Vin & Cie, en bonne compagnie et en toute liberté ...
Extension du domaine du vin ...
Chaque jour, avec votre petit déjeuner, sur cet espace de liberté, une plume libre s'essaie à la pertinence et à l'impertinence pour créer ou recréer des liens entre ceux qui pensent que c'est autour de la Table où l'on partage le pain, le vin et le reste pour " un peu de douceur, de convivialité, de plaisir partagé, dans ce monde de brutes ... "
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Bonne journée à tous, ceux qui ne font que passer comme ceux qui me lisent depuis l'origine de ce blog.
Dans ma vie ordinaire de retraité j’ai du temps ; dans celle de confiné j’en ai beaucoup. Alors plutôt que de passer ce temps long avachi sur un canapé à regarder les toutologues aligner leurs certitudes, en bouffant des chips, je préfère éclairer ma lanterne si peu brillante en écoutant des voix discordantes qui font du bien dans la cacophonie actuelle.
Celle de Jean-Dominique Michel en est une, il tient un blog ICI
Merci à un lecteur vigneron de m’avoir transmis l’info venue de Suisse qui avait échappée à ma sagacité louée par Pax.
Le samedi après-midi du 25 avril 2020, nous nous sommes rendus à Genève à la rencontre de Jean-Dominique Michel, anthropologue et expert de renommée mondiale en matière de santé publique.
Après avoir étudié pendant plus de 30 ans les pratiques de soins et dispositifs sanitaires en Europe et dans le monde et avoir enseigné dans une quinzaine de programmes universitaires et Hautes écoles en Suisse et à l’étranger, il a travaillé comme nul autre ces dernières semaines pour comprendre et mettre en perspective ce qui nous arrive.
Dans son bureau de l’Association Pro Mente Sana dont il est le secrétaire général, il nous présente, avec sagacité, ouverture et sans langue de bois l’anatomie de la crise que nous vivons.
GRAND FORMAT | Les propos de Jean-Dominique Michel peuvent choquer - ou rassurer. Le Genevois est depuis 30 ans l'un des plus grands spécialistes mondiaux de...
Ce fut comme un 1er mai sans muguet, sans CGT, tout de même quelques concerts de casseroles, le général Tapioca masqué distribuant des brins de muguet aux soignants sortant de la Pitié – toute une image de ce temps où un leader syndical en est réduit à ce type de gestuelle – la fille du borgne masquée allant souiller la statue de Jeanne d’Arc, notre chef sapé comme un milord se croyant obligé de discourir à la télé, le petit Zemmour l’imprécateur se faisant conspuer et craché dessus par un décervelé…
Bref, comment allais-je occuper mon temps libre ?
Souvenir du second gouvernement Mauroy avec un Ministre du Temps libre, André Henry un ancien instituteur, ex-patron du SNI et de la FEN.
Et puis j’eus une pensée émue pour Pierre Bérégovoy, l’ancien chef de gare de Pont-Audemer, secrétaire général de l'Élysée, en 1981, ministre des Affaires sociales, ministre de l'Économie, puis Matignon, qui s’est donné la mort le long du canal latéral à la Loire le 1er mai 1993. « Toutes les explications du monde ne justifieront pas qu'on ait pu livrer aux chiens l'honneur d'un homme et finalement sa vie », lança, accusateur, François Mitterrand, la voix nouée, devant le cercueil de Pierre Bérégovoy, le 4 mai 1993 à Nevers, dont l'ancien Premier ministre était le député-maire. Suivez mon regard, le général Moustache…
Au déjeuner menu du travailleur : steak tartare-frites.
Pondre une chronique « Patients zéro. Histoires inversées de la médecine », de Luc Perino, La Découverte, « Cahiers libres », 210 p., 18 €
Et puis soudain tombe sur mon télescripteur Baba au rhum ou Savarin ?
Une chronique de Blandine Vié daté du 30 septembre 2019.
Le baba à l’origine des deux pâtisseries
Le baba fut d’abord un dessert de grand-mère russe traditionnel pendant les fêtes pascales — rappelons que les Orthodoxes fêtent Pâques selon le calendrier julien — tout comme le koulitch (grosse brioche safranée qui ressemble un peu à un panettone) et la pashka (entremets à base d’une variété de fromage frais de type faisselle très égouttée qui s’appelle le tvorog (prononcez « dvarog) travaillé avec beurre, jaunes d’œufs, sucre, crème et fruits confits, auquel on donne une forme de pyramide tronquée et sur lequel on dessine les lettres XB (Xristos Voskrese) qui signifient Christ est ressuscité). À l’origine toutefois, le baba n’était pas imbibé.
Mais le baba n’est pas seulement un dessert de grand-mère. De par sa forme, il ressemble à une »matriochka », cette poupée gigogne dont la silhouette aux formes généreuses rappelle celle des vieilles femmes de la campagne, autrement dit des grands-mères. Or grand-mère se dit « babuschka » en russe, mot dont dérive le nom baba qui fait donc bien allusion à ce rang familial. Le mot matriochka est d’ailleurs lui-même dérivé du mot « matriona » qui a donné également les mots « mère » et « matrone » en russe. Un dessert de femme, donc et même du gynécée.
Alors, dans ma petite tête ça s’est mis à tourner comme un moulin à prière : « Mon gars t’as toujours fait, comme ta maman, du Savarin, mais pas de baba… »
Consultation de recettes sur le net.
Caramba, t’as pas de levure de boulanger ni de moules à baba…
Je m’entête tombe sur The Baba au Rhum, recette de Cyril Lignac15 Janvier 2018 rédigé par Brigitte Berteau et publié depuis Overblog ICI
Je farfouille dans mon placard : eurêka j’ai trouvé un petit paquet de levure de boulanger !
Et les moules, pas de bouchots bien sûr, à baba, je n’en ai toujours pas sauf je continue de fouiller mes fonds de placard et fini par dégoter 4 verrines.
Le 27 avril, sur Twitter je lis en provenance de Gaelle Chave @ChaveGaelle
Quand le co-président du comité Covid de l'APHP précise qu'une journée en réanimation coûte 9000 euros et que les patients y restent 15 jours, on devrait être heureux d'être en France.
Cette dame est LREM, j’ai donc cherché à vérifier l’info, je n’en ai pas retrouvé la trace…
2 constats :
le comité Covid de l’APHP existe :
Les Prs. Yazdan Yazdanpanah et Philippe-Gabriel Steg sont chargés par l'AP-HP de diriger le nouveau comité de pilotage dédié à la recherche sur le coronavirus.
Le premier est infectiologue à l'hôpital Bichat, où il dirige le service maladies infectieuses. Le second, lui aussi à Bichat, est cardiologue et par ailleurs vice-président du directoire de l'AP-HP chargé de la recherche.
Si la santé n’a pas de prix, elle a un coût
Décret n°2016-1471 du 28 octobre 2016 relatif à l'information du patient sur le coût des prestations délivrées par un établissement de santé, Journal officiel, jeudi 3 novembre
Il précise les éléments que doit mentionner cet écrit, «remis au patient au plus tard à sa sortie de l'établissement », à la suite d'un séjour ou de la réalisation d'une prestation. Il s'agit du montant des frais pris en charge par le régime obligatoire d'assurance maladie et par l'organisme d'assurance maladie complémentaire. La somme due au titre des prestations pour exigences particulières (chambre particulière, téléphone, télévision, etc.) devra aussi y figurer.
3 000 euros la journée en réanimation
« C'est ainsi que la plupart des Français vont découvrir qu'une journée en réanimation et en soins intensifs coûte plus de 3 000 euros. Au centre hospitalier de Sens (qui arrive en tête de la recherche sur Google), la journée en pédiatrie et obstétrique revient à 1 376 euros, celle de chirurgie ambulatoire à 1 945 euros et celle en gériatrie à 664 euros. Quant au prix moyen facturé pour une journée dans un service de médecine, il varie évidemment en fonction de l'établissement. Selon une enquête menée par le magazine L'Expansion dans 370 établissements de plus de 40 lits et publiée en janvier 2013, « la ville la moins chère serait Tréguier, en Bretagne, où le centre hospitalier réclame 66 euros par journée. À l'autre bout de l'échelle arriverait Lunéville, en Meurthe-et-Moselle, où les patients doivent débourser 446 euros pour une journée d'hôpital ».
C’était en 2016
Combien coûte vraiment une hospitalisation ?
Publié le 10/12/2018
Chaque année, une personne sur cinq est hospitalisée en France et contrairement à ce que l'on croit parfois, l'hôpital, même public, n'est pas gratuit. Le point sur les tarifs et les prises en charge.
Le tarif d'une hospitalisation dépend du service dans lequel vous vous trouvez. Une hospitalisation en réanimation, surveillé 24 heures sur 24, coûte plus cher qu'une hospitalisation pour un accouchement. Mais ce coût se décompose toujours de la même manière : 70% du tarif concerne les salaires (médecins, infirmières...), les médicaments et dispositifs médicaux représentent 13% du coût, 9% pour les charges fixes (électricité, chauffage...) et 8% pour les frais immobiliers.
Généralement, ces frais passent inaperçus pour les malades car en France, l'hospitalisation est très bien prise en charge. Un patient sur huit sort de l'hôpital sans avoir un centime à débourser. D'où cette impression que l'hôpital est gratuit. Mais cela va bientôt changer. Un nouveau décret prévoit que d'ici 2022 au plus tard, tous les hôpitaux devront remettre au patient avant sa sortie, un document qui détaille le coût de sa prise en charge avec ce qui est remboursé ou pas.
