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14 mai 2020 4 14 /05 /mai /2020 06:00

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Notre cher Pax, nous annonce un chapitre 1 de son confinement, nous espérons la suite, grand merci à lui…

 

Voilà, c’est fini. Pour ceux qui ont tenu un journal il est temps d’écrire le mot fin et de tourner la page. Pour ce qui nous concerne mon épouse, moi et Nane le bon chien, voici venu le temps des souvenirs.

 

Nous étions à Collioure pour la « Saint Machado » c’est à dire l’AG de l’association Antonio Machado cet écrivain andalou considéré comme le Victor Hugo espagnol. L’AG se tient le ouiken le plus proche du 22 février anniversaire de sa mort à Collioure .Nous avions prévu de rester jusqu’à fin mars pour voter aux élections municipales. L’équipe de Jacques Manya qui se représentait risquait d’avoir quelques problèmes. Malgré notre apport, elle fut battue. Il faut dire que près de la moitié du corps électoral s’était abstenu sans doute désorienté par la polémique : on reporte/on reporte pas les élections. Beaucoup ont finalement «  boudé » le scrutin pour manifester contre l’incohérence du chef de l’état.

 

Confinons, confinons

 

Le confinement nous a surpris loin de chez nous. Nous n’avons pas voulu utiliser le léger sursis proposé pour détaler, dans la pagaille, comme une compagnie de perdreaux levée par les rabatteurs. Pas « d’exode » pour nous.

 

Confortablement installé dans notre petit logement, au ras des flots nous avons fait savoir, urbi et orbi que nous confinions à Collioure en vertu de l’adage qui veut qu’il vaut mieux mourir d’ennui à Collioure que du connard de virus en Alsace.

 

Les premiers jours nous avons vécus comme à l’ordinaire. Nous avons écouté, sans trop y rien comprendre, les informations hésitantes et contradictoires du gouvernement. Les mauvaises querelles mal fondées que lui cherchaient des opposants ignorants et pleins de mauvaise foi.

 

Est arrivé la procédure de l’autorisation de sorties que nous avons immédiatement appelé.

 

« Ausweiss » en souvenir d’une autre époque toujours en mémoire pour nous autres Alsaciens. Il a fallu du temps pour que cette procédure soit au point Un papier unique « Monsieur ou Madame » nous fut reproché. Chacun la sienne nous a-t-on dit. Il en fallait, une par jour et par sortie. Puis l’indication de l’heure de sortie fut rendue obligatoire. Nous avons rusé avec un stylo effaceur qui permettait quelques retouches. Habillement fait, les pandores s’y sont laissé prendre. Lors d’un contrôle, et vraisemblablement parce que j’avais perçu être dans leur collimateur et que je m’étais spontanément porté vers eux,  l’examen de mon « Ausweiss » a été superficiel. Ils n’ont pas remarqué l’absence de signature.

 

Toute sortie se préparait minutieusement à l’avance. Autorisation en bonne et due forme, carte d’identité et en avant. Ce fut assez compliqué pour nous. La situation de notre logement nous obligeait à longer les plages alors que leur accès était interdit et des barrières métalliques condamnaient les avenues. Suspects, nous étions forcément suspects. Puis on nous a fichu la paix.

 

Cependant, rien n’est parfait comme se lamente le Renard auprès du Petit Prince qui lui annonce qu’il y a des poules sur sa planète mais, hélas, aussi des chasseurs.

 

Que peut-il manquer à un confinement coquet et douillet ? Le beau temps !

 

Tous les matins, par la toile, nous arrivait un bulletin météo encore calé sur Lutzelhouse. On voyait que depuis notre départ l’Alsace bénéficiait d’un beau temps insolent. Des journées de soleil succédant à des journées de soleil avec des températures supérieures de 10 ° par rapport au temps de Collioure, maussade, pluvieux, surtout pluvieux et venteux. Un vrai temps de Toussaint !

 

Parfois des journées d’un romantisme échevelé. Sturm un Drang. Notre logement, au ras des flots était cerné par des vagues qui dépassaient les limites autorisées. Par moment,  au travers des fenêtres on ne voyait plus qu’elles. La vague de Hokusai grandeur nature et de face et non de profil comme sur l’estampe. Et c’est nous qui étions dans la barque. On s’imaginait Victor Hugo à Guernesey, Edmond Dantès et l’Abbé Faria au Château d’If ou encore gardiens des phares bretons La Jument ou La Vieille

 

Mais l’Alsace au première loge de la pandémie nous faisait craindre pour nos enfants confinés chez eux, Dieu merci, dans leurs petites maisons avec jardin.

 

La guerre

 

Avec le temps j’ai pu réfléchir sur ce qui nous était arrivé et sur ce qui se passait.

 

Le président Macron avait indiqué aux français que nous étions en guerre. Je ne sais quel imbécile de communiquant avait pu lui suggérer de tel propos ne reposant sur rien. Comme d’habitude quand une de ces têtes pensantes se met à émettre des idées il est le seul à la croire aussi géniales qu’appropriées. Son talent de communicant lui sert essentiellement à « vendre » son idée. J’ai immédiatement pensé au président américain George W. Bush après le 11 septembre paradant ridiculement sur un porte avion revêtu d’un blouson d’aviateur.

 

Si c’est de guerre dont il était questions nous avons aussitôt consulté un spécialiste.

 

Le philosophe Alain dans son ouvrage «  Mars ou la guerre jugée » dit des choses assez définitives sur le sujet, lui qui a fait la Grande Guerre. On peut y lire :

 

« Quelle peste ferait en si peu de temps un si grand nombre de morts, et si bien choisis parmi les plus vigoureux et les meilleurs ? » ou encore  « Or tout homme de bon sens reconnaîtra que les maux qui résultent d’un médiocre système politique…sont comme nuls en comparaison des maux certains et de tous genres que la guerre nous apporte, même terminée par la victoire. »

 

A l’évidence le président avait tapé à côté de la plaque.

 

Les plaisirs et les jours

 

Les jours passant je me suis installé hors du temps. Cette histoire de confinement avait un parfum d’éternité. On était confiné. On ne savait pas quand cela prendrait fin. Il n’y avait plus d’urgence. Demain était un autre jour et la procrastination, handicap dans la vie contemporaine affairée, agitée et mercantile du monde occidental, devenait un art de vivre.

 

C’est Lacan qui rappelait, après d’autres, que c’est bien par ce qu’on avait conscience d’être mortel que nous supportions la vie

 

Quand on a la chance d’être confiné certes, un peu à l’étroit pour mon gabarit, mais face à la grande bleue. Quand tout le confort est là, et les bouquins à profusion, et des films à voir ou revoir. Quand vous pouvez faire trois sorties par jour même sous le contrôle de la maréchaussée et cela pour promener Nane  et/ou pour faire les courses et chercher la presse. En profiter pour tailler, au mètre de distance règlementaire près, une bavette avec ces deux accortes commerçantes. Que ces courses vous permettent d’être approvisionné en produits frais. Et enfin, que votre pension n’a pas encore été rabotée par les augmentations de CSG et d’inflation qui nous attendent, que pouvait-on demander de plus ?

 

Bien tient, très égoïstement, que cela continue.

 

Malheureusement, l’air du temps a été assez vite au dé-confinement. Ce n’était qu’une question de jour avant l’annonce tant attendue. Les pouvoirs publics  étaient en train d’arbitrer entre le nombre de morts encore supportable et la reprise indispensable, au plus tôt, d’une économie sinistrée aux conséquences incalculables.

 

Moi pendant ce temps, dans mon coin, je levais le doigt et demandait : « Encore un moment, monsieur le bourreau. » Au moins le temps de lire « La Montagne Magique » de Thomas Mann qui a quelques points de ressemblance avec ce que nous vivons actuellement, moi au bord de la mer et Hans Castorp à Davos.

 

La vie comme elle vient

 

Les informations, très vite, évoquèrent rapidement et tout aussi régulièrement l‘existence de récalcitrants au confinement .Ils étaient qualifiés de tous les noms.

 

« Tout le malheur des hommes vient d'une seule chose, qui est de ne savoir pas demeurer en repos, dans une chambre. » nous dit Pascal.

 

Le coronavirus aura au moins eu le mérite de tracer une ligne entre ceux qui sont aptes au bonheur selon le critère pascalien et les malheureux qui confirment la pensée du philosophe.

 

Comme occupation quotidienne majeure il y a eu les exercices de mémoire en apprenant par cœur chansons et poésies. Il y a eu aussi beaucoup de lecture et un peu d’écriture. Un ami à qui j’en réservai la primeur a eu l’indulgence et la gentillesse d’en proposer certains à ses très nombreux lecteurs potentiels. Attention les chevilles.

 

Il y avait aussi, les sorties déjà mentionnées. Il en faut minimum 3 par jours pour notre chien Nane. Les rues vides de Collioure étaient drôles. A chaque coin de rue on s’attendait à rencontrer le commerçant habituel connu depuis nos vingt années de séjour et on se trouvait le bec dans l’eau. Les rares passants rencontrés étaient beaucoup moins drôles. Ils vous croisaient avec des mines de taulards en promenade auxquels on a bien rappelé l’interdiction de parler.

 

Les infos qui nous parvenaient, contradictoires, peu factuelles étaient ni compréhensibles ni, à fortiori, fiables.

 

En les écoutant on essayait de savoir où nous en étions personnellement. J’ai eu de la fièvre, mais sans toux ni essoufflement. Mais j’ai aussi toussé, sans fièvre et sans être essoufflé et ainsi de suite. Qu’elle était ma catégorie ? Il y avait-il urgence ? J’ai vite laissé tomber. A chaque jour suffit sa peine.

 

Une parenthèse

 

Nane s’est échappée  8 h...

 

J’étais particulièrement content de voir que lors de cette promenade matinale, Nane m’accompagnait pratiquement sans laisse et sans fuir. Avec force récompenses elle répondait bien aux ordres de « stop » quand elle voulait se faire câliner par des gens qui n’aimaient pas ça et « ça suffit » pour calmer ses démonstrations d’affection. Pour rentrer, j’ai pris une autre rue et tout continuait à bien aller. Jusqu’à un croisement avec une rue ou j’avais oublié la présence régulière d’un chat. Hop, voilà Nane qui rompt sa marche et file poursuivre le chat. J’ai eu beau appeler avec force récompense en main, rien. En général il faut rester « au point de rupture » ou le chien fugueur revient le plus souvent. Mais j’ai dû faire le tour des commerçants ou nous étions passés pour les informer. Nane est peut être passée à ce moment-là. Rebelote quand je me suis rendu à notre résidence proche pour voir si le chien, devant mon abandon de poste, n’aurait pas dérogé aux usages de la gente canine.

 

Rien. Branle-bas de combat ! On renvoie les consignes de confinement à d’autre temps. On avertit la police municipale qui maraude en camionnette et de la fugue du chien et de notre recherche en cours. Cela va faire une heure que la bête a pris ses aises. Et vive la poudre d’escampette ! Rien à faire de l’inquiétude des maîtres ! Une heure trente après la disparition, un appel téléphonique d’un ami qui avait entrepris une recherche en patrouillant en voiture : « Je l’ai, elle était à la gare, je vous la ramène » À la gare ? Sans bagage, sans billet et surtout, sans autorisation ? Mais elle nous fait quoi Nane ? Quand André nous l’a rend il précise qu’elle semblait triste et perdue (pourtant Collioure est très petit ) Elle a reconnu et retrouvé André et a témoigné cette joie d’un gros pissou de soulagement.

 

Nous sommes rentrés à La Rocasse avec une Nane qui ne savait pas trop sur quelle patte danser ; Bonheur de se retrouver en famille et/ou mauvaise conscience d’avoir peut être fait une bêtise.

 

Et la vie a repris son cours

 

La guerre, toujours la guerre

 

J’ai  repensé à cette guerre dont nous avait parlé le président Macron. Il aurait mieux fait de s’abstenir tant il se montrait apparemment mauvais général. Qu’est ce qui lui avait pris ?

