Hier, j’avais coupé le sifflet à Denis dès sa première station chez Bruno et Marie-Françoise Cormerais mais c’était pour vous mettre l’eau à la bouche. Pour les retardataires ils peuvent lire le verset 1 ICI link et pour ceux qui voudraient reprendre le fil je signale que la photo de Michel Smith le chapauté a été rajoutée : quel bel homme, comme aurait dit Jack L... Ce qui suit est une suite de bonnes adresses. Encore merci Denis.
De Loire-Atlantique –mais toujours inférieure- (blague pour les vieux) il n’y a qu’un saut à faire pour aller voir les Vendéens. Y avait un surfeur (un vrai, un qui surf sur les vagues, pas un geek devant un écran web) qui faisait des trucs sympas sur un tout petit domaine: Aloha. J’apprends qu’il a vendu ses vignes. Dommage.
Donc reste l’incontournable Jérémy Mourat. Je ne vous fais pas l’article, le Taulier parle de lui souvent. Notez juste que Jérémy a tous les vins, toutes les gammes, toujours prêt à répondre à la demande. Il est comme ses vins : toujours joyeux et facile d’accès. www.mourat.com
L’autre star de la Vendée c’est Thierry Michon. Ce sont des vins pour amateurs avertis: moins simples que les vins de J Mourat, ils peuvent même être austères. Et bien plus chers, mais là on confine à l’art, et l’artisanat d’art ça se paye. J’ai adoré son rosé. Sans doute le vin le plus facile à comprendre de sa gamme, et comme je ne suis pas bien fin c’est celui-là que je retiens. www.domainesaintnicolas.com
Y en un autre à qui je peux faire une pub éhontée, c’est Henry Marionnet www.henry-marionnet.com Sûr qu’il n’a pas besoin de moi pour faire savoir au monde l’excellence de ses gamay et sauvignon. Insistons néanmoins sur la cuvée 1ère vendange: un gamay vinifié sans aucun intrant. Un vin nature, alors? Ben oui, sauf que c’est fait avec du raisin pas bio du tout. Du coup si vous voulez vous faire jeter d’un salon comme la Dive vous n’avez qu’à parler de Marionnet et de son vin sans soufre.
Et surtout chez Marionnet je suis toujours impressionné par la série Vinifera: des vins de vignes non greffées, en chenin, sauvignon, gamay, cot. Et même une vieille vigne pré-philloxérique (plus de 150 ans) de romorantin qui n’a pas du tout les amers typiques des romorantins de Cour-Cheverny. Je me demandais si ça venait de l’absence de porte-greffe, ou de l’âge de la vigne, ou de la variation du matériel génétique ces 150 dernières années. Et la réponse est venue de Henry et de son fils Jean-Sébastien: ils ont planté une nouvelle vigne, faite avec des boutures de la très vieille vigne. Depuis 2 ans que cette jeune vigne produit du vin, on peut définitivement conclure qu’elle donne un vin qui ressemble beaucoup plus au romorantin pré-philloxérique qu’aux Cour-Cheverny.
Etonnant, non? Aurait dit Monsieur Cyclopède…
Pissqu’on parle de Henry Marionnet, savez-vous que sa femme Marie-Josée est une Penet, sœur de Jean-Marie Penet, qui fait aussi d’excellents vins de Touraine? Le monde de la viticulture est petit…Et justement au SDVL on peut goûter les vins du Domaine JM Penet. C’est le gendre Monsieur Meurgey qui dirige le Domaine désormais, et pour ne pas renier ses origines Bourguignonnes il fait subir à une cuvée de sauvignon un élevage en fût! Résultat remarquable: Cuvée Victoire que je vous recommande si vous avez l’esprit assez ouvert pour oublier un instant que c’est un sauvignon de Touraine. www.domaine-penet.com
Au SDVL on revoit chaque année les mêmes stands avec les mêmes vins, juste un nouveau millésime à voir et vous pouvez continuer votre tournée. Sauf sur le stand des IGP du Val de Loire où ça change chaque année, avec plein de trucs sympas. Une visite incontournable pour des vins de plaisir. Demandez Roland Pujol, l’œnologue chargé de ce stand. Cette année il m’a fait découvrir le cépage egiodola, dont le Domaine de la Noé tire un excellent rosé. www.domainedelanoe.fr
Puisqu’on parle cépages rares, le Domaine De Villalin à Quincy relance un cépage qui avait presque disparu: le genouillet. Ça fait un rouge extrêmement fruité, une belle alternative au gamay. A suivre! www.domaine-de-villalin.com
Certains viticulteurs deviennent des amis, c’est le cas de Pierrre Breton dont je vous recommande les Bourgueils et les Chinons www.domainebreton.net . Tout en bio donc des vins sans pesticides.