Premier épisode : en 1977 ma fille, 4 ans, est hospitalisée en urgence à l’hôpital SaintLouis dans le service d’hématologie du Pr Jean Bernard*, soupçon de leucémie, 15 jours d’hospitalisation, par bonheur elle n’était pas leucémique. De ce séjour où on me laissait passer la nuit au chevet de mon bébé j’ai retiré une empathie sans limite pour le personnel soignant, dévoué, attentif, aimant face à ces petits bouts de chou sans cheveux joyeux et inconscient.
Deuxième épisode : en 1988, alors que je suis directeuradjoint du cabinet d’Henri Nallet, je suis transporté par le SAMU en urgence à l’hôpital Lariboisière, en crise violente d’arythmie, dans le service de cardiologie du Pr Coumel de « L’école française de « rythmologie » qui a une réputation mondiale.
j'ai traversé Paris blotti dans un brancard gonflable, le deux tons n'était pas ministériel mais ambulancier, je ne sentais plus mon coeur : il battait la chamade sans vouloir redescendre, Lariboisière, le service cardiologique pour un beau cas de Wolf Parkinson White en crise aigüe : induction parasite sur mon palpitant, de naissance, un court-circuit sans disjoncteur, se retrouver en slip dans un lit d'hôpital, se retrouver petit homme alors que l'on se croyait important dans son grand bureau de la rue de Varenne, se faire choyer par un personnel hospitalier disponible et attentif, et puis un jour, deux ans après, passer 6 heures sur une table d'op dans un service de pointe, petit laser filant le long de la fémorale, au septième tir l'induction parasite fut foudroyée, trois jours après je faisais du vélo dans mon Paris. Le 12 juin 2006
12 janvier 2013
Lariboisière : docteur j’ai un peu peur de votre projet de me bombarder le cœur ICI
De ces 2 séjours à Lariboisière, j’ai gardé aussi le souvenir d’un personnel soignant attentif mais aussi j’ai noué une relation amicale avec le chef de clinique du service Antoine Leenhard devenu par la suite Professeur responsable de l’Unité de Rythmologie, Centre de Référence Maladies Cardiaques Héréditaires, Service de Cardiologie, Hôpital Bichat, lorsque j’ai un renseignement à demander je lui envoie un e-mail, je reçois la réponse dans la journée.
Troisième épisode : mes 15 jours à l’hôpital Cochin dans le service de pneumologie suite à ma gamelle de vélo.
25 avril 2018
Et plus dure sera la chute : chronique d’une très grosse gamelle ICI
On m’envoie au scanner où je souffre le martyr pour m’enfourner dans le tube de l’engin. Je suis au bord de l’évanouissement.
Attente assis, un docteur me prends en charge pour me donner le diagnostic : côtes cassées ou fêlées devant et derrière, poumon perforé, « on va vous drainer »
Départ sur une civière, direction les soins intensifs de pneumologie, nous roulons au dehors l’air frais me fait du bien.
Au service des soins intensifsje suis pris en charge par une équipe jeune, compétente, attentive à mon extrême douleur. On me bourre de morphine.
Lors de la pause du drain sous anesthésie locale j’ai la tête sous le champ opératoire vert mais une femme me tient la main, me parle, me rassure. Je lui réponds avec gratitude.
Il est 2 h 30 du matin, mon ange-gardien Émilie est à mes côtés mais très vite les docteurs constatent que le drain n’est pas au plus près de la zone touchée.
Rebelote !
L’équipe me gratifie du titre de courageux.
Je les remercie.
BONUS : j’ai fait 2 autres séjours à Lariboisière, l’un de 8 jours pour soigner un pincement de vertèbres ultra-douloureux, je suis ressorti enserré dans une coquille de plâtre que j’ai porté un mois, guérit ; l’autre de quelques jours pour une opération des sinus afin de me débarrasser de polypes fort handicapant, je ne pouvais plus absorber une goutte de vin, guérit. À noter que ces admissions se firent dans les meilleurs services par les bons soins du Pr Leenhardt.
Tous ces séjours à l’APHP dans des services de pointe m’ont coûté zéro franc puis zéro euro…
À titre de comparaison mon opération de la hanche à la clinique ARAGO, secteur 2, la meilleure de France en ce domaine, 3 jours d’hospitalisation en chambre individuelle, m’a coûté plus de 3000 euros, ma mutuelle ne m’a rien remboursé et la Sécu des clopinettes…
Conclusion : je n’ai pas attendu la crise du Covid-19 pour apprécier ni la qualité et le dévouement du personnel soignant ni la haute technicité de l’APHP, mais j’ai aussi touché du doigt l’extrême bureaucratisation de la gestion hospitalière, l’absence de réelle autonomie, certes il faudra revaloriser les salaires des soignants mais il faudra aussi lâcher la bride aux responsables tout en faisant prendre conscience aux patients que tout cela a un coût, que tout n’est pas un dû. La sécurité sociale n’est pas une vache à lait, une machine qui ne fait que satisfaire nos droits…
Gouverner c'est choisir jugeait Pierre Mendès-France, le problème c'est que les gouvernants de son envergure, peu portés sur la démagogie, gouvernent quelques mois avant de céder la place à des gouvernants plus accommodants.
Chargé par De Gaulle de préparer la politique économique et financière à mener à la Libération, Mendès-France siège au gouvernement provisoire. Il prône une stricte rigueur financière et un rôle moteur de l'Etat dans la régulation de l'économie. Le 5 avril 1945, c'est la rupture. Mendès démissionne. ICI
En 1950, il décrit la première leucémie chimiquement induite chez l'homme : l'hémopathie benzénique observée chez les sujets travaillant dans les industries qui utilisent le benzène. Cette étude permettra par la suite à Jean Bernard d’aborder le traitement curatif de la leucémie.
Jean Bernard se voit confier en 1954 la direction du Centre de recherches expérimentales sur la leucémie et les maladies du sang. Professeur de cancérologie médicale et sociale, il est nommé chef de service à l’hôpital Saint-Louis en 1957 où son humanisme fait merveille comme le rapporte son colègue, le Pr Binet, spécialiste de réanimation cardiaque dans le meme hôpital : « Les malades étaient fascinés par sa façon d’être. Il avait un esprit de synthèse tellement fulgurant qu’il arrivait très vite à formuler des solutions pratiques, dans une discipline pourtant complexe. Très présent dans son service, partisan du temps plein à l’hôpital, il recevait les familles de ses petits malades dès huit heures le matin et savait les rassurer ».
La prestigieuse carrière de Jean Bernard, qui se sera toujours préoccupé de « l'absence totale de progrès de la sagesse face aux prodigieux progrès de la science et des techniques », se poursuit en 1958 avec son intronisation au Comité consultatif de la recherché scientifique, un cénacle de douze sages chargé de conseiller en matière de politique de santé le Général de Gaulle arrivé au pouvoir.
En 1961, alors qu’il a pris la tête de l’Institut de recherché sur les leucémies et les maladies du sang, à l’hôpital Saint-Louis, il isole la rubidomycine, une substance se révélant efficace contre la leucémie.
Professeur de de clinique des maladies du sang (1965) à la Faculté de médecine de Paris, Jean Bernard préside de 1967 à 1980 l'Institut national de la santé et de la recherche médical (INSERM), dont il demeurera haut-conseiller auprès du directeur-général. Membre du conseil d'administration de l'Institut Pasteurde 1967 à 1970, il est successivement membre (1972-80), vice-président (1980-82) puis président (1982-84) de l'Académie des sciences. En 1980, il quitte la direction du service d'Hématologie et de Cancérologie de l'hôpital Saint-Louis.
De la mienne sans aucun doute, il était pour moi l’un des plus beaux visages de l’Algérie, ce pays superbe, plein de contrastes, meurtri, où j’ai vécu deux années intense de ma vie. J’ai appris à aimer ce pays loin des images véhiculées dans notre pays.
Le chanteur kabyle Idir. PATRICK SWIRC
Idir est mort hier samedi 2 mai, à l’âge de 70 ans, a annoncé sa famille sur les réseaux sociaux. Hospitalisé vendredi à Paris, il a succombé à une maladie pulmonaire et devrait être enterré en région parisienne, selon son entourage.
Je suis ému et très triste de cette disparition.
Fils de berger, né le 25 octobre 1949 à Aït Lahcène, un village de Kabylie, Idir — de son vrai nom Hamid Cheriet — fait figure de héros pour la communauté kabyle, dont il n’a eu de cesse de défendre l’identité et la culture.
Que serait l’Algérie sans la Kabylie ?
Ghania Mouffok -4 janvier 2018
Pour ceux qui voudraient comprendre la Question berbère, en Algérie, un excellent ouvrage vient de paraître à Alger (ed.Barzakh) de Yassine Temlali, journaliste et chercheur, qui éclaire d’une manière nouvelle, une question ancienne qui déchire.