 

Alain dans Mars ou la guerre jugée - Chap. XXXVI – « Qu’as-tu appris à la guerre… » fournit une explication à ce besoin de recourir à une telle métaphore :

 

« J’ai appris que tout pouvoir pense continuellement à se conserver, à s’étendre, et que cette passion de gouverner est sans doute la source de tous les maux humains…  Selon mon opinion tous les sentiments guerriers viennent d’ambition, non de haine… Tout pouvoir aime la guerre, la cherche et la prolonge par un instinct sûr… »

 

L’on y trouve également des réflexions aussi simples et pleines de sel que : «  J’ai appris à aimer les chaussures larges et les cols mou » mais aussi plus pratique «  à décider vite et à agir avec circonspection » ce que ne pratique pas nos dirigeants actuels qui pourtant prétendre être en guerre

 

Retour sur soi

 

Et moi, qu’ai-je appris lors de ce confinement ?

 

J’ai appris à ne plus critiquer les autres même si je suis convaincu d’avoir raison, même si l’abondance des reportages fouillés, étayés, vérifiés pouvait nous faire bondir. On oublie trop souvent Mathieu 7, 3-6  La paille et la poutre…

 

J’ai appris à me taire, autant que faire se peut. À ne parler que de ce qu’on connaît bien et non se perdre dans l’esbroufe, le bluff ou le mensonge. À écouter aussi. Comme nous rappelaient autant que nécessaire, mes professeurs d’expertise en œuvre d’art et/ou mes cours d’ébénisterie, qu’on ne regarde jamais assez, on n’écoute pas non plus assez me semble t’il.

 

J’ai appris aussi que les hommes qui ont fait de la politique leur profession sont presque toujours des ignorants. Rares sont ceux qui comme Angela Merkel, une scientifique de formation, sont d’abords de vrais professionnel. Qu’ils ne savent pas faire autre chose que de prendre le pouvoir et se trouvent gros jean comme devant une fois que cela est fait. Dès lors, ils ont recours au mensonge, seule technique qu’ils maitrisent à fond et en qui ils ont confiance puisque elle leur a si bien servi pour conquérir le pouvoir

 

Que ces hommes de pouvoir tellement heureux d’avoir touché le but, ne se préoccupaient que du « coup d’après » c’est à dire comment se faire réélire. De ce fait l’administration était livrée à elle-même avec son étroitesse d’esprit, sa réputation de  « monstre froid » Dans ces moments troublés avec des instructions contraires d’un ministère à l’autre, d’une division à l’autre, d’un jour à l’autre, elle devint un bateau ivre sans l’enchantement de Rimbaud.

 

Les gazettes rapportaient des situations ubuesques. Cela sentait les ronds de cuir de Courteline. Mais Courteline faisait rire et ne tuait personne.

 

L’arrière

 

Le président avait dit la guerre. Et bien nous nous sommes retrouvés, comme  en temps de guerre. Les civils ont répondu présents.

 

Nous avons vécu la débâcle de nos dirigeants qui ne savaient pas trop à quel saint se vouer.

 

Nous avons vu l’exode de ces petits malins fortunés allant en masse, confiner dans leur résidence sur les iles de l’atlantique alors que le confinement était déjà largement instauré

 

Il y a eu la délation de ceux qui ne respectaient pas le confinement (motif officiel) Elle a été rapportée par de vrais journalistes comme ceux de Charlie Hebdo ou du Canard Enchaîné.

 

Rappelons que journal satirique, qui pour beaucoup dans le monde, caractérise la France a été créé pendant la guerre de 14-18, en riposte à la censure et au bourrage de crâne.

 

Il y a eu aussi les faux papiers permettant à divers amis de quitter un confinement souvent imbécile. Je jubile encore, au plaisir pris à en confectionner. Un vrai gamin riant sous cape en pensant à la bonne blague faite au maître.

 

Il y a eu encore la clandestinité des débits de boisson. A l’heure de l’apéro ou en fin de journée ils gardaient la plus belle apparence de fermeture totale affichée toute la journée. Grâce à un code frappé sur la vitrine, les initiés entraient, vite fait, pendant que le gargotier remettait en place le cadenas extérieur et tirait le rideau.

 

Nous jouions aux résistants en échangeant des trucs pour faire échec à la sotte agressivité des gendarmes. Avec mes cheveux gris et mes prothèses auditives je les faisais répéter. Presque à chacune de leur question tout en montrant mes oreilles. Ils étaient réellement déstabilisés. Etait-ce du lard, était ce du cochon ? Aujourd’hui ils ne doivent pas encore avoir trouvé la réponse. En tous les cas se fut assez efficace. Ils nous ont très vite fichu la paix nous privant du petit plaisir de les mener en bateau.

 

Mais avec le temps nous approchions de la fin. Les jours précédant on vit les petits commerces s’animer ; qui préparait sa vitrine, qui déballait ses arrivages, qui lavait sa devanture. Ils chantonnaient comme chantonne l’ouvrier content de son travail et qu’il s’arrête un moment et marque un recul pour le contempler. Avec le soleil et la brise marine ça sentait la libération. Les alliés étaient à Perpignan. Dimanche c’est sûr, ils seront là. Et tous de s’activer confiants. La libération, enfin ! Il ne manquait plus que les drapeaux aux fenêtres et les guirlandes entre les façades

 

Peut-on conclure ?

 

Que nous reste-t-il à présent ?

 

Comment conclure ?

 

Il nous reste des souvenirs à raconter à nos petits-enfants. Fiers comme les grognards de Napoléon de  pouvoir leur dire «  j’y étais ! » Et d’exhiber les autorisations de circuler, les « Ausweiss » précieusement conservées comme preuve de la tradition française à faire simple quand on peut faire compliquer

 

Il reste encore à terminer ces mémoires avec la mention à suivre et préparer le tome II si l’on en croît les mauvais augures.

 

À voir….

 

 

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13 mai 2020 3 13 /05 /mai /2020 12:00

 

En résumé, depuis le 17 mars à midi j’étais assigné à résidence chez moi bénéficiant d’un droit promenade avec attestation dérogatoire pour aller m’acheter ma pitance et pour entretenir ma forme, pédestrement et, même si ce n’était pas clair, dans un rayon de 1 km autour de chez moi. Depuis le 11 mai 00h je suis en liberté surveillée dans un rayon de 100 km, ce qui pour moi signifie que je peux de nouveau me balader à vélo, sans restrictions, dans les XX arrondissements de Paris. Bien sûr, je me suis procuré d’abord un masque en tissu à ma pharmacie habituelle, il provenait d’Italie ; ensuite j’ai acheté une boîte de masques à usage unique, 50, chez le buraliste. Bien sûr, je suis comme tout le monde privé de bar et de restaurant, mais je ne vais m’agglutiner le long du canal comme la bande de crétins décervelés.

 

La vie reprend doucement dans les rues, au bas de chez moi les travaux de consolidation du sol ont repris, la circulation automobile est un peu plus dense, en rentrant d’une balade à vélo j’ai assisté, rue Saint-Jacques, tout près de l’église Saint Jacques du Haut Pas, à la sortie d’une école maternelle, et en passant devant les urgences de l’hôpital Cochin, c’est mon chemin habituel, une longue chenille de taxis s’agglutinait devant, les clients sont là pensais-je.

 

Mes 3 librairies étant rouvertes, j’en ai fait le tour pour me réapprovisionner, chez Gallimard, boulevard Raspail, masque obligatoire, je suis ganté ; à l’Ecume des Pages boulevard saint-Germain même procédure, il y a plus de monde et comme les allées entre les plateaux de livres sont étroites pas simples de respecter la distanciation sociale ; chez Compagnie rue des Ecoles, le masque n’est pas obligatoire mais le fléchage au sol du sens de la visite est très précis, comme il y a u sous-sol, ils ont ouvert un escalier pour remonter afin d’éviter les croisements  entre descendants et montants, impec ! J’ai réinjecté un max dans la machine, je vous en reparlerai. La mairie de Paris a balisé un grand couloir pour les cyclistes rue Saint Jacques, ça ne change pas grand-chose elle est très large et avant la cohabitation avec les voitures était acceptable.

 

Petite satisfaction personnelle, dans le numéro 33 de mon journal le 17 avril j’avais soutenu que la Covid-19 devait être citée au féminin alors qu'une majorité de médias avait abdiqué devant le masculin et certains s’étaient moqués. Mais, nos vieux en vert ont tranché, l'Académie française a tranché : il faudra parler de la «Covid-19» ICI 

 

Du côté des réseaux sociaux, rien de nouveau sous le soleil, les journalistes ont achevé de se déconsidérer, les politiques n’ont pas trouvé le moyen de redorer leur blason, les éructeurs ont continué d’éructer, les peoples ont pétitionné, j’ai enfin compris ce qu’étaient les trolls sur Twitter : ayant moqué le sieur Burgat que j’ai croisé dans la vie, ce qu’il a très mal pris, une petite poignée de Twittos l’ont soutenu, je suis allé voir leur audience : une trentaine d’abonnés en moyenne mais des milliers d’abonnements, on devrait les baptiser mouches à merde. Hier au soir, excédé par les ébraiements d’un type que je connais bien j’ai eu l’audace de contester poliment son argumentation, mal m’en a pris, je fus sommé de m’expliquer, ce à quoi je répondis que j’avais mieux à faire, il m’a intimé l’ordre de ne plus le lire. C’est sûr, vu le niveau qu’on ne m’y reprendra pas, je préfère Mélenchon lui au moins il a du style !

 

J’ai appris, qu’à la suite du Pr Raoult, le ressuscité de Belfort, le camarade Chevènement (tant aimé par mon ami Jean-Michel) et le vicomte du Puy du Fou, le carnassier Philippe de Villiers, viennent de rejoindre le Front Populaire de l’un de nos phares de la pensée Michel Onfray. ICI 

 

J’adore le bulletin de victoire du bocain normand :

 

« 2 lanceurs d’alerte aux antipodes qui ont vu avant les autres les dangers de l #Europe néo-libérale. Nous les avons réunis pour débattre du #souverainisme. »

 

 

 

Lire dans le New York Times le portrait du Pr Raoult : He Was a Science Star. Then He Promoted a Questionable Cure for Covid-19. ICI Je ne l’ai pas noté mais la météo ensoleillée m’a permis de bien supporter mon confinement en prenant mes repas sur le balcon.

 

 

Le Maroilles est en crise.

 

L’image contient peut-être : nourriture

 

La cote de popularité de Philippe explose, Mélenchon lui tresse des lauriers, va-t-on vers une séparation de l’aigle à deux têtes ? Ça excite les éditorialistes…

 

Mr Castex, monsieur déconfinement, on adore en ce pays les Mr, prévient, si nous ne sommes pas sages, on reconfine !

 

Merci à Pax et JF. Collin pour leurs contributions. Mention spéciale à mes fidèles lecteurs : Alain Vauthier d'Ausone et Jean-Paul Kauffmann, ils m'ont touché au coeur mais pas coulé...

 

Merci à la caissière de  ma supérette, toujours attentive, souriante, « Les œufs arriveront demain… pour la farine passez mercredi… »

 

Vous m’avez beaucoup lu, les chiffres d’audience en témoignent.

AVRIL

41 491

Visiteurs uniques

53 852

Pages vues

 

Vais-je continuer à tenir ce journal ?

 

Je ne sais, mais comme je suis prudent et que j’ai du temps, j’envisage de continuer de vous saouler…

 

Les cartoonistes ont tiré leur épingle du jeu.

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13 mai 2020 3 13 /05 /mai /2020 06:00

 

Sans doute que non.

 

Raymond Aron est très tendance sur les réseaux sociaux, même si je doute fort que ses nouveaux adeptes l’aient lu, mais je suis sans doute mauvaise langue.

 

 

Thorstein Veblen (1857-1923) était un brillant économiste et sociologue américain. Cela a été un des maîtres à penser de F.D. Roosevelt, qui s’est inspiré de ses idées pour le New Deal. Raymond Aron comparait son œuvre à celles de Tocqueville et de Clausewitz.

 

 

La première édition La Théorie de la classe de loisir, de Thorstein Veblen, date de 1899.

