Imbitable, adjectif, au pluriel imbitables. Dérivé du verbe biter qui signifie comprendre.
Sens 1 : à son sens premier, de l'argot ce qui caractérise une chose incompréhensible.
Sens 2 : vulgaire, péjoratif, caractérise une femme sans attrait sexuel.
Je suis colère alors je m'octroie le droit d'être vulgaire.
Quel est donc la raison de mon courroux?
Tout bêtement, parce que coup sur coup, à peine arrivé sur le lieu de mon exil j'ai lu dans le magazine Corsica puis entendu sur RFCA (Radio Forza Corsa Amora pour les ignorants de la corsitude) le bla-bla-bla d'un maître-sommelier du cru sur les vins du cru).
Imbitable !
Lourd, bourratif, étalage d'un savoir livresque sur les cépages, les crus, les domaines, tout n'est pas bon à jeter bien sûr car presque tout y est mais cette exhaustivité est rébarbative, elle ne donne pas envie à ceux qui n'y connaissent que dalle. Trop de tout tue l'essentiel, noie le pauvre chaland ignare sous le flot d'infos guère utiles à son choix.
C'est bien joli de ne s'adresser qu'aux beaux nez : 3% qui disent s'y connaître beaucoup (un score de PSU) selon le sondage ci-dessous, de ne montez en chaire pour toujours psalmodier les mêmes antiennes pour convaincus, de tout dire pour ne rien dire en fait.
Croyez-vous vraiment que tous les maux de le consommation du vin dans notre vieux pays sont la conséquence de la funeste loi Evin ?
C'est se rassurer à bon compte, une communication à la con bardée de pensée unique fait bien plus de ravages dans les rangs des ignorants.
J'ai toujours été frappé par la mise en garde d'une grande majorité de nos concitoyens lorsqu'on évoque auprès d'eux le vin «Moi vous savez, je n'y connais rien...»
Beau résultat ne pensez-vous pas ?
Oui les Français estiment à 71% ne pas s'y connaître en matière de vin, selon un sondage Viavoice pour le magazine Terre de vins.
Selon Viavoice, «ce sont surtout les différences sociales qui structurent le sentiment de s'y connaître» et le résultat de ce sondage est «la preuve d'une vision encore très élitiste de l'initiation au vin dans la société française, mais aussi du sentiment (réel ou supposé) pour de nombreux ménages confrontés à des problèmes de pouvoir d'achat de ne pas avoir l'opportunité d'accéder à des vins de qualité».
Alors c'est bien joli de classer le vin au rang d'une valeur culturelle, ça rassure tout le petit monde nombriliste du vin, ça lui permet de se vivre comme une forteresse assiégée, ce qui est parfois vrai mais à force de se donner des verges pour se faire fouetter pourquoi s'en étonner.
Depuis que j'ai ouvert ce petit espace de liberté je m'époumonne à répéter qu'il n'y a pas que le vin dans la vie, comme me le faisait remarquer, en soupirant, une amie lors d'une petite fête entre bons buveurs : «Ils ne parlent que de vin...», ouvrons nos fenêtres au monde, soyons éclectiques, sortons de nos histoires de cépages, de nos master-class pour amateurs éclairés, de nos petites dégustations entre toujours les mêmes.
L'heure est au défrichement, c'est chiant mais c'est payant...
Sans cirer les pompes du sieur Dupont, qui s'Invigne facilement, je trouve qu'avec son compère Bompas ils font du bon boulot sur Le Point.fr, avec humour et compétence, pour le populo.
Comme je suis charitable, hypocrite bien sûr, j'épargnerai la presse du vin qui se contente de faire mijoter son petit fond de commerce avec pour seule ambition de câliner les bons annonceurs et de ne vivre que de leurs pinces-fesses pour amateurs qui se comptent facilement puisqu'à la question «en matière de vins avez-vous le sentiment de vous y connaître», 71% des Français répondent par la négative, dont 43% «pas du tout», contre 3% disant s'y connaître «beaucoup» et 26% «assez».
Conclusion : «Peut mieux faire !»
Beaucoup mieux même...