Il est toujours salutaire de lire ce que pensent de nous nos voisins, même lointain par la distance mais proche par le cœur, surtout lorsque ce sont de fidèles acheteurs de nos vins. Dans Le Devoir Libre de penser du 9 mai Jean Aubry l’auteur du Guide Aubry 2014. Les 100 meilleurs vins à moins de 25 $.s’interroge avec malice :
« Les esprits retors vous diront que les Français ont le don inné de se tirer dans le pied, de se faire piquer leurs idées et de se reposer sur leurs lauriers. Les optimistes vous diront que la conjoncture actuelle, avec l’euro, ne favorise tout simplement pas le commerce extérieur. Pour le moment, la France du vin a mal. On dit qu’elle est morose. La communication du vin va dans tous les sens. Pourtant, les mots « vins » et « France » peuvent sans peine accéder au rang des synonymes consacrés qu’assimilent sans peine tous les habitants de la planète.
Alors, que se passe-t-il ? »
Photo : Jean Aubry La mention « Vin de France » : étiquetage simple, packagings visibles et attractifs pour une communication simple et décomplexée.
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Mais alors qu’un Olivier de Moor, vigneron d’excellence, va se trouver brider dans ses projets de croissance par les chefs de la tribu des touche pas à notre grisbi qu’il est intéressant de lire, dans cette langue française fleurie « Oui, mais encore ? Grosso modo, et pour ne pas s’enfarger dans les fleurs du tapis passablement épais et touffu de la réglementation européenne et française, tout vin qui se place sous le chapiteau Vin de France doit bien sûr être produit à partir de raisins récoltés dans l’Hexagone, peut être vinifié en monocépage ou être issu d’un assemblage avec possibilité de mention de cépage comme de millésime sur l’étiquette. Aussi, et c’est là qu’on innove à mon sens, il peut être issu de l’assemblage d’autant de cépages qu’on veut en provenance d’une région comme de toutes celles de France (mais pas de Navarre). »
« Les points forts de cette nouvelle vague de vins français sont pourtant nombreux :
1) étiquetage simple ;
2) packagings plus visibles et attractifs ;
3) apport du mot « France », déjà une marque rassurante et crédible en soi, sans avoir à être brevetée ;
4) assemblages souvent innovateurs de cépages, de terroirs, de millésimes, mais surtout, surtout, et voilà qui pèse gros dans la balance pour l’industrie, possibilité de volumes homogènes conséquents.
Je vois mal ce qui empêcherait maintenant — hormis l’élite des stars du vignoble souvent trop paresseusement cantonnée dans ses prestigieuses appellations d’origine contrôlée respectives — la grande majorité des vignerons français de se replier en VDF (chose faite pour bon nombre).
Pensez-y une nanoseconde : plus de ces contraintes réglementaires aussi absurdes qu’ubuesques, pour une liberté d’action à vous redonner le goût de faire du vin.
Le rêve, quoi ! »