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22 mars 2014 6 22 /03 /mars /2014 10:00

J’ai toujours milité contre la fraise « bubonique » rouge cramoisie cultivées par des émigrés payés par des coups de pieds au cul, en provenance, via des gros camions qui puent, des tunnels d’Andalousie : « elles déboulent sur les étals dès avril, grosses, moches, grenues, rouge brique, empilées, entassées, venues par camions entiers de la province de Huelva en Espagne. « L’Espagne exporte chaque année vers l’Hexagone, selon les douanes, 68000 tonnes de fraises (60% des importations françaises), soit un ballet de quelque 22000 camions par an, sur 2500 km. Un bilan carbone désastreux…


photofrez.jpg

 

Si un jour vous vous aventurez, comme moi, en Andalousie dans la province de Huelva vous découvrirez l’horreur de 6000 ha de films plastiques jetés sur des terres arrachées à la forêt du parc naturel de la Doňana sous lesquels pousse « l’or rouge » à 2,45€ la barquette de 500g chez les bienfaiteurs du pouvoir d’achat. Ponction d’eau monstrueuse, rejet de pesticides dans la nappe phréatique, main-d’œuvre de précaires, sans papiers Roms ou Marocains payée 5 à 6€ la journée. Tout ça pour des fraises sans goût qui vont se taper des milliers de kilomètres pour satisfaire quel besoin au juste ? » link 


Cette année Pierre Chanau sucre sec les fraises, il en fait de la bouillie :


« Dans les supermarchés Auchan, la livre de fraises coûte seulement 79 centimes au consommateur. Dur à avaler pour les producteurs français. C'est ce que relève Le Figaro ce mercredi. Pour Jacques Rouchaussé, président des Producteurs de légumes de France (FNPL), « il s'agit de ventes à perte ».


Simple opération de communication? Que nenni. Olivier Pageau, directeur des achats artisan chez Auchan, invoque pour Le Figaro une réponse à « la demande des consommateurs » et la création d'une « dynamique sur la famille des fruits et légumes ». Il réfute « bien sûr » la vente à perte.link

 

 arton3148.jpg  

 

Quitte à se foutre de la gueule du monde avec aplomb j’ai décidé d’enfourcher un autre canasson : la levée de l’interdiction par l’Union Européenne de la vente de la fraise de veau !


Pour les jeunes bobos parigots tête de veau je précise que :


1)     La fraise de veau est un abat qui correspond à la membrane entourant l’intestin grêle du veau. Le mot « fraise » est également employé pour l’agneau et le chevreau.


2)   On appelle cette membrane intestinale « fraise » parce qu'après la préparation du morceau par le tripier (lavage, pochage dans l'eau bouillante), il devient blanc et ferme et ressemble aux collerettes que portaient nos aïeux jusqu’au XVIIe siècle. La fraise de veau était un morceau utilisé pour fabriquer la célèbre andouillette de Troyes.


Depuis 1996 et la crise de la vache folle, certains abats de bovins étaient interdits à la consommation car ils pouvaient contenir le fameux prion, cet agent pathogène susceptible de transmettre la maladie de Creutzfeldt-Jakob à l’homme. Depuis l’extinction de la maladie, les abats interdits comme le ris de veau ou la cervelle ont de nouveau été autorisés à la consommation. Sauf la fraise de veau.


En 2013, lors du SIA, Gilbert Delmond, président du veau IGP Blason Prestige en Corrèze partait en croisade pour la levée de l’interdiction de la fraise veau. C'est un cri du cœur qu’il a poussé toute la semaine « Il est grand temps désormais d’autoriser la consommation de la fraise. C’est le seul abat qui soit encore interdit depuis la crise de l’USB. Il n’existe aujourd’hui aucune raison valable de ne pas permettre sa libre consommation ».


La raison invoquée par les autorités communautaires pour justifier le maintien de son interdiction ne sont pas très convaincante. Il paraît que le prion pourrait être contenu dans les morceaux de l’intestin blanc des bovins. Mais la maladie n’existe plus depuis l’interdiction des farines animales. Alors, qu’attend-t-on pour l’autoriser à nouveau comme les autres abats ?


 

« Faudra-t-il qu’on en arrive à créer des associations clandestines pour se régaler à nouveau de fraise de veau ? ».


Va-t-on vers un Front de Libération de la Fraise de veau ?


L’ex-président du Conseil Général de la Corrèze devenu roi de France va-t-il inverser la courbe du déclin de la fraise de veau ?


Est-il nécessaire de rappeler que c’est un « plat de roi » succulent, malgré son aspect et l’odeur fétide qu’elle dégage lors de sa cuisson.


715266733_thueux-les-rois-de-la-fraise-de-veau-249642.jpg

 

Faut-il rappeler que dans les recettes d’andouillettes, à l’origine le veau était privilégié mais l’interdiction d’utiliser la fraise, du fait de la crise de la « vache folle », a entrainé une adaptation des recettes régionales. link et link


Mobilisons-nous : boycottons la fraise « bubonique » rouge cramoisie et libérons la fraise de veau !

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commentaires

A
<br /> Nous venons de déguster de la fraise produite dans la région de Montpellier. Excellente.<br /> <br /> <br /> Je vous cite ici :<br /> <br /> <br /> http://saintyrieixlaperche.wordpress.com<br /> <br /> <br /> où je diffuse l'appel pour la fraise de veau.<br />
Répondre
L
<br /> Le 20 mars dernier, je "postais" sur le même sujet: http://coumemajou.jimdo.com/2014/03/20/les-fraises-du-d%C3%A9go%C3%BBt/.<br /> <br /> <br /> Toutefois, les producteurs français, périgourdins notamment, devraient s'abstenir de prendre dans les media des positions ridicules. Ce matin l'un d'eux déclarait à France Bleu: "Les<br /> consommateurs sauront faire la différence. Ils n'ont qu'à acheter les variétés savoureuses que les Espagnols ne savent pas produire, comme la garriguette!".<br /> <br /> <br /> La GD perpignanaise vend DEJA des gariguettes hyper-primeurs .... espagnoles, à moins de 5 € le kilo. Il faut 10 € pour celles de notre Sud-Ouest. Bien sûr qu'il n'y a pas photo au niveau<br /> de la qualité. Mais le problème pour moi, messieurs, n'est pas que la fraise soit espagnole - je suis un étranger aussi, même si j'irai voter demain. Le problème est qu'elle ne soit pas très<br /> bonne, poussée hors sol ou bien dans des conditions de pollution des sous-sols catastrophiques et cueillie (arrachée ?) par une main-d'oeuvre souvent illégale et toujours exploitée.<br /> <br /> <br /> Allez, j'ai encore une fois ramené ma fraise .... UNE FOIS ! <br />
Répondre
N
Et vivent les andouillettes à la fraise de veau !!!

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