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30 avril 2020 4 30 /04 /avril /2020 06:00

 

L’avantage d’un retraité confiné, tel que moi, sur un confiné « actif », c’est qu’il a acquis une grande expérience du comment occuper son temps inutile ; certains retraités ne se remettent jamais de leur retrait de la vie active, ils se sentent relégués, déclassés, ils s’emmerdent… ; d’autres, s’ils sont à la campagne se découvrent une vocation de jardinier.

 

Comme vous le savez ou pas, en temps ordinaire, lorsque je ne suis pas un vieux con-finé je jardine sur les toits avec Émilie, dites la B.J., de l’association Veni Verdi :

 

Les gentils conseils d’un papy au semeur amateur que je suis  sur le toit de Veni Verdi… Les gentils conseils d’un papy au semeur amateur que je suis  sur le toit de Veni Verdi…

11 octobre 2016

Les gentils conseils d’un papy au semeur amateur que je suis sur le toit de Veni Verdi… ICI 

 

Mais, puisque depuis 40 jours et 40 nuits *, je suis confiné, le jardinage me manque.

 

Que faire pour pouvoir semer, bécher, récolter ?

 

Les jardineries sont fermées…

 

Je me contente d’arroser les fleurs du balcon qui en bien besoin puisque le thermomètre tangente les 20° degrés C.

 

Bien sûr, Émilie, pour soutenir mon moral de jardinier confiné me postait des photos, mais le jardinage virtuel ne procure pas les joies des doigts dans la terre.

 

 

Impuissant, désœuvré je ruminais sans pour autant évacuer des gaz à effet de serre…

 

Et puis, un beau matin, profitant de mon bon de sortie pour quérir quelques provisions de bouche je rends pédestrement jusqu’au Biocoop de la rue de la Glaciaire.

 

Petite queue…

 

J’entre, et, sous mes yeux émerveillés que vois-je ?

 

Des petits pots !

 

Rassurez-vous, même s’il est dit qu’avec la vieillesse on retourne en enfance, rien à voir avec les petits pots Blédina.

 

Des jeunes pousses bios en pots…

 

Bien évidemment, délicatement, de ma main gantée, j’en dépose 3 dans mon petit panier.

 

Une fois de retour dans mon modeste château-fort, j’immortalise mes acquisitions posées sur l’une de ces nappes qui font la joie de Pax.

 

 

Après déjeuner, à l’ombre de mes stores, je choisis les lieux du repiquage, ne dites pas mise en terre ça me ferait penser à mon retour futur à la poussière.

 

J’aère la terre !

 

Je fais des petits trous que je mouille.

 

Je désincarcère délicatement les jeunes pousses…

 

Je les pose dans le trou.

 

J’épands du terreau tout autour de la motte enserrant les racines.

 

Je tasse tout autour !

 

J’arrose !

 

Je contemple mon œuvre…

 

 

Et puis, graphomane impénitent je décide de coucher sur mon écran ce retour réussi à la terre…

 

Et si je partais d’un film, ça plairait aux confinés me dis-je !

 

Je cherche et trouve Dialogue avec mon jardinier film de Jean Becker  Comédie et drame  1 h 49 min  6 juin 2007 avec Daniel Auteuil, Jean-Pierre Darroussin, Fanny Cottençon.

 

 

 

 

Ne l’ayant point vue, je farfouille sur la toile et bien sûr je tombe sur Télérama, Pierre Murat qui n’aime pas du tout, c’est même un froid assassinat.

 

Ça commence fort :

 

Genre : Dupinceau et Dujardin.

 

Jean Becker aligne désormais des petits mélos humanistes et surannés que les critiques abhorrent et que le public adore. Ici, un artiste peintre, pianiste jazzy à ses heures et en instance de ­divorce (Daniel Auteuil, pas très à l'aise), retape sa maison du centre de la France. D'où la nécessité d'engager un jardinier — un copain d'enfance oublié, que Jean-Pierre Darroussin interprète avec naturel.

 

Dialogue_avec_mon_jardinier

 

Imaginé par le peintre et écrivain Henri Cueco, le jardinier reflète cette France profonde qui aime les traditions, les idées toutes faites et l'immobilisme. Il ne comprend évidemment rien au travail de son pote : l'art, c'est pour les Parisiens, les intellos. Lui sait à l'avance s'il va pleuvoir, et c'est plus utile qu'une toile de maître, suggère le réalisateur. Becker est un pro, dont on a ­aimé les débuts (Un nommé La Rocca, Echappement libre). Mais ses films sont de moins en moins personnels...

 

Je farfouille pour trouver mieux et pas de bol, c’est aussi meurtrier (notez l’à propos de mon propos L’été meurtrier avec une Adjani flamboyante)

 

L'Eté meurtrier", trente ans après

« Malheureusement pour nous, ce qui se promettait comme un doux et agréable moment de détente finit presque sous forme de roupillon détaché. Car la relation passionnée qui unit le rat des villes au rat des champs prend souvent trop le temps de s’embourber dans des dialogues sans fin et parfois trop démonstratifs, cassant alors trop vite le charme désuet de certaines images et séquences. Et même si on ne doute jamais de la sincérité du réalisateur et de son très juste casting, on a parfois du mal à rentrer dans la conversation entre les deux comparses tant leur débit ne laisse aucun répit ni même aucune ouverture »

 

Peu importe, je m’en tiens là…

 

Ne vous inquiétez pas du lendemain (Matthieu 6:24-33)

Matthieu 6:26-30

 

Regardez les oiseaux du ciel: ils ne sèment pas et ne moissonnent pas, ils n'amassent rien dans des greniers, et votre Père céleste les nourrit.

Ne valez-vous pas beaucoup plus qu'eux ?  

Qui de vous, par ses inquiétudes, peut ajouter un instant à la durée de sa vie?

Et pourquoi vous inquiéter au sujet du vêtement?

Etudiez comment poussent les plus belles fleurs des champs: elles ne travaillent pas et ne tissent pas; cependant je vous dis que Salomon[a] lui-même, dans toute sa gloire, n'a pas eu d’aussi belles tenues que l'une d'elles. Si Dieu habille ainsi l'herbe des champs, qui existe aujourd'hui et qui demain sera jetée au feu, ne le fera-t-il pas bien plus volontiers pour vous, gens de peu de foi?

 

Livre de la Genèse — Wikipédia

 

*Dans l'Ancien Testament, quand Dieu a détruit la terre par l'eau, il a fait pleuvoir pendant 40 jours et 40 nuits (Genèse 7.12). Après avoir tué un Égyptien, Moïse s'est enfui à Madian, où il a passé 40 ans à garder des troupeaux dans le désert (Actes 7.30). Ensuite, il a passé 40 jours et 40 nuits sur le Mont Sinaï (Exode 24.18) et intercédé pour Israël pendant 40 jours et 40 nuits (Deutéronome 9.18, 25). La Loi dit qu'un homme qui avait commis un crime ne pouvait pas recevoir plus de 40 coups (Deutéronome 25.3). Les espions israélites ont exploré Canaan pendant 40 jours (Nombres 13.25). Les Israélites ont erré 40 ans dans le désert (Deutéronome 8.2-5). Israël a été asservi aux Philistins pendant 40 ans avant que Samson ne les délivre (Juges 13.1). Goliath a provoqué l'armée de Saül pendant 40 jours avant que David ne vienne le tuer (1 Samuel 17.16). Quand Élie a fui Jézabel, il a marché 40 jours et 40 nuits jusqu'au Mont Horeb (1 Rois 19.8).

 

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29 avril 2020 3 29 /04 /avril /2020 12:00

 

Chez les bons frères à rabat bleu, les de la confrérie du bienheureux Grignon de Montfort, comme dans tout l’enseignement catholique de la Vendée des ensoutanés, en rab des programmes officiels, pour passer les certificats élémentaire et supérieur, en plus de la peau d’âne officielle le certificat d’études primaires, l’histoire et la géographie de la Vendée. Du côté de l’histoire c’était, bien sûr, joyeusement orienté.

 

Pourquoi ce 12 juillet 2017 vous parler de mes années 50 ? Devinez ...

Où suis-je sur cette photo ?

 

Pour faire plaisir à ma sainte mère qui me voyait en rêve en curé, je lui offert de rafler la mention : premier du canton pour les 2.  On a les triomphes que l’on peut…

 

Plaine vendéenne — Wikipédia

 

Donc, pour vous éclairer, chers lecteurs, je vous offre un MOOC géographie de la Vendée du grand Paul Marie Vidal de la Blache ICI (1845 – 1918), considéré comme le fondateur de l’École française de géographie, reste une figure marquante mais méconnue de la géographie hexagonale.

 

 

Extrait de La France 1909 chez Armand Colin

 

 

Une des difficultés qui font souvent hésiter l’enseignement géographique est l’incertitude s sur les divisions qu’il convient d’adopter dans la description des contrées…

 

La géographie n’est pas précisément une science de livres ; elle réclame le concours de l’observation personnelle. Il n’y aura jamais de bon maître que celui qui mêle un intérêt d’observation personnelle aux choses qu’il doit décrire. La nature, dans son inépuisable variété, met à la portée de chacun les objets d’observation, et l’on peut garantir à ceux qui s’y livrent moins de peine encore que de plaisir.

 

L’expression de pays a cela de caractéristique qu’elle s’applique aux habitants presque autant qu’au sol. Quand nous avons cherché à pénétrer dans la signification de ces termes, nous avons vu qu’ils expriment, non pas une simple particularité, mais un ensemble de caractères, tirés à la fois du sol, des eaux, des cultures, des modes d’habitation. Voilà donc, saisi sur le vif, cet enchaînement de rapport partant du sol et aboutissant jusqu’à l’homme.

 

Carte scolaire ancienne “Bretagne et Vendée” régions naturelles de ...

 

L’Ouest ne comprend pas seulement la Bretagne. En réalité la grande protubérance qui altère la régularité du littoral français de l’Océan commence au nord de l’embouchure de la Sèvre et se termine à la baie de Seine. L’éperon de la Vendée, la péninsule armoricaine et la presqu’île du Cotentin en sont les principales articulations Elle avance en mer jusqu’au-delà du septième degré de longitude ouest ; s’écartant ainsi de plus en plus des routes ordinaires entre le nord et le sud.

 

Carte murale ancienne d'école géographique Bretagne Vendée Pays de la Loire France French vintage School Wall Map

 

… voici qu’on s’engage en des pays accidentés, coupés de haies d’arbres, dans des bocages. C’est le nom pittoresque et juste qui est caractéristique de l’Ouest. On y connaît le bocage normand, le bocage breton, le bocage vendéen.

 

 

 

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29 avril 2020 3 29 /04 /avril /2020 06:00

Joë Bousquet : La pesanteur et la grâce - ZONE CRITIQUE

J’ai eu, au temps où le dossier du vin de table était chaud bouillant, si je puis m’exprimer ainsi, une relation suivie avec les gens du vin de l’Aude, et donc, je me rendais souvent à Carcassonne. Certains de mes lecteurs peuvent en témoigner.

 

Alors, en ce temps de confinement j’ai pensé à Joë Bousquet (celui-ci écrit constamment son prénom « Joe », sans tréma. De ce point de vue, la forme imprimée « Joë », avec tréma, qui est devenue usuelle du vivant de l'auteur, n'en est pas moins fautive.)

 

Je suis donc allé rechercher dans ma pile un petit livre : Correspondance 1942 « Quel est donc ton tourment ? » Simone Weil Joë Bousquet

 

Je vous livre quelques citations de la Préface :

 

Joë Bousquet, quand Simone Weil le rencontra, n’était pas pour elle un complet inconnu. Elle connaissait, bien entendu, sa condition de grand blessé de guerre, condamné à vie à l’immobilité.