 

Une vieillerie donc pour les Millennials… pas si sûr ?

 

Présentation de la théorie de la classe de loisir de Thorstein ...

 

« Pour l’essentiel, détaille Veblen, le charme des souliers vernis, du linge immaculé, du chapeau cylindrique et luisant, de la canne, de tout ce qui relève la distinction native de l’homme du monde, provient de la pensée qu’ils font naître : il est impossible que ce monsieur ne mette les mains à aucune pâte et se rende, directement ou indirectement, utile aux autres hommes »

 

Tient, tient, être utile aux autres hommes, en voilà un beau sujet battu et rebattu pendant le confinement…

 

Attention au penchant de s’en tenir à une vision purement binaire simpliste : utiles/inutiles, ce qui est en jeu c’est à la fois le niveau de la contrepartie monétaire d’un travail : le salaire, le traitement et la reconnaissance sociale des invisibles si utiles.

 

Deux exemples, le premier, le monde du vin, où tout un petit monde de communicants, de vendeurs&vendeuses de soi-disant services, sont surpayés, souvent par les fameuses CVO des interprofessions, principales sources de financement de la communication, alors que les vigneron(e)s  tirent le diable par la queue. Je n’écris pas qu’ils sont inutiles mais simplement que l’argent qu’ils drainent est mal placé, qu’il serait plus utile ailleurs.

 

Le second, c'est l’hôpital public, en première ligne, où soudain, certains mandarins, tel le Pr Juvin, passent en boucle sur les plateaux de télévision, main sur le cœur ils rendent hommage aux soignants, ceux qu’au quotidien ordinaire ils traitaient souvent comme la dernière roue du carrosse, ils me font penser aux maîtres de ma Vendée crottée qui, pour défendre le statut du métayage, mettaient en avant le service qu’ils rendaient à leurs métayers à qui ils mettaient à disposition leurs terres et les moyens de production. Il y avait une part de vérité mais que c’était humiliant de se voir priver de la reconnaissance dont bénéficiait leurs collègues bordiers.

 

La hiérarchie des salaires, tout comme la reconnaissance sociale de certains métiers : « tu seras éboueur mon fils ! » ou « tu seras femme de ménage ma fille ! » ne vont pas, au sortir de cette crise sanitaire être profondément bouleversés. En effet, tous les pétitionnaires de la France râleuse ou de bonne conscience, tous les « à statuts », tous ceux qui occupent des jobs tertiaires, souvent chiants, peu intéressants, défendront bec et ongles leurs acquis. C’est humain, le monde est pavé de bonnes intentions mais celles-ci sont vite remisées lorsqu’il s’agit de passer à l’acte.

 

On va me rétorquer que j’en parle à mon aise moi, le retraité, l’inutile, peut-être même une charge à terme. J’en conviens, mon seul rôle au sortir de la crise sanitaire sera de réinjecter ma retraite, assez confortable, dans l’économie, et de le faire en effectuant des choix en accord avec ce je souhaiterais que soit le monde d’après.

 

C’est sans doute rien, ou presque, à l’échelle des enjeux économiques, sociaux, sociétaux, que notre pays va devoir relever.

 

Mais, je dois vous avouer que, les c’est la faute au système, ceux qui vomissent notre soi-disant libéralisme débridé, me saoulent, je ne crois pas aux lendemains qui chantent après avoir fait table rase du passé, l’Histoire nous a démontré que la bureaucratie soviétique et de ses satellites avait échouée, que la Chine communiste est ultra-libérale, nous sommes le système et tout attendre de l’Etat, demander perpétuellement des béquilles, exiger des autres les efforts et les choix difficiles, est le meilleur gage de l’immobilisme. Le Guépard, Jean-Yves !

 

Nous n’allons pas déconstruire radicalement notre système économique et social au sortir de cette crise sans précédent, la fameuse démondialisation est un concept creux, relocaliser nos industries, de nouveaux jugées essentielles, ne va pas se faire sans que les citoyens-consommateurs du baby-boom, pousseurs de  caddies, perfusés du « moins cher du moins cher » cher à Michel-Edouard Leclerc, qui soit dit en passant ne possède aucun magasin mais se contente d’empocher des royalties sur le nom de l’enseigne (vous avez dit utile !) modifient leur comportement.

 

Qui va leur expliquer ?

 

Qui va avoir le courage de proposer les inflexions nécessaires, d'en débattre avec eux ?

 

Les politiques, les intellectuels, les autorités morales, religieuses, scientifiques... ?

 

Tous, ou presque, sont, discrédités pour les politiques, inaudibles pour les intellectuels, inaccessibles pour les détenteurs du savoir, et surtout le flux des informations noie toute forme de réflexion personnelle et collective, chaque individu ou groupe d’individus (sur les réseaux sociaux ils chassent en meute) enfourche les idées du premier gourou venu pour les jeter aux orties, ou bêtement les oublier, lorsqu’un nouveau monte au firmament médiatique.

    

Alors, baisser les bras, subir, attendre, attendre tout, des autres, de l’Etat, des élus, des corps intermédiaires, pour ma part j’ai choisi de faire ce qui est en ma capacité de faire…

 

Le confinement m’a renforcé dans l’idée que je peux vivre de peu, ce qui ne veut pas dire que je vais, au retour de la liberté surveillée d’aller et venir, verser dans l’ascétisme, le retrait, ou une forme de misanthropie.

 

Absolument pas, je vais me contenter d’amplifier mon retrait face à ma consommation ostentatoire.

 

« Pour s'attirer et conserver l’estime des Hommes, il ne suffit pas de posséder simplement richesse ou pouvoir : il faut encore les mettre en évidence, car c’est à l’évidence seule que va l’estime. En mettant sa richesse bien en vue, non seulement on fait sentir son importance aux autres, non seulement on aiguise et tient en éveil le sentiment qu’ils ont de cette importance, mais encore, chose à peine moins utile, on affermit et préserve toutes raisons d’être satisfait de soi. » Thorstein Bunde Veblen

 

La consommation ostentatoire est « une forme de consommation destinée à montrer son appartenance à une classe sociale ou à faire croire que l’on appartient à celle-ci. Elle permet au consommateur de montrer son statut social, son mode de vie, sa personnalité à son entourage et environnement social. »

 

Le terme ostentatoire signifie « qui est fait avec ostentation ». Ostentation vient du latin « ostentio ». C’est « l’action de montrer avec insistance, avec excès ». Le dictionnaire Larousse définit l’ostentation comme « l'étalage indiscret d'un avantage ou d'une qualité, l’attitude de quelqu'un qui cherche à se faire remarquer ». Ainsi, la consommation ostentatoire a comme utilité la valorisation sociale, sans qu’il y ait nécessairement un intérêt fonctionnel à la chose : instaurer une bonne image de lui-même à son entourage.

 

Gatsby le magnifique de Jack Clayton (1974), synopsis, casting ...

 

Francis Scott Key Fitzgerald (1896-1940), avec Gatsby le Magnifique (The Great Gatsby) publié en 1925, décrit avec talent le mode de vie des nouveaux riches de l’Amérique des années 1920. Le narrateur Nick, habite une petite maison en face de celle de Gatsby, et celle de Daisy et de son mari. Gatsby est un jeune millionnaire issu d’un milieu modeste qui ne cesse de mettre en évidence sa richesse. Il organise de somptueuses réceptions dans sa maison située à East Egg, un quartier très huppé et sélect de Long Island à New York. Par sa consommation démesurée, Gatsby cherche à impressionner Daisy, sa voisine, qui appartient à « la bonne société », dont il est amoureux. Il souhaite ainsi gagner son intérêt et prouver son appartenance à la même classe sociale que Daisy.

 

Gatsby le Magnifique — Wikipédia

 

Plus contemporain, la saillie devenue culte, à la gloire de sa nouvelle idole, le petit Nicolas, de l’éternel bronzé, Jacques Séguéla, a bien illustré la fonction de ce mode de consommation : « Si à 50 ans on n'a pas une Rolex, c'est qu'on a raté sa vie » ?

 

On peut tout à loisir remplacer Rolex par Porsche Cayenne ou château Angelus ou Gucci ou Koons… ou toutes les marques, dites iconiques, mais attention à ne prendre dans le viseur de la consommation ostentatoire que les peoples, les nouveaux riches, la cotriade des milliardaires, ce serait se faire plaisir à bon compte compte car le monde du paraître, dans nos sociétés hyper-consuméristes, règne à tous les étages, à l’exception bien sûr des exclus, des invisibles devenus temporairement visibles avant de retomber dans l’oubli.

 

Nike, Reebok, Adidas   la multitude des marques de fringues, de grolles, pour filles et garçons, dans le fameux Neuf3, tout à la fois stigmatisé et manipulé, il fut un temps, où la vieille marque anglaise Burberry faisait un tabac, tout comme les sacs Vuitton, les IPhone, signes d’appartenance à une tribu, nouvelle forme d’affirmation d’un statut social « rebelle », tout ça fabriqué en Chine, sponsorisé par des stars du sport ou du cinéma, vendue avec des marges très grasses. Combien de fortunes amassées à la hâte par les propriétaires de vieilles marques ? La délocalisation, dont tout le monde se plaint aujourd’hui, a commencé par là avant de s’étendre à des produits plus essentiels, mais non ostentatoires, tels par exemple les substances actives des médicaments…

 

Lisez ou relisez Gomorra: Dans l'empire de la camorra de Roberto Saviano (2007)

 

La Camorra est profondément enracinée et bénéficie de la complicité de certains politiciens et de certaines industries, notamment pour le traitement illégal des déchets toxiques. Elle offre des prestations à très bas coût et enfouit les déchets toxiques du Nord dans la campagne du sud de l'Italie. Elle se positionne aussi, avec les Chinois, sur le marché du textile et de la contrefaçon des grandes marques. Elle a des ateliers clandestins où les Italiens du Sud travaillent au noir, ce qui permet de fabriquer des vêtements de luxe discount, de les revendre dans le monde et de faire ainsi de la publicité pour les grandes marques.

 

https://www.novethic.fr/fileadmin/Zara-deconfinement-AFP.png

 

Le premier jour du déconfinement des files d’attente se sont formées devant les magasins Zarra, et lorsque les soldes reviendront les queues se formeront aussi bien au cul de H&M que des magasins de luxe du Faubourg Saint-Honoré ou de l’avenue Montaigne. Rappelez-vous les quasi-émeutes dans les Apple-Store pour la sortie du dernier modèle…

 

Aucune couche sociale n’est épargnée par ce besoin de s’afficher avec les marqueurs de sa classe social,, de s’identifier, d’être reconnu comme quelqu’un en affichant des signes d’appartenance à un groupe, une tribu, celle des rappeurs bardés de dorures en sont un exemple.

 

Les néo-bourgeois, ceux que je croise parfois, rebelles à compte d’auteur, buveurs de vin nature, je ne vais pas énumérer leurs professions ce serait les montrer du doigt, ça ne se fait pas, pour eux pas de problèmes de fin de mois, pendant le temps de confinement, plus encore que d’ordinaire, j’ai pu à loisir, sur les réseaux sociaux, les voir étaler sans retenue leur haut statut social alimentaire : plateau repas de chez Septime…

 

Leur image de marque, ils sont une marque monnayable sur le vaste marché de l’inutilité…

 

« Les objets, comme l’argent, ont une fonction première de signification du statut de leur possesseur, avant même leur fonction de satisfaction des besoins »

La consommation des signes Jean Baudrillard, 1976.

 

Assez de prêchi-prêcha, je ne suis pas indemne, j’ai cédé, au temps où l’on me laissait accroire que j’étais important, pensez-donc le Who’s Who, à me la jouer, à peaufiner mon image de marque. Et puis, doucement j’ai tourné la page, jeté mes oripeaux de « pseudo-haut-fonctionnaire », emprunté de nouveaux chemins juché sur mon vélo, découvert un autre monde. Au-delà c’est mon petit jardin  d’intérieur mais, ce dont je suis certain, c’est que je ne ferai pas machine arrière bien au contraire je pousserai mon petit bouchon plus loin.

