Dans le même temps où je chopais mon Dragon d’Argent dans mon Franprix je repérais mes premiers flacons de Coteaux Bourguignons. Ne reculant pas devant la dépense – de toute façon qui oserait me proposer de m’envoyer par la poste un flacon de Coteaux Bourguignons – j’ai fait l’acquisition d’un flacon de Coteaux Bourguignons pour 4€ et quelques poussières derrière la virgule.
Même si j’ai regretté la mise à mort du BGO : Bourgogne Grand Ordinaire, y’en avait du bon, j’étais prêt à faire amende honorable, me ranger aux arguments du négoce bourguignon érecteur de cette nouvelle appellation. Certains vont m’objecter qu’acheter chez Franprix n’est pas la meilleure pioche pour trouver un bon nectar. J’en conviens aisément mais que voulez-vous, le hasard des rencontres constitue aussi un bon critère pour juger un nouvel arrivant sur le marché. De toute façon c’est presque la seule façon d’agir car je ne vois le Grand Jury Européen de François Mauss se pencher sur la destinée d’une brochette de Coteaux Bourguignons. Ces beaux nez ne mettent pas leur nez dans les fonds de cuve de la Grande Bourgogne.
Donc j’ai dégusté et désapprouvé !
C’est buvable mais ça ne ressemble à rien de précis, ce n’est pas bon donc ça ne devrait pas être bourguignon. Une bouteille lourde ne compense pas la légèreté du contenu.
Ça vient de vieilles vignes me dit-on sur l’étiquette, elles doivent être bien fatiguées les pauvres, mais on ne nous dit pas quels sont les cépages de l’assemblage. Pourquoi ? C’est un secret d’État ?
En revanche la contre-étiquette me tartine que ce nectar des coteaux bourguignons est « rempli de tradition et de fruits rouges » et qu’il va me permettre de voyager « au cœur de la Bourgogne » Merci Jean Couzelon qu’est négociant-éleveur depuis 1870 à Chasnes dans le 71, ça pose son homme, non ! Et comme si ça ne suffisait pas il nous en remet une couche « un vrai vin bourguignon fier de son terroir et sachant se faire apprécier des amateurs et… de tous les autres. »
Et moi je sens le gaz sans doute ? Sans doute ne suis-je plus bon qu’à jeter mon pognon dans le tonneau bourguignon ? Mais où vont nos appellations avec ce type de voiture-balai pour ramasser tous les éclopés ? Elles voguent vers le destin qu’ont connu les vagues assemblages, dit coupages, des vins de table, la déconsidération.
Et puis, cerise sur le gâteau, Normacop nous fait une petite gâterie en affichant sur le bouchon « nos vignerons ont du talent » : des noms, des noms….
Reste que le Taulier il est vénère : il a casqué pour à nouveau le caniveau. Alors il en appelle à Claude Chevallier, même s’il n’est plus président du CAVB, et au président du BIVB pour se faire indemniser pour le préjudice subit : le pretium doloris.