 

Par sa truculence, son immense culture, sa curiosité universelle, l’animation qu’il infusait dans ses entretiens quasi quotidiens avec visiteurs et amis, Joë Bousquet, ce grand blessé de guerre condamné à vivre alité, avait transformé la ville de Carcassonne endormie, dans  sa médiocrité provinciale (qu’il moqua avec une délectable cruauté dans son livre Le Médisant par bonté) en une seconde capitale de la culture, rivalisant par son pouvoir attractif avec Paris.

 

Cette fameuse chambre où vécut alité Joë Bousquet jusqu’à sa mort se trouvait au premier étage de la cour intérieure d’un hôtel particulier de belle facture au cœur de la cité basse de Carcassonne. Elle était extraordinairement encombrée et sombre, le jour ne passant que faiblement par une fenêtre souvent obturée par une sculpture ou un tableau. Bousquet l’appelait « la chambre aux tableaux », ou bien il évoquait sa personne enfermée dans ce monde très clos avec ces quelques mots : « seul, avec quelques mètres carrés de peinture ».

 

Elle était munie de deux portes, l’une que Ballard nomma « la sortie des artistes », réservée aux familiers ; l’autre, hermétiquement fermée, à laquelle on accédait après avoir traversé « des couloirs obscurs, des paliers obscurs, des portes obscures ». Nombreux sont les visiteurs qui, frappés par l’étrangeté des lieux, ont décrit cette « chapelle souterraine » ou « cabine boisée de sous-marin ». On retiendra ici la description plus sobre, mais très précise, du chanoine Sarraute :

 

Il fallait suivre une sorte de cérémonial. Arrivé au premier étage, on passait par un couloir aboutissant à la chambre du poète. On frappait. On ouvrait la porte et on se trouvait devant un rideau. Il fallait refermer la porte, se débrouiller pour soulever dans l’obscurité la lourde tenture et glisser dans la chambre. Chambre noire aux volets toujours fermés, à l’odeur d’opium.

 

Que les murs fussent couverts de tableaux jusqu’au plafond (quelques sculptures s’y ajoutant) frappait d’étonnement tout visiteur qui avait l’heur de pénétrer dans ce lieu ressemblant à rien de connu.

 

Dans un texte tardif, Bousquet a raconté l’arrivée du premier de ces tableaux. Ayant lu, dans les années 1921-1922, un poème d’Éluard qui à  ses yeux « tuait tout ce que l’on avait appelé jusque-là poésie », il  écrivit à l’auteur, alors proche de Max Ernst : ce dernier, à peine informé de la situation de Bousquet, lui envoya « une toile splendide, une forêt merveilleuse […] où la matière ligneuse se renouvelait comme un million d’oiseaux d’air dans une cascade ». Moment fondateur en ce qu’il fut pour Bousquet la découverte du surréalisme et tout à la fois sans doute l’éveil de sa vocation poétique. Mais c’est à partir des années 1928-1930 que se constitua réellement sa collection d’œuvres d’art, à la suite d’une visite de Gala, épouse alors d’Éluard, qui vendait des œuvres d’artistes contemporains. Par cette entremise, ce sont Dali, Max Ernst, Tanguy, Malkine, dont les œuvres furent données ou achetées, qui constituent la première strate de la collection. Cette dernière fut donc dans un premier temps pleinement surréaliste. Bientôt viendront s’ajouter des œuvres de Miró, Chirico, André Masson, Magritte. Bousquet ne s’enferma pas dans cette esthétique (l’attitude autoritaire de Breton l’agaçait fortement), et il élut, au gré de ses enthousiasmes, un André Lhote dont la présence pouvait paraître incongrue, un Gleizes, de tendance cubiste, un Kandinsky, une sculpture de Jean Arp ; des œuvres de Sima, compagnon du surréalisme au travers du Grand Jeu et, aux abords de la guerre, des gouaches sur fond noir de Michaux dont il s’enticha.

 

Son conseiller en matière d’art était alors Jean Paulhan, dont il était devenu très proche.

 

« Les peintres m’ont comblé. Quand j’étais aussi pauvre qu’eux ils ont fait de ma chambre une demeure enchantée », écrivit-il à Maurice Nadeau le 13 juillet 1945.

 

Ecrire et vivre depuis le point d'indivisibilité, Simone Weil et ...

 

Simone Weil, outre de longues conversations philosophiques avec Bousquet, venait auprès de lui pour avoir son avis sur son « Projet d’une formation d’infirmières de première ligne.

 

Un avis de Bousquet sur un tel projet tenait sa valeur à la fois de la bravoure dont il avait fait preuve pendant la première guerre mondiale – engagé volontaire en 1918, quelques mois avant ses dix-huit ans, il avait gagné au combat ses galons de lieutenant, citations, Croix de guerre et Légion d’honneur –, et de son état de grand blessé : une balle le traversant de part en part en « écaillant » au passage une vertèbre, l’avait laissé paralysé de toute la partie inférieurs de son corps et condamné à vivre alité, reclus dans la chambre décrite plus haut – depuis bientôt vingt-trois ans au moment où le rencontrait Simone Weil.

Simone Weil et Joë Bousquet, une amitié spirituelle

Simone Weil et Joë Bousquet, une amitié spirituelle ICI

 

Critique 

Ces échanges entre la philosophe Simone Weil et le poète Joë Bousquet témoignent d’une amitié fulgurante autour d’un questionnement métaphysique commun.

  • Flora Moricet, 

Blessé le 27 mai 1918 à Vailly il a 21 ans

 

Suite d’une longue crise d’urémie, Joë Bousquet entre dans la mort  le 28 septembre 1950. Il repose à Villalier sous un simple tertre.

 

32 ans reclus dans sa chambre du 53 rue de Verdun

 

 

Une rue porte son nom à Carcassonne ainsi qu'une place à Villalier (Aude).

Joë Bousquet, à livre ouvert | Le Club de Mediapart

André BLONDEL, Portrait de Joë Bousquet (1943)

puce litteraturePeut-on encore lire ?

Joë Bousquet : La pesanteur et la grâce ICI 

D’épais rideaux rouges aux fenêtres, quelques bougies disposées au pied du lit où le tenaient ses blessures, des tableaux de Max Ernst, une pipe d’opium et le bruit de la plume contre le papier. Ces éléments constituaient l’essentiel de la vie matérielle de Joë Bousquet, poète dont le destin se confond avec la balle qu’il reçut à Vailly en 1918. Celle-ci brisa son corps et éveilla son esprit à la poésie. Durant trente-deux ans, il tenta de conjurer l’ombre de son destin en couchant sur des feuillets ses oscillations intérieures, son tempérament mystique et les mystères de sa chair.

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28 avril 2020 2 28 /04 /avril /2020 12:00

 

Retour à l'école: Véran juge « très compliqué » de faire porter des masques aux enfants…

 

Antoine Albertini @TonioAlbertini

En Corse, certains portaient des cagoules dès 6 ans et ça filait droit.

Certains dont je tairai le nom, on a raillé sur ce blog mon inventivité pour me confectionner un masque maison, et pourtant…

 

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Image ImageCoronavirus. L'entreprise normande Saint James va produire des ...

Les masques seront rayés façon Saint James. (Photo : Saint James)

 

CHIC-Outdoor Sport 1PC Multifonction Tour de Cou Cagoule ... Image

Mexique : le sous commandant Marcos annonce qu'il "cesse d'exister" Le sous-commandant Marcos était le porte-parole de l'Armée zapatiste de libération nationale (Mexique).

Le FLNC menace de reprendre les armes

photoplomb.jpg

Brigades Rouges garçon portant un passe-montagne foncé qui se penche et tire avec un Beretta calibre 22.

Les lainages de l'armée française - Calendrier des reconstitutions ...

Passe-montagne au crochet à faire soi-même - paminatelier.com ...

Passe-montagne au crochet à faire soi-même ICI

MON MASQUE FAIT DE MES MAINS 

 

Du port du masque (réutilisable) en temps de pandémie. Et si on misait sur l’intelligence des gens? ICI 

  Zéro Déchet

La réflexion à laquelle je vous invite dépasse un peu le cadre du zéro déchet. Elle concerne le port du masque hygiénique en période de pandémie – à usage unique et jetable versus en tissu, lavable et réutilisable – ainsi que le discours incohérent que l’on entend de la part de nos autorités politiques et sanitaires. Je l’affirme: l’écran anti-postillon (en tissu) est une 7ème mesure de protection incontournable. Le masque en tissu est une bonne solution alternative et en plus, il ne génère aucun déchet.

 

Les masques hygiéniques (à 3 plis, ou chirurgicaux) sont à utiliser 4 heures et à jeter. Les masques de protection (FFP2) sont à porter 7-8 heures et à jeter. Pas très zéro déchet, vous en conviendrez. Mais en matière médicale, “il faut ce qu’il faut” penserons certain.e.s.

 

Et les masques artisanaux en tissu que l’on lave souvent ? Bonne nouvelle, en cas de pénurie, le tissu permet d’éviter de diffuser ses virus autour de soi. Car si vous êtes porteur ou porteuse sain.e, vous ne le savez pas, n’est-ce pas ? Le masque en tissu – sans couture centrale – permet de limiter la diffusion du virus à autrui, tout en ne faisant pas gonfler nos poubelles. Et cela empêche certains intermédiaires de se remplir honteusement les poches. Le port de masques devrait nous permettre de vivre assez sereinement la période de transition qui nous sépare de la découverte d’un vaccin ou de médicaments. A la condition que cela devienne la norme, adoptée par toutes et tous.

Et bien, aussi incompréhensible que cela puisse être, pour nos autorités, le masque en tissu, c’est du folklore. Pire, porter un tel masque, alors qu’on ne trouve plus de masques jetables depuis des semaines, serait même “contreproductif”. Vraiment ? Les raisons avancées pour soutenir un tel discours valent qu’on s’y attarde un peu. Mais avant cela, je vous invite à un petit effort d’imagination…

 

Le masque en tissu n’est pas parfait, mais c’est mieux que rien. Et oui, même un torchon de cuisine diminue le risque de propagation du virus.

 

Pour en revenir à la France, il n’y a pas plus de masques que chez nous. Sans doute la même logique libérale est intervenue dans le domaine de la santé. Ils n’ont pas de masques, mais ils ont des idées. Je vous recommande ce site réalisé par quatre médecins français déjà cité plus haut ICI

.

Les informations données par les Dr. Jonathan Favre et Michaël Rochoy, médecins généralistes, le Dr. Thibault Puszkarek, médecin généraliste et ancien chef de clinique des universités de Lille et le Dr. Antoine Hutt, radiologue spécialisé dans l’imagerie du thorax et ancien chef de clinique des universités de Lille sont convaincantes. On vous dit comment faire un masque (pas besoin de machine à coudre), comment le porter, comment le laver et on vous rappelle que les autres mesures barrière sont toujours aussi importantes.

 

Ces médecins n’utilisent pas de circonvolutions langagières et ne nous prennent pas pour des buses. Au contraire, ils misent sur l’intelligence des gens. Et ça, ça fait un bien fou par les temps qui courent. Il ne me reste plus qu’à sortir ma machine à coudre…

 

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28 avril 2020 2 28 /04 /avril /2020 09:00

ROBERT HERBIN - Rétro Foot

La nouvelle, je l’ai apprise à 4 heures du matin par Jacques Vendroux @JacquesVendroux 23h 21

 

Robert Herbin est parti ce soir à l'hôpital nord de Saint Etienne. Son frère et ses sœurs ont souhaité que je vous l'annonce officiellement.

