Le taulier est un homme heureux car il habite un quartier, indemne des boutiques de nippes et de fripes, où le commerce de proximité garde une vraie densité avec, qui plus est, de bons artisans de bouche. Le bas du treizième, le morceau de la rue de Tolbiac qui jouxte le quatorzième, au-dessous de la Butte aux Cailles, garde le doux fumet du populo. Moi j’y vais à vélo. Vous connaissez déjà mon fournisseur exclusif de museau, la charcuterie Pellé, link mais, comme dans ce quartier les moindres désirsdu taulier sont satisfaits illico presto, je vais vous conter une histoire vécue. Rappelez-vous, récemment, je regrettais la quasi-disparition de la vente de vins à la tireuse et bien qu’ai-je trouvé à quelques pas de mon charcutier ? Un petit caviste (je dis petit non par condescendance mais parce que la boutique est du genre timbre-poste) affichait tout en haut de sa vitrine « Vin à la tireuse … (75cl) Apportez votre bouteille ! »
Le problème c’est que, comme je ne fais pas mes courses avec une bouteille vide dans mon cabas, je ne pus dans la minute assouvir mon désir de vin à la tireuse. Je rentrai donc dans mon neuvième étage tout en me disant que c’était bien joli d’apporter sa bouteille à remplir chez le caviste mais comment la boucherais-je hermétiquement ? Avoir recours à un vieux bouchon issu d’une autre boutanche me semblait une solution peu fiable car le risque était grand de voir mon vin tiré s’épandre goutte à goutte sur la chaussée du retour. Comme je suis un homme de décision très vite je trouvai la solution : il me fallait faire l’acquisition d’une bouteille à système (style bouteille de limonade) Où allais-je trouver ce type de bouteille ? Soit j’achetais une bouteille de limonade et je déversais son contenu dans le caniveau pour qu’elle fût vide ; soit j’achetais une bouteille vide. Mais où ? À Paris, là où on trouve tout c’est dans les drogueries tenues par des étrangers un peu basanés, vous savez ces gens qui viennent voler le pain dans la bouche des bons français
. Bonne pioche, sur mon chemin rue de la Glacière je fis l’emplette d’une bouteille à système pour la somme de 2,90€.
Content d’avoir trouvé mon contenant, même si le joint au lieu d’être en caoutchouc était en plastique, je poussé l’huis de « l’éloge du vin » Le caviste, un jeune homme avenant faisait déguster un Menetou-Salon à un client. Il s’enquit de mes attentes. Je lui répondis que je souhaitais qu’il rinçât ma bouteille neuve. Ce qu’il fit. Restait à choisir le nectar : « un Ventoux rouge » dis-je. Le jeune homme n’en avait plus car il n’en était pas satisfait. Alors je me repliais sur le Vin de Pays du Gard rouge. Emplissage, vérification de l’étanchéité, et le tour était joué. Je fouinai dans la boutique pour dégoter quelques quilles originales qui sont la signature du bon caviste. Quelques photos puis je payais et je m’en retournais après avoir salué la compagnie.
De retour en mon étage élevé qui si sied aux âmes légères j’entrepris, vite fait pas très bien fait, de concocter une étiquette pour mon flacon de vin tiré. Comme vous le savez « quand le vin est tiré, il faut le boire ». Un petit coup d’imprimante, découpage, collage (de guingois bien sûr) et « photographiage » : content le taulier, il ne lui restait plus qu’à chroniquer. Ce qui est maintenant fait.
Fort bien me direz-vous mais ce vin de pays du Gard issu d’une cave coopérative que vaut-il ? 2 euros 20 plus l’amortissement de la bouteille, je plaisante bien sûr : il fut sympatoche avec ma saucisse de Morteau aux lentilles vertes du Puy. Pas crâneur le petit gars, à boire dans un petit verre comme au temps de mon grand-père au cul de la barrique par gorgeons bien lampés. Ça coule et ça désoiffe. Pas de problème pour reboucher la bouteille : faudrait peut-être proposer ça au trou du cul étoilé de Sète le Mont saint Clair, très prout-prout ma chère, qu’aime pas les vices, pardon les bouchons à vis, de Luc Charlier et qui sait même pas ce qu’est un vin rosé. Y’a des coups de pied au cul qui se perdent. Le dénommé Jean-Luc doit sans doute être tout juste bon à ramasser les herbes dans le jardin potager.
Pour finir, je vous propose de lire un courrier que j’ai reçu, pour soutenir ma croisade du vin au verre de qualité dans les restaurants :
Bonjour Monsieur BERTHOMEAU,
Ravi d’être « tombé » par hasard sur votre feuille.
En effet, depuis près de 2 ans existe un nouveau conditionnement qui garde le vin bien mieux qu’en bouteille ou bag-in-box : le KeyKeg.
Et les Italiens l’utilisent facilement : que ce soit Montelvini ou Castellargo et bien d’autres.
En France, cela commence. Les premiers à l’utiliser sont des vignerons qui font du vin « naturel ».
Le KeyKeg est une bonbonne de 20 L ou 30 L en PET avec une poche étanche à l’intérieur.
La bonbonne est remplie d’air sous 2 bars de pression. La poche est repliée sur elle-même et est fabriquée dans une salle en surpression.
Donc très propre.
Lorsqu’on remplit la poche qui est directement reliée à la cuve dans laquelle il y a le vin, l’air de la bonbonne s’échappe. La poche gonfle.
Quand il n’y a plus d’air dans la bonbonne, la poche est pleine. Il n’y a jamais eu contact entre le vin et l’oxygène. Lorsque la poche est désaccouplée de la cuve, la valve spéciale de la poche se ferme. Tout est donc bien étanche.
Pour « tirer » le vin, il suffit de réinjecter de l’air dans la bonbonne : la poche est alors comprimée et le vin sort tout seul.
Comme la poche est vraiment étanche aux gaz, le vin n’est pas en contact avec l’air et peut se conserver plusieurs semaines. Que ce soit du pétillant comme le procecco ou du vin tranquille.
Pas besoin d’ajouter des conservateurs.
Pour injecter l’air dans la bonbonne un petit compresseur suffit. Mais il existe une petite tireuse avec compresseur et refroidisseur intégrés.
Cela permet de mettre le vin tiré à la température souhaitée, quel que soit la température extérieure : le rouge à 18°C, le rosé à 12°C, le blanc à 9°C.
Ci-joint quelque documentation sur le KeyKeg et la tireuse.
Si vous allez à Vinisud à Montpellier, je serai ravi de vous « tirer » un très bon vin du Domaine de Massereau. Il y aura aussi un autre vin, mais chut... secret.
Nous serons dans le Hall 7, Allée C, stand 96.
A bientôt j’espère.
Cordiales Salutations
Loïc COUAILLIER
Sté Mat-in http://mat-in.over-blog.com
Matériel et accessoires pour Lignes de Conditionnement et d'Embouteillage
Tél fixe : +33 951 04 10 99
Tél Mobile : +33 6 710 711 03
Email : mat.in@free.fr
16, Av. Salomon
F - 59000 LILLE
Bien évidemment je n’ai pas la moindre idée de ce que vaut ce procédé et je ne touche bien sûr aucunes royalties. Si ça peut intéresser certains lecteurs www.Keykeg.com
Aredius 14/12/2013 14:39
Maxime 13/03/2012 15:32
Denis Boireau 12/03/2012 18:51
JACQUES BERTHOMEAU 12/03/2012 21:16
Luc Charlier 12/03/2012 18:22
Luc Charlier 12/03/2012 09:52