 

Ceci écrit, sans me donner en exemple, ce que je ne suis pas, je m’adresse à ma catégorie sociale, fort nombreuse, celle des baby-boomers aisés sur le chemin de la vieillesse, pour leur dire, prenez le temps de lister vos besoins essentiels puis en face indiquez comment jusqu’ici vous les satisfaisiez, ensuite faites ce que bon vous semble mais si vous souhaitez que ce monde change, ce monde que vous allez laisser, tout comme moi, à vos enfants et petits-enfants, faites des choix qui vont dans le sens d’une consommation tournée vers l’essentiel, et avec cette nouvelle marge de manœuvre investissez dans l’avenir…   

 

Renault : le SUV coupé Arkana sera vendu en France

 

Et comme je ne suis pas très sérieux, le vieux cycliste que je suis, qui croise dans les rues de Paris, de gros SUV très souvent occupés par des collègues retraités, monsieur au volant, et madame à la place du mort, leur dit ces gros bouzins sont-ils vraiment nécessaires à vos déplacements urbains, et même suburbains, chers collègues retraités ?

 

La réponse est non.

 

Alors que faire ?

 

Du vélo, à assistance électrique, c’est excellent pour le cœur, et sur un vélo on chope moins de pollution que dans votre grosse auto. Vous vous garerez facilement, gratuitement, ça vous évitera de râler contre les brigades rançonneuses de madame Hidalgo. Plus besoin de parking onéreux, le garage à vélo ou la cour de votre immeuble suffit avec un bon antivols en U, pour l’assurance vous grefferai votre vélo sur l’assurance-habitation. Vous pouvez, si vous êtes du genre inquiet, le faire marquer, même pucer. En mot comme en 100, croyez-moi, à 72 ans, une hanche en céramique, une grosse gamelle, je file dans la ville, masqué, casqué, mais ivre de liberté après ces longs jours de confinement.

 

Sans nul doute je ne vous ai pas convaincu, vous êtes banlieusards, plutôt à l’Ouest, vous n’allez tout de même pas prendre le RER pour faire vos emplettes à Paris. J’en conviens, je ne suis pas un adversaire de l’auto, j’en ai une, une Twingo qui s’ennuie sur mon parking, alors achetez une Zoé, ou abonnez-vous à un auto-partage. Là, à nouveau je dérape : « vous n’y pensez pas ! » me rétorquera madame, j’acquiesce mais je supplie monsieur de cesser d’écraser son klaxon dès que la bagnole qui le précède aux feux tricolores ne démarre pas assez vite au vert. Vous êtes retraité, vous n’avez rien d’urgent à faire, de grâce la pollution sonore est une agression évitable.

 

Même si je ne suis pas toujours en accord avec la politique de notre maire, je lui sais gré de souhaiter faire baisser la pression automobile dans les rues de Paris. Ce n’est pas simple j’en conviens mais ce n’est pas le lieu aujourd’hui pour développer. Nos voisins du nord ont tout compris.

 

Venise va s'autodétruire | L'Humanité

 

Enfin, je ne puis clore mon chapitre urticant sans m’élever contre le goût immodéré des retraités aisés pour les croisières sur les monstres des mers, immeubles flottants où vous êtes empilés en fonction de votre statut social, les moins aisés en bas, les plus riches tout en haut. Lorsque je prends paisiblement mon pastis Dami à la terrasse de mon café, à Ajaccio, et que je vous vois défiler, tel un troupeau de moutons, derrière le guide et son petit drapeau, je vous plains. Au coup de corne du monstre marin, machine-arrière toute, c’est l’heure de la bectance, quelques seelfies, une ou deux cartes postales, un buste de Napoléon, vous pourrez dire à vos petits-enfants « nous avons fait Ajaccio », j’ajoute en 1 heure et demie chrono. (Je suis heureux car la lagune de Venise va être interdite aux monstres des mers)

 

PS : être contre les SUV et les monstres des mers c’est être contre la préservation des emplois dans l’industrie automobile française et européenne (ils sont très profitables les SUV) et la construction navale à Saint-Nazaire. Pas évident le monde d’après , et je ne parle pas d’Airbus et d’Air-France-KLM !

 

Pour la chute, chers collègues – c’est l’accroche à la tribune de l’Assemblée Nationale – je tape sur mon petit clou en citant Bergson :                                                                                                                                   

« J’ai toujours voulu que l’avenir ne soit plus ce qui va arriver mais ce que nous allons faire. »

 

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12 mai 2020 2 12 /05 /mai /2020 12:00

14 appelés à la st Amédée rentreront chez eux leurs quilles au cou

Notre Pax, confiné des Pyrénées-Orientales, égrenait, commentaire après commentaire, la quille : … 4…3…2…1… au jus.

 

Prendre la quille

 

Mais, pour les petits loups, ça ne veut rien dire puisque depuis décembre 2001 finis le «conseil de révision», les «trois jours», la vie en «chambrée», la «quille», les conscrits, les appelés et aussi les «bleus», les «bidasses», les «troufions», les «pioupious»...

 

Depuis le 1er décembre 2001, avec la libération anticipée, du dernier millier de jeunes hommes qui, depuis un siècle, à travers ce qu’on appelait le «service militaire», constituaient l’essentiel de la force de manoeuvre des armées françaises. Ils n’étaient que 4000 et quelques, au Ier octobre 2001, contre 250 000 il y a encore cinq ans...

 

Chez les Berthomeau, tout le monde a fait son service, même moi en tant que VSNA : 18 mois.

 

Pas de conseil de révision à poils mais j’ai fait mes 3 jours à Blois

 

La Quille bordel !...

 

Aujourd' hui, c' est la quille ... - oasisdepaix

 

 

C'était le cri des bidasses appelés dans temps du service militaire obligatoire ...

 

quelle est cette cérémonie? - Page 2 - Forum PAGES 14-18

Le Père Cent, que l’on peut également trouver sous la forme « père-cent » ou « pèrecent », est une ancienne tradition militaire.

 

A la fin du service militaire, les soldats fêtaient leurs cent jours avant la "quille", la fameuse fin du service.

 

Donc ce 11 mai, en vertu d’un édit de notre Roi Macron, nous pouvons enfin quitter notre maison sous certaines conditions, masqués, testés, dans les limites de 100 km…

 

Liberté conditionnelle et surveillée…

 

Comme je suis classé dans la catégorie des vieux dangereux que l’on va surveiller comme du lait sur le feu : qu’est-ce-que j’aimerais m’offrir pour fêter la quille ?

 

  • Une belle bouteille d’Ausone que j’irais quérir chez mon fidèle lecteur de Saint-Emilion Alain Vauthier.

Château Ausone 2004

 

Le  10 février 2016 je commettais une chronique qui n’absout du péché mortel commis dans mon titre, Alain Vauthier me le pardonnera, bien sûr les amateurs éclairés et les licheurs de la LPV réclameront le bucher de la Sainte Inquisition.

 

 

J’suis snob j'ne fréquente que des baronnes aux noms comme des trombones j’bois de l’Ausone en mangeant du camembert à la petite cuillère… ICI 

 

 

  • Un beau cigare que m’aurait fait porter JeanPaul Kauffmann grand amateur qui évoque ces instants où l'on allume subtilement son lusitanias de Partagas, son hoyo de Monterrey, son double Corona, qu'il dissèque l'amertume de l'un, la cape de l'autre, les arômes poivrés du troisième, l'homme se fait éloquent. «Soudain, vous êtes à la fois dedans et dehors. Vous parlez, vous participez à la conversation environnante, mais vous installez une distance quand vous fumez, un décalage.»

 

Les cigares Cohiba Behike, parmi les plus chers au monde, ont été désignés comme les meilleurs de Cuba par l'Amateur de ... Les cigares Cohiba Behike, parmi les plus chers au monde, ont été désignés comme les meilleurs de Cuba par l'Amateur de cigare

(C) AFP ICI

 

 

Ce gourmand méticuleux insiste sur la part méditative qu'entraîne la fumée du cigare, cette «belle métaphore du temps. Comme lui, il se consume pour s'achever en cendres». Fumer le cigare, c'est la volonté de maîtriser le temps pendant un moment particulier.

 

  • Un excellent déjeuner dans le jardin des Climats de Carole Colin&Denis en lichant 1 Vosne-Romanée de JY Bizot.

 

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4 juin 2013

Je me sens des fourmis dans les idées : j’en ai rêvé et dimanche « Les Climats » l’on fait, paroles et musiques du Taulier ICI 

 

25 novembre 2015

 

Mais ce ne sont là que des rêves fous : Saint-Emilion est hors des limites de l’édit royal, je suis interdit de fumerie depuis ma gamelle à vélo et les Climats restent fermés même si, dans son magnifique jardin, toutes les conditions seraient remplies pour accueillir les confinés affamés…

 

Bref, ce 11 mai, au matin, je vais aller faire une longue balade à vélo, masqué bien sûr, puis je préparerai mon déjeuner, je dresserai ma table, sur le balcon s’il fait beau, et je nourrirai mon vieux corps, boirai des vins qui puent avant d’aller faire la sieste…

 

Rien de bien nouveau sous le soleil donc sauf que pour faire bouillir la marmite de mes tables préférées j’irai quérir leurs plats préparés…

 

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12 mai 2020 2 12 /05 /mai /2020 06:00

Tom Ewell et Marilyn Monroe. © 20th Century Fox/Charles K. Feldman Groupe/DR

Le charme du New-York des années 50, adapté d'une pièce de théâtre de Broadway qui  a rencontré un très grand succès en 1952 écrite par George Axelrod (mon correcteur me suggère Axelroud mais je ne lui cède pas, ouaf, ouaf…) le film de Billy Wilder, The Seven Year Itch, 7 ans de réflexion fut le plus gros succès de la Fox : ayant coûté 1,8 million de dollars, il en rapporta plus de 8. En 2000, le film a été classé 51e de la liste des 100 meilleurs films de comédie par l'American Film Institute et Tom Ewell reçut  le Golden Globe du meilleur acteur dans une comédie.

 

Chroniques du Cinéphile Stakhanoviste: Sept ans de réflexion ...

 

New York, milieu des années 1950. Richard Sherman (Tom Ewell), un publiciste d’une petite maison d'édition spécialisée dans les rééditions bon marché avec des couvertures aguichantes, vient d’accompagner sa femme Helen et son fils Ricky à la gare afin qu’ils échappent à la fournaise new-yorkaise en se rendant dans le Maine, bien plus accueillant en été. Il s’est juré de vivre sainement, de ne pas fauter, ce qui ne l’empêche pas de fantasmer car il est doté d’une imagination débordante.

 

Surtout quand apparaît sa nouvelle voisine du dessus, Marilyn Monroe, une superbe blonde un peu ingénue « I’m the tomato from upstairs. Ainsi se présente-t-elle et le charme opère.

 

« Avec le personnage de Tom Ewell, symbole des obsessions sexuelles et de la frustration du mâle américain, Wilder se moquait d'une Amérique qui découvrait la sexualité dans les pages du rapport Kinsey. La satire a un peu vieilli, mais le film non. » P. Murat Télérama.

 

Sept Ans de réflexion (The seven year Itch - Billy Wilder, 1955 ...

 

Il la drague en pianotant, tente de l'embrasser maladroitement, ils tombent du tabouret du piano. Honteux sur la moquette, il s'excuse : « Je suis désolé, cela ne m'arrive jamais. » « Moi, ça m'arrive tout le temps », répond-elle, regard candide au possible de girl next door pas allumeuse pour deux sous. En faisant des compliments à Tom Ewell, pourtant aussi sexy qu'une endive au jambon, Marilyn fait croire aux mâles du monde entier qu'eux aussi elle pourrait les admirer... Mieux : à la fin, quand ce crétin de mari fidèle part rejoindre sa femme, les hommes du monde entier se persuadent alors qu'ils pourraient résister à Marilyn. À la fenêtre, elle dit gentiment au revoir à l'endive qui court vers une autre. Elle est resplendissante : il lui a laissé l'air conditionné.

