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18 août 2012 6 18 /08 /août /2012 00:09

photovendanges.JPG

 

Votre Taulier n’aime pas courber l’échine et la position du vendangeur, qu’il ne faut pas confondre avec celle du missionnaire qui n’est pas sa préférée, ne lui sied guère. L’an dernier, les braves et accueillants vignerons du Château Cheval Blanc – à ne pas confondre avec le Baron Frère et le petit Bernard – avaient organisé un voyage de presse pour blogueurs parisiens afin qu’ils vendangeassent de leurs blanches menottes pour qu’ensuite ils pondissent des tartinées de louanges sucrées après s’être tapés la cloche et humectés le gosier à grandes lampées de GCC. Vendanges d’opérette, pour du beurre, forme de succédanée des travaux agrestes de Marie-Antoinette, dont le Taulier ne peut se satisfaire. Du vrai, de l’authentique, du lever aux aurores après avoir dormi dans un lit cage ou même sur la paille de la grange, le café noir pain beurre dans la cuisine mal éclairée alors qu’on est à peine éveillé, le départ dans la remorque brinquebalant sur les mauvais chemins qui montent à la vigne, le sécateur, le labeur, la chaleur, l’horreur d’une échine où pointe la douleur, l’orgueil de ne pas céder un demi-mètre à la Loute qui elle va et vient telle une libellule, l’envie soudaine d’envoyer tout balader pour se vautrer au bord d’une piscine, siroter un cocktail glacé, mais non s’accrocher sans pester. En un mot bosser pour Luc Charlier au nom du soutien sans faille à l’internationalisme des petits vignerons qui font bon.


Mais le problème pour le Taulier c’est qu’il ne peut, ni ne veut louer sa force de travail en échange d’une rémunération sonnante et trébuchante. Bénévole qu’il veut être, pas saisonnier avec déclaration incorporée, le donneur de coup de main, l’entraide quoi ! Qu’on le nourrisse et qu’on le couche ça il veut bien mais surtout pas de paperasse ! Ouah, ouah, mais que va dire la MSA ? Et ne parlons pas de l’Inspection du Travail qui serait bien capable de tomber sur le rable du Taulier en lui attribuant le statut de clandestin. Bref le gros merdier assuré, alors que faire pour assurer la sérénité de Luc Charlier ? Écrire au Préfet des Pyrénées Orientales René BIDAL, au DDT Georges ROCH, à BERTOLOTTI Claude le président de la MSA Grand Sud, au Directeur Général de cette même MSA Grand sud Paul SCHURDEVIN (avec un tel patronyme il devrait se montrer compréhensif, à DELSENY Jean-Claude qu’est des Pyrénées Orientales. Bref toute personne susceptible de faciliter la venue du Taulier dans ces Pyrénées dites Orientales où par le passé il a exercé ses indéniables talents de démerdeur de sac de nœuds.


Comme vous vous en doutez la déclaration de bonnes intentions du Taulier a déclenché chez Luc Charlier ce doux mélange d’accueil à bras ouverts teintée de l’ironie d’un adepte du troisième type du Léon de la Quatrième Internationale. En effet, par missive personnelle il me fut dit qu’il y avait déjà « Le Sous-Préfet aux champs », voilà un (ex-) Chef de Cabinet à la vigne à présent » Et là, bien qu’il s’en défendît notre Luc prend le travers des gens du Sud pour qui le Pouvoir se résume tout entier dans le Titre de CHEF alors qu’au nord, les grands propriétaires eux donnent du DIRECTEUR à qui occupe le poste de bras droit du Ministre. En effet, cher Luc du Sud, le Taulier ne fut jamais chef de cabinet, poste consistant à assurer l’intendance du dit cabinet, mais celui hautement prestigieux de Directeur du Cabinet du Ministre.

   

Donc par la présente, afin de t’éviter, cher Luc, des démarches ennuyeuses et des courriers administratifs risquant de se perdre ou de ne rencontrer que des réponses dilatoires, j’annonce à toutes les autorités compétentes de tous poils des Pyrénées Orientales que je demande le statut de Vendangeur Bénévole à une date et pour une période non encore précisée mais qui devraient se situer après le 15 septembre. Si le Préfet veut prendre des renseignements pour s’assurer de ma moralité il peut passer un coup de téléphone à ses collègues de Toulouse et de Bordeaux avec qui je m’occupe de caser des litres de lait de vache en déshérence. Je ne pousse pas le bouchon jusqu’au Ministre de l’Intérieur, qu’à du lait sur le feu en ce moment, car ça prendrait trop tournure de piston et, pour ce qui concerne celui de l’Agriculture je ne suis pas sûr qu’il me donnerait un ordre de mission de vendangeur eut égard à ma faible implication dans ce secteur.


