Reçu par SMS à 8h52 dimanche.
Mais pourquoi diable serais-je en Loire en ce beau dimanche après-midi enfin ensoleillé, alors que de la Place Denfert-Rochereau ma proche voisine montaient les longs et bruyants braiements sonorisés de la Manif pour tous ? Merci papa, merci maman…
Être en Loire pour les non-initiés signifiait, bien évidemment, que j’en étais.
Eh bien non, n'en déplaise à ma questionneuse, je n’en étais pas !
Et pourquoi n’en n’étais-je pas ?
Parce que je n’avais pas à en être.
Là je sens que je commence à pousser le cochonnet au-delà des limites de votre patience.
En être c’était être présent aux z’off qui gravitent en ce moment autour du quasi-moribond salon des vins de Loire sis à Angers.
C’est du dernier chic pour la gente blogueuse que de se presser aux z’off qui portent de beaux noms : « Renaissance des Appellations », la « Dive »…
Tout le monde, ou presque, s’y presse.
Tout le monde sauf moi qui n’a strictement rien à y faire.
En effet, même z’off un salon de vignerons pour moi c’est organisé pour les professionnels : acheteurs de tout acabit et nationalités, journalistes patentés, blogueurs-dégustateurs…
Les vignerons ne se déplacent pas loin de chez eux pour nos beaux yeux mais pour trouver des acheteurs. Même les très connus ont besoin de vendre leurs quilles...
Bien sûr j’aurais pu m’y rendre pour serrer la pince à de nombreux amis présents sur ces z’off, licher quelques verres avec eux, twitter sur eux, poster des photos d’eux sur Face de Bouc, délivrer dans un « brillant » écrit mes vapeurs de chroniqueur. En bref, encombrer les allées et faire semblant d’être un mec important.
Comme vous le savez si vous me lisez : non, je ne fais plus salon qu’il soit z’off ou non et bien évidemment cette abstention ne changera en rien la face du monde du vin.
Mais z’alors me direz-vous pourquoi pondre une chronique pour quasiment ne rien dire ?
Pour deux raisons : une mauvaise et une bonne !
1- Tout bêtement parce que je n’avais pas envie de publier celle que j’ai pondue d’un trait après le déjeuner. Du genre toxique : tourne toujours 7 fois ta langue dans ta bouche avant de parler me disait souvent la sage mémé Marie ;
2- Tout simplement parce le Taulier, comme les grands médias, sous-traite maintenant ses chroniques « beau nez du vin » à du personnel qualifié.
Oui, très chers lecteurs, vous aurez droit, incessamment sous peu, aux commentaires de dégustation du sieur DENIS BOIREAU qui préside aux destinées d’un club de joyeux buveurs-dégustateurs dans une banlieue reculée mais proche de Longjumeau dont l’ancien maire, la sémillante NKM, a eu l’étrange idée de déserter pour venir se présenter dans mon XIVe arrondissement.
Denis Boireau à gauche sur la photo mais à droite de Luc Charlier
Avouez que l’information valait bien une petite chronique de début de semaine.
Afin que vous ne me reprochiez pas de vous avoir fait perdre votre temps en ce début de semaine je propose à votre lecture une chronique très sérieuse « Eloge de la retenue sur les réseaux sociaux » d’Erwan Desplanques - Télérama n° 3341
« C'est la frange la moins visible de la France invisible. La majorité silencieuse qui ne réclame rien, sinon son droit à continuer de vivre sans bruit. Ces citoyens ne s'exhibent pas sur Facebook, ne diffusent pas leurs photos de vacances, se fichent d'être populaires sur Twitter. Ils sont juste discrets. Par nature ou par réaction, rétifs à l'actuelle « tyrannie du paraître » pour reprendre la formule du psychanalyste Gérard Bonnet (La Tyrannie du paraître, Faut-il se montrer pour exister ?, éd. Eyrolles, 2013). » link