Je reçois chaque matin, via le site Écrivins, les blogs du jour. Ceux qui me reprochent d’être trop prolifique pourraient y constater que je n’arrive pas à la cheville du grand Gilles Pudlowski. En comparaison de cet éminent critique gastronomique, qui publie un Guide à son nom, je ne suis qu’une poule de basse-cour à l’ancienne car lui fait dans la ponte en batterie.
Les pieds dans le plat, affiche l’en-tête du blog, ce qui est une belle raison sociale. Le lecteur peut donc légitimement espérer de ce stakhanoviste de la plume électronique des critiques bien senties sur les établissements visités. J’avoue que le temps me manquant j’ouvre rarement les chroniques du sieur Pudlo. Ce matin pourtant, dimanche pluvieux, je tombe sur un titre qui accroche ma curiosité : « le castel d’Erbalunga » article du 9 octobre.
En effet, « le Castel Brando » j’y ai passé une semaine de vacances en septembre. Alors je me dis : qu’est-ce qu’un éminent critique peut bien écrire sur ce bel hôtel ? J’ouvre donc la boîte à Pudlo. Je parcours la prose. C’est affligeant ! Non pas que le contenu le fusse mais tout simplement parce que ce n’est qu’une resucée de la présentation de l’hôtel telle qu’on peut la trouver dans le dépliant de la maison. Sans vouloir être mauvaise langue, tout ça peut s’écrire depuis Paris ce qui bien sûr fait l’économie de frais (pour qui, je ne sais pas d’ailleurs ?). D’ailleurs les photos qui illustrent la chronique sont de JD Sudres/Voyage Gourmand (www.voyage-gourmand.com est la photothèque de Jean Daniel Sudres, photographe de voyage, de cuisine et d’art de vivre. Elle réunit ses principaux reportages et est régulièrement actualisée).
Je ne vais pas ici ni citer, ni même reproduire la chronique de Gilles Pudlowski. Si vous souhaitez la lire c’est ici link. Très honnêtement si vous désirez mieux connaître cette charmante et délicieuse résidence je vous conseille d’aller directement sur son site www.castelbrando.com (rubrique résidence) car vous en apprendrez bien plus que dans l’ersatz du sieur Pudlowski.
Tout ça est bel et beau me direz-vous mais ça n’est pas nouveau le Pudlo ne déroge pas aux pratiques ordinaires de sa profession. Ah bon ! Moi je croyais, après avoir lu la prose du dit Pudlo A quoi sert « vraiment » un critique gastronomique? Chez Armand Colin sorti en mai de cette année, qu’il se glissait dans la blouse grise d’un inspecteur scolaire (sic) lorsqu’il visitait les établissements notés. Comme on n’est jamais si bien servi que par soi-même sur son blog du 18 mai ce grand critique cite la 4ième de couverture de son opus.
« Le critique gastronomique est un animal étrange qui n’a qu’une bouche, un ventre, deux yeux, une langue, mais doit parler, pour l’humanité gourmande, de ce qu’il mange, aime, déteste, découvre, admire. Il établit des hiérarchies, se pose en défenseur du consommateur et en arbitre du (bon) goût, livre ses émotions, fait partager ses craintes, ses agacements, ses hantises. Il est détesté, adulé, respecté, craint, comme l’inspecteur scolaire qui visite ses objets d’étude.
Un animal à part ? Il y a de ça. Gilles Pudlowski nous montre en tout cas que le chroniqueur gourmand n’est pas seulement un donneur de plaisir, un marchand de bonheur ou un forçat de luxe, mais un bourreau de travail qui avale des kilomètres, doit disséquer des milliers de repas, d’adresses de bouche en tout genre, visitant bistrots, grandes tables et commerces d’artisans qui prouvent que la France est une vaste table d’hôte où chacun peut puiser à son goût et à son gré. »
Son rôle ? Traquer l’essentiel, découvrir les stars de demain et d’après-demain, remettre à leur place les réputations usurpées. Bref, classifier sans cesser de jauger, d’estimer et de commenter. Ce travail de mangeur de fond est d’abord un immense labeur d’écriture qui flirte avec l’ouvrage d’art. »
C’est beau comme de la littérature, non ! N’étant ici qu’un consommateur, donc un quidam que le Pudlo dit défendre, qu’il me soit permis de ne pas trouver mon compte dans des notices s’apparentant à de la littérature de syndicat d’initiative. Pour autant, je puis attester que le Castel Brando est une résidence de charme où il fait bon vivre puisque j’y ai séjourné et bien sûr payé la facture de ses prestations. Notre éminent critique devrait, lorsqu'il signe de telles chroniques, rebaptiser son blog : les pieds en éventail. Enfin, je souligne que ma critique ne porte que sur une seule chronique et que je n'ai pas la prétention de l'étendre au fond de commerce principal de Gilles Pudlowski...