le monde le dit ! » Il ajoute : « Et je m’y connais. »

Le 18 février 2011 page 153 Jours de Pouvoir Bruno Le Maire.

 

Le 78 rue de Varenne est une bonne école ministérielle, on y touche à tout de la vie d’une population, les agriculteurs, on négocie la PAC à Bruxelles, on joue un rôle international, on est au centre des difficiles relations entre la GD et les IAA, on est responsable de la sécurité alimentaire, de la santé et du bien-être animal, on doit participer aux arbitrages sur les questions environnementales, gérer la forêt… etc.

 

Je l’ai côtoyé lors de ma mission de médiateur laitier dans le Sud-Ouest, sa conseillère technique, mon interlocutrice du cabinet était Véronique Solère. L’homme a de l’ambition, sans beaucoup de limites, des talents multiformes et une belle plume.

 

Lorsqu’il était rue de Varenne, Bruno Le Maire rêvait de Bercy, Sarkozy le lui avait promis mais le petit Baroin lui coupa l’herbe sous le pied, il en garda une vive amertume.

 

Humour - Le Maire part en campagne - 24 Février 2016 - Les ...

 

Et puis, profitant du « En Même Temps » de Macron, le grand dégagement, il débarque enfin à Bercy et là bien sûr il rêve à nouveau de la rue de Varenne mais pas au même numéro.

 

Deux premiers Ministres ont fait un séjour rue de Varenne, Jacques Chirac et Michel Rocard

 

Et là en ce temps de confinement, l’attentif Jean-Pierre Glorieux ne manque pas de m’expédier ceci :

 

Bonjour Jacques

Rural comme vous savez je ne fréquente point les salons parisiens ,manifestement désertés présentement.

Le sieur Beytout, fin observateur de  notre microcosme n'a pas besoin d'un détective privé  « on le sait tous ......qu'il veut la place ! » l'agrégé de Lettres ...

Vous l'aviez naguère affublé du qualificatif peu amène de "Cobra"

Bien sûr qu'il attend le départ du maire du Havre pour sauter dans le fauteuil encore tiède ...

 

Bruno Le Maire: la montée en puissance

 

Bruno Le Maire: la montée en puissance

Ludovic Vigogne Ludovic Vigogne  17 avril 2020

 

Le ministre de l’Economie est incontournable sur le front de la crise provoquée par le Covid-19. Devenu un poids lourd du quinquennat, certains le voient déjà à Matignon, alors qu’Emmanuel Macron réfléchit à la suite

 

Le ministre des Finances défend à partir de vendredi, avec Gérald Darmanin (Budget), dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale puis au Sénat, un projet de loi de finances rectificative pour 2020, entérinant une prévision de croissance de - 8%, un déficit public de 9%, une dette de 115%... Chaque jour à l’agenda de Bruno Le Maire figurent deux réunions de crise : l’une avec les filières de l’alimentation et de la distribution, l’autre avec les représentants patronaux et bancaires.

 

Au sein de l’exécutif, Bruno Le Maire possède une singularité : avec Jean-Yves Le Drian, il est le seul à avoir connu, avant 2017, une expérience gouvernementale. L’ex-secrétaire d’Etat aux Affaires européennes puis ministre de l’Agriculture du gouvernement Fillon en a tiré une leçon : en période de crise, il ne faut pas finasser. Lors du krach financier de 2008, il a entendu Nicolas Sarkozy promettre aux épargnants qu’il « n’accepterait pas qu’ils perdent un seul euro ».

 

Aujourd’hui, face à la « pire crise économique depuis 1929 », comme – le premier – il l’a dit, le ministre de l’Economie et des Finances ne fait donc, à son tour, pas dans la dentelle. Aux salariés mis en chômage partiel, il certifie : « Aucun ne perdra un centime ». Au monde économique, il garantit : « Nous allons assumer plus de dette pour sauver plus d’entreprises, que cela soit un petit restaurant de la Nièvre ou une grande entreprise industrielle comme Air France. » Face au collapse, Bruno Le Maire veut d’abord rassurer, conscient depuis longtemps qu’une grande partie de la société, entre radicalisation et indifférence, n’apporte plus grand crédit à la parole publique.

