Dans la bande dessinée Bananes métalliques, de Franck Margerin, les personnages de Lucien, Gillou et Ricky portent également la célèbre coiffure. Ces trois aventuriers, copies conformes d’Elvis, incarnent la rébellion des années 80.
Récemment j’ai lu : Blue Moon de Damir Karakas Rhapsodie rockabilly dans la Croatie des 80’s.
« Je venais tout juste de me laver les cheveux et je me sculptais une nouvelle banane devant le miroir quand le téléphone s’est mis à sonner, sans s’arrêter. C’était mon père : il m’appelait de la poste, il m’a dit pour Grand-père :
J’ai demandé : On l’enterre quand ?
Il m’a dit : Viens m’aider demain pour l’enterrement. Puis il a ajouté : Et ne t’avise pas d’venir dans cet accoutrement..
Avoir la banane c’est avoir le sourire, être heureux.
Se faire bananer, c’est se faire avoir.
Et puis y’ la banane, Rockstar d’Andy Warhol
En 1966, Andy Wharol décide de produire un jeune groupe de rock encore méconnu, The Velvet Underground & Nico, composé notamment du célèbre chanteur Lou Reed. Âgé de 38 ans, le pape du Pop Art réalise ce qui est aujourd’hui considéré comme l’une des pochettes les plus connues du monde de la musique : la fameuse banane jaune sur fond blanc.
La pochette sérigraphiée originale proposait un collage qui cachait, sous la peau jaune du fruit, une équivoque banane couleur chair. Et comme si l’allusion sexuelle n’était pas assez claire, l’autocollant était accompagné de la formule « Peel Slowly and See », soit « Épluche lentement et regarde ». Une rumeur affirme même que la colle de l’autocollant contenait de la drogue ! Nul doute que la banane de Warhol illustrait parfaitement le credo « Sexe, drogue & rock n’roll » des décennies 60-70.
C’est Pierre Dac Les Pensées (1972) qui assure la transition
« Ce qui différencie totalement un régime de bananes d'un régime totalitaire c'est que le premier est alimentaire et débonnaire alors que le second est autoritaire et arbitraire. »
Quand a-t-on découvert les bananes?
Réponse de Mathieu Perret Docteur Conservatoire et Jardin botaniques Genève
Pour comprendre l'origine de la culture des bananes, il faut s'intéresser d'abord aux bananiers sauvages qui poussent dans le sud-est Asiatique, de l'Inde à la Nouvelle Guinée en passant par la Malaisie et l'Indonésie. Il en existe environ 50 espèces que l'on regroupe dans le genre Musa. Parmi celles-ci, deux espèces, Musa accuminata et Musa balbisiana sont à l'origine de toutes les variétés de bananes connues actuellement.
Les premières traces archéologiques de la culture de la banane remontent à 7’000 ans en Nouvelle Guinée. Depuis cette période, les premiers agriculteurs d'Asie du sud-est ont croisé des variétés sauvages issues de différentes régions et les ont sélectionnées pour obtenir des fruits plus charnus et contenant moins de graines. Au cours des siècles, ce processus de domestication a généré une centaine de variétés, dont la banane sucrée qui est largement commercialisée chez nous, mais aussi des bananes plantains que l'on consomme cuites et qui constituent une source importante d'amidon pour les populations des régions tropicale. Toutes les variétés cultivées actuellement sont stériles (il n'y a pas de graines dans les bananes), elles sont propagées par bouturage.
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Une légende indienne rapporte que la banane Musa paradisiaca était originaire de l’île de Ceylan, paradis terrestre duquel furent chassés Adam et Ève, leurs corps couverts de feuilles de bananier. Linné a d’ailleurs donné le nom de Musa paradisiaca au « Bananier du Paradis » (banane plantain) et celui de Musa sapientum au « Bananier des sages » (banane dessert), nommé aussi « figuier du Paradis » ou « figuier d’Adam ». Cette légende est en fait issue d’une tradition syrienne qui fait de la banane un fruit du paradis d’autant plus symbolique que lorsqu’elle est coupée, les fibres de sa tranche semblent dessiner une croix.