Prendre ces chemins d’histoire, c’est rencontrer des berbères qui, entre invasions arabes et colonisation française, ne semblent pas obsédés par leurs langues – en tous cas moins que les algériens d’aujourd’hui-, c’est croiser des dynasties berbères recrutant allègrement des arabes hilaliens pour aller tailler les têtes d’autres berbères, des tribus zénètes au moins autant nomades que des tribus arabes, des arabes qui se berbérisent et des berbères qui s’arabisent, des luttes de territoires où des hommes et des femmes (même si l’on regrettera leur grande absence de cet ouvrage), brassent leurs langues et pas seulement sous la contrainte, embrassent la même religion, l’islam. Et le voyage continue et il se fait géographie, nous faisant grimper jusque dans les montagnes de la Haute-Kabylie, redescendre dans les plaines qui les enserrent en Basse Kabylie, puis pousser jusque dans les Aurès, la Vallée du M’zab aux portes du Sahara, là où vivent des populations berbérophones issues de nos ancêtres les berbères mais se distinguant les Unes des Autres tributaires de territoires, de leur richesses et de leurs âpretés comme on s’adapte pour ne pas disparaître dans un univers hostile entre invasions arabes, Empire Ottoman et France coloniale.
Comment devient-on alors « Kabyles », « Chaouias », ou « Mozabites » nous interroge Y. Temlali en arpenteur novateur qui éclaire une vraie question : comment la Kabylie est-elle devenue la région porteuse de ce que l’on pourrait appeler « La question berbère » avant de la réduire à « La question kabyle. »
En 1999, il publie l’album Identités, sur lequel il chante avec Manu Chao, Dan Ar Braz, Maxime Le Forestier, Gnawa Diffusion, Zebda, Gilles Servat, Geoffrey Oryema et l’Orchestre national de Barbès.
Aux temps lointains où je glandais sur les bancs de la Fac de Droit de Nantes, logée dans de misérables préfabriqués à la Jonelière, en deuxième année de licence nous devions nous taper un cours de droit du travail et de la sécurité sociale, le pensum absolu.
Les privatistes, futurs encaisseurs d’honoraires, faisaient la fine bouche, vous n’y pensez pas, plaider devant ce truc informe que sont les prud’hommes en épluchant un code obèse ICI, vous n’y pensez-pas, la voie royale pour les futur avocats avait deux branches : le droit pénal et le droit commercial, de beaux greniers à blé.
Moi je n’en avais rien à péter de ce choix, je n’avais pas la queue d’une idée de ce que j’allais faire dans la vie après avoir fait passer l’ENA par pertes et profits. Mai 68 m’a donné raison puisque j’ai empoché ma deuxième année sans passer un quelconque examen.
Ma seule lubie civiliste je l’ai eu en 3ième année en choisissant en option le droit maritime où officiait venu tout droit de Paris le ponte de la chose Emmanuel du Pontavice, très so british, (1930-1998).
La famille du Pontavice est une famille subsistante de la noblesse française d'extraction chevaleresque, sur preuve de l'an 1400, admise aux honneurs de la cour.
Elle est originaire du Pontavice, situé dans la paroisse de Tremblay, dont la seigneurie avec juridiction dépendait de la baronnie de Fougères2 (actuel département d'Ille-et-Vilaine), dans le duché de Bretagne. Cette famille a adhéré à l'ANF en 1933.
J’ai adoré le droit maritime, un droit très british, voir en fin de chronique.
C’est Emmanuel du Pontavice qui m’a fait passer l’oral de l’examen, grosse, très grosse note, même qu’il m’a demandé si je pensais faire carrière dans le droit maritime, effronté que je suis j’ai répondu OUI.
À la réflexion j’aurais dû faire ce choix, pensez-donc, les marées noires, les pavillons de complaisance, les supertankers, la noria des porte-containers bourrés de tout ce que nous ne fabriquons plus, je serais bourré de thune…
Après cette longue, trop longue, digression sur mes divagations de jeunesse passons aux choses sérieuses : Alain Supiot le nantais, dont je ne sais à quelle période il y a enseigné à la Fac mais où il a créé l’Institut des Etudes Avancées.
Acte 1 : Avant le grand confinement j’ai acheté d’Alain Supiot, Le travail n’est pas une marchandise. Contenu et sens du travail au XXIe siècle
Acte 2 : C’est un livre poids léger mais c’est du lourd alors longtemps j’ai repoussé sa lecture préférant comme trop souvent la frivolité.
Acte 3 : un après-midi de désœuvrement je l’ai lu d’une traite et je me suis dit c’est un livre qui devrait plaire à Pax, donc je chronique.
Dans sa très belle leçon de clôture au Collège de France, intitulée, Le Travail n'est pas une marchandise, Contenu et sens du travail au XXIe siècle, Alain Supiot souligne l'aggravation de la crise sociale et écologique que nous vivons mondialement :
« Aucun déterminisme n’a présidé à cette grande invention juridique du XXe siècle que fut l’État social. Il fut la réponse démocratique à la paupérisation de masse, aux massacres déments et aux expériences totalitaires engendrées par la seconde révolution industrielle. C’est au cœur de ces désastres qu’en 1943-1944 des hommes et des femmes ont conçu le programme du Conseil national de la Résistance, d’où sont sorties les bases constitutionnelles de notre République sociale, que certains s’emploient aujourd’hui à « défaire méthodiquement ».
« Mais cette déconstruction méthodique, qui est en marche depuis bien plus de deux ans, ne peut constituer un horizon politique mobilisateur, note-t-il. N’ayant d’autre perspective que le darwinisme social et la destruction des solidarités instituées démocratiquement, elle a pour seul effet l’aggravation des inégalités et la montée de ce que l’on nomme assez improprement les « populismes ». Ce n’est ni en défaisant l’État social ni en s’efforçant de le restaurer comme un monument historique que l’on trouvera une issue à la crise sociale et écologique. C’est en repensant son architecture à la lumière du monde tel qu’il est et tel que nous voudrions qu’il soit. Et, aujourd’hui comme hier, la clé de voûte de cette architecture sera le statut accordé au travail. »
En parallèle des mutations des figures juridiques, Alain Supiot s'est attaché à l’examen des bouleversements numériques ou du moins la critique de l’imaginaire cybernétique. Il se livre à une approche résolument interdisciplinaire, qui mêle regard rétrospectif et actualité récente.
« L’invention de l’État social n’a pas été l’affaire des seuls juristes, mais a beaucoup emprunté aux sciences sociales naissantes, dont on pensait qu’elles étaient à même de donner une base solide à une juste organisation de la société. Le Collège de France a contribué à cette entreprise durant la première moitié du XXe siècle par la création de plusieurs chaires consacrées à l’histoire du travail, à la prévoyance et l’assistance sociales, ou à l’enseignement de la coopération. »
Le juriste a rendu aussi hommage au précurseur Kafka qui s’est investi dans la « mise en œuvre de la loi sur les accidents du travail » dans les années 1880.
Aux rôles des autres disciplines s’est ajouté celui des pays pour répondre aux défis de la révolution industrielle :
Le droit du travail contemporain » a trouvé « ses racines doctrinales en Allemagne », rappelle-t-il, tandis que l’on doit au Royaume Uni « l’instauration d’un système universel de sécurité sociale » et à la France la « théorie des services publics ». Avec la révolution industrielle, a poussé une « épaisse forêt de règles disparates », « dont certains annoncent aujourd’hui l’inexorable étiolement. »
Spécialiste du droit social, fondateur à Nantes de l'Institut français d'études avancées, Alain Supiot défend la « valeur heuristique » du concept de « solidarité » pour étudier le sort de l’Etat Social à l’heure de la mondialisation. Il s’engage pour le droit du travail contre les diktats des « calculs économiques » ce qu’il appelle "la gouvernance par les nombres" pour reprendre le titre de son livre, paru chez Fayard en 2015, et de sa première série de cours au Collège de France.
Dans une interview donnée à Médiapart en mai 2016, autour de la loi El Khomri, il s’insurgeait :
« On parle aujourd’hui indifféremment de réforme du marché du travail ou du droit du travail, comme si le marché s’identifiait au droit ».
Alain Supiot l'affirme et le réaffirme de 2014, dans Le Monde Diplomatique à sa Leçon de clôture en 2019 : « l’organisation de la solidarité est une question d’avenir qui se pose en toute société et non un monument historique qu’on pourrait raser ou conserver en l’état. »
Dans le bouillonnement d'idées et d'analyses suscitées par la pandémie globale, il est une question qui intéresse spécialement le Collège de France : celle de la place des sciences dans la ...
Fermeture temporaire du site du Collège de France au public Les enseignements n'auront pas lieu en avril, mai et juin 2020. La diffusion libre et gratuite des savoirs du Collège de France auprès du
La leçon de clôture d’Alain Supiot : « La fiction du travail-marchandise doit se terminer »
Le juriste nous rappelle que le rôle du droit du travail est de répondre aux défis que lui posent les conditions d’existence de l’espèce humaine, qui ne cessent de changer.
Le livre. Un professeur du Collège de France ne part pas sans un dernier discours, c’est ce qu’on appelle sa leçon de clôture. Alain Supiot a saisi cette occasion pour délivrer son analyse des transformations du travail au XXIe siècle et décrire dans Le travail n’est pas une marchandise (Editions du Collège de France) les germes d’un régime de travail qui pourrait devenir « réellement humain ».