 

Qu’importe le vertige des chiffres ! A partir de vendredi, avec Gérald Darmanin,...>>

 

Colbert et Mazarin

 

Et puis, cerise sur le gâteau une vidéo du regretté Claude Rich dans la pièce Le Diable Rouge d'Antoine RAULT

 

 

 

Le rideau rouge se lève sur un décor prestigieux qui restitue immédiatement l’ambiance opulente des palais du XVIIe siècle. On est saisi par le raffinement d’un plafond en marbre de Carrare dont la géométrie rappelle les façades des églises florentines de la Renaissance italienne, enserré dans un miroir géant qui permet par son jeu de lumière, de voir sur la scène en bas, les personnages s’animer.

 

Un homme couché gémit dans un coin et Colbert s’approche de lui pour l’aider à sa toilette. Le ministre tourne la tête, tant l’odeur qu’il dégage est fétide : Mazarin, le grand Cardinal, va mourir et il le sait.

 

La pièce « Le Diable rouge » traite de ce moment ultime où l’homme de pouvoir veut mettre un terme à la Guerre de Trente ans en mariant Louis XIV à l’infante d’Espagne…

 

Mais le jeune roi vient de tomber éperdument amoureux de la nièce du Cardinal, Marie Mancini qu’il veut épouser. Mazarin voit tout son travail politique remis en cause…

 

L’affrontement est grandiose et l’on assiste à la montée en puissance du jeune souverain qui défie son parrain, veut acquérir son indépendance en choisissant une alliance sentimentale plutôt que politique. La fougue, l’orgueil montant du jeune monarque s’effritent contre l’habileté politique de son parrain : « Je dissimule, je biaise, j’adoucis », avait-il coutume de dire, ce qui lui permettait de ne jamais rien céder.

 

Il était si ambigu, si affable, si délicieusement sournois, qu’on n’en finissait plus de s’interroger sur cette personnalité. Claude Rich, qui est entré tout entier dans la peau du personnage, dit qu’il affichait une profonde sincérité de l’instant, quitte à paraître tout à fait sincère l’instant d’après, avec un interlocuteur qui développait une pensée contraire. Cruel avec sa famille, notamment avec sa nièce Marie Mancini qui, à la fin de son idylle avec Louis XIV, fut renvoyée à Rome sans ménagement, il fut aussi d’une fidélité indéfectible au Roi.

 

C’est Richelieu qui, séduit par son intelligence, introduisit ce roturier italien à la Cour de France. Il sut plaire à la Reine Anne d’Autriche qui fit de lui, en même temps que son Premier Ministre, le précepteur de son fils…

La suite ICI 

 

C’est officiel, notre ministre de l’Économie est nul en économie ! ICI

 

En 47 petites secondes le ministre de l’Économie nous prouve sans équivoque qu’il est triplement nul en économie.

C’est officiel, notre ministre de l’Économie est nul en économie !
Bruno Le Maire 2011 by UMP Photos(CC BY-NC-ND 2.0)

En 47 petites secondes le ministre de l’Économie nous prouve sans équivoque qu’il est triplement nul en économie.

L’image contient peut-être : 2 personnes, personnes assises et intérieur

11 mai 1968 : tu fais la révolution 11 mai 2020 : tu apprends que tu es une «personne âgée» et que tu dois rester à la maison
 

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Coronavirus : Emmanuel Macron "ne souhaite pas de discrimination" des personnes âgées dans le déconfinement, mais "en appellera à la responsabilité individuelle" ICI 

L'Elysée explique que le chef de l'Etat a souhaité faire cette mise au point en voyant "monter le débat sur la situation de nos aînés".

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21 avril 2020 2 21 /04 /avril /2020 06:00

Jean-François Collin

Je vais vous la faire à la Jean-François, sans fioritures, lorsque le porte-flingue de Louis Mermaz me le présenta pour occuper le poste de conseiller technique aux affaires internationales, il avait tout pour me déplaire, pensez-donc être cornaqué par le prototype même du haut-fonctionnaire arriviste, le moi je veux être placé en numéro 1 sur l’organigramme du cabinet, le conseiller auprès du Ministre, maire de l’Isle d’Abeau, ça me défrisait. Autre cerise sur le gâteau, JFC ne portait pas certains rocardiens dans son cœur, ceux qui viraient au libéralisme à tout crin, tel J.P Huchon, là j’avoue que je ne lui donnais pas tout à fait tort mais je me disais où se situe-t-il sur la grille de lecture des socialos ?

