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17 juillet 2013 3 17 /07 /juillet /2013 10:57

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La question est posée au sujet de la forteresse bordelaise du CIVB – contestée mais pas ébranlée par les anti-CVO du CAVB – par un brillant jeune homme, bien sous tous les rapports, excellent connaisseur de l’écosystème des 2 rives plus génériquement nommée Place, sur son site IntotheWine : « Jusqu’à plus ample informé, je croyais que le C.I.V.B. fonctionnait sous la houlette d’un président (élu) et d’un comité directeur (également élu) et que le destin de l’interprofession restait entre les mains de ceux qui maîtrisent le produit en partenariat avec ceux qui le vendent.


Il est clair que les choses ont changé depuis 1948* : le pouvoir a changé de mains. Amis viticulteurs, courtiers, négociants, vous ne le saviez pas mais vous n’êtes plus dans une démocratie et par l’intermédiaire de vos représentants élus vous ne contrôlez plus rien. Vous avez maintenant un «PATRON ». Lire l’intégralité ICI link


Mais Bordeaux, comme toujours dans notre gentil monde de bisounours du vin n’est-il pas une brillante exception qui confirme la règle ? J’ai le souvenir en effet du précédent directeur du CIVB, Roland Feredj, m’expédiant un e-mail d’invitation, suite à la publication de mon rapport, « mon président me demande de vous inviter… » sous-entendu s’il n’en tenait qu’à moi tel ne serait pas le cas. » Mais alors me direz-vous le vrai patron c’était le président qui imposait la présence à un colloque du CIVB d’un « haut-fonctionnaire parisien » (sic) qui avait écrit des horreurs sur « les grandes ombrelles des appellations qui abritaient des vins indignes » ? Simple velléité d’un jeune président remis très vite au pas. Les présidents passent le directeur reste est une règle générale dans les grands zinzins sous perfusion de CVO.


Reste que partout ailleurs les directeurs d’Interpro, s’ils tiennent l’intendance de la maison, ne sont pas les patrons. Sans leur faire injure qui peut me donner, sans aller farfouiller sur le Net, le nom des directeurs des Interpros du vin, les grandes comme les petites ?


Le problème ne situe pas à ce niveau mais à celui de se poser la vraie question, celle qui devrait mobiliser ceux qui sont le socle des Interpros : vignerons et négociants avec ceux qui ont le cul entre deux chaises : les coopératives : y-a-t-il un patron dans une Interprofession ?


Question un peu réductrice certes qui en sous-tend une autre, bien plus fondamentale, qui définit les grandes orientations de l’Interprofession, qui fixe le cap ?


Et c’est à ce niveau que tout se complexifie de par la nature même d’une Interpro qui réunit des représentants de familles professionnelles aux intérêts parfois antagonistes, de poids économique souvent différent. Sans être totalement des auberges espagnoles les interpros, plus précisément ceux qui la composent et qui élisent les organes dirigeants, dont le président, en sont souvent réduits à se mettre d’accord sur le plus petit dénominateur commun. La lisibilité de leur action, à la fois pour les cotisants et ceux à qui elles s’adressent, n’est pas toujours évidente. Le poids spécifique du Président joue alors un rôle très important dans la stratégie et l’image des interpros.


Bien évidemment, même si j’ai la réputation d’être impertinent, je ne vais pas dresser ici un tableau comparatif du poids spécifique des présidents d’Interpros car ce serait outrecuidant et sans grand intérêt. Ce que je note simplement c’est que deux présidents  de grandes Interprofessions détiennent des mandats qui peuvent poser question :


-          Le président d’InterRhône Christian Paly est aussi Président du Comité National Vins et Eaux-de-vie de l’INAO, nommé par le Ministre de l’Agriculture ;


-          Le nouveau président du CIVB, Bernard Farges, est aussi président de la CNAOC, organe syndical de défense des producteurs de vins AOC.


