Comme vous le savez, ou pas pour les petits nouveaux, j’ai passé mes jeunes années dans ma Vendée confite dans l’eau bénite environnées de soutanes, les petites sœurs de Mormaison, les très chers frères du bienheureux Grignon de Montfort, les abbés, notre curé doyen de la paroisse Saint Jacques le majeur, notre évêque Monseigneur Cazaux qui m’a confirmé et, en tant qu’enfant de chœur j’en ai endossées des rouges et des noires avec surplis empesées. En revanche, en dépit des rêves de ma pauvre mère, je me suis refusé à embrasser le sacerdoce pour cause d’un amour immodéré pour les jupes des filles.
Le clan des femmes de la maisonnée qualifiait de « pas très catholique » celles et ceux qui menaient, selon elles, une vie dissolue en ville. « Et il y avait encore, pour les filles restées sages comme Nana, un mauvais air à l'atelier, l'odeur de bastringue et de nuits peu catholiques, apportée par les ouvrières coureuses (…) » Emile Zola - L'assommoir
Le sieur Prosper Codaque, détourneur de réalité, se serait sans nul doute vu affublé de cette étiquette pour son dernier opus « Des desserts pas très catholiques » aux éditions de l’Epure 20€ où froufroutent des bonnes sœurs lubriques et des curés dévergondés qui se vautrent dans le péché de chère sucrée en se pourléchant les babines.
Bref, comme son nom l’indique, Codaque est photographe. Normal pour faire un bon cliché rien ne vaut un bon vieux Kodak. Le Prosper est un récidiviste : voir sa vie, son œuvre ICI link
L’opus, qui n’a rien, de Dei, s’ouvre sur une citation culte d’un grand mécréant Frédéric Beigbeder que mémé aurait sans nul doute qualifié de « pas très catholique »
« Le christ, quand je pense qu'il nous a ouvert les bras et qu'on en a profité pour le clouer sur place. »
Au secours pardon (2007)
Comme les voies du Seigneur sont ici tout à fait pénétrables, étant donné la nature de ma sacristie, plus tournée vers les burettes que les nonettes, contrairement au chanoine Pousson aux idées liquides et solides, j’ai choisi du liquide plutôt que du solide avec « Le sang du Christ du père Folliot »
Cependant je dois confesser, que j’ai un faible pour les pets de nonne de sœur Alix de Beauregard. Celle-ci, ça va de soi, plus douée pour les « pets » que pour les prières, enverra ad patres, avec la complicité de sœur Marie Edmond et d’une platée de champignons vénéneux, tout le couvent afin de le transformer en un salon de thé-lupanar le plus couru d’Avignon (rassurez-vous ce n’est pas le projet d’Inter Rhône) et, fortune faites se retirer à Buenos Aires afin d’élever des chevaux.
C’est doucement déjanté, irrévérencieux, catholiquement incorrect, gourmand, un beau livre à faire circuler sous le manteau ou la soutane… Les éditions de l’Epure qui ne sont ici pas très pures me réciteront pour expier leurs péchés de chère sucrée : deux pater et trois ave.
J’adore les sonne-beurs en scooter !