Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
12 mai 2014 1 12 /05 /mai /2014 00:09

Claire-023.JPG

 

En dépit d’un temps pourri sur Paris, venteux, pluvieux, je chevauche encore entre les gouttes et les bourrasques ma flèche d’argent. Tout au long de mes parcours je croise sur les panneaux du sieur Decaux des placards publicitaires, sur lesquels, je le souligne sans perfidie, je ne vois guère d’affiches vantant le vin, comme c’est étrange : c’est pourtant permis. Les rois de la réclame sont sans contestation ceux qui s’adressent aux femmes : sous-vêtements, parfums, produits de maquillage… Des crèmeries qui gagnent beaucoup de sous avec les dessous et les dessus des belles qui nous ensorcellent.


En ce moment Chanel nous propose des visages de belles très nature pour vanter « les beiges » un fond de teint maison. Comme je suis toujours à l’affut de tout j’ai lu tout en bas de l’affiche le slogan de la campagne : « le naturel est une question de style »  et je me suis dit dans ma petite Ford intérieure : en voilà t’y pas un beau titre pour narguer les détracteurs des naturistes.


Cette petite idée m’est venue tard dans la soirée, pour être honnête à une heure où les honnêtes gens sont couchés depuis longtemps, et le matin en prenant mon petit déjeuner j’ai écouté le sieur Sébastien Lapaque link, grand amateur de vin nature et auteur d’un livre sur Marcel Lapierre Chez Marcel Lapierre, Stock, collection Écrivins, 2004 link, nous parler des cartes postales son dernier opus Théorie de la carte postale, Éditions Actes Sud, Arles, 2014.link


9782330027711.jpg

 

Aucun rapport me direz-vous entre le slogan de Chanel dont je voulais faire mon miel et les cartes postales. Oui bien sûr, mais le facteur commun fut par le hasard de ma recherche sur la Toile : Sébastien Lapaque.


En effet, pour retrouver la publicité de Chanel j’ai renseigné le moteur de recherche : le naturel est une question de style et, résultat je suis tombé sur un papier du dit Lapaque dans le Figaro du 01/04/2009 titré « Le vin naturel, une question de style »


Que du bonheur, nul besoin pour moi de m’échiner à tartiner ma prose, je me voyais, tel les oiseaux du ciel qui ne sèment ni ne moissonnent, profiter de l’aubaine.


C’est ce que je fais avec un plaisir non dissimulé.


J’en profite pour vous signaler un plaidoyer en 10 points pour le vin naturel d’Antonin sur No Wine is Innocent link 

 

« Depuis trente ans, on trouve partout en France des vignerons qui ont laissé de côté les engrais chimiques, les désherbants, les fongicides, les insecticides et repris le travail de la terre avec l'ambition d'être de parfaits jardiniers. Parmi eux, Antoine Arena à Patrimonio, Frédéric Cossard à Saint-Romain, Bruno Duchêne à Banyuls, Charles Hours à Jurançon, Marcel Lapierre à Villié-Morgon, Eric Pfifferling à Tavel, Hervé Villemade à Cheverny. C'est toujours un plaisir d'aller se promener dans les parcelles de leur domaine : on y voit des libellules et des boutons d'or, des coccinelles et des fauvettes, des vignes taillées avec amour et des fruits lents à mûrir. À ces artisans rebelles aux sirènes de l'agro-industrie, il faut associer les héritiers de vieilles maisons familiales qui n'ont pas changé leur façon de travailler au lendemain de la Seconde Guerre mondiale : Jean-Pierre et Pascal Amoreau dans les Côtes de Francs, Joseph et Christian Binner en Alsace, Alain et Jérôme Lenoir à Chinon.


Les raisins que ces artisans vendangent chaque année bénéficient parfois de la mention «issu de l'agriculture biologique». Mais ce n'est pas tout. À quoi servirait-il de ramasser de beaux fruits si on pouvait ensuite les accabler de cosmétiques œnologiques, d'acide tartrique, de levures synthétiques et d'anhydride sulfureux ? De la vigne à la cave, les vignerons qui participent aujourd'hui à la renaissance des vins français ont choisi d'être exemplaires. Ce n'est pas une affaire idéologique, c'est une histoire de gourmandise. Mieux encore : une question de style. «Je me méfie du soufre en tant qu'il dégrade les éléments d'élégance du vin», explique Anselme Selosse, installé à Avize, au cœur de la Côte des Blancs, où il produit quelques-uns des plus beaux champagnes du monde. «Je ne produis pas un vin biologique ou biodynamique. Je produis un vin expressif et naturel», s'empresse-t-il d'ajouter, pour que les choses soient claires.


