Mais pourquoi ce lourd silence confinant au mépris ?
N’ai-je pas en ce lieu plaidé pour que les vins du duché de Bourgogne soient à la hauteur de leur haute réputation d’authenticité. Sans doute l’ai-je fait avec beaucoup de vivacité mais je rappelle que j’avais investi quelques-uns des deniers de ma cassette personnelle dans des Coteaux Bourguignons link Quand à mon équipée dans les allées d’ICI c’est la Bourgogne link, en ce Salon de notre Agriculture, elle ne faisait qu’amplifier les propos du nouveau connétable de Bourgogne qui souhaitait un retour à l’authenticité. Enfin dimanche, n’ai-je pas démontré que les vins de la Grande Bourgogne, au XIXe, dans les grands restaurants parisiens, en dépit d’une orthographe fantaisiste, tenait le haut du pavé en laissant les bordelais sur le pavé link
Pour me consoler je ne puis chanter, à la manière de Gérard Blanchard, « j’irais revoir ma Burgundy… » car je ne suis pas Burgonde. Tout ça c’est une vieille histoire depuis la rencontre de Gondebaud roi des Burgondes et de Clovis Ier roi des Francs, aux limites respectives de leur royaume entre les évêchés d'Auxerre et d'Autun, nous est révélée par un épisode de la Vie Saint Eptade en ces termes :
« À l'époque où sur les bords du fleuve Cure deux rois puissants (ou les puissances orgueilleuses de deux rois) se réunissent pour faire la paix, à savoir entre les Burgondes et les Francs, le très excellent roi des Francs Clovis demanda au roi Gondebaud de lui accorder d'ordonner évêque pour sa cité d'Auxerre ce très saint homme Eptade. Mais sa volonté offensée résista à la pétition ou élection dudit roi, tellement il estimait ne pas en avoir les capacités. Cependant à cause de la concorde et de la paix du peuple présent et par intuition de foi, comme on lui demandait, il ne put refuser »
— (Saint Eptade du Morvan), Vita Eptadi, 8-10. Traduction donnée par K. Escher, Les Burgondes, p. 106.
Que faire pour rentrer en grâce afin de pouvoir aller me geler les fesses dignement, en la salle des Pôvres, afin d’écouter le bonne parole d’une profession bourguignonne unie ?
Dois-je me rendre en voiture, en robe de bure, au bord de la Cure, comme Clovis roi des Francs, pour entamer une franche discussion avec les puissances gouvernantes de la Bourgogne héritière du royaume des Burgondes ? Je ne donnerai pas de noms, les féodaux se reconnaîtront.
Dois-je mobiliser Fabrice Lucchini pour les dérider ?
Dois-je implorer le BIVB pour qu’il me remplace ma bouteille de Coteaux Bourguignons que je dus vidanger à l’évier ?
Dois-je aller brûler des cierges au Clos de Vougeot en implorant les mannes des moines de l'abbaye de Cîteaux pour qu’au prochain Salon de l’Agriculture nous ayons droit de goûter aux fleurons des vins bourguignons ?
Je ne sais, mais qu’importe, même si j’eux aimé que vous releviez le gant, je continuerai d’arpenter les ouvrées, les clos, de répondre présent, de baguenauder dans les chais, de faire le Taulier, genre poils à gratter, avec un seul cap : l’extension du domaine du vin…