Avant toutes choses je présente mes excuses à mes abonnés pour le déferlement de 3 chroniques subi hier en sus des 2 habituelles. En effet, mon hébergeur Overblog en RTT dimanche dernier les a envoyées dans la nature sans qu’elles vous arrivent à la date prévue. Désolé mais je suis comme tous les blogueurs entre les mains du bon vouloir de mon hébergeur et Overblog est coutumier de ce genre d’incidents qui se produisent le WE avec ce qu’ils appellent une simple astreinte : en clair la maison est fermée avec un mec censé assurer que tout fonctionne bien.
Je le concède Charlie-Hebdo n’est plus ce qu’il était. Elles sont loin les grandes unes comme « bal tragique à Colombey 1 mort » la provocation est plus besogneuse et les grands crayons ont déserté la Taule. Cependant je ne peux m’empêcher de reproduire un édito de Charb pondu en juillet de cette année.
Ça ne fait pas dans le raffinement, mais ça n’a jamais été le style de la maison, c’est parfois un peu besogneux mais ça traduit assez bien une forme de ras-le-bol très répandu dans les pots d’entreprise ou d’institutions, où si tu veux licher tu as le choix entre champagne marteau-piqueur, un whisky qui pue la punaise et un porto que même le 3e âge bouderait à la fête de fin d’année de la maison de retraite.
Comme je vais passer mon vendredi en Champagne avec mes amies Magalie et Cassandre je me devais de promouvoir, face au flux des bulles champenoises de fond de rayon de GD, le champagne fait aux petits oignons par mes amis vignerons.
Bertrand Gautherot Vouette&Sorbée « A travers le monde, il y a 600 millions de personnes qui boivent du #champagne. Et 590 millions qui s'ennuient. » link
Compte-rendu de la visite un de c’est 4 sur mes lignes.
Encore un pied-de-nez au copyright mais je vois mal Charlie-Hebdo me traîner devant les tribunaux.
C'est la fêêêêêête! Ah. À quoi tu vois ça? Mais y a du champagne! C’est ainsi, toutes «les grandes occasions» sont arrosées de champagne. Cette pisse aigre et gazeuse qui ramone l’œsophage est inévitable. On peut échapper à tous les bizutages en luttant un peu, mais pas à celui qui consiste à lamper du champagne. Au fin fond de n’importe quel trou à rats, tu tomberas toujours sur un blaireau avec une bouteille à la main. Je suis sûr que dans le couloir des condamnés à mort, aux États-Unis, on picole du champ’ de temps en temps! Des pèlerins partis à La Mecque ont eu la curiosité́ de soulever le voile noir qui recouvre la Kaaba, c’est une réserve de champagne ! Ils sont rentrés très déçus...
Même celui qui ne boit jamais d’alcool a dû consentir un jour à tremper ses lèvres dans une coupe. Si tu refuses de céder au rituel, le maitre de cérémonie te dira que si tu n’aimes pas ça, c’est que tu n’en as jamais goûté́ de bon. Alors, convaincu que tu as la chance de déguster un nectar exceptionnel, tu fourres tes lèvres dans cette flûte en plastoc qui te râpe le nez. Pouah! C’est une immonde piquette! Mais tu ne dis rien, tu avales le machin et même tu rotes pour bien montrer que les bulles ont fait leur métier de bulles. Ha, ha! T’as fait plaisir à l’abruti qui guettait ta réaction. Il est bon, hein! Il vient d’un petit producteur que personne ne connaît et qui me fait des prix... Tu m’étonnes que personne ne le connaisse, il doit être recherché pour empoisonnement dans plusieurs pays, l’escroc! Il trait des boucs morts pour la faire, sa bibine! Le pompon, c’est quand le foireux œnologue te braille dans les oreilles: «Si tu veux, je peux t’en commander, j’ai des prix...»
Ouiiiiii, il y a des bons champagnes, ce n’est pas la question! Mais même s’il n’y en avait que des bons, pourquoi c’est obligatoire d’en avaler à tout bout de champ? La fête à laquelle tout le monde est en train de s’emmerder ne peut pas être ratée, il y a du champagne! Le champagne, qu’on se le dise une bonne fois, n’est pas une potion magique pour réussir les baptêmes, les mariages, les pots de départ et les enterrements. Les tristos et les tocards pensent pouvoir compenser leur absence totale du sens de la fête par du pinard à bubulles. Ça ne marche pas! Mais si, c’est la fête, le bou- chon a fait «spoup!». Il a laissé́ une trace au plafond, c’est bien la preuve! C’était le 31 décembre de l’année dernière, tu te souviens! Oui, comme tous les ans depuis des millions d’années, le bouchon a fait «spoup!» et il a laissé́ une trace au plafond... même que la précieuse bouteille a éjaculé́ de la mousse sur la moquette! Mais ça tache paaaaaaaaaas, c’est du champaaaaaagne!
La seule occasion qui mérite qu’on fasse les frais d’une bouteille de champagne, c’est lorsqu’il s’agit de baptiser un navire. D’accord, c’est con. Mais au moins, la bouteille qu’on éclate sur la proue, personne ne sera contraint de la boire. Bon, c’est vrai, c’est triste pour les poissons.
Je crois que vous en serez d’accord, il faut foutre à genoux tous les porteurs de nœuds papillons qui servent du champagne avant de les exécuter d’un tir de bouchon derrière la nuque. Amen.
Charb