 

Bref, passé ce moment de suspicion légitime, JFC se révéla un collaborateur de haut vol, son mentor se vautra lamentablement avant de retourner sa veste pour des raisons que je n’ai pas à expliquer ici, et il gagna la confiance de Louis Mermaz, et ce n’était pas une tâche aisée croyez-moi, il le driva patiemment lors de la première réforme de la PAC qui déplaisait tant à Raymond Lacombe que notre Ministre appréciait tant.

 

Puis la roue tourna, alors qu’il coulait des jours heureux à Bonn, j’eus la bonne idée de le recommander à Louis le Pensec nommé Ministre de l’Agriculture dans le gouvernement Jospin, puis lorsque celui-ci parti pantoufler au Sénat il rejoignit Dominique Voynet à l'Environnement pour diriger son cabinet et se faire envahir par les chasseurs…

 

Voilà le Jean-François était tendance VERTS.

 

Nommé Ministre conseiller pour les Affaires Economiques à l'ambassade de France à Moscou, je le présentais ainsi :

 

Jean-François Collin, même si sa modestie doit en souffrir, fait partie pour moi de ces hommes qui font honneur au Service Public. En ces temps où il est de bon ton de décrier les fonctionnaires, de les assimiler à des "quasi-parasites", de penser que réformer la machine de l'Etat se réduit à leur pure décrue, il m'est agréable de donner la parole à ce que, faute d'une autre appellation à ma disposition, on nomme généralement un grand serviteur de l'Etat.  L'homme a un petit côté austère, c'est sa réserve naturelle, mais il  est de ceux avec qui il est très agréable de travailler, précis, pertinent et, suprême qualité dans les palais de la République, Jean-François n'a pas l'échine souple : au service de l'Etat certes mais pas un poil serviteur.

 

18 avril 2008

Trois Questions à JF. Collin en direct de Moscou ICI 

 

Ensuite, JFC, fit un tour du côté de la mairie de Paris, puis au Ministère de la Culture sous Filippetti avant de gagner la Cour des Comptes présidée par un ex-mermazien défroqué nommé par Sarko : Didier Migaud.

 

Ça lui va comme un gant.

 

Il nous arrive de déjeuner ensemble chez Giovanni Passerini.

 

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Lundi matin à 10 h j’ai reçu de lui ceci…

 

 

Changer le monde après la crise. Oui, mais comment ?

 

Les appels à changer le monde d’après fleurissent. Mais comment allons-nous faire pour passer des déclarations à leur réalisation ?

 

1) Retrouver notre souveraineté économique

 

Du Président de la République au citoyen ordinaire, nous avons brutalement découvert à quel point nous étions dépendants de l’extérieur, incapables d’assurer par nous-mêmes notre existence.

 

Certains n’y verront qu’un accident de parcours et continueront à défendre que les avantages de la division mondiale du travail et de la spécialisation de chaque pays dans ce qu’il sait le mieux faire sont les conditions d’une amélioration globale du niveau de vie de l’humanité. 

 

Mais il sera tout de même difficile de justifier après cette crise notre incapacité à fabriquer des respirateurs, des réactifs permettant de tester les malades, du gel hydro alcoolique ou du paracétamol.

Cette dépendance a eu de graves conséquences sanitaires. Ses conséquences économiques sont aussi considérables, le confinement étant la seule solution dont nous étions capables, faute de moyens, et avec lui l’arrêt de l’essentiel de l’activité.

 

Et il faut enfin dire à quel point le commerce mondial est un désastre environnemental ; qu’il ne peut se développer qu’accompagné par des grands mouvements d’hommes ; ceux qui se concentrent dans des conditions déplorables dans les cités « des ateliers du monde », ceux qui organisent ces échanges et transportent les marchandises.

 

Cette division mondiale du travail pousse à la déforestation massive au Brésil et ailleurs pour cultiver le soja que consommeront les animaux des pays développés dans des ateliers de production intensifs, hier encore présentés comme la meilleure solution économique.

 

La destruction de l’environnement favorise le développement de nouvelles maladies et le mouvement des hommes leur propagation.

 

Ce constat semble, en ce moment, largement partagé. Mais comment passer du constat à la reconquête de notre souveraineté économique ?

 

Sommes-nous conscients de notre niveau de dépendance aux importations ?

 

Plusieurs personnes ont essayé de vivre quelques mois en n’achetant que des produits français et ont rendu compte de leur expérience dans des documentaires télévisés et des articles de presse. Le résultat dépassait largement les rêves les plus fous de la frugalité heureuse. Leur vie devenait parfaitement impossible et ils ne parvenaient pas à se procurer les biens essentiels à la vie.

