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21 décembre 2013 6 21 /12 /décembre /2013 00:09

Arpenteur-ancien.png

 

Mais jusqu’où iront-ils dans l’élargissement de leur portefeuille nos grands winemaker globe-trotter ? Portefeuille étant utilisé ici dans l’acception « ensemble d’activités professionnelles » et non dans celle, plus usuelle, du gros machin en cuir où l’on entasse les biftons.


En effet, la sélection de parcelles est devenue le dernier must des winemaker. Ils se sont mués en arpenteur. Le cadastre est leur nouvelle tasse de thé. J’ai déjà évoqué le sujet avec « Les Parcelles » de la Maison Bouey sélectionnées par Stéphane Derenoncourt.link


Mais hier matin qu’apprends-je ignorant que je suis ?


Que « le co-propriétaire du prestigieux Saint-Emilion, Château Angélus, signe une gamme de vins de Bordeaux à prix doux. Cette gamme, baptisée Révélations, est commercialisée par le négociant Yvon Mau. »


C’était dans le LSA du 02 avril 2013 par SYLVIE LEBOULENGER link


La journaliste précise qu’« Hubert de Boüard ne fait pas que prêter son nom à ces vins commercialisés par le négociant Yvon Mau (Vins de marques Premius, Yvecourt, cava Freixenet, etc.). Il a en effet sélectionné des parcelles et donné des conseils aux propriétaires qui, en échange, doivent « laisser » le nom de leur château à la seule gamme Révélations. Un abandon pas si grave car, particularité bordelaise, les propriétaires ont le droit d’utiliser deux noms de châteaux différents pour un même domaine. »


Nous entrons ainsi dans le vaste royaume du positionnement prix dont raffolent les addict du vrai et beau marketing qui permet de générer des marges permettant une belle exposition dans les vastes rayons de la GD.


« L’objectif de la gamme, prévue pour être commercialisée lors d’opérations de type Foire aux vins, est clairement de redorer le blason de la région avec des cuvées plus haut de gamme que celles qui se vendent en fond de rayon à moins de 4 euros. « Il existe un créneau entre les vins premiers prix et les vins à plus de quinze euros », estime Philippe Laquèche, président d’Yvon Mau. »


Marques signature fondées sur la notoriété du consultant « sélectionneur-arpenteur » plus que sur la réassurance du négociant. Y aura-t-il de nouveaux entrants ? Est-ce que le consommateur lambda, peu connaisseur de l’écosystème bordelais, va mordre à l’hameçon ? Je ne sais mais ce que sais c’est que procéder par tri, par écrémage, ça génère du petit lait qu’il faut valoriser. Dans le vin, la valeur qualitative intrinsèque du jus sélectionné risque d’amener le consommateur à faire jouer le fameux rapport qualité/prix. Et, attention qui trop embrasse mal étreint, l’effet signature sur des produits de Grande Distribution, bien connu  dans les plats cuisinés, peut dévaloriser l’image du signataire.


Vous me direz peu nous importe nous n’achetons pas ce type de vins.


Du côté de nos chers critiques c’est le même désamour et pourtant ces jajas signés vont s’adresser à un sacré paquet  de consommateurs pousseurs de caddie. Mais d’eux tout le monde se fout car ils n’achètent pas de guide se contentant d’éplucher les catalogues de la GD.


Dans ma grande magnanimité je propose :


-          Aux deux  crèmeries monopolistiques B&D et RVF d’organiser en terrain neutre et à  l’aveugle une dégustation des 2 lignes de produits de la maison Bouey link  et  d’Yvon Mau link 


-          Aux 2 consultants d’organiser un voyage de presse pour journalistes et blogueurs afin de leur montrer ces fameuses parcelles. Le choix de celles-ci  étant le fait d’un banal tirage au sort par une petite main innocente. Si ce défi est relevé, ce dont je doute, pour une fois j’en serai. Ça me fera du bien d’arpenter  des parcelles.

 

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commentaires

C
<br /> Effectivement ce n'est que du vin mis en bouteille ...quand le moût est de qualité au départ, le reste, c'est du contrôle.  Le travail oenologique est mécanique, parce que le vin reste un<br /> vrai produit naturel "encore" malgré les conseils de "gynécologue accoucheur ! Le vrai vigneron a les pieds dans la vigne et aujourd'hui, il ne peut plus tout faire. Créer sa propre<br /> bouteille pour réaliser une plus-value demande beaucoup et il faut  d'être au front, à la vente, nerf de la guerre .....<br />
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L
<br /> Et si on disait qu'on n'a absolument pas besoin des "winemakers". C'est de la poudre aux yeux. Faire du vin est quelque chose de très facile. Ce qui est compliqué, c'est d'obtenir de beaux<br /> raisins, et ce sont les ouvriers agricoles qui font le vrai travail (ou le petit proprio quand on n'a pas de salarié). Et ce qui est encore plus compliqué, c'est de VENDRE du vin, même (surtout<br /> !) s'il est bon. Après 9 millésimes élaborés tout seul, cette conviction devient obsédante. Quelle foutaise, le "vigneron de talent". En outre, ce titre est généralement décerné par les<br /> "parasites": les concours, la presse, les agences de com.<br />
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