Dans ce mince recueil, l’éminent juriste nous rappelle que le rôle du droit du travail est de répondre aux défis que lui posent les conditions d’existence de l’espèce humaine, qui ne cessent de changer. Et à ce titre, face à la révolution numérique et à la crise écologique, le droit doit se remettre en question pour s’adapter à la nouvelle donne, et servir l’intérêt général d’un monde tel que nous voudrions qu’il soit. L’affaissement de l’ordre juridique est « une des caractéristiques communes des régimes totalitaires », alerte l’auteur.
Le risque actuel est que toute considération de justice passe à la trappe de la gouvernance par les nombres, « qui porte à soumettre le droit à des calculs d’utilité ». Appliquée aux travailleurs, elle provoque des dégâts considérables. Le paradigme du travail-marchandise, porté par le néolibéralisme, « a conduit à la réduction du périmètre de la justice sociale aux termes quantitatifs de l’échange salarial (…) et à en exclure deux questions cruciales : comment et pourquoi travailler ? », dénonce-t-il. Poursuivre dans cette voie mène tout droit à l’accroissement des inégalités, à la précarité et au déclassement.
Une « leçon » critique et force de propositions
Mais la « leçon » du professeur du Collège de France ne se limite pas à la critique, elle se veut également force de proposition. La révolution numérique porte à la fois le risque « d’un enfoncement dans la déshumanisation du travail » et l’opportunité de « repenser l’articulation du travail des hommes et des machines », affirme-t-il.
Considérer le travail comme une marchandise pourrait porter à croire que les formes de travail qui lui échappent encore, comme les professions libérales ou la fonction publique, sont appelées à se marginaliser. Alain Supiot y voit au contraire « les germes possibles d’un nouveau statut du travail qui fasse place à son objet c’est-à-dire l’œuvre accomplie – et pas seulement à sa valeur d’échange », explique-t-il.
Développant l’exemple de la fonction publique, l’auteur explique tour à tour les notions d’œuvre et d’intérêt général, comment elles donnent du sens au travail et pourquoi elles nécessitent un statut lié à l’œuvre à réaliser plutôt qu’au produit financier.
Il illustre son propos en ces termes : « La rétribution de ceux qui œuvrent ainsi à une mission d’intérêt général n’est qu’un moyen au service de ce but : il s’agit d’un traitement, dont le montant doit leur permettre de vivre dignement, et non d’un salaire indexé sur les cours du marché du travail. »
L’auteur propose de partir de l’expérience même du travail et de restaurer « la hiérarchie des moyens et des fins en indexant le statut du travailleur sur l’œuvre à réaliser et non pas sur son produit financier », écrit-il. Sa boussole ? La Déclaration de Philadelphie de 1944 adoptée lors de la conférence générale de l’Organisation internationale du travail (OIT) qui définit ainsi une juste division du travail : « Que les travailleurs soient employés à des occupations où ils aient la satisfaction de donner toute la mesure de leur habileté et de leurs connaissances et de contribuer le mieux au bien-être commun ». Pour Alain Supiot, l’ordre spontané du marché du travail est un mirage dont il faut se libérer.
Un premier registre de navires classés, le Lloyd's Register Book, fut publié pour les années 1764-1765 et 1766, l'International Law Association (Bruxelles, 1873) a mis au point les règles d'York et d'Anvers sur les avaries communes ainsi que les règles de La Haye sur les transports sous connaissement, convention Solas (International Convention for the Safety of Life at Sea), a pour objet de spécifier un certain nombre de normes standards minimales relatives à la construction et à l'exploitation des navires de commerce, afin de garantir la sécurité des équipages, des passagers et des navires. Cette convention a été adoptée en 1914 et a été révisée plusieurs fois depuis. C'est le naufrage du Titanic, après un choc avec un iceberg au large de Terre-Neuve, dans la nuit du 14 au 15 avril 1912, qui a été le point de départ d'une réflexion approfondie sur la sécurité du transport maritime et d'une véritable coopération internationale visant à fixer les moyens à mettre en œuvre pour éviter qu'une telle catastrophe ne se reproduise. L'expression « fortune de mer » désignait traditionnellement deux réalités juridiques différentes : d'abord, les risques propres à la navigation maritime survenus pendant un voyage maritime, depuis le simple retard jusqu'à la perte corps et biens (navire et cargaison) ou perte totale ; elle désignait aussi le patrimoine distinct constitué de l'ensemble des biens corporels ou incorporels, destiné par son propriétaire ou armateur à l'exploitation d'un ou plusieurs navires et affecté, dans cette limite exclusive, à la garantie des créanciers de l'expédition maritime. Arboré à la poupe d'un navire, le pavillon est une pièce d'étoffe qui, frappée aux couleurs de l'État dont ce navire est le ressortissant, sert à en indiquer la nationalité. Le navire peut pourtant se trouver sous un pavillon — dit de complaisance — ne correspondant pas à un État avec lequel il possède un lien effectif. Dans des conditions particulières, certains navires peuvent aussi arborer un pavillon international…
LA CHARTE-PARTIE
Contrat d'affrètement par lequel le propriétaire d'un navire loue celui-ci à d'autres personnes en vue du transport d'une cargaison. Dans la charte-partie, le propriétaire garde le contrôle de la navigation et de la gestion du navire, mais l'affréteur est responsable de la cargaison. Les navires qui ne sont pas affectés à des lignes régulières peuvent être affrétés sous diverses formes (au voyage, à temps, « à coque nue », lorsqu'il s'agit du navire seul, ou à forfait).
Dans l'affrètement au voyage, cas le plus courant, un navire est affrété pour un voyage aller entre des ports déterminés et le prix de la cargaison fixé à un taux de fret débattu entre les parties.
En ce qui concerne l'affrètement à temps, l'affréteur loue le navire pour une période donnée, pour un voyage aller et retour déterminé. Alors que dans l'affrètement au voyage le propriétaire supporte toutes les dépenses de route — sous réserve de l'accord des parties sur les prix du déchargement et du chargement —, dans l'affrètement à temps, l'affréteur prend à sa charge les dépenses de combustible et d'approvisionnement.
Dans l'affrètement « à coque nue », moins fréquent, le propriétaire du navire remet celui-ci à l'affréteur pour la période fixée, sans équipage, ni approvisionnement, ni assurance, ni autres fournitures.
Dans le cas de l'affrètement à forfait (appelé aussi « en travers »), le propriétaire d'un navire consent à transporter une cargaison déterminée d'un port à un autre en contrepartie d'un prix fixé à l'avance.
Dans l'hypothèse d'une contestation, le contrat d'affrètement est le document qui est sujet à vérification et à interprétation judiciaire ; mais, en pratique, la plupart des contestations sont soumises à arbitrage.
Pendant que moi, vieux bobo confiné, je faisais des babas au rhum, Jean-François lui se posait des questions et me transmettait le soir venu le fruit de sa réflexion.
Le vieux 68 hard, non révisé que je suis ne peut qu’adhérer à son constat : Nous sommes comme des enfants, ils nous prennent pour des adosattardés, choyés par la vie soudain apeurés,attendant tout, ou presque, de la sphère des hauts décideurs parisiens, j’ose une image osée, ce sont « nos souteneurs », qui tout en râlant, en s’épanchant sur les réseaux sociaux, en changeant d’avis au gré des déclarations contradictoires des toutologues, oublient qu'ils sont des citoyens, membres d'une communauté politique organisée
« On dit communément que chaque libre citoyen du monde a deux patries, la sienne et puis la France »
Blaise Cendrars, Bourlinguer, 1948
La servitude volontaire, chère à Etienne de la Boétie
Chose vraiment surprenante (...) c'est de voir des millions de millions d'hommes, misérablement asservis, et soumis tête baissée, à un joug déplorable, non qu'ils soient contraints par une force majeure, mais parce qu'ils sont fascinés et, pour ainsi dire, ensorcelés par le seul nom d'un, qu'ils ne devraient redouter, puisqu'il est seul, ni chérir, puisqu'il est, envers eux tous, inhumain et cruel.
Mais est-ce bien nouveau cet asservissement, le général, en bon militaire, nous qualifiait déjà de veaux
L’Amiral Philippe de Gaulle fils du général confirme : « Il l'a souvent employée quand il les voyait ne pas réagir ou se considérer comme battus avant même d'avoir engagé le fer. Au début de juin 1940, par exemple, à Londres, à l'hôtel Connaught, à voix basse pour ne pas être entendu des convives qui dînent à la table voisine. Il vient de stigmatiser l'armistice au micro de la BBC. Je le vois alors serrer son couteau nerveusement avant de le reposer avec délicatesse. Puis il me souffle: « Ce sont des veaux. Ils sont bons pour le massacre. Ils n'ont que ce qu'ils méritent. »
Michel Rocard (là je taquine un peu Jean-François en le citant) dans Décoloniser la province au colloque de Saint-Brieuc en décembre 1966, fustigeait la centralisation française et prônait une plus grande autonomie des territoires pour en finir avec « une tradition politique qui, des rois aux républiques, en passant par les empereurs, gouverne à l’intérieur par ses missi dominici, ses intendants et ses préfets en étouffant les pouvoirs locaux. »
Au risque de choquer, mais je le prends, cette mise en laisse des français, ce collier qui se resserre sur les libertés individuelles, ils l’ont bien mérité à force de gober le prêt-à-penser, à force d’élire des aligneurs de promesses jamais tenues, à force de privilégier ceux qui les brossent dans le sens du poil pour mieux les manipuler.