 

Code Hays — Wikipédia

 

L’adultère, sujet inépuisable pour le théâtre, mais aux USA il y avait le code Hays qui préconisait en effet entre autres que l'adultère ne devra jamais être sujet à plaisanteries. Les responsables de l'adaptation, Billy Wilder et George Axelrod, ont donc dû modifier de manière importante l'intrigue. Contrairement à la pièce qui aborde l'adultère de manière directe et drôle, dans le film il y a beaucoup de désir chez Richard mais pas de concrétisation. En France alors, sévissait aussi la commission de censure à laquelle a succédé la commission de classification des films ICI 

 

Mais, de ce film léger et distrayant, c’est de la scène où Marilyn porte une robe blanche au-dessus d'une bouche d'aération de métro. Mythique. Cette a été tournée en septembre 1954 à l'angle de Lexington Avenue et de la 52e rue, pour être finalement retournée en studio.

 

À classer aux côtés :

 

  • du strip-tease de gants de Rita Hayworth

 

  • de Marlene Dietrich chantant Ich bin von Kopf bis Fuß auf Liebe eingestellt

 

  • d'Anita Ekberg dans la fontaine de Trevi.

 

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11 mai 2020 1 11 /05 /mai /2020 12:00

 

Assemblée générale @ Philippe Vermès

Penser à mai 68, crise politique majeure, le pouvoir a vacillé, de Gaulle est allé se faire adoubé par Massu à Baden-Baden, peut paraître complètement loufoque j’en conviens ; mai 68  fut un mois de bruit et de fureurs, d’illusions, de peur : la grande manifestation des Champs Elysées en fut la preuve, les Français avec le retour de l’essence à la pompe s’empressèrent d’envoyer une Chambre bleue horizon au Palais Bourbon et de se ruer sur les routes des Congés Payés. Sous les pavés la plage, mon cul ; alors que notre mois d’avril 2020 a plongé nos villes pétaradantes, Paris pour moi, dans un profond silence, la peur est sur la ville, le coronavirus rôde, crainte de la pénurie, de la mort, il est de bon ton d’applaudir les invisibles, les indispensables, les travailleurs ne sont pas en grève mais en chômage partiel ou en télétravail. L’économie est quasiment à l’arrêt.  

 

Et c’est là où mon étrange parallèle avec mai 68 prend quelques couleurs, en effet l’économie française fut à l’arrêt pendant presque 3 semaines, entre six et huit millions de travailleurs sont en grève. La France est paralysée.

 

J’ai écrit parallèle et non comparaison, la croissance en France est alors particulièrement forte (+5,2%) et même supérieure à celle de la majorité des autres économies occidentales (+2,4%) et c’est le quasi-plein emploi (moins de 500.000 demandeurs d’emplois en mai 68), l'économie de la France de 1968 ressemble peu à celle d'aujourd'hui. Ce boom économique est alors couplé à un boom démographique. Au début de cette décennie, la population s’accroît en effet de plus de 500.000 personnes par an. À l'époque, le pays profite de la dynamique des 30 glorieuses. La progression du pouvoir d'achat entraîne une hausse de la consommation, ce qui incite les entreprises à investir davantage. Malgré cela, l'économie française comporte tout de même quelques faiblesses structurelles importantes : rigidité dans les entreprises, inflation, hausse des inégalités...

 

Les accords de Grenelle, avec la CGT de Séguy obtient des avancées sociales majeures : hausse de 35% du salaire minimum et des autres salaires de 10%, création de la section syndicale d’entreprise.

 

A court terme, Mai 68 marque le triomphe du salariat dans le cadre de la société fordiste. Nous assistons à ce moment-là à un retour au compromis de 1945 (le patronat accepte de mieux traiter les salariés pour qu’ils consomment plus et que la production s’accroisse), dont les accords de Grenelle sont le symbole : les salaires sont relevés de 10% et le Smig (salaire minimum interprofessionnel garanti) de 35%.

 

Les années qui suivront verront aussi un renforcement des droits collectifs des salariés. La transformation du Smig en Smic (salaire minimum interprofessionnel de croissance, dont l’évolution suivra désormais celle du pouvoir d’achat) et la généralisation de la mensualisation sont des conséquences directes de 1968 qui vont améliorer les conditions de vie des salariés les plus modestes.

 

Mais, paradoxalement, Mai 68 annonce aussi, à plus long terme, la naissance d’une forme de libéralisme économique qui va questionner le compromis de 1945 et le fonctionnement de la société fordiste. L’antagonisme entre ces deux tendances apparaît bien dans les slogans de l’époque. Tandis que les ouvriers criaient « Pompidou, des sous », les étudiants voulaient « jouir sans entraves » : ils n’avaient clairement pas les mêmes revendications ! Cet hédonisme individuel va déboucher sur une remise en question du modèle de production, des droits collectifs qui y sont associés et des corps intermédiaires.

 

 

J’arrête-là, mais il y a eu dans notre vieux pays, le monde d’avant mai 68 et le monde d’après mai 68, certains l’abhorrent  d’autres l’idéalisent. Je me contente pour ma part de constater que mai 68 a changé ma vie, notre vie  ICI 

 

CHRONIQUE

Redémarrer une économie à l’arrêt : la leçon de Mai 1968 ICI 

14/04/2020 OLIVIER PASSET ALTERNATIVES ECONOMIQUES N°401

 

d’Histoires d’A, film de Charles Belmont et Marielle Issartel, 1973 Courtesy : Monique Frydman

 

À propos du questionnaire proposé par Bruno Latour

 

Il fut beaucoup question d’un article de Bruno Latour, publié par AOC le 30 mars dernier, par lequel il nous invitait, en reprenant les propos du Président de république sur les gestes barrières, à « imaginer les gestes-barrières contre le retour de la production d’avant crise » et à devenir « d’efficaces interrupteurs de globalisation ». Ce programme m’enthousiasmait et je m’étais promis de remplir dès que possible le questionnaire qui concluait l’article, espérant qu’il m’aiderait à préciser ma conception d’un monde dé-globalisé.

 

J’ai rempli le questionnaire mais je ne suis pas parvenu à ce résultat et je vais essayer d’expliquer pourquoi.

 

Bruno Latour nous invite d’abord à dire quelles sont les activités aujourd’hui suspendues dont nous aimerions qu’elles ne recommencent pas. Comme la question porte sur « les activités suspendues » et non sur « nos activités suspendues », elle nous conduit à réfléchir à la fois à la dimension collective du confinement - les arrêts d’activités à l’échelle du pays - et à sa dimension individuelle - ce que nous avons cessé de faire en restant chez nous.

 

La chute de 32% en mars et avril du PIB français s’explique par l’effondrement du secteur de la construction (baisse de 79% de l’activité), de l’industrie (-39%), des services (-38% en particulier l’hôtellerie-restauration, le commerce, les transports et l’entreposage, les activités scientifiques et techniques ; en revanche les secteurs « finance-assurance » et « activités immobilières » n’enregistrent aucune baisse d’activité ); l’agriculture et de la pêche enfin perd -13% d’activité.

 

Un regard plus personnel sur les deux mois qui viennent de s’écouler me conduit à établir la liste suivante des activités que j’ai abandonnées en raison du confinement :

 

  • la fréquentation des bars, des restaurants ou des distributeurs automatiques de sandwichs de mon lieu de travail pour m’alimenter lorsque je me rendais au bureau;

 

  • les déplacements hors du territoire de ma commune ;

 

  • les visites ou l’accueil de mes proches ;

 

  •  le recours à une femme de ménage au profit de l’exercice personnel de ces tâches ;

 

  • la fréquentation des librairies, cinémas, salles de concert et théâtres.

 

J’ai aussi modifié la façon dont je réalisais mes achats (recours aux achats par internet et abandon des marchés au profit du supermarché), mais mon volume de consommation de biens alimentaires et autres produits d’entretien n’a pas fondamentalement changé.

 

En résumé, l’effondrement de l’économie a restreint mon accès à certains biens et services culturels, limité mes relations avec les autres, et orienté défavorablement mes modes de consommation vers internet et les supermarchés au détriment des produits de qualité offerts directement ou par des circuits courts de distribution.

 

J’en tire deux conclusions provisoires.

 

La première c’est qu’entre l’arrêt des activités du pays et les modifications de mon comportement individuel, il n’y a qu’un recoupement très partiel.

 

La seconde, c’est que je ne souhaite pas conserver grand-chose de ce qui a changé dans mon mode de vie après la crise.

 

Quant au pays, l’arrêt de l’activité est une menace terrible et non une chance.

 

L’arrêt prolongé de la construction n’est ni possible ni souhaitable. Nous manquons de logements, la qualité des logements existants doit être améliorée, notamment leur isolation thermique. L’amélioration de la qualité de vie de centaines de milliers de gens en dépend, ainsi que la réduction du gaspillage énergétique. Bien sûr, j’aimerais que nous relancions l’activité du BTP sans construire de nouveaux centres commerciaux inutiles, sans défigurer encore plus nos périphéries urbaines, en réfléchissant à un urbanisme plus humain et capable de nous protéger des fléaux contemporains. Malheureusement, les modes de consommation favorisés par le confinement ne nous engagent pas du tout dans cette direction.

 

L’industrie était déjà mal en point. Elle le sera encore plus après cette crise. Certains secteurs devront être progressivement reconvertis, par exemple les activités pétrolières, à mesure que d’autres moyens de mobilité permettront de remplacer les voitures individuelles à moteurs thermiques pour les personnes et les camions pour les marchandises. Mais cette transition demandera au moins 10 ans. Dans le même temps, la pandémie a révélé l’état de dépendance dramatique dans lequel nous nous trouvons et devrait nous avoir convaincus que nous devrions redévelopper la fabrication en France de médicaments, de tests, de masques, de produits agricoles et agroalimentaires et de beaucoup d’autres choses indispensable à notre sécurité collective et à l’exercice de notre souveraineté. Bien sûr il faudra veiller à ce que le développement de ces activités soit aussi économe de ressources que possible, mais quoi que nous fassions, un surcroît d’activité n’ira pas sans une consommation additionnelle d’énergie et de matières premières résultant de la « renationalisation » de pollutions que nous avons délocalisées massivement depuis des années dans des pays où l’absence de droits sociaux garantit le faible coût du travail.

 

Le tourisme de masse est insoutenable. Le gouvernement français souhaitait attirer 100 millions de touristes étrangers dans notre pays. Cet objectif ne sera sans doute pas atteint de sitôt et c’est une bonne chose. Mais l’arrêt complet de l’activité touristique aurait des conséquences dramatiques pour des dizaines de milliers de nos concitoyens. Elle est dans beaucoup de territoires français la seule activité qui reste et elle reprendra après la crise pour que des gens puissent continuer à en vivre et pour que d’autres puissent profiter des richesses naturelles et patrimoniales offertes pas la France. Il faudra beaucoup de doigté pour favoriser un tourisme plus durable sans enlever la possibilité aux moins riches de prendre des vacances et de se déplacer, alors que la moitié des ménages ne partait déjà pas en vacances.

 

 

La question suivante pose des problèmes encore plus redoutables puisqu’elle nous invite à décrire :

 

a) en quoi les activités suspendues nous apparaissent comme nuisibles / superflues/ dangereuses / incohérentes,

 

b) en quoi leur disparition/ mise en veilleuse/ substitution rendrait d’autres activités que nous favorisons plus faciles/ plus cohérentes ?

 

La question me fait revenir sur des deux seuls renoncements personnels liés au confinement que je juge positivement :

 

Ne plus fréquenter quotidiennement les transports en commun me fait gagner du temps sans que mon travail en souffre trop à court terme. La multiplication des déplacements professionnels oblige la collectivité à construire des réseaux de transport complexes, chers et polluants. La réduction durable du nombre de ces déplacements permettrait de limiter les travaux d’agrandissement des réseaux (les projets du Grand Paris par exemple), dispenserait de les rendre plus denses qu’ils ne le sont et permettrait d’en réduire l’impact sur un environnement urbain déjà très mal en point.

