Dans ma chronique « Le propre et le sale, la nature et l’artifice… » je plaidais pour un cessez-le-feu généralisé entre les parties. Que tout le monde sorte de sa casemate, grande ou petite, cesse de se balancer des horreurs à la gueule, se respecte a minima, ne se drape pas dans sa dignité outragée, afin d’avancer vers une viticulture de plus en plus propre, des vins dénués d’artifices, des vins sains, des vins simples, authentiques, sympathiques…
Pierre Guigui est un homme de paix, convivial, engagé et sincère, un bon vivant, dont les combats sont les miens : n’ai-je point écrit en 2001 « sous les grandes ombrelles de nos appellations se cachent des vins indignes… » et placé le respect de l’environnement comme la première priorité de notre viticulture. C’est donc avec un réel plaisir que je l’accueille pour qu’il puisse rétablir sa vérité quelque peu galvaudée sur les ondes par un chroniqueur en mal de notoriété mais pas de goujaterie.
Dans l'émission « On va déguster » du dimanche 3 février 2013 Dominique Hutin se prend les pieds dans le tapis : manque de véracité, d’exactitude, déformation des faits, interprétations non fondées de mes propos.
En effet Dominique Hutin entre ainsi dans le vif du sujet : « A l’heure où je vous parle... il n’est plus possible de risquer un clic sur internet sans devoir redouter l’invective, l’uppercut dès lors que l’on parle de vins bio » …. Il cite des chroniques de Michel Bettane (dont celle-ci link ) et en profite pour lui mettre une rincée.
François-Régis Gaudry : « Est ce qu’il y a des gens qui ont contesté ces positions, qui ont allumé un contre feu. »
Dominique Hutin : « Il y a un convaincu des vertus des vins bio, c’est Pierre Guigui… qui entre dans la danse et s’insurge »
Première assertion erronée, car si Dominique Hutin avait réellement lu ma chronique il aurait remarqué que je n’ai ni contesté, ni me suis insurgé contre les propos de Michel Bettane. C’est donc pure invention, interprétation, désinformation.
Pour rappel dans la chronique dont il parle link je développais trois points :
1) la pollution des sols, Michel Bettane n’en parle pas,
2) le bilan carbone, il n’en parle pas non plus,
3) Dominique Hutin dit que je compare la production conventionnelle avec les vins bio. Erreur, amalgame (a-t-il vraiment lu mon texte ?) puisque je compare la production conventionnelle avec les vins nature. Sur ce point précis, encore une fois Michel Bettane ne parle pas de cette comparaison mais uniquement de la qualité des vins bio et nature.
Parlons de sa « critique » à mon égard au sujet du nombre de vins peu recommandables en France. Tout expert en vins dégustant plusieurs milliers de vins par an sait que dans un concours seul 25 à 30 % sont considérés comme étant de belle qualité et qu’un guide (Bettane & Dessauve, RVF, Gault & Millau) ne sélectionne que 1500 domaines environs (sur 85 000 existants). Quel que soit le % de vins peu recommandables, l’idée reste que les problématiques de qualité des vins en France ne résident pas dans la poignée de vins nature. Mais il est plus facile de s’arrêter à la lettre pour ne pas parler de l’esprit.
Revenons à la chronique de Dominique Hutin, suite à cela il tacle Périco Légasse, le traitant d’incompétent (peut-on avoir un avis différent sans se faire insulter ?) et se gorge de sarcasmes méprisants au sujet de Jean Pierre Coffe : « Il sucre des fraises dans l’émission de Drucker… ha il n’est plus dans l’émission, alors il sucre encore plus les fraises ». C’est peut être au final le commentaire le plus indécent de sa chronique.
Il continue : « Tout laisse à penser que cette débauche d’énergie est liée au fait que tous ont des positions médiatiques à défendre et accessoirement des guides à vendre »
Quand un journaliste parle de ce qui relève de sa spécialité c’est tout simplement et en tout premier lieu parce que c’est son métier.
Il termine sa chronique par « il ne faut pas insulter l’avenir et encore moins ceux qui sont dans le camp de l’autre »
Oui cessons d’insulter ceux du camp d’en face… je suis d'accord.
On va déguster par François-Régis Gaudry le dimanche de 11h à 12 l'émission du dimanche 3 février 2013 link