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23 décembre 2013 1 23 /12 /décembre /2013 10:00

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Nous vivons une période froide, faites de cahiers de charges, de référentiels, de normes, de certifications, d’organismes certificateurs et de contrôles. Tout doit être au carré, sous contrôle, pour assurer et réassurer. Bref, nous sommes bordés, bardés, ce qui n’empêche pas les « astucieux » ou ceux qui veulent frauder de passer au travers des mailles du beau filet. Que les lasagnes de Findus étaient goûteuses et bon marché.


Dans le cas de la « responsabilité sociétale » nous allons au-delà des process techniques pour entrer dans un domaine qui touche la pâte humaine, les comportements, la loyauté, l’éthique, les règles de la vie en société.


J’avoue que je doute assez fort de la pertinence et surtout de l’efficacité de ce type d’approche qui veut réduire en normes des pratiques humaines. Mais l’impératif commercial balaie tout et surtout le travail normatif permet d’esquiver les problèmes de fond liés aux pratiques culturales intensives et à l’uniformisation des produits.


La norme c’est pour la production de masse, la distribution de masse, des portes-containers, loin de l’artisanat des vignerons. Ça occupe les technostructures, les intermédiaires facturant des services, un autre monde donc.


Le monde du vin, ou plutôt les gros bataillons du vin sont  donc appelés par l’AFNOR à se fabriquer une norme. Je soumets l’appel de l’AFNOR à votre sagacité.


RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE DE LA FILIÈRE VIN : AFNOR APPELLE TOUS LES ACTEURS FRANÇAIS À REJOINDRE UN GROUPE DE TRAVAIL le 22/12/2013


Après l’agroalimentaire, la filière vin se mobilise pour élaborer collectivement, sous l’égide d’AFNOR, un guide de la norme ISO 26000 (responsabilité sociétale) adapté à ses spécificités.


Objectif : proposer à chaque acteur de la filière, du raisin à la bouteille, des recommandations pour contribuer à la préservation des territoires notamment, dans une économie favorable à tous.


Les démarches de développement durable se multiplient dans la filière française du vin, en réponse aux attentes exprimées par les acheteurs français (77 % des consommateurs déclarent qu'il est important pour les entreprises d'être socialement responsables. Sondage Landor Associates paru en novembre 2012) et surtout étrangers. Pour aller plus loin que les enjeux de qualité et d’origine géographique, Inter OC (Interprofession des Vins Pays d'Oc IGP) a sollicité AFNOR pour appuyer leur développement sur un référentiel internationalement reconnu : la norme ISO 26000.


Un projet national


Cette initiative est désormais d’ampleur nationale. Toutes les entreprises françaises de viticulture, vinification et de mise en marché de vins, vins spéciaux et eaux de vie à base de vin sont appelées à s’impliquer. L’objectif est d’élaborer, d’ici à février 2015, un document de référence décrivant les enjeux communs de la responsabilité sociétale pour la filière vin française. Il dressera une liste de recommandations pour les entreprises souhaitant débuter ou améliorer leur démarche et répondre aux critères de responsabilité sociétale de plus en plus demandés par les distributeurs étrangers.


Le groupe de travail est ouvert à tous les professionnels qui cherchent à combiner efficacité économique, respect de l’environnement et avancée sociale. Des représentants du négoce sont attendus pour rejoindre le groupe de travail déjà composé de comités interprofessionnels de régions, vignerons, coopératives, syndicats/fédérations, instituts de recherche.


Quel lien avec l’ISO 26000 ?


Le guide complètera la vision exhaustive proposée par la norme ISO 26000 en concrétisant les enjeux de la responsabilité sociétale pour la filière vin. Les 7 questions centrales de la responsabilité sociétale, établies par l’ISO 26000, seront ainsi étudiées et adaptées une à une : gouvernance, droits de l’Homme, relations et conditions de travail, environnement, loyauté des pratiques, questions relatives aux consommateurs, communauté et développement local. Il s’appuiera également sur le travail déjà réalisé par la filière agro-alimentaire avec l’accord publié en 2012 AC X30-030 « Guide d'utilisation de la norme ISO 26000:2010 pour le secteur de l'agroalimentaire ». link 


La prochaine réunion de travail est prévue le 9 janvier à Saint-Denis (93), dans les locaux d’AFNOR Normalisation. Pour rejoindre le groupe de travail : solliciter Bernadette Ruetsch – Chef de projet en normalisation AFNOR bernadette.ruetsch@afnor.org