Bombardement chimique

 

Il faut en effet savoir que le vin «bio» n'existe pas - et cela ne trouble guère les buveurs de goût. Si certains artisans vinifient du raisin «issu de l'agriculture biologique» comme nous l'avons dit, aucun d'eux ne peut prétendre produire de vin «biologique», puisqu'il n'existe aucun label européen certifiant qu'un jus a été vinifié sans additifs œnologiques : levures sélectionnées, acide tartrique, enzymes, glycérine, lait en poudre, copeaux de bois.


Jusqu'à ce jour, il faut se contenter de la vague mention «contient des sulfites», qui ne signifie pas grand-chose puisqu'elle n'oblige pas à indiquer le volume d'anhydride sulfureux (SO2) ajouté. Selon la législation en vigueur, les quantités peuvent varier de 10 à 210 mg/litre pour un blanc sec et de 10 à 400 mg/litre pour un liquoreux. Pas moyen de faire la différence entre le travail propre d'un vigneron circonspect et le bombardement chimique d'un laborantin fou préparant le buveur innocent à subir, au réveil, une double barre frontale et un bourdonnement continu à l'occiput. Il en va de même pour tous les additifs. Un vigneron peut charger ses cuves en E 517 (sulfate d'ammonium employé en fermentation), en E 501 (carbonate de potassiumrectifiant l'acidité) et en E 202 (sorbate de potassium employé comme agent conservateur) sans le faire savoir. Pire encore : rien ne lui interdit ensuite de revendiquer un label bio - AB ou Terra Vitis - qui concernera uniquement la culture de la vigne et jettera le trouble dans l'esprit des profanes.


Parmi les artisans-vignerons qui ont laissé de côté intrants, insecticides et pesticides, seule une minorité pousse jusqu'au bout la quête d'une expression naturelle du raisin fermenté. Cette élite se passe très bien des labels certifiant que leurs vignes ont été travaillées proprement et que leurs jus sont vinifiés sans chimie de synthèse. Le combat qu'elle mène n'est pas une guerre administrative, c'est une guerre du goût. «Ce n'est pas à nous d'écrire vin bio sur les étiquettes, c'est aux autres d'indiquer vin chimique», s'amusait un jour Jean-Claude Chanudet à propos du beaujolais qu'il produit avec Marcel Lapierre au Château Cambon. »


Claire-064.JPG

Partager cet article
Repost0

commentaires

P
<br /> C'est 1870 qu'i fallait lire, désolé ! ( Voila ce que c'est que d'écrire un commentaire pendant que votre femme crie, pour la troisième fois " C'est prêt i "<br />
Répondre
P
<br /> Sébastien LAPAQUE une écrivain qu'il fait bon lire," il n'y a rien à jeter, sur l'ile déserte il faut tout emporter" chantait BRASSENS - La Théorie des cartes postales est plein de<br /> charme et de nostalgie. L'ouvrage est propre à redonner et redorer les lettres de noblesses a cette invention autrichienne de 1865 apparue en France en 1979. Pour beaucoup d'esprit fort l'envoi<br /> de carte postale c'est ringard, à la limite bauf. ils oublient le déstinataire et le plaisir certain que celui ci prend à recevoir ces petits signes de vie humoristiques parfois, amicaux ou<br /> affectueux. Qu'ils ne regrettent rien , l'âge venant, en s'apercevant qu'il n'y a plus grand monde dans leur entourage à qui ils pourraient envoyer ...une carte postale.<br />
Répondre

  • : Le blog de JACQUES BERTHOMEAU
  • : Espace d'échanges sur le monde de la vigne et du vin
  • Contact

www.berthomeau.com

 

Vin & Co ...  en bonne compagnie et en toute Liberté pour l'extension du domaine du vin ... 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



 

 

 

 

Articles Récents