Les beaux esprits de la Grande Epicerie du BM se secouent les neurones pour renouveler leur stock d’accroches pour allécher le chaland des beaux quartiers. Leur dernière trouvaille : Seconde Ligne ne laisse aucun doute par son graphisme sur la référence rugbystique. Arrêt sur images avant d’en revenir à cette sélection de seconds vins.
La seconde ligne ce sont le 4 et le 5
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Des noms qui furent mythiques : Lucien Mias et André Herrerro ou même Walter Spanghero qui jouait aussi en troisième ligne et de plus récents Fabien Pelous(FRA), Colin Meads(NZ), John Eales(AUS), Martin Johnson(ANG), Frik Du Preez(AFS), Willie-John McBride(IRL), Malcolm O'Kelly(IRL), Lionel Nallet(FRA), Ali Williams(NZ), , Bakkies Botha(AFS), Victor Matfield(AFS)…
Qu’est-ce qu’un deuxième ligne ?
Réponse d’un pilier : le docteur Serge Simon
« Le deuxième ligne est agenouillé derrière moi. Il passe sa tête entre la hanche du talonneur et la mienne. Il glisse sa main entre mes jambes et remonte vers mon ventre. Il cherche la ceinture de mon short, l'empoigne fermement et tire vers le bas. Il serre de plus en plus fort. En même temps, il cale son épaule sur l'arrière de ma cuisse. Quand il faudra entrer en mêlée pour l'impact, il me plantera comme une écharde de cent quinze kilos dans la viande du droitier adverse. Je suis une flèche il est mon arc.
Les deux secondes-lignes vont maintenant se lier entre eux pour refermer le ventre de la mêlée. Avant de passer leur tête entre nos cuisses, ils avaient commencé à s'épauler, l'un par-dessus l'autre. Toujours dans le même ordre. Ce n'est qu'une fois collés à leur piliers chacun de son côté, qu'ils se compactent le plus durement possible...De chaque côté, les corps des deuxièmes-ligne nous prolongent comme deux centaures se partageant ces trois regards. a ce moment précis, le temps est suspendu quelques secondes. L’abdomen de la mêlée va s'obturer. Le talonneur a refermé les ailes de la mêlée. Le cinq de devant n'est plus qu'une seule chose. »
Le poste de deuxième-ligne est l'un de ceux qui à le plus changé avec le rugby moderne.
Réponse de Lucien Mias
«Rien n'est comparable du fait du changement des règles, des équipements. Premier exemple : j'avais des chaussures en cuir qui montaient au-dessus des chevilles et quand il pleuvait, elles devenaient de plus en plus lourdes. Nous étions des joueurs ils doivent être des athlètes... Le suivi médical était balbutiant et je sais aujourd'hui que je n'étais pas en forme au mois de mai et juin à cause des pollens qui gênaient ma respiration. En 1950, on demandait aux cinq de devant de gagner le ballon en touche et en mêlée. On leur interdisait presque de jouer au ballon ! C'étaient «les bourriques», les «bœufs», etc. Nous étions encore dans la France rurale et les paysans étaient musclés pour l'épreuve de force et non pour des exercices exigeant de la finesse des gestes manuels. Il y avait même Montferrand, qui jouait avec des avants pourvoyeurs et des demis auteurs de drops. Les ballons s'arrêtaient au demi d'ouverture ! Et c'était efficace.
