Ce matin, après la grosse bouffée de chaleur que nous venons de subir et en espérant que les orages qui vont lui faire suite épargneront les vignes de nos amis vignerons, je vous fais descendre à la cave car il y fait frais. C’est de l’ethnologie sur une période récente : les années 80, il y a une trentaine d’année donc, où la tournée des caves en Vendée était une véritable institution.
La cave y était un espace de la sociabilité masculine qui s'exprimait tout particulièrement au cours des descentes et des visites que se rendaient les hommes à l'occasion de tournées rituelles qui concernaient aussi les jeunes hommes. Par elles, chaque garçon était conduit jusqu'à l'âge d'homme. Il en gravissait les degrés, pris en charge par le groupe qui en avait défini coutumièrement les passages. Cet apprentissage, en Vendée, se faisait dans le cadre d'une institution : la conscription.
Temps englouti, la conscription n’est plus, mais croyez-moi mais, croyez-moi, les émules de la Croix d'Or et leurs héritiers hygiénistes ont puisé dans ce terreau des motivations pour leur lutte sans merci contre le vin.
Lire :
Des caves et des hommes en Vendée link
Mon maître vigneron : le frère Henri Bécot « Ce qui le préoccupait, c’était le bonheur du vigneron occasionnel, dont le labeur céréalier ou le soin asservissant des bêtes méritait la récompense du fier plaisir de la vendange (…) son action se situait dans la quotidienneté du laboureur dont la profession principale n’était pas de faire du vin »link
La Croix d'or link