Je dois vous avouer que la cohorte des Grands ou plus minuscules Professeurs protecteurs autoproclamés de ma santé me saoule et me fatigue. Par trois fois j’ai été pensionnaire de l’hôpital Lariboisière à Paris, dont une dans une unité de rythmologie de haut niveau qui m’a éradiqué mon Wolf-Parkinson-White par fulguration au laser via mon aorte link, j’y ai été excellemment soigné par un corps médical et soignant compétent et humain. Je ne développe donc aucune espèce d’allergie vis-à-vis des blouses blanches, bien au contraire, mais je ne supporte pas que l’on veuille faire mon bonheur à ma place. Ma fameuse santé relève de ma sphère privée déjà fort agressée par une foultitude de risques sur lesquels je n’ai aucune prise pour qu’en plus une médecine prédictive vienne me répéter à coup de messages dit de santé publique que je suis en train de programmer sciemment les causes de ma fin. Qu’en savent-ils ? Rien, ou pas grand-chose, maniant les statistiques comme des scuds pour me culpabiliser, nous culpabiliser.
Communiquez, communiquez, à grand coup de campagnes pour nous indiquer dans quel sens éternuer, que boire, que manger, et que sais-je encore ? Même pas capables de mener une campagne massive de vaccination contre le H1N1 ou de déclassifier des médocs ravageurs ! Et ça vient ramener sa science à tout propos pour nous stigmatiser comme étant les fossoyeurs du trou de la SS ! Et eux, de quoi vivent-ils, si ce n’est de cette belle SS que nous alimentons avec nos cotisations. La santé n’a pas de prix dit-on, eh bien si. Lutter contre le fléau de l’alcoolisme ne passe pas par les rodomontades de madame Hill qui se prend pour une économiste ou la petite guérilla de l’ANPAA qui passe beaucoup de temps à entretenir et à développer son fonds de commerce sur les addictions. Comme toujours en ce domaine nous sommes en retard d’une guerre, sinon de deux, les responsables des politiques de Santé Publique semblent vivre dans un bocal loin des réalités de la misère sociale actuelle. La violence de l’alcoolisation des jeunes est à l’image de la dureté du temps qui fait cohabiter deux mondes irréconciliables.
Cacher la bouteille, blinder les prix, rêver en secret de prohiber : ne touche jamais à un verre sinon ta vie est pourrie pour la vie… ça n’a aucun sens… c’est contre-productif… éduquez… expliquez… ne pas rejeter la convivialité, le plaisir… partager et assumer le risque… se concentrer sur les populations à risque au lieu de balancer des clips à la télé… réinsuffler de la responsabilité individuelle au lieu et place de cette illusoire protection collective qui nous transforme très souvent en inciviques : c’est le cycliste parisien qui vous le dit, la chaussée n’est plus peuplée que de gens, piétons compris, qui se vivent comme des êtres uniques, irresponsables, « débrouillards », brulants les feux, circulant sur les trottoirs, doublant à droite, ne respectant aucune priorité, téléphonant au volant ou en marchant au milieu de la piste cyclable, et je passe sur les insultes ou les menaces des gros culs et des nénettes juchées dans leurs 4x4.
Bref, je bride ma plume pour vous proposer deux textes anciens et « Light My Fire » en Live avec la célèbre intro de Ray Manzarek aux clavierx.
1- Le risque chronique du 22 novembre 2005 « C'était sur Planète, la chaîne thématique, deux émissions avec Pierre-Gilles de Gennes un de nos Nobel. L'homme est séduisant, plein d'humour et de vitalité mais l'on sent l'intervieweur gêné- il n'apparait pas à l'écran - la cause, on le sent si je puis m'exprimer ainsi, c'est que le cher grand homme de science tire consciencieusement sur un petit cigarillo qui n'a de cesse de s'éteindre.
Au bout d'une dizaine de minutes l'intervieweur n'y tient plus, il se lance sur le thème " ce n'est pas politiquement correct de s'afficher cigarillo au bec " Notre Nobel s'y attendait et sa réponse, elle aussi politiquement incorrecte, est à méditer par ceux qui veillent avec le soin des comptables sur notre santé… » La suite ICIlink
2- Vivre Tue chronique du 22 octobre 2006 « La vie sociale est un segment de droite avec N pour origine et M pour fin. L'avant et l'après ne la concernent pas. A notre naissance nous entrons dans un univers inconnu sans l'avoir ni voulu, ni souhaité et, sans en maîtriser les conditions spatiales et sociales : " on ne choisit pas ses parents, on ne choisit pas sa famille, on ne choisit pas les trottoirs de Manille pour apprendre à marcher..." chante M. Leforestier. Au début de notre vie sociale, nous sommes dépendants, ensuite nous sommes à la barre : vie professionnelle et personnelle, puis... Parcours-type qui peut être interrompu, brisé à tout moment par un évènement sur lequel nous n'avons pas de prise : la mort. Certes on peut s'assurer sur la vie mais ce n'est pas un passeport pour l'immortalité.
Bien sûr il y a des variantes à ce schéma-type mais ce qui me préoccupe ce matin c'est de constater que de nos jours on ne meurt pas que de sa propre mort, on peut être jugé responsable de sa mort parce qu'on a commis des abus, parce qu'on ne s'est pas conformé aux règles du Code de la Santé Publique. En mourant on est jeté en pâture et on entre dans l'univers impitoyable des statistiques. La suite ICI link
ci-dessous « Light My Fire » en Live avec la célèbre intro de Ray Manzarek aux claviers.
The Doors - Light My Fire ( From "Live In... par EagleRockTV