Je m’en tiens là, je ne suis qu’un vieux monsieur indigne à qui le sentiment de finitude ôte toute peur de mourir, ma seule crainte c’est d’être dépendant, à la charge de la société, et puis aussi, depuis ma grosse gamelle à vélo de souffrir : « de 1 à 10 situez votre douleur » était le leitmotiv de mes soignants à Cochin, pendant 3 jours et 3 nuits j'avouais 8 alors que je pensais 10...
Le premier ministre a indiqué le 28 avril que les mesures de confinement seraient progressivement allégées après le 11 mai. Personne ne sait vraiment dans quelle mesure tant le plan est confus. Notre seule certitude est notre situation verte ou rouge sur la carte de France.
Ce plan de déconfinement progressif ne met pas fin aux pouvoirs exceptionnels dont dispose le gouvernement depuis le début du mois de mars. Bien au contraire, il demandera au Parlement, la semaine prochaine, de prolonger l’état d’urgence sanitaire et les pouvoirs exceptionnels dont il dispose jusqu’au 24 juillet. Le parlement, soumis à l’exécutif, lui accordera cette prolongation, il n’y a pas de doute là-dessus. Le plus inquiétant est qu’il n’y aura sans doute pas beaucoup plus de résistance de la part des forces politiques minoritaires et de la société civile, tant domine l’idée que le pouvoir de l’Etat est notre seule protection quand les choses vont mal. On ne reproche pas au pouvoir de réduire à néant nos libertés fondamentales, mais de ne pas être capable d’acheter à la Chine des masques de protection.
Nous sommes placés, désormais, sous la protection du «couple préfet-maire », nous disent le Premier ministre et le Président de la République. Comme s’il s’agissait d’un couple, alors que l’un dicte à l’autre ce qu’il doit faire, que le préfet contrôle les actes des maires même en période normale, que les préfets ont imposé pendant le mandat précédent, des centaines de regroupements forcés de communes, amputant ainsi le pouvoir d’autant de maires dans des communautés de communes et d’agglomérations.
Qui sait ce qui restera du renforcement du pouvoir exceptionnel du gouvernement après le 24 juillet, si l’état d’urgence est levé à cette date?
La plupart des mesures d’exception adoptées après les attentats du Bataclan du 13 novembre 2015, au nom de la guerre contre le terrorisme, ont été intégrées à notre droit ordinaire, au motif de donner un cadre légal permanent aux actes du gouvernement.
Auparavant, l’extension temporaire de son pouvoir était justifiée par la théorie élaborée par le Conseil d’Etat au sortir de la première guerre mondiale « des circonstances exceptionnelles »; le juge administratif ne censurait pas des actes illégaux de l’administration lorsque ceux-ci étaient pris pour faire face à des circonstances exceptionnelles.
Le gouvernement a fait adopter le 23 mars 2020 une « loi d’urgence sanitaire » qui donne une base légale aux pouvoirs exceptionnels qu’il exerce. Le Conseil d’Etat n’a rien trouvé à y redire. Le conseil constitutionnel ne s’est pas montré plus vigilant ; il a repris à son compte la théorie du conseil d’Etat sur les circonstances exceptionnelles, ce qu’il n’avait pas fait jusqu’à maintenant.
L’Allemagne donne une autre image du contrôle des actes de l’autorité politique ; l’interdiction de manifester décidée par un gouvernement régional a été invalidée par le juge fédéral au motif que les impératifs sanitaires ne pouvaient justifier une interdiction générale et absolue de manifester.
Ne vaut-il pas mieux que le gouvernement agisse en dérogation aux règles ordinaires quand les circonstances sont extraordinaires et qu’il s’en explique devant les citoyens, le Parlement et les juges, plutôt que d’intégrer dans notre ordre juridique la possibilité permanente d’extension des pouvoirs de l’appareil d’Etat ?
Ce qui est certain, c’est que le gouvernement s’habitue à exercer les pouvoirs exorbitants dont il dispose et que nous nous habituons à le supporter.
L’histoire des sociétés « développées » est celle de l’extension continue du pouvoir de l’Etat sur les individus, pour le meilleur et pour le pire.
Cette extension s’opère souvent maintenant à la demande des citoyens.
Jusqu’aux années 1970, les mouvements démocratiques défendaient les libertés fondamentales contre l’Etat (liberté d’expression, de manifestation, d’aller et de venir). Ensuite sont venues les revendications de « droits à quelque chose… » (droit d’avoir un enfant, de choisir de son sexe, etc.). Pour que ces droits soient effectifs, il ne suffit plus que l’Etat s’abstienne, il faut qu’il intervienne pour garantir le remboursement d’actes médicaux qui ne l’étaient pas, pour modifier le code civil… Ainsi s’est étendue l’emprise de l’Etat sur la vie privée des gens considérée comme une victoire démocratique.
Nous nous habituons à la soumission aux institutions qui agissent légitimement puisque c’est pour notre bien, au pouvoir de la médecine qui veille sur nous, de la science qui pourtant devrait nous aider à comprendre plutôt qu’à nous résigner.
Nous nous habituons à accepter l’inacceptable : rester enfermés, ne pas sortir sans un papier signé, nous sentir coupables de rester plus d’une heure dehors…
Nous sommes comme des enfants.
D’ailleurs, ne trouvons-nous pas un certain plaisir à nous retrouver dans cette situation d’infantilisation ?
Adultes confinés, nous échappons à l’inconfort des transports en commun, au regard des collègues et des chefs qui ne nous voient que si nous le voulons dans le demi-anonymat des conférences téléphoniques et des visioconférences tremblotantes. Nous sommes débarrassés de l’obligation de nous apprêter pour faire bonne figure. Ce petit bénéficie nous rend encore plus enclins à accepter de perdre notre liberté plutôt que notre vie.
Mais n’est-ce pas un marché de dupes ? Jean-Pierre Dupuy a fort bien expliqué comment nous ne croyons pas vraiment ce dont pourtant nous sommes certains. Il en est ainsi de notre propre mort.
Rappelons que dans le même temps nous trouvons tout à fait normal que d’autres soient obligés de sortir, pour que nous puissions nous nourrir, bénéficier d’infrastructures de télécommunications fonctionnelles, pour nos rues ne soient pas envahies d’immondices et que les malades soient soignés.
Toute réflexion est à l’arrêt et je n’ai guère entendu qu’André Comte-Sponville s’élever contre cet abrutissement collectif, dire qu’il y avait des choses plus graves que le Covid-19 dans la vie. Que nous devrions nous faire plus de souci pour l’avenir de nos enfants que pour notre risque de mourir, assez faible au demeurant. Que nous devrions nous souvenir qu’être heureux permet souvent d’être en bonne santé mais que la bonne santé ne peut pas devenir l’unique but de notre existence.
Quand allons-nous nous réveiller ?
L’opposition qui patauge, reprochant un jour au gouvernement de trop nous confiner, le lendemain de nous déconfiner trop vite, les syndicats qui s’opposent à la reprise du travail tant que les conditions ne seront pas réunies (?) ne devraient-ils pas plutôt s’intéresser à la défense de nos libertés fondamentales en période de crise dont dépendent les conditions dans lesquelles le monde se remettra en route demain ?
La communication chaotique du pouvoir exécutif conduit les médias à le présenter comme affaibli, mais je crains qu’à long terme, le confinement ne lui profite. Quelle énergie et quel désir de vivre libre reste-t-il à un peuple dominé par la peur ?
Le 29 avril 2020
Etat d’urgence sanitaire : de nouvelles mesures d’isolement et de suivi des malades provoquent des tensions dans la majorité
Le conseil des ministres doit adopter samedi le texte prorogeant l’état d’urgence jusqu’au 23 juillet. Les débats ont fait rage sur les mesures susceptibles d’imposer des privations de liberté et un fichage.
L’état d’urgence sanitaire ne va pas prendre fin avec le déconfinement programmé à partir du 11 mai. Paradoxalement, il pourrait même voir prospérer des dispositions encore plus coercitives que celles imposées à chacun depuis la loi du 23 mars créant ce régime dérogatoire au droit commun en raison du péril représenté par l’épidémie au Covid-19.
Le conseil des ministres doit adopter, samedi 2 mai, le projet de loi prolongeant l’état d’urgence sanitaire de deux mois, jusqu’au 23 juillet. Annoncé mardi 28 avril lors de la présentation du plan de déconfinement devant l’Assemblée nationale par le premier ministre, Edouard Philippe, ce texte devait comprendre en outre des dispositions pour pouvoir mettre à l’isolement des personnes atteintes du virus et la création d’un fichage des malades et même des personnes susceptibles d’être infectées par le virus.
Mais le gouvernement a été contraint de revoir sa copie dans les dernières heures en raison des risques d’inconstitutionnalité que soulevait son projet. De l’aveu d’un ministre, le texte en l’état aurait pu mettre « le bordel dans la majorité et l’opposition ». Si la prolongation de deux mois de l’état d’urgence sanitaire ne semble pas faire débat, une des mesures envisagée par le gouvernement, en revanche, interroge quant au respect des libertés publiques, au point de faire douter un exécutif soucieux de ne pas fragiliser encore plus une union nationale déjà branlante.
