Je goûte toujours avec délice, une gourmandise sans retenue les petits précieux ridicules qui s’enveloppent dans leur dépit surjoué pour nous en imposer, grimper sur leur Olympe inaccessible afin de jeter le discrédit sur ceux qui osent ne pas apprécier leurs hautes et sublimes pensées : « J'ai tellement vu, vécu ces derniers jours, un côté sombre, laid, mesquin du vin français (heureusement ultra-minoritaire!), que… » Pauvre chaton, il nous tirerait presque des larmes, comment peut-on passer à côté de lui sans le remarquer ?
Mais passons, ce matin c’est la notion d’ultra-minoritaire qui m’intéresse. Qui donc est majoritaire dans l’exercice du pouvoir d’influence dans le monde du vin ?
Ceux qui ne parlent pas et dont on ne parle jamais !
Ceux qui ne nous lirons jamais.
Ceux qui n’achèteront jamais un guide des vins.
Des pousseurs de caddies…
Le type important pour eux c'est Jean-Luc Roché link
Une majorité écrasante, silencieuse, qui pèse entre 80 à 90 % de la chalandise du vin.
Alors camembert, un soupçon de modestie ne saurait nuire à nous tous misérables petits plumitifs du vin.
Qui nous lit ?
Qui nous suit ?
Une minuscule poignée de lecteurs, des petits cercles, des gens qui pourraient comme les radicaux tenir congrès dans une cabine téléphonique.
C’est clair nous sommes tous ultra-minoritaires et ça se passe de tout commentaires !
Pas la peine de repasser les plats trois fois pour mendier de l’audience !
« Le ridicule attaque tout, et ne détruit rien. » Benjamin Constant