Mon peu de goût pour « l’incontournable » accord mets&vins est bien illustré ici dans l’une de mes très ancienne chronique le 6 novembre 2006 baptisée : congruence.
Je n’ai pas varié d’un pouce puisque je qualifiais alors les accords mets&vins du chroniqueur de branchouille.
C’est un extrait de SORTIR le supplément chic et choc de Télérama.
Ça vaut son pesant de mauvais parisianisme !
« On nous a vanté cette cave pour sa façon originale de classer ses vins en fonction, non pas des terroirs, mais de leur accord avec les mets (on parle de congruence).
Nous avons donc rendu visite aux cavistes associés, publicitaires fraîchement reconvertis.
« Voilà un fromage de chèvre. Que me proposez-vous de boire en accompagnement ? »
La parole est à Pierre-Benoît :
« Moi, tout de suite, je dis : sauvignon. S'il est un peu sec, chenin. S'il est plus onctueux, peut-être un vin plus suave, mais naturellement, je suis sûr du sauvignon. »
Qu'en pense Jérémy ?
« Moi, je partirais sur un vin plus suave car votre chèvre à l'air assez gras. Je vais sur un crozes-hermitage de chez Marc Sorrel. »
Un vin blanc est suggéré dans les deux cas.
Reste à savoir lequel, du sauvignon (clos-de-roche-blanche, Roussel-Barrouillet, Touraine 2004) ou de l'hermitage, va être le mieux adapté à notre cas précis.
Ce sera le sauvignon, qui épouse si merveilleusement ce fromage que l'on se demande si les chèvres des Deux-Sèvres n'ont pas joué à saute-moutons dans les vignes de Touraine ! »
Suite à ce morceau de bravoure je m’interrogeais gravement : Pourquoi diable ce matin vous livrer ce petit ticket chic et choc ?
Trois raisons au moins :
- la congruence tout d'abord : Vx ou littér pour le Robert : fait de convenir, d'être adapté... On se la pète avec un mot grave pour épater le bourgeois.
« La congruence, c’est montrer un alignement cohérent entre ce que nous ressentons et les actions que nous menons, les idées que nous avons et les paroles que nous formulons. Pour faire simple et connu, c’est dire ce que l’on fait et faire ce que l’on dit.
Seulement voilà, derrière les grands principes de cette vertu vantée ici et là par les puristes, il y a un élément à prendre en compte et qui est loin d’être un détail; notre condition d’être humain dans toute sa complexité et singularité.
Qui n’a jamais été confronté à sa propre contradiction? Qui n’a jamais avancé une « vérité » le lundi et soutenu l’exact contraire le mardi? Qui n’a jamais eu un comportement qu’il s’était juré ne jamais avoir? »link
- ensuite les nombres congrus deux entiers naturels sont dits congrus s'ils ont les mêmes restes quand ils sont divisés par un même entier.
Par exemple, 25 et 46 sont congrus modulo 7 car ils ont 4 comme reste lorsqu'ils sont divisés par 7.
La congruence s'applique notamment à des récréations d'horloge, de calendrier et à des tours de cartes.
© Charles-É. Jean
- enfin, parce ce texte contient une forme d’incongruité. Laquelle, chers lecteurs ?