Nous vivons une période froide, faites de cahiers de charges, de référentiels, de normes, de certifications, d’organismes certificateurs et de contrôles. Tout doit être au carré, sous contrôle, pour assurer et réassurer. Bref, nous sommes bordés, bardés, ce qui n’empêche pas les « astucieux » ou ceux qui veulent frauder de passer au travers des mailles du beau filet. Que les lasagnes de Findus étaient goûteuses et bon marché.
Dans le cas de la « responsabilité sociétale » nous allons au-delà des process techniques pour entrer dans un domaine qui touche la pâte humaine, les comportements, la loyauté, l’éthique, les règles de la vie en société.
J’avoue que je doute assez fort de la pertinence et surtout de l’efficacité de ce type d’approche qui veut réduire en normes des pratiques humaines. Mais l’impératif commercial balaie tout et surtout le travail normatif permet d’esquiver les problèmes de fond liés aux pratiques culturales intensives et à l’uniformisation des produits.
La norme c’est pour la production de masse, la distribution de masse, des portes-containers, loin de l’artisanat des vignerons. Ça occupe les technostructures, les intermédiaires facturant des services, un autre monde donc.
Le monde du vin, ou plutôt les gros bataillons du vin sont donc appelés par l’AFNOR à se fabriquer une norme. Je soumets l’appel de l’AFNOR à votre sagacité.
RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE DE LA FILIÈRE VIN : AFNOR APPELLE TOUS LES ACTEURS FRANÇAIS À REJOINDRE UN GROUPE DE TRAVAIL le 22/12/2013
Après l’agroalimentaire, la filière vin se mobilise pour élaborer collectivement, sous l’égide d’AFNOR, un guide de la norme ISO 26000 (responsabilité sociétale) adapté à ses spécificités.
Objectif : proposer à chaque acteur de la filière, du raisin à la bouteille, des recommandations pour contribuer à la préservation des territoires notamment, dans une économie favorable à tous.
Les démarches de développement durable se multiplient dans la filière française du vin, en réponse aux attentes exprimées par les acheteurs français (77 % des consommateurs déclarent qu'il est important pour les entreprises d'être socialement responsables. Sondage Landor Associates paru en novembre 2012) et surtout étrangers. Pour aller plus loin que les enjeux de qualité et d’origine géographique, Inter OC (Interprofession des Vins Pays d'Oc IGP) a sollicité AFNOR pour appuyer leur développement sur un référentiel internationalement reconnu : la norme ISO 26000.
Un projet national
Cette initiative est désormais d’ampleur nationale. Toutes les entreprises françaises de viticulture, vinification et de mise en marché de vins, vins spéciaux et eaux de vie à base de vin sont appelées à s’impliquer. L’objectif est d’élaborer, d’ici à février 2015, un document de référence décrivant les enjeux communs de la responsabilité sociétale pour la filière vin française. Il dressera une liste de recommandations pour les entreprises souhaitant débuter ou améliorer leur démarche et répondre aux critères de responsabilité sociétale de plus en plus demandés par les distributeurs étrangers.
Le groupe de travail est ouvert à tous les professionnels qui cherchent à combiner efficacité économique, respect de l’environnement et avancée sociale. Des représentants du négoce sont attendus pour rejoindre le groupe de travail déjà composé de comités interprofessionnels de régions, vignerons, coopératives, syndicats/fédérations, instituts de recherche.
Quel lien avec l’ISO 26000 ?
Le guide complètera la vision exhaustive proposée par la norme ISO 26000 en concrétisant les enjeux de la responsabilité sociétale pour la filière vin. Les 7 questions centrales de la responsabilité sociétale, établies par l’ISO 26000, seront ainsi étudiées et adaptées une à une : gouvernance, droits de l’Homme, relations et conditions de travail, environnement, loyauté des pratiques, questions relatives aux consommateurs, communauté et développement local. Il s’appuiera également sur le travail déjà réalisé par la filière agro-alimentaire avec l’accord publié en 2012 AC X30-030 « Guide d'utilisation de la norme ISO 26000:2010 pour le secteur de l'agroalimentaire ». link
La prochaine réunion de travail est prévue le 9 janvier à Saint-Denis (93), dans les locaux d’AFNOR Normalisation. Pour rejoindre le groupe de travail : solliciter Bernadette Ruetsch – Chef de projet en normalisation AFNOR bernadette.ruetsch@afnor.org
A propos d’AFNOR
L'association AFNOR et ses filiales constituent un groupe international au service de l'intérêt général et du développement économique. Il conçoit et déploie des solutions fondées sur les normes, sources de progrès et de confiance. Les missions d'intérêt général sont assurées par l'association dans le cadre d'un décret qui lui confère l'animation et la coordination du système français de normalisation, la représentation des intérêts français dans les instances européennes et internationales de normalisation, l'élaboration et la diffusion des normes. Ses filiales - formation, évaluation et certification, réseau international - quant à elles, exercent des activités de marché dans un environnement concurrentiel et en respectent strictement les règles. La direction générale du Groupe est assurée par Olivier Peyrat. Pour en savoir plus : www.afnor.org