Enfin, je me permets de poser la question à mes amis alsaciens : pourriez-vous nous expliquer ce qui se passe chez vous au CIVA ? Franchement ça prend des allures de règlement de comptes à OK Corral et ça trouble l’image de votre belle région link . Bon, j’évite de causer d’InterBeaujolais et d’InterLoire, ça me demanderait trop de travail… 

 

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commentaires

L
<br /> Est-ce que le vigneron n’a pas déjà assez d’une implication derrière le bras qui tient le sécateur, la main qui conduit le tracteur, l’index qui allume la pompe, le clavier qui intervient<br /> sur les blogs, remplit les DRM, paie les cotisations à la MSA, le poignet qui scotche les palettes, la main qui accueille les visiteurs, la voix qui intervient sur France Bleu, les poumons ou le<br /> pancréas qui attrapent le cancer à cause des produits phytosanitaires, le cerveau qui ne fabrique plus assez de dopamine suite aux organo-phosphorés ... ? L’université machin, ce n’est pas<br /> pour les vignerons, c’est pour les entrepreneurs qui gèrent une société de vinification et de marketing. Note bien, Nadine, ce n’est pas l’université en soi qui me débecte – j’y ai passé 14 ans,<br /> quand j’étais petit, et sans louper une seule fois – mais ce n’est pas notre monde !<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Les agriculteurs ne gèreront jamais leur avenir, ni aucun producteur d’ailleurs. Ce sera toujours les cols blancs qui le feront pour eux (contre eux en fait). Quand on est intelligent, on ne<br /> s’engage pas dans un métier où l’on « fait » quelque chose. Ou alors où il faut être bargeot et masochiste. Expérience vécue.<br />
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O
<br /> Liste à consulter sur :http://www.elusduvin.org/news_images/Classeur%20Sites%20Interprofessions%202013-pdf_282.pdf<br />
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N
<br /> La prochaine Université de la Vigne et du vin est sur le thème : Ethique et Politique dans le monde du vin. Il y sera question de la représentation dans la filière vitivinicole, du rôle des<br /> politiques, de la nécessaire implication des vignerons pour pouvoir maîtriser leur avenir. Le sujet est d'autant plus d'actualité dans le Languedoc qu'ily  a été choisi la fameuse "Filière<br /> plurielle" qui devrait générer de nouvelles stratégies, nouvelles ou pas d'ailleurs. Par ailleurs, l'éthique est une réponse intelligente à la fausse moralité contre l'alcool, contre le soufre,<br /> contre l'oenologie. Contre tout sauf le business.<br />
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P
<br /> C'est très représentatif de la France. Dans notre pays, il y a des tas de "machins" comme disait Charles, qui ne servent qu'à compliquer les choses et à servir les intérêts de quelques uns au<br /> détriment des autres (c'est-à-die, celles et ceux qui bossent réellement.<br />
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M
<br /> Voilà un papier qui met le doigt là où ça fait mal...  Dans bien des interpro, il me semble que le patron<br /> "Président" (ça fait un peu Duvalier, non ?) est un personnage bien sous tout rapport qui est responsable de plein de machins. C'est un poste éminemment politique. Quant au Directeur, même pas<br /> nommé par les vignerons, il occuppe lui un poste carrément technocratique. Il est vrai que si les vignerons et les négociants s'impliquaient beaucoup plus dans la gestion de leurs<br /> interprofessions, cela marcherait beaucoup mieux. Mais en ont-ils le temps ? Combien d'entre eux ont même encore le temps de tailler leurs propres vignes tant ils sont pris par l'administratif,<br /> la réglementation, le commercial... ??? Voilà pourquoi, dans bien des cas, on a des gens irresponsables à la tête de nos machins viticoles. Voilà pourquoi l'argent des cotisations est dépensé<br /> n'importe comment. Bon j'arrête là car je vais me faire jeter !<br />
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