 

La situation de notre commerce extérieur est catastrophique. Nous sommes déficitaires dans presque tous les secteurs. L’énergie, bien sûr, mais aussi dans la plupart des secteurs industriels et même pour les échanges agroalimentaires, qui furent longtemps un fleuron français. Seul le secteur des vins et spiritueux et celui des produits laitiers restent excédentaires. Nous importons massivement les fruits et légumes que nous mangeons, la viande, et les produits transformés.

 

Nous sommes tous favorables à la transition énergétique, mais celle-ci est pour le moment fondée sur l’importation massive de panneaux solaires chinois, de terres rares indispensables au fonctionnement des éoliennes et des outils électroniques qui permettent le fonctionnement des « réseaux intelligents » qui permettent de mieux gérer la consommation d’énergie.

 

Le bilan est le même dans la plupart des secteurs

 

Passer d’une telle situation de dépendance à une plus grande autonomie demandera du temps, des investissements et des politiques économiques et commerciales favorables.

 

Une période de transition difficile et douloureuse.

 

Notre dépendance au reste du monde a deux visages:

 

  • nous en dépendons par ce que nous lui achetons et que nous sommes plus capables de faire.

 

  • nous en dépendons par ce que nous lui vendons et que nous ne pourrons plus vendre si le monde de demain est celui de la fragmentation économique, accompagnée inévitablement de la fermeture de certains marchés pour nos ventes d’avions, de matériel de transport ou de production d’énergie, de vin ou de fromages… A terme, la reconquête du marché intérieur ouvrira d’autres débouchés, mais la longueur du terme n’est pas indifférente et beaucoup d’entreprises peuvent périr pendant la transition avec la misère supplémentaire qui peut  en résulter.

 

Identifier les secteurs dans lesquels nous voulons restaurer notre souveraineté

 

Qui sera chargé de le faire ? Une commission gouvernementale, le Parlement, le Conseil économique, social et environnemental, les régions ; les communes, les dirigeants des entreprises, les syndicats, les chercheurs, les citoyens par reférendum ?

 

Sans doute un peu tous ceux-là, sous des formes qu’il faudra déterminer.

 

Dire jusqu’à quel point nous souhaitons redevenir souverains.

 

Prenons l’exemple de la santé. Nous devons être capables de produire dans des délais rapides les équipements de base qui nous manquent aujourd’hui (masques, réactifs pour les tests, respirateurs, paracétamol, antibiotiques). Mais la recherche médicale progresse grâce à la coopération entre chercheurs du monde entier. Il n’existe pas encore de vaccin ou de traitement du covid-19, mais le séquençage génétique du virus a été partagé par les équipes chinoises peu de temps après le début de l’épidémie, permettant aux équipes du monde entier de travailler à la recherche d’une solution.

 

Il faudra donc trouver un chemin permettant de restaurer notre souveraineté tout en maintenant un cadre de coopération scientifique et économique avec le reste du monde.

 

Quelle politique de reconquête de notre souveraineté économique ?

 

Une fois que nous aurons défini les secteurs dans lesquels nous voulons être souverains et le degré d’indépendance que nous souhaitons, il faudra mettre en place les moyens d’y parvenir.

 

C’est à la fois simple et compliqué. Plusieurs raisons expliquent notre situation.

 

Nous avons un problème de compétitivité : nos produits, souvent de moyenne gamme, ne sont pas assez sophistiqués pour le marché des produits de qualité (le marché automobile est un bon exemple qui peine à remonter la pente malgré une amélioration de la qualité des voitures françaises), et sont trop chers par rapport à la concurrence des pays à bas prix pour le reste.

 

Comme on ne transforme pas une telle situation en quelques mois, et qu’aucun plan de relance, même massif et même financé par des euro bonds ne réglera ce problème, il faudra protéger notre marché intérieur, notamment par des tarifs douaniers sur certains produits sensibles et subventionner certains secteurs industriels pour les remettre à niveau.

 

Ce n’est pas possible dans le cadre du marché unique européen et du droit de la concurrence actuel.

 

Il faudra donc renégocier le pacte européen. Le refonder comme un pacte entre Nations souhaitant coopérer de façon approfondie, en respectant les différences de niveau de développement des pays participant à ce pacte et en leur laissant les marges de manœuvre nécessaires à une convergence progressive de leurs économies.