 

Nous pensons à sa famille,  ses amis et ses proches, au peuple vert. Le monde du football  est en deuil. @ASSEofficiel

 

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« Agé de 81 ans, Robert Herbin est mort lundi 27 avril à Saint-Etienne. Il souffrait de problèmes cardiaques et pulmonaires et vivait seul dans sa maison de L’Etrat (Loire), où cet amateur de Wagner écoutait de la musique classique avec la seule compagnie de son chien. Sans nouvelles de lui, sa sœur avait alerté la gendarmerie qui avait découvert, le 21 avril, celui qu’on surnommait « le Sphinx » déshydraté et dans l’incapacité de se déplacer. »

 

Pour le Nantais d’adoption que je suis Saint-Etienne ce fut d’abord les Nantes-Saint-Etienne au stade Marcel Saupin.

 

Puis il y eut cette finale de Coupe d’Europe des clubs champions perdue contre le Bayern Munich (0-1) à Glasgow en mai 1976. Les poteaux de l’Hampden Park seront toujours carrés et le réalisme toujours allemand. Pax, dont j’ignorais le goût pour le ballon rond, a bien raison.

 

12 mai 1976 : Bayern Munich 1-0 ASSE - Finale de la Coupe d'Europe ...

 

Puis il y eut la descente aux enfers de Manufrance, son catalogue, le Chasseur Français, dans les années 80, avec même un petit tour de piste de Tapie. ICI 

 

Le catalogue Manufrance livre de chevet des Auvergnats

 

 

Et puis il y eut Casino repris par Jean-Charles Naouri ICI  En 1997, le groupe Casino fait l’objet d’une OPA hostile de la part d’un distributeur concurrent Promodès. La contre-offre menée avec succès par Jean-Charles Naouri, la famille Guichard (fondatrice de Casino)

 

https://42info.fr/wp-content/uploads/2019/09/CASINO.png

 

Lorsque je suis allé au siège de Casino à Saint-Etienne, en face de la gare, en 2011, dans le cadre d’une mission viande bovine, c’était la première fois que je mettais les pieds dans cette ville, j’ai eu une pensée pour Pierre Bérégovoy.

 

Donc à 4 heures ce matin je me suis levé en me disant je vais faire comme le défunt Benichou Pierre qui, au Nouvel Obs., écrivait peu et s’était spécialisé dans la rédaction de « portraits souvenirs ». Ces notices nécrologiques, écrites dans l’urgence de la disparition des personnalités mais très travaillées, et toujours d’un style ramassé

 

« J’ai la mémoire longue mais la plume courte », disait-il.

 

Et puis, j’avais été frappé par l’unanimité des hommages à Henri Weber le trotskyste devenu le pilier du courant Fabius au PS.

 

J’en pioche 2 de la gauche des beaux quartiers :

 

Gérard Miller @millerofficiel

J’ai connu Henri Weber avant 68. Il était trotskiste, j’étais pro-chinois, c’est dire si nous étions opposés ! Mais nous sommes devenus amis proches et il en a été de même ensuite pour nos enfants. Henri était l’une des rencontres les plus lumineuses qu’on peut faire en une vie.

 

Disparition de Henri Weber : ​"Adieu, noble frère" ICI 

Publié le 27/04/2020  Denis Olivennes

 

Président du Conseil de surveillance de CMI France, groupe de presse auquel appartient "Marianne"

 

Foot: décès de Robert Herbin, le «Sphinx» de la mythologie verte

 

Et je me suis mis à écrire cette chronique qui se voulait nécrologique mais comme je n’ai pas connu Robert Herbin, sauf de l’avoir vu fouler la pelouse de Marcel Saupin, depuis la tribune populaire, du temps du FCN de José Arribas, Philippe Gondet et compagnie j’ai décidé de laisser la parole à mon cher Maxime Bossis, l’un des héros malheureux de cette putain de demie-finale perdue à Séville. ICI  

 

180650_bigportrait.jpg

 

Le grand Max, c’était un grand taiseux, discret, un gars de Saint-André-Treize-Voies, une famille de footeux, des paysans, lui, comme il le confiait à un journaliste, aimait la nature « Jeune, je rêvais de football … et de m’occuper d’une réserve naturelle… » Alors qu’il jouait au FC Yonnais, un après-midi alors qu’avec d’autres élèves du lycée agricole des Etablières où j’enseignais tout en rédigeant ma thèse, Max était venu bêcher dans mon jardin, je lui avais confié qu’il devrait répondre positivement à l’offre du FC Nantes. Il a passé son bac d’abord, qu’il a obtenu, sérieux comme toujours.

 

Nantes - Saint-Etienne, clichés de la grande époque de la rivalité.

Bossis : « Nantes - Saint-Etienne c'était LE match de l'année »

 

Jean-Paul Bertrand-Demanes, Maxime Bossis et Patrice Rio. Trois joueurs témoins privilégiés, trois joueurs emblématiques qui ont fait briller les couleurs du FCN.

 

L’éclat du maillot jaune scintillait dans la nuit nantaise dans les années 70-80, particulièrement quand le stade du quartier Malakoff avait rendez-vous avec les Verts pour des soirées au parfum enivrant.

 

La plupart du temps, les Stéphanois regagnaient le Forez après avoir dégusté une soupe à la grimace. Dans le vestiaire vert, Jean-Michel Larqué n’a rien oublié de cette atmosphère à nulle autre pareille, qui a escorté les plus belles soirées de première division.

 

  • Quelle image vous restet-il de ces Nantes - Saint-Etienne à Marcel-Saupin ?

 

Rio. « Le stade, plein à craquer à chaque fois, avec une fantastique ambiance. Il y avait des supporters partout, à la fois sur le toit, mais également dans les pylônes aux quatre angles. »

 

Bossis. « Le stade devait contenir un peu plus de 20 000 personnes, mais il y en avait 23 ou 24 000 qui s’entassaient. Il y avait une ambiance de folie. C’était LE match de l’année car, la plupart du temps, les deux équipes jouaient pour le titre. »

 

Bertrand-Demanes. « Contrairement à la Beaujoire, le public était vraiment très proche du terrain. C’était chaud. Mon but était presque collé au rebord de la tribune populaire. À force de jouer à Saupin, on avait presque l’impression de connaître tous les spectateurs. Quand j’allais récupérer mon ballon, j’étais souvent interpellé par les mêmes personnes. Les gens avaient des places quasiment attitrées. On retrouvait toujours les mêmes. On avait un rapport intimiste, très sympa. Il y avait une vraie communion avec le public. »

 

  • Quel est l’adversaire le plus coriace, celui contre qui vous détestiez jouer ?

 

Bertrand-Demanes. « Un que je redoutais, c’était Sarramagna et son pied gauche. Il avait une façon de frapper la balle… Il frappait un peu de l’extérieur, je ne sais pas comment vous dire, mais le ballon était super flottant, même si ça doit être pire aujourd’hui. Je le craignais comme la peste ! »

 

Bossis. « Celui contre lequel je détestais jouer, c’est un ami, c’est Dominique Rocheteau. A l’époque, les latéraux étaient tout le temps en duel avec ce qu’on appelait les ailiers et lui était ailier droit. Il avait une capacité de dribble ! J’avais contre lui une petite retenue. On se connaissait, on se retrouvait en équipe de France et je n’aimais pas jouer contre lui. »

 

  • Ce qui est marquant, c’est cette grande rivalité sur le terrain et cette grande amitié en dehors.

 

Bossis. « Oui, car on s’est tous retrouvé à de nombreuses reprises, y compris pour les coupes du monde. On s’appréciait vraiment en dehors du terrain. La rivalité était plus du côté des supporters que du côté des joueurs. On était tous très, très copains. Après, chacun jouait évidemment pour son club. Mais il y avait une vraie rivalité sportive et une vraie amitié en dehors, contrairement à ce que beaucoup de gens pensaient, voire une partie de la presse. »

 

Rio. « Demain, (vendredi dernier), je vois Dominique Rocheteau. L’année dernière, on s’est vu après la venue de Sainté et on s’est ressassé de super souvenirs. On a discuté pendant une demi-heure. Idem avec Bernard Lacombe quand Lyon vient. Ce sont des garçons contre qui j’ai joué, avec lesquels j’ai lutté. On s’est quelques fois un petit accroché, voire frittés. Pour autant, avec le recul, il y a une amitié incroyable entre nous. C’est paradoxal, car sur le terrain on ne se faisait aucun cadeau. Avant et après la compétition, il n’y a pas de match. Je le voyais comme ça, et c’est pour ça que j’ai plein, plein, plein de copains parmi mes adversaires. Avant le match, on regardait ensemble le lever de rideau. Dans la tribune, en civil, on était assis quasiment côte à côte et on parlait avec les uns avec les autres. Aujourd’hui, c’est une chose qui n’existe même plus. De toute façon, il n’y a plus de lever de rideau, donc comme ça, c’est réglé ! »

 

  • Malgré cette période d’invincibilité, y a-t-il un match qui s’est moins bien passé que les autres ?

 

Bossis. « Je n’ai pas de mauvais souvenir à Saupin car je ne pense pas qu’on ait souvent perdu. On est resté, je crois, en championnat cinq ans et demi sans défaite. »

 

Rio. « A Saupin, il y avait un impact psychologique extrêmement important sur l’adversaire. Je parlais récemment avec René Girard, qui est venu plusieurs fois avec Bordeaux et Nîmes. Il craignait énormément le déplacement à Saupin »

 

Bertrand-Demanes. « Avec le temps, même les matches les plus mauvais deviennent des bons souvenirs, comme quand j’avais pris le ballon entre les jambes. J’ai quitté un peu le monde du foot et je regarde ça de très loin. Je n’ai pas de souvenir précis. Il paraît que Bernard Lacombe, il vous raconte les 3000 buts qu’il a marqués dans les détails : qui a centré, à quel moment, contre qui… Moi, je ne sais pas. Je sais que j’ai pris 3000 buts, mais je ne sais pas qui les a marqués, ni comment (rires) ! C’est surtout des ambiances qu’il me reste. »

 

  • Quel est votre plus beau souvenir à Saupin contre Sainté ?

 

Rio. « Alors moi j’ai un bon souvenir ! C’était en demi-finale de Coupe de France, où on gagne 2-0 (en réalité 3-0, le 11 juin 1977 NDLR) et je mets les deux buts sur penalty. En face, c’était Curkovic, et j’en mets un à droite, un à gauche ! Par contre, le retour s’était très, très mal passé ! On s’est fait éliminer après prolongation (5-1 NDLR), une catastrophe. »

 

Bertrand-Demanes. « Cette ambiance qu’on décrivait auparavant, mais surtout l’appréhension, le trac, parce qu’on jouait contre Saint-Etienne. S’il y avait un match qu’on n’était jamais sûr de gagner, c’est celui-là. C’était des matches au couteau. Il y avait une tension un peu particulière. Je ne me souviens pas de faits de jeu précis. Ah si, il y a ce match de Coupe de France où on avait gagné 3-0, mais surtout parce qu’au retour on avait pris 5-1 ! Si on n’avait pas perdu 5-1 au retour… »

 

Bossis. « On jouait toujours des matches de fous. Mais, au début de ma carrière, on a gagné 3-0 en championnat (le 20 mars 1976), et j’ai marqué le premier but d’un tir lointain à Curkovic. C’est l’un de mes plus beaux souvenirs, comme le match aller de Coupe de France. »

 

  • Ce match de Coupe de France semble marqué à jamais chez tous les joueurs.

