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25 février 2013 1 25 /02 /février /2013 00:09

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S’il est un sujet souvent évoqué mais rarement quantifié : c’est l’accès des femmes au statut de chef d’exploitation. « L’agriculture a longtemps été considérée comme un métier d’homme, car difficile voire pénible physiquement. Pourtant, les femmes ont toujours travaillé sur les exploitations, mais leur participation n’était pas visible, car non appréhendée dans les statuts officiels. » Les transformations de la famille et les modifications en profondeur de l’activité agricole ont permis aux femmes d’occuper plus lisiblement leur place : en 2010 plus d’un quart (27%) des exploitations agricoles françaises sont dirigées par des femmes alors qu’elles n’étaient que 8% en 1970.

 

Sur la photo titre c'est Isabelle Perraud dans ses vignes des Côtes de la Molière link


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23% taux de féminisation  en viticulture (moyenne 19%) en troisième position après l’élevage de caprins-ovins et maraîchage horticulture.


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Un double bémol : dans les 27% beaucoup  de femmes sont plus fréquemment coexploitantes que chefs d’exploitation et, parmi les femmes qui sont à la tête d’exploitations agricoles, beaucoup ont en réalité succédé à leur mari au moment du départ à la retraite de celui-ci. Ceci explique que près de 60% des femmes de cette catégorie aient plus de 50 ans, et que l’âge moyen est plus élevé pour les femmes 53,2 ans que pour les hommes 49,2 ans.


La grande majorité des agricultrices accède au métier par le mariage : en 2006 ou 2007 82% des femmes installées étaient des conjointes  du précédent chef d’exploitation et 13% des parentes. Cependant, comme les agriculteurs épousent de plus en plus de femmes qui ne sont pas issues du monde agricole : ¾ des jeunes épouses ne travaillent pas sur l’exploitation de leur mari agriculteur, le mariage ne sera plus la seule porte d’entrée dans le métier.


Le niveau de formation des exploitantes s’est considérablement élevé. Aujourd’hui, les jeunes exploitantes sont plus souvent diplômées du supérieur que leurs homologues masculins. Il est frappant de constater que près de la moitié des exploitantes de moins de 40 ans ne sont pas passées par l’enseignement agricole, ce qui n’est le cas que d’un cinquième des hommes. Les filles sortent maintenant avec des niveaux de formation en moyenne supérieurs à ceux des garçons.


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Les femmes créent plus que les hommes de nouvelles activités : accueil à la ferme, transformation et vente directe des produits. Les femmes sont souvent à l’initiative de marchés de proximité qui les placent directement au contact  des consommateurs. Elles proposent aussi deux fois plus souvent un hébergement touristique que les exploitations masculines.


Les femmes sont plus engagées dans l’agriculture biologique. Parmi les moins de 40 ans, la proportion d’exploitations féminines certifiées « bio »  6,9% est effectivement un peu plus élevée que  celle d’exploitations masculines 5,3%.


Le poids des normes sociales est encore très fort : »même si les femmes interrogées ont eu des velléités d’installation en agriculture au cours de leur adolescence, elles ont souvent été découragées par leurs mères et invitées à s’engager dans des carrières professionnelles qui sont supposées convenir à leur sexe. » Cependant, l’absence de garçon ou  de garçon souhaitant reprendre l’exploitation a favorisé les ambitions des filles et permis la pérennisation de l’exploitation.


L’accès au foncier est un parcours d’obstacles pour les femmes. Selon la tradition, l’homme hérite de ses parents et la femme épouse un agriculteur. Bien que le marché du foncier soit relativement ouvert aux femmes, il reste néanmoins plus accessible aux hommes et la préférence des propriétaires fonciers et des cédants va vers des acquéreurs masculins.

 

L’accès aux prêts bancaires n’est pas non plus chose aisée pour les femmes, d’autant plus qu’elles manquent de ressources propres et que les banquiers émettent souvent des réserves sur la viabilité et la pérennité de leurs projets d’installation. Enfin, les obstacles peuvent être d’ordres culturel ou psychologique. L’accueil est parfois méfiant, on les teste comme par exemple sur leur capacité à conduire un tracteur. La mécanisation n’est pas toujours adaptée à la morphologie des femmes.


Selon le CNASEA ce mouvement va s’amplifier : en 2020 les femmes représenteraient le tiers des chefs d’exploitation. Tous les prévisionnistes ne sont pas d’accord car selon eux c’est plutôt vers une stabilisation que l’on s’oriente du fait de la diminution des transferts entre époux au moment du départ à la retraite et de certaines tendances lourdes de l’agriculture : agrandissement, alourdissement des investissements… Les formes sociétaires, permettant un meilleur équilibre vie professionnelle/vie privée pourront favoriser l’entrée des femmes en agriculture.


Cette chronique est un résumé d’un document du Centre d’Études et de Prospective du Ministère de l’Agriculture n°38 mars 2012.

 

Lire sur le Monde :

Carine, productrice de vin biologique link
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