 

La France doit pour cela accepter l’idée qu’elle ne fait plus jeu égal avec l’Allemagne dans une Europe économiquement unifiée sous la coupe de ce binôme. Elle doit utiliser ce qui lui reste d’influence, avec d’autres pays européens, pour renégocier les conditions de sa participation à une construction européenne plus réaliste, dont la marche ne sera plus dictée par les seules exigences d’une monnaie unique qui impose l’alignement sur le pays le plus performant économiquement, au prix de la disparition des activités non rentables dans les pays moins performants et d’un ajustement par la libre circulation des travailleurs qui iraient se localiser là où existe l’activité. 

 

Tout cela est évidemment très compliqué et peut paraître irréaliste. Mais si l’on considère que ce n’est pas possible, qu’il n’y a pas de majorité en Europe pour cela et qu’il n’y en aura jamais, il ne faut pas faire semblant de croire que nous pourrons retrouver notre souveraineté économique même dans les seuls secteurs mentionnés par le Président de la République dans son allocution du 16 mars dernier. 

 

2)  Revoir les hiérarchies sociales

 

En plus d’un problème de compétitivité, nous avons un problème de mentalité collective. A force de dire qu’il était bon de laisser les pays en développement faire le travail de production tandis que nous devions nous spécialiser dans les tâches de conception et les nouvelles technologies, nous avons perdu sur tous les tableaux. Nous ne produisons plus grand chose et nous ne sommes pas non plus un pays remarqué pour ses capacités d’innovations « disruptives » comme on dit aujourd’hui.

 

Nous avons surtout développé une large bureaucratie publique et privée, la multiplication des « bullshit jobs » si bien décrits par David Graeber, qui produisent surtout des réunions et des « power point ».

 

Pourquoi un médecin ou un ingénieur gagnent-ils beaucoup moins qu’un énarque ou une personne ayant suivi une école de commerce, sauf si le médecin abandonne la médecine pour aller travailler dans un groupe pharmaceutique ou si l’ingénieur s’oriente vers des carrières de « manager » et abandonne la production ? D’où sort cette conception selon laquelle la production mérite moins d’être rémunérée que les tâches bureaucratiques ou financières ?

 

Pourquoi une infirmière, un enseignant, un éboueur… sont-ils moins rémunérés qu’un consultant, un administrateur territorial ou un député ?

 

Cette question était déjà posée par Saint-Simon en 1819, qui comparait les dégâts respectifs causés par la disparition de ceux qui produisent et de ceux qui administrent et dirigent. Nous avons vu pendant la crise quels étaient les emplois indispensables et ceux qui l’étaient moins. Nous devrions en déduire une révision profonde de la hiérarchie des salaires. Comme les ressources ne sont pas infinies, il faudra pour financer la hausse des salaires des professions les moins bien payées, qui sont aussi les plus nombreuses, prendre à celles qui sont mieux servies aujourd’hui. Comment parvenir à ce résultat sans crise violente, sans affrontements entre les couches sociales ? Comment passer des applaudissements aux fenêtres à la redistribution sociale ?

 

Il faudrait que les partis et les syndicats sortent des déclarations générales et fassent des propositions de méthode, présentent des objectifs, proposent un calendrier.

 

3) Consommer moins, économiser les ressources

 

La crise nous aurait appris la sagesse en nous maintenant à la maison et en nous obligeant à réfléchir à ce qui était vraiment important.

Prenons cette idée comme point de départ.

 

Mais un mode de consommation ne se modifie pas en un tour de main, à la suite d’une révélation.

 

Nous avons redécouvert que les services publics étaient essentiels. Parlant de la santé, le président de la république a même dit que son financement n’était pas une charge pour le pays. Enfin et tant mieux !

 

Alors abandonnons ce discours, qui est une idéologie, sur « les prélèvements obligatoires » qui mêlent impôt sur le revenu, TVA, cotisations sociales destinées à financer la santé et la retraite, taxes affectées au développement de tel secteur économique.

 

Abandonnons cet objectif fixé par le Président de la République au début de son mandat de ramener à moins de 50% du PIB la part des « prélèvements obligatoires ».

 

Que l’éducation soit financée par l’impôt ou par des frais de scolarité exorbitants, la dépense n’en est pas moins obligatoire pour les familles, mais dans un cas elle financée de façon solidaire, dans l’autre seuls les riches peuvent permettre à leurs enfants d’étudier.

