Même si je m’en tamponne la coquillette j’adore les boulettes de Sonia et son Muscat Sec qui va avec
Comme je suis un garçon bien élevé, afin de ne pas tomber dans la vulgarité, j’évite de balancer à ceux qui me gonflent, me prennent la tête et que j’ai envie d’envoyer valdinguer « que je m’en tamponne le coquillard » car au sens premier, attesté au XVIe siècle, c’est depuis le Moyen-Âge, le sens de se moquer de quelque chose, n’en avoir rien à faire, mais comme le coquillard est ce que les humains posent sur le trône, la locution a des connotations scatologiques : ça signifie en clair « s’en torcher »
Cédant sans doute au politiquement correct je préfère m’en tamponner la coquillette… ». Cependant, à bien y réfléchir, ma référence à la coquillette ne relève pas de la simple substitution du son « ard », qui fait penser au lard, par le son « ette », qui fait lui penser à fleurettes, le léger contre le lourd, mais d’un parfum d’enfance qui n’a rien de scatologique.
Dans sa préface à son petit opus « les coquillettes » aux éditions de l’Épure Sébastien Chambru écrit « Tapies dans le fond d’un garde-manger, enfermées dans leur paquet transparent aux crissement indiscrets, les coquillettes, sont ma « madeleine de Proust ». Comme moi, vous vous en êtes certainement délectés un jour ou l’autre. »
Les coquillettes pour votre Taulier c’était des Rivoire&Carret dans des paquets en carton (rappelons que Claudius Rivoire et Jean-Marie Carret sont les inventeurs de l’empaquetage des pâtes alimentaires). Coquillettes au beurre des jours de maladie mangées au lit. Comme le disait ma mémé Marie « ça se mange tout seul ». Souvenir donc de ces petits coudes mangés à la cuillère, chaleur, douceur, réconfort et c’est toujours ainsi lorsque, pris d’une faim d’ogre, j’en fais cuire dans une casserole d’eau salée avant de les embeurrer avec du beurre salée. J’adore les manger debout dans ma cuisine.
Extrême simplicité donc que je vais contrebalancer avec la recette de Sébastien Chambru baptisée Les boulettes de Sonia qui allient mes chères coquillettes avec de la viande hachée bien sûr mais surtout du foie gras : donc plat de Roi qui « pour les très grands soirs », je n’ai pas écrit le Grand Soir dont rêve Mélanchon, peut même voir les boulettes de Sonia s’enrober d’une chapelure de cèpes.
Avec les boulettes de Sonia moi, rien que pour emmerder les grands faiseurs d’accords, qui sont plutôt des nanas d’ailleurs, je descends du Muscat Sec, ça permets de bien faire couler les boulettes. Et puis, avec une telle étiquette, Cuvée Goutte d’Or, je me réconcilie avec Mélanchon…