 

Le fait de ne plus me rendre au bureau me permet d’organiser différemment mon travail. Mais le télétravail ne donnera  plus de liberté aux salariés que si le travail lui-même est repensé, ce qui n’est pas le cas. Si l’on fait le même travail qu’avant à distance, les difficultés de l’éloignement s’ajoutent aux lourdeurs habituelles des organisations. Au bout du compte, le temps gagné en déplacements évités et en réunions moins nombreuses et  plus courtes, est perdu en recherche d’informations, dispersion, et perte d’efficacité.

 

Je n’évoque pas les activités qu’il ne faudrait pas reprendre après le confinement, comme la question m’y invitait, car la plupart d’entre elles doivent reprendre, me semble-t-il, pour répondre à des besoins collectifs indispensables, même si elles doivent être orientées différemment. Je ne désigne pas non plus les victimes de mes choix individuels, comme j’y suis invité ; elles ne sont d’ailleurs pas très nombreuses car j’ai renoncé à peu de choses et je souhaite que mes renoncements ne soient que temporaires.

 

La question suivante me rappelle que je ne suis pas allé dans la bonne direction :

 

Quelles mesures préconisez-vous pour que les ouvriers / employés / agents / entrepreneurs qui ne pourront plus continuer dans les activités que vous supprimez se voient faciliter la transition vers d’autres activités ?

 

On a beaucoup dit que la crise avait redessiné la carte des emplois essentiels et de ceux qui l’étaient moins. L’affaire est entendue : sont essentiels les médecins, les infirmières et infirmiers, les éboueurs, les enseignants, les personnels d’accueil des crèches, les agents des supermarchés (pas seulement les caissières), les paysans, les chauffeurs routiers, les aides-soignants dans les EHPAD . Les autres non.

 

Mais l’effondrement de l’activité de construction témoigne-t-il de l’inutilité des entreprises de ce secteur et de ceux qui y travaillent ? Non, nous en avons besoin et la « transition énergétique » ne pourra pas se faire sans une intense activité de construction et de reconstruction de logements et de bureaux qui sont des passoires énergétiques.

 

Faut-il souhaiter que les hôtels et restaurants que nous ne fréquentons plus disparaissent ?

 

Je ne le pense pas. Pas plus que l’arrêt des activités de recherche scientifique ne démontre leur inutilité.

 

A l’inverse, le fait que les secteurs  « finance-assurance » et « activités immobilières » traversent la crise sans frémir démontre-t-il leur caractère indispensable ?

 

La question posée est-elle la bonne ?

 

Personne ne défendra, je pense, à la sortie du confinement que les centaines de milliers de personnes actuellement en chômage partiel et tous les CDD et intérimaires qui n’en bénéficient pas devront y rester et s’engager dans des programmes de formation et de reconversion vers d’autres activités.

 

Et d’ailleurs lesquelles ?

 

Employés de plates-formes internet, magasiniers chez Amazon ou Cdiscount, livreurs à domicile, traders, pour prendre des activités maintenues pendant le confinement ?

 

En réalité, à court terme des mesures de soutien massif aux entreprises de tous les secteurs à l’arrêt seront prises pour éviter leur faillite et la progression de la misère, ce qui n’interdit pas d’orienter leur activité en conditionnant les soutiens au respect de règles de production préservant l’environnement.

 

A long terme, les politiques publiques doivent favoriser le passage à une autre économie. Mais il faudra du temps. Parler du changement sans en décrire les étapes, les moyens, les contraintes et les leviers permettant de les lever, c’est exprimer un vœu pieux. Nous venons, en France, de passer trois ans à élaborer une Programmation Pluriannuelle de l'Énergie pour 2023 et 2027. Mais il est vite apparu que cette période de temps était trop courte et l’on travaille déjà pour essayer de dire à quoi pourraient ressembler la consommation et la production d’énergie en 2050 et de définir les politiques publiques à mettre en œuvre en conséquences, malgré les incertitudes que comportent des échéances aussi lointaines.

 

L’échelle individuelle est complètement inadaptée pour traiter des questions de cette ampleur.

 

Si mes préférences individuelles devaient prévaloir, nous fermerions les magasins de vêtements ou de produits de luxe de toute nature, les boutiques d’objets de décoration et de bien d’autres produits inutiles à mes yeux. Le retour au tourne-disque et à une télévision publique avec deux ou trois chaînes ne me chagrinerait pas. Mais cette indifférence à une grosse partie de ce qu’offre le marché des biens et services actuel n’exprime que mon âge et sans doute une forme de nostalgie. Elle ne décrit pas le monde de demain et n’aide pas à faire des choix d’avenir.

 

D’où ma difficulté à répondre à la question suivante :

 

Quelles sont les activités maintenant suspendues dont vous souhaiteriez qu’elles se développent / reprennent ou celles qui devraient être inventées en remplacement ?

 

Je suis un mauvais candidat à cet exercice car je souhaite retrouver au plus vite la plupart des activités auxquelles j’ai dû renoncer, puisqu’il s’agit de:

 

  • la possibilité d’aller et de venir sans contrainte ; rencontrer les gens que j’ai envie de voir sans contrainte et sans distanciation physique

 

  • fréquenter une librairie ou un marché sans être canalisé par des forces de police et sans contrôle d’identité et d’autorisation de sortie ;

 

  • recevoir mes amis à la maison ;

 

  • aller au cinéma, au concert ou au théâtre ;

 

  • voyager un peu

 

Je manque sans doute d’imagination mais je ne vois pas ce qui pourrait remplacer cela et je ne souhaite pas que ces activités disparaissent.

 

Ma perplexité a augmenté à la question suivante consistant à décrire

 

a) pourquoi les activités dont je souhaite le retour m’apparaissent positives

 

b) comment elles rendent plus faciles/ harmonieuses/ cohérentes d’autres activités que je favorise et permettent de lutter contre celles que je juge défavorables ?

 

Il m’a semblé alors que le questionnaire omettait un point essentiel. Ce qui a été mis en suspension depuis le 17 mars, c’est l’exercice de nos droits fondamentaux, à commencer par la liberté d’aller et de venir, la résistance à l’oppression (au travers des lois d’exception qui donnent un pouvoir anormalement étendu aux autorités administratives), le droit de voir les gens que nous souhaitons rencontrer, le droit de manifester…

 

L’exercice des libertés fondamentales n’a pas à être justifié. Je sais que l’exercice de ma liberté n’est pas inconditionnel, qu’il trouve ses bornes dans la possibilité qu’auront les autres de l’exercer pareillement. De cela, je veux bien discuter. Si l’on me dit que je ne dois pas sortir de chez moi sans masque parce que je mets les autres en péril, je mettrai un masque, mais je revendique aussi que l’on me teste pour savoir si je constitue  une menace pour les autres et que les autres soient également testés et sachent quel comportement ils doivent adopter. Je souhaite que nous passions d’une mesure de police générale, à une politique de santé publique reposant sur la bonne information des citoyens et faisant appel à leur responsabilité. 

 

Pour le reste, je ne suis pas certain que ma façon de travailler pendant le confinement soit plus favorable à l’environnement que lorsque je prenais le RER tous les jours. Mes interminables journées devant un ordinateur génèrent une forte consommation d’énergie pour faire tourner à plein régime d’énormes usines de traitement de données. Les outils électroniques que nous utilisons entraînent une surexploitation de terres rares, d’eau, de transports et d’énergie qui n’a rien de comparable avec les dégâts que nous provoquions lorsque nous faisions la même chose avec un papier, du crayon, une règle à calcul et le service de la poste. Les conséquences du télétravail sur notre santé mentale et les modifications des relations sociales et de travail qu’il induit restent à étudier. Enfin, je n’oublie pas que les GAFA sont pour le moment les entreprises qui profitent le plus de la crise, avec Tesla et quelques groupes pharmaceutiques susceptibles de mettre au point un vaccin contre le covid 19.

 

Le questionnaire prend ensuite un tour choquant puisqu’il me demande d’énoncer les mesures que je préconise pour aider les ouvriers / employés / agents / entrepreneurs à acquérir les capacités / moyens / revenus / instruments permettant la reprise / le développement / la création de cette activité ?

 

Me voici élevé au rang de DRH du pays. La démarche proposée est d’ailleurs conforme à  l’analyse habituelle expliquant le chômage par l’inadaptation de la qualification de la main d’œuvre aux besoins des entreprises. Mais le chômage ne résulte-t-il pas d’abord des crises économiques répétées et de la faiblesse de la croissance économique qui conduit certains économistes à évoquer une dépression séculaire ?

 

Et puis, cette question souffre d’un biais économiste que j’ai du mal à accepter. Ce que je souhaite retrouver au plus vite, c’est la jouissance de mes libertés fondamentales : la possibilité de me promener dans un bois, sur un chemin de campagne, sur une plage, de recevoir mes amis, bref de profiter d’activités qui n’ont rien d’économiques et dont je ne veux surtout pas qu’elles le deviennent.

 

Quelque chose ne fonctionne pas dans l’articulation entre l’échelle individuelle et collective qui nous est proposée.

 

Bruno Latour inscrit la démarche qu’il propose dans une sorte de prolongement des Etats-généraux de 1789. Nous en sommes pourtant loin. Dans un cas, Louis XVI voulant contraindre l’aristocratie à des réformes indispensables (il s’agissait en particulier de lui imposer de payer des impôts) a suscité un grand mouvement dans tout le pays. Le tiers État qui n’était rien et voulait devenir quelque chose, a utilisé cette occasion pour se regrouper, tenir des milliers de réunions locales et exprimer collectivement des aspirations traduites dans des cahiers de doléances. Ici, on nous demande de désigner parmi nos renoncements ceux dont nous souhaitons qu’ils soient définitifs, parce que le salut collectif dépend de nos renoncements individuels. Mais c’est précisément le collectif qui manque dans cette démarche.

 

Les éboueurs, postiers, agriculteurs, infirmier(e) s, paysans seront peu nombreux à lire AOC et à répondre au questionnaire. En pratique, la démarche proposée revient à demander à ceux qui comme moi peuvent travailler à domicile et touchent leur salaire de désigner parmi ceux dont le travail s’est arrêté et qui touchent au mieux le chômage partiel, lesquels doivent disparaître, avec des mesures d’accompagnement bien sûr.

 

Loin d’y voir un renouvellement de la démocratie je crains plutôt que la réflexion proposée n’en manifeste la régression. Il ne s’agit pas de l’organisation d’une délibération collective sur des solutions communes, au contraire, chacun est renvoyé à ses préférences individuelles, laissant à une autorité mystérieuse qui n’est pas désignée, le soin d’arbitrer entre elles.

 

L’autorité qui à toutes les chances de s’imposer comme le véritable arbitre pourrait bien être encore une fois l’économie. La crise économique violente que nous allons vivre risque de conduire à des arbitrages sévères entre les activités qui doivent disparaître parce qu’elles ne sont pas rentables et celles qui seront préservées parce qu’elles sont profitables. Il ne sera pas tenu compte des préférences individuelles et s’il n’y a pas de mouvement collectif pour s’y opposer, ce sont encore une fois les intérêts des plus faibles, qui ne sont pas nécessairement les moins utiles comme nous l’avons brutalement constaté ces dernières semaines, qui seront frappés de plein fouet.

 

Jean-François Collin

8 mai 2020

Petit clin d’œil

 

Même si beaucoup d’acteurs auraient été surpris à l’époque si vous leur aviez dit qu’en dérégulant la société fordiste le résultat aurait été l’érection d’un monde où la reconnaissance des droits individuels et la naissance d’une société plus fluide vont à l’encontre du collectif. Il n’est donc pas étonnant que certains anciens soixante-huitards comme Daniel Cohn-Bendit ou Romain Goupil se reconnaissent dans cette société libérale-libertaire.

