Buller c’est glander et glander c’est, pour les gens qui se lèvent tôt, perdre son temps. Pour autant, le glandeur ou le glandouilleur peut aussi être, à l’image d’Alexandre le Bienheureux – du grand Noiret –, un rêveur et un flâneur. Et puis, qu’il est bon de coincer la bulle ! Cependant il ne faut pas assimiler un glandeur à un glandu ou à un duglang, sous-entendu ducon, qui sont des variations sur la crétinerie supposée de l’intéressé.
Pour autant le bulleur est-il un ramier, un paresseux quoi ? Pas si sûr, en effet les très occupés, ceux qui n’ont jamais une minute à eux, sont-ils des gens qui travaillent beaucoup ou des gens qui ne savent pas s’organiser ? Je ne vais pas m’aventurer plus avant sur un terrain aussi glissant mais je reste persuadé qu’on peut être à la fois un bon travailleur et un bulleur.
Donc, pour ce qui le concerne, le taulier lorsqu’il bosse il bosse mais Dieu qu’il aime aussi buller !
Dans cette position de buller, qui n’est pas celle du tireur couché, mais celle du buveur assis rien ne vaut des bulles qui ne vous prennent pas le chou. Ce n’est pas la première fois, et ce ne sera pas la dernière, que je vous bassine sur ce sujet.
Cette nouvelle rechute vous la devez à Zéro Pointé « Ze Bulle »
Cet enfant terrible, en deux couleurs : rosé et blanc, est un vin pétillant de France, donc un pur produit de l’espace de liberté, produit selon une Méthode Originale (j’adore) par la famille Gourdon, dans le saumurois : Le Puy Notre-Dame www.latourgrise.com Le vignoble repris en 1990, 15 hectares de Cabernet franc et 5 hectares de Chenin, a d’abord été converti à la culture biologique puis à la Biodynamie dès 1998.
Le « Ze Bulle » c’est du CABERNET FRANC 100% pour le rosé et du CHENIN 100% pour le blanc, produit à un rendement de 35 hl/ ha.
Comme dans le domaine de la géologie j’ai tout oublié de l’enseignement du frère Buton je me contente de copier : « Terrain calcaire turonien majoritairement qui confère une grande finesse au vin, très importante pour les «bulles». De même pour la vinification et l’élevage (vous pouvez me donner un Zéro Pointé) : « Vendange sans surmaturité, après débourbage, fermentation spontanée avec les levures indigènes. Conservation du gaz naturel, arrêt de fermentation volontaire après dégustation et appréciation de l’équilibre acidité/ sucre et structure. Filtration fine et mise en bouteille avec son propre gaz. Pas d’élevage, mis en bouteilles rapide durant l’hiver qui suit la récolte. »
9,5% vol.
Les bulles sont très fines.
Le rosé est frais, tendre, acidulé, friand, il se boit avec gourmandise et laisse une bouche douce tapissée de parfums mêlés de fruits rouges (là ce n’est pas du baratin pour meubler le commentaire). Vin d’apéritif ou de guinguette avant d’aller se faire une java (la danse) avec une nana délurée.
Le blanc est vif, frais, plus excitant et tonitruant que le précédent, c’est vraiment un OVNI dans le domaine de la bulle comme le Préambulles de l’ami Patrice Lescarret. Sans faire dans le style dents blanches et haleine fraîche et sans le prescrire au petit déjeuner, je puis affirmer que ce chenapan qui joue les cancres est un compagnon de repas très recommandable. Je connais des filles qui en stockent des caisses sous leur lit. Pour rester dans la veine de la danse Ze Bulle en blanc est plutôt rock-and-roll va pour Chuck Berry Roll over Beethoven et les Beatles...
Habillage de la bouteille remarquable, la classe !
7,50 € le flacon.