« On retrouve la trace de la banane pour la première fois dans un texte bouddhiste datant de 600 ans avant Jésus-Christ. Selon certains auteurs, Alexandre le Grand l’aurait découverte lors d’une expédition dans la vallée de l’Indus, en 327 avant Jésus-Christ. Pour d’autres, le bénéfice revient à Marco Polo, lors de son voyage en Chine. »
La banane, reine des conflits commerciaux ICI
Depuis près de cent cinquante ans, le fruit aiguise les appétits financiers et se trouve lié à des guerres économiques et politiques
Alexandre Steiner Le Temps
Publié dimanche 26 juillet 2020
Qu’ils soient indigènes ou exotiques, les Suisses adorent manger des fruits. Durant l’été, «Le Temps» raconte leur histoire, détaille les filières et analyse leur consommation.
Elle a donné naissance à l’une des premières multinationales du monde, engendré des coups d’Etat ou des guerres économiques. Si sa présence sur les étals des supermarchés est devenue banale, avec 66 000 tonnes vendues en Suisse l’an dernier, son histoire est loin de l’être. Si sa culture remonte à plus de 8500 ans en Nouvelle-Guinée, il faut attendre le milieu du XIXe siècle et le développement du chemin de fer pour la voir prendre son essor. C’est à cette époque que la banane devient un fruit mondialisé.
«République bananière»
En 1871, Minor Keith, un Américain envoyé au Costa Rica pour embaucher la main-d’œuvre nécessaire au développement de lignes de train, plante des bananiers le long des chantiers pour nourrir les travailleurs. C’est lui qui donnera naissance en 1899 à l’United Fruit Company (UFCo, ancêtre de Chiquita). Considérée comme l’une des premières multinationales, elle symbolise aussi l’impérialisme américain. L’entreprise s’étend dans d’autres pays d’Amérique latine, où elle demande des terres en échange d’investissements et de services. Elle finance aussi des coups d’Etat pendant cinquante ans pour développer ses activités et n’hésite pas à avoir recours à la corruption, donnant naissance à l’expression «république bananière».
Mais l’UFCo n’est pas seule sur ce terrain. Dans le même temps se développent les sociétés Dole et Del Monte aux Etats-Unis, et Fyffes en Irlande. Les trois firmes américaines dominent largement le marché mondial, et les fruits issus de leurs productions se voient surnommés «bananes dollars». Toutes-puissantes en Equateur, au Costa Rica et en Colombie, elles imposent des conditions de travail et de rémunération souvent décriées par les ONG.
Conflit commercial inégalé
Sur le plan économique, la banane crée aussi des tensions. Ses ventes se chiffrent en milliards et aiguisent les appétits. En 1993 éclate la «guerre de la banane». Elle oppose l’Union européenne (UE) et les pays latino-américains soutenus par les Etats-Unis sur la question des droits de douane. Elle a officiellement pris fin en 2009, lorsque les belligérants ont signé un accord sous l’égide de l’OMC. Il s’agit de fait du plus long conflit commercial de l’histoire récente.
Certains redoutent aujourd’hui un nouvel épisode de cette guerre. Les producteurs africains ont lancé en septembre 2019 l’«Appel d’Abidjan». Destiné aux autorités européennes et aux institutions internationales, il demande notamment à l’UE de ne pas favoriser les producteurs d’Amérique centrale par une nouvelle baisse des tarifs douaniers.
TOUS LES DÉTAILS SUR LA BANANE ÉQUITABLE ICI
La banane certifiée équitable fait son apparition au Canada en 2004, puis au Québec en 2008. En 2009, 72 organisations de producteurs sont certifiées équitables en Amérique latine. Tant les organisations de petits producteurs que les plantations avec main-d'œuvre salariée peuvent obtenir la certification équitable. Privilégier l'achat de bananes équitables est bénéfique pour les producteurs et l'environnement.