J’ai débuté le mois d’août avec deux stars de la Rive Gauche, la première notre Frédéric Beigbeder « Et comme en ce moment ça va plutôt bien, je mange, je bois, je grossis, je suis amoureux… » link qui vient de reprendre le magazine LUI en main c’est « un titre qui m'a toujours fait fantasmer, avoue-t-il. Au moment de sa création (par Daniel Filipacchi en 1963, NDLR) et à son apogée au début des années 1970, la France n'était pas en crise. Je suis jaloux de tous ceux qui ont vécu cette période bénie». Bref, notre homme qui tient table ouverte chez « l’Ami Jean » 27 rue Malar dans le 7e « J’aime les romans d’Alexandre Dumas et je pense que cet endroit aurait pu être une cantine pour les trois mousquetaires. Un lieu où Portos vient boire des bouteilles de vin comme des verres, où Athos, Aramis et d’Artagnan et lui avalent trois jambons entiers à quatre. On imagine bien Depardieu siffler ici une bouteille cul sec ! Il faut retrouver à Paris des endroits comme « l’Ami Jean » où l’on a l’impression d’être dans une auberge à l’ancienne. C’est cette cuisine-là que j’aime. Les nouvelles cuisines compliquées, genre Fooding, ce n’est pas mon truc. » Propos recueilli par l’infatigable Olivier Malnuit, monsieur 80% de Grand Seigneur.
« L’Ami Jean » c’est Stéphane Jego qui nous confie que « Le destin fit en sorte que M. Christian Constant chef de l'hôtel Crillon repêcha son CV dans une corbeille bien remplie et il le donna à M. Yves Camdeborde qui à partir de la eut la tâche difficile d'en faire cuisiner ! « Il a même réussi à me faire gagner un concours du meilleur jeune espoir en 1994. Je dois vraiment dire que cette rencontre fut, après mon épouse, un moment capital dans ma vie car jamais je n'aurais pu être où j'en suis sans ces deux personnes : mon épouse Sandrine et Monsieur Yves Camdeborde. Depuis 2002, nous avons repris la plus vieille institution basque de la place de Paris, dans laquelle nous faisons du mieux possible pour satisfaire la plus large et la plus agréable des clientèles. »
Le 2 août j’enchaînais sur « J’aime l’ivresse, j’aime me saouler ! C’est une vraie jouissance… » link d’Yves Camdeborde qui a maintenant sa Taule : le Comptoir au 9 carrefour de l’Odéon dans le 6e. J’y passe très souvent sur ma flèche d’argent et je m’arrête parfois lire aux Éditeurs (les fauteuils sont confortables) qui fait face à sa terrasse. Je suis fasciné par le spectacle que décrit très bien Olivier Malnuit à qui rien n’échappe.
Photo prise par le taulier le 8 août à 11h 55
« C’est ouvert ? » « Pas encore, madame, il n’est pas tout à fait midi ! » Chaque jour c’est la même histoire. Au 9 carrefour de l’Odéon (Paris 6e) patiente une petite vingtaine de personnes devant la porte du Comptoir du relais, le restaurant d’Yves Camdeborde, sympathique cuistot parisien à l’accent du sud-ouest surtout connu pour ses interventions enflammées dans l’émission Masterchef (TF1). Un spectacle à couper le souffle pour qui connaît la difficulté de remplir un restaurant en semaine dans cette période de crise. Merci la télé ? Même pas. Entre l’âge de certains clients et l’accent japonais des autres, la plupart n’ont en réalité jamais vu Masterchef et connaissent à peine le maître des lieux lorsqu’il passe en coup de vent sur le trottoir. »
Photo prise par le Taulier le 8 août à 12h
Pertinent ce Malnuit, j’en témoigne. Été comme hiver (il fournit des couvertures), midi et soir c’est Camdeborde au pays des Soviets : la queue. J’ai une sainte horreur de la queue et pourtant je me suis assis un soir à la terrasse du Comptoir sans avoir eu à la faire. Privilège me direz-vous ? Non, j’étais invité par un type qui a le bras long, sacré Adolphe, et nous dînions en compagnie d’une jeune femme russe ravissante. Yves Camdeborde vint papoter avec nous. Bref, l’homme est prolixe et bon vivant mais la question n’est pas là. L’autre soir, en observant la queue, je me suis dit : je n’ai jamais vu Yves Camdeborde derrière son Comptoir. Est-ce important ? Je ne sais, mais tout de même ça me chagrine un peu. Lorsque j’ai enfourché ma flèche d’argent qu’ai-je vu sur le trottoir faire un AR rapide et bougon : ce cher Yves Camdeborde.
Photo prise par le Taulier le 8 août à 12H 05
L’année dernière, Yves Camdeborde, à repris « le Suiss », « le Madrid » et « la Txalupa » à Saint-Jean-de-Luz sur la célèbre place Louis XIV. Un nouveau Ducasse J sans doute. Ça ne me dérange pas mais j’avoue ne plus avoir envie de me poser au Comptoir alors que je vais aller à la rentrée à « l’Ami Jean » avec deux belles fourchettes. Au passage je salue mon jeune ami Sébastien Demorand, le compère de Camdeborde à Masterchef, qui va sans doute trouver que pousse le cochonnet un peu loin.
Les 3 photos prises un jour assez creux sont représentatives du phénomène Camdeborde : lorsque le service s'est mis en place 20 personnes formaient la queue... Mais que viennent-ils chercher sur cette terrasse bruyante, assez peu agréable ? La cuisine de Camdeborde ? Pour répondre à cette question il va falloir que je prenne sur moi et que je me tape la queue - oui je sais ça fait vulgaire - pour juger le frichti et les vins du Pape de la bistronomie.
à bientôt donc sur mes lignes...