Privation de liberté
L’article 2 de l’avant-projet de loi, révélé par L’Opinion et l’Agence France-Presse, et que nous avons pu consulter, prévoyait en effet qu’une personne testée positive au Covid-19 pourrait être contrainte à un isolement à son domicile ou un lieu qui lui serait affecté « en cas de refus réitéré des prescriptions médicales d’isolement prophylactique », car elle ferait courir « un risque grave de contaminer d’autres personnes ». Un tel placement à l’isolement serait prononcé par le préfet à la demande de l’Agence régionale de santé (ARS). Dans des conditions similaires, des personnes suspectées d’avoir été en contact avec une personne malade pourraient être placées en quarantaine par l’autorité administrative.
Ces mesures de police administrative sont autrement plus restrictives que celles intégrées en novembre 2015 dans la loi sur l’état d’urgence au nom de la lutte contre le terrorisme. A l’époque, le Conseil constitutionnel avait validé les assignations à résidence sans contrôle du juge judiciaire car l’astreinte à domicile était limitée à douze heures par jour. Un contrôle a posteriori du juge administratif était possible.
Ici, dans un régime d’isolement ou de quarantaine plus sévère, il ne s’agit plus d’une « restriction de liberté », mais d’une « privation de liberté » dont seul le juge judiciaire est à même d’apprécier la justification. Cette fois, le gouvernement comptait écarter le juge administratif et permettre, si la personne n’est pas d’accord avec la mesure, un recours devant le juge des libertés et la détention (JLD), le même magistrat qui est saisi lorsqu’il s’agit d’incarcérer une personne sans attendre qu’elle soit jugée coupable.
Un dispositif jugé insuffisant au regard des exigences constitutionnelles par d’éminents juristes. « Vu la gravité de la privation de liberté, le régime pourrait être celui qui s’applique en droit des étrangers avec un JLD appelé à statuer dans les 48 heures sur un placement en rétention décidé par le préfet », estime Serge Slama, professeur de droit public à l’université de Grenoble.
« Aucun caractère incitatif »
Le premier ministre, Edouard Philippe, avait pourtant insisté mardi lors de son discours à l’Assemblée sur « la responsabilité individuelle de chacun ». « L’isolement doit être expliqué, consenti et accompagné », avait jugé M. Philippe, tout en prévenant : « Nous prévoyons des dispositifs de contrôle s’ils devaient être nécessaires. »
Cette disposition, telle que décrite dans l’avant-projet de loi, a fait aussi sursauter certains membres de la majorité. « La France reste le pays des droits de l’homme et des libertés fondamentales. Il s’agit de rester dans quelque chose de nécessaire et proportionné, estime Sacha Houlié, député (La République en marche, LRM) de la Vienne. Les mesures qui ont montré leur efficacité dans l’état d’urgence sanitaire sont celles qui ont été acceptées socialement. C’était le cas du confinement. »
A droite aussi, où l’on a pourtant voté la loi d’urgence sanitaire en mars, le sujet fait débat. « Il y a un hiatus entre la déclaration du premier ministre mardi et cet article », remarque Damien Abad, président du groupe Les Républicains (LR) à l’Assemblée nationale, qui souhaiterait « une réécriture de l’article 2 plus respectueuse des libertés publiques », avec un isolement « ciblé ». Son collègue LR de Vaucluse, Julien Aubert, regrette pour sa part que la mise en quarantaine soit décidée par une autorité administrative, et non pas médicale. « C’est uniquement coercitif à ce stade, il n’y a aucun caractère incitatif », regrette le député.
« Pas arbitré »
Tout au long de la semaine, Edouard Philippe s’est efforcé de rassurer son monde, appelant lui-même certains députés de la majorité. « Ce n’est pas arbitré », répétait-on, jeudi, à Matignon. Jeudi soir, lors d’une visioconférence réunissant les députés LRM, le chef du gouvernement a même assuré, selon plusieurs participants, que la disposition ne figurerait pas dans le texte qui sortira du conseil des ministres. Contacté vendredi après-midi, l’entourage du premier ministre n’a pas répondu aux sollicitations du Monde.
« Il y a toujours des projets différents qui circulent tant que le texte n’est pas passé en conseil des ministres, c’est le processus législatif classique, estime Yaël Braun-Pivet, présidente (LRM) de la commission des lois à l’Assemblée nationale. Nous sommes dans une période où l’on se pose tous des questions afin de savoir ce qui est le plus judicieux à mettre en place. »
Stéphanie Hennette-Vauchez, professeur de droit à l’université de Paris-Nanterre, rappelle que « la quarantaine sanitaire existe dans le droit français depuis avant la Constitution de la Ve République, depuis l’époque de la lèpre ». D’ailleurs, les préfets de la Guyane ou de la Réunion y ont eu recours ces dernières semaines. « Mais ces textes, jamais soumis au Conseil constitutionnel, datent d’une époque où les garanties des libertés fondamentales n’étaient pas aussi importantes qu’aujourd’hui ». L’universitaire estime « coupable de reprendre la plume sur le sujet sans mettre à jour son cadre juridique ».
« Mise en place de fait » de StopCovid
Un autre article du texte pourrait également se révéler « touchy », aux dires d’un membre du gouvernement, dans les discussions à venir au Parlement : l’article 6, qui crée un « système d’information » – en clair, un fichier – permettant de recenser les personnes infectées au Covid-19 « ou susceptibles de l’être », et les personnes ayant été en contact avec elles.
Les médecins, a annoncé Edouard Philippe, seront « en première ligne » pour identifier ces cas, puis faire remonter leur identité à l’Assurance-maladie, qui sera secondée par des « brigades » devant constituer des listes, ou alerter les personnes concernées afin de les inviter à se faire tester. Cette infrastructure informatique recueillera également les informations liées aux « prescriptions médicales d’isolement » ainsi que les données liées aux résultats des tests médicaux. Le projet de loi autorise le gouvernement à légiférer par ordonnance pour mettre en place ce « système d’information ».
« Si on ne fait pas ça, on ne peut pas suivre la chaîne de contamination et la casser », souligne-t-on au sein de l’exécutif. « Nous sommes sur du fichier Excel, sur le principe ce n’est pas un traçage numérique, on ne peut pas être contre tout », juge Sacha Houlié, farouche contempteur de l’application StopCovid sur laquelle travaille le gouvernement.
A LR, on estime au contraire qu’il s’agit là ni plus ni moins que d’une « mise en place de fait » de StopCovid, dont l’activation a été retardée par l’exécutif. « Nous demandons la saisine de la CNIL [Commission nationale de l’informatique et des libertés] », réclame Damien Abad, pour qui le gouvernement doit « jouer franc jeu et arrêter d’avancer masqué sur ce sujet ». « Aucune garantie » n’accompagne l’article, s’alarme enfin Bruno Retailleau, patron des sénateurs LR. Le système serait « centralisé et créé pour un an, alors que la prorogation de l’état d’urgence sanitaire est de deux mois ! », souligne le sénateur de Vendée.
Le projet de loi du gouvernement devrait être examiné lundi, au Sénat, puis dans la foulée à l’Assemblée nationale. Un calendrier peu propice à un débat approfondi sur des questions pourtant aussi fondamentales que le consentement au soin, la collecte de données médicales personnelles, et la liberté d’aller et venir.
Sorti dans les bacs en mars 2020 « Patients zéro. Histoires inversées de la médecine », de Luc Perino, La Découverte, « Cahiers libres », 210 p., 18 €, devrait être le best-seller des confinés déconfinés à partir du 11 mai.
Le livre épatant de Luc Perino recèle bien d’autres occasions de s’interroger là-dessus et à propos d’autres de nos misères. Il se lit avec le plus vif intérêt et convient aux confinés dont sa verve iconoclaste entretiendra le moral. Ajoutons que son 18e chapitre est consacré à l’épidémie du SRAS à Canton en 2003. Déjà un coronavirus ! Et déjà la rétention de premières informations cruciales par le Parti communiste chinois. L’affaire changera-t-elle la donne en ce qui concerne la pandémie actuelle, entraînera-t-elle un aggiornamento des habitudes de la dictature ? On peut sérieusement en douter.
Plaisirs de la vulgarisation scientifique en confinement ICI
Comme le soulignerais, à juste raison la mouche du coche, toujours 3 longueurs d’avance ce fichu Taulier qui l’avait acquis avant le black-out.
Comme je commets cette chronique le 1er mai et notre Pax fait le coquet en ne postant qu’un commentaire lapidaire je vais m’en remettre à d’autre pour vous en parler.
Luc Perino est médecin, diplômé de médecine tropicale et d’épidémiologie. Il publie « Patients zéro, histoires inversées de la médecine ». Un livre qui remet les patients au premier plan de toutes les recherches et avancées médicales des dernières années. En pleine crise du Coronavirus, on avait envie d’écouter Luc Perino
La chronique « essai » de Roger-Pol Droitsur « Patients zéro », de Luc Perino
Qui fait la médecine ? Les praticiens, bien sûr, tous ceux qui examinent, diagnostiquent, prescrivent et soignent en fonction de savoirs vérifiés et certifiés. Mais pas seulement. Eux-mêmes n’existent qu’en raison des patients, de leurs syndromes, de leurs demandes. C’est « parce qu’il y a des hommes qui se sentent malades qu’il y a une médecine », rappelait déjà le médecin et philosophe Georges Canguilhem (1904-1995). Cette évidence est aujourd’hui trop négligée, ce qui conduit notamment à moins écouter les plaintes pour mieux scruter les résultats d’analyses.