 

Bossis. « Oui, parce qu’on avait une telle marge de sécurité… On savait que ça allait être difficile au retour, mais avec trois buts d’avance, on pensait quand même qu’on était capable de passer. La déception était tellement grande de ne pas faire la finale, que c’est resté dans les mémoires. Et puis, au match retour, cela a été un peu compliqué à tous les niveaux, y compris au niveau de l’ambiance générale et de l’arbitrage. »

 

  • Avez-vous gardé un maillot, une sympathie particulière pour un joueur ?

 

Bertrand-Demanes. « Pendant longtemps, j’ai eu le maillot de Curkovic. Kovacs l’avait fait venir en France, c’était l’un des premiers gardiens étrangers. Un gardien reconnu, d’expérience. Il était venu en stage à la demande de Kovacs pour encadrer les gardiens. Il y avait moi, Baratelli… Et on avait un petit peu sympathisé et on avait échangé nos maillots. Pendant longtemps, le soir, quand je voulais me changer et me mettre à l’aise, j’enfilais son maillot. C’était mon maillot pour être à la maison, rester tranquille. Curkovic, j’appréciais l’homme et j’appréciais aussi énormément le gardien, qui était vraiment un super gardien. »

 

Bossis. « Les maillots, j’en ai tellement distribué que je ne sais plus si j’en ai un de Saint-Etienne. Peut-être quelque part, au fond d’une valise ou d’un placard. J’ai sûrement celui de Dominique Rocheteau, pour qui j’avais une sympathie particulière. Mais je m’entendais aussi vraiment bien avec Gérard Janvion, Dominique Bathenay, que j’ai retrouvé à Saint-Etienne l’année où j’étais dirigeant. J’aimais bien ce joueur qui était très très sobre, bon milieu de terrain qui est devenu un excellent libéro, qui n’en rajoutait pas. J’aimais aussi Gérard Janvion, avec cette folie douce des Antilles ; Christian Lopez, qui avait son caractère. »

 

  • Que reste-t-il aujourd’hui de cette rivalité entre Nantes et Saint-Etienne ?

 

Rio. « Je dirais que la donne a considérablement changé aujourd’hui. Saint-Etienne, tout comme Nantes, est passé par la deuxième division. Ils sont revenus aujourd’hui dans l’élite, mais ça reste un peu compliqué. »

 

Bertrand-Demanes. « Je ne sais pas s’il y a encore une rivalité. Aujourd’hui, les joueurs bougent beaucoup… À Saint-Etienne, nombreux sont les joueurs qui ont fait toute leur carrière là-bas. On s’est rencontré pendant dix ans ! À Nantes, c’était pareil. Il y avait une identification plus forte par rapport au maillot. Je ne sais pas si ça reste vraiment le grand duel. »

 

Bossis. « Pas grand-chose en définitive ! Pour ceux qui n’ont pas connu cette génération, ce n’est pas plus important de rencontrer Saint-Etienne ou Lille, ou moins important que de rencontrer Rennes. Il n’y a plus une rivalité sportive aussi évidente qu’elle l’était dans les années 70 ou 80, où à chaque fois, on jouait le titre. La rivalité n’est plus tout à fait la même, à part peut-être pour les supporters nostalgiques. »

Le président du club de Saint-Etienne, Roger Rocher, et l’entraîneur de l’équipe, Robert Herbin, défilent sur les Champs-Elysées, le 13 mai 1976.

Robert Herbin, entraîneur légendaire de Saint-Etienne, est mort ICI

Agé de 81 ans, « le Sphinx » avait mené les Verts en finale de la Coupe d’Europe en 1976 et marqué le football français des années 1970.

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28 avril 2020 2 28 /04 /avril /2020 06:00

 

Au Bourg-Pailler, vivaient avec mes parents Berthe et Arsène, mon grand-frère Alain, ma sœur Marie-Thérèse, mes grands-parents paternels, Louis et Marie Berthomeau et, la tante Valentine, la sœur de mémé Marie.

 

La « cohabitation », que les français ont découverte en politique grâce à Tonton en 1986, fut d’abord une cohabitation intergénérationnelle dans le monde rural, mais pas que.

 

Les approches intergénérationnelles en démographie historique ICI

 

Dans les métairies, que je visitais le dimanche avec mon père, où l’habitat se résumait souvent à 2 grandes pièces, cette cohabitation se matérialisait par des nuits en commun, promiscuité peu favorable à l’intimité pour les jeunes ménages. Parfois, lorsqu’il y avait une aïeule, les femmes ont toujours vécues plus longtemps que les hommes, les guerres ayant aussi fait des coupes dans toute une génération, elle couchait dans la pièce commune  et, très souvent impotente, elle y passait ses journées. Pendant que papa buvait le café bouillu avec la goutte, ça m’amusait de l’entendre ronfler comme un sonneur de veuze (cornemuse rustique encore pratiquée au XIXe siècle dans le pays nantais, notamment le pays de Guérande et le pays de Retz, ainsi que dans la partie vendéenne du Marais breton.)

 

 

 

Comme j’étais « zirous », vu le degré d’hygiène, je refusais d’ingurgiter quoi que ce soit dans les fermes visitées, ça laissait du temps pour jouer les ethnologues en culotte courte.

 

Les anciens faisaient donc partie du paysage, y’avait pas encore de maisons de retraite, celle de la Mothe-Achard, où les parents de maman ont fini leur vie n’est apparue que dans les années 70 sous l’impulsion de Marthe Régnauld, la maire de l’époque.

 

   Photo RESIDENCE BETHANIE, Ehpad, maison de retraite à LA MOTHE ACHARD 85

 

Aujourd’hui c’est un EHPAD la RESIDENCE BETHANIE, sis 20, RUE MARTHE REGNAULD.

 

C’était la hantise de maman, finir là-bas, grâce à mon frère et à son épouse, tel ne fut pas le cas, au décès de papa nous lui avions fait construire une petite maison dans le jardin du Bourg-Pailler, elle y a rendu son dernier soupir.

 

Les « anciens », les « de mon temps », étaient respectés même si tout le monde se jetait dans la modernité des fameuses 30 Glorieuses sans se soucier de leurs « radotages ».

 

Mon père vouvoyait son père, l’impérieux pépé Louis, l’homme des grands bœufs blancs tachés de roux dans son étable ICI . Moi aussi, avant qu’il ne perde la tête, c’était un homme fier, droit comme un I, tiré à 4 épingles le dimanche, feutre noir, jamais de lunettes, démarche assurée, grand chanteur de cave là où les femmes ne mettaient jamais les pieds.

 

 

Les femmes justement, mémé Marie et sa sœur la tante Valentine veuve de guerre 14-18, je les ai toujours vues vêtues de noir, blouse et résilles, bas noirs. Elles portaient en permanence le deuil.

 

Pour Pâques comme le Parisien avec le vin je sous-traite ma fouace ...

 

Par bonheur, ma couturière de mère, était à la pointe de la mode, elle m’habillait comme milord, je crânais bien sûr.

 

Conséquence de cet élevage à l’ancienne, et du voisinage omniprésents des soutanes, curés, frères, bonnes sœurs, j’aime peu le noir, je suis très couleurs.

 

Pour en revenir aux anciens, les personnages âgés, le 3ième et le 4ième âge, retraités, de plus en plus dépendants, relégués dans les fameuses EHPAD, la crise sanitaire a mise en lumière pour certains leur extrême fragilité.

 

Comme je suis dans cette catégorie, 72 ans en juillet, je m’interroge sur notre goût prononcé pour mettre tout le monde dans le même panier.

 

Pour preuve le débat sur le déconfinement des vieux : « Devant le Sénat mercredi 15 avril, le président du Conseil scientifique Jean-François Delfraissy évoquait les personnes « au-dessus de 65 ou de 70 ans » et évaluait à 18 millions de personnes le groupe de ceux qui devraient rester confinées après le 11 mai, en comptant « les personnes ayant des affections de longue durée », ainsi que « des sujets jeunes ayant une pathologie, mais aussi obèses ».

 

Ce brave homme, qui va et vient comme un jeune homme, a le même âge que moi, né le 19 mai 1948, sait sans doute de quoi il parle, c’est un spécialiste en immunologie, mais du côté de l’extrême diversité des situations de ce sac à patates de vieux, il ferait bien de consulter Hervé Le Bras.

 

Sur BFMTV le dimanche 19 avril, le médecin a pourtant nuancé : « Mes propos initiaux sur le confinement prolongé pour les seniors ont été mal compris ». « Du point de vue sanitaire, nous avons voulu souligner qu'à la sortie du confinement, ces personnes risqueront de développer des formes graves du coronavirus », a poursuivi le professeur. Il estime qu'il est « essentiel de les informer » et qu'il faudra maintenir « une certaine forme de confinement ».

 

Allons, allons, Professeur lorsqu’on s’exprime mal, ou plus exactement comme un mandarin d’hôpital habitué à donner des ordres sans appel, on est sûr et certains d’être mal compris.

 

Aucune description de photo disponible.

 

Nous sommes allés massivement à l’école, nous sommes donc encore capables de comprendre que nous sommes des personnes à risques et que le 11 mai nous n’allons pas nous égayer dans la nature, faire n’importe quoi. Comme nous sommes des retraités, et que la machine économique n’a plus besoin de nos bras et de nos têtes, simplement de notre porte-monnaie, la majorité d’entre-nous peut adopter des comportements responsables.

 

Deux impératifs, pouvoir être testé pour disposer de son historique, immunisé ou non, et accéder aux masques.

 

Cette responsabilité individuelle je l’ai appliquée en me confinant 8 jours avant qu’elle ne soit obligatoire, je ne suis sorti que pour m’approvisionner, bien sûr j’ai la chance d’être bien logé et de n’avoir aucun souci d’argent.

 

Le déconfinement responsable ne me cause aucun souci, je sortirai sur mon vélo (je n’emprunte jamais les transports publics) en portant un masque, fabriqué par mes soins, acheté ou distribué, je ne sais, comme en ce moment je ferai mes courses en respectant les gestes barrières, muni de gants, je n’irai point au restaurant car ceux-ci sont bouclés jusqu’à nouvel ordre, j’irai dans mes librairies si elles rouvrent refaire ma provision de livres, je ne prendrai ni l’avion, ni le train, alors où est le problème messieurs de la Santé Publique ?

 

Bref, cessez de nous prendre pour des enfants nous les vieux ! Nous n’avons nul besoin de vos béquilles lorsque nous sommes autonomes et responsables.

 

Je ne revendique aucun droit, je suis un enfant nourrit au respect du bien public, ma liberté s’arrête là où commence celle des autres.

 

 

On parle très mal des vieilles et des vieux, c'est même le gros malaise

Titiou Lecoq — 24 avril 2020

 

On a rarement autant discuté de la vieillesse que pendant l'épidémie de Covid-19. Sans surprise, la manière dont on l'évoque est une honte.

 

Je fais partie de ces gens qui se voient comme une future vieille plutôt que comme une ancienne jeune. Que voulez-vous, je suis tournée vers l'avenir, et l'avenir c'est la vieillesse. Or, en tant que future vieille, je suis assez sensible à la manière dont on parle de mon futur moi. D'habitude, on n'en parle pas de la vieillesse; avantage: il n'y a pas de problème de langage. Mais depuis quelques semaines, avec l'épidémie de Covid-19, on a rarement autant discuté des vieilles et des vieux. Et ça a été l'occasion de découvrir que, ô surprise, on en parle très mal.

 

C'est même le gros malaise. Limite si on ne patauge pas dans le marécage de la honte.

 

La suite ICI 

 

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Arnaud Fontanet : « Il n'est pas question que tous les élèves reviennent à l'école »

 

Le Professeur à l’Institut Pasteur et membre du Conseil scientifique du Covid-19, Arnaud Fontanet, était l'invité de la matinale d'Europe 1. Il est revenu sur les préconisations livrées par le Conseil scientifique, samedi, qui recommande, notamment, le port du masque "obligatoire" au collège et au lycée.

