Dans ma petite auto l’autre soir j’écoutais Oui FM et un auditeur extasié relatait avec des trémolos dans la voix le concert de Patti Smith à l’Olympia. Je me gare. Le boulevard Raspail était plein d’autos comme toujours à cette heure de migration. Au Lutetia le pianiste jouait une sonate en ut majeur de Mozart. Je commandais un Mojito pour me requinquer des émotions de la journée. Elisa, qui sait reconnaître au premier coup d’œil les légendes vivantes de la musique de mes jeunes années, me dit Patti Smith vient de s’installer derrière nous. Et c’était bien elle, de noir vêtu, blême et hiératique. Normal elle vient de donner deux concerts à Paris les 21 et 22 novembre à l'Olympia.
Lorsque la New-Yorkaise était passée à Salle Pleyel le 22 janvier un journaliste écrivait : « Rise up and save our fucking world ! » Elle a le poing levé et sa Fender hurlante contre le cœur. Son groupe achève une version dantesque du brulot punk des Who, My generation. Les guitares grondent, le larsen monte des amplis en fusion, les murs tremblent. Le parterre est debout, en totale communion. Au premier balcon, un rabat-joie en costume impeccable tente en vain de faire asseoir un groupe de copines qui retrouvent leur 20 ans et dansent, debout, devant lui. Patti Smith fait la révolution à la Salle Pleyel !
Patti Smith est une légende on ne peut plus vivante. Et « Horses » est un grand cru qui vieillit magnifiquement. Epaulée par son fidèle guitariste Lenny Kaye, présent à ses côtés depuis 1971, Jay Dee Daugherty, "le seul batteur avec qui j'ai jamais joué" a-t-elle précisé, et de deux jeunes musiciens brillants - alternant basse, guitare et piano - Patti Smith lui a donné à Pleyel une profondeur et une force impressionnantes. Elle l'a joué dans l'ordre et dans la plus pure tradition rock. Sans aucun décorum, juste les amplis et ses musiciens installés près d'elle. Elle longues bottes noires, veste noire, gilet et tee-shirt blanc, recouverts par sa longue et belle crinière grisonnante. »
Paris idolâtre Patti Smith et la New-Yorkaise le lui rend bien. . Punk un jour, punk toujours… »