L'alcôve lieu de tous les dangers, femme blessée, bafouée, sort ses griffes, l'ex-madame de l'Elysée règle ses comptes, déballe tout, croix de bois, croix de fer, si je mens je vais en enfer.
Pitoyable !
Nelly Kaprièlian dans les Inrocks traduit bien mon sentiment personnel face à cet affligeant spectacle, bal d'ego surdimensionnés, qui vient s'ajouter aux épanchements de Cécile Duflot, au bal des faux-culs de la Bresse et des soi-disants frondeurs.
« Certains trouveront peut-être l’exercice de dévoilement des coulisses de la politique et plus particulier de l’Elysée, et de la fonction présidentielle, intéressant. Sauf qu’à en croire la journaliste de Match, Catherine Schwaab, Valérie T s’épancherait avant tout sur ses “mauvaises surprises” au contact du pouvoir, découvrant un monde rompu à l’hypocrisie et à la trahison. On s’étonne déjà que cette ex-journaliste politique face ici figure de jeune oie blanche tombant de la dernière pluie. Hypocrisie, coups bas, et luttes de pouvoir en politique ? On le sait au moins depuis Shakespeare. Le reste de l’article de Match vaut son pesant d’or côté niaiseries : voici Angélique à l’Elysée, belle ingénue blonde, trompée, pleurant, blessée, jalouse, vengeresse. Le problème que pose ce lavage de linge sale en public, déguisé en soap opéra, c’est qu’il éclipsera, comme toujours, les questions les plus graves : celles, entre autres, de l’Ukraine, de l’Irak, de l’extrême pauvreté en France, et on en passe.
Au final, le livre de Valérie Treirweiller n’est que le symptôme de l’immense conformisme de la politique : devoir, pour un président, s’afficher en couple lors des cérémonies publiques, vivre à l’Elysée à la façon d’une famille royale. Si ces “règles” étaient changées, leur vie privée aurait davantage de chances de rester privée. Car pour tout dire, leur vie sentimentale ou leur conjoint ne nous intéresse pas le moins du monde. Ce sont pour des idées que nous avons voté.»
Comme j'ai mauvais esprit, j'en reviens à mon cher Camilleri et à sa Taninè et son Pippo dans la Concession du Téléphone link :
- ... écoute, Pippù, tu rertournes tout de suite à l'entrepôt ?
- Non. Je prendrais bien deux petites heures de repos.
- Alors, je fais la vaiselle et puis je viens.
- Taninè, faisons dans l'autre sens. D'abord tu viens avec moi et après tu fais la vaisselle.
...
- Mon Dieu, mon Dieu mon Dieu oui oui oui mon Dieu je meurs...
...
- Le chariot renversé Taninè !
- Oui oui oui oui mon Dieu mon Dieu ouiiiii je meurs...
...
- L'éteignoir à chandelles, Taninè !
- Je meurs mon Dieu mon Dieu mon Dieu oui oui oui oui...
...
- A la socialiste, Taninè !
- Attends, que je m'installe. Comm ça. Mon Dieu, que ça fait mal ! ça fait mal ! Mon Dieu, que... Oui. Oui. Oui. Ouiouiouiouiouioui. Je meurs...»
Si vous voulez savoir quel fut la fin de Genuardi Filippo dit Pippo vous êtes prié de vous adresser au sieur Philippe Cuq tenancier du Lieu du Vin qui la connaît et qui vous la donnera si vous avez la gentillence de lui acheter l'un de ses merveilleux nectars de l'Aveyron.
* La critique de l'Express sur la concession du téléphone
Et revoilà Vigata! Andrea Camilleri nous entraîne à nouveau dans une chronique décapante de cette petite ville sicilienne. Nous sommes en 1891. Fillippo Genuardi - dit Pippo -, négociant en bois de son état, se met en tête d'obtenir "la concession d'une ligne de téléphone à usage privé". Ce qui suffit à déclencher la paranoïa du préfet de région, qui soupçonne Pippo d'être un dangereux subversif! Se greffent sur cette erreur judiciaire en gestation un règlement de comptes entre ex-copains et une pétillante histoire de cocufiage. Rebondissements, coups de théâtre: à travers un échange épistolaire délirant et quelques scènes dialoguées désopilantes, Camilleri élucubre une farce tragicomique où parrains mafieux et hauts fonctionnaires rivalisent dans l'art de magouiller. Décidément l'Histoire se plagie!