M’auto-qualifier d’auteur vous paraîtra fort prétentieux au regard de ces trois petits paragraphes que je poste ici depuis 5 ans. Mais je n’ai pas trouvé mieux pour me désigner puisque c’est moi qui écris. L’aventure de ce petit roman en ligne a en effet commencé le 7 octobre 2006, comme ça, pour m’obliger à écrire pour de vrai. Depuis je n’ai jamais failli au rendez-vous qui, très vite, s’est calé sur le dimanche. J’écris donc et, même si parfois j’ai emprunté des chemins improbables, progressant a vu, il faut que vous sachiez que ce travail d’écriture me demande un temps de préparation et de concentration important. D’abord il me faut lire, me documenter, vérifier des souvenirs, assimiler, digérer. Reste ensuite à se mettre face à la page blanche, entrer en moi-même et reprendre le fil de mon histoire.
Écrire est toujours une douleur, une incertitude, un combat contre la solitude. Dans l’espace-temps que je me donne pour bâtir cette histoire, semaine après semaine, dès que je m’y engage, je n’ai jamais la certitude d’aboutir. Tout ce que je vous livre est un premier jet, avec peu de corrections, et malheureusement une relecture rapide qui laisse passer bien des scories, des fautes d’orthographe et des approximations. J’assume ce matériau brut, imparfait, il est la conséquence normale de ce que j’ai voulu que soit ce mode d’écriture en ligne. Qu’en ferais-je à terme ? Je n’en sais rien, sans doute rien. D’ailleurs y aura-t-il une fin ? Là n’est pas le sujet du jour qui, vous l’aurez compris, est de vous annoncer que je suspends temporairement la publication dominicale.
Pour combien de temps, je ne saurais vous le dire. Il ne s’agit pas d’une panne d’inspiration : tout le matériau sur les années de plomb a été amassé, lu, logé dans ma tête, tout est en place mais je ressens le besoin de souffler, de lever le pied, de me dispenser d’entrer dans cette histoire très complexe dont les fils sont très difficiles à démêler. La pente de la caricature guette : l’affaire Battesti en témoigne. Le narrateur, qui n’est pas moi, depuis que Marie, sa Marie, son amour avec un grand A – ne riez pas – repose dans le cimetière de Port-Joinville, à l’Ile d’Yeu, brûle sa vie pour ne pas avoir à la vivre. Pour autant, sa petite histoire emprunte les chemins de la Grande et il n’entre pas dans ses intentions d’écrire cette dernière avec la facilité que donne le recul du temps passé. Si tant est que son récit ait un sens il le trouve dans une narration aussi précise et juste que possible de faits avérés. Je me donne donc du temps pour trouver la bonne porte par laquelle j’entrerai à nouveau dans ce récit.
Je ne sais si l’un ou l’une d’entre vous a lu l’intégralité de mon fatras d’écriture mais, si par hasard, elle ou il existait je lui dois d’achever mon récit. Vous êtes toujours une poignée à me lire chaque dimanche et lundi et j’avoue que je me demande toujours pourquoi. Pour ne rien vous cacher peut-être que dès dimanche prochain je reprendrai le fil de mon histoire. Qu’importe, mais soyez sûr que je ne laisserai pas ce récit inachevé car il fait maintenant parti de ma vie. Merci donc à celles et ceux qui me lisaient à chaque dimanche, à bientôt sur mes lignes…