Hollande quand tu nous tiens tu ne nous lâche pas…
« Au pouvoir depuis 1980 – ce qui la classait à la neuvième place des monarques régnants depuis le plus longtemps dans le monde –, la reine Beatrix a estimé, dans une allocution télévisée, qu'il était temps pour elle de passer le témoin à « une nouvelle génération ».
Et pourtant elle n’a que 75 ans. Beaucoup de nos hommes politiques s’ils étaient élus à vie, j’en suis sûr, garderait le manche bien plus longtemps. C’est « une icône des Pays-Bas » a déclaré le premier ministre, Mark Rutte, là encore nous souffrons de la comparaison car souvent nos Présidents lorsqu’ils quittent le pouvoir, les battus surtout : le déplumé de Chamalières et le petit agité, sont voués aux gémonies avant de tomber dans un relatif oubli. Place aux jeunes est le leitmotiv favori des petites louves et des petits loups de la politique. Chez nos voisins bataves que nous avons coutume de dénommer hollandais l’abdication la reine Beatrix au profit de son fils aîné, Willem- Alexander, qui n’a que 45 ans, fera de lui le 30 avril un jeune chef d’Etat. Autre particularité hollandaise c’est que la lignée de femmes laisse la place à un mâle : le Willem- Alexander sera premier roi des Pays-Bas depuis Guillaume III, mort en 1890. Une régente et trois reines (Wilhelmine, Juliana et Beatrix) lui succédèrent.
Bien sûr, certains vont me rétorquer : ça sert à quoi, une reine, un roi ? La réponse est simple : à se doter d’un chef d’État sans passer par la case élection. Je ne suis pas royaliste mais je m’interroge sur l’utilité de la dualité d’un pouvoir exécutif : un Président et un Premier Ministre tous deux élus au suffrage universel, l’un par tout le pays et l’autre dans une petite fraction du territoire mais qui s’appuie sur une majorité parlementaire.
Le président précédent avait qualifié son Premier Ministre de collaborateur. L’actuel voulait redonner du lustre à ce dernier, on ne peut pas dire qu’il ait réussi. Il y eu aussi les virés célèbres : Chaban par le président Pompe, Rocard par Tonton. Chirac claqua la porte au nez de Giscard en 1976 pour exister. Reste ceux que l’on a oubliés : Debré, Messmer ou que l’on est en train d’oublier : Raffarin. Il y eut un flamboyant : de Villepin et un gris Fillon. La seule femme fut un fiasco total : Edith Cresson. Enfin, il y eut enfin un malheureux qui s’est suicidé sitôt après : Bérégovoy.
Bref, dans notre beau pays plus l’on vote moins les citoyens votent, y’a trop d’étages inutiles, trop de représentants du peuple, alors je suis en droit de me poser la question du coût et de l’utilité de certaines votations pour des élus qui font à peu près le même boulot. Pour en revenir à la tête du pays suis-je pour autant partisan d’un Président à l’américaine ? Non, nous avons trop aimé le plébiscite qui a accouché d’empereur ! Mon cœur adhère à une forme moderne de Royal Republic… Pure provocation j’en conviens mais ce groupe est la nouvelle révélation de la scène pop rock suédoise, encore un pays doté d’une royauté, résume bien ma pensée : dégotons-nous une reine ou un roi, par tirage au sort ou louons-en une ou un et ensuite nous serons tranquille pour des siècles en évitant de lui couper la tête lorsque nous serons mécontents.
Pour ceux qui aiment le pop-rock :
Royal Republic sera à Beauvais (60) en concert à - L'ouvre Boite - Asca A Beauvais le Mercredi 06 Février 2013 à 20h00 et à Lyon (69) - Salle Du Kao (Ninkasi Kao) le Mercredi 20 Février 2013 à 20h30.
Pour ceux qui veulent s’informer sur la royauté en Hollande un petit rappel historique :
« La succession à la tête de l'Etat néerlandais s'effectue habituellement de cette manière : contrairement à d'autres monarchies, celle des Orange-Nassau ne considère pas son règne comme d'essence divine. Juliana, la mère de "Trix" – surnom de la reine pour tous les Néerlandais –, a abdiqué en sa faveur le 30 avril 1980, maintenu par sa fille comme date de la fête nationale, le Koninginnedag, qui continue de susciter d'importantes manifestations de ferveur patriotique dans tout le pays.
Pour une partie de la population néerlandaise, le jour de l'intronisation de Beatrix est plutôt resté comme celui d'une violente manifestation de provos » qui dénonçaient la grave crise du logement sévissant dans le pays. Bilan : quelque deux cents blessés à Amsterdam.
Très populaire tout au long de son règne, la reine possède toutefois un indéniable esprit de caste et prônait une monarchie forte, s'impliquant notamment dans le processus politique. Elle a entretenu des contacts étroits avec les cinq premiers ministres qu'elle a connus au cours de son règne. Et elle a sans doute vécu difficilement la dernière décennie, marquée notamment par la montée des partis populistes (la Liste Pim Fortuyn, puis le Parti pour la liberté de Geert Wilders) et la remise en cause de la société multiculturelle, de l'engagement pro-européen du pays ou des pouvoirs de la monarchie.
Sous la pression de M. Wilders, très critique à l'égard de certaines interventions publiques de la reine, les autres formations ont accepté le principe d'une limitation de ses prérogatives. En 2012, elle a dû assister en spectatrice à la formation du deuxième gouvernement de M. Rutte et se contenter d'organiser la prestation de serment des nouveaux ministres. »
Dernier détail « Si Beatrix a retardé les échéances, c'est surtout parce qu'elle voulait laisser à sa belle-fille, Maxima Zorreguieta, épouse du prince Willem-Alexander depuis 2001, le temps de s'imposer comme la future reine. Fille d'un ancien ministre du dictateur Jorge Videla, la jeune femme a dû, avant son mariage, condamner officiellement l'ex-régime militaire argentin. Certains partis voulaient faire en sorte qu'elle soit privée à tout jamais du titre de princesse d'Orange. Son père n'avait pu assister à son mariage et sa famille ne sera pas présente à l'intronisation de son époux. »