Au fil des ans, la France a repoussé l'âge de la scolarité, les machines agricoles sont arrivées et les professeurs dans les collèges ont fait de la formation à tous les sports (basket, athlétisme, handball, cross, etc.), ce qui a changé la donne. Progressivement sont apparus des joueurs différents, qui ont repensé le jeu du poste. Certains pouvaient le faire mais ne savaient pas l'expliquer ou n'osaient pas le faire devant l'establishment. Mon tempérament m'a porté à dire que le poste de deuxième-ligne devait être offensif, d'où la proposition de la touche en mouvement et du demi-tour contact pour assurer la continuité du mouvement debout. La grande différence en touche, pour le deuxième-ligne, c'est qu'en 1958 le sauteur, aidé par un partenaire en ligne, provoquait une pénalité. Actuellement, l'ascenseur est autorisé et on a l'impression que le sauteur d'aujourd'hui a un potentiel de saut incroyable par rapport à jadis si on compare des photos ! »
Donc si j’ai bien suivi la leçon les ex-bœufs de la mêlée sont devenus des grands sauteurs avec ascenseur ! Alors si j’en reviens aux sujets de la comparaison : les seconds vins je me dois de faire quelques remarques berthomesquiennes :
1- Le second vin est un concept bordelais sur lequel je m’étais arrêté sur la base d’une image cycliste Les Poulidor des châteaux link alors les très chers innovateurs du BM, parce qu’il n’y a pas que les grands châteaux de Bordeaux dans la vie, ont cru bon tout de même de proposer des Bourgogne (15), des Beaujolais (6), des Vins de Loire (9), des vins de la vallée du Rhône (7), des Vins du Sud-Ouest (5), des Vins du Monde (6), des Vins du Languedoc-Roussillon (8), des Vins de Pays (sic) (9). Ça fait un peu raccrochage aux branches mais bon ce n’est pas l’essentiel.
2- Ils n’ont pas eu le temps de relire leur dépliant, étrangement modeste pour une fois, car nous avons droit à : Bouilly, Sancere, Marionet, Corp, et aux Cotes du Luberon qui se dénomment maintenant Luberon tout court. Mais bon on fait ce qu’on peut avec ce qu’on a : c’est le choc des images qui compte, les mots ça n’a pas plus beaucoup d’importance, non !
3- Si je mets mon pif sur la liste de la seconde ligne bordelaise j’y vois des incongruités. En effet, que je sache :
Château Turcaud cuvée majeure 2010 rouge 8,40€ n’est pas un second vin
Château Tire Pé Diem 2008 rouge 6,70€ n’est pas un second vin mais le vin de mes « copains », c’est pour la rime, mes amis Hélène et David Barrault du château Tire Pé à Gironde/Dropt.
Château de Potensac 2001 rouge Médoc 16,85€ est un cru bourgeois dans le giron de la famille Delon Léoville-las-Cases mais n’en est pas un second vin puiqu’il existe une chapelle de Potensac
Château Gressier Grand Poujeaux 2008 rouge Moulis 14,90€ acheté par le Château Chasse Spleen en 2003 n’est pas un second vin de celui-ci
Château Poujeaux 2006 rouge Moulis 24,50€n’est pas un second vin mais c'était le chouchou der Pompidou.
Château Maucaillou 2007 rouge Moulis 18,40€ n’est pas un second vin puisqu’il existe un N°2 de Maucaillou
Le Haut Médoc de Maucaillou 2006 8,90€ n’est pas un second vin voir ci-dessus
Château Rouillac 2009 Pessac-Léognan en blanc 21€ et en rouge 22€ n’est pas un deuxième vin. Il existe un baron et un dada du château de Rouillac.
Château Moulin Noir 2006 rouge Montagne saint-Emilion 9,75€, à ne pas confondre avec Château Vieux Moulin Noir Lussac Saint Emilion Grand Vin de Bordeaux issu de l'Agriculture Biologique, pour ce faire lui donner son nom exact château du Moulin Noir qui n’est pas un second vin ;
Château Maucamp 2004 rouge haut-Médoc 12,90€ cru bourgeois supérieur n’est pas un second vin.
Château Lilian Ladouys 2006 rouge 12,50€ Saint-Estèphe n’est pas un second vin
Château Ormes de Pez 2008 rouge Saint Estèphe 23,00€ n’est pas un second vin.
Château Phélan-Ségur 2008 Rouge Saint Estèphe 28€ n’est pas un second vin, je ne suis pas sûr que cette qualification plaise à M.Gardinier.
Château Tour de Marbuzet 2005 rouge Saint Estèphe 27,00€ ne me semble pas être le deuxième vin de Haut Marbuzet même s’ils ont le même propriétaire Henri Dubocq.