 

INTERVIEW

 

Le Conseil scientifique n'était pas favorable à la réouverture des établissements scolaires avant le mois de septembre, mais le gouvernement en a décidé autrement. Prenant acte de la décision des autorités, le Conseil scientifique recommande toutefois que cette reprise se fasse de manière progressive. "Il n'est pas question que tous les élèves reviennent à l'école", explique Arnaud Fontanet, professeur d'épidémiologie à l’Institut Pasteur et membre du Conseil scientifique, au micro d'Europe 1. "Il y a des règles de distanciation sociale qui vont impliquer qu'il y aura des alternances, des choses comme ça", ajoute-t-il, rappelant que le Conseil scientifique a émis un deuxième avis sur la réouverture des écoles avec un certain nombre de conditions dont le port du masque obligatoire au collège et au lycée.

 

La suite ICI 

 

Préconisations relatives au COVID-19 – SIVED NG

 

Traçage numérique : « Pour éviter une seconde crise sanitaire, il faut s’en donner les moyens »

 

L’application StopCovid, dont l’usage est basé sur le volontariat et l’anonymat, serait un outil indispensable contre la diffusion du virus, affirme un collectif de scientifiques et professionnels de santé, alors qu’un débat sur le traçage numérique est prévu à l’Assemblée, mardi 28 avril.

 

Tribune. Le 11 mai, seule une faible fraction de la population française, aux alentours de 5 %, aura été infectée par le virus SARS-CoV-2. D’importantes mesures de contrôle de l’épidémie resteront nécessaires. Elles sont indispensables pour éviter une seconde crise sanitaire majeure et, à terme, un nouveau confinement.

 

Face à ce risque, considérable, la gageure est d’obtenir, après le confinement, les mêmes effets que le confinement, mais sans le confinement. Le contrôle de la transmission du SARS-CoV-2 doit être obtenu par des mesures moins éprouvantes pour la société française grâce à de nouveaux moyens, tout à la fois humains et technologiques.

 

La suite ICI 

 

Aurélie Jean – Covid-19 : non, la technologie n'est pas la ...

 

« StopCovid est un projet désastreux piloté par des apprentis sorciers »

TRIBUNE

 

Antonio Casilli Sociologue, Paul-Olivier Dehaye Mathématicien, Jean-Baptiste Soufron Avocat

 

Cosignataires : Sophie Binet et Marie-José Kotlicki co-secrétaires généraux de l’UGICT-CGT ; Raquel Radaut, membre de La Quadrature du Net.

 

Il faut renoncer à la mise en place d’un outil de surveillance enregistrant toutes nos interactions humaines et sur lequel pèse l’ombre d’intérêts privés et politiques, à l’instar du scandale Cambridge Analytica, plaide un collectif de spécialistes du numérique dans une tribune au « Monde ».

 

ICI 

Les Vieux de la vieille est un film réalisé par Gilles Grangier en 1960 et sorti sur les écrans le 2 septembre 1960. C'est une adaptation du roman Les Vieux de la vieille de René Fallet publié en 1958.

 

Amazon.fr - René Fallet. Les Vieux de la vieille - René Fallet ...

 

Jean Gabin, Pierre Fresnay, Noël-Noël sont les vedettes du film "Les vieux de la vieille". Plusieurs scènes ont été tournées à Apremont, La Chapelle-Palluau et Coëx.

 

Le film mythique a été tourné, en 1959.

 

Les dialogues du film sont de Michel Audiard.

 

Si la scène dans le cimetière est jouée à la Chapelle-Palluau, de nombreuses autres sont tournées à Apremont.

 

La partie de football a lieu sur le stade de Coëx. J’y étais.


Les vieux de la Vieille ont tellement bien vieilli ICI

 


Ce film, tourné notamment à Apremont et La Chapelle-Palluau, est devenu mythique avec un franc succès au cinéma, puis à la télévision, avec un trio indestructible de papys anars. 

 

C'est Noël-Noël qui laissera le meilleur souvenir à la population ébahie, sur les lieux de tournage, parce qu'il « était très causant ». Fresnay aussi, mais il est accompagné d'Yvonne Printemps qui l'accapare. L'un et l'autre, depuis Trois valses en 1937, forment un couple de stars inséparables, amants terribles à la ville comme à l'écran, que le public adorait voir s'aimer à l'écran car il savait que le duo continuait hors écran.

 

Gabin se vieillit pour la première fois

 

Quant à Gabin, avis général, « c'est un ours ! » Il aura cette réplique sans appel à l'écrivain Joseph Rouillé, alors correspondant à La Résistance de l'Ouest, qui l'approche alors qu'il est assis dans son fauteuil, un peu à l'écart de la scène de tournage : « Tu ne vois pas que je travaille ? »

 

La maison de retraite de La Chaize-le-Vicomte sera l'hospice de Gouyette, nom imaginaire du village dans la fiction,

 

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27 avril 2020 1 27 /04 /avril /2020 12:00

L’image contient peut-être : texte qui dit ’QUE TES SOIENT DESORDRES’

L’image contient peut-être : une personne ou plus et intérieur

Paco Mora, moi je l’aime bien, c’est un coco ancienne formule, avant que Georges se fasse baiser par Tonton, à Ivry ça lui va bien au teint, dans son quartier il y est comme un poisson rouge dans l’eau, l’eau-de-vie bien sûr pas la bénite, près des gens comme dit la Merluche qu’a toujours rêvé d’être coco, le boucher comme le pharmacien, gouailleur, déconneur patenté, bosseur, brut de décoffrage, il n’a pas les pieds dans le même sabot, il roule sa bosse pour aller dénicher ses belles quilles de vin qui pue, il  se bouge le cul, parfois il le montre un peu trop son cul et il se fait rattraper par la patrouille des ricains de face de bouc. En bon espinguoin républicain, le Paco n’oublie pas que cette foutue guerre d’Espagne fut la mère des horreurs fascistes, et il ne m’en voudra pas d’ajouter staliniennes aussi, les anarchistes catalans ont payés un lourd tribu et le petit père des peuples n’a pas été avare du sang de ses opposants, dont les anciens des Brigades Internationales.

 

L’image contient peut-être : Paco Mora, sourit, assis

 

Et puis Paco, ça sonne comme Paco Ibanez

 

partons pour l’Andalousie avec la superbe chanson de Paco Ibanez « Andaluces de Jaen » qui s'inspire du poème « Aceituneros »(Cueilleurs d'olives) de Miguel Hernandez, publié en 1937 dans « Vents du peuple » : qui est une exhortation à ce que le peuple de Jaen (Ville au Nord-Est de l’Andalousie) prenne conscience que ses oliviers sont le fruit de « la terre silencieuse, du travail, de la sueur, de l’eau pure et des planètes du ciel », et non d’un propriétaire, d’un Seigneur ou de l’argent, et remette en question leur propriété. A qui appartiennent donc ces oliviers et leurs olives ICI 

 
26 mars 
 
 
Il y a un an , Savoie , l'équipe de la cave d'Ivry chez Mathieu Apfeel , génial... – avec Alice Meker, Samantha Biolcati et Mathieu Apfeel.

 

Il est très famille le Paco, la sienne comme celle de sa cave.

 

Cuando Valladolid se convirtió en capital de Europa | El Norte de ...

 

Et puis, avec le social-traître Rocard, j’ai participé à la négociation pour l’entrée de l’Espagne postfranquiste dans cette Europe si décriée aujourd’hui, pour une fois d’accord avec cette fripouille de Tonton, bien plus que pour des raisons économiques, les tomates espagnoles entraient déjà chez nous à pleins camions via le fameux marché-gare de Perpignan, il s’agissait d’arrimer la jeune démocratie espagnole du socialiste Felipe González Márquez à un espace qui la défendait. Bref, j’en suis fier !

 

Chez Paco, comme aux Galeries Lafayette il se passe toujours quelque chose et, avec la crise sanitaire, après un respect initial tout à son honneur, pour sauver la boutique il s’est retroussé les manches, a laissé son imagination débordante faire le job, il se démène comme un beau diable pour aller livrer au diable vauvert ses jajas poilus aux assoiffés confinés.

 

Aucune description de photo disponible.

La Celle Saint Cloud , La Garenne Colombes , Nanterre, Saint Denis , Paris 19 ,Paris 11, Paris 13 , l'Hay les Roses , comme un road movie mais que des livraisons, un road movie moins drôle en quelque sorte...

 

Bravo Paco, t’es le Raid Ader qui sauve le populo de la pépie…

 

2 détails, style Paco :

 

  • Coronavirus : les hommes plus touchés à cause de leurs testicules? ICI 

 

  • Coronavirus : la proportion de fumeurs parmi les personnes atteintes du Covid-19 est faible ICI 

Image

«Red» Adair suspend son vol ICI
Par Pascal RICHE  

Le fondateur du groupe spécialisé dans l'extinction des incendies de puits de pétrole est mort samedi à 89 ans.

Couleur fétiche. Né le 18 juin 1915, Paul Adair, de son vrai nom, a acquis dans sa jeunesse le sobriquet de «Red» à cause de sa tignasse rousse. Le feu lui est familier depuis sa prime enfance : son père était maréchal-ferrant à Houston. Après l'avoir secondé (pour nourrir une famille de 8 enfants), il devient, en 1938, foreur de puits de pétrole dans l'Oklahoma. Là, il est vite repéré pour ses actes de bravoure : il referme une valve quand tout le monde s'enfuit autour de lui ; il se remet au travail juste après avoir été projeté de plusieurs mètres par une explosion... Myron Kingsley, alors spécialiste numéro 1 des accidents pétroliers, l'embauche. Lorsque Kingsley prend sa retraite, vingt ans plus tard, Red Adair crée sa propre entreprise, Red Adair Wild Well Control. Il la peint à sa couleur : le rouge. Uniformes, matériel... Lui-même porte sa couleur chérie jusqu'au bout de la cravate, et la choisit systématiquement pour ses autos. En 1972, il fonde Red Adair Service and Marine, pour commercialiser ses techniques et son matériel.

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Chez Leclerc, la crise sanitaire révélatrice d’un management par la peur

Des salariés des magasins du réseau de distribution témoignent de conditions de travail difficiles où « pressions » et « flicage » sont monnaie courante.

Par  Publié le 03 avril 2020

Lorsqu’il s’est ému auprès de l’Agence France-Presse, vendredi 20 mars, de l’absence de décontamination du rayon boulangerie après le confinement d’une de ses collègues, dont le conjoint était suspecté d’infection par le SARS-CoV-2, Mathieu Lamour, employé depuis douze ans par le magasin Leclerc de Saint-Etienne-du-Rouvray, dans la Seine-Maritime, et délégué CGT, a reçu de son employeur… une lettre. Ce courrier, que Le Monde a pu consulter, lui indiquait que, à la suite de son « intention malveillante » de diffuser de « fausses nouvelles » et de « diffamer » l’entreprise, la direction prendra « les mesures qui s’imposent » et engagera des ­« actions en justice ».

 

« Ils ont mis des Plexiglas aux caisses, fourni du gel, mais les employés n’ont pas de gants, explique le salarié. Et la direction nous a dit qu’elle n’en fournirait pas. Ils ont même mis des affichettes disant qu’il était inutile de mettre des gants sous prétexte d’une surcontamination ». La prime de 1 000 euros – versée par certains groupes de la grande distribution à l’appel du gouvernement pour les salariés mobilisés pendant la crise –, il en était encore moins question. Et quand certains employés ont voulu savoir comment exercer leur droit de retrait, « la direction a répondu que ceux qui exerceraient ce droit ne seraient pas payés », raconte M. Lamour.