Voilà, moi Taulier sans terre, je vais me glisser dans la peau d’un vendangeur prolétaire, me préparer psychologiquement, moralement, physiquement à assumer, sous les ordres d’un étranger, pas exploiteur pour deux sous, ce rude labeur. Bien évidemment je solliciterai un bon de sortie de mon nouveau chef bien aimé avant de m’aventurer sur les terres catalanes. Reste tout de même un point à régler celui des vignes sises à Maury : est-ce que Bernard Rouby va accepter dans son aire de production un gougnafier de mon espèce qui, lors de son dernier passage dans ce charmant village, avait fomenté avec une poignée d’insurgés un putsch à la coopé ?

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commentaires

L
<br /> Aïe, la glorieuse solitude (à deux) du « chef d’entreprise » lorsque le responsable de la firme est également son principal<br /> travailleur.<br /> <br /> <br /> J’ai quitté Corneilla le 18 de bonne heure pour aller livrer des Ariégeois.<br /> <br /> <br /> Chemin faisant – ah-tends, tu vas te maw-rer – j’ai croisé des chevaux de Mérens à Bouan.<br /> <br /> <br /> Ensuite, ce fut Tarn & Garonne, puis le Lot, poussant jusques à Cajarc et même Gramat pour des dégustations.<br /> <br /> <br /> Hier soir tard, retour au bercail.<br /> <br /> <br /> Il va de soi que mon désir d’ouvrir la « yak » aux tailleurs et coupeurs intéressés ne fut jamais une feinte. Le dernier<br /> état des lieux m’apprend ceci : taille des baies à faire pleurer (même le carignan), de l’ordre d’une groseille rouge un rien bien portante. Couleur : variant de mi-véraison à début de<br /> flétrissure, non pas d’un endroit à l’autre mais d’un pied à l’autre et même au sein de la même souche. Degré : ai pas sorti la « lunette » mais le raisin est à peine sucré, toute<br /> proportion gardée. Je ne pense pas atteindre 12 hl/ha sur l’ensemble de la propriété s’il ne tombe pas de pluie.<br /> <br /> <br /> Donc : vendange rosé et blanc « début septembre » à préciser.<br /> <br /> <br /> Attaque des choses sérieuses à partir du 15 sept.<br /> <br /> <br /> S’il pleut entretemps, j’attendrai sans doute un peu plus longtemps.<br /> <br /> <br /> Je dispose de main d’oeuvre additionnelle de qualité entre le 16 et le 19 sept et un sommelier belge souhaite tenter l’expérience<br /> après le 20 sept aussi. On va essayer de leur donner du raisin à couper !<br /> <br /> <br /> Le Taulier est plus que le bienvenu et l’agenda fera l’objet d’un arrangement privatif dont j’ébauche la vie dès la minute qui<br /> vient.<br /> <br /> <br /> Voilà, brave peuple.<br /> <br /> <br /> Also sprach Majouthustra !<br />
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M
<br /> Quant au fuet, chez nous on les croque !<br /> <br /> <br />  <br />
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G
<br /> Je crois que pour les ciseaux ,c'était râpé d'avance vu que le taulier "n'aime pas courber l'échine"<br /> <br /> <br /> Ca sent le syndrome des côtes en long...   :-))))<br /> <br /> <br /> Je pensais plutôt au fouet pour faire avancer la colhe !!!<br /> <br /> <br /> Bonne soirée.<br /> <br /> <br />  <br />
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J
<br /> <br /> La question essentielle dans cette histoire c'est que la Charlier est aux abonnés absents auraient-ils peur des emmerdements liés à mon arrivée dans les vignes du saigneur <br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> Non, Gus, c'et normal... des fois que le Taulier se couperait un index ou un majeur avec les ciseaux, il ne pourrait plus assurer ses chroniques. <br />
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G
<br /> Attention,il faut bien se renseigner car certains stagiaires ne sont pas habilités à se servir "d'outils contondants"...<br /> <br /> <br /> Consternant non ?<br /> <br /> <br /> Bonne aprèm .<br />
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