SOCIÉTÉ

Imaginer les gestes-barrières contre le retour à la production d’avant-crise ICI

PHILOSOPHE ET SOCIOLOGUE

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Published by JACQUES BERTHOMEAU - dans écrits des autres
11 mai 2020 1 11 /05 /mai /2020 06:00

 

Tout le monde connaît la chanson « tout ça parc’ qu’au bois d’ Chaville y avait du muguet »

 

En 1953, cette chanson explosait tous les records d’écoute ; elle a servi de leitmotiv aux fêtes du Muguet qui se sont déroulées à Chaville de 1956 à 1969. Ces fêtes perpétuaient les fêtes de la saint Vincent, de la ville, des commerçants et surtout la fête des blanchisseurs.

 

Mais me dit-on, y’a plus le moindre brin de muguet dans les bois de Chaville suite à l’exploitation raisonnée de la forêt et à l’arrachage sauvage des pieds avec la racine. ICI

 

Ça n’a pas d’importance car du muguet il en pousse sur mon balcon, mais en revanche on n’entend pas chanter le coucou du côté du boulevard Saint Jacques c’est pour ça que j’aimerais aller me promener dans les bois de Chaville car dans la forêt lointaine, on entend le Coucou… coucou, coucou…

 

Disparition : le coucou ne chantera bientôt plus en Angleterre…

 

Mais au temps du coucou, dans sa poche il faut avoir des sous !

 

Le coucou se pointe en avril mais en avril on était confiné.

 

Selon les plus éminents spécialistes, la femelle du coucou est polyandre. C’est-à-dire qu’elle a plusieurs maris. Non seulement elle vole, comme tous les oiseaux. Mais elle est volage. Voilà qui complique un peu le dicton : quand la femme du coucou est malade, combien d’époux coucous se précipitent à son chevet ?

 

Coucou, c’est la mafia !

 

Non seulement l’oiseau parasite pond dans le nid d’autres espèces, mais en plus il sème la terreur parmi les oiseaux récalcitrants à adopter sa progéniture. Une stratégie payante.

 

On connaissait la fâcheuse habitude du coucou de laisser ses oeufs dans des nids étrangers, aux bons soins d’autres espèces d’oiseaux qui couvent le rejeton puis s’épuisent ensuite à le nourrir. Ce que l’on sait moins, c’est que si les “parents adoptifs” ne sont pas assez coopératifs, s’ils éjectent par exemple le nouvel arrivant, l’espèce parasite use de représailles. Il fond sur le nid, et détruit tous les autres oeufs. ICI 

Sifflet coucou, photographie de Claude Germain © Philharmonie de Paris - Musée de la musique Sifflet coucou, photographie de Claude Germain © Philharmonie de Paris - Musée de la musique

SYMPHONIE DES JOUETS DE LEOPOLD MOZART
GENRE musique pour ensemble instrumental
FORME symphonie en trois mouvements :
I. Allegro
II. Menuet
III. Allegro
INSTRUMENTATION CORDES : violons 1 et 2, violoncelles, contrebasses
JOUETS MUSICAUX : trompette à une note, tambour d’enfant, triangle, coucou, rossignol, crécelle-hochet

 L’identité du compositeur de cette œuvre n’est pas clairement définie. Longtemps, la paternité de la Symphonie des jouets a été attribuée à Joseph Haydn, avant d’être rendue à Leopold Mozart. Mais des recherches récentes mettent en doute cette hypothèse : il est possible que cette symphonie soit en fait l’œuvre d’un religieux du Tyrol, le père Edmund Angerer, dont on a retrouvé un manuscrit original de la symphonie.  ICI

Quatre enfants avec une trompette, par Tadeusz Makowski, 1929 © Musée national de Varsovie

Quatre enfants avec une trompette, par Tadeusz Makowski, 1929 © Musée national de Varsovie

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10 mai 2020 7 10 /05 /mai /2020 12:00

Entre 1988 et 1992, au cabinet du Ministre j’ai supervisé le dossier des courses dont nous étions, avec les rapiats du Budget, la tutelle conseillé par le chef du Service des Haras. Secteur économique méconnu, il apportait à la cagnotte de l’État, via le PMU, beaucoup  de pépètes ; de plus à l’époque ça finançait le fonds d’adduction d’eau des communes rurales. Lorsque j’en parlais à certains ils poussaient des hauts cris, les courses, le jeu, la perdition du petit peuple adepte du Tiercé, Quinté +. Monde étrange que celui des propriétaires, du côté galop les vieux du Jockey Club voisinaient avec l’Aga Khan, les fortunes pétrolières du Golfe et pour le trot les hobereaux normands emmené par Pierre de Montesson le fondateur de la Socopa.

 

Il m’arrivait d’aller le dimanche aux courses, Prix de l’Arc de Triomphe, Prix d’Amérique…

 

Un beau lundi de 1998, le chef du service des haras m’annonce que Sagamix, né en 1995, vient de remporter, le prix de l'Arc de triomphe.

 

Sagamix - France

 

Victoire française, fort rare, la « casaque grise-toque rose » de Jean-Luc Lagardère venait de faire taire ses détracteurs.

 

Je persuade à grand peine Louis Mermaz de se fendre d’un mot de félicitations. Ce qu’il fit. Nous reçûmes en retour un bristol ne portant que la mention du nom du haras avec les remerciements manuscrits du propriétaire.

 

Par la suite, lors de l’organisation de la première journée nationale du cheval j’ai rencontré Jean-Luc Lagardère dans ces bureaux du Rond-Point des Champs Elysées, le seul souvenir que j’en ai gardé ce sont ses chaussettes grises transparentes à la Chirac.

 

Affiche 60x80 Paris Match 2809 . Jean Luc Lagardere . | eBay

 

Bref, je vous raconte toute l’histoire à la fin de cette chronique.

 

Le petit Arnaud est dans la tourmente, il est harcelé par un fonds activiste Amber Capital ICI 

 

Le devenir d’Arnaud m’importe peu, ce qui vous vaut cette chronique c’est lors de l’AG à huis-clos, l'hilarante et vacharde question d'un petit porteur, Christopher Calmann-Lévy, à Arnaud Lagardère

 

Il s'appelle Christopher Calmann-Lévy. C'est un des descendants des deux frères Michel et Calmann Levy qui ont fondé la célèbre maison d'édition en 1836. Sa famille détient encore 15% du capital, aux côtés d'Hachette. A ce titre, il est administrateur de Calmann Levy SA. Il est aussi un petit actionnaire du propriétaire d'Hachette, le groupe Lagardère. A ce titre, il intervient régulièrement en assemblée générale pour critiquer le management d'Arnaud Lagardère. Cette année, l'assemblée générale se tenant à huis clos, il n'a pu s'exprimer de vive voix, mais par écrit. Sa question était si joliment tournée qu'elle en a fait rire Arnaud Lagardère lui-même:

 

« Monsieur le Président Lagardère, Depuis l’an 2012, je me suis transporté à chacune de nos nobles assemblées générales pour décliner mes apostilles sur votre gestion erratique, sur la confusion de vos intérêts personnels et de l’intérêt social du groupe Lagardère, ainsi que pour vous enjoindre de lever votre commandite, château-fort sans trésor à apporter en dot à vos sujets, brouillasse comptable et outil confiscatoire de la démocratie actionnariale. Je regrette que vous n’ayez jamais ouï mes suppliques que vous avez surtout accueillies avec une condescendance de petit écuyer agioteur. Et je déplore que la presse présente lors de nos assemblées générales ait été, à de trop rares exceptions, anesthésiée par votre faconde et les éléments de langage flagorneurs dispensés par vos troubadours soumis. En ce jour, vous, vos courtisans, les collaborateurs du groupe et nous actionnaires, petits et grands, nous nous retrouvons tous devant un margouillis immense car vous êtes désormais assis sur une bien inconfortable sellette, après avoir jeté la confusion et récolté l’opprobre en nous machinant un avenir d’incertitude, que le mal viral qui nous assaille actuellement assombrit plus encore ! Et désormais pour sauver votre blason en déroute, conserver votre fief fissuré et maintenir le faste de votre train de vie insatiable, vous avez décidé de quérir à votre secours le ban et l’arrière ban de quelques chevaliers :

 

La suite qui vaut son pesant de railleries est ICI

Jean Luc lagardère...né un 10 Février

La saga de la casaque la « casaque grise-toque rose » de l’écurie Lagardère

 

Un étalon très rentable aussi, car depuis onze ans il ne cesse de procréer. Une semence en or: à 40 000 euros la saillie, Linamix, qui procède à une centaine de montes par an, a largement contribué à rééquilibrer les comptes de l'éleveur! On comprend mieux pourquoi le cheval, qu'on peut voir aujourd'hui gambader dans son paddock au haras du Val Henry, à Tortisambert (Calvados), bénéficie d'une police d'assurance sur mesure? Généreux, Linamix a aussi engendré des chevaux de course qui ont assuré des gains importants pour l'écurie Lagardère. A commencer par Sagamix, né en 1995 et qui remporte, en 1998, le prix de l'Arc de triomphe.

 

La passion de Jean-Luc Lagardère pour les chevaux remontait à avec l'acquisition, en 1966, de son premier yearling, suivie un an plus tard par le rachat du haras le Val Henry, à Livarot (Calvados). Quinze ans après, en 1981, l'entrepreneur achetait  un second terroir, à Ouilly, à la famille Dupré, une casaque prestigieuse.

 

A la tête d'une écurie de quelque 220 chevaux, dont une soixantaine de poulinières «Pendant vingt ans, Jean-Luc Lagardère a mangé de la sciure», raconte un éleveur français. En 1987, la chance sourit au détenteur de la casaque grise et toque rose : avec Linamix, il tient en effet un pur-sang d'exception. «Linamix est à l'origine de la réussite éclatante de l'élevage de Jean-Luc Lagardère. Un étalon très rentable aussi, car depuis onze ans il ne cesse de procréer. Une semence en or: à 40 000 euros la saillie, Linamix, qui procède à une centaine de montes par an, a largement contribué à rééquilibrer les comptes de l'éleveur! Généreux, Linamix a aussi engendré des chevaux de course qui ont assuré des gains importants pour l'écurie Lagardère. A commencer par Sagamix, né en 1995 et qui remporte, en 1998, le prix de l'Arc de triomphe.

 

Les pur-sang de Jean-Luc Lagardère, en quatre années, ont empoché au total 5 millions d'euros de gains, auxquels s'ajoutent 1,6 million de primes d'élevage. Un joli pactole, qui classe Jean-Luc Lagardère au deuxième rang du palmarès des propriétaires, juste derrière les frères Wertheimer (héritiers des maisons Chanel et Bourjois)

 

Dix-sept mois après la disparition de Jean-Luc, contraint par les événements, au terme d'un bras de fer qui a durement opposés, Arnaud Lagardère et sa belle-mère, Betty Lagardère, à propos de la transmission et de l'évaluation de l'héritage, sont convenus d'un accord au début de l'été. Un épilogue amiable, qui se solde pour le nouveau patron de l'empire par le paiement d'importants droits de succession.

 

Quelques dizaines de millions d'euros: la somme n'est pas facile à trouver, sauf, en l'occurrence, sous le sabot d'un cheval. Arnaud Lagardère, qui n'avait jamais vraiment caché son peu d'attachement pour le hobby de son père ni une certaine réticence pour l'ambiance des hippodromes, qu'il fréquente peu, a donc à céder au meilleur prix ce qui constitue l'une des plus belles écuries de France.

 

En 2005, Éric Woerth, secrétaire d'Etat à la réforme de l'Etat et premier adjoint au maire de Chantilly, déclarait « Le rachat des chevaux de l'écurie Lagardère par Son Altesse l'Agha Khan est une bonne chose pour nous »

 

Elizabeth II Avec Le Prince Karim Aga Khan IV À Windsor, Le 8 Mars 2018 4

 

Pour environ 40 millions d'euros, Karim Aga Khan, autre éleveur et propriétaire célèbre. Ses chevaux se partagent entre son haras du comté de Kildare, en Irlande, terre d'élevage mythique du pur-sang anglais, et celui de Bonneval, au Mesnil-Mauger, dans le pays d'Auge, comme le haras du Val-Henry.