 

 « Le magasin applique la réglementation relative au droit de retrait, indique la direction nationale de l’enseigne E. Leclerc. Sa direction a pris des mesures de protection pour ses salariés, conformément à la recommandation du gouvernement. Le droit de retrait ne paraît donc pas, dans ce cas, justifiable, comme l’explicitent d’ailleurs les instructions du ministère du travail sur son site Internet. »

 

La direction précise être « d’accord sur le principe d’une prime », dont elle étudiera les modalités « dans les semaines qui viennent ». Elle souligne que pour les masques, « des livraisons sont programmées pour le magasin en fonction des arrivages » ; et que « pour ce qui est des gants, la médecine du travail a recommandé au magasin de privilégier le lavage des mains plutôt que le port des gants ».

 

Chaque magasin a son propre patron

 

S’ils adhèrent tous au Mouvement E. Leclerc, chaque magasin, franchisé, possède son propre patron. Un entrepreneur local, indépendant, gros pourvoyeur d’emplois peu qualifiés dans sa région, souvent à la tête de plusieurs supermarchés ou hypermarchés Leclerc, complétés parfois de drive, de stations-service, de magasins de bricolage…

 

Fin mars, ils étaient 542 adhérents Leclerc pour 721 magasins en France. « Certains sont de vrais négriers, mais il y a aussi des patrons qui sont très bien », souligne un autre syndicaliste. Sur France Inter le 18 mars, le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, avait mentionné que « des entreprises font pression sur les salariés pour être à leur poste, certains magasins Leclerc par exemple qui ne jouent pas le jeu ».

 

La crise sanitaire a mis l’accent sur des pratiques observées dans plusieurs magasins du réseau. « A la pointeuse le matin, faut voir les têtes. Certains soupirent, d’autres lancent un “Vivement ce soir !”. On vient bosser parce qu’on est obligé », soupire Gilles, qui officie dans la logistique. Il nous avait raconté son quotidien quelques semaines avant le confinement, tout comme d’autres salariés travaillant sur divers sites en France, en supermarché, au drive, à la logistique ou dans des bureaux.

 

Leurs noms ont été changés à leur demande, par crainte de représailles. Ils décrivent tous une même pression. « Toujours surveillés, toujours encadrés, toujours sous contrôle », « méthodes sournoises », « cadences de plus en plus élevées et flicage de personnel », « diviser pour mieux régner »… « Quand j’ai fini de charger mon camion, je suis obligé d’appeler mon chef pour qu’il vérifie que je l’ai bien fait… J’ai l’impression d’être à la maternelle », déplore Gilles.

 

« L’ambiance a changé »

 

Parallèlement, le réseau Leclerc affiche une ascension insolente. Depuis 2013, il a doublé des géants comme Carrefour ou Casino avec ses 21,8 % de part de marché en France. « Tout ce qui est négatif, on n’en parle pas, et tout ce qui est positif, on en parle, photos à l’appui sur les réseaux sociaux », constate M. Lamour.

 

Mais le drame survenu dans l’hypermarché Leclerc de Vandœuvre-lès-Nancy (Meurthe-et-Moselle) a fait office de révélateur. samedi 11 janvier, peu avant l’ouverture du commerce, Maxime Chery, responsable du rayon bières, dix-sept ans de présence dans le magasin, mettait fin à ses jours sur son lieu de travail. Problèmes personnels, harcèlement, délicate position de ce syndicaliste FGTA-FO au sein de l’enseigne ? Le procureur de la République de Nancy a ouvert une enquête judiciaire.

 

Le magasin avait alors adressé « ses sincères condoléances à sa famille » et « témoign[é] son soutien dans cette épreuve dramatique ». Le syndicat FGTA-FO attend les conclusions du procureur pour se porter partie civile ou porter plainte pour « harcèlement moral au travail », « homicide involontaire », et « mise en danger de la vie d’autrui ». Il est conseillé par l’avocat Dominique Riera, qui l’avait représenté dans le procès sur les suicides chez France Télécom. Ce dernier indique « avoir eu des retours spontanés de plusieurs salariés qui vivaient des choses identiques. On recense actuellement les cas individuels pour les instruire ».

 

S’ils ne sont pas passés à l’acte, certains y ont songé avant de se raviser. « Cela va me faire beaucoup de bien d’en parler avec vous car, à part mon mari, je ne peux en parler à personne », lâche Carine. Dans son magasin, comme dans d’autres, même les salariés se méfient les uns des autres. « On sait qu’il suffit de se taire, pour monter en grade », lance José.

 

Du haut de ses vingt ans de maison, Gilles a vu le système se durcir peu à peu. « Quand j’ai commencé, les dirigeants parlaient cash, on se disait les choses en face, et, après ça, on en restait là. Ils passaient dans les allées, disaient bonjour. Aujourd’hui, le PDG, on ne le voit même plus descendre. » « Il ne regarde que les chiffres », renchérit Paul.

 

« Quand je suis arrivé, ils m’ont dit “Nous, c’est notre magasin, c’est une ambiance familiale”, raconte Yann. Effectivement, le PDG a mis toute sa famille, l’un comme directeur du drive, l’autre comme directeur du magasin… Mais ce n’est pas cela qui fait une ambiance familiale. » Paul, dont le magasin était autrefois un Casino voit lui aussi la différence : « L’ambiance a changé, tout comme la façon de travailler. Même les clients voient qu’il y a un malaise dans le magasin. On a enchaîné les démissions, les gens ont craqué. »

 

Des dérives managériales

 

Les dérives managériales ne sont pas rares, comme avec « cette femme seule avec son enfant, à qui le responsable pourrissait la vie, en modifiant régulièrement ses horaires », raconte un de ses collègues. D’autres encore ont vu leur chef lancer en réunion un : « Moi, je vais vous coller aux couilles. »

 

Dans certains Leclerc, les salariés sont convoqués pour des avertissements, avec procès-verbal. « Vous êtes convoqués au bureau du directeur en présence du DRH, en général au pied levé sans pouvoir vous faire accompagner, témoigne Carine. On vous reproche alors votre retard, votre comportement… Et, à la fin, ils dressent un constat. Et vous obligent à le signer. Du coup, cela laisse entendre qu’on reconnaît la faute. »

 

« S’ils vous voient sortir votre téléphone, même si c’est pour regarder l’heure, on ne vous le dit jamais en face, mais quelques minutes après, vous êtes convoqué pour ce qu’ils appellent un “suivi d’activité”, relate Gilles. Ils vous demandent de le signer sans nous en donner une copie. Ils finissent où ? ça va sûrement dans les dossiers des gens. »

 

Sans oublier ce cas de salarié convoqué « pour avoir oublié de retirer de la vente un produit périmé de son rayon, alors qu’on lui avait demandé d’en gérer un autre », raconte M. Lamour. Ou encore cette procédure pour « une erreur dans la gestion des documents durant une journée où… la salariée était en vacances ». « Une fois qu’on est dans le viseur », soupire-t-il.

 

Dans d’autres magasins, les caméras de surveillance ne surveillent pas que les tentatives de vol des clients. Comme ce salarié, rappelé à l’ordre pour avoir renseigné « un peu trop longtemps » un client. La direction, « lui a montré la vidéo, explique un de ses collègues. Il y a beaucoup de flicages. Du coup, les salariés sont très tendus. »

 

Des horaires à rallonge

 

Le commercial d’une marque de biens de consommation qui fréquente plusieurs enseignes pour y placer ses produits décrit « des magasins où le droit du travail est peu souvent respecté », où « mes interlocuteurs, en rayon, ont 35 heures indiquées sur leur fiche de présence et en font 60 ». Et où « les trois quarts du service comptabilité sont réquisitionnés pour faire les plateaux de fruits de mer à Noël ».

 

« Le dimanche, chez nous, c’est un volontariat obligatoire », rapporte Yann

 

Des horaires à rallonge, et parfois des temps de pause non comptabilisés comme dans cet autre Leclerc, où « souvent on nous fait démarrer à 7 h 15, ce qui fait sauter les 3 minutes de pause par heure », raconte Carine. Ou encore, poursuit-elle : « Des plannings qui commencent à 6 h 30 au lieu de débuter à 8 heures conformément au temps de repos, que les gens n’osent pas contester par peur d’être réprimandés. »

 

Dans cet autre magasin encore, lorsqu’il a ouvert le dimanche matin, les employés se sont rendu compte, à la fin du mois, que leur salaire n’avait pas été majoré comme le prévoient les textes de loi. La situation a été par la suite régularisée face aux interrogations du personnel. « Le dimanche, chez nous, c’est un volontariat obligatoire », rapporte Yann, s’appuyant sur les propos lancés par son directeur : « Je vous forcerai à venir quitte à aller aux prud’hommes. »

 

Pour Carole Desiano, secrétaire fédérale FGTA-FO, « bien souvent dans les grands groupes, quand on nous fait remonter un problème dans un magasin, on passe quelques coups de fil au DRH, pour que des consignes redescendent. Chez Leclerc, on n’a pas d’interlocuteur ».

 

La direction d’E. Leclerc répond que « chacun de ces entrepreneurs (comme tous les commerçants indépendants de la distribution française) est autonome et seul responsable de la gestion de son entreprise et notamment dans le management et les ressources humaines. Le sujet de la représentation syndicale concerne donc légitimement chaque société d’exploitation qui en est responsable ».

Les années 68 s'éloignent (2) - En attendant Nadeau

Henri Weber d’Alain Krivine à Laurent Fabius : Sa vie et son parcours ont suivi les tourments du XXe siècle. ICI

 

Henri Weber, ancien sénateur socialiste de Seine-Maritime, est mort dimanche 26 avril, du Covid-19 en Avignon, a annoncé sa famille. Il était âgé de 75 ans. Ce proche de Laurent Fabius a été l’une des figures du trotskisme français avant sa conversion à la social-démocratie dans les années 1980

La députée européenne Agnès LE BRUN, le sénateur Jacques GAUTIER, le député Guy DELCOURT, le ministre Laurent FABIUS et le député européen Henri WEBER

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27 avril 2020 1 27 /04 /avril /2020 06:00

 

Les Suisses sont mes alliés de confiné.

 

Dans son blog publié par le journal Le Temps Christophe Catsaros, critique d'art et d’architecture indépendant, qui vit et travaille entre Paris et Lausanne, a extrait une pépite dont j’ignorais l’existence, normal suis un ignorant.

 

Themroc - la critique du film de Claude Faraldo + le test DVD

 

C’est Themroc, 3ième long métrage de Claude Faraldo, est « une pépite contestataire, vacharde et libertaire », étrange film sorti en 1973, Typique d'une certaine production post-68 et de l'esprit Hara-Kiri, sans paroles mais sonore, rythmé des bruits de la ville, mais surtout des cris et des mugissements des protagonistes qui nous font mesurer la distance qui nous sépare de l’esprit de mai 68.

 

 

C'est une fable satirique et radicale, tournée pour trois francs six sous avec le concours de techniciens et de comédiens payés au lance-pierre. Le tournage se fait parfois même dans l'illégalité, comme les scènes de métro qui sont filmées sans aucune autorisation. Une œuvre à part, comme en témoigne sa sélection au 1ierFestival du Cinéma Fantastique d'Avoriaz où le film remporte le Prix Spécial du Jury et le Prix d'interprétation masculine pour Michel Piccoli

 

MICHEL PICCOLI BEATRICE ROMAND Claude FARALDO Photo Presse ...