Ça fait donc 14 vins hors-sujet. Vous me direz ça n’a aucune espèce d’importance. J’en conviens mais alors pourquoi introduire ce concept de seconds vins qui ne fait que compliquer ce qui l’est déjà un chouïa. A force d’embrouiller le consommateur avec des baratins inutiles on ne fait qu’ajouter de la confusion. Peut-être est-ce d’ailleurs le but du jeu.
4 - Pour ce qui concerne les vrais seconds vins je les ai classés par ordre de prix croissant : à vous de juger et d’y associer le premier ! Attention aux millésimes... Je signale qu'ils sont placés sur des présentoirs circulaires dans l'enfilade de l'entrée principale.
Benjamin de Chantegrive 2006 rouge Pessac-Léognan mais c'est un Graves 8,80€
Croix de Carbonnieux 2007 rouge Pessac Léognan 12€
La Chapelle de Potensac 2007 rouge 2007 12,90€
Le Dada de Rouillac 2009 rouge Pessac-Léognan 13€
Pavillon du Glana 2006 rouge Saint Julien 13,00€
Charmes de Cos 2006 rouge saint Estèphe 13,00€ (ne serais-ce pas le Cos Labory ?)
Héritage de Chasse Spleen 2008 rouge Haut Médoc 13,50€
Esquisse de Tour de Figeac 2007 14,80€
Les Chênes de Bouscaut 2008 Rouge Pessac-Léognan 15,50€
Initial de Desmirail 2005 rouge Margaux 15,50€
Château les Hauts du Tertre 2006 rouge 16,40€ Margaux
Pélerins de Lafon Rochet 2006 rouge Saint Estèphe 18,50€
Château Lacaste Borie 2008 rouge Pauillac 18,90€
Les Fiefs de Lagrange 2006 rouge Saint Julien 20,00€
La Sirène de Giscours 2006 Margaux rouge 20,50€
Château Moulin de la Lagune 2008 rouge Haut Médoc 21,00€ ne serait-il point que le Moulin de la Lagune cadet du château la Lagune ?
Le Baron de Brane 2004 rouge 2007 21,00€
Esprit de Chevalier Rouge 2006 rouge Pessac-Léognan 21,70€
Marquis de Calon 2006 rouge Saint Estèphe 21,90€
La Closerie de Fourtet 2007 rouge Saint Emilion Grand Cru 22,50€
Connétable de Talbot 2007 rouge Saint Julien 23,50€
Les Hauts de Pontet 2006 rouge Pauillac 24,50€
Les Sirènes de Giscours 2003 rouge margaux 24,75€ ce pluriel me paraît bien singulier
Echo de Lynch Bages 2008 rouge Pauillac 25€
Le Petit Lion de Léoville Las Cases 2008 rouge Saint Julien 36,00€
Clos du Marquis 2008 rouge Saint Julien 38€
La Réserve de la Comtesse 2006 rouge Pauillac 41€
La Chapelle de la Mission Haut-Brion 2004 et 2008 Pessac-Léognan rouge 45 €
Alter Ego de château Palmer 2006 rouge Margaux 63€
Le Clarence de Haut-Brion 2008 rouge Pessac-Léognan 75€
4- En matière de comparaison si les ci-dessus sont des deuxièmes lignes qui se sont mués de gros bœufs en sauteurs on ne peut faire le même constat pour la première ligne qui reste, elle, composée de gros calibres. Mon ironie est sans doute gratuite mais bon je n’ai pu retenir ma main. Certains devraient dans la première ligne cultiver l’esprit de finesse plus que le body-building !
5- Pour conclure sur une note joyeuse cette chronique laborieuse je vous recommande d’aller sur le site du château Tire-Pé link car la comparaison avec les bœufs de la deuxième ligne doit les faire sourire eut égard à l’origine du nom de leur propriété. J’ai chroniqué à deux reprises link et link
6- Pour le DieM 2008 de Tire-Pé 100% Merlot, élevage de 6 mois en cuve c’est du facile à boire, ça se boit tout seul. Je vous le recommande. Un détail tout de même, fâcheux lui, lorsque j'ai voulu acquérir une bouteille de Diem, après avoir longuement cherché, il me fut répondu qu'il ne serait là que la semaine prochaine. Pas content le taulier d'être privé de son Tire Pé...