 

Que la santé soit financée par des cotisations sociales ou par le malade qui paie directement des frais de santé considérables aux médecins et aux hôpitaux, la dépense n’en est pas moins obligatoire (on n’est pas malade par plaisir), mais dans un cas le financement des dépenses de santé est mutualisé, les bien portants permettent aux malades, riches ou pauvre de se soigner, dans l’autre les riches peuvent payer leurs soins, les pauvres non.

 

L’objectif du discours tenu depuis quarante ans en faveur de la réduction des prélèvements obligatoires, est d’en finir avec ce qui existait de solidarité entre les humains, quelle que soit leur situation de fortune. Ce discours est né de la sécession des riches dans les années mille neuf cent quatre-vingt. Il est temps de dire qu’il doit être abandonné.

 

Pour qu’il y ait des services publics, il faut qu’il y ait des ressources publiques, donc des impôts, donc du partage. Il faut que les premiers de cordée reprennent leur place au-milieu des citoyens.

 

Il faut aussi que le service public reprenne sa place dans la cité en rendant des comptes sur son efficacité.

 

Quant à notre consommation de biens, elle évoluera sous différentes impulsions.

 

La prise de conscience est nécessaire, elle n’est pas suffisante.

 

Nous devrons accepter de payer plus cher des biens relocalisés et d’en consommer moins.

 

Mais ce que les économistes appellent le « signal prix » a ses limites. Les SUV ont beau être plus chers qu’une voiture ordinaire et supporter une taxe d’immatriculation de plusieurs milliers d’euros, ils se vendent de mieux en mieux en raison des effets de mode, de différenciation sociale, de la publicité… Pourquoi ne pas interdire la fabrication de voitures dépassant une certaine consommation et une certaine vitesse ? Le monde sera moins fun mais il faut savoir ce que nous voulons.

 

Changer de mode de consommation sera un renoncement. Il faut en définir les modalités. Qui décidera de ce à quoi nous devons renoncer et comment ?

 

Il ne peut pas y avoir de politique sérieuse de modification des comportements de consommation sans une politique économique d’égalisation des conditions.

 

Les plus riches sont ceux qui émettent le plus de gaz à effet de serre et consomment le plus. Réduire de 10% la consommation de tous quand certains consomment 1000 et d’autres 10 et polluent à proportion, n’est pas une méthode acceptable.

 

La redistribution sociale est la condition de la modification profonde des modes de consommation, ce par quoi il faut commencer. A défaut, il y aura d’autres crises « des gilets jaunes », d’autres mouvements de ceux qui n’ont déjà pas grand-chose et auxquels on demande de renoncer tandis que ceux qui ont tout…

 

4) La démocratie

 

Ce qui est devant nous est considérable : redéfinir notre façon de produire, de consommer, réévaluer la hiérarchie sociale et ce qui la fonde, refonder notre relation aux autres pays européens et au reste du monde.

 

A l’évidence, notre mode de gouvernement hyper-centralisé et si peu démocratique ne permettra pas d’organiser une telle transformation.

 

La comparaison entre les résultats de l’Allemagne et de la France dans la gestion de cette crise, sans parler des résultats dans les autres domaines est cruelle.

 

Dé-présidentialiser la France, redonner du pouvoir à un parlement mieux élu, représentant mieux le pays et qui ne soit plus une chambre d’enregistrement des décisions de l’exécutif, est une nécessité.

 

Il faut décentraliser les décisions. La centralisation de la gestion du système de santé français a montré son inefficacité.

 

Les citoyens doivent être responsabilisés et incités à aller au-delà de la protestation. C’est une belle tâche politique que d’imaginer une démarche collective qui permette aux citoyens de réfléchir à ce qu’ils veulent, de confronter leurs aspirations, d’en voir les contradictions et les conditions de réalisation. Bruno Latour a fait une proposition intéressante de démarche pour définir ce que nous voulons. D’autres peuvent être faites. L’essentiel est de mettre les citoyens en mouvement lorsqu’ils sortiront du déconfinement pour qu’ils transforment en actes ce qui n’est aujourd’hui que déclaration de bonne intention.

 

Jean-François Collin

20 avril 2020

Jean-François Collin ICI

Conseiller maître à la Cour des comptes [Secrétaire de l'Iddri]

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