 

« Michel Piccoli y incarne un ouvrier frustré, opprimé sur tous les plans (professionnel, libidinal), et qui décide de sortir de la civilisation pour vivre en homme des cavernes. Licencié de l’entreprise où il accomplissait une tâche des plus inutiles, il se mure littéralement dans une pièce de l’appartement qu’il partage avec sa vieille mère et sa soeur, une adolescente exhibitionniste. Une fois la pièce isolée du reste de l’appartement, il casse à coup de massue le mur extérieur et jette meubles et gravats dans la cour. Cette séquence aux allures de performance d’art contemporain dure plusieurs minutes. Elle consiste à transformer une pièce d’appartement en grotte sur cour. Piccoli transporte des pierres avec une brouette, fait du ciment et sculpte, comme le ferait un artiste, sa nouvelle habitation rudimentaire.

 

 

Le voici à présent heureux occupant d’une caverne à laquelle il accède par une échelle de corde depuis la cour de son immeuble. Son geste libérateur va en entraîner d’autres sur la même voie, à commencer par son voisin d’en face interprété par Coluche, qui l’imite en cassant lui aussi son mur de façade. Le néo-sauvage est rejoint par sa jeune soeur avec qui il entretient des rapports incestueux, ainsi que par un maçon envoyé pour reboucher le trou de la grotte, admirablement interprété par Patrick Dewaere. Le crescendo est atteint avec l’épisode des CRS capturés, brochés et dévorés par les néo-sauvages. C’est probablement la séquence qui rend aujourd’hui ce film infréquentable.

 

 

Le casting - composé de comédiens du Café de la Gare comme Miou-Miou, Patrick Dewaere, Romain Bouteille, Coluche, Henry Guibet qui souvent jouent plusieurs rôles Chroniques du déconfinement : Themroc de Claude Faraldo

 

Chroniques du déconfinement : Themroc de Claude Faraldo

 24 avril 2020  Christophe Catsaros ICI  

Themroc
Critique parJérémie Couston

| Genre : poème barbare.

 

« C’est important de ne pas se soumettre au goût ambiant, au truc qu’il faut faire. Ce n’est pas parce que le cinéma coûte de l’argent qu’il faut faire autrement que si on écrivait des poèmes ou des trucs en liberté. » Ainsi parlait Claude Faraldo (1936-2008), cinéaste frondeur, à tendance anarchiste, et auteur d’une dizaine de films dont le plus connu reste Themroc, « hénaurme » fable anticapita­liste dans la veine de L’An 01, de Gébé et Doillon.

 

Aux côtés de la bande du Café de la gare (Romain Bouteille, Coluche, Miou-Miou, Patrick Dewaere), Michel Piccoli y incarne un peintre en bâtiment qui pète un plomb, se révolte contre l’absurdité du métro-boulot-dodo et régresse en homme des ­cavernes. Pour tenter de convertir ses voisins à la bestialité, il ira jusqu’à dévorer un CRS à la broche, appliquant au pied de la lettre les slogans bouffeurs de flics de Mai 68, dont les cendres encore tièdes attisent ce brûlot, qui n’hésite pas à en rajouter dans la provoc et la démolition systématique des tabous des bourgeois, sans épargner l’ordre moral des prolétaires, guère plus libérés en matière de mœurs. Hurlements de fornication et autres grognements constituent l’unique bande-son d’un film expérimental sans le savoir.

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26 avril 2020 7 26 /04 /avril /2020 12:00

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Dans l'émission "Grand Bien Vous Fasse", au micro de Daniel Fiévet, le physicien et philosophe des sciences Etienne Klein décrypte la société en temps de confinement et les paradoxes qu'induit le Covid-19 quant à notre rapport au temps, à l'urgence, aux avancées médicales comme au monde de demain.

 

En deux dates, Etienne Klein et moi, un tout petit morceau de notre histoire :

 

« L’engouement remplace de plus en plus souvent le raisonnement, la conviction intime ou le goût spontané (ou ce qui se prend comme tel) comptent davantage qu’une argumentation solide ou une critique rigoureuse. Dans un système qui semble condamné aux choix binaires – oui ou non, pour ou contre –, le discernement est mis au rebut. Les grands médias concourent sans nul doute à ce travail de brouillage. À force de fabriquer de la fugacité, puis de la renouveler sans cesse, à force de promouvoir une immédiateté sans passé ni avenir, sans règles, sans héritages, ils deviennent victimes et promoteurs d’une sorte de maléfice qui leur est consubstantiel : ils appauvrissent tout ce qu’ils touchent. »

 

20 décembre 2008

La polyphonie de l’insignifiance : le triomphe de l'immédiateté  ICI

 

À cette époque, en décembre 2008, je ne l’avais pas encore rencontré. Depuis, grâce au vin – je n’enjolive pas l’histoire – nous nous sommes retrouvés à la Closerie des Lilas, le 1ier mai, en milieu d’après-midi, alors que la longue chenille des manifestants s’écoulait dans le boulevard Saint Michel, et, entouré d’essaims de militantes de LO, nous avons conversé. Puis, quelques jours après, le 5 mai, je suis allé l’écouter lors d’une Table ronde « Ecrire la science : gageure ou nécessité ? » organisée par l'ENSTA Paris-Tech où il intervenait en compagnie de Jean Claude Ameisen, médecin immunologiste, Président du comité d’éthique de l’INSERM et de Dominique Leglu, journaliste, directrice de la rédaction de Sciences et Avenir.

 

20 mai 2009

3 Questions à Étienne Klein un physicien qui fait aimer la science ICI  

 

Etienne Klein : "le Coronavirus a renversé la flèche du temps"

Etienne Klein : "le Coronavirus a renversé la flèche du temps" © AFP / LIONEL BONAVENTURE

 

Une expérience inédite

 

Étienne Klein : "Je ne pensais pas vivre un jour cette expérience étrange, voire même étrangère, ce mélange paradoxal d'urgence et de calme, de course contre la montre en certains endroits en tout cas, et de trop plein de tranquillité dans les rues, en même temps que d'hyper connectivité numérique et de "jachère sociale".

 

Beaucoup de gens souffrent, beaucoup se font un sang d'encre pour leur santé, pour celle de leurs proches ou bien pour l'impact que pourrait avoir sur leur vie la crise économique.

 

Une crise extraordinairement inégale, de mètres carrés, de jardins, de bibliothèques plus ou moins fournies, de connexion, de vie intérieure, de promiscuité plus ou moins bien tolérée, d'inclinaison plus ou moins grande à l'anxiété".

 

Un phénomène spatial et temporel

 

Étienne Klein : "Le confinement on en parle souvent comme une affaire temporelle alors qu'en fait c'est d'abord et avant tout un phénomène spatial.

 

Tout un coup, notre logement s'est métamorphosé en cage.

 

Albert Camus dans La peste parlait de l'épidémie comme d'une "étrange tyrannie". Il a raison, parce que nous sommes doublement confinés. Il y a un double paradoxe de confinement :

 

Le premier paradoxe est lié au temps. D'ailleurs, le fait d'avoir du temps nous fait perdre la notion de temps. Notre maîtrise des durées devient très variable, les jours en viennent à se ressembler. On ne sait plus si on est le week end ou la semaine, les repères chronologiques s'estompent dans la journée et le déroulement des jours manque de rythme (plus de marqueurs, plus de rendez-vous...).

 

Le second paradoxe est lié à l'espace. Chacun est chez soi mais plus personne ne sait où il habite. Le confinement décale notre centre existentiel, on ne sait plus trop bien où on est, quelle est la part sociale de soi, quelle est la part intime, quelle est la part professionnelle dans l'envie. Pour citer Antonin Artaud, que je recommande de lire en ces temps très particuliers :

 

Nous éprouvons une espèce de déperdition constante du niveau normal de la réalité (le normal se laisse contaminer par l'anormal)

 

Les avancées scientifiques confrontées au contexte d'urgence

 

Étienne Klein : "On voit apparaître de façon très nette un conflit entre deux temporalités.

 

Les scientifiques ont besoin de temps pour appréhender un phénomène qui est nouveau pour eux. Ce virus n'était pas connu mais comme il y a urgence, ils doivent accélérer le rythme dans leur protocole de recherche, échanger encore plus d'informations par rapport à la normale, mais ils ne doivent pas s'affranchir de toute méthodologie, car s'ils le faisaient, ils scieraient la branche sur laquelle leur science est assise. Ce n'est pas l'invocation de l'urgence qui peut rendre un traitement plus efficace qu'il est en réalité.

 

La popularité soudaine d'un médicament n'a jamais suffi à démontrer ses éventuels bienfaits.

 

Il faut bien plus pour le savoir. Il faut travailler, faire des recherches. Ce n'est pas du tout facile pour les chercheurs de résister à la pression que nous tous, qui sommes impatients, exerçons sur eux. Ils ne savent pas tout encore, mais nous voudrions qu'ils nous en disent davantage que ce qu'ils savent...

 

Alors que les politiques eux peuvent prendre des décisions en méconnaissance de causes profondes, dans l'incertitude des connaissances. C'est à eux qu'il incombe de tenir la barre. Mais pour se faire, ils doivent tenir compte de ce que les scientifiques savent et de ce qu'ils ne savent pas.

 

Les scientifiques, dans le cas idéal, sont là pour assurer auprès des gouvernants ce que Alain Supiot, professeur au Collège de France, appelle "un service de phare et balise" : ils doivent éclairer les politiques, mais aussi les mettre en garde sur les réussites, les écueils, sans jamais prendre leur place.

 

Attention au syndrome du "Je ne suis pas médecin mais je..."

 

Étienne Klein : "La situation est très confuse parce que tout le monde s'exprime, ce qui crée une gigantesque cacophonie. Il faut dire que l'affaire du coronavirus est à la fois inédite et extrêmement complexe. Elle a provoqué, dans un premier temps, une sorte de sidération qui a fini par susciter l'envie légitime de parler, de commenter.

 

Sauf que certains, au lieu de prendre humblement acte de cette complexité, se contentent d'opinionner et de parler haut et fort sans s'embarrasser d'autres formes d'argumentation que celles que leur dicte leur propre ressenti... C'est le syndrome que j'ai dénoncé "je ne suis pas médecin mais je". Le dernier "je" est ici très important car il faut une certaine dose de narcissisme pour croire que sa seule intuition personnelle, serait un guide fiable en ces matières...

 

Je m'inquiète qu'on puisse se présenter comme une personne incompétente en médecine et parler comme si on était un vrai spécialiste.

 

"L'idée qu'il y aura demain un (nouveau) monde a remplacé l'idée de fin du monde"

 

Étienne Klein : "Cette pandémie, comme disait Nietzsche, coupe l'histoire en deux.

 

L'après ne sera pas la continuation à l'identique de l'avant.

 

Toutefois, il faut se méfier des choses que les historiens nous ont apprises. Presque toutes les pandémies des siècles passés ont enclenché, peu de temps après leur achèvement, des mécanismes d'amnésie collective. Il s'agissait de laisser loin derrière soi les traumatismes qui avaient accompagné la catastrophe. Du coup, les leçons qui auraient pu en être tirées n'ont pas été retenues... La priorité, c'était de réactiver la vie d'avant de façon encore plus frénétique.

 

Mais il se pourrait que le coronavirus nous donne l'occasion d'échapper à cette apparente fatalité, parce qu'il est quand même parvenu à confiner la moitié de l'humanité !

 

Il se peut qu'il change de façon vraiment irréversible le monde dans lequel nous sommes.

 

Et il serait d'autant plus probable que nul d'entre-nous n'était vraiment à l'aise avec le monde d'avant. Ce qui n'implique nullement que nous serons à l'aise avec le monde d'après.