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10 mai 2020 7 10 /05 /mai /2020 06:00

Liturgie : Voici pourquoi le prêtre met un peu d'eau dans le vin ... Le vin de messe par Paul-Charles Chocarne-Moreau sur artnet

Le vin de messe  , 1924 - 1924 
 (français, 1855 - 1931)

C'est l'histoire d'une très vieille chronique de derrière les fagots de la sacristie de la paroisse Saint Jacques le Majeur, pondue le 27 avril 2007, pas sûr que notre Pax l’ait dénichée celle-là.

 

 

Je l’ai extirpée de la naphtaline à la suite d’un commentaire sur mon mur de Face de Bouc où, j’avais publié une photo de mon déjeuner du 4 mai baptisée : déjeuner de moine.

« Sans vin de messe... »

 

 

Je vous la livre telle quelle, si vous souhaitez lire l’originale c’est ICI 

 

Comme beaucoup d'entre vous me suivent depuis les origines de ce blog ils savent, qu'au temps de mes culottes courtes, j'ai occupé les éminentes fonctions d'enfant de coeur à la paroisse St Jacques le majeur de la Mothe-Achard auprès du curé-doyen Bailly. J'ai donc servi la messe, en latin, en soutane rouge ou noire pour les sépultures et surplis empesé, celle du petit matin comme la grande du dimanche, officié aux Vêpres du dimanche après-midi, suivi les chemins de croix de la Semaine Sainte, assuré les processions des Rogations et de la Fête Dieu, officié aux mariages, baptêmes et enterrements, suivi le curé pour les derniers sacrements, lavé les pieds le jeudi saint, porté la croix ou les bougeoirs, agité l'encensoir, porté le seau du goupillon, sonné la clochette et bien sûr présenté les burettes au curé. Un boulot pris certes sur le temps de loisirs mais aussi sur les heures d'école. J'y reviendrai plus loin mais, comme ce qui m'amène ce matin à égrener mes souvenirs d'eau bénite ce sont les burettes, un petit mot sur le vin de messe.

 

La sacristie sentait l’antimite. Nous, les enfants de chœurs, étions parqués dans une antichambre qui, elle, empestait le jus de chaussette car nous portions des savates avec semelle de feutre. Le service du curé était assuré par soeur Marthe (mon premier amour platonique) Pendant que nous boutonnions l'enfilade de petits boutons de nos soutanes elle préparait les ornements à la bonne couleur, le ciboire, la patère et bien sûr elle remplissait les burettes. Celles-ci se trouvaient placées dans un placard d'angle. Tout le jeu des enfants de chœur consistait à arriver en avance pour aller fouiner dans le placard aux burettes où se trouvait bien sûr la bouteille de vin. Les plus vantards racontaient qu'ils avaient osé s'en siffler une gorgée au goulot. Moi, jamais, non par crainte du péché – c'en n'en était pas un d'ailleurs car le jaja n'avait pas subi la transmutation - mais parce que mon esprit déjà critique trouvait un peu fort de café que ce vin fut blanc.

 

Bien sûr, si lors de la consécration le liquide avait pris une couleur vermillon mes doutes auraient été levés. La seule transgression que je me permis fut de le sentir. Il avait une odeur douçâtre qui n'engageait guère aux libations. Lorsque je présentais d'abord la burette de vin au curé celui-ci la vidait intégralement dans le ciboire, pour celle contenant l'eau il se contentait d'une larme. Ma sainte mère qui voulait faire de moi un prêtre n'a jamais su que l'histoire du vin de messe pesa aussi dans mon choix de ne pas embrasser un sacerdoce où le sang du Christ n'était qui liquide blanc jaunasse. Mais la raison profonde était ailleurs.

 

Alors, comme je suis ce matin en veine de confidences, je vais vous l'avouer. Ce que j'adorais par-dessus tout dans mes fonctions d'enfant de chœur c'était la distribution de la communion. En ces temps reculés les paroissiens venaient s'agenouiller à la sainte-table et je précédais le curé, tenant dans ma main un petit plateau en métal doré que je plaçais sous le menton juste avant que le curé n'enfourna l'ostie ou plus exactement la plaça sur la langue tirée.

 

Pourquoi diable ce plaisir ?

 

Tout simplement parce qu'ainsi je pouvais contempler à souhait les beautés de la paroisse, leurs toilettes, leurs audaces parfois : certaines au lieu de baisser les paupières plantaient leurs yeux dans les miens, leurs lèvres faites – suprême audace – leurs mains jointes emmitouflées dans des gants de dentelles où pour certaines flamboyaient des ongles peints – provocation ultime – , j'ose : leurs poitrines si proches, leur façon de quitter la sainte-table sur leurs talons hauts en balançant leurs hanches et en roulant des fesses. Rien que pour ces pensées impies on aurait dû m'excommunier sur le champ. Mais nul ne pouvait soupçonner mes jouissances intimes sauf qu'un jour, las de la pression d'un recruteur de l'Evêché, à sa question sur les raisons de mes atermoiements je lui répondis droit dans les yeux : « j'aime trop les femmes... » ce qui le laissa sans voix de la part d'un moutard de 10 ans de la Vendée profonde.     

 

Le vin de messe : Tout ce qu'il faut savoir sur le vin liturgique ! - blog Les Grappes © Theopedie

Le vin de messe, un produit comme les autres
  • ADRIEN BAIL, 

 

Pas de messe sans vin… Théologique, le principe a aussi ses implications économiques. « Tous les grands domaines en Europe ont une origine ecclésiastique, rappelle Jean-Baptiste Noé, auteur d’une Histoire du vin et de l’Église (Éditions ADN, 2010). Au-delà de la place symbolique du vin dans la Bible, c’est une question pratique qui a conduit les évêques et les moines à produire du vin : il est indispensable pour célébrer la messe. » Mais si le débouché n’est pas négligeable pour les viticulteurs et les négociants, peut-on vraiment parler d’un marché du vin de messe ?

 

« Difficile à dire, parce que le vin de messe n’est pas un produit à proprement parler », nuance d’emblée Jean-Baptiste Noé. En effet, pour la liturgie catholique, le vin que recommande l’Église n’a rien d’un produit casher (chez les juifs) ou halal (chez les musulmans), qui serait certifié par elle. Tout vin de raisin pur convient pour cet usage (1).

 

Dans les régions viticoles, les paroisses se servent directement chez les producteurs locaux, comme à Perpignan (Pyrénées-Orientales). À la cathédrale Saint-Jean, ce sont les bouteilles de Nicolas Roux, diacre et vigneron, qui sont enfermées dans l’armoire de la sacristie. Dans le village du Soler, à quelques kilomètres de là, Jean-Marie Nadal, propriétaire du château Nadal-Hainaut, livre la paroisse en viognier et en chardonnay. « Chez nous, c’est une tradition familiale », raconte-t-il.

 

Un vin doux et sucré

 

« Fournir sa paroisse est une démarche pour l’Église », estime Brigitte Le Roch, propriétaire à Mouzillon (Loire-Atlantique) et catholique pratiquante. Elle approvisionne aussi les paroisses des environs et, pour elle, ce geste ne s’apparente en rien à une démarche commerciale.

 

Le vin pour la liturgie, s’il est un vin comme les autres, répond cependant à une demande particulière, clairement identifiée par les producteurs. « Les prêtres préfèrent un vin doux et sucré. Quand ils disent la messe tôt le matin, à jeun, un vin sec est trop agressif, explique Brigitte Le Roch. Nous leur proposons un vin fruité, qui garde la fraîcheur en bouche. » Un vin qu’ils ne produisent pas tous les ans, et qui fait l’objet d’une attention particulière. « Pour qu’il ait cette qualité, nous retardons les vendanges. »

 

La suite ICI 

   

Le muscadet de Guy Bossard choisi comme vin de messe par le pape François ? Un vieux canular .

Vin. Du muscadet au Vatican ? Un canular

Le pape aurait choisi ce breuvage comme vin de messe.

Insolite. « Le pape François a choisi, en guise de vin de messe, le muscadet biodynamique de Guy Bossard, l'un des pionniers de cette méthode. » L'info, qui nous avait échappé, est tombée, dimanche 17 septembre, à l'heure de la communion. Farfelue ? Impossible, elle est signée François-Régis Gaudry, l'animateur de la très respectée émission « On va déguster » sur France Inter.

 

 

Que diable, le vin de Guy Bossard, laïc parmi les laïcs, aurait été choisi par le Saint-Père ! Dare-dare, coup de téléphone au vigneron pour confirmer cette annonce tombée du ciel. Au bout du fil, le viticulteur du Landreau, dans le vignoble nantais, s'esclaffe.

 

La suite ICI 

Troc Echange Vin de messe VENTE SUITE A ARRET DE COLLECTION sur ... Voleur de vin de messe arrêté au diocèse de Québec !!! Ictus, vin blanc moelleux sélectionné par l'Abbaye ND des Neiges Vin de Messe SANS - Bordeaux - Cuvelier Fauvarque Vin de messe

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9 mai 2020 6 09 /05 /mai /2020 18:30

Little Richard - Tutti Frutti de Little Richard sur Amazon Music ...

Confinement aidant, sans me transformer en préposé en nécrologie, je peux à chaud vous balancer en fin de journée une chronique où je vous dis tout sur mon passé...

De son vrai nom Richard Wayne Penniman, Little Richard né le 5 décembre 1932 dans une famille pauvre de Macon, en Géorgie, dans le Sud, son surnom de «Petit Richard» était trompeur: l'homme mesurait 1m80. Enfant rebelle, handicapé par deux jambes de longueur différente, il traînait dans les églises, attiré par leur musique, et se distinguait par ses allures efféminées.

 

Little Richard a contribué à donner au rock and roll un air de scandale, avec ses chemises criardes comme aucun homme n'en portait alors, sa coiffure banane de 15 cm de haut, et sa moustache aussi fine qu'un trait de crayon.

 

Bien avant les rockeurs des années 1960, ses excès firent rimer rock avec décadence: en tournée, ce voyeur assumé parlait ouvertement de ses orgies nocturnes bisexuelles. Mais il s'avéra aussi être une personnalité torturée aux multiples revirements.

 

Archives des spécialités de Little-Richard

 

« Je suis l’architecte du rock’n’roll, l’initiateur, celui qui le personnifie. »

 

Cette phrase tirée d’un entretien avec Andy Gill dans le mensuel musical britannique Mojo de décembre 1999, Little Richard l’a souvent prononcée. Avec des variantes, mais toujours pour affirmer son importance dans les premiers temps du rock’n’roll dans les années 1950. Au même titre que Chuck Berry (1926-2017), Jerry Lee Lewis, Fats Domino (1928-2017), Bo Diddley (1928-2008), Carl Perkins (1932-1998) et Elvis Presley (1935-1977).

 

Homme de spectacle, tout en extravagance et débordement d’énergie, le chanteur et pianiste Little Richard est mort samedi 9 mai, à l’âge de 87 ans, a annoncé son fils, Danny Penniman, au magazine Rolling Stone. La cause de son décès est encore inconnue.

 

Le petit Richard, autrefois gay, est maintenant antigay - Encore une fois

 

Les Beatles comme les Rolling Stones jouèrent, à leurs débuts, en première partie de ses concerts, et le jeune Jimi Hendrix démarra comme musicien dans son groupe.

 

A neuf ans, David Bowie fut fasciné en voyant un film de Little Richard. «Sans lui, je ne serais probablement jamais devenu musicien», admit-il plus tard.

 

Le Temps et le Monde sont les champions hors catégorie des nécrologies.

 

Little Richard, pionnier américain du rock and roll, est mort  ICI 

 

Le chanteur américain Little Richard, « l’architecte du rock’n’roll », est mort  ICI 

 

Le rock, comme sans doute le tango pour d’autres, est pour moi la danse-fusion par excellence où l’accord entre les deux danseurs doit être totalement raccord si l’on ne veut pas s’emmêler les crayons ou sombrer dans une forme de gesticulation sans âme.

 

Le rock me possède, et si, comme je l’ai écrit, ma partenaire sent là où je veux la mener, d’une simple impulsion de la main, je suis capable, ou du moins je l’étais, capable de danser jusqu’au bout de la nuit.

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