Pour contrer cet oubli du rôle crucial des patients, Luc Perino propose une vingtaine de savoureux récits historiques, centrés sur les « patients zéro » qui ont contribué à changer le cours de la médecine. Ce médecin-essayiste, avec déjà une dizaine de livres à son actif, étend ici délibérément le sens habituel de l’expression. Ses « patients zéro » ne sont plus simplement des individus à l’origine d’une série de contaminations – sens technique habituel que l’épidémie de Covid-19 en cours nous rappelle à chaque bulletin d’informations. Dans le sens élargi, il s’agit de tous les malades, accidentés et cobayes qui ont permis des découvertes médicales dans les domaines les plus variés – de la neurologie à l’anesthésie, de la psychiatrie à la chirurgie. Au fil d’exemples pittoresques, hauts en couleur, les amateurs de situations insolites feront des rencontres instructives.
Typhoid Mary : quand une cuisinière sème la maladie et la mort à New York
Par Aveline Marques le 27-12-2019
C'est l'une des patientes les plus célèbres d'Amérique. Mary Mallon, cuisinière d'origine irlandaise, a travaillé dans de nombreuses familles de la bourgeoisie new-yorkaise au début du XXe siècle, répandant la maladie partout où elle passe. En 1906, un épidémiologiste mène l'enquête, partant sur les traces de celle qui sera identifiée, à son corps défendant, comme la première porteuse saine de fièvre typhoïde du pays.
« Typhoid Mary » : ce surnom est devenu outre-Atlantique une expression, qualifiant une personne répandant involontairement la maladie et le malheur. Durant des années, au début du XXème siècle, Mary Mallon, de son vrai nom, a fait la une des journaux américains. Elle est probablement la porteuse saine de typhoïde « la plus célèbre au monde », d'après son découvreur, le médecin George A. Soper.
Tout commence en août 1906, à Oyster Bay, lieu de villégiature près de New York. Un riche banquier de la ville loue une maison de vacances avec sa femme et ses trois filles, quand l’une d’entre elles tombe soudainement malade, rapidement suivie d’une servante. En quinze jours, six des onze occupants de la maison sont cloués au lit par la fièvre typhoïde, sans qu’aucune cause apparente de l’épidémie n’ait été trouvée : aucun cas ne semble relié à un autre.
Craignant pour son affaire, la propriétaire des lieux fait appel à un ingénieur sanitaire, le Dr George A. Soper, qui a acquis une certaine renommée en tant que « combattant d’épidémie » pour le compte de la ville et de l’Etat de New York : cette année-là, pas moins de 3467 cas de typhoïde ont été déclarés sur le territoire, conduisant au décès de 639 personnes.
Crème glacée à la pêche
La piste de l’eau ou du lait contaminés ayant été rapidement écartée, le Dr Soper porte ses soupçons sur les fruits de mer vendus par une vieille Indienne du coin : mais comment expliquer, alors, qu’aucun habitant des environs n’ait été contaminé ? Après avoir minutieusement inspecté la maison et son environnement, le médecin envisage l’hypothèse d’un visiteur convalescent, encore contagieux, qui aurait apporté la maladie. Mais aucun autre cas à Oyster Bay n’a été recensé récemment.
C’est alors que George Soper entend parler d’une cuisinière d'origine irlandaise...
Luc Perino est médecin, diplômé de médecine tropicale et d'épidémiologie. Il publie " Patients zéro, histoires inversées de la médecine ". Un livre qui remet les patients au premier plan d...
L’histoire célèbre les victoires que les médecins ont remportées sur les maladies. Mais elle néglige leurs patients dont les troubles, les souffrances ou les plaintes ont inauguré de nouveaux diagnostics, remis en cause certaines théories médicales ou ouvert des perspectives thérapeutiques inédites. Ciselés comme des nouvelles, ces récits de patients zéro racontent une autre histoire de la médecine : une histoire « par en bas », dans laquelle des malades qui parfois s’ignorent et des patients comptés trop souvent pour zéro prennent la place des mandarins et des héros.
Parmi ces « cas », certains sont célèbres, comme le petit Joseph Meister, qui permit au vaccin antirabique de Pasteur de franchir le cap de l’expérimentation humaine, ou Phineas Gage, dont le crâne perforé par une barre à mine révéla les fonctions du lobe frontal. La plupart sont oubliés ou méconnus, comme Auguste Deter, qui fit la renommée d’Aloïs Alzheimer, Mary Mallon, la plus saine des porteurs sains, qui ne souffrit jamais de la typhoïde qu’elle dissémina autour d’elle, ou Henrietta Lacks, atteinte d’un cancer foudroyant, dont les cellules dotées d’un pouvoir de prolifération exceptionnel éveillèrent la quête du gène de l’immortalité en voyageant autour du monde. À travers eux, ce livre interroge les errements, les excès et les dérives de la médecine d’hier à aujourd’hui.
Des origines foraines de l’anesthésie générale aux recherches génétiques ou neurobiologiques les plus actuelles en passant par les premières expériences de réassignation sexuelle, il tente de rendre justice aux miraculés, aux cobayes ou aux martyrs dont la contribution au progrès de la connaissance et du soin a été aussi importante que celle de leurs médecins, illustres ou non.
Jean-Yves Bizotle confiné de Vosne-Romanée, entre-nous ça sonne classe, est l’une de mes gorges profondes, certes il ne me donne des rendez-vous dans un sombre parking mais en des messages cryptées, avec les grandes oreilles qui traînent sur la Toile c’est plus prudent.
Il m’a donc alerté, à la suite à une découverte sur Face de Bouc et d’une longue plongée dans sa petite Ford d’intérieur, sur l’irruption d’une redoutable et insoignable pandémie d’Ultracrepidarianisme…
En bon rédachef, type Washington Post, j’ai mis mes journalistes, espèce en totale disparition, en chasse.
Mark Felt, l'informateur secret appelé "Gorge Profonde" qui avait permis à deux journalistes de faire éclater le scandale politique du Watergate à l'origine de la chute du président Richard Nixon en 1974, est décédé à l'âge de 95 ans.
Et là, que me ramènent-ils dans leurs filets, des infos d’une autre de mes gorges profondes, le confiné de Nantes agissant sous le pseudo aredius44
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L’ULTRACREPIDARIANISME EN TEMPS DE PANDÉMIE
18 avril 2020
Si nous étions en « temps normal », je serais depuis le lever du soleil en train de lutter contre la nature. C’est ma nature ! Mais une lutte naturelle. Douce, bienveillante. J’aurais touillée gentiment la terre au pied de la maison en tentant de ne pas déranger les œufs des rapiètes, planté les tomates, coupé des bambous pour en faire des tuteurs (on appelle ça un projet tuteuré !). J’aurais fait le tour des étangs, je serais allé voir si les biches, les sangliers sont venus cette nuit. J’aurais balayé les crottes des chauves-souris. Dans le futur, je me méfierai. Il se pourrait qu’on ait un labo de recherche sur les virus planqué dans une ancienne mine d’or gauloise vers Fouilloux ou le Bourneix !
Le bougre avait omis de m’informer mais sur mon petit carnet d’enquête je notais : Colette Renard et je rajoutais Marseille.
En février 2014, Marc Andreessen, cofondateur de Netscape et désormais capital-risqueur, éclairait notre lanterne « l’ultracrepidarianisme est la pratique consistant à donner son avis sur des sujets à propos desquels on n’a aucune compétence. »
Ce terme provient d’un commentaire, rapporté par Pline l’Ancien, adressé par l’artiste grec Apelle à un cordonnier qui critiquait l’une de ses toiles : « sutor, ne supra crepidam » « cordonnier, pas plus haut que la chaussure ».
Cette phrase devenue proverbe explique au malotru où s’arrête sa compétence pour juger…
Pour le peuple, les gens chers à Mélenchon, « parler et donner son avis sur des sujets qu'on ne maîtrise pas »
Dans le grand bassin déversoir, le nouveau tout à l’égout de l'idéologie que l'information continue, règnent sans partage les « toutologues » professionnels.
En anglais, on utilise le mot ultracrepidarianism, en espagnol, ultracrepidarianismo, en bosniaque, ultrakrepidarianizam…
La liste des ultracrépidariens, en cette période de pandémie, s’enrichit chaque jour, ils sont de plus en plus nombreux ils pullulent, tels des sauterelles goulues, nouvelle vérole sur le bas-clergé des confinés, ils donnent leur avis sur tout mais sans avoir de connaissances ou de compétences sur les sujets évoqués. Elles ne se taisent jamais, nous corrigent, nous suggèrent des tonnes de choses, veulent sauver le monde et prennent le pas sur les véritables experts dans un domaine.
Je ne taperai pas plus sur la tête des petits clous qu’ils sont mais je vais vous expliquer pourquoi, via Aredius 44, ils me renvoient à Marseille et à Colette Renard…
Si vous croyez que je fais allusion au Professeur Raoult… vous avez tout faux…
Dans mes élucubrations journalières un jour je pris en grippe Jacques Marseille, « une PME à lui tout seul », s'amuse un de ses proches. Une PME médiatisée. L'homme ne refusait jamais une interview et trustait les médias : chroniqueur à L'Expansion, aux Echos puis au Point, il participait régulièrement à l'émission télévisée "C dans l'air".