 

Il y a deux mois, on faisait joujou avec le spectre de la fin du monde, on se dispersait dans une sorte d'immobilité trépidante, on ne parlait que du présent et le futur était en jachère intellectuelle, en lévitation politique. Et là, tout d'un coup, chacun est invité à penser le monde de demain et c'est peut-être la seule chose qu'on peut mettre au crédit positif du virus : en quelques semaines, par une sorte d'effet paradoxal de la catastrophe en cours, le coronavirus a renversé la flèche du temps.

 

L'idée qu'il y aura demain un (nouveau) monde a remplacé l'idée de fin du monde.

photo-anagrammes.jpg

Paris désert vu par Philip Andelman ICI
Publié le LUNDI, 20 AVRIL 2020
par Sophie Pinet

Paris désert vu par Philip Andelman 7

© Philip Andelman

Avenue des Champs-Élysées.

Cet étudiant dessine une carte de Paris à l'encre de Chine, le résultat est superbe ICI

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26 avril 2020 7 26 /04 /avril /2020 06:00

Marcel Proust et "Le petit pan de mur jaune avec un auvent, petit pan de mur jaune"

     
 

 

Mon déjeuner de Pâques. ICI

 

« Mazette ! Quand le Taulier fait bombance, le roi n'est pas son cousin !

 

L'eau m'en vient à la bouche. J'ai montré ce menu illustré à mon épouse préférée, alléché par cette assiette de bœuf Wagyu avec cette présentation coupée en branchette très appétissante. »

 

Croulant sous les compliments du confiné de Collioure, j’ai lévité, je me suis transporté par la pensée jusque sous une tonnelle enrubannée de glycine, j’ai sorti un Havane que m’avait offert J.P.K, je l’ai fait crisser à mon oreille, je l’ai guillotiné, je l’ai chauffé amoureusement puis je l’ai allumé. Assis dans un fauteuil style Emmanuelle, j’ai savouré le café préparé par Marie-Louise pendant que Nane mordillait le bout de mes Richelieu, j’ai écouté religieusement le conte de Pâques de Pax. 

 

 

 

Petit pan de mur... Petit pan de mur...

 

Pour Bergotte * il était jaune ce petit pan de mur du tableau « Vue de Delft » de Vermeer. Un pan de mur apparemment exceptionnel qui l’emporta dans une Epectase esthétique fatale comme le raconte Marcel Proust dans « La Prisonnière ».

 

Celui qui vous est proposé ici est sans danger et aura la couleur de votre choix.

 

Oui, c’est à vous que je m’adresse.

 

Vous venez de régler votre note d’hôtel  et terminez de charger les bagages dans le coffre de la voiture familiale. Votre femme et les enfants achèvent leur petit déjeuner. Votre femme sort de l’hôtel et vous rejoint non sans avoir récupéré un dépliant du présentoir du hall. Elle est suivie par les enfants dont l’aîné a raflé une poignée de bonbons dans le panier sur le comptoir de la réception. Hilare de son bon coup, il est suivi par sa sœur qui réclame une part du butin.

 

Voilà, vous êtes tous réunis. C’est fini pour cette ville, en avant pour la suivante sur l’itinéraire des vacances. Il n’y a plus rien à voir.

 

En êtes-vous sûr ?

 

Vous avez visitez la cathédrale. Vous avez fait le tour avec les enfants courant en tous sens puis, consciencieusement vous êtes entrés pour voir l’intérieur. Votre femme s’est dirigée, à gauche, vers la boutique de souvenirs et de cartes postales pour s’enquérir d’un petit guide de l’édifice. Vous l’avez attendue à l’entrée de la nef repérant à l’avance ce qui, d’après vos souvenirs, seraient à voir, la rosace, la chaire, le jubé… Le temps que votre épouse vous rejoigne, votre fils avait entrepris, au beau milieu de la nef, le cheminement du labyrinthe à cloche pied suivi par sa sœur à quatre pattes.

 

Vous êtes passé devant le bâtiment du tribunal érigé par le même architecte que celui du théâtre, comme quelques autres édifices similaires dans la région et même, sauf erreur disiez-vous, à Paris. Va pour le théâtre aussi.

 

Vous n’avez pas manqué le musée et ses diverses sections. Vous avez, un temps, su capter l’intérêt des enfants. Ils vous ont cependant très vite échappé quand votre propre attention de visiteur a été captée par une de ces peintures que vous affectionnez. Vous avez récupéré les enfants  affalés sur une banquette. Ils s’empiffraient des bonbons de l’hôtel. Un gardien, jouant au croque mitaine avait mis fin à leur jeu de cache-cache entre les présentoirs et les dispositifs permettant l’exposition des œuvres et autres trésors.

 

Étant un touriste, particulier et averti, vous n’avez pas manqué de passer voir, selon votre habitude, la prison de la cité. Cela nous en apprend beaucoup disiez-vous, sur l’histoire et le traitement de la délinquance à rattacher à l’histoire de la cité concernée.

 

Tout cela est fort bien, la suite vous attend Il est temps de se mettre en route.

 

Encore un moment s’il vous plait. Vous avez manqué quelque chose d’essentiel.

 

Certes on en trouve dans toutes les villes mais chacune à quelque chose de particulier. Cela vaut de s’y arrêter.

 

Faites une dernière promenade. Les yeux légèrement en l’air, soyez attentifs. Vous le trouverez aisément même si les enfants vont rechigner et qu’il vous faudra acheter leur patience avec une glace. Vous ne pourrez pas manquer ce trou béant laissé par un immeuble démoli dans l’attente d’une nouvelle construction.

 

Le mur de l’immeuble de gauche, rendu visible par la démolition ne présente aucun intérêt : c’est son mur, de couleur uniforme en moellons beigeasses. Celui de l’immeuble de droite est plus curieux: c’est un mur mitoyen. Il ne peut pas être démoli sauf à ouvrir aux quatre vents toutes les pièces latérales de cet immeuble.

 

Regardez bien. Il présente des pans de murs multicolores et racontent une partie de l’histoire dernière de l’immeuble abattu.

 

Regardez les murs des pièces des cinq étages. Elles se répartissent de chaque côté de la cage d’escalier. Cette grande balafre grise qui coupe en deux, verticalement, le centre de la façade Son étroitesse et ses demi-paliers par rapport aux traces des planchers en bas de chaque pan de murs, fait qu’on ne peut pas se tromper.

 

Vous voyez celui, avec le papier peint à fleur, c’était vraisemblablement une chambre à coucher. On voit encore la trace du chevet du lit et le fil électrique qui pendouille terminé par son interrupteur en olive qui permettait d’éteindre le plafonnier sans avoir à se relever.

 

Là, avec un papier peint à larges rayures verticales, trop sérieux pour une chambre d’enfant ou même une salle à manger, un salon peut-être ?

 

Vous vous prenez au jeu et à présent. C’est vous qui montrez et expliquez à votre femme, le mur bleu comme on faisait autrefois. Certainement une cuisine. On y remarque la trace de l’évier avec, au-dessus, ces quelques carreaux blanc percé du robinet qui sort du mur, à la bonne hauteur. Là encore un papier joyeux avec une frise d’animaux : une chambre d’enfant. Regarde au premier étage, avec les grosses indiennes sur le mur : il y a encore le manteau de la cheminée !

 

Maintenant c’est votre femme qui joue aux devinettes et vous fait remarquer les traces laissées par des tableaux. Regarde, là au troisième à gauche, en rose, on dirait qu’il reste un calendrier des postes. Ailleurs un miroir au-dessus d’un lavabo ayant miraculeusement échappé à la démolition. Là encore, une série de cartes postales fixées au mur, l’une, en biais, ne tenant plus que par une punaise, l’autre avec les coins qui rebiquent.

 

Main dans la main, vous vous mettez à imaginer ce que fut la vie dans cet immeuble.

 

La peinture ou les papiers peints relativement récents indiquent les derniers arrivants. Au contraire, les plus passés devaient avoir pour occupant une grand-mère, veuve esseulée. Elle comptait les jours la séparant des vacances scolaires où les petits enfants lui étaient confiés. Puis l’âge venant, elle n’attendait plus que des cartes postales. Seule la Toussaint ramenait tout son petit monde comme en pèlerinage pour une visite au cimetière. Parfois, sur la route des vacances ils faisaient étapes et venaient l’embrasser.

 

Dans tel autre, il y eut des cris, des scènes de ménage. Dans celui-là, un professeur qui donnait des cours particuliers pour arrondir ses fins de mois.

 

On pouvait imaginer aussi la période heureuse du choix en commun des papiers peints, de la peinture et des rideaux. C’était signe d’entente avant que ce décor ne devienne banal et ne présente plus rien au regard de la vie qui passe.

 

Est-ce que la dame du quatrième, toujours maquillée et fantasque avait séduit un habitant des autres étages ? Qui fréquentait qui ? Qui était solitaire ou timide. Qui avait divorcé gardant pour lui le logement ? Les descentes bousculées du gage d’escalier, par les enfants «  le premier arrivé à gagner ! ». Le jeudi il n’y a pas classe alors on se retrouve, pour jouer, ensemble sur le trottoir. Il y a peut-être des clans .Tels étages contre tels autres.

 

Et ainsi de suite.

 

On pourrait continuer jusqu’au soir, l’imagination galopait. Vous marquez, l’un et l’autre, un temps d’arrêt entre chaque proposition. Moins pour réfléchir que prendre la respiration de la vie que vous devinez. Les vies que vous inspirent ces petits pans de murs multicolores. Votre épouse vous a serré la main un peu plus fort. Vous avez cherché des yeux les enfants que vous n’aviez plus entendus depuis quelques temps. Ils ne faisaient pas de bêtise. Assis par terre, devant la palissade condamnant l’accès au futur chantier, ils décollaient, par petits bouts le bas des affiches placardées.

 

Voilà, vous pouvez reprendre la route. N’oubliez pas la visite de la prochaine ville. Vous savez à présent qu’elle ne sera pas complète si vous ne trouvez pas, chercher bien car il s’y trouve certainement, ces  petits pans de murs bleus, roses, verts, jaunes qui vous raconteront une histoire. Peut-être même, un jour, les enfants devenus un peu plus grands, vous demanderons. « Dis papa on va voir le mur qui raconte la vie ? »

 

Bonne route et bonnes vacances.

 

Collioure – Pâques 2020

Voir Vermeer et mourir. La formule est usée, mais l'idée reprend vie quand Marcel Proust la fait sienne dans À la recherche du temps perdu. On expose des toiles de Vermeer à Paris, dont la Vue de Delft. Aux portes de la mort, l'écrivain Bergotte rassemble ses forces et se rend sur les lieux de l'exposition.

 

"Enfin il fut devant le Vermeer, qu'il se rappelait plus éclatant, plus différent de tout ce qu'il connaissait, mais où, grâce à l'article du critique, il remarqua pour la première fois des petits personnages en bleu, que le sable était rose, et enfin la précieuse matière du tout petit pan de mur jaune. Ses étourdissements augmentaient; il attachait son regard, comme un enfant à un papillon jaune qu'il veut saisir, au précieux petit pan de mur. "C'est ainsi que j'aurais dû écrire, disait-il. Mes derniers livres sont trop secs, il aurait fallu passer plusieurs couches de couleur, rendre ma phrase en elle-même précieuse, comme ce petit pan de mur jaune." Cependant la gravité de ses étourdissements ne lui échappait pas. Dans une céleste balance lui apparaissait, chargeant l'un des plateaux, sa propre vie, tandis que l'autre contenait le petit pan de mur si bien peint en jaune. Il sentait qu'il avait imprudemment donné la première pour le second. "Je ne voudrais pourtant pas, se dit-il, être pour les journaux du soir le fait divers de cette exposition".

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