A propos d’AFNOR


L'association AFNOR et ses filiales constituent un groupe international au service de l'intérêt général et du développement économique. Il conçoit et déploie des solutions fondées sur les normes, sources de progrès et de confiance. Les missions d'intérêt général sont assurées par l'association dans le cadre d'un décret qui lui confère l'animation et la coordination du système français de normalisation, la représentation des intérêts français dans les instances européennes et internationales de normalisation, l'élaboration et la diffusion des normes. Ses filiales - formation, évaluation et certification, réseau international - quant à elles, exercent des activités de marché dans un environnement concurrentiel et en respectent strictement les règles. La direction générale du Groupe est assurée par Olivier Peyrat. Pour en savoir plus : www.afnor.org

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commentaires

J
<br /> en ce qui concerne les produits agricoles en general et le vin en particulier<br /> <br /> <br /> c'est peut etre la mise en place de démarches qualité qui a permis à la France d'etre un grand pays agroalimentaire<br /> <br /> <br /> en effet les AOC AOP et autres délimitations nous ont permis de proteger nos productions face à une concurrence de plus en plus dure<br /> <br /> <br /> dans un monde dominé par un liberalisme sauvage nos signes officiels de qualité nous ont aidé à resister et à nous developper <br /> <br /> <br /> pourquoi pas la mise en oeuvre de normes certainement contraignantes pour nos entreprises mais qui pourraient nous permettre de limiter l'importation de produits chinois !!!<br /> <br /> <br />  <br />
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L
<br /> Ne soyons pas naïfs. Les normes ont deux buts très clairs, presque avoués : permettre à un nombre incroyablemnt élevé de NON-productifs de toucher un salaire en empêchant de tourner en rond<br /> les autres – je parle de ceux qui édictent les normes, ceux qui les contôlent et ceux qui sanctionnent – d’une part, et ensuite aux capitalistes de s’approprier la seule chose qui les<br /> intéresse : TOUT, d’autre part. Il est possible à une grosse structure d’y satisfaire, impossible à toute petite entreprise (voir ton article sur les hôtels de petite capacité, Jacques). Et<br /> la France, plus que tout autre pays au monde, regorge de ces non-productifs, alors qu’elle possède pourtant de formidables talents parmi les actifs, nota bene ! Et la France, elle aussi,<br /> fait le lit du capitalisme le plus dévoyé.<br />
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P
<br /> <br /> A propos de normes, excellent article ce 22 décembre sur Midi-Libre (proposé ici sans norme évidemment) :<br /> <br /> <br /> Le reporter Philippe Eliakim a enquêté sur l’explosion des normes qui pèsent sur les Français. Exemple à Montpellier.<br /> <br /> <br /> <br /> La France est-elle vraiment malade de ses normes ?<br /> <br /> <br /> Totalement et dans les deux sens du terme. Elle est la championne du monde des normes et réglementations. Il existe dans ce pays 400 000 règles disséminées dans 137 219 articles de décrets<br /> répartis dans 64 codes ! Et elle s’en rend malade car elle se fabrique un enfer. Certaines normes possèdent une justification, mais c’est leur empilement qui tourne au délire. Nos fonctionnaires<br /> qui les inventent répondent à trois préoccupations. La sécurisation des gens, (Il ne faut plus qu’on tombe dans un escalier, qu’on se prenne les pieds sur un trottoir, qu’on tombe malade avec les<br /> tatouages…), l’exigence environnementale absolue et le politiquement correct. La bien-pensance qui veut éradiquer tout ce qui s’assimile de près de loin à la discrimination. La quintessence dans<br /> le domaine, c’est la loi Handicap. Ensuite, on projette partout, dans le logement, la sécurité incendie, l’industrie… On réglemente tout. La largeur des allées de supermarché, la couleur des<br /> gommes à effacer, la pression des bas de contention et même la taille des draps de lit.<br /> <br /> <br /> N’est-ce pas l’Europe qui nous oblige à appliquer davantage de normes et de directives ?