Il me présente François Pinon qui fait du Vouvray, également bio, à Vernou sur Brenne. Le François en question me drive illico vers son stand pour une dégustation complète de sa gamme. Et à Vouvray il y a de tout: du sec, du moelleux, de l’effervescent. Enfin, de tout en blanc fait avec du chenin. Eh bien tout est bon chez François Pinon; si vous voulez du Vouvray foncez-y. Il est probablement le seul exposant au SDVL à ne pas avoir de site Web. Alors prenez RDV à l’ancienne, par téléphone au 02 47 52 16 59.
Au SDVL il y a des évènements bien pratiques: par exemple une salle avec presque tous les Savennières. Une super occase de les comparer côte-à-côte. A ce jeu le Clos de la Bergerie 2011de Nicolas Joly et La Mulonière 2008 m’ont le plus impressionné.
J’ai raté la dégustation des Anjou blancs, organisée sur le même principe que les Savennières; je m’en veux.
Vous pouvez par contre allègrement ignorer les soi-disant “Master Class” qui s’adressent à des débutants premier niveau. Les pros du vin sont-ils si ignorants ?
J’avais gardé ma soirée du lundi pour le happening des Coteaux de l’Aubance et Anjou-Brissac ; ben là, mauvaise pioche. L’assemblée est sympa, l’invitation au musée des beaux-arts permet une visite géniale, la bouffe est bien bonne, mais pas moyen de faire une dégustation sérieuse au milieu de la bousculade. Trop de monde pour ce petit espace, pas moyen de bouger, donc on ne goûte que ce qu’on a devant soi.
J’aurai mieux fait de faire la dégustation complète des vins de Anita et Jean-Luc Lebreton – Domaine des Rochelles sur leur stand du salon. J’aime bien ce domaine pour sa belle gamme et ses prix doux.
Un domaine en progrès à suivre an Anjou: Château du Bois Brinçon. La génération précédente ne faisait pas de mise en bouteille et cultivait lourdement chimique. Le Cailleau actuel (Xavier?) fait du bio et ses vins sont de mieux en mieux. Un beau chenin aromatique un peu boisé à 9 € TTC départ cave.
Mais dans cette appellation Anjou Blanc je reste fidèle à Vincent Ogereau. Il fait aussi d’excellents liquoreux. J’ai plaisir à découvrir le lundi qu’à l’aveugle je lui ai donné une médaille d’or la veille au concours des Ligers pour son Coteaux du Layon Saint-Lambert www.domaineogereau.com .
On a en fait attribué deux médailles d’or à ce jury des Ctx du Layon Villages. L’autre est pour Claude Papin, au Château Pierre-Bise, incontournable producteur du Layon, expert des sols et terroirs, intarissable sur l’ouverture de paysage (vous savez pas ce que c’est? demandez à Claude Papin !), un homme aussi passionné que passionnant.
Notez au passage que c’est rassurant pour les jurys de concours: la dégustation a médaillé à l’aveugle deux vins qui sont régulièrement retenus parmi les meilleurs de leur appellation par les critiques et qui sont plébiscités par les consommateurs.
Autre Domaine à suivre le Château de Brézé, un vignoble en résurrection à Saumur.
Ceux que je n’ai pas eu le temps de voir cette année, mais que tout honnête homme devrait connaitre :
Patrick Baudouin, dont le Taulier nous parle souvent
Le moustachu Jacky Blot, de la Taille aux Loups
Domaine des Ouches: les Bourgueils des fils de Paul Gambier
Clos Cristal: un Saumur de référence
Vincent Carême: la génération qui a relancé Vouvray
Union des Vignerons de St-Pourçain: ben oui, je recommande une coopé ! Et à St-Pourcain! Essayez le blanc de Tresailler et le rouge haut de gamme. Ces gens-là aiment le vin, tout simplement.
Pascal & Nicolas Reverdy pour les Sancerre. Pascal sans Nicolas poursuit l’œuvre de qualité; ils savent aussi faire du rouge!
Domaine de Bablut: belle gamme d’Anjou et Anjou-Brissac
Clos St-Fiacre: le meilleur producteur de vins d’Orléans.
Combier: un liquoriste à taille humaine (sinon dans la région y a aussi Cointreau et Giffard)
Pas eu le temps de passer voir la Distillerie de Thouarcé qui produit une eau de vie de Williams fantastique.
Encore pas pris le temps d’aller goûter le rosé de Pierre-Jacques Druet, qui scella la fondation du blog des Cinq du Vin.