Un personnage « au commerce agréable », « bon vivant » et « aimant la bonne chère ». Mais aussi et surtout un homme de débats avec une prédilection pour les thèses les plus libérales.
Marxiste défroqué, Marseille cultivera le goût de la confrontation de théories, voire de la provocation, n'hésitant pas à caricaturer son propos pour faire part de ses convictions.
Agitateur, l'économiste avait un avis sur tout ou presque.
Les 35 heures ? « Un archaïsme » et « un débat ubuesque » dira-t-il.
La lutte contre l'inflation ? « Une politique de vieux » destinée à protéger les créanciers et les rentiers plutôt que les jeunes…
La taxe professionnelle ? « Une imbécillité »
Bref, il me gonflait, non pour ses idées mais pour son omniprésence péremptoire. Il aurait été un bon client pour Twitter mais le pauvre est mort d'un cancer, à son domicile parisien, dans la nuit du mercredi 3 au jeudi 4 mars 2010, à l'âge de 64 ans. Paix à son âme… ICI
Et c’est ainsi que j’avais commis une chronique ayant pour titre : « Marseille, tais-toi Marseille, Crie pas si fort, Je n'entends pas claquer, Les voiles dans le port… », titre emprunté à Colette Renard qui chantait cette chanson à l’aube des années 60.
Ne la cherchez pas, je l’ai expédié dans les ténèbres extérieurs à la mort de Jacques Marseille, sans doute pour faire plaisir au Jacques Dupont du Point perfusé de libéralisme mais aussi que ma vieille éducation vendéenne me faisait respecter la mémoire des défunts.
Voilà, c’est écrit, vous pourrez, assis sur votre canapé, regardant les « toutologues » de tous poils sur BFM ou C.News ou LCI, vous défouler en criant dans le silence de votre confinement, non pas vos gueules les mouettes, mais, enrichissant le vocabulaire du capitaine Haddock, « espèce de d’ultracrépidarien… »
Et comme en France tout se termine par des chansons, je vous offre Colette Renard, non dans son répertoire coquin habituel, mais avec « Marseille, tais-toi Marseille, Crie pas si fort, Je n'entends pas claquer, Les voiles dans le port… »
Étrange 1ier mai, pas de défilé de la CGT de République à Nation, pas de vendeurs de muguet sur les trottoirs, un désastre pour les producteurs nantais de muguet, tout le monde est confiné et selon Mélenchon c’est encore un mauvais coup de Macron pour faire bosser gratos « les gens » à la maison !
L’a pas tout à fait tort le Leader Minimo, dans le huis clos du confinement pour passer le temps « papa pique et maman coud… »
Quoi ?
Des masques bien sûr !
Sur la Toile c’est bourré de tutoriels (Un tutoriel de l’anglais : tutorial est un guide d'apprentissage du type tutorat)
Mais le problème c’est qu’y’a un lézardni papa ni maman ne savent coudre et y’a plus de machines à coudre vu qu’on achète tout en Chine, qu’on ne reprise plus les chaussettes, ni ravaude les chemisettes trouées, au pire on les jette dans la poubelle jaune, au mieux on les donne dans le container vert pour les pauvres.
Il y a donc urgence d’instaurer des cours obligatoires de couture pour les déconfiné(e)s du 11 mai.
J’ai un lourd passé de couseur contrarié en effet j’ai grandi aux pieds de ma mère et de sa Singer, au milieu du fil à faufiler, des bobines de coton mercerisé, des coupons d’organdi, des patrons de manteaux et de jupes droites ou plissées, des épaulettes, de la mystérieuse canette, du petit dé à coudre doré, des boutons de nacre et de corne, des boutons pression, des fermetures-éclair, du centimètre de toutes les couleurs, des grands ciseaux, des craies à tracer, des Modes&Travaux, des petites aiguilles à tête plate plantées sur la pelote rouge…
Mais pas question pour maman que je ne touche à un quelconque coupon, ce n’est pas un métier de garçon même si elle était fan de Christian Dior.
En passant, cette chère maman était une excellente cuisinière et là, même motif, même punition, pas question mon garçon de toucher à un cul-de-poule.
ALLEZ BLANQUER soit le Jules Ferry de la couture pour les garçons et les filles, je mets les garçons en premier car ils sont à décrotter…
CORONAVIRUS : LA VENTE DE MUGUET POUR LE 1ER MAI AUTORISÉE ? ICI
En Pays nantais, 70 % du muguet va rester dans les parcelles à cause du confinement ICI
La fleur porte-bonheur va se faire rare le 1er mai 2020 faute de points de vente. Les fleuristes resteront fermés. Une catastrophe pour les maraîchers nantais qui produisent 80 % du muguet vendu en France.
Dans la vie d’avant je suis un adepte des restaurants, depuis ma période Pied de Fouet suis du genre rond de serviette, fidèle, voir des gens, ceux du restaurant, en cuisine, en salle, leur parler, échanger, se poser, être un peu chez soi pour, bien sûr, manger ce que je ne sais pas cuisiner, mais surtout, comme on le dit trop facilement, créer des liens.
Pour illustrer mon propos, mes déjeuners du mercredi chez Passerini, au bar. Papoter, découvrir les fabuleuses entrées de Giovanni, se laisser guider pour le choix du vin, engager la conversation avec son voisin lorsqu’il y en avait un, se sentir vivant, me recomposer un nouveau cercle d’amis loin de mon ancien marigot et, cerise sur le gâteau, une échappée belle…
Avec le confinement, adieu bar, terrasse, restaurant…
Comme pour beaucoup de commerce le coup fut rude, certains chefs de haute-cuisine ont regimbés puis on fait, avec plus ou moins de sincérité, contre mauvaise fortune, bon coeur. Les plus inventifs, tel le chef d’Amarante se sont lancé dans les plats à livrer, les grands chefs sont allés intercéder à l’Elysée, ce qu’il en est ressorti n’était guère convainquant, et puis le plan de déconfinement du Premier Ministre fut pour eux la douche froide.
Attendre !
La situation est bien sûr angoissante mais, l’équation de déconfinement des restaurants est l’une des plus compliquée à résoudre.
L'Abélia de mon filleul Vincent Berthomeau à Nantes ·
On est bientôt prêt…
Un aperçu de notre carte « À emporter »
Vous pouvez passer commande jusqu'à mercredi soir en écrivant au Messenger du restaurant ou en appelant le 02.40.35.40.00
On vous retrouve en boutique à partir du vendredi 01 mai à 10h30👌😊
Giovanni Passerini·
Notre sous-chef @stefanattso est un cavalier né naturel. Qui de mieux que lui pour livrer notre nourriture ? La semaine prochaine "Passerini a casa" sera disponible du mercredi au samedi et la boutique de pâtes sera de retour en affaires du mardi au dimanche. Restez connectés sur www.passerini.paris
Le Nouvel Obs. a trouvé le bon titre :
« Les gens ne sont pas prêts à manger à 30 centimètres les uns des autres » au restaurant
Comme je ne suis pas, tel l’immense, l’irremplaçable, l’incontournable, Michel Onfray le multicartes, VRP en tout, prédictologue, virologue, infectiologue… ou comme le sénateur de petite extraction, ancienne créature du vicomte de Villiers, Retailleau, un grand expert en restauration, je préfère mettre un lien avec l’article cité. ICI
Michelin invente un masque réutilisable indéfiniment et obtient déjà plus de 350 000 pré-commandes ! ICI
Les masques de protection deviendront-ils objets de nos quotidiens ? Michelin innove et crée un masque de type FFP2 réutilisable 20 fois... Pour les soignants, mais également pour le grand public peut-être bientôt ?
Coronavirus: après le déconfinement, la contagion repart en Allemagne ICI
En Allemagne, le taux de contagion a augmenté après des premières mesures de déconfinement, faisant ainsi craindre l'arrivée d'une deuxième vague.
Votre Taulier ne rechigne jamais, même pendant les mois d’été, à explorer les plis et les replis de la libido du buveur. Mais, comme il est aussi un fieffé ramier, il ne crache pas sur le recyclage de chroniques anciennes. Pour sa défense, celle que je...
Puisque certains n'ont pas compris mes conneries de la saison 1 ICI link j'en remet une louchée. C’est donc l’histoire d’un mec qui passait sa vie avec les bandits manchots dans les casinos. Il jouait à tout. Il pariait sur tout. Il grattait. Il se faisait...
Fenêtre sur cour, L’amour Est un crime parfait, Des mots noirs De désespoir Jetés sur un petit carnet. Mère au foyer sans foyer À nue Toute nue. Sur sa peau lisse tout glisse. Ses grains de beauté Fixés sur mes clichés volés. Sente blanche de ses hanches...
1- J'adore les mecs, le cul vissé sur le siège de leur scooter, qui m'invectivent parce que sur mon vélo je ne démarre pas assez vite aux feux tricolores... Bienheureux les beaufs ! 2- J'adore les nanas, les fesses posées sur le cuir des sièges de leur...
Sur la Toile faut s’attendre à tout lorsqu’on est comme moi un VB, vieux blogueur, un VC, vieux con, un VD, vieux débile qui crache sa bile comme dirait l’immense Mimi, mais un qui a aussi le bras très long, un influenceur de Première League, un gars...
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