<br /> <br /> <br /> L’Europe impose des directives en laissant le soin à chaque Etat membre de les traduire dans leur propre droit. Mais la France va plus loin. Outre les siennes, elle applique celles de Bruxelles<br /> en les durcissant. Résultat, ce sont nos fabricants d’aérosols, seuls en Europe, à être classés Seveso dès que leur stock contient plus de 50 tonnes de gaz… Du coup, on produit trois fois moins<br /> d’aérosols que les Allemands ou les Anglais. C’est l’industrie du bois (meubles, jouets…) condamnée à limiter l’atmosphère de ses ateliers à 0,1 milligramme de poussière par mètres cubes, quand<br /> tous les autres pays tolèrent 0,5 mg. On ne nous fera pas croire que Suédois et Hollandais sont irresponsables ! Le cas des stations essence est aussi emblématique. On leur a imposé des<br /> nouvelles contraintes que l’Europe ne demandait pas par peur d’une explosion. Depuis 1958, on compte 11 morts... autant que sur la route durant le week-end de Pentecôte ! Du coup, les stations<br /> services ferment. Près de 1 600 sur 12 000 sont condamnés à brève échéance. Je crains qu’un jour, un Torquemada de la réglementation fasse raser les remparts de Carcassonne qui sont tout sauf aux<br /> normes. Ce qui est sûr, c’est qu’on ne pourrait plus aujourd’hui construire la Tour Eiffel ou Notre-Dame !<br /> <br /> <br /> Ce trop-plein de normes, dites-vous, met en péril l’économie française… Est-ce à ce point ?<br /> <br /> <br /> J’ai débusqué des centaines d’exemples dramatiques. Ce sont ces piscines publiques que des municipalités vont devoir raser sous prétexte que la surface de leur cafétéria est inférieure au minimum<br /> légal. C’est l’histoire de la dernière entreprise de cars français qui a failli fermer pour une fausse histoire d’amiante. Ce sont les trois restaurants de la plage de Royan (un Sahara de<br /> 2,2 km de long sur 70 m de large !) qui, à cause de la Loi Littorale appliquée partout uniformément quel que soit la taille de plage, vont disparaître, alors que ce sont des<br /> institutions de près d’un siècle. Ce sont toutes ces entreprises qui renoncent à s’agrandir en raison de contraintes absurdes. Au-delà de cette avalanche de normes, il y a un jusqu’au-boutisme de<br /> l’application. Cela donne des centaines chômeurs, des dépenses astronomiques pour les contribuables quand il faut agrandir les trottoirs ; des secteurs entiers obligés de déménager à cause du<br /> surenchérissement des coûts des mises aux normes. Ainsi, il n’y a plus aucune usine de traitement des métaux en France. Elles sont toutes parties en Allemagne. Le pire, c’est que les normes sont<br /> tellement kafkaïennes, que l’administration créée des usines à gaz pour ensuite gérer les dérogations.<br /> <br /> <br /> Vous citez dans le livre l’exemple de cet hôtel de Montpellier, le Colisée-Verdun, aux prises avec l’absurdité des normes…<br /> <br /> <br /> Oui, l’histoire de Fabio Gentileschi est emblématique et exemplaire du jusqu’au-boutisme qui touche des centaines de milliers de commerçants de ce pays. Afin de répondre à des nouvelles normes<br /> incendie, il a dû débourser l’an dernier, 80 000 €, l’équivalent de deux mois et demi de son chiffre d’affaires. Et le voilà sous le couperet de la loi Handicap qui doit s’appliquer dans<br /> tous les lieux recevant du public au 1er janvier 2015. Vu la taille de son hôtel, il doit réserver deux chambres à des clients handicapés. L’aménagement de chaque chambre va lui coûter 15<br /> 000 €. Mais elles sont au 1er étage. Son ascenseur est trop petit pour un fauteuil roulant et il ne peut pas l’élargir pour des questions techniques. Il a alors suggéré à la Commission<br /> d’accessibilité qui examine les dossiers, de faire passer les handicapés par la porte arrière de l’hôtel qui donne, oh, miracle, directement sur le premier étage. "Non", lui répond-on, "c’est<br /> discriminatoire". On lui demande donc de construire un nouvel ascenseur pour un coût de 80  000 €. Tous ces travaux lui coûteront un an de BNC. Mais les éventuels handicapés qui<br /> viendront chez lui ne pourront de toute façon jamais circuler à l’étage, car les portes coupe-feu, exigées par les normes incendie réduisent la taille du couloir et empêchent un fauteuil de<br /> passer !<br />
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